Par Brenda Norrell
Exclusivité Censored News
©Censored News
15 septembre 2020
Traduction Christine Prat

WINDOW ROCK, Arizona – Des Navajos sont déjà utilisés pour des transfusions de plasma au coronavirus par des chercheurs de l’Université Johns Hopkins, financés par le Ministère de la Défense des Etats-Unis.

Les transfusions controversées, qui ne sont pas approuvées par la FDA [Food and Drug Administration – supposée surveiller et autoriser ou non les produits alimentaires et les médicaments], sont déjà en cours, effectuées sur des Navajos dans les hôpitaux du Service de Santé Indien [IHS] à Shiprock, dans la partie de la Réserve Navajo au Nouveau-Mexique, et à Gallup, Nouveau-Mexique, à l’hôpital du Service de Santé Indien. La Nation Navajo l’a confirmé.

Jill Jim, directrice exécutive du Service de Santé Navajo, a répondu aux questions de Censored News mardi soir [15 septembre 2020].

« L’Université Johns Hopkins a reçu des fonds pour ces transfusions expérimentales. Des fonds du Ministère de la Défense et de la Fondation Bloomberg, pour effectuer ces essais cliniques, supervisés par la FDA » dit-elle à Censored News.

Les transfusions de plasma contenant le coronavirus à des Navajos n’ont pas été connues du grand public, jusqu’à ce que le gouvernement Navajo encourage des Navajos à se porter volontaire pour un deuxième projet de recherche médicale controversée, l’expérimentation de vaccins contre le coronavirus.

Les deux projets sont menés par l’Université Johns Hopkins, et non par le Service de Santé Indien. L’IHS est partenaire des expériences médicales, a dit le Service de Santé Navajo à Censored News.

Cependant, l’IHS n’a pas répondu à la question de Censored News, à savoir si le Service est effectivement partenaire des expériences médicales sur des Navajos.

En bref, l’Université Johns Hopkins se livre à de la recherche expérimentale sur des Navajos, elle a reçu des fonds du Ministère de la Défense en juillet [35 millions de dollars] pour effectuer les transfusions de plasma. Tout cela soulève des questions troublantes sur le fait que des Navajos soient utilisés pour la recherche sur le coronavirus, financée par le Ministère de la Défense et des firmes pharmaceutiques.

Le Président Navajo Jonathan Nez a dit vendredi que l’expérience sur les vaccins – Etude COVID-19 Pfizer BioNTech – serait dirigée par le Centre Johns Hopkins pour la Santé Amérindienne à Chinle, Arizona, à Shiprock, Nouveau-Mexique, les deux se trouvant dans la Réserve Navajo, et à Gallup, au Nouveau-Mexique.

La firme pharmaceutique Pfizer a son siège à New-York, la firme BioNTech en Allemagne.

Les risques associés à la recherche expérimentale ne sont pas toujours expliqués aux participants. Ce sont souvent les plus vulnérables qui sont visés, surtout quand la recherche peut se dérouler en secret. La question est toujours de savoir si les participants ont donné leur accord en étant totalement informés.

L’Université Johns Hopkins était responsable de contamination d’Autochtones du Guatemala avec des MST, au cours de recherche médicale secrète, dans les années 1940. Il a fallu des décennies avant que la vérité soit dénoncée, et l’affaire est actuellement devant les tribunaux des Etats-Unis.

Les transfusions de plasma contenant le coronavirus ne sont pas approuvées par la FDA

Le plasma est prélevé sur des gens qui ont eu le coronavirus et ont guéri. Il est injecté à des gens qui ont une forme bénigne de la maladie, ou à des gens qui ont été exposés au virus. On n’en a pas beaucoup parlé dans les médias du pays Indien.

La FDA n’a pas approuvé les transfusions, mais les a autorisées dans la mesure où il n’y a pas de traitement prouvé efficace. Ça reste dans la phase expérimentale.

Le Service de Santé Navajo dit à Censored News : « Le plasma de convalescents est une thérapie prometteuse, approuvée pour le traitement de patients atteints de COVID-19 hospitalisés. » Il dit aussi : « Le but de ces études est de déterminer si le plasma de convalescent marche sur des malades atteints de forme bénigne et empêche de développer une forme plus grave, et si ça peut empêcher des gens de tomber malade après avoir été en contact avec quelqu’un qui a la maladie. »

L’expérimentation de vaccins dans les hôpitaux Navajo est la prochaine phase

L’expérimentation de vaccins, le deuxième projet controversé, a été approuvé par la Nation Navajo. Le Président Navajo Jonathan Nez encourage les Navajos à se porter volontaire.

Des experts médicaux font remarquer que le vaccin de Pfizer BioNTech produit de la fièvre et des frissons comme effets secondaires. Il y a aussi le risque que le vaccin aggrave la maladie.

Le Service de Santé Navajo a déclaré que l’étude était menée par l’Université Johns Hopkins en partenariat avec les centres de santé de l’IHS. Cependant, quand Censored News a contacté l’IHS, ses représentants ont pris leurs distances avec le projet, disant de s’adresser à la Nation Navajo et à Johns Hopkins.

Ce qui est clair, c’est que des expériences sur le coronavirus sont effectuées dans les hôpitaux de l’IHS de la Nation Navajo et à l’hôpital de l’IHS dans la ville-frontière de Gallup, au Nouveau-Mexique. [Ici, ‘ville-frontière’ signifie à la frontière de la Réserve Navajo].

Censored News a demandé si la Nation Navajo bénéficierait financièrement des expériences. Le Service de Santé Navajo dit qu’aucun des partenaires de l’étude dans la Nation Navajo n’avait d’intérêt financier dans le vaccin. Les participants à l’étude recevraient une compensation pour leur temps.

Censored News a aussi demandé si la Nation Navajo était responsable au cas où le vaccin entrainerait des maladies, des handicaps ou des morts. Le Service de Santé Navajo a répondu que « la Nation Navajo n’est pas responsable. Les participants signent un formulaire de consentement, ce qui explique que le sponsor (BioNTech/Pfizer) couvre les frais de traitement rendus nécessaires par un accident de la recherche. »

Le Service de Santé Navajo dit aussi : « Les participants sont soumis à un processus complet d’accord informé pour s’assurer qu’ils comprennent ce que l’étude implique, les risques et les bénéfices, et la participation est volontaire. »

Les réponses aux questions de Censored News ont été faites par Jill Jim, directrice exécutive du Service de Santé Navajo. Jill Jim dit que les réponses avaient été faites en coordination avec Laura Hammitt, directrice des Programmes sur les Maladies Infectieuses du Centre Johns Hopkins pour la Santé Amérindienne.

Une firme pharmaceutique avait déjà essayé de profiter du hantavirus dans la Nation Navajo

Ce n’est pas la première fois que les Navajos sont visés par des firmes pharmaceutiques. En 1993, une tentative de pression sur le Conseil de la Nation Navajo a eu lieu, pour qu’ils acceptent de stocker du Ribavirin pendant l’épidémie de hantavirus. La membre du Conseil Genevieve Jackson a empêché le stockage. L’origine inexpliquée du hantavirus, suivie de la tentative d’une compagnie pharmaceutique d’en profiter, a causé un tollé chez les Navajos, qui ont dit qu’ils en avaient assez d’être utilisés comme cobayes de la recherche médicale. L’affaire a mis au grand jour les complicités des lobbyistes du Congrès, des politiciens et des firmes pharmaceutiques.

Le Service de Santé Indien – IHS – a une longue histoire de violations des droits des patients et est entre autres responsable de la stérilisation de femmes Autochtones contre leur volonté, au cours du 20ème Siècle.

L’Université Johns Hopkins a effectué des recherches médicales dans les hôpitaux de l’IHS dans la Réserve Navajo pendant des décennies, au moins depuis le début des années 1980.

D’après ce qu’ils avouent sur leur site, l’Université Johns Hopkins a commencé ses recherches en 1980, sur les Apaches de White Mountain, puis a continué dans la Réserve Navajo. Actuellement, ils disent être engagés dans le traçage du coronavirus et de la sérologie.

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Sur l’auteure : Brenda Norrell, éditrice de Censored News, a commencé sa carrière de journaliste au Navajo Times, pendant les 18 ans où elle a vécu dans la Nation Navajo. Elle a été pigiste pour Associated Press et USA Today, écrivant sur la Nation Navajo et les tribunaux fédéraux. Après avoir été longtemps reporter pour Indian Country Today dans le Sud-ouest, elle a été censurée et licenciée en 2006. Elle a été journaliste en Pays Indien pendant 38 ans et a un master en santé internationale.

Article ©Brenda Norrell, Censored News, ne peut être reproduit sans autorisation. Vous pouvez partager le lien.

Le Coronavirus se répand dans les écoles, et le Vice-Président Navajo rejoint le régime de génocide et de terreur de Trump

Par Brenda Norrell
Censored News
29 août 2020
Traduction Christine Prat

Des temps de Monstres : Le coronavirus se répand rapidement dans les écoles après que Trump ait forcé les écoles à rouvrir sous la menace de suppression de crédits. Le Vice-Président Myron Lizer a rejoint la campagne de Trump, en soutien à ce régime de génocide et de terreur.

Dans son discours prononcé la seconde nuit de la Convention Nationale du parti Républicain, mardi, le Vice-Président Navajo Myron Lizer a exprimé son soutien au Président Donald Trump. Lizer dit que Trump avait accordé 8 milliards de dollars de secours selon la loi CARES (Coronavirus Aid, Relief, and Economic Security) au pays Indien.

Cependant, Lizer n’a pas signalé que le pays Indien avait dû aller en justice pour que les fonds selon la loi CARES soient débloqués, alors qu’ils étaient approuvés par le Congrès des Etats-Unis.

Lizer n’a pas révélé que le gouvernement tribal Navajo avait fait trainer les secours d’urgence pour les Navajos les plus désespérés, alors qu’il avait reçu 714 millions de dollars en fonds de secours selon la loi fédérale CARES il y a trois mois.

Dans le reste du pays, la Floride confirme près de 9000 nouveaux cas de COVID-19 chez des enfants dans les 15 jours de réouverture des écoles, en août. Dans le Mississippi, les écoles signalent 720 nouveaux cas.

Le COVID-19 se répand rapidement à partir des écoles, dans le Dakota du Sud, l’Oklahoma, l’Utah, L’Arizona, le Nouveau-Mexique, le Colorado et ailleurs. Les enfants transmettent le virus à des parents et grands-parents vulnérables. Des enfants sont décédés à Tampa, en Floride, dans le Tennessee et dans l’Iowa au cours des deux dernières semaines.

Des Navajos sont réduits au désespoir, leur gouvernement a reçu 714 millions de dollars, les Diné dans le besoin n’en ont encore rien vu

Très peu des secours reçus il y a trois mois ont atteint les Navajos les plus désespérés. Il n’y a pas de livraison uniforme de nourriture et d’eau urgentes pour ceux qui sont en quarantaine ; pas de visite du service de santé au domicile des mourants. Les sources d’eau sont dégradées, détruites ou chères, disent les Navajos qui recherchent de l’eau.

Censored News a demandé au Bureau du Président Navajo et au Conseil de la Nation Navajo si la tribu gagne de l’argent sur les intérêts, mais n’a pas encore reçu de réponse.

Les Navajos continuent à réclamer de la nourriture et de l’eau.

« S’il vous plait, venez au centre de la Nation Navajo, à Tselani-Cottonwood et dans la communauté de Black Mountain. Nous sommes oubliés, même par les dirigeants de notre chapitre » dit une lettre. Un écriteau sur le siège du chapitre de Tohatchi, au Nouveau-Mexique, dit qu’ils appelleront la police si des Navajos continuaient à demander de l’aide. [Les chapitres sont les subdivisions administratives de la Réserve Navajo – NdT].

Le gouvernement Navajo a donné la priorité aux casinos, et leur a déjà attribué 24 millions sur les 714 millions de fonds fédéraux selon la loi CARES que le gouvernement tribal a reçus il y a trois mois et qui étaient supposés être un secours d’urgence pour le virus.

A Mexican Water, des Navajos désespérés dénoncent des communiqués de presse tribaux trompeurs

Les Navajos de Mexican Water ne sont qu’un des 110 chapitres Navajo où les Diné sont désespérés, selon le Navajo Times. Ça se situe dans la région où de nombreux Navajos sont décédés, le long de la frontière entre l’Arizona et l’Utah, dans la Nation Navajo.

Le Vice-Président de Mexican Water David John dit que les communiqués de presse du bureau du Président Navajo sont une tentative de tromper le public en lui faisant croire que tout va bien. La vérité est que les Navajos sont réduits au désespoir par le manque de nourriture et d’eau.

« Actuellement, nous avons une sécheresse, et l’eau manque, » dit John.

La bergère Darlene Yazzie, 71 ans, dit qu’à cause de l’absence de pluie et de vent, les moulins et la végétation sont asséchés, ce qui signifie qu’elle doit acheter du foin pour son troupeau et transporter de l’eau de Dennehotso, à plus de 14 km de chez elle.

John dit que le bureau du Président et le Centre de Commandement des Opérations du Service de Santé Navajo ne répondent pas aux demandes d’aide.

« J’ai laissé message après message, écrit des lettres, » dit-il. « Ils ignorent les chapitres. Leurs employés ne répondent pas au téléphone, ce qui n’est absolument pas professionnel. Il y a zéro service au client. C’est affreux, la manière dont ils opèrent. »

Une habitante de Mexican Water, Melissa Todicheeni. Dit que sa famille vit sans eau courante ni électricité, et qu’elle demande de l’aide depuis des années. « Tout ce qu’on nous répond, c’est ‘pas de fonds, pas d’argent’ » dit M. Todicheeni.

Au Nouveau-Mexique, les chapitres Navajo sont fermés ou ont réduit leurs heures d’ouverture, et les Diné souffrent

La journaliste Navajo Sunnie R. Clahchischiligi écrit que les anciens Navajos sont seuls, sans nourriture, et désespérés, dans son article pour le Guardian https://www.theguardian.com/us-news/2020/aug/06/navajo-nation-reservation-elderly-people-covid-19 .

S. Clahchischiligi a interviewé des Diné âgés dans sa région d’origine, au sud de Shiprock, au Nouveau-Mexique. Elle a trouvé une grand-mère âgée, dans un fauteuil roulant, qui s’occupait de sa petite-fille qui avait déjà perdu sa mère et eu un cancer à l’âge de 10 ans. Elles avaient très peu à manger.

Le bureau du Président Navajo n’a pas répondu à S. Clahchischiligi, ni aux questions de Censored news.

Pendant la Convention Nationale du parti Républicain, Trump s’est vanté d’avoir approuvé les oléoducs Keystone XL et Dakota Access [DAPL]. La gouverneure du Dakota du Sud Kristi Noem a remercié Trump d’avoir apporté des feux d’artifice au Mont Rushmore. Le Président de la Délégation d’Arizona a fait l’éloge du mur frontière – tous à la Convention Nationale Républicaine, et tous en opposition avec les Lakota, les Dakota, les Tohono O’odham et autres Amérindiens. Le Vice-Président Navajo Myron Lizer a exprimé son soutien au régime de Trump, mardi pendant la Convention.

Selon le Navajo Times, les 714 millions de fonds selon la loi CARES n’ont pas été dépensés et sont bloqués dans le processus de discussion du budget tribal.

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Le coronavirus se répand dans les écoles des U.S.A. depuis que Trump les a forcées à rouvrir

La Floride a déclaré 9000 cas de coronavirus chez des enfants après 15 jours de classe.

19 écoles de district dans le Dakota du Sud ont au moins un cas de COVID-19.

A Chadron, dans le Nebraska, près de la frontière du Dakota du Sud, le 25 août le nombre d’élèves positifs restait 10. Au total, 29 membres du personnel et écoliers sont en quarantaine.

En Utah, il y a 90 patients atteints par le virus dans 17 écoles.

Il y a des dizaines de cas dans les écoles du Nouveau-Mexique.

Le coronavirus se propage dans les écoles de tout le Colorado.

En Arizona, où les cas sont nombreux, les écoles n’ont pas encore déclaré de cas chez les élèves, après moins d’une semaine de reprise des classes, mais certains ont été exposés. Des enseignants et membres du personnel se sont mis en quarantaine. Des individus testés positifs ont été en contact avec des élèves dans une classe et des bus scolaires.

Par Brenda Norrell
Sur Censored News
7 août 2020
Traduction Christine Prat

Selon une journaliste Navajo, les Navajos manquent cruellement d’eau et de nourriture. Pendant ce temps, le processus d’attribution des 650 millions de dollars d’aide fédérale spéciale coronavirus, est toujours retardé au gouvernement tribal. Le Conseil de la Nation Navajo veut utiliser 24 millions de l’aide pour les casinos.

On est entré dans le sixième mois de la pandémie dans la Nation Navajo, et il n’y a toujours pas de plan de distribution d’urgence de nourriture et d’eau aux malades et à ceux qui sont en quarantaine chez eux.

Depuis mars 2020, 468 Navajos sont décédés des suites du virus. Maintenant, il y a plus de 2500 cas de COVID-19 et pas de plan organisant des visites médicales pour les Navajos renvoyés chez eux des hôpitaux et mis en quarantaine. La plupart sont trop malades pour se soigner eux-mêmes.

La journaliste Navajo Sunnie R. Clahchischiligi écrit que les Navajos âgés sont seuls, sans nourriture et désespérés, dans son article publié dans le Guardian. S. Clahchischiligi a interviewé des Diné âgés dans sa région, au sud de Shiprock.

Ce fut la première fois en vingt ans qu’elle a craqué et éclaté en sanglots.

S. Clahchischiligi a parlé avec une Diné de plus de 70 ans, seule avec sa petite-fille qui n’a pas encore 10 ans. La grand-mère est dans un fauteuil roulant, et la petite fille a déjà survécu au cancer et perdu sa mère. Elles n’ont pas d’eau courante ni de toilettes à l’intérieur. La grand-mère doit se servir d’un bâtiment à l’extérieur.

« Elle est à peine capable de se lever pour préparer un repas. Son salut – la seule nourriture sur laquelle elle-même et sa petite-fille peuvent compter – vient du centre local pour les seniors, qui livre un déjeuner du lundi au vendredi. Les weekends, elles doivent lutter par elles-mêmes. »

« Elle est la seule qui s’occupe de moi » dit la grand-mère de sa petite-fille. « Nous nous occupons l’une de l’autre. »

Pendant ses interviews, elle a appris que les Navajos les plus désespérés n’avaient rien reçu des dons de nourriture et d’eau fournis par le Président tribal aux maisons du chapitre. Le Président Navajo, Jonathan Nez, n’a pas répondu à ses appels téléphoniques.

Les employés Navajos ont été prévenus qu’ils ne devaient pas parler aux médias du manque de nourriture.

« Nous pourrions perdre nos emplois » dit un employé Navajo à la journaliste. Au cours de la journée, deux employés communautaires interviewés ont confirmé la déclaration. Voir dans le Guardian.

Chaque jour, des Navajos demandent de la nourriture et de l’eau sur les médias sociaux. Beaucoup des 110 maisons de chapitre de la Nation Navajo sont fermées ou ont des horaires réduits, spécialement dans la partie est de la Réserve, au Nouveau-Mexique.

« Le Chapitre de Tohatchi a un écriteau sur la porte disant aux membres de la communauté que la police Navajo sera appelée contre eux s’ils continuent à demander de l’assistance » dit un Navajo, ajoutant qu’à cause du népotisme, seule la minorité favorisée recevait des dons.

Après que le Président Navajo Jonathan Nez ait dit que les employés des chapitres emmenaient la nourriture et l’eau chez eux, Censored News a demandé combien d’employés des chapitres travaillaient et visitaient les familles. L’attaché de presse du Conseil dit attendre un rapport. Le Président Nez n’a répondu à aucune des questions de Censored News.

La Nation Navajo a reçu 714 millions de dollars selon la Loi Aide, Secours et Sécurité Economique Coronavirus (CARES – Coronavirus Aid, Relief, Economic Security). Actuellement, 650 millions restent inemployés et bloqués dans le processus d’attribution du gouvernement tribal.

Censored News a demandé à l’attaché de presse du Conseil Navajo comment justifier que 24 millions de fonds d’aide contre le virus aillent aux casinos.

« Comment justifier 24 millions aux casinos selon la Loi CARES ? Les casinos Navajos ont-ils fait des profits, produit des revenus reversés aux Navajos au cours des années précédant la pandémie ? » demanda Censored News.

Byron Shorty, directeur de communications du Président du Conseil Navajo répondit.

« Quand je recevrai une version certifiée du plan de dépenses, je vous le transmettrai » dit Shorty, se référant au fait que le budget doit encore être approuvé ou soumis au veto par le Président Navajo.

Le budget du Conseil pour les secours aux victimes du virus mentionne un ‘Plan de Dépenses pour l’Entreprise de Jeux Navajo : 24,6 millions de dollars.’

Le Conseil de la Nation Navajo a approuvé une note totale de secours coronavirus de 650 980 101$ en fonds Navajos de CARES, le 31 juillet 2020. Ça comprend plus de 75 millions pour le Service de Santé de la Nation Navajo, 130 millions pour des projets aquifères, 44 millions pour des câbles électriques, 68 millions de projets d’internet à haut débit et les 330 millions restant pour des dépenses soulageant les effets de la pandémie, qui comprennent les 24 millions pour les casinos.

©Brenda Norrell, Censored News

Pour envoyer des dons:

Kinłani (Flagstaff) Mutual Aid : “Une réponse communautaire à la menace du COVID-19.
https://kinlanimutualaid.org/

Indigenous Mutual Aid, fondé par Indigenous Action Media. Travaille avec les deux autres assos. Est plus ‘radicale’ et politisée.
https://www.indigenousmutualaid.org

Navajo & Hopi Families COVID-19 Relief
https://www.navajohopisolidarity.org/

Airyss’s Navajo Nation COVID-19 Relief Funds

13 juin 2020: 6554 cas, 308 décès

Par Brenda Norrell
Censored News
8 juin 2020
Photos ©Karney Hatch,
Navajo Hopi Families COVID-19 Relief Fund

20 états des Etats-Unis ont signalé une augmentation des cas de coronavirus. La Nation Navajo a signalé 102 nouveaux cas et trois décès dimanche 7 juin. Cela porte le nombre total de décès, dans la Nation Navajo, à 277, et le nombre de cas signalés à 6020.Dimanche, le Comté de San Juan a signalé le plus grand nombre de nouveaux cas de l’état du Nouveau-Mexique. Le Comté de McKinley a signalé le plus grand nombre de décès de l’état de la semaine.

Des individus et des organisations de base se débattent pour parer aux besoins de ceux qui sont en quarantaine à domicile, pendant que le gouvernement de la Nation Navajo est fermé.

Les Navajos atteints de pneumonie ou du coronavirus sont renvoyés chez eux des hôpitaux à une cadence inquiétante et sont enjoints de rester en quarantaine chez eux, avec peu de médicaments ou d’information. Ils sont trop faibles pour sortir chercher la nourriture fournie par des dons aux bénévoles et beaucoup d’entre eux n’ont ni moyen de transport, ni électricité ni eau courante.

Les bénévoles du Navajo Hopi Families COVID-19 Relief Fund apportent de la nourriture et du matériel aux domiciles des personnes âgées et vulnérables, après avoir collecté leurs propres fonds, acheté des aliments en gros et stérilisé tout ce qu’ils apportent.
« La quantité de nourriture offerte à notre communauté est incroyable. Nous ne pouvions le croire, tant de variétés de produits, toutes ces provisions » dit Emerson Curley, Président de la Commission du Chapitre de Steamboat. « J’aurais voulu que vous entendiez tous ces remerciements des membres de notre communauté. »
Curley dit que les personnes âgées Diné dépendent de leurs petits-enfants qui rentrent le weekend et achètent ce dont ils ont besoin, mais tant que la Nation Navajo est fermée le weekend, ce n’est pas possible. »
« Nous apprécions du fond de notre cœur, merci, merci, merci. »

Cette semaine marque trois mois de livraisons de colis essentiels, entre autres deux semaines d’aliments bons pour la santé, de masques, de désinfectant pour les mains et de produits de nettoyage fournis aux personnes âgées Navajo et Hopi, aux personnes à haut risque et à des familles sans ressources.

LES TERRITOIRES INDIENS ONT UN NOMBRE CROISSANT DE CAS DANS TOUT LE PAYS
Les cas de coronavirus continuent d’augmenter dans tout le pays Indien. Ça se produit après des rassemblements pour la Fête des Mères et le Jour du Mémorial, et que des états aient ‘déconfiné’ pour le commerce. Parmi les cas de contamination massive aux Etats-Unis, il y a les usines d’empaquetage de viande dans le Midwest [en France aussi].

Le rapport du Service de Santé Indien du 6 juin montre une augmentation de cas extrême dans la Nation Navajo, et dans les agences de Phoenix et Albuquerque. Le Service de Santé Indien, qui comprend l’Arizona, le Nevada et l’Utah a montré une forte augmentation cette semaine [la semaine jusqu’au 7 juin 2020]. La Réserve Apache de White Mountain, en Arizona, a signalé une épidémie importante.

Le coronavirus se répand dans le Sud-ouest après que les états aient déconfiné

Le Colorado signale que des épiceries, dont une grande épicerie à Denver, ont actuellement des contaminations. Deux employés de King Soopers à Denver, sont décédés. Trois décès d’employés ont été signalés au Walmart d’Aurora en avril et il a rouvert récemment. Les usines d’empaquetage de viande à Greeley ont également signalé un grand nombre de cas.

Environ un tiers des décès aux Etats-Unis se sont produits dans des maisons de retraite.

L’Arizona a connu une augmentation inquiétante des cas de coronavirus toute la semaine [celle qui se termine le 7 juin 2020]. En Arizona, ceux qui risquent le plus d’être contaminés ont entre 20 et 44 ans. Le plus grand nombre de cas sont à Phoenix, Comté de Maricopa. Le plus grand nombre de décès concerne des personnes de plus de 65 ans, surtout dans les maisons de retraite de Phoenix et Tucson.

Will Humble, de l’Association pour la Santé Publique de l’état d’Arizona, dit que le comportement des gens avait changé rapidement après que l’état ait déconfiné.
« C’est le phénomène en Arizona » dit-il « l’ordre de confinement a été levé, et le comportement des gens a changé brutalement et ils ont recommencé à se conduire comme avant la pandémie. »

Le plus grand nombre de décès de la semaine s’est produit dans le Comté de McKinley – qui inclut Gallup, et une partie de la Nation Navajo et le Pueblo Zuni.
Dimanche [7 juin 2020], le Comté de San Juan a signalé trois décès et le Comté de McKinley, un. Le plus grand nombre de nouveaux cas, dimanche, concerne le Comté de San Juan, avec 44 cas en 24 heures.

Les soignants du Nouveau-Mexique indiquent une montée en flèche du nombre de cas à Bernalillo, et dans les Comtés de San Juan et McKinley. En mai, 492 soignants ont été testés positifs au Nouveau-Mexique.
Le coronavirus se propage dans la Patrouille des Frontières des Etats-Unis

Pendant ce temps, la Patrouille des Frontières U.S. signale 436 cas de coronavirus. La Patrouille n’a pas informé les gens de qui avait été en contact avec les agents.
A la frontière Arizona/Mexique, 24 employés et agents de la Patrouille des Frontières ont le virus, ce qui représente une forte augmentation cette semaine.
Cependant, dimanche [7 juin 2020], les agents de la Patrouille des Frontières au point de contrôle sur la frontière-est de la Nation Tohono O’odham – entre la Réserve et Tucson – ne portaient pas de masques.
Les Pascua Yaqui et la Nation Tohono O’odham, qui dépendent du Service de Santé Indien de Tucson, ont maintenant 61 cas de coronavirus. Ces zones sont fréquemment patrouillées par la Patrouille des Frontières.
A New York, il y a 110 cas dans la Patrouille des Frontières U.S., et 96 cas en Californie, et d’autres dans le reste du pays.
Alors qu’ils se vantaient, sur les médias sociaux, de patrouiller dans les rues de Washington D.C. pour « réprimer » les manifestants, les agents de la Patrouille des Frontières U.S. étaient la cible de plus en plus de critiques pour n’avoir pas alerté sur les agents contaminés.

13 juin 2020: 6554 cas, 308 décès

Par Christine, du CSIA-Nitassinan
Publié le 1er juin 2020

La Nation Navajo est la région la plus touchée des Etats-Unis par le coronavirus. Beaucoup de choses essentielles – équipements médicaux, nourriture, eau courante, transports – manquent. Les Autochtones – Navajos et 12 autres Nations – constituent 5% de la population de l’Arizona, mais 20% des décès dus au coronavirus.
Le 21 mai 2020, Viviann Anguiano écrivait, sur le site « Center for American Progress » : « La Nation Navajo a maintenant le taux de contamination par habitant le plus élevé des Etats-Unis – ce qui est d’autant plus désastreux que son peuple a été longtemps exclu de ressources capitales, comme l’eau courante et un service de santé adéquat. En Arizona, les Autochtones représentent 20% des décès dus au COVID-19, bien qu’ils ne constituent que 5% de la population de l’état. En fait, la situation est si alarmante que Médecins Sans Frontières, un groupe qui travaille habituellement dans des zones de conflit où frappées par des catastrophes naturelles, a envoyé au moins deux équipes de médecins dans la Nation Navajo, pour aider à combattre la maladie » Et plus loin, elle ajoute « En bref, la pandémie a révélé l’héritage de l’histoire américaine de mauvais traitements – et de négligence actuellement – de la Nation Navajo et d’autres communautés tribales. »
Récemment, de nombreux analystes ont dénoncé le manque d’eau courante comme cause principale de la propagation du virus dans la réserve Navajo. Beaucoup de résidents de la réserve n’ont pas l’eau courante à proximité – d’après un article de Global Citizen, du 22 mai, « de 15 à 40% des familles n’ont pas accès à de l’eau courante saine. Les Navajos doivent souvent aller jusqu’à des éoliennes, des stations d’essence ou autres pour remplir d’eau de grands jerricans de plastique ». Il leur est donc impossible de se laver les mains fréquemment ou de désinfecter les objets qu’ils touchent.Les causes du manque d’eau sont largement attribuables aux politiques extractivistes menées dans la région depuis les années 1940. D’abord, ce furent les mines d’uranium. Depuis, 22 puits d’eau qui avait été potable, ont été fermés à cause du taux de radioactivité qui s’y trouve. Puis, ce furent les mines de charbon et les centrales au charbon, qui consommaient énormément d’eau pour fonctionner. Et toujours, l’eau des rivières et des nappes aquifères des territoires autochtones qui est détournée pour fournir de l’électricité aux grandes métropoles.
La Nation Navajo manque aussi cruellement d’équipements et de centres de santé. Le 26 mars 2020, Censored News publiait un article écrit pas Sara Jager, médecin de la réserve :
« Je suis médecin dans la réserve Navajo, à Tuba City, en Arizona. Nous sommes durement touchés par le COVID. Nous n’avons pas assez de blouses, de masques pour protéger tous les membres de la réception, des urgences ou des unités de patients. Voici ce dont nous avons besoin :
1. Des masques faits à domicile – ils seront donnés aux patients qui toussent afin de contenir la propagation du virus au domicile ainsi que pour entrer aux Urgences ou pour d’autres visites. Nous pouvons aussi les utiliser pour couvrir les masques N95 pour les protéger de la contamination.
2. Des blouses faites à domicile pour le personnel de l’hôpital. Nous pouvons les envoyer par les services de blanchisserie de l’hôpital. Cela aidera à protéger les soignants et employés du virus. Elles doivent avoir des manches longues et tomber jusqu’au genou. Être lavables, si possible en coton.
3. Des visières protégeant le visage – des gens en fabriquent aussi. Ça protège les yeux de la toux et des postillons. Elles seront portées par les soignants qui voient des patients.
Normalement, ce sont des équipements à usage unique, mais nous les réutilisons tous, en ce moment. »
Il y a trop peu de centres de santé dans la réserve, ils sont difficilement accessibles pour les familles isolées et manquent cruellement d’équipements.

Mais en plus, la santé de la population a été fragilisée depuis plus d’un siècle par la colonisation. Les Autochtones ont été privés de leurs moyens d’existence traditionnels. La réduction de leurs territoires les a privés de terres cultivables et de sources d’eau. Chez les Navajos, beaucoup de bétail, surtout constitué de moutons, a été abattu sous prétexte de ‘surpâturage’. Leurs sources d’alimentation traditionnelles ont été remplacées par quelques supermarchés (en nombre insuffisant dans la réserve Navajo), ce qui a introduit la mal bouffe, aggravée par la pauvreté qui force les gens à acheter des produits de mauvaise qualité. Le taux de diabète et d’obésité, très élevé chez les Autochtones, accroit les risques en cas de contamination.
L’extractivisme a également affaibli la population.
Dès 1940, de l’uranium a été trouvé dans la réserve Navajo, près de Monument Valley. Des mines ont été creusées sans aucun respect des normes de sécurité. De nombreux mineurs Navajo et des membres de leurs familles sont décédés de cancer. A l’heure actuelle, il y a encore plus de 1000 mines d’uranium abandonnées dans et autour de la réserve Navajo. Beaucoup n’ont pas été décontaminées. Elles causent toujours des cancers, mais aussi des maladies pulmonaires.
Puis, le charbon a été découvert.
La multinationale Peabody Coal – première firme charbonnière du monde – a causé, au début des années 1970, un pseudo-conflit Navajo-Hopi, afin de chasser les Navajos de Black Mesa, une zone qu’ils ont fait exploser pour exploiter le charbon à ciel ouvert (ceux qui ont vu le film de Klee Benally « Power Lines » s’en souviennent peut-être). Trois centrales au charbon parmi les plus polluantes du monde ont été créées sur le territoire de la Nation Navajo [la Réserve]. Bien entendu, la population qui vivait à proximité de ces centrales et en est très affectée, n’a pas l’électricité. Certaines de ces centrales doivent fermer (Peabody Coal a fait faillite deux fois, ce qui ne l’empêche pas d’exister, mais la délie de sa responsabilité pour les dégâts causés), cependant les gens ont déjà les voies respiratoires affectées et fragilisées.

Le virus est apparu dans la réserve fin mars 2020. Dans un article du 27 mars, publié sur Censored News, Brenda Norrell écrivait, citant le Navajo Times : « la propagation initiale, à Chilchinbito, près de Kayenta, en Arizona, dans la Nation Navajo, faisait suite à un rassemblement de l’Eglise du Nazaréen [un groupe évangéliste] ». « Un autre rassemblement d’une église, à Pine Hill, Nouveau-Mexique, près de Gallup, a continué à propager le virus parmi les Diné. La famille du pasteur a été hospitalisée. » (A Mulhouse, les premiers cas ont été décelés parmi des gens qui avaient assisté à un rassemblement évangéliste ! D’après un article de la BBC du 2 mars, une secte aurait également eu – et caché – des cas, en Corée du Sud. Le dirigeant de la secte est poursuivi).
Cependant, les autorités coloniales continuent de manquer à leurs obligations minimales vis-à-vis des Autochtones. Dans un article du 18 mai 2020, Brenda Norrell écrit, sur Censored News, que des tests rapides fournis par Trump aux dirigeants Navajo lors d’une table ronde du 5 mai, à Phoenix, se sont révélés totalement inefficaces, avec près de 50% d’erreurs, indiquant comme négatifs des gens qui ont développé la maladie quelques temps après. Ces tests sont fabriqués par la firme privée Abbott. Ces tests ont également été distribués à d’autres Nations Autochtones un peu partout aux Etats-Unis. Ils ont comparé le scandale à la distribution de couvertures infectées par la variole au XIXème siècle. Dans un article du 23 mai, Censored News révélait un autre scandale : La Nation Navajo avait reçu des masques médicaux inadéquats. Il s’agissait d’une arnaque. Un ancien employé de la Maison Blanche avait obtenu un contrat avec le Service de Santé Indien (IHS), et acheté des masques en Chine, des KN95, supposés être l’équivalent chinois des N95. Il avait cependant été annoncé par une agence officielle que ces masques ne protégeaient pas suffisamment. Brenda Norrell citait le site ProPublica : « Un ancien employé de la Maison Blanche a obtenu un contrat de 3 millions de dollars pour fournir des masques aux hôpitaux de la Nation Navajo au Nouveau-Mexique et en Arizona, 11 jours après avoir créé une compagnie pour vendre des équipements de protection personnelle face à la pandémie de coronavirus. »
Pendant ce temps, le nombre de cas et de décès continue à augmenter, et beaucoup de gens manquent d’eau et souffrent de la faim. Le gouvernement Navajo a organisé des distributions dès le début, mais c’est très insuffisant. Et les lourdeurs bureaucratiques inhérentes à tout gouvernement retardent l’utilisation des fonds fédéraux, qui, aux dernières nouvelles, étaient encore sur un compte bancaire.

Dès le début aussi, des bénévoles se sont organisés, ont fondé des associations de base et commencé à collecter des fonds par Internet, et des produits de base localement. Klee Benally, bien connu du CSIA, est actif dans les trois associations principales de la région de Flagstaff : Kinłani [Flagstaff] Mutual Aid, Indigenous Mutual Aid (liée à Indigenous Action) et Navajo & Hopi Families COVID-19 Relief. Táala Hooghan Infoshop sert d’entrepôt et de point de départ pour beaucoup des produits apportés directement ou achetés grâce aux dons locaux et internationaux. Il faut noter que l’Irlande arrive largement en tête des dons internationaux.
Les bénévoles font un travail admirable. Ils apportent de l’aide dans les coins reculés et isolés de la réserve, sur des pistes non goudronnées, difficilement praticables quand il pleut. Ils aident aussi les SDF – pour la plupart Autochtones – des villes proches de la réserve. Au début de l’épidémie, c’était encore l’hiver à Flagstaff, qui se trouve à 2000 mètres d’altitude. Il gelait et neigeait encore. Le foyer supposé abriter les SDF était devenu dangereux à cause de la promiscuité, dès que le virus s’est propagé dans la région. Et en même temps, et toujours depuis, ils s’efforcent de porter des secours là où il y a des besoins urgents dans les réserves. Récemment, selon un article publié le 27 mai sur Censored News, Kinłani Mutual Aid, accompagné par Klee Benally qui a pris les photos, a livré de l’aide sur Black Mesa, une zone de la réserve où les habitants sont particulièrement isolés.
Le gouvernement Navajo a fort justement instauré le confinement, et, pendant les weekends, le couvre-feu et la fermeture de la réserve. Cependant, les bénévoles ont regretté qu’aucune exception ne soit faite pour eux, lorsqu’ils devaient apporter de l’aide urgente dans la réserve au cours du weekend.

L’aide a pris différentes formes. Pour tenter de pallier au manque de masques, des couturières Autochtones ont formé une association pour en produire. Le 15 mai 2020, Cassandra Begay, de Navajo and Hopi Families COVID-19 Relief Fund, a publié sur Censored News un article sur ces couturières particulièrement dévouées et solidaires : « … les branches de Navajo and Hopi Families COVID-19 Relief Fund, entièrement bénévoles, ‘Western Navajo Seamstresses COVID-19 Dooda’ et ‘Eastern Navajo Seamstresses United COVID-19 Dooda’ cousent rapidement des masques et d’autres équipements pour les membres de la communauté, les bénévoles de première ligne, et les soignants.
« La semaine prochaine, le Fonds ajoutera des masques à ses colis de nourriture. […] »
« Le 23 mars, Theresa Hatathlie-Delmar, de Coalmine Mesa, dans la Nation Navajo, a été contactée par la fondatrice du Fonds, Ethel Branch, qui lui a demandé de l’aide pour mobiliser un groupe pour coudre des masques lavables afin d’aider les efforts de soutien. » […]
Fondé d’abord comme groupe de Couturières Navajo Unies COVID-19 Dooda, le groupe s’est tellement développé qu’il y a maintenant des Chapitres Ouest et Est. Le Chapitre Ouest, dirigé par Theresa Hatathlie-Delmar, compte plus de 500 membres des Nations Navajo et Hopi, du Sud de l’Arizona, du Nouveau-Mexique, du Sud de l’Utah, du Colorado, de New York et de Géorgie, ainsi que des frères et sœurs des Nations Blackfeet, Lakota, Dakota et Nakota. »
Merci à Brenda Norrell, qui assure les reportages, et qui a fait un appel sur Censored News, se chargeant de mettre en relation les gens manquant de produits de base et ceux qui pouvaient leur apporter ce dont ils avaient besoin.

Malgré l’extraordinaire dévouement des bénévoles et la générosité des donateurs, les besoins restent immenses et la pandémie continue à s’étendre. Ci-dessous, des informations sur les principales associations de bénévoles de la région :

Kinłani (Flagstaff) Mutual Aid : “Une réponse communautaire à la menace du COVID-19.
https://kinlanimutualaid.org/

Indigenous Mutual Aid, fondé par Indigenous Action Media. Travaille avec les deux autres assos. Est plus ‘radicale’ et politisée.
https://www.indigenousmutualaid.org

Navajo & Hopi Families COVID-19 Relief
https://www.navajohopisolidarity.org/

Par Brenda Norrell
Censored News
Publié le 29 mai 2020
Traduction Christine Prat
Voir article sur le développement de la pandémie, les graves problèmes, le dévouement des associations de bénévoles

Les Navajos atteints de COVID-19 et de pneumonie sont renvoyés chez eux par les hôpitaux, avec très peu de médicaments ou d’informations sur le virus, et personne ne vient contrôler comment ils vont.

En quarantaine chez eux, malades du coronavirus, des Navajos ont raconté leurs histoires à Censored News.

Après avoir été testés positifs pour le virus, et renvoyés chez eux par les hôpitaux, ils n’ont pas de suivi médical.

Il n’y a pas d’officiels de la Tribu pour leur porter de la nourriture et de l’eau.

Les familles Diné auxquelles nous avons parlé, en Arizona, au Nouveau-Mexique et en Utah, n’ont reçu de l’aide que de quelques groupes de base, constitués de bénévoles qui collectent eux-mêmes des fonds et des dons de fournitures, et parcourent les longues pistes non goudronnées jusqu’à leurs domiciles, avec de la nourriture, de l’eau, du matériel de désinfection et des masques.

« C’est la vérité » dit un Navajo de Crownpoint, au Nouveau-Mexique.

Après s’être vu refuser un test à de nombreuses reprises, il n’a été testé qu’après que les siens aient commencé à avoir des difficultés pour respirer.

Après avoir été testé positif et renvoyé chez lui avec le COVID-19 et une pneumonie, il s’est vu refuser de l’assistance à la Maison du Chapitre tribale.

Comme pour les autres Navajos avec lesquels nous avons parlé, il n’a pas eu de suivi médical à domicile.

A Pinon, Arizona, [dans la Réserve Navajo], une famille avec des personnes âgées et handicapées atteintes par le virus, n’a jamais reçu de nourriture ni d’eau des autorités de la tribu. La seule aide qu’ils ont eu venait de l’association Navajo Hopi COVID-19 Relief, qui a apporté de la nourriture et de l’eau jusqu’à leur domicile.

Et quand une famille atteinte par le virus à Monument Valley, en Utah, a eu besoin de nourriture et d’eau, c’est encore Navajo Hopi COVID-19 Relief qui leur a apporté.

Carl Begay, Navajo, a fait la longue route de Flagstaff, Arizona, pour leur apporter des masques et des produits de nettoyage.

Aujourd’hui, le nombre de cas de coronavirus a dépassé 5000 dans la Nation Navajo.

Au cours des dernières 24h – jusque tard dans la nuit de jeudi 28 mai – il y a eu 100 nouveaux cas et huit décès supplémentaires dans la Nation Navajo.

Après minuit, j’ai observé le radar dans le ciel, et vu des souvenirs sinistres.

Des hélicoptères pour des évacuations médicales sont en route de Farmington vers Albuquerque, tandis que d’autres décollent de Safford, et encore d’autres volent vers Gila River, Flagstaff et au-delà.

Au cours des nuits les plus récentes, il y avait au moins cinq hélicoptères ambulances en vol à tout moment, après minuit, au-dessus de l’Arizona et du nord-ouest du Nouveau-Mexique.

C’est le Pays Indien et la résidence de non-Indiens également.

Bien que le travail des bénévoles de la base soit magnifique, une poignée de bénévoles ne peut pas atteindre 300 000 Navajos dans la Nation Navajo, en Arizona, au Nouveau-Mexique et en Utah.

Le gouvernement de la Nation Navajo a reçu 600 millions de dollars en fonds fédéraux le 6 mai, pour le coronavirus. Les fonds n’ont pas encore été attribués par le gouvernement tribal et restent sur un compte en banque.

Pendant ce temps, des Navajos souffrent chez eux, malades, en quarantaine, manquant de nourriture et d’eau.

Certains meurent.

©Brenda Norrell, Censored News

Faire un don:

www.indigenousmutualaid.org

www.kinlanimutualaid.org

www.navajohopisolidarity.org

Carte du territoire Navajo. La Nation Navajo est la réserve actuelle, le territoire traditionnel est entre les 4 montagnes sacrées

Article Brenda Norrell
Censored News
Le 7 mai 2020
Une interview de Louise Benally sur First Voices Radio
Traduction Christine Prat

Mes anciens avaient l’habitude de dire ‘Ce qui est dans la Terre est ce qui maintient l’équilibre de la Terre. Si nous extrayons tout et le détruisons, l’équilibre sera perdu… La lune et la Terre vont perdre leur équilibre mutuel.’ – Louise Benally, Diné de Big Mountain.

Louise Benally, Diné de Big Mountain, a partagé les messages qui lui avaient été transmis par les anciens sur la façon dont Notre Mère la Terre a été perturbée, au cours d’une interview sur First Voices Radio, avec l’animateur Tiokasin Ghosthorse, Lakota de Cheyenne River.

« La Nature s’en occupe » dit Louise.

Citant les enseignements de ses ancêtres Diné, Louise décrit comment les minéraux dans la terre la maintiennent en équilibre. Quand ces minéraux – le charbon, l’uranium, le pétrole et le gaz – sont extraits, il y a des conséquences, dit-elle à propos du coronavirus et de ce qui arrive en ce moment à la Nation Navajo.

« S’il y a tant de perturbation, les choses vont changer pour le pire pour l’humanité. Nous sommes témoins de ce virus, parce que – j’en suis persuadée – il vient du poison qui a été extrait et produit et est constamment développé par les carburants fossiles, comme le pétrole, le charbon, l’uranium, le gaz, et toutes sortes de minéraux qui sont exposés à l’air quand ils sont extraits. »

« Tout ce qui est dans la Terre doit être laissé tranquille, parce que ce sont des vies d’avant celle qui se déplace sur la terre aujourd’hui. Ils ont été purifiés et sont devenus partie intégrante de la Terre.»
«Si vous les ramenez à la surface et les traitez au-delà des limites, ils deviendront toxiques.»
«L’eau donne la vie et est essentielle, tout comme l’air. »

Ce virus prend des vies et étouffe les gens. C’est ce que les gens sont en train de faire à la Terre. Ils abattent les forêts tropicales qui sont les poumons de la Terre.
«Nos anciens disaient que c’était les poumons de la terre qui purifient les choses. »

Depuis 50 ans, du charbon a été extrait, dit-elle, à propos de l’extraction de charbon par Peabody Coal sur Black Mesa, près de chez elle, qui alimentait la Centrale dite Navajo, dans la Nation Navajo.

Cette centrale au charbon fournissait de l’électricité à bon marché au sud de l’Arizona et à tout le Sud-ouest.

Louise et sa famille ont passé les 50 dernières années à résister à la déportation de Big Mountain. Des dizaines de milliers de Diné ont été déportés pour faire place aux mines de Peabody Coal sur Black Mesa.

Louise dit que maintenant, dans la Nation Navajo, l’air, l’eau et le sol sont extrêmement pollués. Les politiciens ne font rien contre ces poisons qu’ils ont sorti du sol. C’est laissé à l’air libre, à la surface.

Quand les animaux et les gens mangent ces poisons, ils les ingèrent dans leurs systèmes vitaux.
C’est comme l’air, quand il est pollué, ça s’accumule dans notre système et nous ne pouvons pas nous en débarrasser.

C’est l’enseignement des anciens. Chaque nation a sa façon de communiquer avec la Terre.

Les Êtres Célestes qui ont créé cette Terre et l’ont maintenue en équilibre, n’ont plus ses offrandes.

« On nous a dit que si nous ne revenions pas au respect que nous lui devons, et ne continuions pas nos offrandes, un jour, nous n’aurions plus d’eau, nous n’aurions plus de nourriture. Que tout le monde mourrait. C’était apparu comme une vision à l’une de nos ancêtres. »

En cette saison particulière, en 1997, ils ont fait une offrande. Depuis, elle dit qu’il ne s’était pas passé grand-chose en ce qui concerne les offrandes, les prières et les remerciements pour la vie.

Elle dit que les gens s’étaient tournés vers la possibilité de faire de l’argent avec l’extraction minière. L’extractivisme n’arrête jamais, surtout pour le pétrole et le gaz, ça recouvre toute la Planète. Quand le soleil se lève, toute cette toxicité reste dans l’air, ça réchauffe l’atmosphère, ça cause des changements dans la Nature.

Louise dit «Comment pouvons-nous continuer, inverser certaines de ces choses? Ou bien nous changeons, ou nous allons être avalés par la Nature.»

Le présentateur Lakota, Tiokasin Ghosthorse dit que la toxicité commence en soi-même, avec nos propres idées. Tiokasin dit que les gens font comme si ça allait pour le mieux, sans jamais purifier quoique ce soit, et ça commence à l’intérieur de soi.

Louise dit que ça commence à l’intérieur de chaque personne, l’inversement de la présomption, pour s’écarter des carburants fossiles.

Elle dit que des gens se baladaient avec des fusils, en exigeant que tous les lieux publics rouvrent.
«Ça dit bien à quel point ça déraille, au nom de la cupidité.»
«Ils veulent toujours plus.»

« Ce virus a fondamentalement tout bloqué, et ce ne pourra qu’être pire si nous ne faisons pas quelques pas en arrière. »

Ce qu’il y a de mieux c’est le Nouvel Accord Vert, dans lequel tout est alternatif. Actuellement, les gens ne savent pas quoi faire, face à tout ce qui arrive, mais c’est à la Nature de décider.

« Notre Mère la Terre contre-attaque. »

Louise dit qu’il fallait étudier de plus près les problèmes et les solutions : « Fermez toutes ces centrales qui brulent des carburants fossiles. »

Elle dit que les milliers de pétroliers qui attendent le long de côtes, alors qu’il n’y a pas de marché pour le pétrole, devaient être stoppés.

« Les gens avides ont tué la nature. Ils ont tué les Autochtones dans tout ce continent au nom de l’avidité. Je sens que c’est la nature qui contre-attaque. »

« S’ils ne peuvent pas le voir, j’ai le sentiment qu’ils sont une cause perdue. »

«Nous devons continuer» dit-elle à propos de ceux qui sont connectés à la Nature.
«C’est tout ce qui compte, et ça ne coûte pas d’argent.»

Tiokasin demanda si la Terre était plus intelligente que l’homme et si l’humanité avait oublié les enseignements.

Louise dit qu’aujourd’hui, un très petit nombre de gens croyaient en la voie de l’enseignement des ancêtres.

La majorité de notre communauté a été Christianisée et a totalement perdu le contact avec la nature. Quand on essaie de leur parler de la nature, ou du caractère sacré de la Terre, ils se détournent et vous disent que vous êtes pour une cause perdue.»
«Cette attitude n’aide pas.»

Des fonctionnaires de Washington, elle dit « Ils sont comme des Zombies. Aucune confiance. Ils rament, voulant toujours plus. Et tellement de gens meurent, tellement de gens sont malades. Il faut changer de direction, d’une manière ou d’une autre.»

Louise dit que le système est mauvais, qu’il est basé sur la consommation et le capitalisme, ce qui n’est pas la façon dont nos structures sont édifiées dans nos propres cultures.

« Des Autochtones sont en prison et certains sont tués, parmi ceux qui protègent. C’est un temps complètement chaotique. »

« Nous devons atteindre ceux qui n’ont pas de conscience et les amener petit à petit à se retourner et à prendre l’autre direction. Les gens doivent se détourner des carburants fossiles et de l’avidité. »

Ils nous appellent tout le temps les nécessiteux – mais ce sont eux, les nécessiteux.

« Ils doivent détruire quelque chose, le tuer et le manger pour se sentir bien, en accord avec eux-mêmes, de ce point de vue. Ce n’est pas bon. »

Tiokasin dit qu’il y a plus de 40 ans, le charbon était extrait de Black Mesa, épuisait l’eau, le sol et l’air, pour fournir de l’électricité à Los Angeles et au Sud-ouest.
«Nous ne pensons qu’aux gens qui souffrent» dit Tiokasin.

Tiokasin demanda si nous avions oublié les animaux, les oiseaux, l’eau et la terre qui avaient souffert de cette avidité. Il dit que les Autochtones avaient répété tout cela depuis 1492.

Louise dit «Nous ne sommes ni respectés ni estimés par le monde de la société coloniale.»
«Si nous ne sommes pas compris, notre Mère va lever les bras et commencer à se défendre elle-même.»

Notre Mère la Terre sait qu’il y a toujours eu des Peuples Autochtones vivant en harmonie avec la Nature. Ce n’est pas compris par le monde de la consommation.

«Ils veulent plus, toujours plus, tout le temps.»

« Nous avons été exposés à l’uranium dans les années 1940 et 1950, nous avons été exposés au charbon, et nous avons été exposés au gaz et au pétrole. »

Les gens sont partis et souffrent de ce virus à cause de tous ces développements du passé. L’eau n’est plus pure, l’air n’est plus pur. Beaucoup de végétation et d’espèces sont en voie d’extinction.

« Nous n’avons pas d’autre choix que de parler à la Terre, à notre Père le Soleil, et à l’Univers, c’est notre loi. C’est bien au-dessus de toutes ces lois qui nous sont imposées. »

Louise dit que le virus amène des changements et que les choses sont ramenées à l’équilibre.

La qualité de l’air était si mauvaise, en Chine, quand le virus est arrivé. « C’était noir et maintenant c’est clair. » Le trou dans la couche d’Ozone au-dessus de l’Arctique est refermé maintenant. Beaucoup de choses sont ramenées vers l’équilibre.

« Pour moi, c’est la preuve manifeste. »

« La prochaine chose qui doit disparaitre, c’est l’industrie automobile, parce qu’il y a trop de voitures dans ce pays, dans ce monde. »

« Peut-être que les gens ont besoin de rester chez eux, de cultiver leur nourriture et de vivre en paix, sans avoir à conduire ici et là, et que de plus en plus de pétrole et de gaz soient pompés. »

« Mes anciens disaient ‘Ce qui est dans la Terre est ce qui maintient l’équilibre de la Terre. »

« Si nous extrayons tout et le détruisons, l’équilibre sera perdu, et il y aura des conséquences. »

« Le pire est ce que ma mère disait, ‘La lune et la Terre vont perdre leur équilibre mutuel.’ »

Les minéraux contenus dans la Terre retiennent la lune en équilibre. Elle dit que si nous extrayons tout ça, l’équilibre sera perdu et c’est ce qui régit la Terre.

Cette règle peut être comparée aux femmes, qui sont les régulatrices, parce que la femme donne la vie.

« Si la femme n’est pas en équilibre, toute la famille perd l’équilibre. » C’est pourquoi les femmes sont très importantes.

Elle dit que le centre de l’éducation des colonisateurs est l’argent et que ça a des conséquences. Les jeunes doivent être éduqués.

« Nous devons continuer à communiquer, c’est ce qui compte. »

« Restez chez vous, lavez-vous les mains, ne vous mêlez pas aux foules, et tout ira bien. »

Tiokasin dit que le passé est toujours en nous et détient les réponses.

« Vous étiez préparés à cela » dit-il, incitant les auditeurs à ne pas succomber à l’obscurité.

« Nous devons utiliser cette intelligence. »

Louise Benally est Présidente d’Indigenous Cultural Ways, un projet de l’Association des Agriculteurs Autochtones. Elle est Directrice d’Indigenous Cultural Concepts, un projet de Media Island.