Par Indigenous Action
Solstice 2021
Traduction Christine Prat

Bien que la contorsion suprémaciste blanche de la « droite alternative » ait largement atteint son but, son désir persiste, avec des stratégies variées, d’arriver à la légitimation sociopolitique. Nous voyons clairement sa trajectoire, des convulsions post-électorales du 6 janvier 2021 et le vacarme approbateur qui s’en est suivi, au verdict de l’affaire Rittenhouse, et entretemps, toute la clique médiatique marchande (les médias sociaux).

Depuis que certains des néofascistes les plus visibles se retrouvent châtrés à la suite des batailles légales de Charlottesville, les colons suivent en direct la déconfiture de leur ordre social.

C’est terrifiant, que leurs préjugés et leur xénophobie soient en train d’être « annulés ».

Ils sont hystériques à propos de la « tyrannie médicale », donc ils s’injectent du vermifuge pour les chevaux dans les veines. Leurs idéaux, brutalement acquis, de « libertés » ont plus d’importance que le bien-être des plus vulnérables (comme ils ont toujours eu plus d’importance que nos vies).

Les artistes conservateurs suprémacistes blancs jouent les victimes d’une « guerre culturelle » qu’ils ont mené contre nos vies et nos terres depuis plus de 500 ans. Nous avons résisté et survécu de générations en générations à cette « guerre culturelle » appelée colonisation.

La réaction des colonisateurs est prévisible, étant donné qu’ils ont toujours eu peur de ce qu’ils ne peuvent pas dominer et contrôler. C’est peut-être dans cette mesure qu’ils craignent tant « l’être woke » [approx. ‘éveillé’], parce que ceux qui restent inconscients sont plus faciles à contrôler et exploiter. Aucun être conscient ne choisirait volontairement une existence de souffrance produite par les cauchemars de quelqu’un d’autre.

Cependant, le terrain (volé) gagné dans les rues au cours des rébellions pour George Floyd, a en grande partie été cédé par des progressistes, se retranchant sur leurs terrains qu’ils imaginent illusoirement (plus) sûrs, pour des raisons électorales. Mais qu’y a-t-il à attendre de ceux qui sont prêts à se mettre à genoux avec des flics et « décolonisent » démonstrativement leurs styles de vie ?

Le décélérationisme progressiste post-élections a émergé dans toute sa gloire réactionnaire et pacifiante.

Les progressistes ont une tendance prévisible à se reposer sur leurs votes, et ainsi abandonner leur énergie à ceux qui les représentent. Mais leur politique est de celles qui devraient être appelées pour ce qu’elles sont : des « MAGA-lithes[*] ». Leurs dénonciations morales s’attardent rarement sur des causes profondes, et lorsqu’ils vont jusqu’à accuser l’Etat et la suprématie blanche, c’est toujours bien cartographié dans la géographie binaire gauche contre droite. Ils n’arrivent pas à admettre que construire et maintenir l’idée d’ « Amérique » est le vrai problème (souvenez-vous de la myopie du slogan du colon : « Nous sommes une nation d’immigrants ? ». Des enfants migrants sont toujours dans des cages, subissant la même politique de violence, juste avec des nouveaux visages politiques, des bombes portées par des drones tournent toujours comme des vautours impérialistes au-dessus de la région géopolitique transcontinentale du Moyen-Orient, et après seulement quelques mois derrière le bureau présidentiel, Biden signé plus de concessions pétrolières et gazières que le démagogue qui l’a précédé.

Lorsqu’ils ne sont pas en train de faire la police contre des mouvements, si une chose est cohérente chez les progressistes MAGA-lithiens*, c’est que leurs accès de scandale doivent être contenus dans le royaume de la politique « légitime ». Ils s’en tiennent à des réformes espérant que l’Etat résoudra les problèmes qui le construisent structurellement et sans lesquels il ne peut exister. Qu’ils optent pour les tactiques de « visibilité » en brandissant des pancartes, ils supplient toujours les politiciens pour lesquels ils ont voté de leur laisser des miettes de la carcasse pourrissante d’un idéal imaginaire appelé « justice ». Ils s’accrochent aux plus lamentables gestes politiques de reconnaissance, par des pions colonisés comme Deb Haaland. Ils sont toujours captivés et offrent leurs ovations patriotiques lors du tour de magie appelé « justice climatique », illusion qu’un système industriel construit sur la destruction de la Terre peut magiquement résoudre la crise sur laquelle il prospère.

En réaction, les progressistes investissent plus dans leur équipe (ce qui n’est qu’un autre aspect de la même politique coloniale) et sont hyper concentrés sur la « réduction des risques » avec des « solutions » rendant le capitalisme et le colonialisme de peuplement plus « verts » avec quelques restrictions économiques.

Derrière tout cela, il y a les capitalistes à but non-lucratif montant des guerres sociales et écologiques « gauchistes », pour leur propre bénéfice.

Rendre le colonialisme de peuplement et le capitalisme plus durables signifie la mort de toute existence Autochtone. Qu’on pense seulement à ruée en masse pour extraire du lithium visant les terres Autochtones à Thacker Pass, Big Sandy Valley, et au-delà.

En pleine pandémie des pandémies, des néofascistes se rassemblent et préparent l’escalade vers la prochaine élection importante et au-delà, fracturant pour du pétrole et empoisonnant des terres sacrées et les eaux avec des oléoducs ; des fxmmes, des filles, des trans et des parents à deux-esprits sont enlevés, des familles déchirées, déportées ; ou bien on les laisse mourir quand elles cherchent un refuge au-delà des lignes politiques coloniales ; nos parents sont dans les rues sans abri dans le froid, nous sommes emprisonnés et tués par les forces de l’Etat en toute impunité ; le tout pendant que l’existence rêvée par nos ancêtres est transformée en un cauchemar obscène, un commerce de  « décolonisateurs™ » de théâtre dominé par les selfies et financé par un milliardaire, agitant leurs drapeaux marqués « land back », empochant de l’argent pour « décoloniser la richesse », avec leurs hipsters les plus woke (et célèbres) parmi leurs alliés colons.

Il est clair que certains ne peuvent pas et ne vont pas cesser d’imaginer des futurs coloniaux.

Pour beaucoup d’entre nous, opposants enragés, reprenant notre souffle entre gaz lacrymogène et bombe à poivre, travaillant par équipes pour faire des livraisons d’aide mutuelle pendant le COVID ou contre la répression d’état (c’est-à-dire nous assurer de rester libres), nous ne pouvons pas ne pas voir les traces sanglantes sur les murs de cet ordre social colonial.

Pour de nombreuses raisons, entre autres notre révulsion des propositions homogénéisantes des politiques gauchistes « révolutionnaires » (spécialement celles de Marxistes Autochtones autoritaires), nous préférons les principes aux plateformes, les enseignements de nos anciens plutôt que ceux d’Européens morts, des attaques autonomes plutôt que des campagnes politiques, et nous avons plus de questions que de réponses.

Que faisons-nous ? Et de qui est composé ce « nous » ? Quelles leçons avons-nous apprises des années de batailles de rue, d’espaces autonomes, et de barricades sur les lignes de front ? Quelles tactiques plus efficaces pouvons-nous développer ? Est-ce que des actions fondées sur des cellules de groupes d’affinité et de loup solitaire, peuvent être plus efficaces que la mobilisation de masse idéalisée ? Est-ce une question de et/ou, ou pouvons-nous creuser plus profondément pour diversifier nos tactiques ? Quelles occasions peuvent être créées par la prédictibilité des réactions des forces de l’ordre ? Quelles institutions, idées et infrastructures pouvons-nous attaquer avec nos moyens ? Comment pouvons-nous assurer effectivement que les agresseurs seront tenus pour responsables dans nos communautés ? Comment pouvons-nous inscrire ces pratiques dans une culture de la sécurité ? Quels sont nos avantages ? Quels sont nos désavantages et comment pouvons-nous les surmonter ou les éviter ? Comment pouvons-nous accélérer les ruptures internes et externes coloniales, sociales, économiques et politiques et précipiter leur ruine ? Quelles nouvelles provocations, interventions et attaques peuvent être élaborées pour miner et déstabiliser l’ordre social colonial ?

Les réponses sont assurément complexes, variées et délibérément incomplètes, parce c’est à beaucoup d’égards ce que nous faisons déjà par de l’éducation et des interventions radicales, avec l’aide mutuelle (pas la merde cooptée à but non-lucratif), la défense de la communauté et des projets d’infrastructure (des conflits) autonomes. De ce point de vue, certaines de nos réactions sont plus orientées vers les questions de comment stabiliser et maintenir des projets radicaux. Comment multiplions-nous et faisons grandir ces possibilités libératrices ?

Dans « Black Seed : Not on Any Map », un nouveau livre (principalement) sur l’Anarchie Autochtones, ces questions conduisent à la tâche proposée par un membre de l’équipe d’Indigenous Action, pour l’anarchie Autochtone (ou l’autonomie, si vous préférez abandonner l’identifiant politique colonial), qui est de remplacer le principe d’autorité politique par le principe de mutualité Autochtone autonome.

Ce n’est absolument pas théorique, c’est l’exhortation de nos ancêtres et la continuité de manières d’exister avec, et non contre, la Nature.

Ce pouvoir est quelque chose que les colonisateurs ne pourraient jamais comprendre complètement, alors ils ont commis tout ce qu’ils pouvaient pour l’annihiler. Des massacres de la Ghost Dance à la violence spirituelle systématique des pensionnats, à l’interdiction pure et simple des pratiques spirituelles jusqu’à la fin des années 1970, à la profanation toujours actuelle, spécifique et intentionnelle des sites sacrés, le pouvoir de la prière et la cérémonie Autochtones a toujours terrifié les colonisateurs au plus profond d’eux-mêmes.

Nous étudions les contours de nos hxstoires de notre émergence. Nous traçons les lignes dans les mains de nos anciens qui guident et forment les cadres de nos actions. Nous retrouvons les pas des anciens pour collecter les médecines sacrées. Nous regardons patiemment la lumière et la façon dont les pluies tombent et se rassemblent, et ainsi nous savons où placer soigneusement les graines. Nous écoutons intensément quand la terre bouge et la lune est cachée par le soleil.

Nous réchauffons nos esprits aux feux sacrés sur les lignes de front à travers tous ces territoires occupés.

De ceux entretenus par les défenseurs des terres Gidimt’en à ceux allumés par les anciens qui résistent à la déportation forcée à Winnemucca, et ceux entretenus par des jeunes trans et deux-esprits Autochtones au Camp Migizi. Le feu sacré de la colère Noire qui a détruit le bureau de police de soi-disant Minneapolis. Les feux sacrés qui ont réduit en cendres les églises responsables des pensionnats.

Nous entretenons toujours des feux.

Vivre une vie en conflit avec la contrainte autoritaire sur une terre volée est une proposition spirituelle, mentale et matérielle, c’est la négation de la domination du colonialisme de peuplement.

C’est notre cérémonie perpétuelle de résistance et de réparation.

En tant qu’agitateurs anticoloniaux, nous ne rivalisons pas pour séduire les sympathies et la charité des colons alliés. La solidarité anticoloniale, c’est l’attaque.

Effrayez à nouveau les colonisateurs.

***

Big Sandy River

Un soir d’automne, il y a quatre ans, Ivan Bender, un Hualapai dans la cinquantaine, alla se promener avec son chien, pour contrôler la terre du ranch dont il s’occupe. Niché au fond de la Big Sandy Valley, le ranch protège Ha’ Kamwe’ – des sources chaudes sacrées pour les Hualapai et connue aujourd’hui en anglais comme Cofer Hot Springs. Comme les ombres s’allongeaient, Bender vit quelque chose de surprenant – des hommes travaillaient sur une colline proche.

« Je leur ai demandé ce qu’ils faisaient, » se souvint Bender. « Ils me dirent qu’ils foraient. » Il s’avère que, en plus des sites sacrés comme les sources chaudes, des sites de cérémonie et des sépultures d’ancêtres, la vallée contient aussi une énorme quantité de lithium. Maintenant, le travail exploratoire de la compagnie Australienne Hawkstone Mining menace ces lieux, et avec eux, les pratiques religieuses des Hualapai et d’autres nations Autochtones. Mais cette menace n’a rien de nouveau : des siècles d’expropriation, combinés avec des décisions de justice fédérales refusant la protection des sites sacrés, ont depuis longtemps dévasté la liberté religieuse des Autochtones.

[*] MAGA-lit: jeu de mots, entre « mégalithe » et « Make America Great Again », le slogan Trumpiste

RAPPORT SUR LA CONVERGENCE ANARCHISTE AUTOCHTONE QUI A EU LIEU A BIG MOUNTAIN-FLAGSTAFF 14-18 AOÛT 2019

Publié sur le site Taala Hooghan
Et Indigenous Action Media
Le 6 septembre 2019
Traduction Christine Prat

“Pour ce que ça vaut, nous aurons établi une façon de vivre à la fois Autochtone, c’est-à-dire du territoire où nous nous trouvons réellement, et Anarchiste, c’est-à-dire sans contrainte autoritaire.” – Aragorn!

“Mes ancêtres voulaient l’autonomie, et c’est ce que je veux aussi.” – Jaydene, The Tower

“Nous vivons ici depuis bien avant le gouvernement des Etats-Unis, et nous continuerons à vivre ici longtemps après qu’il ait cessé d’exister” – résistant Diné au déplacement [de population].

Voir aussi l’interview d’Andrew Pedro, Akimel O’odham, avec vidéo sous-titrée en français et texte intégral de l’interview, également en français, sur le même sujet.

Kinłani/Flagstaff, Arizona – Plus de 120 participants et plus de 30 groupes et organisations ont convergé à l’Infoshop Táala Hooghan pour discuter, débattre et échanger leurs perspectives sur l’Anarchisme Autochtone.

L’appel initial à la convergence déclarait “… nous appelons tous ceux qui cherchent une vie épanouissante, libre de la domination, de la coercition et de l’exploitation, à se rassembler autour de ce feu. Pour ceux que répugnent les fascinations pour des pensées d’hommes Blancs morts (et leurs académies et leurs lois), et les “activismes décolonisateurs” réformistes et réactionnaires,” et les politiques dépourvues d’imagination du cirque gauchiste dans son ensemble. Pour toutes ces forces ingouvernables de la Nature…”

Bien que des réactions gauchistes soient souvent reproduites et que beaucoup de temps ait été passé en des présentations longuement répétées à l’avance, les buts initiaux de se rassembler et d’interroger les propositions de l’Anarchisme Autochtone ont été atteints. Nous avons pu aussi coordonner ce rassemblement avec un budget de moins de 800 dollars (merci à tous ceux qui ont donné en ligne !) en nous appuyant sur l’aide de beaucoup de nos parents à Kinłani, qui ont fait la cuisine, donné de la nourriture, ouvert leurs maisons et se sont proposés comme bénévoles. En cela, la convergence pourrait être comptée comme un succès, mais ce que nous déclarons dans ce rapport ne doit pas être considéré comme une célébration. Ça ne représente absolument pas tout ce dont il a été discuté, mis au défi, débattu ou exprimé. Peut-être que cette proposition incomplète écrite de mémoire, d’après des enregistrements limités et des notes éparses, doit plutôt être vue comme des fragments de pierres sur lesquels nous pouvons nous aiguiser.

Lorsque nous avons publié l’invitation à cette Convergence Anarchiste Autochtone (IAC), nous pensions à un dialogue régional dont la forme viendrait principalement de ceux qui sont déjà familiers des idées sur lesquelles nous avons travaillé, nous n’avions pas prévu l’extraordinaire réaction de gens venus de tous les soi-disant Etats-Unis. Nous avions aussi invité plus particulièrement ces quelques voix que nous avions lues ou avec lesquelles nous avions beaucoup parlé de l’Anarchisme Autochtone (certains n’ont pas pu venir), et en cela, nous savions que nous invitions des gens controversés et qu’il y avait une sérieuse possibilité de réticences. L’agenda a été planifié d’un bloc et bourré de discussions et d’ateliers. Bien qu’un temps considérable ait été prévu pour chaque session (plus de deux heures pour certaines), nous en avons dévié, avons attendu et avons dépassé les temps comme c’est inévitable pour ce genre de choses.

Un rassemblement préliminaire a eu lieu à Big Mountain à l’invitation de Louise Benally et de sa famille, qui résistent au déplacement forcé en restant sur leurs terres ancestrales. Cette région a été déclarée Nation Diné Souveraine par les résidents qui affirment leur autonomie, hors du contrôle des gouvernements US et Tribal. Bien que seulement quelques participants de la convergence aient été présents, les contacts et les discussions (essentiellement en Diné bizaad), ont abordé les luttes territoriales, le changement climatique, l’extraction de charbon, la médecine traditionnelle et l’autonomie.

Le rassemblement a aussi été une célébration de la fermeture de la Centrale Navajo [Navajo Generating Station], une centrale au charbon de la région, qui avait rempli son dernier train de charbon la veille. Les matriarches Diné Rena Babbit Lane et Ruth Baikedy nous ont rejoint le jour suivant, lorsque John Benally a montré aux gens comment chercher les herbes utiles, puis a parlé de la géopolitique du soi-disant conflit territorial Navajo-Hopi. Globalement, le rassemblement préliminaire, tenu près d’un hogan traditionnel sans eau ni électricité, a démontré la force et la détermination des modes de vie traditionnels qui sont l’ossature de la résistance autonome à Big Mountain.

Le vendredi soir, à l’Infoshop Táala Hooghan, la convergence a débuté par une prière, par l’homme-médecine traditionnel Jones Benally, ce qui a connecté le rassemblement aux montagnes sacrées au milieu desquelles nous accueillions tout le monde.

Une déclaration a été faite, prévenant que “ce rassemblement allait être brouillon, que des erreurs seraient commises, et que pourtant nous étions enthousiastes à l’idée des possibilités qui pourraient en sortir. Bien que cette convergence soit prématurée et que nous n’avions pas toute la capacité requise pour l’accueillir, nous ne voulions pas attendre pour le faire, nous voulions pousser les conversations en avant, afin de pouvoir intervenir de façons plus directes et plus efficaces dans les présentes réalités politiques de merde que nous devons affronter. Nous ne voulons pas non plus que vous participiez en vous attendant à ce que cette convergence devienne annuelle, ce qui présenterait le danger que l’Anarchisme Autochtone soit défini par notre contexte et par nos termes, et nous savons que ce rassemblement serait très différent s’il devait avoir lieu dans vos territoires, et que vous feriez certaines choses très différemment de nous. Nous voudrions proposer que la prochaine conférence ait lieu ailleurs, alors pensez-y pendant que vous êtes ici.” Il a aussi été déclaré que l’Infoshop ne pouvait pas garantir être un lieu sûr, mais devait être vue comme un espace menaçant pour toutes formes de comportements oppressifs, et que des agresseurs connus, en particulier les auteurs de violences sexuelles ou fondées sur le genre, seraient expulsés du rassemblement.

Sur le Front Autochtone, il a été question de plusieurs causes de tensions.

Des discussions sur “le bon et le mauvais traditionalisme”, entre autres le défi de “ne pas romantiser l’utopie d’avant le contact”, particulièrement en ce qui concerne les problèmes de genre, ont dominé tout le weekend.

Membre du panel “Localiser un Anarchisme Autochtone”, Chris Finley dit “je veux être certain que les Autochtones queer, les gens qui ont deux esprits, sont des gens sacrés. Être queer n’est pas un résultat de la colonisation, c’est une idée de con. Je veux être sûr que nous sommes des membres sacrés de notre communauté. Une des choses que nous pouvons faire, pendant que les colons se débrouillent avec leur merde, c’est de travailler sur l’homophobie dans nos communautés, parce que c’est un aspect extrêmement important de comment l’Etat colonial maintient son pouvoir, et ce sont des choses sur lesquelles nous pouvons agir maintenant.”

Brandon Benallie, de l’Infoshop Ké’, dit “le Traditionalisme n’est pas la même chose que nos modes de vie. Le Traditionalisme est comme une pièce de musée posée sur une étagère et qui vieillit, alors que nos modes de vie accumulent les connaissances et grandissent indéfiniment, ce sont les gens qui vieillissent qui ne veulent pas grandir.”

Une autre question débattue était “comment faisons-nous avec les Anciens ou réagissons-nous vis-à-vis des Anciens qui nous disent de rentrer au campement ?” Cela s’adressait essentiellement aux expériences de Standing Rock, où des Anciens ont retenu des gens à distance des lignes de front. Des anecdotes ont été racontées, qui ne nous fournissaient pas de tactique claire, à part reconnaître qu’il y a “des Anciens qui vieillissent”, et que c’est un défi pour nous de comprendre comment réagir à cette dynamique fondée sur les situations dans nos communautés. Julie Richards, aka MAMA Julz, une protectrice de l’eau de Mothers Against Meth Alliance, dit : “Je veux faire partie de ces Anciens qui s’enchaînent encore sur les lignes de front pour sauver nos territoires et les générations futures.”

Les politiques concernant l’identité ont aussi dominé, entre autres la mention d’un manque d’attention aux problèmes des transsexuels et des Afro-Autochtones. Les questions sur la politique d’identité ont porté spécialement sur les Autochtones supposés ‘passer pour Blanc’ [pour cause de métissage de leurs ancêtres – NdT]. Cela a provoqué des questions sur les tentatives coloniales de “génocide de papiers.” Une personne Afro-Autochtone transsexuelle a dit que leur lutte les mène à “être haïs par la société et les gens pour qui ils se battent.” Il y eut de nombreux appels pour que les espaces d’organisations se concentrent sur les voix de transsexuels et d’Afro-Autochtones. Il y eut aussi des appels à combattre l’hostilité à ce qui est Noir dans l’organisation des Autochtones (comme la cooptation de Black Lives Matter par Native Lives Matter) et à inclure plus largement dans le mouvement Femmes Autochtones Disparues ou Assassinées [Missing and Murdered Indigenous Women – #mmiw] les transsexuels et les parents avec deux esprits, confrontés à la violence hétéro-patriarcale, en ajoutant #mmiwgts.

Les territoires et les lieux étaient au centre de toutes les conversations, bien qu’il fût fait remarquer que “si Autochtone veut dire appartenant à la terre, qui n’est pas anarchiste Autochtone ?” et que le terme “Île de la Tortue” était trop limité et trop exclusif. Ces tensions ont conduit certains participants Diné et d’autres Autochtones à clarifier la notion que leur anarchisme est une tendance spécifique à cause de leurs différents contextes culturels.

Le terme “décolonisation” parut avoir plus de poids au cours de ces discussions, vu qu’il était utilisé avec parcimonie. Cela bien qu’en un sens, la dynamique de “décolonisation” ait joué autant que dans d’autres cercles. Le terme “décolonisation” est utilisé aussi bien dans des contextes radicaux que libéraux, comme terme rhétorique vide, et on le trouve souvent dans des expressions de “reconnaissances de territoire”, alors qu’il devrait être utilisé de manière significative avec et concernant les territoires de Peuples Autochtones sur lesquels on se trouve. Cette dynamique est particulièrement claire de la part de ceux qui sont venus à la convergence de grandes villes. Par certains aspects, leurs contextes semblaient distants et aliénants, une dynamique par laquelle nous nous arc-boutons quand nous sommes confrontés à des universitaires, donc s’était préoccupant bien que pas surprenant, en ce qui concerne le lieu et les façons dont nos protocoles culturels furent ignorés et, en quelque sorte, traités sans respect.

Jaydene, de l’Infoshop anarchiste “The Tower”, au soi-disant Canada, a parlé des efforts “de réconciliation” fait par l’Etat pour aborder le génocide des Peuples Autochtones, “… le colonialisme des colons n’existe pas au passé. Sa violence est omniprésente et constante, en ce moment même, ce soir, où que nous tournions notre regard. La réconciliation c’est l’effacement de cette violence coloniale. La réconciliation – en tant que terme – c’est la résolution d’un conflit, le retour à des relations amicales… La décolonisation – par contre – concerne l’abrogation de l’autorité de l’état colonial et la redistribution des terres et des ressources. Ça implique aussi d’adopter et de légitimer les visions du monde Autochtones précédemment réprimées. Décolonisation n’est pas un mot à prendre à la légère. Nous devons réfléchir à ce qu’est la colonisation pour le comprendre : la domination administrative et économique totale sur un peuple et un territoire. Décolonisation ne signifie pas seulement anticapitaliste, ça signifie anti-état. Je suis intimement persuadé qu’il ne peut pas y avoir de réconciliation qui reconnaisse l’autodétermination des peuples Autochtones tant que l’état du Canada existe.”

Sur le front anarchiste il y semblait y avoir étonnamment moins de désaccord. L’emphase a porté sur un anarchisme Autochtone comme unique tendance radicale anticoloniale s’opposant au biais européen du terme. Des observations ont été échangées sur la manière dont les concepts d’aide mutuelle, de relations sociales non-hiérarchiques, et d’action directe étaient déjà contenus dans beaucoup, mais pas tous, nos différents systèmes de connaissance Autochtones, et sur comment les stratégies révolutionnaires à base étatique, comme le socialisme et le communisme, étaient intrinsèquement anti-Autochtone. Bien qu’il n’y ait pas eu d’accord complet, une tendance exprimée était que l’anarchisme est un outil ou une position que nous pouvons utiliser pour nous distinguer des politiques coloniales gauchistes et libérales (principalement les réformismes et le Marxisme et ses “satellites”). Nous avons perdu peu de temps à parler de l’identité anarchiste Blanche, ce qui est peut-être la principale raison pour laquelle les positions de Anarchist People of Color (APOC – Anarchistes de Couleur), d’accueillir les Autochtones, les Noirs et les Basanés a été invoquée.

Chris Finley a parlé de leur histoire, d’être venus à l’anarchisme par le milieu punk-rock et d’être arrivés à un anarchisme Autochtone féministe, “…je suis revenu à l’anarchie parce que je ne voulais pas seulement savoir contre quoi je suis, je savais bien que c’était de la merde, mais savoir ce pour quoi je voulais être et avec qui je voulais être pour cela. C’est une question difficile, je suis colonisé, c’est très dur pour nous de penser à quelque chose à part cela, donc nous avons besoin d’autres gens pour nous aider à en sortir et imaginer ces questions ensemble.”

Jaydene dit : “L’Anarchisme est une philosophie politique – certains diraient que c’est une belle idée – qui croient en des sociétés qui s’auto gouvernent, sur la base d’une association volontaire les uns avec les autres. Elle défend l’idée de prise de décision non-hiérarchique, la participation directe dans les décisions par les communautés touchées, et l’autonomie pour tous ceux qui vivent. De plus, elle accorde de la place à la valeur d’entités non-humaines par-delà leur valeur monétaire ou leur utilité aux humains. Les enseignements Autochtones que j’ai reçus m’ont communiqué l’idée que nos communautés sont importantes, mais que nous le sommes aussi en tant qu’individus. Les traditions considéraient la prise de décision comme un processus participatif, fondé sur le consensus, dans lequel les communautés choisissaient ensemble. Les enseignements que j’ai reçus me disent que la terre peut nous offrir ce dont nous avons besoin, mais de ne jamais prendre plus que cela. Je trouve ces idées fondamentalement compatibles. J’aimerais voir une anarchie de mon peuple et une anarchie des colons (qui sont aussi mon peuple) mises en pratique ici, ensemble, côte à côte. Avec une distribution égalitaire du pouvoir, chacun entretenant des relations saines, agissant selon leurs propres idées et leur propre histoire. Exactement ce qu’imaginait le [Wampun] à Deux Rangs. J’aimerais que l’état centralisé du Canada soit démantelé. J’aimerais que les communautés prennent la responsabilité de s’organiser en l’absence de ladite autorité centrale. Mes ancêtres voulaient l’autonomie, et je la veux aussi.”

Louise Benally parla de son expérience de la résistance à la déportation forcée à Big Mountain et appela à continuer d’agir pour renverser tous ces systèmes qui détruisent Notre Mère la Terre. Louise déclara que l’anarchisme “veut dire action, que vous croyez en vous-même, que vous croyez en ce de quoi vous allez parler, que vous croyez en ce que vous faites, que vous n’êtes pas lié par un groupe ou une entité gouvernementale, que vous faites ce que vous devez faire. Je crois en la terre et aux esprits qui travaillent à l’intérieur de la terre, c’est ce vers quoi je vais en premier. Travailler avec et par la nature, c’est la seule chose en laquelle je crois, je ne fais confiance à aucun système parce qu’aucun n’a jamais fait quoique ce soit pour moi. Je ne pratique pas le Christianisme, ce n’est pas quelque chose que je comprends, je ne fonde pas ma manière d’agir dessus, je ne crois pas au gouvernement des Etats-Unis, parce qu’il n’apporte que la destruction d’une culture et la consommation de la culture.”

Le panel sur “Localiser un Anarchisme Autochtone” a pris ce nom d’une brochure appelée Aragorn!’s zine, publiée en 2005, dont nous avons lu un passage et fourni une définition de l’anarchisme Autochtone : “Pour ce que ça vaut, nous avons établi un mode de vie qui est à la fois autochtone, c’est-à-dire issu du territoire sur lequel nous sommes, et anarchiste, c’est-à-dire sans contrainte autoritaire.” Aragorn! déclarait : “D’abord, j’ai un gros problème avec l’anarchisme parcellaire, quand les gens se définissent comme anarchistes Blancs, en fait ils veulent dire d’abord Blanc et l’anarchisme est une préoccupation secondaire. J’ai toujours vu l’anarchisme et le fait d’être Autochtone comme des synonymes. Pour moi, l’idée d’un anarchisme qui serait situé ici exactement n’a jamais eu de sens. L’idée d’anarchisme comme une série de valeurs des Lumières occidentales que nous avons plus ou moins apprises à l’école, n’a jamais eu de sens pour moi. Une des choses qui me préoccupent, à propos de ce weekend, c’est que parfois notre enthousiasme est surtout notre problème et la façon dont nous communiquons ce que nous sommes et nos idées d’autre chose, et au cas où quelque chose est aussi important que cette idée, cette idée d’une politique fondée sur le territoire est énorme, et je ne veux pas que ça tourne à la politique habituelle. Je dis cela en sachant que ce sera un défi dès qu’on en arrivera aux détails.”

Après avoir lu l’extrait de “Localiser un Anarchisme Autochtone”, Aragorn! souligna : “Pour moi se sont les seuls termes qui comptent, ‘contrainte autoritaire’ et ‘lieu’.”

Le panel Contre la Politique Coloniale des Colons, le dimanche, confirma que “l’anarchisme est en fait quelque chose que nous pouvons définir nous-mêmes.” Le panel se référa aussi à la déclaration de Russell Means “Pour que l’Amérique Vive, l’Europe Doit Mourir”, en tant que réaction éloquente des Autochtones à l’autoritarisme Marxiste. Une brochure intitulée “Le Marxisme et ses satellites… pour les anarchistes,” a été distribuée, dans laquelle on peut lire “… parce que quelquefois, les gens ne font pas vraiment partie de notre équipe.”

Certaines questions et réponses ont suscité de l’opposition à propos de “la nécessité d’unité de gauche” et de ne pas “perpétuer les disputes gauchistes venues d’Europe”. Il a été répondu que nous “devrions être honnêtes à propos de la politique de gauche, et que les conclusions du communisme et du socialisme sont anti-Autochtones.” Un membre du panel demanda : “Sommes-nous en train de critiquer l’autoritarisme ou les dogmes européens ?” Un tract intitulé “les Drapeaux Rouges des Fascistes Rouges”, donnant la liste des principaux groupes gauchistes fut distribué par quelqu’un qui était à La Conxa, au soi-disant Los Angeles, quand elle a été attaquée par un groupe Maoïste.

Sur le front de l’organisation, de l’activisme et de la lutte, il y a eu de nombreux ateliers sur les luttes à la frontière, qui furent le principal objectif de l’action contre les attaques subies par les territoires et les Peuples Autochtones, pour la convergence. Le Collectif O’odham Anti-Frontière a parlé de leurs stratégies pour maintenir leurs modes de vie malgré l’occupation perpétuelle, les frontières et les barrières édifiées sur leurs territoires traditionnels. Au cours du panel sur l’Organisation Autonome Contre les Frontières, un organisateur de soi-disant El Paso, a parlé de la manière dont leur communauté réagissait aux attaques du suprématisme Blanc, et du fait qu’ils devaient faire face à une répression extrême de la part de l’Etat. Ils ont aussi raconté comment un centre communautaire radical était sapé par “des formes subtiles de suprématie Blanche qui envahit et coopte nos espaces.” Ils se sont insurgés contre “les mécanismes forgeant le pouvoir libéral non-lucratif “, et ont affirmé que “nous ne sommes pas là pour demander des réformes. La loi tue notre peuple.”

Un autre organisateur des territoires Tongva occupés, le soi-disant Los Angeles, a parlé de leur travail consistant à soutenir directement les migrants détenus dans des camps de concentration. L’organisateur a reçu un appel d’une personne transsexuelle détenue dans un des camps et l’a fait entendre au micro. La conversation a été émotionnelle et dure, la tension de leur lutte a rempli la salle jusque dans ses moindres recoins.

Lors du panel “La Solidarité Signifie l’Action, la Lutte Anticoloniale Signifie l’Attaque !”, MAMA Julz dit que “la prière et l’action vont la main dans la main, j’ai toujours insisté là-dessus. Si nous restons à prier et qu’il n’y a personne dehors, rien ne sera fait. Nos ancêtres veulent nous rencontrer à mi-chemin. Peut importe à quel point ça peut être effrayant, souvenez-vous que tant que nous combattons pour les gens et Notre Mère la Terre de la manière qu’il faut, nous serons toujours protégés. Si vous croyez que vous pouvez abattre cette merde, abattez cette merde, mais priez d’abord.”

Leona Morgan, de Diné No Nukes et de Haul No! a parlé de la lutte contre le colonialisme nucléaire qui a laissé des milliers de mines d’uranium abandonnées et répandu le cancer dans les Territoires Autochtones. Elle dit que “70% de l’uranium vient de terres Autochtones” et que les projets actuels d’amener tous les déchets nucléaires des Etats-Unis au Nouveau-Mexique créaient une “zone de sacrifice national”. “Ici, ils disent que l’énergie nucléaire est une solution ‘propre’ au réchauffement climatique, alors que nous sommes ceux qui développent des cancers, nous sommes ceux dont l’eau, les plantes et la nourriture sont contaminés.” Elle se tourna vers les mouvements anti-nucléaires d’action directe qui bloquent les transports d’uranium et appellent à l’aide, et dit “nous avons peut-être besoin de faire ça ici.”

Klee Benally, de Protect the Peaks et un des organisateurs de la convergence, donna un aperçu de la lutte et des échecs des tentatives de bloquer la profanation des San Francisco Peaks sacrés, situés juste à côté de Kinłani/Flagstaff. Une station de ski a été autorisée par le Service des Forêts à faire de la neige artificielle à partir de millions de litres d’eaux usées recyclées, sur la montagne. Klee dit que “les lois coloniales des colons n’ont jamais été faites pour profiter aux modes de vie Autochtones, mais ont été fabriquées pour les détruire. Pour être plus efficaces, nous devons être honnêtes avec nous-mêmes, et comprendre que Standing Rock a été un échec stratégique qui n’a pas empêché la construction d’un oléoduc, mais bien sûr une réussite sociale et culturelle. Mais nous devons être critiques en temps réel sur ces luttes, afin d’être plus efficaces. Si nous ne parlons pas de nos échecs, comment pouvons-nous apprendre ?”

Le dimanche soir, avant que les gens commencent à échanger leurs adresses, avant le diner et après une conférence, nous nous sommes arrêtés et avons décidé de ne pas terminer selon notre protocole traditionnel.

Un des organisateurs de la convergence avait écrit dans un autre rapport, “à un moment du rassemblement, je m’attendais à être en présence de l’anarchisme autochtone. Je ne savais pas si l’anarchisme autochtone était le feu autour duquel nous allions nous rassembler, si c’était des individus qui convergeaient, ou si c’était un espace vide où des individus allaient allumer le feu. Il est prudent de dire que ce à quoi je m’attendais s’est produit. J’ai été témoin d’un anarchisme autochtone, mais ce n’était pas familier pour moi, un Diné anarchiste… Le potentiel que j’ai découvert lors de la convergence, c’est les particularités de l’anarchie Diné. Des feux faits de cristal et des feux faits de turquoise. Des feux assez intenses pour trouver la lumière d’autres anarchistes Diné dans le monde de ténèbres où je me trouve. Un monde malade de l’industrialisation d’humains civilisés dont la culture de contrôle et de destruction force tout ce qui vit à l’adopter, s’y adapter ou mourir. Je suggère que l’anarchie Diné offre un choix supplémentaire d’attaquer. Un assaut contre notre ennemi qui affaiblit leur emprise, non seulement sur notre monde scintillant, mais sur les mondes des autres. Une occasion pour l’anarchie de Ndee, les O’odham, d’exiger la vengeance sur leurs colonisateurs. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus, aux anarchistes Diné, qu’à dissuader les approbations de la prochaine idole qui requerra notre obédience.”

Pour le moment, nous voyons l’Anarchisme Autochtone comme un point de référence, mais ce terme est si large que tout ce qu’il peut inclure, il peut aussi l’étouffer. Nous n’avons rien à faire d’une restructuration de l’organisation sociale, nous cherchons des formations, des mouvements d’agitation, des interventions inspirés, et des actes menant à la libération totale. De notre perspective, aux pieds de Dooko’oosłííd, nous trouvons plus d’utilité dans la construction contextuelle d’accords profondément enracinés dans nos terres sacrées et nos enseignements. Ceci nous place, dans une certaine mesure, dans une position quelque peu contradictoire avec le nivellement qu’impliquerait un élargissement de la force émergente de l’Anarchisme Autochtone. Comme disait Aragorn!, “l’anarchisme Autochtone est une politique qui doit encore être écrite, et c’est peut-être une bonne chose.”

Pour le moment, nous continuerons à faire de l’agitation, organiser, écrire, discuter, et provoquer l’émergence de tendances autonomes/anti-autoritaires Autochtones vers une libération totale.

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