Par No More Deaths
Publié par Censored News
Le 6 mai 2022
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Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

TUCSON, Arizona – Intitulé 42 : Le Président Biden a déclaré son intention de supprimer l’Intitulé 42 le 23 mai 2022. L’Intitulé 42 constitue une politique nuisible et raciste, invoquée par l’administration Trump, qui a empêché des migrants et des demandeurs d’asyle d’entrer aux Etats-Unis au cours des deux années passées. Cependant, les projets de supprimer l’Intitulé 42 sont retenus par les tribunaux. Au moins 1,2 million d’expulsions selon l’Intitulé 42 ont été effectuées depuis l’investiture de Joe Biden.

Human Rights First a identifié 10250 enlèvements et autres attaques contre des gens empêchés d’entrer aux Etats-Unis et/ou expulsés au Mexique. Un point que nous avons souligné au cours de chaque gouvernement est que les Démocrates et les Républicains sont tout autant coupables et complices de ce système anti-immigrants.

Yuma, Arizona : L’intitulé 42 a constamment créé des conditions dangereuses pour les migrants dans les zones frontière. Par exemple, des migrants et des demandeurs d’asyle à Yuma, ont été bloqués par la Patrouille des Frontières pendant des mois. No More Deaths, ainsi que Abolition Yuma County et Border Kindness, apportent toujours de l’aide, comme ils peuvent.

Sécurité à la Frontière : Ceci nous amène au statut actuel du mur-frontière. Ce gouvernement a promis d’arrêter la construction d’un mur physique à la frontière. Ce à quoi ils s’occupent maintenant est un mur « intelligent » qui est encore plus invasif qu’un mur physique. Un mur virtuel signifie plus de haute technologie qui ne rendra pas seulement le voyage d’un migrant encore plus dangereux, mais affecte aussi les résidents de toutes les villes-frontière à proximité.

Nous avons vu les effets de ce que les points de contrôle à la frontière et d’autres technologies ont fait à des petites villes comme Arivaca, en Arizona, où la vie quotidienne est interrompue par un abus de pouvoir évident de la Patrouille des Frontières.

Ce ne sont que quelques-uns des aspects de la migration. Nous apprécions de former une communauté avec vous tous, et les organisations alliées dans les zones-frontière. Si vous voulez vous engager sous forme digitale, visitez Mijente, qui mène plusieurs campagnes pour la justice migratoire. Suivez-nous sur Facebook, Twitter et Instagram pour d’autres appels à l’action.

Solidairement et avec une profonde gratitude,

La communauté No More Deaths / No Más Muertes


Esta semana queremos compartir algunas actualizaciones sobre los principales problemas que afectan actualmente a los inmigrantes. Sólo podemos arañar la superficie, pero esperamos despertar la curiosidad por estos temas.
Título 42: El presidente Biden ha declarado su intención de poner fin al Título 42 el 23 de mayo de 2022. El Título 42 es una política dañina y racista invocada por la administración Trump que ha impedido a los migrantes y solicitantes de asilo entrar en los Estados Unidos durante los últimos dos años. Sin embargo, los planes para poner fin al Título 42 están siendo frenados en los tribunales. Al menos 1,2 millones de expulsiones del Título 42 se han producido desde la toma de posesión de Joe Biden. Human Rights First ha realizado un seguimiento de 10.250 secuestros y otros ataques contra personas a las que se les ha impedido la entrada en Estados Unidos y/o han sido expulsadas a México. Un punto que hemos enfatizado a lo largo de cada administración es que tanto demócratas como republicanos son culpables y cómplices de un sistema antinmigrante.

Yuma, Arizona: El Título 42 ha creado sistemáticamente condiciones peligrosas para los migrantes en las zonas fronterizas. Por ejemplo, los migrantes y los solicitantes de asilo en Yuma han estado varados por la Patrulla Fronteriza durante meses. No More Deaths, junto con Abolition Yuma County y Border Kindness, seguimos ofreciendo apoyo a Yuma en todo lo que podemos. Lea más sobre lo que está sucediendo en Yuma aquí.
Seguridad fronteriza: Esto nos lleva al estado actual del muro fronterizo. Esta administración prometió detener toda la construcción de un muro fronterizo físico. Lo que ahora han prometido es un muro fronterizo “inteligente” que es incluso más invasivo que un muro físico. Un muro virtual significa más dispositivos de alta tecnología que no sólo harán que el viaje de un migrante sea aún más peligroso, sino que también afectará a los residentes de cualquier ciudad fronteriza cercana a él. Hemos visto los efectos de lo que las paradas en los puntos de control fronterizos y otras tecnologías han hecho a pequeños pueblos como Arivaca, Arizona, donde la vida cotidiana se ve interrumpida por un claro abuso de poder de la Patrulla Fronteriza.

Éstas son sólo algunas de las muchas facetas que conlleva la migración. Apreciamos estar en comunidad con todos ustedes, así como con nuestras organizaciones aliadas en las tierras fronterizas. Si quieres involucrarte con algún activismo digital, por favor visita Mijente, que tiene varias campañas orientadas a la justicia migratoria. Asegúrate de seguirnos en Facebook, Twitter e Instagram para más llamadas a la acción.

En solidaridad y profunda gratitud,

La comunidad No More Deaths/ No Más Muertes

No More Deaths
P.O. Box 40782
Tucson, AZ 85717

ARIVACA, EN ARIZONA, SE REVOLTE CONTRE L’ARMEE D’OCCUPATION DE LA PATROUILLE DES FRONTIERES

Les droits des photographes sont mis en cause, tandis qu’une communauté d’Arizona se rebelle contre «l’Armée d’Occupation» des agents de la Patrouille des Frontières

Par Jay Stanley, analyste politique du Projet sur l’Expression, la Vie Privée et la Technologie de l’ACLU [American Civil Liberties Union]
16 avril 2014
Publié sur Censored News
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Traduction Christine Prat

 

L’ACLU d’Arizona a envoyé ce jour une lettre à la Patrouille des Frontières des Etats-Unis demandant que ce service cesse immédiatement d’entraver les droits, garantis par le Premier Amendement [liberté d’expression – NdT], des habitants d’Arivaca, Arizona, de protester et de photographier les activités gouvernementales qui se déroulent à la vue de tous dans une rue publique.
Le conflit s’inscrit dans un contexte plus large et ce qui se développe à Arivaca, est une incroyable histoire de citoyens qui se rebellent contre les violations et la répression gouvernementales dans leur communauté. J’ai parlé récemment avec James Lyall, un avocat de l’ACLU d’Arizona, qui m’a décrit la situation :

« Arivaca est une communauté d’environs 700 personnes, située à 80 km au sud-ouest de Tucson. C’est une petite ville, dans une très belle région du désert de Sonora. Mais quand vous allez là-bas, vous avez parfois l’impression d’être dans un autre pays ou quelque part où la loi martiale a été déclarée, simplement à cause de la présence écrasante de la Patrouille des Frontières. Il y a un nombre incroyable d’agents fédéraux armés – çà donne l’impression que toutes les autres voitures ou personnes que vous rencontrez sont de la Patrouille des Frontières – ainsi que de nombreuses tours de surveillance, de drones, et d’hélicoptères. Notre bureau reçoit régulièrement des appels d’habitants qui ont été interpelés sans raison, détenus et interrogés à un point de contrôle, ou ont eu la visite d’agents de la Patrouille des Frontières qui ont coupé leurs clôtures pour pénétrer dans leur propriété. Les habitants disent avoir l’impression de vivre dans un état policier ou sous une armée d’occupation. Des agents disent aux gens ‘Vous n’avez pas de droits ici’ et ‘vous êtes suspect parce que vous vivez ici.’
On comprend facilement que les gens sont excédés par cette militarisation extrême de leur communauté. C’est pourquoi certains habitants d’Arivaca se sont unis pour former une organisation intitulée Les Gens Aident Les Gens. C’est vraiment une organisation de la base, dirigée par des membres de la communauté, et l’an dernier ils ont lancé une campagne pour exiger la suppression du point de contrôle sur la route d’Arivaca. Ce n’est qu’un des trois points de contrôle de la Patrouille des Frontières autour de la ville et çà a eu un effet dévastateur sur la communauté. Les habitants subissent depuis années un harcèlement routinier et des violations de leurs droits civils au point de contrôle de la Route d’Arivaca, qui se trouve à 40km au nord de la frontière. Ils disent aussi avoir remarqué une chute de la valeur des propriétés, un déclin du tourisme et des préjudices aux commerces locaux. Une commerçante locale a fait faillite récemment, d’après elle à cause du déclin du tourisme dû au poste de contrôle, qui existe depuis plus de sept ans, bien qu’il soit supposé être « temporaire ». Ils s’opposent aussi au fait que le point de contrôle fasse partie d’une stratégie plus large visant à repousser les immigrants vers des régions plus désolées du désert, ce qui cause d’innombrables décès. »

Lyall dit que les violations des droits à ces points de contrôle – et d’autres dans tout le Sud-ouest – consistent en retenues prolongées et des détentions, de longs interrogatoires qui n’ont rien à voir avec la vérification de la nationalité, des chiens supposés chercher de la drogue qui donnent de fausses alertes afin de justifier les fouilles, des insultes verbales, un usage excessif de la force et le profilage racial des habitants latinos.
En janvier, l’ACLU d’Arizona a déposé une plainte au Service de la Sécurité Intérieure pour des violations perpétrées à six points de contrôle dans le sud de l’Arizona, parmi lesquels le point de contrôle de la Route d’Arivaca. La lecture de la plainte donne une idée de ce que c’est pour les citoyens vivant dans la région – bien qu’il soit noté dans la plainte que les violations par la Patrouille des Frontières ne se limitent pas à l’Arizona ni même à la frontière du Sud-ouest – et indique comment les agents de la Patrouille des Frontières vont bien au-delà des limites de leur autorité aux points de contrôle, qui, selon l’Arizona Republic [quotidien de Phoenix – NdT] sont au nombre de 170 dans l’ensemble des Etats-Unis.
Ces points de contrôle de l’intérieur résultent d’une législation remontant à des décennies qui donne à la Patrouille des Frontières l’autorité pour opérer à une « distance raisonnable » de la frontière. Cette distance a été définie dans les années 1950 – sans consultation publique ni débats, à une époque où la Patrouille des Frontières comptait à peine 1100 agents – comme étant de 160 km de toute frontière extérieure des Etats-Unis. Cette zone comprend aujourd’hui les deux tiers de la population des Etats-Unis, neuf des dix plus grandes villes, et certains états en entier. La loi autorise aussi la Patrouille des Frontières à pénétrer dans des propriétés privées jusqu’à 40 km de la frontière.
En pratique, cependant, la Patrouille des Frontière va souvent encore plus loin à l’intérieur du pays. En 2008, un Sénateur Démocrate du Vermont a été arrêté à un point de contrôle à 200 km de la frontière canadienne, et c’est un des nombreux exemples d’agents outrepassant les limites géographiques et légales de leur autorité. […]

Lyall explique comment les gens d’Arivaca se sont organisés contre le point de contrôle :

« Ces gens doivent passer le point de contrôle quotidiennement – pour se rendre au travail, conduire les enfants à l’école, faire les courses. Et chaque jour ils doivent répondre aux questions d’un agent fédéral armé. Et ils ne savent pas s’ils vont pouvoir passer ou si les agents vont dire « je veux fouiller votre coffre ». Ils ont le droit de refuser la fouille, mais ils pourraient alors être détenus pendant que des chiens cherchant prétendument de la drogue démolissent leur voiture. Et c’est arrivé, à répétition. Ainsi ils ne savent jamais, quand ils arrivent au point de contrôle quotidiennement, ce qui les attend.
La première partie de leur campagne a été une pétition demandant la suppression du point de contrôle : la pétition a été signée par plus de 200 personnes et 10 commerces – donc environs un tiers des habitants de la ville, parmi lesquels la plupart des propriétaires de commerces. Leur Représentant au Congrès, Raùl Grijalva, a écrit une lettre pour soutenir leur pétition. La Patrouille des Frontières a répondu que leurs inquiétudes étaient prises au sérieux, mais qu’ils pouvaient aller se faire voir – c’est ce qu’ils disaient en substance. Rien au sujet d’une enquête sur les violations des droits civils. La Patrouille des Frontière a même refusé de publier les données qui permettrait de juger si le point de contrôle correspond à un besoin. »

Ce fut donc la première étape. L’étape suivante, selon Lyall, a été de démarrer une campagne de surveillance du point de contrôle, à la lumière de toutes les violations qui y avaient été commises :

« Ils ont commencé la surveillance du point de contrôle le 26 février. Cinq ou six surveillants en vestes jaunes, avec des caméras vidéo et des carnets de notes – ainsi qu’une douzaine de supporters – sont allés protester et surveiller le point de contrôle. Des médias locaux et le Los Angeles Times ont couvert l’évènement.
Ils sont arrivés au point de contrôle à pied, et se sont installés près de la zone d’inspection secondaire, où les agents de la Patrouille des Frontières demandent quelques fois aux gens de se garer pour fouiller leur voiture. Ils ont formé un piquet et ont commencé à filmer et noter les interactions des agents avec les automobilistes. Des agents se sont approchés d’eux et leur ont dit qu’ils ne pouvaient pas rester là, donnant toutes sortes de raisons vagues et incohérentes : que la Patrouille des Frontières avait un permis, qu’ils avaient l’autorité exclusive sur cette zone. Le sheriff est venu et leur a seulement demandé de se mettre de l’autre côté de la rue, ce qu’ils ont fait. Mais peu de temps après le départ du sheriff, les agents de la Patrouille des Frontières ont dit « vous devez reculer de 300 mètres ou nous vous arrêtons ». Donc, sous la menace, ils ont été forcés de s’éloigner du point de contrôle, derrière une barricade construite à la hâte, d’où ils ne pouvaient pas vraiment voir ou filmer ce qui se passait.
Quelques jours plus tard, ils sont revenus, et la Patrouille des Frontières avait placé un panneau ‘Interdit aux piétons’ et ajouté des barrières et des cordes empêchant le passage du public. La Patrouille des Frontières prétend maintenant que cette route publique et leur zone d’autorité exclusive et que les piétons n’y sont pas autorisés. Ils avaient aussi garé leurs véhicules derrière la barrière pour obstruer la vue des photographes et des manifestants. Une fois, ils ont laissé tourner pendant des heures le moteur d’un véhicule de la Patrouille des Frontières, afin que les gaz d’échappement atteignent directement les activistes qui les surveillaient, pour essayer de les faire partir. Ils ont aussi autorisé les gens qui soutiennent la Patrouille [les anti-immigration – NdT] – mais pas les autres – à s’installer dans la nouvelle zone. C’est un bon exemple de ‘discrimination au point de vue’, et c’est anticonstitutionnel.
La Patrouille des Frontières n’est pas habilitée à venir dans cette communauté et dire ‘maintenant c’est à nous et vous devez rester à 450 mètres derrière nos véhicules afin de ne pas pouvoir voir ce que nous faisons à vos voisins’. Ce n’est pas différent des autres points de contrôle, au sujet desquels les tribunaux ont exprimé clairement que l’application de la loi ne pouvait pas restreindre au-delà de limites raisonnables les droits reconnus par le Premier Amendement des manifestants et des photographes, et encore moins d’exercer des représailles pour avoir mis ces droits en pratique. Et des tribunaux ont souvent répété qu’un trottoir publique comme celui-ci était ‘l’archétype du forum publique traditionnel’, où la capacité du gouvernement à restreindre l’expression pour quelque raison que ce soit, est strictement limitée.
Ainsi, maintenant, en plus de tous les abus et violations de la Patrouille des Frontières auxquels cette communauté est confrontée, les agents enfreignent les droits fondamentaux à la liberté d’expression garantis par le Premier Amendement – le droit de protester contre un point de contrôle qui a des effets profondément négatifs sur leurs vies quotidiennes, et le droit de faire des vidéos d’un service connu pour des violations commises de façon routinière à l’encontre des habitants. Je ne pense pas que la démonstration pourrait être plus claire : au lieu de faire quelque chose contre ces violations des droits et de répondre aux inquiétudes de la communauté, ils interdisent littéralement aux habitants d’Arivaca de voir de que ces agents fédéraux armés font à leurs amis, leur famille, leurs voisins – dans leur propre communauté.
Donc, le travail des gens d’Arivaca est un précédent important et il est important que l’ACLU les soutienne – surtout maintenant que la Patrouille des Frontières violent les droits garantis par le Premier Amendement, en plus des autres violations de droits civils et humains que nous-mêmes et d’autres rapportent depuis des années. »
[…]