En ce mois de mai 2017, une délégation de Gwich’in d’Alaska rend visite à des communautés Autochtones du Sud-ouest des Etats-Unis et parlent de leurs problèmes et de leurs actions. Trois articles ont été publiés par Brenda Norrell, de Censored News, sur leur visite aux Tohono O’odham – à la frontière US/Mexique, communauté divisée par le Mur – et sur celle qu’ils ont rendu ensuite à des communautés du Nevada. Leur tournée devait aller à Phoenix, en Utah, au Nevada, dans le Colorado et d’autres états.

Christine Prat

 

 

LES O’ODHAM ACCUEILLENT DES GWICH’IN SUR LEUR TERRITOIRE

Par Brenda Norrell
Censored News
19 mai 2017
Traduction Christine Prat

Ofelia Rivas, O’odham, a accueilli des Gwich’in en terre O’odham, où ces parents du nord commençaient leur Tournée du Sud-ouest, pour protéger le Refuge National Arctique pour la Vie Sauvage.

Des femmes O’odham ont salué la délégation Gwich’in par un chant ancien destiné à donner des forces.

Saluant les Gwich’in, Ofelia dit : “Vos ancêtres et mes ancêtres se saluent tout comme nous maintenant, et nous sommes ici tous unis dans leur effort pour la survie.”

“Les ancêtres ont maintenu notre style de vie pour que nous soyons là.”

“Nous comprenons votre travail pour éveiller la conscience et former une unité pour continuer à faire vivre nos cultures uniques et nos terres sacrées. Tout mon respect, en vous souhaitant d’être fortes.”

Ofelia a continué à exprimer la bienvenue dans la salle de projections de Tucson, jeudi soir, où le nouveau film “Le Refuge – Patagonie” a été passé.

Des membres de la Nation Gwich’in, qui ont dépendu du Refuge Nation Arctique pour la Vie Sauvage pour leur survie depuis des millénaires, voyagent actuellement de l’Arctique au Désert du Sud-ouest.

“Le Refuge de l’Arctique est l’un des derniers lieus sauvages intactes du monde. Actuellement, comme beaucoup de territoires publics du Sud-ouest, il fait face aux pires menaces depuis des décennies. Afin de sonner l’alarme, le groupe va parcourir quatre états en un peu plus d’une semaine, pour montrer le nouveau film de Patagonie, Le Refuge, et trouver un terrain d’entente commun avec les communautés qui dépendent de terres publiques” dirent les Gwich’in.

 

A propos de la Délégation :

Bernadette Demientieff est Directrice Exécutive du Comité de Direction Gwich’in. Elle représente la nation Gwich’in des deux côtés de la frontière entre les Etats-Unis et le Canada. Bernadette est née et a grandi en Alaska. Elle est Gwichyaa Zhee Gwich’in et sa famille est des Old Crow du Yukon, au Canada, et de Fort Yukon en Alaska. Elle prend sa culture et traditions très au sérieux, et bien qu’elle en ait été déconnectée pendant un moment, elle trouve son identité comme femme Gwich’in. Bernadette accorde beaucoup de valeur à sa manière de vivre et passe tout ce qu’elle apprend à ses enfants. Elle a toujours été pour la protection de la plaine côtière très sacrée du Refuge National Arctique pour la Vie Sauvage, le troupeau de caribous porc-épic, et le mode de vie Gwich’in. “Notre identité n’est pas négociable” dit Bernadette. “Nous devons rester unis pour protéger les communautés Autochtones du monde entier.”

Jeneen Frei Njootli est une artiste Autochtone de la Première Nation Vuntut Gwich’in. Le territoire d’origine de son peuple se trouve dans le coin Nord-ouest de l’Arctique Canadien. Actuellement résident entre Old Crow, le Yukon et les territoires côtiers Salishs non cédés de Vancouver, J. Frei Njootli organise souvent des projets et des ateliers à base communautaire. Elle est co-fondatrice du Collectif ReMatriate, qui se concentre sur la représentation positive des femmes Autochtones dans les médias et leur droit à la souveraineté visuelle.

James Nathaniel Jr. est membre du Conseil d’Administration du Comité Directeur Gwich’in. Il est diplômé de l’Université d’Alaska/Campus Aléoute Intérieur, où il a obtenu un diplôme de Gestion Tribale, et du Tanana Valley College, où il a obtenu un diplôme de Stratégie Technologique. Après ses études, il a été employé par le Conseil Athabascan de Gouvernements Tribaux (CATG) à Fort Yukon, en Alaska. Il est retourné chez lui à Chalkyitsik pour travailler pour la Tribu et a ensuite été nommé Administrateur Tribal à Chalkyitsik. Son expérience en matière d’environnement, concernant le planning et la dépollution, et la protection de nos eaux et terres vierges, a été fondamentale pour le décider à servir le Comité Directeur Gwich’in.

La Tournée Gwich’in dans le Sud-ouest a pour but de protéger leurs terres. Ils sont allés à Phoenix, puis au Nevada, et iront en Utah, au Colorado et d’autres états.

 

DES GWICH’IN PARLENT DE LA DEFENSE DU CARIBOU ET DE L’ARCTIQUE A LAS VEGAS ET INVITENT LES GENS DU NEVADA A LES AIDER A PROTEGER LEUR TERRITOIRE

La délégation Gwich’in a été accueillie chaleureusement à Las Vegas, au cours de leur tournée pour défendre l’Arctique. Les Gwich’in devaient s’exprimer à Reno ce mardi 23 mai 2017.

Par les Gwich’in en tournée dans le Sud-ouest
Publié sur Censored News
Le 22 mai 2017

RENO, Nevada – Un groupe d’Autochtones d’Alaska sont dans le Nevada cette semaine, dans le cadre d’une tournée du Sud-ouest. Ils sont farouchement opposés à un projet de loi qui autoriserait le forage de pétrole et de gaz dans leur territoire, y compris une partie du Refuge National Arctique pour la Vie Sauvage.

Deux femmes de la Tribu Gwich’in en ont parlé à Las Vegas dimanche et devaient en parler à Reno mardi, à l’occasion de la projection d’un court métrage sur leur bataille pour sauver leurs terres ancestrales et le troupeau de caribous qui les nourrit. Bernadette Demientieff, Directrice Exécutive du Comité Directeur des Gwich’in, dit que le troupeau est une partie essentielle de leur héritage – raison pour laquelle sa tribu s’est fermement opposée au développement depuis des décennies.

“Tout comme les Autochtones d’Amérique du Nord avec le bison, ils ont un rapport spirituel et culturel, ce même rapport que nous avons avec le troupeau de caribous Porc-épic” dit B. Demientieff. “La Nation Gwich’in émigrait avec le troupeau de caribous depuis plus de 20 000 ans. Ce qui arrive au caribou arrive aux Gwich’in.”

Les soutiens de la tribu veulent bloquer les forages pour le pétrole et le gaz en accordant la protection pour la vie sauvage à environs 6000 km² du Refuge National Arctique pour la Vie Sauvage. Ils ont présenté au Parlement la Résolution 1889, la Loi Udall-Eisenhower pour la Zone Sauvage Arctique.

Mais la Sénatrice de l’Alaska Lisa Murkowski a soutenu la Loi Sénatoriale 49, pour autoriser le forage sur plus de 8 km² dans le refuge.

Fawn Douglas, membre de la Tribu Paiute de Las Vegas, dit que la lutte de la Tribu Gwich’in est très similaire à celle des gens du Nevada pour protéger Gold Butte.

“Ils essaient de protéger leurs territoires de tout développement. Et c’est ce que nous avons fait quand c’est arrivé à Gold Butte” dit Fawn Douglas. “Et penser que tout endroit soit profané ou dévasté par de l’extraction minière ou n’importe quel développement, est tout simplement absurde. Et ils sont engagés dans la même bataille, le même combat.”

La Tribu Gwich’in dit que la migration du troupeau de caribous et leur lieu de reproduction seraient perturbés si le Congrès approuvait le forage dans le Refuge National Arctique pour la Vie Sauvage. Ils espèrent que les habitants du Nevada écriront à leurs Représentants pour exiger la protection de la zone.

 

MESSAGES DU DESERT

Par la Tournée Gwich’in dans le Sud-ouest
Publié par Censored News
Le 23 mai 2017

Le Refuge National Arctique pour la Vie Sauvage est l’un des derniers lieus sauvages intactes dans le monde. Actuellement, comme beaucoup de terres publiques du Sud-ouest, il est confronté aux pires menaces.

Des membres de la Nation Gwich’in, qui ont dépendu du Refuge Arctique pour leur survie depuis des millénaires, voyagent dans le désert du Sud-ouest des Etats-Unis pour donner l’alarme et s’entendre avec les communautés qui dépendent de terres publiques. Récemment, nous nous sommes arrêtés à Las Vegas, dans le Nevada, où nous avons été chaleureusement accueillis par les dirigeants Paiute de Las Vegas et des Nations Paiute Moapa.

Ça a été un très long voyage. J’étais très fatiguée et avait décidé que dès que nous serions là-bas, j’irai dormir. Ça n’a pas été le cas. Au premier regard, je suis automatiquement tombé amoureuse. Ça a pris quelques minutes pour remercier le Créateur de nous avoir amenés dans ce pays et de nous avoir aidés à en comprendre la beauté. En regardant le ciel la nuit, mon cœur était reconnaissant et honoré d’être là. Les étoiles semblaient si proches que j’ai littéralement combattu mon sommeil, parce que je ne voulais pas que la nuit cesse. Quelque fois, nous ne nous rendons pas compte de ce que nous avons, de ce que le Créateur nous donne. Ces territoires ancestraux sont spéciaux selon tant de points de vue, ils nous relient tous et nous devons rester unis pour les protéger pour toujours.

Je me suis sentie tellement connectée à la terre. J’ai même vu une étoile filante. Et j’ai souhaité que nous soyons tous unis pour réussir à protéger nos modes de vie. Cette tournée est vraiment une révélation spirituelle. Je continue à apprendre et à renforcer nos liens avec nos parents Autochtones du Sud-ouest – Bernadette Demientief, Directrice Exécutive du Comité Directeur Gwich’in.

Nous nous sommes réveillés à 6h du matin, pour visiter le nouveau Monument National de Gold Butte, à présent menacé. Alors que nous marchions parmi les rochers rouges, nous nous sommes arrêtés pour regarder des surfaces rocheuses sur lesquelles on voyait des pétroglyphes datant de 200 à 1000 ans. Nous avons aussi vu de nos propres yeux la nécessité de protéger cet endroit – une esquisse de mouflon arrosé de balles.

Les protections offertes à Gold Butte en raison de son statut de monument national sont comme beaucoup maintenant menacées par une directive du gouvernement Trump de passer en revue tous les monuments nationaux du pays. L’intention de cette directive est clairement de retourner en arrière, et si possible d’aller jusqu’à éliminer des monuments nationaux, au grand désespoir de ceux dont l’histoire est protégée par ce statut.

Je laissais aller mes pensées quand nous faisions route vers Gold Butte. J’étais fatigué et me demandais quelle était notre destination au cœur du désert. Camper en Alaska implique d’avoir un fusil et de camper dans la nature sauvage. L’arrivée au lieu du camping m’a transportée, en particulier la colline appelée First Rock [Premier Rocher]. Cette colline avait un éclat rouge alors que le soleil couchant l’éclairait. Magnifique.

Les relations avec des membres de la tribu Paiute m’ont ramenée chez moi, dans la Nation du Peuple Gwich’in. Nous nous ressemblons tellement.

La randonnée dans les rochers et les pétroglyphes ont été merveilleux. La première chose à laquelle j’ai pensé, c’était les Pueblo qui autrefois vivaient parmi les rochers. Les contacts avec d’autres tribus permettent à mon esprit de s’unir pour soutenir d’autres tribus – James Nathaniel Jr. est membre du Conseil du Comité Directeur des Gwich’in.

La fragilité de ce lieu dans le désert est comme la toundra de l’Arctique, et nous rappelle que nous devons combattre pour protéger les deux, pour continuer à maintenir la vie qui y a été et continue à y prospérer. Nous sommes connectés à ces terres de très près, mais aussi de très loin.

 

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