Churchrock disaster, 1979
By Leona Morgan
May 2019, in Bure, Western France
En français

On July 16th, 1979, the worst nuclear disaster in the history of the United States, took place in Churchrock, New Mexico. In Churchrock were two uranium mines and a processing mill. The mill had a tailings pond to hold the waste from the mill. Waste from a processing mill is much more radioactive than mine waste. That pond was closed by a dam made of clay. There was a crack in it, the company and the government knew it, but the company kept putting waste in the pond. In the morning of July 16th, 1979, the dam broke. 90 million gallons of radioactive waste spilled into a dry ravine, and further in a mostly dry river, the Puerco River. It usually has no water, but after the spill occurred, it rained, so the river was full of water and flowed 100 miles away into Arizona. It happened only a few months after the Three-Miles-Island accident, in Harrisburg. Although the spill in Churchrock was the worst nuclear accident ever, it got almost no media coverage and no public attention. Harrisburg is in the east, in a densely populated area, mostly white people (there has been a movie about the accident, starring Meryl Streep). In Churchrock, there are not so many people, mostly Indigenous.

Today, it still has not been cleaned up. In July 2015, Tommy Rock, a Diné scholar from the Northern Arizona University, found that the drink water, in a Diné community in Sanders, Arizona, 40 miles downstream on the Puerco River, had two times the legal level of uranium. The children at the local school were given bottled water to drink. The community is still fighting for cleanup. They want the waste to go off the Navajo Nation, away from their homes. “But,” says Leona, “because of the checkerboard area, which is out of the Reservation, the government piled up waste quite close to their homes, and the wind brings it back.” She adds “Uranium mining was banned in 2005, but it is uranium mines from the 1980’s which are still affecting the animals and the community.” People want the mines to be cleaned up. The company is proposing to scrape the radioactive dirt, put it above the mill’s waste and cover it with clay, saying it would be safe for a thousand years. But their plan applies only inside the private land of the company and will not include the whole area of the spill, 100 miles west. People fear another spill. The Puerco is a dry river, but heavy rains can always occur.

Out of the 15 000 abandoned mines, this is the most affected place in the United States.





Le 16 juillet 1979, s’est produit la plus grande catastrophe nucléaire jusqu’alors. Depuis, Chernobyl et Fukushima ont fait mieux. Mais Church Rock reste une catastrophe majeure qui a encore des effets aujourd’hui. Personne n’en a parlé, vu que la catastrophe a eu lieu dans la Réserve Navajo. La même année, il y a eu un accident à la centrale de Three-Miles-Island, qui a fait la une des médias, et un film avec Meryl Streep dans le rôle principal. La catastrophe de Church Rock a toujours des conséquences aujourd’hui. Ci-dessous, je reproduis le témoignage de Leona Morgan, Navajo de Crownpoint (même région), qui est devenue une célèbre militante anti-nucléaire à cause des nombreux cancers qui se produisaient parmi ses proches. En 2019, elle est venue visiter Bure, pour manifester sa solidarité, et a expliqué la situation à laquelle elle et ses proches sont confrontés, et le travail qu’elle fait pour réagir.
En 2015, Tommy Rock, un chercheur Navajo de l’Université de Flagstaff, a trouvé de la radioactivité dans l’eau “potable” de Sanders, en aval. La pluie, plus abondante qu’à l’ordinaire, avait entrainé la radioactivité de Church Rock dans la rivière Puerco, normalement à sec en été.

Christine Prat, CSIA-Nitassinan

La catastrophe de 1979, à Churchrock
In English

Le 16 juillet 1979, la pire catastrophe nucléaire de l’histoire des Etats-Unis a eu lieu à Churchrock, au Nouveau-Mexique. A Churchrock, il y avait deux mines d’uranium et une usine de traitement. L’usine avait un bassin de rétention des déchets. Les déchets d’une usine de traitement sont beaucoup plus radioactifs que ceux des mines. Ce bassin était fermé par un barrage en argile. Il y avait une fissure dans ce barrage, l’entreprise le savait, le gouvernement aussi, mais l’entreprise a continué à mettre des déchets dans le bassin. A l’aube du 16 juillet 1979, le barrage s’est rompu. Plus de 400 millions de litres de déchets radioactifs se sont déversés dans un ravin à sec, puis dans une rivière qui est à sec la plupart de temps, la rivière Puerco. En général, il n’y a pas d’eau, mais après la fuite, il a plu et la rivière s’est remplie d’eau et a coulé jusqu’à 160 km, en Arizona. Ça s’est passé quelques mois après l’accident de la centrale nucléaire de Three-Miles-Island, à Harrisburg. Bien que la fuite de Churchrock ait été le pire accident qui se soit jamais produit, les médias n’en n’ont presque rien dit et ça n’a pas attiré l’attention du public. Harrisburg se trouve dans l’est des U.S.A, dans une zone très peuplée, essentiellement de Blancs (il y a eu un film sur l’accident, avec Meryl Streep dans le rôle principal). A Churchrock, il n’y a pas beaucoup d’habitants et la plupart sont Autochtones.

A ce jour, ce n’a toujours pas été décontaminé. En juillet 2015, Tommy Rock, un chercheur Diné de l’Université de Flagstaff, a découvert que l’eau potable d’une communauté Diné, à Sanders, en Arizona, à 65 km en aval sur la rivière Puerco, contenait deux fois la concentration légale d’uranium. Les enfants de l’école locale ont reçu de l’eau en bouteille pour boire. La communauté se bat toujours pour que ce soit décontaminé. Ils veulent que les déchets soient enlevés des environs de la Nation Navajo, loin de leurs maisons. “Mais” dit Leona, “à cause de l’échiquier, qui est hors de la Réserve, le gouvernement a entreposé les déchets non loin de leurs maisons, et le vent les ramène.” Elle ajouta que “l’extraction d’uranium est interdite depuis 2005, mais ce sont les mines des années 1980 qui continuent d’affecter les animaux et la communauté.” Les gens veulent que les mines soient décontaminées. L’entreprise propose de gratter les déchets radioactifs, de les entreposer sur les déchets de l’usine, et de recouvrir le tout d’argile, affirmant que ça tiendrait au moins mille ans. Mais leur projet ne s’applique qu’au terrain privé de l’entreprise et n’inclue pas toute la zone touchée par la fuite, jusqu’à 160 km à l’ouest. Les gens craignent une autre fuite. Le Puerco est une rivière sèche, mais des pluies abondantes peuvent toujours se produire. (En tous cas, le Puerco n’était pas complètement à sec en septembre 2015, il y avait probablement eu des pluies en juillet…)

Des 15 000 mines d’uranium abandonnées, c’est le lieu le plus gravement touché des Etats-Unis.

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COMMUNIQUE DE PRESSE : UNE DELEGATION AUTOCHTONE SONNE L’ALARME SUR LA CRISE DE POLLUTION RADIOACTIVE AUX USA

Samedi 23 janvier 2016

Contact: Klee Benally,
Clean Up The Mines, organisateur
cleanupthemines@gmail.com
www.cleanupthemines.org
Egalement publié sur Indigenous Action Media
et sur Censored News
Traduction Christine Prat
Photos: en début et fin du texte Clean Up The Mine, 2 photos dans le texte Christine Prat

 

« Nous sommes le canari du Mineur »
Une Délégation Autochtone Sonne l’Alarme sur la Crise de la Pollution Radioactive autoproduite aux USA
Manifestations et Protestations Prévues à Washington DC

 

Washington, D.C. – Du 25 au 28 janvier 2016, des représentants Autochtones des Grandes Plaines du Nord et du Sud-ouest seront dans le District de Columbia (Washington DC) pour susciter la prise de conscience de la pollution radioactive, une crise nationale invisible. Chaque jour, des millions de gens aux Etats-Unis sont exposés aux radiations et des Victimes potentielles de Radiations Nucléaires. Le lien a été fait entre la pollution radioactive et le cancer, les handicaps génétiques, la neuropathie des Navajo, et l’accroissement de la mortalité. La délégation parlera des effets qui se développent dans leurs communautés et qui affectent également d’autres communautés dans tous les Etats-Unis.

« Les Nations Amérindiennes d’Amérique du Nord sont les canaris des mineurs pour les Etats-Unis, elles essaient d’éveiller les peuples du monde devant les dangers de la pollution radioactive », dit Charmaine White Face de l’organisation Défenseurs des Black Hills, dans le Dakota du Sud.

Le Dakota du Sud a 272 mines d’uranium abandonnées [AUM : Abandoned Uranium Mines] qui polluent les cours d’eau tels que la rivière Cheyenne, et profanent les sites sacrés et cérémoniels. On estime que 169 mines abandonnées se trouvent dans un rayon de 80 km autour du Mont Rushmore, où des millions de touristes risquent d’être exposés à la radioactivité chaque année.

La délégation met en garde contre l’héritage toxique causé par plus de 15000 mines d’uranium abandonnées dans tout le pays, l’extrême pollution de l’eau, l’extraction de charbon à ciel ouvert et les centrales électriques brûlant du charbon mêlé de particules radioactive, les déchets radioactifs résultant du forage de puits de pétrole dans la Bakken Oil Range, des déchets du traitement du minerai, de l’entreposage des déchets et des nouvelles menaces d’exploitation de mines dans des lieus sacrés comme le Mont Taylor au Nouveau-Mexique et Red Butte, en Arizona.

Les communautés Autochtones sont touchées de manière disproportionnée, étant donné que 75% des mines abandonnées sont situées sur des terres fédérales ou Tribales.

« En 2015, la fuite de la Mine Gold King a constitué un appel à la prise de conscience des dangers des mines abandonnées, mais actuellement il y a plus de 15000 mines d’uranium radioactives abandonnées dans tous les Etats-Unis », dit Mme White Face. « Depuis plus de 50 ans, beaucoup de ces sites dangereux contaminent la terre, l’air, l’eau et des monuments nationaux comme le Mont Rushmore et le Grand Canyon du Colorado. Chacune de ces milliers de mines d’uranium abandonnées est une Mine Gold King potentielle, avec la grave menace supplémentaire de pollution radioactive. Pour notre santé, notre air, nos terres et notre eau, nous ne pouvons laisser cela se produire. »

L’objectif premier de la campagne ‘Décontaminez Les Mines !’ [Clean Up The Mines] est de faire passer la Loi sur la Responsabilité dans la Prospection et l’Extraction d’Uranium, qui assurerait la décontamination des mines d’uranium abandonnées. Le projet de loi a été soumis au Membre du Congrès Raùl Grijalva (Démocrate – Arizona) il y a deux ans, mais doit encore être présenté au Congrès.
Actuellement, aucune loi générale, indépendamment des sites d’extraction, n’exige la décontamination de ces dangereuses mines d’uranium abandonnées, ce qui autorise les entreprises et le gouvernement fédéral à s’en défaire sans accepter la responsabilité pour les dégâts qu’elles continuent de causer.

« Avec l’adhésion à des politiques dépassées et racistes promouvant le colonialisme, comme la loi sur l’exploitation minière de 1872, les peuples Autochtones dans tout le pays continueront à être opprimés, et nous continuerons à exiger que notre territoire nous soit rendu et restauré dans son état d’origine, celui d’avant la colonisation par les Etats-Unis », dit Leona Morgan de Diné No Nukes [Pas de Nucléaire Navajo]. « La fuite de déchets de la United Nuclear Corportation, en 1979 au nord de Church Rock, au Nouveau-Mexique, a laissé une immense quantité de pollution radioactive que les habitants en aval continuent actuellement de recevoir dans leur eau potable. Une communauté principalement Navajo, à Sanders, en Arizona, a été exposée à des quantités d’uranium deux fois supérieures à la limite légale, sortant de leur robinet – c’est criminel ! » dit L. Morgan.

Diné No Nukes, qui participe à la délégation, est un collectif ayant pour but d’enseigner à la population Navajo les problèmes créés par la Commission de l’Energie Atomique des Etats-Unis, ainsi que les menaces toujours actuelles et les nouvelles, de l’industrie nucléaire.

La délégation protestera devant le siège principal de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) pour s’opposer au soutien irresponsable du Plan pour l’Energie Propre à l’énergie nucléaire mortelle, mardi 26 janvier à 10h du matin.

La Coalition Laguna Acoma pour un Environnement Sûr (LACSE) et l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr (MASE), et l’Association Autochtone Mondiale (IWA), qui font partie de la délégation à Washington, demandent au Congrès de prendre des mesures pour décontaminer les 489 (selon les estimations) mines d’uranium abandonnées du Nouveau-Mexique.

« Ces mines d’uranium causent une pollution radioactive, avec pour résultat que les résidents deviennent des victimes d’irradiation nucléaire » dit Petuuche Gilbert, membre de la Nation Acoma, de LACSE, MASE et IWA. « Le Nouveau-Mexique et le gouvernement fédéral ont fourni peu de fonds pour une décontamination générale et ce n’est qu’occasionnellement que des vieilles mines sont traitées. Les autorités du Nouveau-Mexique et des Etats-Unis ont le devoir de nettoyer ces mines et usines de retraitement radioactives, et, de plus, de réaliser des études sanitaires pour déterminer les effets que la radioactivité a pu avoir sur les gens. Les organisations MASE et LACSE s’opposent à toute nouvelle exploitation de mines d’uranium et demandent que l’héritage des mines d’uranium soit nettoyé » dit M. Gilbert.

Sur le but du voyage et les présentations à des publics de tous âges, Mme White Face a déclaré : « Nous croyons que si de plus en plus d’Américains prennent conscience de cette contamination radioactive ‘faite maison’, quelque chose pourra être fait pour protéger les gens et l’environnement. »

 

Programme:

Toutes les manifestations sont gratuites, les dons sont les bienvenus.

lundi 25 janvier 2016
Discussion
18h-20h
Georgetown University

Mardi 26 janvier 2016
Manifestation contre le Plan Energie Propre
10h du matin
Immeuble de l’EPA [Agence de Protection de l’Environnement]
1200 Pennsylvania Ave NW, Washington, DC 20004

Enviro & Social Justice Organization Meet & Greet
18h-21h
La Casa Building
3166 Mount Pleasant St. NW, Washington, DC 20010

Mercredi 27 janvier 2016
65ème Anniversaire de la première explosion atomique sur le site d’essais du Nevada, aujourd’hui appelé Site de Sécurité Nationale du Nevada

Diner et Présentation pour les Physiciens pour la Responsabilité Sociale, DC Metro Chapter
18h-20h
12717 Greenbriar Rd, Potomac, MD
(Réserver: mdpnhp@gmail.com )

Jeudi 28 janvier 2016
Discussion
19h-21h
Nipponzan Myohoji Temple
4900 16th St. NW, Washington, DC 20011
Pour plus d’informations: cleanupthemines@gmail.com

 

Délégation Autochtone:

Grandes Plaines du Nord
Charmaine White Face (Oceti Sakowin), Défenseurs des Black Hills
Harold One Feather (Oceti Sakowin), Défenseurs des Black Hills
JD Buckley (Oceti Sakowin), Défenseurs des Black Hills

Sud-ouest
Tommy Rock (Diné), Diné No Nukes
Leona Morgan (Diné), Diné No Nukes
Petuuche Gilbert (Acoma), Coalition Laguna & Acoma pour un Environnement Sûr & Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr, Alliance Autochtone Mondiale
Klee Benally (Diné), Clean Up The Mines! Indigenous Action Media
Pour plus d’informations: www.cleanupthemines.org/dc
Contact: cleanupthemines@gmail.com