CHASSER MCCAIN: LES ACTES ‘INSOLENTS’ DES AUTOCHTONES DES ETATS-UNIS EN 2015

LES ACTES INSOLENTS DONT LES NOUVEAUX MEDIA DE CARTON-PATE N’ONT RIEN VOULU SAVOIR EN 2015

Par Brenda Norrell, Censored News
©copyright Censored News
Mardi 22 décembre 2015
Traduction Christine Prat

Censored News a sélectionné comme action la plus insolente de 2015: des Navajos chassant le Sénateur d’Arizona John McCain du territoire de la Nation Navajo. Brillamment surnommé ‘Sneaky Snake McCain’ [McCain le Serpent Faux-cul, mais en anglais c’est une allitération – NdT] par les Apaches de San Carlos, qui combattent la nouvelle mine de cuivre de McCain et de ses chers copains de Resolution Copper, le statut de McCain comme degré de référence le plus bas est absolu.

 

 

Le fait que McCain est toujours membre du Comité du Sénat américain pour les Affaires Indiennes ne fait que révéler que le Comité a été établi pour voler les droits des Indiens sur la terre et l’eau, et faire croire à tous les autres que le système des Etats-Unis fonctionne.

Pendant ce temps, la Sécurité Intérieure des Etats-Unis a accordé un contrat pour la ‘sécurité’ de la frontière sud à l’entreprise Israélienne Elbit Systems, qui fabrique des drones et autres équipements d’Apartheid qui encerclent la Palestine.

Maintenant, Elbit est installé sur la frontière sud de l’Arizona et impose ses nouvelles tours de surveillance en territoire Tohono O’odham, dans les communautés O’odham traditionnelles.

Le District de Gu-Vo [dans la réserve Tohono O’odham – NdT] a dit ‘NON!’ à ces tours d’espionnage qui menacent des sites funéraires traditionnels.

Cependant, les défenseurs des droits de l’homme Tohono O’odham rappellent que le gouvernement tribal a été coopté par le gouvernement des Etats-Unis depuis longtemps, et n’a aucun pouvoir pour protéger les Tohono O’odham des ravages de l’oppression du gouvernement américain et de son nouveau partenaire Israël.

L’AFFAIRE ULTIME: PEABODY COAL SUR BLACK MESA

Louise Benally de Big Mountain, qui a témoigné devant le Bureau d’Aménagement du Territoire à propos de l’extraction de charbon, à Farmington, au Nouveau-Mexique, l’a le mieux exprimé cette année.

Bien que les médias régionaux aient été achetés avec les dollars de Peabody Coal et l’influence politique parasite aux alentours, Louise Benally a décrit 40 ans de résistance à l’extraction de charbon, à la déportation forcée et le rôle de McCain dans son témoignage au Bureau d’Aménagement du Territoire :

Dans ma communauté de Black Mesa, en 1974, il y a eu une décision du Congrès, connue sous le nom de Loi 93-531, qui décidait que 10 000 Navajos et 300 Hopis devaient être déportés pour faire de la place pour la firme Peabody Coal.

A l’heure actuelle, le Bureau d’Aménagement du Territoire est le principal propriétaire de la Centrale Navajo, et si l’on doit parler de changement climatique et de justice climatique pour tous, fermons la Centrale Navajo! Parce qu’elle est autorisée à continuer de polluer et tuer des gens. Ça continue encore maintenant.

Je veux que vous, en tant que fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur fassiez votre travail et demandiez au gouvernement Hopi de cesser les saisies de bétail. Les moutons, les chèvres, les chevaux, le bétail est ce dont nous vivons. C’est notre nourriture. C’est notre économie. C’est tout ce que nous avons.

Nous n’avons pas d’électricité. Nous n’avons pas d’eau courante.

Cependant, l’énergie tirée de Black Mesa va dans le sud, là où John McCain s’étale au soleil avec ses parasols, et il faut qu’il arrête de voler notre eau.

Il recommence à s’en prendre au fleuve Colorado, après que nous lui ayons dit non tellement de fois.

Les compagnies d’énergies, bouffent la terre, ici, pompent sa respiration jusqu’au bout, afin d’avoir de l’électricité, et nous, nous n’avons rien. Point. Rien. A part nous-mêmes et ce que nous avons. Mais cependant, ces compagnies de charbon polluent notre air, tuent notre environnement, tuent les gens par des actes politiques douteux. Il faut que ça cesse. Nous sommes malades et fatigués de votre avidité!

Pour tout le continent, les forages dans l’Arctique doivent cesser. Les pipelines pour les pétroles dans le Middle West doivent cesser, les pétroles qui viennent d’Alberta. Vous envoyez tout cela à d’autres pays. L’Inde et la Chine doivent apprendre comment se reconvertir aux énergies renouvelables qui ne polluent pas. C’est notre seul espoir.

Alors, faites votre boulot. Faites que ça change.

LA PATROUILLE DES FRONTIÈRES DES ETATS-UNIS : UNE ARMEE D’OCCUPATION

Sur la question de l’occupation par l’Armée de la Patrouille des Frontières du territoire Tohono O’odham, et ce que ça signifie pour leur souveraineté, Mike Wilson, Tohono O’odham, et Mark Maracle, Guerrier Mohawk, sont ceux qui l’ont le mieux exprimé.

Mike Wilson, Tohono O’odham, a décrit et montré les exactions de la Patrouille des Frontières et indiqué une augmentation de la violence contre les O’odham de la part des agents des frontières. Wilson considère la Patrouille des Frontières comme une armée d’occupation sur le territoire de la Nation Tohono O’odham.

« Le gouvernement tribal Tohono O’odham a complètement capitulé devant la Sécurité Intérieure des Etats-Unis » selon une déclaration de Wilson lors de la diffusion en direct de la Conférence de l’AIM Ouest en novembre.

Wilson a dit aux gens qui lui demandaient pourquoi – si la Nation Tohono O’odham est souveraine – il y a la Patrouille des Frontières US sur le territoire de la Nation Tohono O’odham : « En pays Indien, nous ne sommes pas des nations souveraines, nous ne sommes même pas un peuple souverain ».

En guise de réponse, le Guerrier Mohawk Mark Maracle a dit que les Mohawks ne comptaient sur personne pour leur dire qu’ils sont souverains. « Vous n’avez pas de souveraineté tant que vous ne la réalisez pas vous-même » dit Maracle à Censored News.

« Les Etats-Unis et le Mexique ne sont pas des nations souveraines. »
« Nous leur disons que nous sommes souverains. Nous n’attendons pas qu’ils nous disent que nous sommes souverains. Nous leur disons. Si vous voulez la souveraineté, vous devez faire des sacrifices. »
Maracle dit que les Mohawks ont résisté à la police de l’état, aux agents fédéraux et à toute forme de gouvernement. « Nous n’arrêtons pas de leur rappeler que ce pays nous appartient » dit-il.
Maracle dit que c’est la même chose d’avoir affaire à des brutes ou des lâches. « Ils doivent savoir que le pouvoir est dans le peuple. »
« Nos pires ennemis sont dans notre propre peuple, ceux qui sont traitres. Traitres au service des envahisseurs. »

MEDIA 2015 : DES ARTISTES DE CARTON-PATE CAFOUILLENT DANS L’OMBRE

La question la plus censurée en 2015 concerne les médias eux-mêmes. Un escroc en carton-pâte se débat là où le journalisme a existé autrefois.

Voici comment le système fonctionne. Les médias et sites web nationaux Amérindiens trompent leurs lecteurs en faisant croire qu’ils ont de vrais reporters couvrant les informations. C’est un grand système de fraude qui utilise le plagiat, la réécriture et des reporters en chambre qui passent des coups de téléphone pour dissimuler le plagiat.

Grâce au copier-coller, ils plagient le web sans permission, et réécrivent pour n’avoir pas à être présents comme de vrais journalistes. Ils récrivent des communiqués de presse et volent des photos sous copyright, et sont payés pour cela.

Le financement pour faire du vrai journalisme n’est pas un problème. Indian Country Today appartient à la Nation Oneida de New York. ICT s’est débarrassé de ses vrais journalistes, qui se déplaçaient effectivement pour couvrir les évènements, à partir de 2006 et a remplacé ses reporters par des plagiaires restant chez eux.

Indianz appartient à la riche compagnie Ho-Chunk Inc. du Nebraska. Ho-Chunk Inc. a également un contrat avec le gouvernement des Etats-Unis pour l’espionnage intérieur et international, avec un bureau au Pentagone.

Quel est le véritable agenda des médias nationaux? A vous de voir.

Pourquoi le Navajo Times continue-t-il à employer, en 2015, des journalistes non-Indiens pour ses reportages, alors que la majorité des journalistes Autochtones ne trouvent pas de travail?

Le problème est le contrôle. Les éditeurs et rédacteurs en pays Indien ont-ils peur de ne pas pouvoir contrôler d’authentiques journalistes Autochtones?

Peut-être les éditeurs et rédacteurs craignent-ils que les vrai problèmes soient révélés – par exemple le fait que le but du Sénateur McCain est de voler les Autochtones – alors qu’ils paradent en faux héros.

Peut-être est-ce trop difficile de faire taire des vrais reporters sur les trois centrales au charbon dans la Nation Navajo et sur le fait qu’elles sont en tête des pollueurs au charbon du monde entier.

Peut-être que des vrais reporters indiqueraient qu’une usine de Missiles Raytheon se trouve à l’intérieur de la ferme commerciale Navajo, NAPI, et demanderaient si des années de plantation de graines Monsanto ont résulté dans la mutation des cultures traditionnelles.

Et pour ce qui est des médias nationaux en pays Indien, il est maintenant très clair que le financement par les casinos n’a pas créé une nouvelle ère de journalisme authentique.

Le financement par les casinos des informations nationales a résulté en une nouvelle ère de plagiat, de fraude et de raccourcis.

LE RESTE DES HISTOIRES CACHEES PAR LES MEDIAS

En attendant, les médias ne vous ont jamais dit le reste de l’histoire. L’ex-Président Navajo Peter McDonald n’a jamais pris de pot de vin de plusieurs millions de dollars de l’agent immobilier Byron ‘Bud’ Brown pour la vente du ranch de Big Boquillas.

Le témoignage de Brenda Norrell, dans un article publié le 26 novembre 2015:
« Des années après avoir couvert les procès tribaux et fédéraux de l’ancien Président Navajo Peter McDonald en tant que reporter pour Associated Press et d’autres agences, je me suis rendu compte en 1990 que quelque chose n’allait pas du tout. Il est devenu de plus en plus clair que McDonald n’avait jamais reçu les millions de la vente du Ranch de Big Boquillas. C’était une supercherie. Il était clair que les Etats-Unis voulaient réduire McDonald au silence pour une autre raison.
J’étais à Prescott, Arizona, au tribunal fédéral, quand un homme d’affaires Navajo m’a dit ‘C’est de l’eau qu’il s’agit’.
A l’époque, peu de gens parlaient des droits sur l’eau des Navajos. Peu après, au tribunal fédéral de Phoenix, l’agent immobilier Byron ‘Bud’ Brown a admis qu’il n’avait jamais donné à Peter McDonald les 4 millions de dollars pour la vente du Ranch, ce pourquoi McDonald était poursuivi.
Un procureur fédéral m’a dit en privé, dans le tribunal, que Brown ne pouvait pas être poursuivi pour avoir menti sous serment, parce que le gouvernement fédéral lui avait garanti l’immunité de toutes poursuites en échange de son témoignage. Brown a eu l’immunité en échange de l’emprisonnement de Peter McDonald. Le procureur dit que Brown avait mis ces millions sur son compte dans une île étrangère. Un jour, Brown s’est arrêté en sortant du tribunal pour me dire ‘Je veux dire la vérité’.
Cependant, je n’ai plus jamais entendu parler de Brown après. »

McDonald a passé dix ans en prison. Brown admit plus tard devant un tribunal fédéral qu’il avait mis ces millions sur un de ses comptes à l’étranger. Brown a admis devant un tribunal fédéral qu’il avait menti sous serment et reçu l’immunité du gouvernement pour cela.

Tous les mensonges sous serment de Brown venaient de ce que le gouvernement des Etats-Unis voulait réduire McDonald au silence à propos des droits sur l’eau des Navajos.

McDonald avait l’intention d’insister au tribunal fédéral pour faire appliquer la Doctrine Winter sur les droits sur l’eau aux Navajos, pour assurer que les Navajos aient tous leurs droits sur l’eau nécessaires pour les générations futures.

Cependant, avec l’intervention d’avocats non-Indiens employés par la tribu, McDonald alla en prison, et les droits sur l’eau selon la Doctrine Winter furent perdus.

Les plans pour dépouiller les Nations Amérindiennes de leurs droits sur l’eau se sont maintenant étendus à travers l’ouest. Ces plans soi-disant destinés à arriver à des accords sur les droits sur l’eau sont appliqués par des membres du Congrès et des avocats non-Indiens employés par les tribus.

 

Pendant ce temps, les Apaches continuent à se battre contre la mine de cuivre que le Sénateur McCain a introduit subrepticement dans la loi de finance pour la Défense, mine qui profanerait les sites cérémoniels d’Oak Flat en éventrant la terre pour creuser la monumentale mine de cuivre pour la firme Resolution Copper.

Quand des Apaches de San Carlos ont conduit une délégation à Washington pour combattre le projet de loi, et défendre le site sacré d’Oak Flat, des grand-mères Apaches ont rendu visite au Représentant Paul Gosar dans son bureau au Congrès à Washington.

Gosar a appelé les flics contre elles.

Actuellement, les Apaches continuent de résister dans leur camp de résistance à Oak Flat.

Pour défendre Oak Flat, la jeune Apache Naelyn Pike, 16 ans, petite-fille de Wendsler Nosie, est montée en première ligne. Ecoutez ce qu’elle en dit sur la vidéo enregistrée à Oak Flat par Christine Prat :
With article in English on Censored News
Avec article en français

 

Le fond de ces affaires est le lent et toxique génocide en pays Indien, perpétré par le gouvernement des Etats-Unis, des officiels tribaux corrompus, des membres du Congrès, des avocats non-Indiens, et les grands parieurs que sont les médias qui peuvent être achetés et vendus.

 

POUR EN SAVOIR PLUS, LIRE

Sur Censored News: Navajos Chase McCain off Navajo Nation
Traduction française sur ce site

Censored News: Israel’s Elbit targets Tohono O’odham with spy tower
Traduction française sur ce site

Censored News: Gosar calls cops on Apache grandmothers
Traduction française sur ce site

Censored News: Tohono O’odham and Mohawk on US Border Patrol and Sovereignty
Voir articles en français sur la frontière US/Mexique

Censored News: The Rest of the Story: Peter MacDonald: How lies under oath sent MacDonald to prison, and Navajo Winter’s Doctrine water rights were lost, with letter from MacDonald to Censored News on water rights
See article of November 26th, 2015
En français, voir extrait plus haut

 

Brenda Norrell a été reporter en pays Indien pendant 33 ans. Elle a commencé comme journaliste pour le Navajo Times, pendant les 18 ans au cours desquels elle a vécu dans la Nation Navajo. Pendant ces années, elle était pigiste pour Associated Press et USA Today, pour lesquels elle couvrait la Nation Navajo et les tribunaux fédéraux. Après avoir travaillé longtemps comme journaliste d’Indian Country Today, elle a été censurée, puis licenciée en 2006. C’est pourquoi elle a créé Censored News, sans publicité, sans subventions, sans revenus, pour dénoncer ce qu’Indian Country Today censurait. Depuis 2006, elle a voyagé avec les Zapatistes à travers le Mexique, et couvert les évènements en direct dans tous l’ouest des USA, ainsi que la Conférence sur la Terre Mère en Bolivie, sans être payée.

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Pour demander la permission de reproduire les articles, contacter brendanorrell@gmail.com

 

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