PREMIER TRIBUNAL SUR LES INTERNATS OU FURENT ENFERMES DE NOMBREUX ENFANTS AMERINDIENS, TEMOIGNAGES

La Fondation Blue Skies, du Wisconsin, a accueilli un forum pour et sur les survivants des Pensionnats Indiens – le premier du genre aux Etats-Unis – du 22 au 25 octobre 2014. La manifestation était ouverte au public et l’entrée gratuite. Les personnes désirant s’exprimer pouvaient s’inscrire sur le site de la Fondation. Les prises de paroles étaient diffusées en direct sur ce site, pour ceux qui ne pouvaient faire le voyage.

Dorothy Ninham, la directrice de la Fondation, a déclaré : « Notre but est de faire prendre conscience du traitement des enfants Autochtones dans les pensionnats et d’approfondir notre compréhension des effets de ce traitement. En rendant le problème public, la guérison peut commencer. Et tant que nous pouvons recevoir des récits de première main de notre peuple, c’est d’une importance vitale que nous le fassions. »

Les pensionnats Indiens ont été établis aux Etats-Unis à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème pour éduquer les enfants et les jeunes Autochtones selon les normes dominantes. Ils ont d’abord été créés par des missions chrétiennes de différentes appartenances, qui souvent ouvraient des écoles dans les réserves et fondaient des pensionnats pour les enfants qui n’avaient pas d’école à proximité, particulièrement dans les régions peu peuplées de l’Ouest. Finalement, le gouvernement des Etats-Unis a payé des sociétés religieuses pour apporter l’éducation aux enfants Autochtones des réserves. A la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, le Bureau des Affaires Indiennes a fondé des pensionnats supplémentaires fondés sur le modèle d’assimilation de l’Ecole Indienne Industrielle de Carlisle, en Pennsylvanie. Le nombre d’enfants Autochtones dans les pensionnats a culminé dans les années 1970, avec une fréquentation estimée à 60000 en 1973.

Les pensionnats ont causé des dommages incalculables à la structure des familles et des communautés Autochtones. De toutes sortes de manières, les enfants été forcés d’abandonner leurs identités et leurs cultures Autochtones. Les enfants étaient forcés de changer leur apparence, il leur était interdit de parler leurs langues autochtones et on leur donnait des noms remplaçant leurs noms traditionnels. Ces dernières années, des enquêtes ont révélé l’existence de maltraitances sexuelles, physiques et mentales dans ces écoles.

Le forum, coparrainé par le Centre des Droits de l’Homme de l’Université du Minnesota, le Centre d’Action pour les Droits de l’Homme de Washington et d’autres, avait pour but d’examiner le programme de ces écoles et de donner l’occasion aux survivants de faire part de leurs histoires au public ainsi qu’à un panel de juges devant tirer des conclusions et faire des recommandations. Les témoignages ont été filmés afin de créer une archive permanente des récits des survivants. (du site de la Fondation Blue Skies)

 

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TRIBUNAL SUR LES PENSIONNATS INDIENS

Voir aussi la traduction du témoignage écrit du prisonnier politique Leonard Peltier

Par Brenda Norrell
Censored News
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Pour des questions de longueur, mais aussi parce que des membres de l’American Indian Movement ont parlé de choses qui n’avaient rien à voir avec les pensionnats, j’ai dû faire de nombreuses coupures – Christine Prat

 

Première journée (Mercredi 22 octobre 2014)

 

GREEN BAY, Wisconsin – Le Tribunal sur les Pensionnats a débuté par une prière traditionnelle et le chant de l’AIM [American Indian Movement] mercredi matin. Bill Means, Lakota, frère de Russel Means, a ouvert le Tribunal. Parmi les orateurs du premier jour, il y avait Loretta Metoxen, historienne Oneida, David Tucker, historien Oneida-Menominee, Melinda Young, historienne du Lac Flambeau, et Terrance Nelson, Anishinaabe et Grand Chef de l’Organisation des Chefs du Sud, du Canada. Le Tribunal s’est poursuivi par des témoignages, avec une fête le jeudi soir et un banquet le vendredi soir.

Le Tribunal de cette année est le second Tribunal Annuel. Celui de l’an dernier portait sur la libération de Leonard Peltier, l’activiste emprisonné, et les droits des Peuples Autochtones. Parmi les intervenants, il y avait Manny Pino, Pueblo Acoma, qui a parlé de la défense de la terre, de l’eau et de l’air contre l’extraction d’uranium en territoire Pueblo. La désastreuse extraction d’uranium pendant la Guerre froide, chez les Laguna et les Acoma, et dans la Nation Navajo, a laissé derrière elle une histoire de morts de cancer et encore aujourd’hui, des milliers de dépôts de déchets radioactifs.

Dennis Banks, Anishinaabe, et Bill Means, Lakota, ont souhaité la bienvenue aux Autochtones pour ce premier jour du Tribunal sur les effets dévastateurs des pensionnats.

Dennis Banks, Anishinaabe, a encouragé les jeunes Autochtones à prendre la tête de l’American Indian Movement.
Parlant de sa propre enfance, Banks a dit avoir été dans des pensionnats de cinq à seize ans, durant 11 ans. Il a décrit les cris qu’il entendait la nuit, des enfants Indiens battus et violés dans ces pensionnats.
« Des cris la nuit, c’était très courant » dit Banks.
« Le terme ‘traumatisme historique’ ne va pas au cœur de ce que nous avons vécu », dit-il.
Décrivant les générations d’enfants Indiens arrachés à leurs parents et emmenés de force dans les pensionnats, Banks dit qu’il connaissait de première main la souffrance d’apprendre qu’un enfant avait été emmené, parce qu’un de ses petits-enfants a été enlevé à sa famille par les services sociaux.
« J’étais moi-même un enfant enlevé à sa famille. »
Il dit qu’aujourd’hui encore les services sociaux prennent des décisions fondées sur une structure non-Indienne des familles et ne prennent pas en compte la famille étendue des Peuples Autochtones.
En décrivant ce que c’était que d’être dans un pensionnat étant enfant, Banks ajouta : « Ma mère ne m’a jamais écrit. »
Quand il a enfin revu sa mère, il lui a demandé pourquoi elle n’avait jamais écrit. Elle dit qu’elle lui avait écrit.
C’est seulement des décennies plus tard, quand les papiers de ces internats ont été découverts, qu’il a finalement reçu les lettres de sa mère.
Dans l’une des lettres, il y avait un vieux billet de 5 dollars. « Je veux que vous renvoyiez mon fils à la maison » avait-elle écrit dans la lettre, adressée au pensionnat.
A propos des séances de fouettage et des cris dans ces pensionnats, Banks dit qu’ils ne le quitteraient jamais. « Ces cris sont toujours des cris, ces larmes sont toujours des larmes ».

Pendant la session d’ouverture du Tribunal, Bill Means a parlé de l’importance d’apprendre aux enfants leur langue traditionnelle et du besoin d’inspirer les enfants par les programmes d’éducation.
[…]
L’après-midi a été consacré à une visite de Green Bay. Le soir il y eut un rassemblement et une consultation de l’American Indian Movement.

 

Deuxième journée (Jeudi 23 octobre 2014)

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GREEN BAY, Wisconsin – Le Tribunal sur les Effets Dévastateurs des Pensionnats a commencé le second jour avec Jean Whitehorse, Diné (Navajo), qui a parlé des droits des Autochtones et de la stérilisation de femmes Indiennes. [Voir article du 5 décembre 2013] Jean Whitehorse dit qu’elle s’était rendue à l’hôpital souffrant d’une douleur intense et qu’on lui avait demandé de signer des papiers.
« Ils m’ont opérée de l’appendicite et stérilisée en plus » dit-elle, à propos de la stérilisation pratiquée à son insu à l’Hôpital Indien de Gallup [Nouveau-Mexique].
A l’époque, le gouvernement US avait publié une brochure promettant beaucoup de chevaux aux femmes Autochtones qui n’avaient pas beaucoup d’enfants.
« Je suis fière d’avoir eu une fille avant qu’ils ne me fassent cela ».
Puis J. Whitehorse a parlé de ses héros, parmi lesquels les femmes Navajos résistant à Big Mountain et sa propre grand-mère.

Des femmes Autochtones témoignent

Kim Oseira, Autochtone d’Alaska et survivante de l’Orphelinat de la Mission de la Sainte Croix, Holy Cross, en Alaska, dit que ces expériences, dans la vie, vous donnent toujours à la fois de la souffrance et de la beauté. « Nous étions très souvent punies, donc nous avons appris à mentir ». « Nous savions très bien que si nous disions la vérité, nous serions punies ». Elle se souvenait avoir été punie et avoir dû déménager tous les lits du dortoir. Elle avait neuf ou dix ans et avait dû frotter les planchers bruns jusqu’à ce qu’ils soient blancs. Alors qu’elle allait faire le dernier petit coin, une bonne sœur l’a saisie au poignet et jetée à terre. « Nous étions affamées. Les sœurs ne nous nourrissaient pas convenablement ».
[…]
Madonna Thunderhawk, une Lakota de Cheyenne River, dans le Dakota du Sud, se souvient de sa mère et de ce que celle-ci a vécu dans les pensionnats du Dakota du Sud. M. Thunderhawk raconte comment les maltraitances dans les internats et les émotions glaçantes de la génération de sa mère se sont perpétuées dans la génération suivante. « Elle avait l’habitude de dire : ‘Vous croyez que vous en bavez’ ». Sa mère n’a parlé de ce qu’elle avait vécu que lorsqu’elle était devenue vieille. « Nous étions réduite au silence par la peur ». Sa mère avait appris à ne pas s’enfuir. Quand un enfant s’échappait, tous les enfants étaient conduits dans une pièce du pensionnat. Leurs cheveux étaient rasés. « Ensuite ils étaient alignés et fouettés » dit M. Thunderhawk. Les enfants n’émettaient jamais un son. Quand ils étaient pris à parler dans leur langue, ils étaient forcés à se mettre à genoux sur des haricots sur le plancher pendant très longtemps. Mais plus tard, au lycée, sa mère a changé de pensionnat et est devenue championne de tennis. M. Thunderhawk dit qu’elle a grandi avec une mère sérieuse et froide, qui s’est bien occupée de ses enfants, mais qui souffrait du manque d’émotion causé par les maltraitances au pensionnat.
[…]
Une Ancienne Menominee du Wisconsin, de 93 ans, a tristement raconté combien elle désirait retourner dans la ferme familiale. Elle se souvenait de ses parents, qui avaient été au pensionnat de Carlisle. « Ils étaient punis pour des choses auxquelles ils ne pouvaient rien, qui n’étaient pas de leur faute ». « L’Ecole a disparu, la clôture a disparu, mais les souvenirs sont toujours là ». Elle dit être reconnaissante de ce que l’école n’existe plus. « Il y avait des mauvais traitements ». « Nous sommes Autochtones de l’Amérique. Nous ne sommes pas Indiens. Nous étions ici avant que Christophe Colomb vienne. »
Yvonne Swan est Sinixt, « Peuple des Arrow Lakes, des Tribus Confédérées de Colville, dans l’état de Washington. « Ils pensaient que c’était bien de nous envoyer dans un pensionnat. Ils pensaient que nous aurions une bonne éducation. » Evoquant son grand-père, elle dit qu’ « il nous donnait les noms d’ancêtres. » Le grand-père disait que c’était nécessaire afin qu’à leur mort ils soient reconnus par les Esprits. A propos du Tribunal sur les Pensionnats, Yvonne Swan dit que c’était important pour guérir. « Les Etats-Unis ont pris beaucoup de choses à notre peuple. » « Nous devons revenir des profondeurs et sortir tout cela. » Parlant de sa propre expérience, elle dit avoir une « peur flottante incontrôlable ». Elle raconte comment, quand quelqu’un est entré chez elle par effraction, elle a protégé sa famille. A propos de sa propre expérience dans l’internat d’une mission, elle dit que ses parents étaient pauvres, mais qu’ils envoyaient un peu d’argent à la mission. Ce qui fait qu’elle était traitée un peu mieux que les autres. Pourtant, l’endoctrinement et l’enseignement religieux sur le péché lui ont laissé une mauvaise image d’elle-même. « Quel genre de péchés peut commettre une petite de six ans ? »
[…]

Des enfants lisent des histoires de pensionnats

Pendant cette deuxième journée, des enfants Oneida ont lu des histoires vécues dans des pensionnats. Ils ont raconté l’histoire d’un petit garçon giflé pour avoir dit la vérité sur le fait qu’il avait écrit son nom sur son propre dictionnaire. Un autre enfant a lu l’histoire d’une petite fille battue parce qu’elle ne pouvait pas se défendre de fausses accusations, ne parlant pas anglais.

D’autres témoignages ont suivi
[…]

Les témoignages du jeudi ont été suivis d’une Cérémonie de la Pipe.

 

Troisième journée (Vendredi 24 octobre 2014)

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CONCLUSIONS PRÉLIMINAIRES DU TRIBUNAL

GREEN BAY, Wisconsin – Le Tribunal sur les Pensionnats a entamé sa troisième et dernière journée avec des témoins parlant de la Revitalisation de la Langue et le témoignage de Bill Means, Lakota. […] Au cours de la conclusion, Dennis Banks a parlé de l’histoire et de la direction de l’American Indian Movement.
[…]
Bill Means, le frère de Russel Means, dit que le concept des pensionnats avait vu le jour en prison. C’était à Fort Marion, en Floride, où les leaders Indiens qui combattaient les Etats-Unis étaient détenus.
Richard Henry Pratt a commencé à enseigner aux prisonniers et à les transformer. Plus tard, il fonda le pensionnat de Carlisle et la devise « Tuez l’Indien et sauvez l’homme. »
Les pensionnats où les parents des Means se sont connus se trouvaient dans les Dakotas.
Une des punitions les plus courantes était appliquée pour avoir parlé sa propre langue. « La punition la plus sévère était pour avoir chanté des chants en public. »
Means dit que sa mère n’avait rien dit jusqu’à un âge avancé. Les parents de Means étaient au Pensionnat Indien de Flandreau. Means explique : « On leur attachait des sacs de cailloux aux genoux et on les forçait à récurer la cave à genoux pour avoir parlé leur langue. » Le père de Means s’occupait des chevaux du pensionnat. Un jour, le cheval, que son père et un ami essayaient d’attraper, s’est emballé, s’est pris dans des fils barbelés et s’est coupé. C’était un cheval de course appartenant à un membre de la direction. « Il a battu à mort l’ami de mon père. » « Il n’a pas été condamné, il a juste été muté dans un autre pensionnat. »
[…]
Madonna Thunderhawk a raconté son interview d’un Ancien, à propos de ce qu’il avait vécu en pension. Son nom de famille vient d’un journal : Victor Herald. Victor est de la Tribu de Cheyenne River dans le Dakota du Sud. Il avait quatre ans lorsqu’il a été pris. « Tout ce dont il se souvient, c’est de l’arrivée des camions. C’était un camion à benne. Il n’avait aucune idée de ce qui arrivait. » « Bien sûr, il ne connaissait pas l’anglais. » C’était à la fin des années 1940. Les enfants de la famille, qui ont tous été emmenés, s’étaient déjà fait couper les cheveux, parce que les pensionnats utilisaient encore le DDT quand les enfants y arrivaient. Plus tard, ils ont utilisé du kérosène. Victor, à quatre ans, comme beaucoup d’enfants, faisait pipi au lit. Ils étaient tellement traumatisés. A cause de cela, il a été cogné contre le mur du dortoir par le surveillant jusqu’à ce que ses os se brisent – à quatre ans. Madonna dit : « Le surveillant n’arrêtait pas de le cogner contre le mur. Il s’y est cassé plusieurs côtes, puis son nez. » L’école ne l’a jamais fait traiter médicalement. « Il a appris tout de suite qu’on était battu pour ne pas savoir ce qui se passe ». Bien qu’il n’ait eu que quatre ans, Victor restait éveillé toute la nuit, afin de ne pas mouiller son lit. Après çà, il y a eu les brutalités d’autres enfants qui les terrorisaient. « Il y avait beaucoup de brutalité et de coups de la part d’enfants plus grands. » Victor y fut gardé pendant deux ans et oublia à quoi ses parents ressemblaient. Quand il put finalement rentrer chez lui, il parlait anglais et était séparé de sa famille. « Çà l’a séparé de sa famille parce qu’il était devenu tellement différent. » Maintenant, alors qu’il a 70 ans, Madonna dit de Victor : « Il a encore des cicatrices sur le dos. » Ces cicatrices viennent des coups et blessures jamais soignés au pensionnat.
Madonna dit au Tribunal sur les Pensionnats, ici à Green Bay : « Il était très content que son histoire soit dite. » Avant qu’elle ne vienne, Victor avait dit à Madonna : « Quand vous serez là-bas, vous-le direz à tous ces gens. »
[…]
Puis, une femme Autochtone s’est exprimée. « Les pensionnats des missions nous prennent nos futurs, nos enfants. Aujourd’hui ils privent nos gosses de nos voies harmonieuses, d’apprendre comment saluer le soleil du matin. » « C’est très important que quand vous prenez quelque chose de Notre Mère la Terre vous deviez y laisser votre tabac. » « Nous devons les nourrir » dit-elle en parlant des ancêtres disparus. « Ma mère s’est assurée que j’apprenne cela. » C’est les voies traditionnelles qui l’ont sauvée. « Nos enfants deviennent suicidaires. Ils n’ont pas cela, certains ne savent pas cela. » « J’ai perdu ma nièce, il y a environs un an. Elle était si belle. » En larmes, elle ajoute « Tu me manque, ma petite. »
[…]
Au cours de la session de l’après-midi, Mike Forcia, Président de l’American Movement de Minneapolis a parlé à son tour. […] [Après avoir évoqué le rôle de l’AIM de Minneapolis,] Mike dit qu’il ne parlait pas sa langue, aujourd’hui, à cause de ces pensionnats.
Ensuite, Delbert Charging Crow, Lakota, de Wanblee, à Pine Ridge s’est exprimé. Les pensionnats et le Christianisme ont inculqué beaucoup de peur aux gens. Au pensionnat de Rosebud, ils ont décidé qu’il serait pasteur quand il avait 12 ans. Mais c’était clair qu’il n’en serait rien dès qu’il aurait grandi. Charging Crow dit qu’en 1972, le pensionnat de Rosebud avait présenté des excuses pour les coups, le rasage des cheveux et l’interdiction de parler la langue d’origine. […] Il dit que « les Lakota étaient des guerriers qui ne craignaient pas la mort. » « La mort est une belle vie pour nous. » « Quand nous prions, nous prions le grand-père des Quatre Vents. » […] « Quand vous mourez, vous revenez sous forme d’aigles » dit-il en remerciant ses grands-parents. « Mon arrière grand-père Crazy Horse ramassa une pierre et la porta sur lui, çà l’a protégé de toute blessure » dit-il pour montrer combien la Terre était puissante. « Les Black Hills sont le battement de cœur de l’Ile de la Tortue [nom donné à l’Amérique du Nord par beaucoup d’Autochtones – NdT]. » […]
Puis un homme a dit que la seule connaissance qu’il avait de son héritage Autochtone était ses papiers d’adoption. […]
Robert Roche, ex-directeur du Centre Indien de Cleveland […] a parlé du taux élevé des suicides, du diabète et de l’espérance de vie très basse. […] Robert apportait un message de solidarité de Glenn Morris et de l’AIM Autonome du Colorado.
[…]
Jean Whitehorse, Diné (Navajo) dit que dans la région de la Baie [de San Francisco] l’AIM Ouest était bien vivante. […] Elle dit qu’en Californie de nombreuses tribus n’étaient toujours pas reconnues. […] Jean dit que le racisme commençait à la maison, quand les enfants avaient trois-quatre ans. Elle fait des conférences sur les préjugés dans la littérature enfantine. Elle dit que les préjugés dans les livres montrés aux enfants entre deux et trois ans resteront dans leur mémoire. En tant que bibliothécaire tribale, elle fait prendre conscience aux bibliothèques et aux écoles du bon choix de livres pour les enfants.
[…]

Le vendredi soir se terminait par un banquet et un concert de Bill Miller et Buggi Malone.

 

Les commissaires devaient remettre au Tribunal une déclaration écrite sur leurs conclusions. Le compte-rendu devait être communiqué aux communautés Autochtones. Dorothy Ninham, directrice de la Fondation Blue Skies, dit qu’il y aurait une plainte en recours collectif contre le gouvernement des Etats-Unis et les églises contre ce qui s’était passé dans les pensionnats des Etats-Unis.

 

 

 

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