SLAPP, Wikipédia : Une poursuite stratégique contre la participation publique (SLAPP), est une poursuite ayant pour but de censurer, intimider et réduire au silence les critiques, en leur imposant les coûts d’une défense juridique jusqu’à ce qu’ils abandonnent leurs critiques ou leur opposition. Dans une SLAPP typique, le plaignant n’espère normalement pas gagner la poursuite. Ch. P.

LE COLLECTIF LÉGAL DES PROTECTEURS DE L’EAU COMBAT LA POURSUITE STRATÉGIQUE D’ENERGY TRANSFER PARTNERS (DAPL)

Par le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau (WPLC)
Publié par Censored News
18 mars 2021
Traduction Christine Prat (CSIA-Nitassinan)

Contact : Michelle Cook, Membre du C.A., Water Protector Legal Collective, michellecook@email.arizona.edu
Natali Segovia, Avocate du Collectif, Water Protector Legal Collective, defense@waterprotectorlegal.org

BISMARCK, Dakota du Nord – Cinq ans après Standing Rock, la lutte #NoDAPL continue, et le combat n’est pas fini pour le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau (WPLC).

Le WPLC est une organisation bénévole dirigée par des Autochtones, formée dans la tente réservée à l’aide juridique à Standing Rock. Là-bas, les avocats ont fourni du soutien et des services juridiques aux milliers de Protecteurs de l’Eau qui avaient répondu à l’appel de la Tribu Sioux de Standing Rock, et ont participé à la prière, au rassemblement pacifique et la protection de l’eau pour les générations futures. Le Collectif (WPLC) a offert une défense gratuite à plus de 840 Protecteurs de l’Eau et ont triomphé contre la grande majorité des accusations.

Maintenant, Energy Transfer Partners (ETP), la compagnie derrière l’oléoduc (DAPL), a assigné le WPLC à comparaître par une Poursuite Stratégique Contre la Participation Publique (SLAPP), cherchant à accéder aux dossiers confidentiels et aux documents légaux protégés par le Premier Amendement et la relation privilégiée avocat-client. Le WPLC a déposé une objection à cette assignation devant la Cour de District du Dakota du Nord et continuera à la combattre.

En 2017, ETP a déposé une Plainte Stratégique Contre la Participation Publique (SLAPP), contre Greenpeace et d’autres organisations auprès d’un tribunal fédéral, alléguant, entre autres, qu’elles menaient une ‘campagne de désinformation’ contre ETP, qui « avait pour but, et réussi, à inciter à la violence, la destruction de propriété et au sabotage criminel destiné à arrêter la construction et le fonctionnement du DAPL ». Quand le tribunal fédéral rejeta l’affaire en 2019, ETP a reformulé ses arguments et déposé une nouvelle poursuite SLAPP devant la cour de district de l’état ; l’assignation du WPLC se fonde sur cette dernière affaire toujours en cours.

Les compagnies qui déposent des ‘SLAPP’ envoient un message clair aux organisations et activistes dans le but de réduire la résistance au silence – « Si vous vous exprimez contre nous, nous vous trainerons devant les tribunaux ». Les poursuites SLAPP et les assignations à comparaître qui y sont liées, sont un abus de pouvoir des industries extractivistes et des grandes compagnies pétrolières essayant d’intimider ceux qui défendent la justice et l’environnement.

Malgré cela, et bien que les Peuples Autochtones du monde entier fassent toujours face à la menace d’extinction physique et culturelle, quand leurs droits sont violés pour l’extraction de ressources naturelles par les multinationales, ils restent fermes dans leur engagement de protéger la Terre.

Casey Camp-Horinek, une Ancienne de 70 ans de la Nation Ponca, et membre du C.A. du WPLC, se souvient : « J’étais parmi les centaines de gens qui ont été attaqués par la police militarisée ; nous avons été arrosés de poivre, attachés, nous avons eu des numéros tatoués sur nos bras, mis dans des chenils dans la cave où il gelait de la prison du Comté de Morton, avec mon fils et d’autres parents. 37 femmes étaient entassées dans la cage où j’étais, sans eau ni nourriture, beaucoup sentant le gaz au poivre, malades et blessées. Tout ça parce que nous étions en train de prier. Nous avons survécu depuis plus de 500 ans à ces tactiques, et nous ne serons pas réduits au silence. Nous sommes forts ensembles, au nom de notre unique vraie Mère, la Terre. »

Les ‘SLAPP’ et les assignations invasives qui vont avec, sont des tactiques destinées à enterrer les organisations dans des procédures et les forcer à dépenser des ressources précieuses, du temps et de l’énergie, à se défendre contre les compagnies.

« Il est clair que par cette assignation ‘SLAPP’, ETP entreprend de pêcher des informations qui pourraient donner quelque crédibilité à leur conception infondée selon laquelle les organisations bénévoles et les Protecteurs de l’Eau qui cherchent à protéger les droits humains et la terre pour les générations futures, étaient possiblement engagés dans une activité illicite. En réalité, ce sont ETP et les grandes compagnies qui violent la loi en toute impunité. Une illustration parfaite : à ce jour, et en dépit de la décision contre ETP de la Cour d’Appel de Washington D.C., l’oléoduc Dakota Access (DAPL) continue d’opérer en toute illégalité » dit l’avocate du WPLC Natali Segovia.

Les requêtes d’ETP sont larges, vagues, créent une charge déraisonnable et cherchent à obtenir des informations du WPLC et des Protecteurs défendus par des avocats associés au WPLC dans plus de 800 affaires. En plus, l’assignation cherche des informations sur les sources de financement, ceci encore en violation des droits des organisations bénévoles selon le Premier Amendement.

« Quand des juristes et des organisations légales qui protègent les droits des Autochtones et la terre sont visés par une entreprise à travers le système judiciaire et des tactiques SLAPP, nous devrions tous être outrés » dit la Directrice Exécutive, Leoyla Cowboy. Elle ajouta, résolument : « Notre travail pour les Protecteurs de l’Eau, l’eau et la terre est sacré. C’est un travail que nous faisons pour les générations futures. Nous ne serons pas réduits au silence par la force ou l’intimidation. »

Le WPLC est représenté dans le Dakota du Nord par l’avocat Chad Nodland.

Message de Censored News, du 17 mars 2021 :

Selon Censored News Energy Transfer Partners a également assigné Unicorn Riot, qui fournit de nombreuses vidéos des lignes de front, toujours pour pêcher des informations sur les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock poursuivis. Le Protecteur de l’Eau Steve Martinez reste en prison pour refuser de se plier aux exigences du jury.
Auparavant, l’entreprise qui opère le DAPL avait attaqué TigerSwan [la compagnie de sécurité qu’ils avaient embauchée contre les Protecteurs de Standing Rock, NdT], pour avoir remis 16 000 documents d’espionnage à l’état du Dakota du Nord. L’entreprise veut que les documents soient cachés puis détruits, mais le Dakota du Nord dit que ce sont des dossiers publics.

A propos du Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau – WPLC :

Le WPLC est une organisation juridique bénévole centrée sur les Autochtones, née du mouvement conduit par des Autochtones pour stopper l’oléoduc Dakota Access (DAPL) à Standing Rock. Le WPLC fournit un soutien légal et une défense juridique aux mouvements Autochtones, pour la Terre et la justice climatique.

Nous vous prions d’envisager de soutenir le travail du WPLC et de l’aider à se défendre contre les puissantes compagnies qui cherchent à réduire au silence ceux qui combattent pour nos terres sacrées.

Le WPLC espère collecter suffisamment de fonds pour la défense contre ETP et continuer le combat pour les Protecteurs de l’Eau et la terre qu’ils protègent. Ceci est un appel urgent à l’action, étant donné que nos informations et notre confidentialité sont aussi sacrées que les gens et la terre que nous protégeons.

Pour en savoir plus sur le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau, visitez notre site

Vous pouvez soutenir en:
Contribuant directement au WPLC sur www.waterprotectorlegal.org/donate
Les dons de $100 ou plus – déductibles des impôts aux U.S.A. – peuvent être faits par l’intermédiaire de notre sponsor fiscal National Lawyers Guild Foundation sur : www.nlg.org/donate/waterprotectorlegal/
Directement au WPLC, par PayPal, Cashapp ou Venmo
En envoyant un chèque par la poste au nom de
Water Protector Legal Collective
P.O. Box 37065
Albuquerque, N.M. 87176

L’Agence de Protection de l’Environnement des États-Unis prend le contrôle des terres indiennes d’Oklahoma pour y autoriser la fracturation et des décharges de produits dangereux

Par Brenda Norrell
Censored News
7 octobre 2020
Traduction Christine Prat

C’est encore du harcèlement racial. Les tribus touchées par la décision McGirt de la Cour Suprême et toutes les tribus de l’état doivent s’unir. Notre existence même est en jeu. Si Stitt arrive à ses fins, l’industrie des carburants fossiles s’emplira les poches avec notre sang. – Casey Camp Horinek, Ponca

OKLAHOMA CITY – Selon Ecowatch, l’Agence de Protection de l’Environnement du gouvernement Trump a accordé à l’état d’Oklahoma un contrôle très étendu sur les règles environnementales sur presque toutes les terres tribales de l’état, dépouillant des dizaines de tribus de leur souveraineté sur des problèmes environnementaux cruciaux.

L’action de l’Agence de Protection de l’Environnement [sic] a rendu la Tribu Ponca d’Oklahoma furieuse. Casey Camp-Horinek, Ambassadrice Environnementale, Ancienne et Gardienne Héréditaire du Tambour de la Tribu Ponca d’Oklahoma, a fait la déclaration suivante au site TYT :

« Après plus de 500 ans d’oppression, de mensonges, de génocide, d’écocide et de traités rompus, nous aurions dû nous attendre à ce que l’EPA [Environmental Protection Agency] décide en faveur du Gouverneur raciste d’Oklahoma, Stitt, cependant, ça fait tout de même mal. Sous le gouvernement Trump, la destruction de toutes les protections de l’environnement a été accélérée afin de donner à l’industrie des carburants fossiles un dernier souffle de vie alors qu’elle expire. Et qui souffre des conséquences ? Tout le monde et toute chose ! Qui en profite ? Trump et ses sbires, les négationnistes du changement climatique comme le gouverneur Stitt, les Sénateurs Inhofe et Langford, qui sont soutenus financièrement par les grandes compagnies du pétrole et du gaz. Je suis convaincue que nous devons nous battre contre cette décision sournoise. Devant les tribunaux, sur les lignes de front et devant les Cours Internationales, LA VIE elle-même est en jeu. »

Democracy Now! a dit que l’Agence de Protection de l’Environnement avait donné à l’Oklahoma le contrôle environnemental de presque toutes les terres tribales d’Oklahoma, revenant sur des droits souverains de dizaines de tribus. Cet acte abroge effectivement beaucoup des droits qui auraient été obtenus après qu’une décision historique de la Cour Suprême, un peu plus tôt cette année, avait assuré que la moitié de l’Oklahoma demeurait terre Amérindienne, reconnaissant par là un traité du XIXème siècle avec la Nation Muscogee (Creek).

Ecowatch a écrit que, dans une lettre du 1er octobre, l’Administrateur de l’EPA Andrew Wheeler avait répondu favorablement à la demande du Gouverneur Républicain J. Kevin Stitt, d’obtenir le contrôle des règles environnementales sur les terres tribales sur toute une série de questions, parmi lesquelles :

  • Décharge de déchets dangereux – parmi lesquels du formol (formaldéhyde) ; du mercure ; du plomb ; de l’amiante ; des polluants de l’air ; des substances polyfluoroalkyliques [D’après l’EFSA : Les substances polyfluoroalkyliques (PFAS) constituent un groupe de substances chimiques de synthèse qui comprend l’acide perfluorooctanoïque (PFOA), le sulfonate de perfluorooctane (PFOS), l’acide perfluorononanoïque (PFNA), l’acide perfluorohexane sulfonique (PFHxS) et plusieurs autres encore. Voir la suite de l’article sur la toxicité de ces produits] ; des pesticides ; du glyphosate, et des, polychlorobiphényles (PCB) – sur les terres tribales.
  • Contrôle de l’Injection Souterraine, le système de permis de fracturation de l’EPA.
  • Protection des principaux polluants agricoles, y compris l’élevage industriel à grande échelle.

L’Ambassadrice Environnementale de la Tribu Ponca, Casey Camp-Horinek dit « Les actions du Gouverneur Stitt ne sont pas une surprise. L’état d’Oklahoma a été fondé sur le racisme et Stitt prend la suite d’une longue lignée de gouverneurs qui ont toujours considéré les tribus comme zones de sacrifice pour les profits de l’industrie des carburants fossiles. »

« Les tribus dans tout l’état sont visées par un génocide environnemental par l’industrie du pétrole et du gaz, permis par des agences de l’état et des officiels du gouvernement, y compris le bureau du Gouverneur » ajoute Casey Camp-Horinek, « et c’est toujours pour de l’argent. »

« Les tribus sont déjà souveraines, malgré des décennies de tentatives de diminuer notre autorité sur nos propres terres, pour protéger nos communautés et passer des lois pour avoir de l’eau, de l’air et des sols non-pollués » dit Casey.

En 2017, les Ponca ont interdit la fracturation et ont été la première tribu à faire passer un statut reconnaissant les Droits de la Nature d’être exempte de pollution par les carburants fossiles, en affirmant que les écosystèmes, y compris les humains, avaient une place légale devant un tribunal.

« C’est encore du harcèlement racial » dit Casey Camp-Horinek. « Les tribus touchées par la décision McGirt de la Cour Suprême et toutes les tribus de l’état doivent s’unir. Notre existence même est en jeu. Si Stitt arrive à ses fins, l’industrie des carburants fossiles s’emplira les poches avec notre sang. »

L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis a fixé une échéance secrète

Le 18 septembre, le site TYT a écrit qu’un officiel pour l’environnement haut placé dans le gouvernement Trump avait fixé une échéance pour que les tribus d’Oklahoma puissent peser sur une proposition qui pourrait autoriser l’état à déverser des déchets toxiques – du mercure aux PCB qui causent des cancers – sur des terres tribales, mais au moins une tribu a dit à TYT ne pas avoir été informée. L’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) n’a pas réagi immédiatement lorsqu’il lui a été demandé de fournir des preuves de ce qu’elle avait publié ou notifié à des tribus d’Oklahoma la date de l’échéance.

VICTIME DE VIOLENCES A STANDING ROCK, EMPOISONNEE PAR LES INDUSTRIES MINIERES, CASEY CAMP, PONCA, TEMOIGNE EN JAMAIQUE

“Ils nous ont attachés. Ils nous ont jetés au sol et nous ont embarqué dans des bus jusqu’à la cave de la Prison du Comté de Morton, puis nous ont enfermés dans des chenils, après avoir tatoué des numéros sur nos bras, comme pour les Juifs conduits aux chambres à gaz.”
Casey Camp, Ponca

Article et photos par Brenda Norrell
Censored News
15 mai 2019
Traduction Christine Prat

KINGSTON, Jamaïque – Casey Camp Horinek, membre du Conseil Tribal Ponca, a parlé de la fracturation hydraulique génocidaire et de l’industrie du pétrole et du gaz qui empoisonne son peuple, le sol, l’air et l’eau.

A la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme en Jamaïque, Casey a aussi raconté comment elle-même et d’autres Protecteurs de l’Eau avaient subi des violences à Standing Rock.

Casey parla aussi de son grand-père, qui avait marché tout au long de la Piste des Larmes. A huit ans, il avait fait plus de 1000 km à pied. Un des membres de son peuple sur trois mourut durant cette marche.

Le territoire Ponca avait été volé par le gouvernement fédéral, selon le Traité de 1868. Le peuple de Casey, les Ponca, était de la région du fleuve Missouri et a été déporté de force en Oklahoma.

“Nous vivons maintenant dans une zone entièrement affectée par les industries minières” dit-elle des terres Ponca en Oklahoma.

Casey, membre élue du Conseil Ponca, est Gardienne du Tambour Héréditaire de la Société des Femmes.

Dans ses salutations, Casey remercia les Arawak, ancêtres de Jamaïcains.

Parlant des conséquences de la fracturation, Casey dit qu’il y avait eu 10 000 tremblements de terre, en Oklahoma, au cours des cinq dernières années, des tremblements de terre causés par l’homme, à cause des industries minières. L’une d’elle est la Raffinerie Phillips 66. L’eau a été empoisonnée.

“Tous les êtres à quatre pattes, à nageoires ou ailés, et tous ceux qui vivent sous terre, ont été touchés. On ne peut pas cultiver de produits bio dans un rayon de plus de 12 km.”

“Chaque famille a des membres souffrant de cancers et de déficiences immunitaires. Beaucoup d’enfants ne vivent pas jusqu’à la naissance.”

“Transformer en marchandises tout ce qui est sacré est un crime”, dit-elle à la Commission.

La Nation Ponca a établi un statut des Droits de la Nature, ce qui permettra de traiter les affaires devant les tribunaux. “Nous convoquerons des gens devant le Tribunal Ponca.”

Lorsqu’elle entendit parler de Standing Rock, elle y alla pour prier. Elle voulait protéger l’eau du fleuve Missouri et les tombes de ses ancêtres en aval.

Elle est aussi allée à Standing Rock pour rencontrer des responsables de la préservation historique.

Le 27 octobre 2016, des Protecteurs de l’Eau protégeaient le Camp du Traité. “Standing Rock, c’était nos alliés.”

L’oléoduc, Dakota Access Pipeline, n’avait pas été autorisé à passer par une région “Blanche” au nord de Standing Rock.

Casey raconta comment les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock avaient subi des violences.

“Il y avait des hélicoptères, des avions, des drones, des gens armés, des canons assourdissants, des grenades à percussion, de gaz poivré, et des centaines d’agents en tenue d’émeutes qui se ruaient sur nous et commencèrent à nous brutaliser.”

“Ils nous ont frappés au sol, alors que nous étions en train de prier, par centaines de femmes, d’hommes et d’enfants sans armes.”

“Ils nous ont attachés. Ils nous ont jetés au sol et traînés dans des bus jusqu’à la cave de la Prison du Comté de Morton et enfermés dans des chenils après avoir inscrit des numéros sur nos bras, comme pour les Juifs emmenés dans les chambres à gaz.”

“Ils nous ont gardés dans des chenils, à même le sol en béton.”

“C’était mon numéro. Le numéro 138,” dit-elle en montrant le numéro sur son bras.

En tout, 142 personnes ont été arrêtées ce jour-là.

Casey Camp-Horinek, Ponca, screen capture by Censored News

 

CASEY CAMP-HORINEK, PONCA, DECLARE : L’HOMME BLANC S’EST RETOURNE CONTRE LUI-MEME, EN REQUISITIONNANT LES TERRES DE FERMIERS ET D’ELEVEURS

 

Par Brenda Norrell
Censored News
See original article in English
Jeudi 24 avril 2014
Traduction Christine Prat

 

WASHINGTON D.C. – Casey Camp-Horinek, une Ponca, dit que l’homme blanc s’est retourné contre lui-même. Des fermiers et éleveurs blancs se trouvant sur le trajet prévu pour le pipeline Keystone XL doivent faire face aux mêmes réquisitions de terres et destruction que les Autochtones.

Dans un discours prononcé dans le cadre de l’action ‘Rejeter et Protéger’ de l’Alliance Cowboys-Indiens à Washington, C. Camp-Horinek dit que les sables bitumineux avaient déjà dévasté les territoires de leurs parents des Premières Nations au Canada et visaient maintenant les Autochtones et leurs parents du sud.

Rejointe par des éleveurs du Nebraska, C. Camp-Horinek a déclaré « Ils doivent faire face à la même chose que nous, pendant tous ces siècles de dévastation de notre terre, quand l’homme blanc arrivait et prenait ce qu’il voulait ».
« Maintenant il s’est retourné contre les siens. Il va chez les éleveurs et les fermiers et fait la même chose avec eux ».

C. Camp-Horinek dit qu’une alliance puissante s’était formée entre les Autochtones, les fermiers et les éleveurs au sein de l’Alliance Cowboys-Indiens.

A propos des femmes Autochtones qui ont monté des tipis sur le National Mall, Casey Camp-Horinek dit « Nous sommes des femmes de pouvoir. Nous allons changer les structures parce que nous avons un intérêt particulier dans les générations à venir ».
« Nous sommes déterminées à ce que nos petits-petits-petits-petits-petits-petits-petits-enfants puissent manger, boire et respirer ».

Casey Camp-Horinek est une activiste Autochtone de longue date, une écologiste et une actrice. En tant que Gardienne du Tambour pour la Pa-tha-ta Ponca, la Société de la Danse du Scalp de la Femme, C. Camp-Horinek aide à maintenir l’identité culturelle de la Nation Ponca d’Oklahoma pour elle-même, sa famille et sa communauté.

C. Camp-Horinek a récemment témoigné devant le Tribunal pour les Droits de la Nature en Equateur . Elle a voyagé dans le monde entier pour la défense de Notre Mère la Terre et s’est adressée à des rassemblements lors de la Conférence sur le Climat des Nations Unies à Cancun, au Mexique, en 2010.
Lorsqu’elle a témoigné en tant qu’expert au Tribunal pour les Droits de la Nature en Equateur, en janvier, elle a expliqué la responsabilité de ceux qui prennent soin de la Terre et ceux qui la défendent. Elle a témoigné sur les forages pétroliers et gaziers, ainsi que sur la fracturation hydraulique, qui dévastent des terres Indiennes aux Etats-Unis.
Le Tribunal en Equateur faisait suite à la Conférence sur Notre Mère la Terre de Cochabamba, en Bolivie, en 2010.
Suite au rassemblement de Peuples Autochtones du monde entier en Bolivie, la Bolivie et l’Equateur ont adopté des lois affirmant les Droits de la Nature.

En Equateur, Casey Camp-Horinek avait dit « Nos prophéties et enseignements nous disent que la vie sur notre Mère la Terre est en danger et atteint une époque de grande transformation. En tant que Peuples Autochtones du Sud et du Nord, nous acceptons la responsabilité indiquée par nos prophéties de dire au monde que nous devons vivre en paix les uns avec les autres et notre Mère la Terre pour assurer l’harmonie dans la Création. » (voir article du 19 février 2014)

au micro, Faith Spotted Eagle, à sa droite sur la photo Casey Camp-Horinek

FAITH SPOTTED EAGLE : LES FEMMES SONT LA POUR NOURRIR, MAIS ELLES SONT AUSSI DES ‘MERES OURS’, PRETES A DEFENDRE LA TERRE ET L’EAU

Par Brenda Norrell
Censored News
See original article in English
Mardi 22 avril 2014
Traduction Christine Prat

 

WASHINGTON D.C. – Faith Spotted Eagle, Ihanktonwan Oyate (Yankton Dakota) a déclaré aujourd’hui, au cours de l’action ‘Rejeter et Protéger’ qui résiste au pipeline pour sables bitumineux Keystone XL, que les femmes Indiennes sont prêtes à protéger leur territoire contre l’invasion projetée du Keystone XL et de la violence des camps masculins dans les deux Dakota.
Faith Spotted Eagle, guide spirituelle et Ancienne Ihanktonwan Oyate, dit que les Ponca du sud, les Pawnee et des Premières Nations (Canada) alliées ont signé un traité international, pour protéger le territoire du Keystone XL, en janvier 2013.
« Avec ce Traité, nous sommes sérieux ».
Pendant l’action sur le National Mall, elle a aussi parlé du rôle des Peaux de Bisons et des Couvertures Etoilées pour honorer les gens. Elle a été rejointe par Casey Camp-Horinek, Ponca d’Oklahoma.
Faith Spotted Eagle dit que les femmes sont la colonne vertébrale de la nation. Elles sont co-créateurs. Le rôle des femmes est de donner la vie, un rôle qui requiert de l’humilité de leur part.
« Nous devons faire preuve d’humilité parce que nous donnons aussi la vie. Nous devons suivre la voie de la mémoire. »
« Nous avons une responsabilité mais nous nous changeons aussi en Mère Ours ».
« C’est en tant que Mères Ours que nous résistons pour défendre notre terre, nos fermes, nos ranchs, notre territoire selon les traités. Ils violent notre territoire et notre eau reconnus par traités ».
« Nous sommes venues ici pour dire ‘Assez !’ Nous ne laisserons pas TransCanada passer par notre territoire reconnu par les traités ».
F. Spotted Eagle a dit que les ‘camps masculins’ pour les équipes des compagnies pétrolières avaient accru la violence envers les Nations Indiennes. Une femme Yankton sur trois a été agressée sexuellement par des non-Indiens, dit-elle.
« Quand vous nous agressez, vous agressez Notre Mère la Terre ».
Actuellement, des Camps Spirituels Autochtones sont établis le long du trajet projeté par TransCanada, pour défendre et protéger.
F. Spotted Eagle dit que le premier camp spirituel se trouvait en terre Ponca en Oklahoma, puis dans le Dakota du Sud sur le territoire Lakota de Rosebud, et le suivant sur le territoire de la réserve de Cheyenne River. Les camps spirituels vont se propager en territoire Lakota dans la réserve de Lower Brule et celle de Pine Ridge dans le Dakota du Sud. Le site Ihanktonwan est là pour « garder la porte ».

 

Photo Bora Chung

 

Voir de nombreuses photos et vidéos sur Censored News

PRESENTATION DU RESEAU ENVIRONNEMENTAL AUTOCHTONE ET DES PEUPLES AUTOCHTONES DE NOTRE MERE LA TERRE ; LES GRAND-MERES ET LES GENERATIONS FUTURES

Discours de Casey Camp-Horinek (Ponca d’Oklahoma, USA) au Tribunal sur l’Ethique des Droits de la Nature, le 17 février 2014 à Quito, Equateur

Publié par Global Alliance for the Rights of Nature et Censored News

See original text in English on Rights of Nature or on Censored News

Traduction Christine Prat

Nos prophéties et enseignements nous disent que la vie sur notre Mère la Terre est en danger et atteint une époque de grande transformation. En tant que Peuples Autochtones du Sud et du Nord, nous acceptons la responsabilité indiquée par nos prophéties de dire au monde que nous devons vivre en paix les uns avec les autres et notre Mère la Terre pour assurer l’harmonie dans la Création.

Les Peuples Autochtones sont des gens de la terre et des eaux ; et nous sommes confrontés à de nombreux défis : des défis tels que des changements extrêmes du climat, des phénomènes météorologiques extrêmes, un développement extrême de l’énergie et la pression constante de la mondialisation économique et la perpétuation des formes occidentales de développement.

Le développement d’énergies fossiles dans les territoires, le sol, l’eau, et les mers des Peuples Autochtones s’accroît. Les affaires continuent. Les industries du pétrole et minières, avec l’aide des gouvernements, étendent la prospection pour trouver plus de carburants fossiles, développer l’addiction à l’énergie et les hauts niveaux de consommation.

La survie de cultures, langues et communautés Autochtones continue d’être affectée par un monde moderne industrialisé qui n’a ni conscience de, ni respect pour le caractère sacré de notre Mère la Terre.

Notre Mère la Terre est la source de la vie. L’eau est son sang vital. Le bien-être de l’environnement détermine la longévité physique, mentale, émotionnelle et spirituelle de nos communautés.

La santé de Notre Mère la Terre, de sa nature et celle des Peuples Autochtones sont intimement liées. En tant que Peuples Autochtones, nous sommes de la Terre et la Terre est à nous. Notre Mère la Terre est la vie. Cette relation indissociable doit être respectée par des moyens fondés sur des droits pour nos générations futures et pour le bien de la Terre elle-même, pour tous les gens et toute la vie.

Nos Peuples Autochtones croient que le système de gouvernance doit refléter notre croyance dans l’équilibre et l’harmonie. Nous croyons dans l’équité vis-à-vis de toute la Création, pas seulement nous-mêmes. Les animaux, les plantes, les pierres et tous les éléments ont autant de droit à l’existence que les gens.

Çà ne signifie pas que nous ne puissions faire aucun mal à une autre créature vivante, étant donné que nous devons nous nourrir de plantes et d’animaux, mais nous devons respecter le sacrifice fait par les animaux et les plantes. Ces sacrifices faisaient partie des Instructions des Origines de se respecter les uns les autres, de prendre soin les uns des autres, parce que nous sommes tous liés, comme frères et sœurs.

Nous croyons qu’en observant les Lois Naturelles de notre Mère la Terre, nous serions capables d’apprendre le mode de vie juste – la bonne manière de vivre, et de trouver l’équilibre et l’harmonie avec la Nature.

Les Peuples Autochtones sont des gens très légalistes. Des Peuples Autochtones Haudenosaunee du Nord de l’Amérique à nos Peuples Ponca, nous reconnaissons nos responsabilités et nos devoirs vis-à-vis des lois naturelles de la Création, telles qu’elles ont été définies dans nos Instructions des Origines.

Nos Instructions des Origines déclarent et nous enseignent les quatre éléments sacrés de la vie : l’air, la lumière/le feu, l’eau et la terre, avec son pollen et ses graines sous toutes leurs formes qui doivent être respectés, honorés et protégés, car ils entretiennent la vie. Notre Loi Naturelle nous apprend à respecter toute la Création, de notre Mère la Terre et notre Père le Ciel à toute la Vie, qui ont leurs propres lois et ont le droit et la liberté d’exister. Elle nous apprend que nous devons traiter ce lien sacré avec amour, compassion et respect, sans exercer de domination, car nous ne sommes pas propriétaires de notre Mère.

Les droits et libertés des gens à utiliser les éléments sacrés de la vie mentionnés ci-dessus et d’utiliser la terre, la nature, les sites sacrés et les autres êtres vivants doivent s’accomplir suivant les protocoles de respect adéquats, les rites de remerciement et les offrandes. Ces pratiques culturelles et spirituelles doivent être protégées et préservées, parce qu’elles sont le fondement de nos cérémonies, de notre héritage et de nos modes de vie Autochtones. C’est le devoir, la responsabilité et l’obligation de nos Peuples Autochtones de protéger et préserver la beauté du monde naturel pour les générations futures.

Historiquement, la Doctrine de la Découverte a été utilisée pour justifier la première vague de colonialisme, ici dans les Amériques, en alléguant que les Peuples Autochtones n’avaient pas d’âmes, et que nos territoires étaient « terra nullius », terre de personne. Notre Mère la Terre est la source de la vie qui doit être protégée, pas une ressource à exploiter et transformer en marchandise comme ‘capital naturel’.

Nous ressentons la douleur de la désharmonie quand nous sommes témoins du déshonneur de l’ordre naturel de la Création et de la colonisation économique et de la dégradation continuelles de notre Mère la Terre et de toute vie.

Pour rétablir notre Mère la Terre dans l’équilibre de sa nature, le monde doit passer d’une philosophie de contrôle et de domination sur la nature et d’un système légal de droits de propriété à une relation de compréhension et de respect des Lois Naturelles et d’amour pour la beauté de l’énergie féminine créatrice de notre Mère la Terre.

Cette relation indissociable entre les humains et la Terre, inhérente aux Peuples Autochtones, doit être apprise, être adoptée et respectée par tous les peuples, pour le bien de toutes les générations futures et toute l’humanité.

Les droits de notre Mère la Terre sont intrinsèques. Toute loi qui nie ces droits fondamentaux est illégitime et constitue une violation des Lois Naturelles de la Création.

Nous pouvons préserver, protéger et remplir nos devoirs sacrés de vivre dans le respect de cette merveilleuse Création. Nous avons le pouvoir et la responsabilité du changement.

Un paradigme, fondé sur la pensée et la philosophie Autochtones, qui accorde des droits égaux à la nature et rend honneur à l’interrelation de toute vie, doit être mis en avant.

C’est le plus grand défi auquel est confrontée l’humanité, que ce soit ici, au milieu de la Terre en Equateur, ou mondialement : reconnaître ses responsabilités, ses devoirs et ses obligations envers les droits de notre Mère la Terre.

Mitakuye Owasin