La Nation Navajo est la communauté la plus dévastée par l’épidémie des Etats-Unis. L’article ci-dessous est un extrait d’un texte beaucoup plus long, que vous trouverez sur ce site. Le texte a été écrit en mai 2020 par Klee Benally et publié partiellement à l’époque. Dans ce texte, Klee Benally retrace l’historique de la Réserve Navajo, de son exploitation et du bouleversement que ça a causé dans le mode de vie des Navajos, avec pour conséquence que leur santé s’est beaucoup dégradée, ce qui les a rendus plus réceptifs aux maladies, aux virus, et au coronavirus en particulier. Le texte va beaucoup plus loin que l’analyse de la situation actuelle. Il dénonce le colonialisme, l’exploitation sauvage des ressources minières, les changements forcés du mode de vie Navajo, l’incompatibilité absolue entre la société capitaliste et les – saines – traditions Navajo.

Christine Prat

Par Klee Benally (extraits)
Publié par Indigenous Action Media
22 avril 2021
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Diné Bikéyah (la Nation Navajo) a fait face au plus haut pourcentage de cas de COVID-19 de tous les états coloniaux de peuplement des Etats-Unis.

Est-ce que cette pandémie a touché notre peuple hors de toutes proportions seulement parce que nous manquons de lignes électriques et de plomberie ? Est-ce seulement parce qu’il n’y a pas d’énormes centres commerciaux dans tous les coins de notre réserve ? Serions-nous vraiment mieux immunisés contre cette maladie si chaque membre de notre tribu avait un emploi ?

Déshumaniser les récits a toujours fait partie du décor, ici dans le Sud-ouest aride. Si vous clignez des yeux sur votre route vers le Grand Canyon, c’est facile de manquer le contexte brutal de colonisation et l’expansion du capitalisme. Nous vivons ici et nous ne le voyons même pas nous-mêmes. Nous sommes trop occupés à planter le panneau ‘Gentils Indiens Derrière Vous’.

Alors que les politiciens de la Nation Navajo imposent des couvre-feu strictes le weekend, interdisent les rassemblements cérémoniaux, et restreignent l’aide mutuelle indépendante. Alors que les soi-disant ‘villes-frontière’ de la réserve, notoirement racistes comme ‘Gallup, Nouveau-Mexique, se débarrassent de nos parents SDF contaminés et instaurent des ‘Décrets anti-Émeute’ pour restreindre le flux de Diné qui dépendent des provisions entassées dans leurs centres commerciaux, le spectre du but historique du système de réserves nous hante comme un fantôme négligé, qui retient chacune de nos respirations, qui s’accroche à nos os.

Ce qui est omis dans le spectacle fiévreux du tourisme de désastre du COVID-19, c’est que ces statistiques sont dues aux attaques permanentes contre nos modes de vie culturels, notre autonomie, et, par extension, notre autosuffisance individuelle et collective.

Alors que les privations économiques et la rareté des ressources sont les réalités auxquelles nous sommes confrontés, notre histoire est beaucoup plus complexe et plus puissante que cela, c’est une histoire d’espace entre l’harmonie et la dévastation. C’est l’histoire de nos ancêtres et des générations à venir. C’est une histoire de ce moment de mutualisme et de résistance Autochtones.

La Colonie d’exploitation des ressources Navajo et le COVID-19

La violence coloniale et la violence contre la terre ont rendu notre peuple plus réceptif aux virus tels que le COVID-19.

Tandis que le virus se répand de manière invisible à travers notre région, un nuage de méthane de 6500 km², dont on ne parle pas non plus, flotte au-dessus des terres Diné, ici, dans la région des ‘Quatre Coins’. Des chercheurs de la NASA ont déclaré que « la source est vraisemblablement l’extraction et le traitement de gaz, de charbon et de méthane de houillères ». Le méthane est le second plus important gaz à effet de serre émis aux soi-disant ‘Etats-Unis’ et peut être jusqu’à 84 fois plus puissant que le dioxyde de carbone.

Deux énormes centrales au charbon, la San Juan Generating Station et la Centrale de Four Corners fonctionnent dans la région. Prises comme une seule entité, ces deux centrales sont le deuxième consommateur de charbon des ‘Etats-Unis’. La plupart de l’énergie produite est transmise directement, en passant le long des maisons de la réserve, aux colons en ‘Arizona, Nevada et Californie’.

On sait depuis longtemps qu’au fil du temps, respirer la pollution de sources telles que des centrales au charbon endommage les poumons et affaiblit la capacité à lutter contre les infections respiratoires. Les universités coloniales des USA et des médias ont admis que l’exposition à la pollution de l’air accroissait le taux de mortalité du COVID-19. En même temps, l’Agence pour la Protection de l’Environnement (EPA) a assoupli les règles environnementales pour les pollueurs, en réaction à la pandémie, ouvrant ainsi la porte à des projets d’extraction coloniaux imposés sur les terres Diné, afin qu’ils intensifient leurs activités.

Selon un récent rapport intitulé « Exposition à la pollution de l’air et mortalité du COVID-19 aux Etats-Unis », les malades atteints du COVID-19 dans les régions impactées par de hauts niveaux de pollution de l’air avant la pandémie, sont plus susceptibles de mourir du virus que les malades d’autres régions des ‘USA’.

Le New York Times a publié un article sur le rapport, disant qu’ « une personne exposée à de hauts niveaux de particules fines a 15% de risque de plus de mourir du coronavirus qu’une autre dans une région avec seulement une unité de pollution aux particules fines de moins. »

Le rapport dit aussi que « bien que l’épidémiologie du COVID-19 évolue, nous avons déterminé qu’il y a une large coïncidence entre les causes de décès de malades du COVID-19 et les maladies causées par une longue exposition aux particules fines. » Le rapport note également que « le 26 mars 2020, l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis a annoncé un assouplissement considérable des règles environnementales en réaction à la pandémie de coronavirus, permettant aux centrales électriques, aux usines et autres sites industriels de déterminer eux-mêmes s’ils sont capables de satisfaire aux exigences légales de signaler la pollution de l’air et de l’eau. »

Selon le site web de la Compagnie du Gaz et du Pétrole de la Nation Navajo (NNOGC), « en 1923, un gouvernement tribal Navajo a été établi en premier lieu pour que le Bureau des Affaires Indiennes approuve des contrats avec des compagnies pétrolières américaines, avides [sic] de commencer des opérations de forage pétrolier sur les terres Navajo. »

Sans doute, presque toutes les décisions économiques prises par le gouvernement tribal depuis (à quelques exceptions près) ont facilité l’exploitation de Notre Mère la Terre pour le profit.

Pour chaque attaque contre Notre Mère la Terre menée par des entités coloniales, les Diné se sont farouchement organisés pour protéger Nahasdzáán dóó Yádilhil Bits’áádéé Bee Nahaz’áanii ou la Loi Naturelle Diné.
[…]
Actuellement, il y a plus de 20 000 puits de gaz naturel, et des milliers d’autres en projet, dans et près de la Nation Navajo, dans le Bassin de la rivière San Juan, une structure géologique d’environ 20 000 km², dans la région des Quatre Coins [Four Corners]. L’Agence pour la Protection de l’Environnement des ‘Etats-Unis’ a trouvé que le Bassin de la San Juan était « le bassin de méthane de houillère le plus productif d’Amérique du Nord. » Rien qu’en 2007, les entreprises ont extrait près de 4000 milliards de m³ de gaz naturel de la région, en faisant la plus grande source aux Etats-Unis. Halliburton, qui fut ‘pionnier’ de la fracturation hydraulique en 1947, a entrepris la ‘refracturation’ de puits dans la région. La fracturation gaspille et pollue une incroyable quantité d’eau. Un seul puits de méthane de houillère peut utiliser jusqu’à 1,6 millions de litres d’eau, et un seul puits de gaz de schistes jusqu’à 45 millions de litres. Comme je l’ai déjà mentionné, c’est une région dans laquelle environ 30% des familles n’ont pas accès à l’eau courante. Le Bassin de la San Juan est aussi considéré comme « le plus prolifique producteur d’uranium des Etats-Unis. » L’uranium est un métal lourd radioactif, utilisé dans les réacteurs nucléaires et la production d’armes. On estime que 25% de tout l’uranium encore exploitable du pays se trouve dans Diné Bikéyah. Pendant la soi-disant ‘Guerre Froide’, les terres Diné ont été extrêmement exploitées par l’industrie nucléaire. De 1944 à 1986, environ 30 millions de tonnes de minerai d’uranium ont été extraits des mines. Les travailleurs Diné ont été peu informés des risques pour leur santé, beaucoup n’ayant même pas été équipés de protections. Quand la demande d’uranium a décru, les mines ont fermé, laissant plus de 1000 sites contaminés. À ce jour, aucun n’a été complètement nettoyé.
[…]

Les Déserts Alimentaires : Un Projet de Violence Coloniale

Notre santé a été détruite par des maladies liées à la malnutrition, imposées par les attaques coloniales contre notre système culturel d’alimentation. Diné Bikéyah n’était pas un ‘désert alimentaire’ avant la colonisation. Selon l’Association Américaine du Diabète, « Les diabétiques ont une plus grande chance d’avoir de graves complications avec le COVID-19. En général, les diabétiques ont plus de chances d’avoir des symptômes graves et des complications quand ils sont contaminés par un virus. » Un Diné sur trois est diabétique ou prédiabétique, dans certaines régions, les soignants signalent avoir diagnostiqué du diabète chez tous les malades.

En 2014, l’organisatrice Diné Dana Eldrige, a publié un rapport accablant sur la Souveraineté Alimentaire Diné, par l’intermédiaire de l’Institut pour les Politiques Diné. Dans le rapport, le concept de Nation Navajo comme ‘désert alimentaire’ était replacé dans le contexte d’un processus de colonialisme et de capitalisme.

Le rapport définissait un Désert Alimentaire comme « une zone, urbaine ou rurale, sans accès à une nourriture fraiche et saine à un prix abordable. Alors que les déserts alimentaires sont privés de nourriture saine abordable, les aliments transformés, mauvais pour la santé, y sont plus facilement accessibles… [Les Déserts Alimentaires] impliquent un fort taux de maladies dues à la malnutrition.
[…]
Nos terres ne sont pas devenues un ‘désert alimentaire’ par accident ou par manque d’infrastructures économiques, l’histoire du manque de nourriture dans nos communautés est directement corrélée à une histoire d’invasion coloniale violente.
[…]

Voir l’histoire de cette colonisation violente dans le texte intégral.

Des bénévoles de Kinłani Mutual Aid, Flagstaff, Arizona, coopèrent avec des Hopis. Photo Shannonlynn Chester

Depuis maintenant cinq mois, le coronavirus touche gravement les réserves Navajo et Hopi. Le gouvernement Navajo s’est vu attribuer quelques millions d’aide fédérale, mais n’a pas encore décidé comment l’utiliser. Le siège du gouvernement Navajo est fermé, et les sièges de chapitres – administrations locales dans la réserve – qui normalement assurent des services, sont soit fermés, soit ouverts à des horaires limités. Les personnes dans le besoin ne peuvent compter que sur les bénévoles. Trois associations travaillent ensemble : Kinłani Mutual Aid, Navajo Hopi Families COVID-19 Relief, et Indigenous Mutual Aid. Taala Hooghan Infoshop est le ‘quartier général’ des trois organisations et des bénévoles travaillent pour les trois. Ils ont toujours besoin de dons.

Christine Prat

DES BÉNÉVOLES DINÉ APPORTENT DE L’AIDE, TANDIS QUE LE CORONAVIRUS CULMINE DANS LE SUD-OUEST, APRÈS CINQ MOIS DE PANDÉMIE

Par Brenda Norrell
Censored News
27 juillet 2020
Traduction Christine Prat

Le coronavirus a continué de déferler à travers le sud-ouest et le sud des Etats-Unis ce weekend, avec une augmentation de cas mortels de jeunes enfants dans tout le pays et un appel à la venue d’équipes médicales dans cinq états, dont l’Arizona. Les hôpitaux d’Arizona commencent à être saturés et envoient des patients au Nouveau-Mexique.

La pandémie entre dans son cinquième mois dans la Nation Navajo, et il y a eu cinq décès de plus dimanche [26 juillet 2020].

Philmer Bluehouse, Diné, a dit, au cours d’une interview par Tiokasin Ghosthorse, Lakota, sur la radio First Voices, que le changement de paradigme dont on a besoin pour la paix et la guérison en ce temps de pandémie, se trouvait dans les narrations, les chants et les prières Diné.

« Nous devons utiliser notre savoir sacré pour l’affronter », dit Bluehouse à propos du virus, qu’il a décrit comme un monstre. « Ça a ses limites », dit-il, en décrivant comment les Diné avaient reçu des instructions sur comment faire face au danger. [Selon la tradition Navajo, une première humanité avait été décimée par des monstres engendrés par ses bêtises. Puis des jumeaux, dont l’un s’appelait ‘Tueur de Monstres’ et l’autre ‘Enfant de l’Eau’, étaient nés et avaient passé leur vie à éradiquer les monstres. Résumé très sommaire. Ch. Prat]

« Il s’agit du soi, et comment surmonter. » Il dit que les réponses étaient dedans, et que les cérémonies ouvraient les portes du sacré.

« C’est important pour qui nous sommes en tant que peuple. »

Dans le Pays Indien, le virus continue de se propager rapidement dans les Services de Santé Indiens (IHS) de Phoenix et d’Oklahoma City. Le Service de Santé Indien de Phoenix comprend l’Arizona, le Nevada et l’Utah. Bien que l’IHS Navajo soit le plus grand, l’Oklahoma et l’Alaska ont effectué plus de tests de COVID-19.

L’IHS Navajo recense 10312 cas depuis le début de la pandémie. Ça concerne la Nation Navajo, les Paiutes du sud, la Nation Hopi et les Pueblos Zuni.

Pendant ce temps, dans la Nation Navajo, il y a un besoin constant de nourriture, d’eau et de produits de nettoyage, étant donné que le virus continue de se propager et que le confinement des weekends continue, touchant particulièrement les malades, les anciens, les familles avec de jeunes enfants et ceux qui n’ont ni moyen de transport ni eau courante.

Alors que plus de 600 millions de dollars de fonds de soutien attribués selon la loi fédérale CARES restent bloqués dans les méandres du gouvernement tribal Navajo, des Diné bénévoles continuent d’apporter de l’aide aux foyers les plus nécessiteux.

Dans la Nation Navajo, les malades atteints du virus et restant chez eux, ont dit à Censored News que personne du gouvernement tribal n’avait apporté de nourriture ni d’eau chez eux. Le gouvernement tribal de la Nation Navajo est fermé et beaucoup de maisons de chapitre [divisions administratives de la réserve Navajo], qui doivent normalement assurer les services, sont fermées ou ont des heures d’ouverture limitées. Les sièges de chapitre les plus importants qui se trouvent au Nouveau-Mexique sont soit fermés ou ont des horaires d’ouverture limités, ce qui fait que les gens s’adressent aux réseaux sociaux pour demander de l’aide.

Les bénévoles et les organisations Diné continuent à collecter leurs propres fonds et à fournir de la nourriture et de l’eau aux foyers et aux communautés. Plus d’un tiers des Navajos n’ont pas l’eau courante. Entre 200 000 et 300 000 Navajos vivent dans 110 chapitres, dans la Nation Navajo, en Arizona, au Nouveau-Mexique et dans l’Utah.

Dimanche [26 juillet] la Nation Navajo a recensé 54 nouveaux cas de COVID-19 et 69 cas samedi. Le nombre total de décès était de 439 dimanche. Depuis que la pandémie a commencé dans la Nation Navajo en mars, il y a eu 8891 cas et 6547 guérisons.

Dans tout le pays, plus de 150 experts et professionnels de santé insistent pour que les dirigeants confinent à nouveau les Etats-Unis, étant donné que de nombreux états voient le nombre de cas augmenter. Dans une lettre ouverte publiée sur le site de Public Interest Research Group, des experts et professionnels de santé demandent aux dirigeants des Etats-Unis d’envisager de fermer puis de redémarrer l’économie une fois de plus.

Photos ci-dessus et ci-dessous, Mercury Bitsuie, bénévole qui collecte des fonds lui-même et livre de l’aide.

Par Brenda Norrell
Censored News
25 juin 2020
Traduction Christine Prat

Quelques passages sont coupés, s’agissant d’informations intéressant seulement les Navajos. Ch. Prat

Les Navajos horrifiés d’apprendre que le Vice-Président a assisté au rassemblement de soutien à Trump dans une ‘méga-église’ alors que la pandémie monte en flèche en Arizona

PHOENIX, Arizona – De nombreux Navajos ont été horrifiés d’apprendre que le Vice-Président Navajo Myron Lizer avait assisté au rassemblement pour Trump dans la méga-église, Dream City Church, à Phoenix, mardi, alors que les contaminations par le coronavirus augmentent à un rythme inquiétant à Phoenix, que les hôpitaux fonctionnent en mode d’urgence en Arizona, et que les familles Diné luttaient pour rester en vie et se remettre de la perte des êtres chers durant cette pandémie.

Ça rappelle durement l’histoire du gouvernement élu de la Nation Navajo – qui a signé les concessions pour les mines de charbon, les centrales électriques et le forage de pétrole et de gaz avec les grandes compagnies – et n’a pas réussi à utiliser les revenus pour fournir de l’eau et de l’électricité aux gens.

Depuis 50 ans, les Diné de Big Mountain et de Black Mesa souffrent de l’incurie du gouvernement tribal élu. L’eau et le charbon ont servi à produire de l’électricité pour le sud de l’Arizona et d’autres régions du Sud-ouest, pendant que les gens souffraient. Partout dans la Nation Navajo, des Diné manquent d’eau courante, surtout en ce moment de pandémie du coronavirus.

Citations de quelques réactions :

[…]
« C’est un manque de respect pour votre propre peuple. Après tout ce que nous avons perdu, vous pensez que le fait que Myron soutienne Trump est OK ? On parle d’une trahison de votre propre peuple. Nous demandons une déclaration publique garantissant que Myron Lizer sera mis en quarantaine pour deux semaines après avoir été à ce rassemblement, alors que les contaminations au COVID-19 battent des records et que ça s’est passé dans un espace clos. »

Une autre personne dit « Le Vice-Président de la Nation Navajo Lizer nous montre ce qu’il est réellement, même après la négligence volontaire des Navajos par le gouvernement Trump pendant la pandémie, et même après des semaines de traitement scandaleux des Autochtones et des gens de couleur par Trump. Il a tout bousillé. C’est triste. »

Les Navajos disent à Lizer : Arrêtez de christianiser les Diné

Exprimant leur déception de ce que Lizer ait soutenu Trump et participé à un rassemblement de masse pendant la pandémie, les Diné ont rappelé que c’était un pasteur de l’Eglise du Nazaréen qui avait introduit le coronavirus dans la Nation Navajo, au cours d’un rassemblement dans une église, le 7 mars 2020. Depuis, 347 Navajos sont décédés du virus.

Des Diné disent que le gouvernement tribal actuel profite à mauvais escient de son statut d’élu et essaie de ‘christianiser’ les Diné.

Un Diné dit d’une récente émission de radio dans laquelle Lizer faisait de la propagande pour Trump : « Des mensonges et de plus en plus de racisme. Dégage, Lizer, c’est ‘sale’, arrête la colonisation, arrête d’essayer de nous christianiser, tu ne représente pas notre culture Diné. Nous sommes autochtones. Alors arrête ; tu n’as pas la moindre idée de ce que nous sommes. »

Mercredi 24 juin, la Nation Navajo annonçait 69 nouveaux cas, au total 7 157 cas et 348 décès et 3859 guérisons.

[…]
Le coronavirus continue de se répandre dans la Nation Navajo, et le Bureau du Président et du Vice-Président continue d’instaurer des ordres de confinement et des couvre-feux.

Censored News a posé des questions à l’attaché de presse de la Nation Navajo, mais n’avait toujours pas eu de réponse le jeudi 25 juin.

[…]
D’après le Navajo Times, Lizer se serait excusé d’avoir assisté à ce rassemblement, mais ces excuses ne sont pas convaincantes. Brenda Norrell rappelle que le Navajo Times continue d’employer un reporter non-Autochtone pour ces articles importants, contrairement à la Loi sur la Préférence d’Emploi Navajo.
[…]

Des tests rapides défectueux, des masques défectueux

Au cours de la Table Ronde du 5 mai à Phoenix, à laquelle le Vice-Président Lizer assistait aussi, Trump a fait la promotion du test Abbott, dont la Food and Drug Administration dit qu’il donne 50% de résultats erronés. Trump a donné des tests Abbott à Lizer.

A l’époque, le valet personnel de Trump, un membre de la Marine des Etats-Unis, avait le virus. Trump ne portait pas de masque.

Entretemps, on a appris qu’un ancien conseiller de Trump à la Maison Blanche avait vendu des masques défectueux au Service de Santé Indien pour la Nation Navajo. C’est l’objet d’une enquête au Congrès.

Tandis que le Vice-Président Navajo courtise Trump, les Lakota de Cheyenne River portent plainte

Pendant que le Vice-Président Navajo courtisait Trump, mardi [23 juin 2020], les Lakota de Cheyenne River, dans le Dakota du Sud, portaient plainte contre Trump.

La Tribu Sioux de Cheyenne River a porté plainte contre les attaques contre les points de contrôles sur son territoire. La plainte cite nommément Donald Trump et les officiels de la Maison Blanche pour « avoir menacé d’actions illégales pour supprimer les points de contrôles sanitaires de la Tribu. »

La plainte soutient que la partie adverse a abusé « du pouvoir du gouvernement fédéral pour forcer la Tribu à démanteler » ses points de contrôle, et, quand ça a échoué, a menacé d’empêcher la Tribu d’appliquer sa loi.

Les personnes âgées qui meurent dans les maisons de retraite sont ignorées

Les actions irresponsables des dirigeants Navajo ne font pas honneur à ceux qui décèdent.

Presque chaque jour, des personnes âgées meurent du coronavirus dans les comtés à la frontière de la Nation Navajo, au Nouveau-Mexique. Il s’agit du Comté de San Juan (région de Shiprock et Farmington) et du Comté de McKinley (région de Gallup, une partie de l’est de la Nation Navajo, et la Réserve Zuni Pueblo) dans le nord-ouest du Nouveau-Mexique. Il y a très peu de nouvelles dans les médias sur ce problème.

Censored News a demandé à l’état du Nouveau-Mexique de fournir le nombre total des décès dans toutes les maisons de retraite, mais n’a pas reçu de réponse. Le Life Care Center à Farmington et Red Rocks à Gallup sont parmi les maisons de retraite qui annoncent sans discontinuer des décès du coronavirus.

L’Arizona placé sur les listes de quarantaine de plusieurs états

Comme le nombre de cas de coronavirus en Arizona atteint un nouveau point de crise, les états de New York, du New Jersey et du Connecticut ont mis les voyageurs d’Arizona sur leur liste de quarantaine de 2 semaines, à partir du jeudi 15 juin. Le Kansas avait déjà mis les voyageurs d’Arizona sur la liste de quarantaine.

La Patrouille des Frontières garde le silence sur la propagation du virus parmi les agents de la frontière de l’Arizona

En Arizona, la Patrouille des Frontières a annoncé que 70 agents et employés à la frontière Arizona/Mexique avaient le coronavirus. Ça représente une forte augmentation au cours des deux dernières semaines.

Cependant, les statistiques de la Patrouille des Frontières pour l’Arizona demeurent secrètes. La Patrouille des Frontières n’a renseigné personne sur les lieux où ces agents avaient été, ni sur qui ils avaient pu contaminer.

Les agents de la Patrouille des Frontières continuent de souffler dans la figure des Tohono O’odham qu’ils harcèlent selon un profilage racial, sur le territoire de la Nation Tohono O’odham. Les agents ne portent pas de masques.

Dans tout le pays, 710 agents et employés de la Patrouille des Frontières ont la maladie et cinq sont décédés. Les médias n’ont pas averti le public de ce danger.
[…]

Les noms des personnes dont les commentaires sont cités ne sont pas indiqués, de peur que les officiels Navajos n’exercent des représailles sur ceux qui parlent.

 

Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
le 14 juin 2020
Traduction Christine Prat

Des faits concernant l’actuelle dissémination du coronavirus aux Etats-Unis, sont dissimulés. La dame qui était chargée de construire la base de données pour la Floride, dit qu’elle a été licenciée après avoir reçu un ordre de supprimer les chiffres indiquant le nombre de personnes atteintes par le virus dans cet état.

Où, ailleurs, des chiffres sont-ils supprimés ou gardés secrets ?

Si vous voulez savoir dans quels supermarchés ou dans quels Walmarts de votre état il y a des employés atteints du coronavirus, il est fort probable que vous ne trouverez pas.

L’état du Colorado a publié une liste des magasins d’alimentation où des employés ont le virus. Deux employés de King Soopers à Denver, et deux employés du Walmart d’Aurora sont décédés du virus. La liste montre que des magasins d’alimentation dans tout l’état du Colorado ont des employés positifs au test du coronavirus.

Pourquoi les autres états ne font-ils pas savoir aux gens quels magasins d’alimentation ont des employés atteints par le virus ?

La Patrouille des Frontières U.S. cache la propagation du virus parmi ses agents à des victimes qui ne se doutent de rien

La Patrouille des Frontières U.S. ne dit rien à personne sur la propagation du virus en train de se produire parmi ses agents. Il faut aller sur leur site voir les statistiques qui montrent un accroissement vertigineux du nombre d’agents et d’employés ayant le virus. Il y a maintenant 41 Agents et employés de la Patrouille infectés à la frontière de l’Arizona.

Dans tout le pays, 482 agents et employés de la Patrouille des Frontières ont le coronavirus et cinq sont décédés.

La Patrouille des Frontières n’alerte pas les Tohono O’odham, ni personne d’autre, à la frontière de l’Arizona, à propos des agents ayant le virus. Les agents ne portent pas de masques, ils soufflent au visage des gens quand ils les harcèlent aux points de contrôle et dans les zones isolées de la Nation Tohono O’odham, au cours de blocages de la circulation fondés sur le profilage racial.

Maisons de retraite et prisons

Ce qui reste aussi caché : Chaque jour de la semaine passée, des résidents âgés des maisons de retraite des comtés de San Juan et McKinley, à Farmington et à Gallup, au Nouveau-Mexique, sont décédés du coronavirus. Ces villes sont à la frontière de la Nation Navajo. Combien sont décédés? Où peut-on voir le total ? Beaucoup de personnes âgées sont décédées à la maison de retraite médicalisée de Farmington. Où peut-on voir le nombre total ?

L’état d’Arizona admet maintenant que le virus se propage dans les prisons de Phoenix. En Arizona, beaucoup de personnes âgées sont décédées dans des maisons de retraite de Tucson et Phoenix, où sont les chiffres pour chaque maison de retraite ?

Le virus se propage dans les prisons d’Arizona et du Nouveau-Mexique, mais les nombres sont enterrés on ne sait où.

Et qu’en est-il des prisons pleines d’enfants de migrants ?

Où sont les statistiques pour l’Arizona et le Nouveau-Mexique ? Combien d’enfants de migrants emprisonnés illégalement, en violation de la loi internationale ont le virus ? Combien en sont morts ?

Cherchez les nombres et vous découvrirez ce que j’ai découvert : c’est très difficile de les trouver, à supposer qu’ils existent dans des organismes publics.

La tragédie continue, dans la Nation Navajo

Un de nos lecteurs de Lukachukai dit que le cimetière était plein et qu’ils étaient en train d’en aménager un autre. Il dit que la semaine dernière il y avait eu un enterrement chaque jour.

Lukachukai est l’un des 110 Chapitres de la Nation Navajo, en Arizona, au Nouveau-Mexique et ne Utah. Entre 200 000 et 300 000 Navajos vivent dans la Nation Navajo.

La Nation Navajo a déclaré samedi [13 juin 2020] qu’il y avait 89 nouveaux cas, et cinq décès supplémentaires du COVID-19. Le nombre total de décès avait atteint 308 samedi. Il y a eu 3131 guérisons. 43 970 personnes ont été testée pour le COVID-19, ce qui représente 21,4% de la population de la Nation Navajo.

Le nombre total de cas de COVID-19 pour la Nation Navajo, a atteint 6554.

La ‘Table Ronde’ désastreuse de Trump

Les politiciens d’Arizona essaient de dissimuler le fait qu’il y a actuellement une flambée de cas en Arizona, un des états les plus dangereux du pays pour la propagation du virus, avec le Texas.

Le 5 mai 2020, le Président Trump est venu en Arizona pour pousser à la réouverture de l’état, avec de nouveaux emplois à la clé. Trump a rencontré des dirigeants Autochtones pour une Table Ronde à Phoenix, et a fait la promotion du test rapide Abbott, dont il a donné une certaine quantité à la Nation Navajo. La FDA [Agence des Aliments, des Médicaments et des Drogues] a dit que les tests Abbott étaient défectueux, avec près de 50% de résultats erronés.

Il a été révélé plus tard que le valet personnel de Trump était atteint du coronavirus au moment où la Table Ronde de Phoenix avait lieu. Dans les semaines qui ont suivi, il a été révélé qu’un ancien collaborateur de Trump à la Maison Blanche avait monté une arnaque de vente de masques, et vendu des masques inefficaces, fabriqués en Chine, au Service de Santé Indien pour la Nation Navajo. Ces masques font actuellement l’objet d’une enquête du Congrès.

En Arizona, le coronavirus se propage parmi les jeunes adultes

En Arizona, la tranche d’âge présentant le plus de cas de coronavirus est entre 20 et 44 ans, la majorité dans la région de Phoenix, comté de Maricopa. Le plus grand nombre de décès touche les gens de plus de 65 ans. Jusqu’à cette semaine, la majorité des cas étaient parmi les Blancs. Maintenant, les Hispaniques présentent le plus grand nombre de cas, selon les données de l’état d’Arizona.

Situation le 12 juin 2020

Le nombre de décès du virus publié samedi au Nouveau-Mexique, montre un nouveau schéma inquiétant, en ce qui concerne les décès de quarantenaires et de cinquantenaires dans les comtés de San Juan et de McKinley.

Le comté de McKinley – qui comprend la ville de Gallup, une partie de l’est de la Nation Navajo et le Pueblo Zuni – compte le plus grand nombre de nouveaux cas de l’état.

Référence : Floride, la chercheuse licenciée après avoir refusé de manipuler les donnés sur le COVID-19, dans USA Today :

https://eu.usatoday.com/story/news/nation/2020/05/19/florida-covid-19-coronavirus-data-researcher-out-state-reopens/5218897002/

Par Cassandra Begay
navahopicovid.smedia@gmail.com
www.navajohopisolidarity.org
Publié sur Censored News
Par Brenda Norrell
9 juin 2020
Photos dans l’article ©Theresa Hatathlie-Delmar
Traduction Christine Prat

TSIIZIZII, DINÉTAH (LEUPP, NAVAJO NATION) – Le Fond de soutien Navajo Hopi Families COVID-19 atteint son troisième mois d’opérations, tandis que la Nation Navajo reste une zone extrêmement affectée par le COVID-19. La Nation Navajo compte actuellement [8 juin 2020] 5808 cas confirmés et 269 décès en tout juste trois mois, alors que les couvre-feux et les restrictions d’activités commerciales sont levés partout aux U.S.A.

« Notre équipe dirigeante entièrement bénévole reste tout aussi déterminée et dévouée, pour protéger le bien-être et la santé des membres des communautés Navajo et Hopi vulnérables durant la pandémie de COVID-19 », dit la fondatrice Ethel Branch.

« Le fait que nous ayons grandi, d’une petite campagne de collecte de fonds avec une poignée de bénévoles qui faisaient les courses, désinfectaient et livraient les colis, à une organisation massive couvrant toute la région, ayant attiré l’attention internationale en seulement douze semaines, est absolument remarquable et nous pousse à l’humilité. Nous sommes enchantées et reconnaissantes de la quantité de contributions reçue et de gens qui se sont présentés comme bénévoles. Bien que beaucoup désirent retourner à leur vie normale, nous devons continuer à être vigilants, car la crise n’est pas terminée, et c’est à nous tous de trouver des façons de travailler ensemble pour bloquer la dissémination » dit Ethel Branch.

A partir du 15 mars 2020, un groupe de onze femmes Navajo et Hopi ont été capables de mobiliser ce qui est devenu le plus grand réseau d’aide mutuelle Autochtone entièrement bénévole des Etats-Unis, et de récolter 4,7 millions de dollars. A ce jour, le Fond de Soutien a aidé plus de 7500 foyers (avec en moyenne 4 personnes par foyer) dans 81 des 110 Chapitres Navajo et 6 des 12 villages Hopi.

Le Fond de Soutien est une initiative de Yee Ha’oolniidoo, une association à but non lucratif fondée selon la loi de l’Utah le 1er avril 2020. Yee Ha’oolniidoo est soutenu fiscalement par le Fond pour l’Education du Projet Rural de l’Utah, un organisme à but non-lucratif exempté d’impôts selon la loi 501(c)(3). Le Conseil d’Administration de Yee Ha’oolniidoo est entièrement constitué de femmes Navajo, et l’équipe dirigeante du Fond de Soutien de femmes Navajo et Hopi.

« L’objectif principal du Fond de Soutien est d’aplanir la courbe [de contaminations] dans la Nation Navajo et la Réserve Hopi », dit Ethel Branch. « Nous le faisons principalement en fournissant de la nourriture et de l’eau aux membres de la communauté à haut risque, vulnérables et positifs pour le COVID-19, et pour des groupes ayant beaucoup de contacts, comme les personnels de santé, les bénévoles en première ligne, et les équipes médicales. Nous essayons aussi d’éveiller la conscience du public sur comment prévenir la dissémination du COVID-19. »

Les dons au Fond par GoFundMe sont utilisés pour acheter en gros des produits alimentaires sains et nourrissants, comme de la viande, des fruits, des légumes, des graisses saines, et des glucides, qui sont déchargés, désinfectés, rassemblés et empaquetés dans des emballages de Kinship Care par un travail énorme de bénévoles, pour les personnes âgées Navajo et Hopi, les gens au système immunitaire défaillant et les familles en difficulté. De plus, les paquets Kinship Care contiennent aussi des masques, du désinfectant pour les mains, des savons et des détergents. Chaque paquet coûte en moyenne 100 dollars, ce qui n’inclut pas le transport, les locations et d’autres équipements sanitaires indispensables.

« Nous mettons beaucoup de soin et de réflexion pour choisir les aliments sains auxquels beaucoup de membres de nos communautés n’auraient pas accès autrement » dit Vanessa Tulley, une bénévole membre de l’équipe dirigeante du Fond de Soutien. « Nos communautés ont un taux de chômage de 50% et n’ont que 13 magasins de produits alimentaires pour une région de la taille de la Virginie Occidentale, et environ 33% des membres de nos communautés vivent sans eau courante ni électricité. Cette crise d’infrastructure préexistante a aggravé la crise sanitaire du COVID-19. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour nous assurer que les familles Diné et Hopi vulnérables ont tous les produits nécessaires pour rester chez elles pendant la pandémie. »

Le Fond de Soutien comprend aussi une initiative appelée « Couturières Navajo Unies COVID-19 Dooda », qui rassemble plus de 300 couturières des Réserves Navajo et Hopi, ainsi que de communautés hors réserve dans les états des ‘quatre coins’ [Arizona, Utah, Colorado, Nouveau-Mexique], à New-York et en Géorgie. Cette initiative avait permis de distribuer 37 515 masques, des blouses d’hôpital, des couvre-chaussures, des casquettes et des visières de protection, au 3 juin 2020.

En plus des centaines de bénévoles des communautés, le Fond de Soutien coordonne les fournitures et la distribution avec une série de partenaires, comme des groupes d’aide locaux et des individus, des Délégués du Conseil de la Nation Navajo, des Officiels des Sièges de Chapitres de la Nation Navajo, et les dirigeants de la communauté Hopi.

La Déléguée du Conseil de la Nation Navajo Charlaine Tso dit « Je suis très reconnaissante de la collaboration avec le Fond Navajo Hopi COVID-19. J’implore mes collègues, et tous les dirigeants à tendre la main et accorder ses services à cette organisation pour aider chaque famille de la Nation Navajo. Nous sommes appelés à ces postes par la volonté du Créateur. Alors, indubitablement, je sais que nous avons tous le pouvoir et la force de porter notre peuple à travers cette pandémie. Nous avons acquis une énorme compréhension des besoins et de la fonctionnalité, alors je ferais de mon mieux pour assurer que la Branche Législative continue de soutenir et de fournir de l’assistance quand c’est nécessaire, à cette organisation d’aide. Ahe’hee ! » Charlaine Tso représente les Chapitres d’Aneth, Mexican Water, Red Mesa, Teec Nos Pos et Tólikan.

« Ahe’hee. Vous êtes les premières à avoir réagi et devriez être considérées comme essentielles pour mener à bien votre incroyable et décisif travail » dit le Délégué du Conseil Navajo Carl Slater. Slater représente les Chapitres de Lukachukai, Rock Point, Round Rock, Tsaile/Wheatfields et Tsé Ch’izhi.

Le Fond de soutien met régulièrement des mises à jour sur nos comptes sur les médias sociaux et notre page GoFundMe:

Instagram: www.instagram.com/navajohopicovid19relief
Facebook: www.facebook.com/groups/214813476301051
GoFundMe: https://www.gofundme.com/f/NHFC19Relief

Des dons peuvent être envoyés à Navajo & Hopi families COVID-19 Relief : https://gf.me/u/x3jc2q

13 juin 2020: 6554 cas, 308 décès

Par Brenda Norrell
Censored News
8 juin 2020
Photos ©Karney Hatch,
Navajo Hopi Families COVID-19 Relief Fund

20 états des Etats-Unis ont signalé une augmentation des cas de coronavirus. La Nation Navajo a signalé 102 nouveaux cas et trois décès dimanche 7 juin. Cela porte le nombre total de décès, dans la Nation Navajo, à 277, et le nombre de cas signalés à 6020.Dimanche, le Comté de San Juan a signalé le plus grand nombre de nouveaux cas de l’état du Nouveau-Mexique. Le Comté de McKinley a signalé le plus grand nombre de décès de l’état de la semaine.

Des individus et des organisations de base se débattent pour parer aux besoins de ceux qui sont en quarantaine à domicile, pendant que le gouvernement de la Nation Navajo est fermé.

Les Navajos atteints de pneumonie ou du coronavirus sont renvoyés chez eux des hôpitaux à une cadence inquiétante et sont enjoints de rester en quarantaine chez eux, avec peu de médicaments ou d’information. Ils sont trop faibles pour sortir chercher la nourriture fournie par des dons aux bénévoles et beaucoup d’entre eux n’ont ni moyen de transport, ni électricité ni eau courante.

Les bénévoles du Navajo Hopi Families COVID-19 Relief Fund apportent de la nourriture et du matériel aux domiciles des personnes âgées et vulnérables, après avoir collecté leurs propres fonds, acheté des aliments en gros et stérilisé tout ce qu’ils apportent.
« La quantité de nourriture offerte à notre communauté est incroyable. Nous ne pouvions le croire, tant de variétés de produits, toutes ces provisions » dit Emerson Curley, Président de la Commission du Chapitre de Steamboat. « J’aurais voulu que vous entendiez tous ces remerciements des membres de notre communauté. »
Curley dit que les personnes âgées Diné dépendent de leurs petits-enfants qui rentrent le weekend et achètent ce dont ils ont besoin, mais tant que la Nation Navajo est fermée le weekend, ce n’est pas possible. »
« Nous apprécions du fond de notre cœur, merci, merci, merci. »

Cette semaine marque trois mois de livraisons de colis essentiels, entre autres deux semaines d’aliments bons pour la santé, de masques, de désinfectant pour les mains et de produits de nettoyage fournis aux personnes âgées Navajo et Hopi, aux personnes à haut risque et à des familles sans ressources.

LES TERRITOIRES INDIENS ONT UN NOMBRE CROISSANT DE CAS DANS TOUT LE PAYS
Les cas de coronavirus continuent d’augmenter dans tout le pays Indien. Ça se produit après des rassemblements pour la Fête des Mères et le Jour du Mémorial, et que des états aient ‘déconfiné’ pour le commerce. Parmi les cas de contamination massive aux Etats-Unis, il y a les usines d’empaquetage de viande dans le Midwest [en France aussi].

Le rapport du Service de Santé Indien du 6 juin montre une augmentation de cas extrême dans la Nation Navajo, et dans les agences de Phoenix et Albuquerque. Le Service de Santé Indien, qui comprend l’Arizona, le Nevada et l’Utah a montré une forte augmentation cette semaine [la semaine jusqu’au 7 juin 2020]. La Réserve Apache de White Mountain, en Arizona, a signalé une épidémie importante.

Le coronavirus se répand dans le Sud-ouest après que les états aient déconfiné

Le Colorado signale que des épiceries, dont une grande épicerie à Denver, ont actuellement des contaminations. Deux employés de King Soopers à Denver, sont décédés. Trois décès d’employés ont été signalés au Walmart d’Aurora en avril et il a rouvert récemment. Les usines d’empaquetage de viande à Greeley ont également signalé un grand nombre de cas.

Environ un tiers des décès aux Etats-Unis se sont produits dans des maisons de retraite.

L’Arizona a connu une augmentation inquiétante des cas de coronavirus toute la semaine [celle qui se termine le 7 juin 2020]. En Arizona, ceux qui risquent le plus d’être contaminés ont entre 20 et 44 ans. Le plus grand nombre de cas sont à Phoenix, Comté de Maricopa. Le plus grand nombre de décès concerne des personnes de plus de 65 ans, surtout dans les maisons de retraite de Phoenix et Tucson.

Will Humble, de l’Association pour la Santé Publique de l’état d’Arizona, dit que le comportement des gens avait changé rapidement après que l’état ait déconfiné.
« C’est le phénomène en Arizona » dit-il « l’ordre de confinement a été levé, et le comportement des gens a changé brutalement et ils ont recommencé à se conduire comme avant la pandémie. »

Le plus grand nombre de décès de la semaine s’est produit dans le Comté de McKinley – qui inclut Gallup, et une partie de la Nation Navajo et le Pueblo Zuni.
Dimanche [7 juin 2020], le Comté de San Juan a signalé trois décès et le Comté de McKinley, un. Le plus grand nombre de nouveaux cas, dimanche, concerne le Comté de San Juan, avec 44 cas en 24 heures.

Les soignants du Nouveau-Mexique indiquent une montée en flèche du nombre de cas à Bernalillo, et dans les Comtés de San Juan et McKinley. En mai, 492 soignants ont été testés positifs au Nouveau-Mexique.
Le coronavirus se propage dans la Patrouille des Frontières des Etats-Unis

Pendant ce temps, la Patrouille des Frontières U.S. signale 436 cas de coronavirus. La Patrouille n’a pas informé les gens de qui avait été en contact avec les agents.
A la frontière Arizona/Mexique, 24 employés et agents de la Patrouille des Frontières ont le virus, ce qui représente une forte augmentation cette semaine.
Cependant, dimanche [7 juin 2020], les agents de la Patrouille des Frontières au point de contrôle sur la frontière-est de la Nation Tohono O’odham – entre la Réserve et Tucson – ne portaient pas de masques.
Les Pascua Yaqui et la Nation Tohono O’odham, qui dépendent du Service de Santé Indien de Tucson, ont maintenant 61 cas de coronavirus. Ces zones sont fréquemment patrouillées par la Patrouille des Frontières.
A New York, il y a 110 cas dans la Patrouille des Frontières U.S., et 96 cas en Californie, et d’autres dans le reste du pays.
Alors qu’ils se vantaient, sur les médias sociaux, de patrouiller dans les rues de Washington D.C. pour « réprimer » les manifestants, les agents de la Patrouille des Frontières U.S. étaient la cible de plus en plus de critiques pour n’avoir pas alerté sur les agents contaminés.

13 juin 2020: 6554 cas, 308 décès

Par Christine, du CSIA-Nitassinan
Publié le 1er juin 2020

La Nation Navajo est la région la plus touchée des Etats-Unis par le coronavirus. Beaucoup de choses essentielles – équipements médicaux, nourriture, eau courante, transports – manquent. Les Autochtones – Navajos et 12 autres Nations – constituent 5% de la population de l’Arizona, mais 20% des décès dus au coronavirus.
Le 21 mai 2020, Viviann Anguiano écrivait, sur le site « Center for American Progress » : « La Nation Navajo a maintenant le taux de contamination par habitant le plus élevé des Etats-Unis – ce qui est d’autant plus désastreux que son peuple a été longtemps exclu de ressources capitales, comme l’eau courante et un service de santé adéquat. En Arizona, les Autochtones représentent 20% des décès dus au COVID-19, bien qu’ils ne constituent que 5% de la population de l’état. En fait, la situation est si alarmante que Médecins Sans Frontières, un groupe qui travaille habituellement dans des zones de conflit où frappées par des catastrophes naturelles, a envoyé au moins deux équipes de médecins dans la Nation Navajo, pour aider à combattre la maladie » Et plus loin, elle ajoute « En bref, la pandémie a révélé l’héritage de l’histoire américaine de mauvais traitements – et de négligence actuellement – de la Nation Navajo et d’autres communautés tribales. »
Récemment, de nombreux analystes ont dénoncé le manque d’eau courante comme cause principale de la propagation du virus dans la réserve Navajo. Beaucoup de résidents de la réserve n’ont pas l’eau courante à proximité – d’après un article de Global Citizen, du 22 mai, « de 15 à 40% des familles n’ont pas accès à de l’eau courante saine. Les Navajos doivent souvent aller jusqu’à des éoliennes, des stations d’essence ou autres pour remplir d’eau de grands jerricans de plastique ». Il leur est donc impossible de se laver les mains fréquemment ou de désinfecter les objets qu’ils touchent.Les causes du manque d’eau sont largement attribuables aux politiques extractivistes menées dans la région depuis les années 1940. D’abord, ce furent les mines d’uranium. Depuis, 22 puits d’eau qui avait été potable, ont été fermés à cause du taux de radioactivité qui s’y trouve. Puis, ce furent les mines de charbon et les centrales au charbon, qui consommaient énormément d’eau pour fonctionner. Et toujours, l’eau des rivières et des nappes aquifères des territoires autochtones qui est détournée pour fournir de l’électricité aux grandes métropoles.
La Nation Navajo manque aussi cruellement d’équipements et de centres de santé. Le 26 mars 2020, Censored News publiait un article écrit pas Sara Jager, médecin de la réserve :
« Je suis médecin dans la réserve Navajo, à Tuba City, en Arizona. Nous sommes durement touchés par le COVID. Nous n’avons pas assez de blouses, de masques pour protéger tous les membres de la réception, des urgences ou des unités de patients. Voici ce dont nous avons besoin :
1. Des masques faits à domicile – ils seront donnés aux patients qui toussent afin de contenir la propagation du virus au domicile ainsi que pour entrer aux Urgences ou pour d’autres visites. Nous pouvons aussi les utiliser pour couvrir les masques N95 pour les protéger de la contamination.
2. Des blouses faites à domicile pour le personnel de l’hôpital. Nous pouvons les envoyer par les services de blanchisserie de l’hôpital. Cela aidera à protéger les soignants et employés du virus. Elles doivent avoir des manches longues et tomber jusqu’au genou. Être lavables, si possible en coton.
3. Des visières protégeant le visage – des gens en fabriquent aussi. Ça protège les yeux de la toux et des postillons. Elles seront portées par les soignants qui voient des patients.
Normalement, ce sont des équipements à usage unique, mais nous les réutilisons tous, en ce moment. »
Il y a trop peu de centres de santé dans la réserve, ils sont difficilement accessibles pour les familles isolées et manquent cruellement d’équipements.

Mais en plus, la santé de la population a été fragilisée depuis plus d’un siècle par la colonisation. Les Autochtones ont été privés de leurs moyens d’existence traditionnels. La réduction de leurs territoires les a privés de terres cultivables et de sources d’eau. Chez les Navajos, beaucoup de bétail, surtout constitué de moutons, a été abattu sous prétexte de ‘surpâturage’. Leurs sources d’alimentation traditionnelles ont été remplacées par quelques supermarchés (en nombre insuffisant dans la réserve Navajo), ce qui a introduit la mal bouffe, aggravée par la pauvreté qui force les gens à acheter des produits de mauvaise qualité. Le taux de diabète et d’obésité, très élevé chez les Autochtones, accroit les risques en cas de contamination.
L’extractivisme a également affaibli la population.
Dès 1940, de l’uranium a été trouvé dans la réserve Navajo, près de Monument Valley. Des mines ont été creusées sans aucun respect des normes de sécurité. De nombreux mineurs Navajo et des membres de leurs familles sont décédés de cancer. A l’heure actuelle, il y a encore plus de 1000 mines d’uranium abandonnées dans et autour de la réserve Navajo. Beaucoup n’ont pas été décontaminées. Elles causent toujours des cancers, mais aussi des maladies pulmonaires.
Puis, le charbon a été découvert.
La multinationale Peabody Coal – première firme charbonnière du monde – a causé, au début des années 1970, un pseudo-conflit Navajo-Hopi, afin de chasser les Navajos de Black Mesa, une zone qu’ils ont fait exploser pour exploiter le charbon à ciel ouvert (ceux qui ont vu le film de Klee Benally « Power Lines » s’en souviennent peut-être). Trois centrales au charbon parmi les plus polluantes du monde ont été créées sur le territoire de la Nation Navajo [la Réserve]. Bien entendu, la population qui vivait à proximité de ces centrales et en est très affectée, n’a pas l’électricité. Certaines de ces centrales doivent fermer (Peabody Coal a fait faillite deux fois, ce qui ne l’empêche pas d’exister, mais la délie de sa responsabilité pour les dégâts causés), cependant les gens ont déjà les voies respiratoires affectées et fragilisées.

Le virus est apparu dans la réserve fin mars 2020. Dans un article du 27 mars, publié sur Censored News, Brenda Norrell écrivait, citant le Navajo Times : « la propagation initiale, à Chilchinbito, près de Kayenta, en Arizona, dans la Nation Navajo, faisait suite à un rassemblement de l’Eglise du Nazaréen [un groupe évangéliste] ». « Un autre rassemblement d’une église, à Pine Hill, Nouveau-Mexique, près de Gallup, a continué à propager le virus parmi les Diné. La famille du pasteur a été hospitalisée. » (A Mulhouse, les premiers cas ont été décelés parmi des gens qui avaient assisté à un rassemblement évangéliste ! D’après un article de la BBC du 2 mars, une secte aurait également eu – et caché – des cas, en Corée du Sud. Le dirigeant de la secte est poursuivi).
Cependant, les autorités coloniales continuent de manquer à leurs obligations minimales vis-à-vis des Autochtones. Dans un article du 18 mai 2020, Brenda Norrell écrit, sur Censored News, que des tests rapides fournis par Trump aux dirigeants Navajo lors d’une table ronde du 5 mai, à Phoenix, se sont révélés totalement inefficaces, avec près de 50% d’erreurs, indiquant comme négatifs des gens qui ont développé la maladie quelques temps après. Ces tests sont fabriqués par la firme privée Abbott. Ces tests ont également été distribués à d’autres Nations Autochtones un peu partout aux Etats-Unis. Ils ont comparé le scandale à la distribution de couvertures infectées par la variole au XIXème siècle. Dans un article du 23 mai, Censored News révélait un autre scandale : La Nation Navajo avait reçu des masques médicaux inadéquats. Il s’agissait d’une arnaque. Un ancien employé de la Maison Blanche avait obtenu un contrat avec le Service de Santé Indien (IHS), et acheté des masques en Chine, des KN95, supposés être l’équivalent chinois des N95. Il avait cependant été annoncé par une agence officielle que ces masques ne protégeaient pas suffisamment. Brenda Norrell citait le site ProPublica : « Un ancien employé de la Maison Blanche a obtenu un contrat de 3 millions de dollars pour fournir des masques aux hôpitaux de la Nation Navajo au Nouveau-Mexique et en Arizona, 11 jours après avoir créé une compagnie pour vendre des équipements de protection personnelle face à la pandémie de coronavirus. »
Pendant ce temps, le nombre de cas et de décès continue à augmenter, et beaucoup de gens manquent d’eau et souffrent de la faim. Le gouvernement Navajo a organisé des distributions dès le début, mais c’est très insuffisant. Et les lourdeurs bureaucratiques inhérentes à tout gouvernement retardent l’utilisation des fonds fédéraux, qui, aux dernières nouvelles, étaient encore sur un compte bancaire.

Dès le début aussi, des bénévoles se sont organisés, ont fondé des associations de base et commencé à collecter des fonds par Internet, et des produits de base localement. Klee Benally, bien connu du CSIA, est actif dans les trois associations principales de la région de Flagstaff : Kinłani [Flagstaff] Mutual Aid, Indigenous Mutual Aid (liée à Indigenous Action) et Navajo & Hopi Families COVID-19 Relief. Táala Hooghan Infoshop sert d’entrepôt et de point de départ pour beaucoup des produits apportés directement ou achetés grâce aux dons locaux et internationaux. Il faut noter que l’Irlande arrive largement en tête des dons internationaux.
Les bénévoles font un travail admirable. Ils apportent de l’aide dans les coins reculés et isolés de la réserve, sur des pistes non goudronnées, difficilement praticables quand il pleut. Ils aident aussi les SDF – pour la plupart Autochtones – des villes proches de la réserve. Au début de l’épidémie, c’était encore l’hiver à Flagstaff, qui se trouve à 2000 mètres d’altitude. Il gelait et neigeait encore. Le foyer supposé abriter les SDF était devenu dangereux à cause de la promiscuité, dès que le virus s’est propagé dans la région. Et en même temps, et toujours depuis, ils s’efforcent de porter des secours là où il y a des besoins urgents dans les réserves. Récemment, selon un article publié le 27 mai sur Censored News, Kinłani Mutual Aid, accompagné par Klee Benally qui a pris les photos, a livré de l’aide sur Black Mesa, une zone de la réserve où les habitants sont particulièrement isolés.
Le gouvernement Navajo a fort justement instauré le confinement, et, pendant les weekends, le couvre-feu et la fermeture de la réserve. Cependant, les bénévoles ont regretté qu’aucune exception ne soit faite pour eux, lorsqu’ils devaient apporter de l’aide urgente dans la réserve au cours du weekend.

L’aide a pris différentes formes. Pour tenter de pallier au manque de masques, des couturières Autochtones ont formé une association pour en produire. Le 15 mai 2020, Cassandra Begay, de Navajo and Hopi Families COVID-19 Relief Fund, a publié sur Censored News un article sur ces couturières particulièrement dévouées et solidaires : « … les branches de Navajo and Hopi Families COVID-19 Relief Fund, entièrement bénévoles, ‘Western Navajo Seamstresses COVID-19 Dooda’ et ‘Eastern Navajo Seamstresses United COVID-19 Dooda’ cousent rapidement des masques et d’autres équipements pour les membres de la communauté, les bénévoles de première ligne, et les soignants.
« La semaine prochaine, le Fonds ajoutera des masques à ses colis de nourriture. […] »
« Le 23 mars, Theresa Hatathlie-Delmar, de Coalmine Mesa, dans la Nation Navajo, a été contactée par la fondatrice du Fonds, Ethel Branch, qui lui a demandé de l’aide pour mobiliser un groupe pour coudre des masques lavables afin d’aider les efforts de soutien. » […]
Fondé d’abord comme groupe de Couturières Navajo Unies COVID-19 Dooda, le groupe s’est tellement développé qu’il y a maintenant des Chapitres Ouest et Est. Le Chapitre Ouest, dirigé par Theresa Hatathlie-Delmar, compte plus de 500 membres des Nations Navajo et Hopi, du Sud de l’Arizona, du Nouveau-Mexique, du Sud de l’Utah, du Colorado, de New York et de Géorgie, ainsi que des frères et sœurs des Nations Blackfeet, Lakota, Dakota et Nakota. »
Merci à Brenda Norrell, qui assure les reportages, et qui a fait un appel sur Censored News, se chargeant de mettre en relation les gens manquant de produits de base et ceux qui pouvaient leur apporter ce dont ils avaient besoin.

Malgré l’extraordinaire dévouement des bénévoles et la générosité des donateurs, les besoins restent immenses et la pandémie continue à s’étendre. Ci-dessous, des informations sur les principales associations de bénévoles de la région :

Kinłani (Flagstaff) Mutual Aid : “Une réponse communautaire à la menace du COVID-19.
https://kinlanimutualaid.org/

Indigenous Mutual Aid, fondé par Indigenous Action Media. Travaille avec les deux autres assos. Est plus ‘radicale’ et politisée.
https://www.indigenousmutualaid.org

Navajo & Hopi Families COVID-19 Relief
https://www.navajohopisolidarity.org/

Article Brenda Norrell
Censored News
Le 7 mai 2020
Une interview de Louise Benally sur First Voices Radio
Traduction Christine Prat

Mes anciens avaient l’habitude de dire ‘Ce qui est dans la Terre est ce qui maintient l’équilibre de la Terre. Si nous extrayons tout et le détruisons, l’équilibre sera perdu… La lune et la Terre vont perdre leur équilibre mutuel.’ – Louise Benally, Diné de Big Mountain.

Louise Benally, Diné de Big Mountain, a partagé les messages qui lui avaient été transmis par les anciens sur la façon dont Notre Mère la Terre a été perturbée, au cours d’une interview sur First Voices Radio, avec l’animateur Tiokasin Ghosthorse, Lakota de Cheyenne River.

« La Nature s’en occupe » dit Louise.

Citant les enseignements de ses ancêtres Diné, Louise décrit comment les minéraux dans la terre la maintiennent en équilibre. Quand ces minéraux – le charbon, l’uranium, le pétrole et le gaz – sont extraits, il y a des conséquences, dit-elle à propos du coronavirus et de ce qui arrive en ce moment à la Nation Navajo.

« S’il y a tant de perturbation, les choses vont changer pour le pire pour l’humanité. Nous sommes témoins de ce virus, parce que – j’en suis persuadée – il vient du poison qui a été extrait et produit et est constamment développé par les carburants fossiles, comme le pétrole, le charbon, l’uranium, le gaz, et toutes sortes de minéraux qui sont exposés à l’air quand ils sont extraits. »

« Tout ce qui est dans la Terre doit être laissé tranquille, parce que ce sont des vies d’avant celle qui se déplace sur la terre aujourd’hui. Ils ont été purifiés et sont devenus partie intégrante de la Terre.»
«Si vous les ramenez à la surface et les traitez au-delà des limites, ils deviendront toxiques.»
«L’eau donne la vie et est essentielle, tout comme l’air. »

Ce virus prend des vies et étouffe les gens. C’est ce que les gens sont en train de faire à la Terre. Ils abattent les forêts tropicales qui sont les poumons de la Terre.
«Nos anciens disaient que c’était les poumons de la terre qui purifient les choses. »

Depuis 50 ans, du charbon a été extrait, dit-elle, à propos de l’extraction de charbon par Peabody Coal sur Black Mesa, près de chez elle, qui alimentait la Centrale dite Navajo, dans la Nation Navajo.

Cette centrale au charbon fournissait de l’électricité à bon marché au sud de l’Arizona et à tout le Sud-ouest.

Louise et sa famille ont passé les 50 dernières années à résister à la déportation de Big Mountain. Des dizaines de milliers de Diné ont été déportés pour faire place aux mines de Peabody Coal sur Black Mesa.

Louise dit que maintenant, dans la Nation Navajo, l’air, l’eau et le sol sont extrêmement pollués. Les politiciens ne font rien contre ces poisons qu’ils ont sorti du sol. C’est laissé à l’air libre, à la surface.

Quand les animaux et les gens mangent ces poisons, ils les ingèrent dans leurs systèmes vitaux.
C’est comme l’air, quand il est pollué, ça s’accumule dans notre système et nous ne pouvons pas nous en débarrasser.

C’est l’enseignement des anciens. Chaque nation a sa façon de communiquer avec la Terre.

Les Êtres Célestes qui ont créé cette Terre et l’ont maintenue en équilibre, n’ont plus ses offrandes.

« On nous a dit que si nous ne revenions pas au respect que nous lui devons, et ne continuions pas nos offrandes, un jour, nous n’aurions plus d’eau, nous n’aurions plus de nourriture. Que tout le monde mourrait. C’était apparu comme une vision à l’une de nos ancêtres. »

En cette saison particulière, en 1997, ils ont fait une offrande. Depuis, elle dit qu’il ne s’était pas passé grand-chose en ce qui concerne les offrandes, les prières et les remerciements pour la vie.

Elle dit que les gens s’étaient tournés vers la possibilité de faire de l’argent avec l’extraction minière. L’extractivisme n’arrête jamais, surtout pour le pétrole et le gaz, ça recouvre toute la Planète. Quand le soleil se lève, toute cette toxicité reste dans l’air, ça réchauffe l’atmosphère, ça cause des changements dans la Nature.

Louise dit «Comment pouvons-nous continuer, inverser certaines de ces choses? Ou bien nous changeons, ou nous allons être avalés par la Nature.»

Le présentateur Lakota, Tiokasin Ghosthorse dit que la toxicité commence en soi-même, avec nos propres idées. Tiokasin dit que les gens font comme si ça allait pour le mieux, sans jamais purifier quoique ce soit, et ça commence à l’intérieur de soi.

Louise dit que ça commence à l’intérieur de chaque personne, l’inversement de la présomption, pour s’écarter des carburants fossiles.

Elle dit que des gens se baladaient avec des fusils, en exigeant que tous les lieux publics rouvrent.
«Ça dit bien à quel point ça déraille, au nom de la cupidité.»
«Ils veulent toujours plus.»

« Ce virus a fondamentalement tout bloqué, et ce ne pourra qu’être pire si nous ne faisons pas quelques pas en arrière. »

Ce qu’il y a de mieux c’est le Nouvel Accord Vert, dans lequel tout est alternatif. Actuellement, les gens ne savent pas quoi faire, face à tout ce qui arrive, mais c’est à la Nature de décider.

« Notre Mère la Terre contre-attaque. »

Louise dit qu’il fallait étudier de plus près les problèmes et les solutions : « Fermez toutes ces centrales qui brulent des carburants fossiles. »

Elle dit que les milliers de pétroliers qui attendent le long de côtes, alors qu’il n’y a pas de marché pour le pétrole, devaient être stoppés.

« Les gens avides ont tué la nature. Ils ont tué les Autochtones dans tout ce continent au nom de l’avidité. Je sens que c’est la nature qui contre-attaque. »

« S’ils ne peuvent pas le voir, j’ai le sentiment qu’ils sont une cause perdue. »

«Nous devons continuer» dit-elle à propos de ceux qui sont connectés à la Nature.
«C’est tout ce qui compte, et ça ne coûte pas d’argent.»

Tiokasin demanda si la Terre était plus intelligente que l’homme et si l’humanité avait oublié les enseignements.

Louise dit qu’aujourd’hui, un très petit nombre de gens croyaient en la voie de l’enseignement des ancêtres.

La majorité de notre communauté a été Christianisée et a totalement perdu le contact avec la nature. Quand on essaie de leur parler de la nature, ou du caractère sacré de la Terre, ils se détournent et vous disent que vous êtes pour une cause perdue.»
«Cette attitude n’aide pas.»

Des fonctionnaires de Washington, elle dit « Ils sont comme des Zombies. Aucune confiance. Ils rament, voulant toujours plus. Et tellement de gens meurent, tellement de gens sont malades. Il faut changer de direction, d’une manière ou d’une autre.»

Louise dit que le système est mauvais, qu’il est basé sur la consommation et le capitalisme, ce qui n’est pas la façon dont nos structures sont édifiées dans nos propres cultures.

« Des Autochtones sont en prison et certains sont tués, parmi ceux qui protègent. C’est un temps complètement chaotique. »

« Nous devons atteindre ceux qui n’ont pas de conscience et les amener petit à petit à se retourner et à prendre l’autre direction. Les gens doivent se détourner des carburants fossiles et de l’avidité. »

Ils nous appellent tout le temps les nécessiteux – mais ce sont eux, les nécessiteux.

« Ils doivent détruire quelque chose, le tuer et le manger pour se sentir bien, en accord avec eux-mêmes, de ce point de vue. Ce n’est pas bon. »

Tiokasin dit qu’il y a plus de 40 ans, le charbon était extrait de Black Mesa, épuisait l’eau, le sol et l’air, pour fournir de l’électricité à Los Angeles et au Sud-ouest.
«Nous ne pensons qu’aux gens qui souffrent» dit Tiokasin.

Tiokasin demanda si nous avions oublié les animaux, les oiseaux, l’eau et la terre qui avaient souffert de cette avidité. Il dit que les Autochtones avaient répété tout cela depuis 1492.

Louise dit «Nous ne sommes ni respectés ni estimés par le monde de la société coloniale.»
«Si nous ne sommes pas compris, notre Mère va lever les bras et commencer à se défendre elle-même.»

Notre Mère la Terre sait qu’il y a toujours eu des Peuples Autochtones vivant en harmonie avec la Nature. Ce n’est pas compris par le monde de la consommation.

«Ils veulent plus, toujours plus, tout le temps.»

« Nous avons été exposés à l’uranium dans les années 1940 et 1950, nous avons été exposés au charbon, et nous avons été exposés au gaz et au pétrole. »

Les gens sont partis et souffrent de ce virus à cause de tous ces développements du passé. L’eau n’est plus pure, l’air n’est plus pur. Beaucoup de végétation et d’espèces sont en voie d’extinction.

« Nous n’avons pas d’autre choix que de parler à la Terre, à notre Père le Soleil, et à l’Univers, c’est notre loi. C’est bien au-dessus de toutes ces lois qui nous sont imposées. »

Louise dit que le virus amène des changements et que les choses sont ramenées à l’équilibre.

La qualité de l’air était si mauvaise, en Chine, quand le virus est arrivé. « C’était noir et maintenant c’est clair. » Le trou dans la couche d’Ozone au-dessus de l’Arctique est refermé maintenant. Beaucoup de choses sont ramenées vers l’équilibre.

« Pour moi, c’est la preuve manifeste. »

« La prochaine chose qui doit disparaitre, c’est l’industrie automobile, parce qu’il y a trop de voitures dans ce pays, dans ce monde. »

« Peut-être que les gens ont besoin de rester chez eux, de cultiver leur nourriture et de vivre en paix, sans avoir à conduire ici et là, et que de plus en plus de pétrole et de gaz soient pompés. »

« Mes anciens disaient ‘Ce qui est dans la Terre est ce qui maintient l’équilibre de la Terre. »

« Si nous extrayons tout et le détruisons, l’équilibre sera perdu, et il y aura des conséquences. »

« Le pire est ce que ma mère disait, ‘La lune et la Terre vont perdre leur équilibre mutuel.’ »

Les minéraux contenus dans la Terre retiennent la lune en équilibre. Elle dit que si nous extrayons tout ça, l’équilibre sera perdu et c’est ce qui régit la Terre.

Cette règle peut être comparée aux femmes, qui sont les régulatrices, parce que la femme donne la vie.

« Si la femme n’est pas en équilibre, toute la famille perd l’équilibre. » C’est pourquoi les femmes sont très importantes.

Elle dit que le centre de l’éducation des colonisateurs est l’argent et que ça a des conséquences. Les jeunes doivent être éduqués.

« Nous devons continuer à communiquer, c’est ce qui compte. »

« Restez chez vous, lavez-vous les mains, ne vous mêlez pas aux foules, et tout ira bien. »

Tiokasin dit que le passé est toujours en nous et détient les réponses.

« Vous étiez préparés à cela » dit-il, incitant les auditeurs à ne pas succomber à l’obscurité.

« Nous devons utiliser cette intelligence. »

Louise Benally est Présidente d’Indigenous Cultural Ways, un projet de l’Association des Agriculteurs Autochtones. Elle est Directrice d’Indigenous Cultural Concepts, un projet de Media Island.

Photo Ethan Sing

Par Louise Benally, de Big Mountain
Spécial Censored News
Publié le 30 avril 2020
Traduction et photos Christine Prat

Nos anciens disaient : Ce qui est dans le sol, comme les ressources naturelles, ça fait partie de la Terre et ne doit pas être dérangé, parce que ça maintient l’équilibre de toute vie. Si c’est dérangé, ça créera une grande perturbation.

C’est ce qui nous arrive maintenant. Il n’y a pas de remède pour réparer, c’est fait par des humains – le déséquilibre de la Terre pour ses ressources, et la pollution continuelle.

Faites très attention à tout ce que vous faites, lavez vous les mains souvent avec du savon et de l’eau. Buvez beaucoup de boissons chaudes, tenez vous à l’écart des foules, n’approchez personne et restez à au moins 1m80 ou plus. Travaillez à vos projets loin des gens. Prenez des vitamines C et D, du citron, de l’ail et du thé à la menthe, avec du miel. Faites des prières avec la nature le plus souvent possible, et regardez moins la télé ou d’autres médias qui ne font que vous stresser. Portez des masques si vous devez vous rendre dans un lieu où il y a du monde et ne touchez à rien.

Le virus n’a pas de frontières et vous seul pouvez faire la différence pour vous-même.

A PROPOS DE L’AUTRICE

Louise Benally et sa famille luttent contre la déportation forcée depuis 40 ans. Peabody Coal a orchestré la saisie de terre Diné sur Black Mesa pour s’emparer d’une mine de charbon afin d’alimenter la centrale électrique dite ‘Navajo’, près de Page, dans la Réserve Navajo. Cette centrale fournissait de l’électricité à bon marché au Sud-ouest des Etats-Unis, épuisait l’eau, empoisonnait le sol, l’eau et l’air, pendant que les gens souffraient, beaucoup d’entre eux n’ayant ni l’eau courante ni l’électricité. Au cours des 40 dernières années, cette centrale a été désignée comme l’une des plus polluantes au monde, une des causes principales de la pollution générale de l’air. Autour de la zone dévastée par les mines de charbon et les trois centrales au charbon dans la Nation Navajo, il y a beaucoup de déchets d’uranium radioactifs, abandonnés par des entreprises irresponsables. Les mines d’uranium ont laissé derrière elles tout un héritage de morts de maladies respiratoires et de cancer, chez les mineurs Navajo et leurs familles. L’ancien bassin de rétention des déchets d’uranium de Church Rock*, qui s’est fissuré en 1979, continue de contaminer le Rio Puerco qui coule vers l’ouest. L’air, le sol et l’eau ont été empoisonnés aussi par les forages de pétrole et de gaz dans la Nation Navajo, qui s’étend du Nouveau Mexique aux champs pétrolifères d’Utah. – Brenda Norrell, éditrice, Censored News.

*Extrait de la conférence de Leona Morgan, à Bure le 24 mai 2019.
La catastrophe de 1979, à Churchrock
Le 16 juillet 1979, la pire catastrophe nucléaire de l’histoire des Etats-Unis a eu lieu à Churchrock, au Nouveau-Mexique. A Churchrock, il y avait deux mines d’uranium et une usine de traitement. L’usine avait un bassin de rétention des déchets. Les déchets d’une usine de traitement sont beaucoup plus radioactifs que ceux des mines. Ce bassin était fermé par un barrage en argile. Il y avait une fissure dans ce barrage, l’entreprise le savait, le gouvernement aussi, mais l’entreprise a continué à mettre des déchets dans le bassin. A l’aube du 16 juillet 1979, le barrage s’est rompu. Plus de 400 millions de litres de déchets radioactifs se sont déversés dans un ravin à sec, puis dans une rivière qui est à sec la plupart de temps, la rivière Puerco. […]
A ce jour, ce n’a toujours pas été décontaminé. En juillet 2015, Tommy Rock, un chercheur Diné de l’Université de Flagstaff, a découvert que l’eau potable d’une communauté Diné, à Sanders, en Arizona, à 65 km en aval sur la rivière Puerco, contenait deux fois la concentration légale d’uranium.

Par Duane ‘Chili’ Yazzie
Diné, de Shiprock, Nouveau-Mexique
Pour Censored News
Publié le 27 avril 2020
Traduction Christine Prat

Le COVID-19 envahit les corps des gens à leur insu, détruit des vies, des familles, des futurs. Il ne fait pas d’exceptions, quelque soit le statut économique, la force physique ou la couleur de la peau. Il cherche la vie pour donner la mort. Il vit par la mort. Il renverse les gens célèbres et puissants. Les défavorisés sont une proie facile. Il y a peu d’endroits où se réfugier contre le virus tueur.

Cet ennemi de la vie dévoile les vulnérabilités du ‘plus grand’ pays de la planète. Il paralyse le meilleur de la science et de la médecine occidentales. Nos premières lignes pour repousser cet ennemi sont sans défense, fatiguées, et cherchent des secours qui pourraient ne pas venir. Nous les remercions et prions pour qu’ils trouvent la paix et la force.

Le croyant comme le non-croyant demande à Dieu pourquoi ça arrive, nous cherchons des réponses, nous réfléchissons, nous essayons de trouver la raison. Ce doit être un message indiquant que nous avons dérivé trop loin des enseignements de la vie qui nous ont été donnés quand nous sommes apparus sur cette terre. L’humanité vacille au bord de l’auto annihilation avec les dégâts causés à la Terre Mère, le virus est peut-être le fouet avec lequel la Terre nous discipline. Dieu purifie sa création dans des temps de grand désordre, peut-être est-ce un tel temps.

Nous voulons que les choses reviennent à la normale, mais les choses n’ont jamais été normales pour les peuples Autochtones. Nous sommes les plus vulnérables, avec notre diabète causé par la mal bouffe et les marchandises du gouvernement. Nous avons des problèmes cardiaques et respiratoires à cause de la pollution au charbon, des cancers causés par l’uranium et des eaux empoisonnées. Nos hôpitaux manquent de fonds, nous vivons dans des logements surpeuplés et dans la pauvreté.

Il y a un grand déséquilibre en ce temps moderne, de la violence est perpétrée contre la terre et ses enfants qui vivent pour perpétuer les Instructions d’Origine. Le Créateur nous a donné un certain mode de vie, et certaines croyances ; ça a été une bénédiction de vivre selon ces enseignements qui nous ont appris comment vivre notre vie dans le bonheur. Les Instructions d’Origine prescrivent une vie de K’é, une relation familiale avec toute vie, avec toute création. Cela exige ajoobah (compassion), vérité, humilité, respect, honneur et courage. Le seul espoir qui nous reste est de nous souvenir et d’honorer les modes de vie que le Créateur avait à l’origine conçu pour nous.