Par Gidimt’en Checkpoint
Publié par Censored News
Le 4 janvier 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Territoire Gidimt’en non-cédé, Smithers (Colombie Britannique) – Deux semaines après que les protecteurs de l’eau Wet’suwet’en aient chassé les travailleurs de Coastal GasLink et occupé un site crucial de construction de l’oléoduc, les protecteurs de l’eau ont effectué un repli stratégique afin d’éviter des arrestations et des violences de la part de dizaines de membres de la Police Montée militarisés. Avant une mobilisation policière à grande échelle, les protecteurs de l’eau ont disparu dans les bois, évitant les violences policières et la criminalisation. Nous nous attendons à un assaut imminent contre les , dirigé par Coastal GasLink, si nous continuons d’occuper et d’utiliser notre yintah.

« Nos guerriers ne sont pas là pour être arrêtés. Nos guerriers sont là pour protéger le territoire et l’eau, et nous continuerons à la faire à tout prix » dit Sleydo’ (Molly Wickham), une dirigeante des Cas Yikh. « Chaque fois que la Police Montée, le C-IRG, est venue pour imposer l’injonction de Coastal GasLink, ils ont commis des violences envers nos femmes. Ils ont emprisonné nos femmes Autochtones et nos guerriers. Nous ne laisserons pas les nôtres être des prisonniers politiques. »

Pour la quatrième fois en quatre ans, la Police Montée semble mobiliser pour un assaut à grande échelle contre le territoire non-cédé Wet’suwet’en, ils réservent des dizaines de chambres d’hôtel pour amener des policiers de toute la province, pour faciliter la construction de l’oléoduc et forcer le contrôle sur des terres non-cédées à la pointe du fusil.

Les protecteurs de l’eau ont bloqué le forage sous les eaux Wet’suwet’en depuis plus de 70 jours. Au cours des derniers jours, il y a eu plus de patrouilles par la Police Montée non-locale, le C-IRG, et une surveillance par hélicoptère au-dessus de résidences privées Wet’suwet’en, loin de tout projet de chantiers.

Après les premiers 56 jours d’occupation, la Police Montée a effectué 30 arrestations, avant d’escorter les travailleurs de Coastal GasLink dans le Camp du Coyote, pour raser au bulldozer plusieurs huttes, habitations et autres structures. En un mois, les défenseurs du territoire ont repris le site, expulsant à nouveau les travailleurs de Coastal GasLink et bloquant le site de forage. Il y a eu aussi des arrestations au Gidimt’en Checkpoint, une réoccupation du site de notre village traditionnel dans le yintah des Cas Yikh, qui ne dérangeait pas le travail de Coastal GasLink.

« Nous savons que nous devons respecter nos responsabilités, et quoiqu’ils fassent pour essayer de nous abattre, nous n’oublierons jamais qui nous sommes en tant que peuple Wet’suwet’en. Nous honorerons toujours nos responsabilités envers Wedzin Kwa, envers notre yintah et toutes les générations futures » déclara Sleydo’.

Les Wet’suwet’en n’ont jamais cédé ni renoncé aux 22 000 km² de terre traditionnelle Wet’suwet’en à la Colombie Britannique ou au Canada, et ont prouvé devant la Cour Suprême du Canada que la propriété des Wet’suwet’en sur cette terre n’a jamais été éteinte. Nos chefs héréditaires ont combattu depuis des années devant des Cours coloniale pour protéger notre yintah, comme ils l’ont fait sur ce territoire depuis des temps immémoriaux. Selon Anuc nu’at’en (la loi Wet’suwet’en), les chefs de Maisons, représentant chaque groupe Wet’suwet’en impactés, ont interdit les terres Wet’suwet’en à Coastal GasLink, et en 2020, ils ont émis une notice d’éviction toujours en vigueur, à la compagnie.

Depuis 2019, la Police Montée a dépensé plus de 20 millions pour criminaliser l’autorité Wet’suwet’en sur nos terres, pour se déployer en tenue militaire, avec des drones, des hélicoptères, des véhicules tout-terrain, des motoneiges, des centres de commandement mobiles, et des unités K-9. La Police Montée a pointé des fusils de sniper et des armes d’assaut sur des Autochtones non-armés et utilisé des techniques de torture physiques et psychologiques contre des protecteurs de l’eau engagés dans la désobéissance civile non-violente. À ce jour, la police a procédé à 79 arrestations, parmi lesquelles celles de nos Chefs Héréditaires Wet’suwet’en.

« Je ne pense pas que Coastal GasLink, le gouvernement ou la police comprennent que les Wet’suwet’en sont là depuis des milliers d’années. En dépit de tout l’argent et de tous les efforts de la police et de Coastal GasLink pour se débarrasser de nous, nous ne partirons jamais. Jamais » dit Sleydo’.

Contact pour les médias : Jennifer Wickham, coordinatrice des médias au Gidimt’en Checkpoint.

 

CANADA : NOUVELLE ATTAQUE DU CAMP UNIST’OT’EN PAR LA POLICE MONTÉE, DES MATRIARCHES ARRÊTÉES

Les 9 et 10 février, les attaques contre le camp Unist’ot’en par la Police Montée ont continué. Le 9, ils ont surtout amené du matériel, des véhicules, des bulldozers, etc. Le 10 février au matin, ils se sont rapprochés en convoi du territoire Unist’ot’en. Des Matriarches ont tenu une cérémonie sur le pont d’accès au territoire, pour appeler leurs ancêtres. Le pont avait été décoré avec des robes rouges pour commémorer les femmes et jeunes filles Autochtones disparues ou assassinées. La Police montée à enfoncé le portail qui fermait le pont alors que les Matriarches étaient en pleine cérémonie. Les flics arrivés sur le pont ont arraché les robes rouges qui y étaient disposées. Ils ont arrêté les Matriarches et des Défenseurs. Lundi soir, 6 des 7 personnes arrêtées étaient libérées.

Cérémonie des Matriarches sur le pont

Arrestation de Freda Huson (photo The Narwhal)

Camp Unist’ot’en
Également publié sur Censored News
10 février 2020
Traduction Christine Prat

Territoire Unist’ot’en, 10 février 2020 – Un convoi armé des unités tactiques de la Police Montée a envahi le Territoire Unist’ot’en souverain et non cédé, pour imposer une injonction de Coastal GasLink. Nos Matriarches Unist’ot’en et des défenseurs des terres ont été expulsés de force de leurs terres.

Les Matriarches Unist’ot’en, Freda Huson (Cheffe Howihkat), Brenda Michell (Cheffe Geltiy), et la Docteur Karla Tait ont été arrachées de force de nos territoires et arrêtées. Nos Matriarches ont été arrêtées alors qu’elles tenaient une cérémonie pour appeler nos ancêtres et honorer les femmes et jeunes filles Autochtones disparues ou assassinées. Nous, les Unist’ot’en, savons que la violence contre nos terres et la violence contre nos femmes sont liées. Pendant la cérémonie, nous avons accroché des robes rouges pour commémorer les esprits des femmes, des filles, et des gens à deux esprits qui nous ont été ravis. Nous avons organisé une crémation de l’Industry de la Réconciliation Canadienne avec les Autochtones, pendant que la Police Montée défonçait les portails. Des défenseurs de la terre, parmi lesquels Victoria Redsun (Denesuline), Autumn Walken (Nlaka’pamux) et Pocholo Alen Conception ont également été arrêtés.

Unist’ot’en condamne ces arrestations coloniales violentes et les violations flagrantes de la loi Wet’suwet’en, de la loi canadienne, et de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones. C’est aussi une grave violation de la récente directive du Comité des Nations Unis sur la Discrimination Raciale (CERD) qui exige que le Canada interrompe le projet d’oléoduc de Coastal GasLink et retire la Police Montée de notre territoire, afin d’éviter de nouvelles violations des lois Wet’suwet’en, constitutionnelle, et internationale.

Nous, Wet’suwet’en, n’avons jamais cédé notre titre souverain ni nos droits sur les 22 000 km² de notre terre, nos eaux et les ressources à l’intérieur de notre Yintah. Notre Auc niwh’it’ën (loi Wet’suwet’en) et nos systèmes de gouvernance restent intacts et continuent de gouverner notre peuple et nos terres. Nous reconnaissons l’autorité de ces systèmes. Les Chefs Héréditaires Wet’suwet’en sont les Détenteurs du Titre et conservent l’autorité et la juridiction pour prendre des décisions concernant les terres non cédées.

Notre Territoire Wet’suwet’en est divisé en 5 clans et 13 groupes de maisons. Chaque clan de la Nation Wet’suwet’en a la juridiction totale selon notre loi pour contrôler l’accès à son territoire respectif. Nous nous sommes gouvernés de façon durable depuis des temps immémoriaux. Unist’ot’en (la Maison Sombre) occupe et utilise notre territoire traditionnel comme nous le faisons depuis des siècles. Notre façon d’exercer la propriété est l’expression pacifique de notre connexion à notre territoire et démontre notre utilisation et notre occupation de nos territoires en accord avec notre structure de gouvernance. Notre Yintah Unist’ot’en est un lieu de guérison. C’est le foyer des Wet’suwet’en qui cherchent y refuge suite au traumatisme colonial. Des gens y guérissent d’addictions. Des gens s’y reconnectent avec la terre.

Nous avons la force de nos ancêtres en nous. Nous avons la solidarité de nos parents Autochtones et de nos alliés avec nous. Nous avons le pouvoir de gens qui bloquent les chemins de fer, les autoroutes, les ports et les bureaux gouvernementaux dans tout le pays. Nous remercions les gens dans toute cette planète qui font de notre lutte leur lutte. Les flammes de la résistance et la résurgence de la réappropriation des terres Autochtones nos donne de la force. Nous savons que nos voisins et nos parents sont avec nous. Nous savons que les êtres à deux pattes et à quatre pattes veillent sur nous. Ces arrestations ne nous intimident pas. Les contrôles de police ne nous intimident pas. Les décisions de justice coloniales ne nous intimident pas. Les hommes en costard et leur argent ne nous intimident pas. Nous sommes toujours là. Nous serons toujours là. Ce n’est pas fini.

Lady Chainsaw n’a pas été libérée. Elle devrait être détenue jusqu’à ce que sa caution soit déterminée, le 27 février