PREMIERE DE ‘CRYING EARTH RISE UP’ AU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE SEDONA

Article et photos Natalie Hand
Lakota Media Project/Owe Aku
Publié sur Censored News
2 mars 2015
Traduction Christine Prat

SEDONA, Arizona – Le documentaire, chargé d’émotions, « Crying Earth Rise Up” a été présenté devant une salle comble cette semaine, au Festival International du Film de Sedona.
La réalisatrice Suree Towfighnia et la monteuse Sharon Karp étaient présentes à la projection. « C’est la quatrième projection du film. Nous l’avons terminé il y a tout juste une semaine. Alors, je me sens soulagée et j’ai l’impression d’un accomplissement » dit S. Towfighnia.
Le film porte principalement sur deux femmes Oglala Lakota de la Réserve Indienne de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud. Elisha Yellow Thunder est une jeune mère dont la fille, Laila, est née avec des anomalies internes. Le seul rein de Laila qui fonctionnait lâche à 8 ans. La recherche d’Elisha pour déterminer la cause des anomalies congénitales de sa fille la mène jusqu’à l’eau de sa terre natale. Diplômée en géologie, elle est dirigée par le Dr. Hannan La Garry, professeur de géologie et auteure d’une étude de 5 ans de l’hydrologie de la nappe aquifère Oglala. E. Yellow Thunder présente H. La Garry comme le mentor qui lui enseigne comment étudier l’eau et les résidus d’uranium dans sa terre natale comme cause possible du taux élevé de malformations congénitales ou de bébés mort-nés à Pine Ridge. « L’histoire de ma petite fille implique trop de choses pour ne pas être dite » a déclaré E. Yellow Thunder.

La réalisatrice Suree Towfighnia,  sa fille,
Debra White Plume,la monteuse
Sharon Karp, et Elisha Yellow Thunder

C’est l’eau qui a rapproché Elisha de Debra White Plume, une activiste de première ligne qui défie le géant minier canadien Cameo, qui exploite la mine d’uranium de Crow Butte, près de Crawford, dans le Nebraska, non loin de la réserve de Pine Ridge. Debra White Plume a déposé une intervention s’opposant au renouvellement pour 10 ans de la licence de Cameo et à sa demande d’expansion de ses opérations d’extraction en décembre 2007. Elle est la seule personne impliquée dans cette affaire contre Cameo. Dans le film, Debra White Plume attribue à la lixiviation in-situ de l’extraction à Crown Butte la contamination de la nappe aquifère sous sa terre. Le Dr. La Garry est témoin expert pour la défense de Debra White Plume.
« Le sujet de cette œuvre est de protéger l’eau précieuse, pour nous tous, pour Notre Mère la Terre et pour les générations à venir. Ce film nous aidera à dire la vérité au monde, partout où on manque d’eau, où il y a des sécheresses ou des inondations, ou où l’eau est tellement polluée qu’elle ne peut être consommée par des êtres humains. Nous exprimons notre vérité sur la base de notre amour pour nos générations futures » dit Debra White Plume devant un public debout pour l’ovationner.
C’est la deuxième production de S. Towfighnia qui met en scène l’activiste Oglala Debra White Plume. Sa première collaboration avec Debra White Plume était le film « Standing Silent Nation ».

 

 

Le film doit être projeté à Portland, Oregon ; Santa Fe, Nouveau Mexique ; en Californie, au Nebraska, dans la réserve Navajo et en d’autres endroits.

Pour plus d’informations ou pour organiser une projection, voir la page Facebook de « Crying Earth Rise Up »

 

Janine Yazzie, Diné, Six World Solutions initiative,
Debra et Louise Benally, Diné, anti-extraction minière.

Debra avec Klee Benally, chanteur et réalisateur.

 

LakotaMediaProjectInfoLakota Media Project est animé par des jeunes gens utilisant les multimédias pour présenter l’histoire des Lakota Oyate de notre propre point de vue. Ils font intégralement partie du travail de Owe Aku et sont un apport précieux pour enregistrer, documenter et partager la parole de nos jeunes, nos dirigeants et nos anciens. Avec le lien ci-dessous, vous pouvez vous abonner à leur page You Tube pour vous tenir au courant de ce travail critique de nos jeunes, qui contribue à nos efforts.
https://www.youtube.com/user/LakotaMediaProject1

 

DES LAKOTA EXPULSENT DES REPRESENTANTS DE TRANSCANADA TENTANT DE VENDRE LE PETROLE DE SABLES BITUMINEUX

 

Par Kent Lebsock
Owe Aku International Justice Project
Publié sur Censored News
14 novembre 2013
Traduction Christine Prat

 

Le 13 novembre 2013, des membres de la Tribu Sioux de Cheyenne River, agissant comme représentants de TransCanada pour brader le pays à l’oléoduc Keystone XL, ont amené des représentants du Keystone sur la Réserve. Voici ce qui s’est passé :

« Vous êtes déjà compromis, nous connaissons vos noms, nous vous avons vu, vu ce que vous avez fait ici ce soir, nous vendre pour de l’argent, c’est honteux… Les compagnies privées emploient cette méthode pour diviser les communautés, diviser les quartiers… Le reste d’entre nous tiendra, tous ensemble pour Unci Maka » dit Debra White Plume aux vendus et aux représentants de l’oléoduc Keystone XL mortel.

« Si vous devez rester parmi nous et être des nôtres, n’amenez jamais, jamais ces gens parmi nous ! » dit Tatanka Agli Win aux vendus qui ont amené des représentants de Keystone à Cheyenne River.

Comme on peut le voir dans le clip vidéo de Lakota Media Project, le puissant Winyan Lakota a assuré que les TransCanadiens quittent rapidement le Territoire Lakota, en les escortant litéralement dehors jusqu’à ce qu’ils soient dans leurs voitures.

 

 

« Courrez chez vous et dites au quartier général de votre corporation au Canada que les Lakota vont s’opposer. Dites-leur que vous allez devoir les écraser ou les jeter en prison. C’est le message que vous devez rapporter chez vous… Alors je pense que vous devez quitter notre terre ! Nous sommes prêts à aller en prison pour vous jeter hors d’ici MAINTENANT, alors vous pouvez partir librement ou être escortés vers la sortie maintenant… » dit Debra White Plume, Owe Aku.

 

Owe Aku Internationa Justice Project – Pour faire des dons à Owe Aku pour fournir un entrainement à l’action directe non-violente dans les communautés Lakota Oyate et à nos alliés, et au Lakota Media Project qui enregistre ces efforts, veuillez visiter notre site web : www.oweakuinternational.org. Vous pouvez nous joindre par email à oweakuinternational@me.com.

 

Kent Lebsock
Owe Aku International Justice Project
Défense des Traités Lakota et Notre Mère la Terre

 

Par le Projet de Media Lakota d’Owe Aku (Ramenez la Voie)
Publié par Censored News
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Photo: Debra White Plume arrêtée lors d’une manifestation contre le Keystone XL en 2011

Dimanche 17 août 2013

Traduction Christine Prat

 

WHITE HALL, Montana – La Tournée de Résistance ‘De Pied Ferme’ (‘Moccasins on the Ground’) entamera, le vendredi 23 août 2013, une session d’instruction sur l’action directe non-violente à White Hall, Montana, qui se poursuivra les 24 et 25 août.

« Le Montana sera le premier territoire confronté aux sables bitumineux qui pourraient être acheminés par l’oléoduc Keystone XL, pour lequel on attend toujours le rejet ou l’approbation du Président Obama. Des résistants formés pour cela seront là quand TransCanada, Inc. pénétrera éventuellement dans ces territoires. L’instruction aura lieu sur un camping qui peut accueillir les centaines de personnes qui participeront à l’entrainement » dit Debra White Plume, principale organisatrice et Directrice de l’ONG de base Owe Aku (Ramenez la Voie). « De nombreuses nations tribales doivent aussi faire face aux industries d’extraction minière venues passer des contrats pour du charbon et autres éléments précieux de Notre Mère la Terre ».

L’instruction porte sur des compétences, des tactiques et des techniques d’action directe non-violente telles que le blocage des machines, mais il y aura aussi pendant ces trois jours des ateliers sur les Media Stratégiques, l’initiation à la médecine de rue, la connaissance des Droits en cas de Désobéissance Civile, le Développement de la Solidarité, les Droits de l’Homme et la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones, les Enseignements Sacrés Lakota sur l’Eau et de nombreux autres sujets couverts par la notion d’action directe.

Il y aura des sessions d’information sur la manière dont les Premières Nations du Canada ont subi les impacts des mines de sables bitumineux sur leurs territoires traditionnels, les eaux et la vie sauvage dont ils dépendent pour la chasse et la cueillette de subsistance ; et des discussions sur la façon dont les oléoducs transportant des sables bitumineux et autre pétrole ont amené leur peuple à être déplacé et à tomber malade à cause des effets de l’extraction et du transport.

On parlera de l’Oléoduc Keystone XL et de l’incapacité de l’industrie à nettoyer les effets des récentes fuites et accidents. A Mayflower, Arkansas, un résident touché par la fuite récente s’exprimera en direct sur Skype pour parler de la fuite massive qui a causé l’évacuation des habitants et des effets terrifiants sur sa santé dont il a souffert.

« Nous attendons cet entrainement avec enthousiasme, d’être sur notre terre, avec des activistes de première ligne venus de tout le pays » a déclaré Elrae Potts, qui travaille pour Action Indienne. « Il n’y a pas de place pour des egos surdimensionnés, c’est merveilleux que des gens expérimentés viennent partager leur expérience de première main. Nous avons besoin d’apprendre des stratégies et des techniques efficaces pour protéger nos communautés ».

« Tandis que le processus de commentaires du public, d’auditions et d’autres aspects de l’application de la loi internationale continue, chaque porte se ferme sur la perspective de protéger l’eau sacrée et notre Droit Humain à l’Eau. Bientôt, la seule porte qui sera encore ouverte sera celle de l’action directe. Une communauté organisée et bien préparée est notre meilleure protection si le Président Obama choisit d’accorder un permis pour le Keystone XL.

Bien sûr, nous espérons qu’il se montrera authentiquement révolutionnaire au sens écologique et dira non au permis, conduisant ainsi le monde à renoncer à la destruction et à s’orienter vers un futur d’énergie durable. Mais nous ne pouvons pas nous contenter d’attendre sa décision, nous devons agir maintenant et nous tenir prêts à protéger notre eau sacrée, nos terres, nos familles, c’est pourquoi nous emmenons la Tournée de Résistance ‘De Pied Ferme’ dans les communautés Lakota qui nous invitent à leur fournir cette instruction. Nous nous sommes déjà rendus dans plusieurs communautés Lakota et d’autres communautés Tribales, nous apporterons notre instruction jusqu’à ce que le Président Obama prenne sa décision » dit Debra White Plume.

Les instructeurs et conférenciers viennent des Nations Rouges Autochtones et de nombreuses organisations alliées de toute l’Amérique.

« Des délégations viennent des quatre directions pour participer à cette instruction, tous ceux qui veulent apprendre sont les bienvenus » dit Vic Camp, un des organisateurs de Owe Aku.

L’inscription est gratuite, mais les dons sont bienvenus ( www.oweakuinternational.org ). Amenez vos sacs de couchage, il y a des douches sur place. Les repas sont fournis. Pour plus d’information contactez l’organisateur d’Owe Aku Vic Camp au 605 454 3105.

Pour joindre Owe Aku :
605 454 2105 ou 605 454 3105
lakotaone@gmail.com

 

LA TOURNEE DE RESISTANCE AUX SABLES BITUMINEUX CONTINUE

Par Tar Sands Blockade
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4 avril 2013
Traduction Christine Prat

Ce weekend, un groupe d’Opposants qui bloquent la construction de l’oléoduc KXL ont été invités à retourner en Territoire Lakota pour continuer la Tournée de Résistance ‘Moccasins On the Ground’ et manifester leur solidarité avec la Grande Nation Sioux qui se prépare à défendre son Territoire du Traité contre la menace posée par le Keystone XL à leur Eau Sacrée. Ci-dessous un article de Lakota Media Project sur la tournée.

 

Owe Aku, une organisation de base de Pine Ridge, la Réserve Indienne du Dakota du Sud, et de nombreux alliés, ont organisé trois jours d’instruction à l’Ecole Wounded Knee, intitulés ‘Tournée de Résistance ‘Moccasins on the Ground’ (De Pied Ferme)’. « Plus de 300 personnes se sont inscrites, certaines n’ont fait que passer, d’autres sont restées, certaines ne se sont pas inscrites. Nous estimons à 250 le nombre de gens qui ont participé à tout ou partie de l’instruction » dit Vic Camp, un organisateur de Owe Aku. Des éleveurs et des fermiers non-Indiens du Dakota du Sud et du Nebraska ont participé, ainsi que des membres de l’Action Rurale du Dakota du Sud, de l’Alliance pour l’Eau Propre, et d’autres protecteurs de l’eau des Grandes Plaines.

« La Tournée de Résistance ‘Moccasins on the Ground’ est une stratégie de la communauté pour protéger l’eau du pétrole de sables bitumineux qui doit traverser les Grandes Pleines dans le Keystone XL, un oléoduc de 91 cm appartenant à la compagnie canadienne TransCanada [TC] » dit Debra White Plume, une grand-mère Lakota de Manderson. « L’oléoduc KXL trainerait le pétrole de sables bitumineux des mines du Canada, traversant des centaines de rivières et cours d’eau et la Nappe Aquifère Ogallala qui fournit de l’eau potable à deux millions de gens du Dakota du Sud au Texas, et qui irrigue le ‘panier de pain’ de l’Amérique » dit Debra White Plume. « Il traverserait le Territoire – jamais cédé – du Traité de Fort Laramie, sans notre consentement libre, préalable et informé, contre notre droit selon les Nations Unies et en violation de nos traités, qui relèvent de la loi internationale. Il traverserait le réseau Rural Tribal d’Eau des Sioux Oglala, qui amène l’eau potable à nos terres, ici, sur 320 km, de Pierre, dans le Dakota du Sud ».

TransCanada a déposé une demande pour un second permis international auprès du Département d’Etat des Etats-Unis, étant donné que l’oléoduc entrerait dans le Montana, venant d’Alberta, au Canada. Le Président Obama a rejeté la première demande en janvier 2012. TransCanada a déposé une autre demande, qui implique une Période de Commentaires de 45 jours, à dater du 1er mars 2013. Une Audition du Département d’Etat est prévue le 18 avril 2013 à Grand Island, dans le Nebraska. Lors d’auditions passées, des propriétaires de terres ont exprimé l’inquiétude que TransCanada fasse passer en force ses droits de passage à travers leurs ranchs et leurs fermes, en utilisant le droit d’expropriation, exposant ainsi leurs terres aux sables bitumineux mélangés avec des produits chimiques et chauffés constamment à 65 degrés C. Il y a également des inquiétudes quant aux capacités de nettoyage, en référence à la rupture de l’oléoduc d’Enbridge, en 2010, qui a causé le déversement de quatre millions de litres de bitume dans la Rivière Kalamazoo, dans le Michigan, ce qui, à ce jour, a coûté 809 millions de dollars en trois ans de travaux de nettoyage, alors que 64 km de rivière sont toujours fermés n’étant pas encore décontaminés.

L’instruction [pour la Tournée de Résistance] comprend des techniques d’action directe non-violente, d’organisation de la communauté, et des ateliers sur les Droits de l’Homme, les Droits des Traités, la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones (adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2007), l’aide médicale de rue et la stratégie des médias. Des gens du Réseau Environnemental Autochtone (Indigenous Environmental Network IEN), de Tar Sands Blockade, d’Owe Aku, d’Earth First ! (la Terre d’Abord !) et de beaucoup d’autres organisations ont servi de formateurs et vont continuer à tisser des liens. « Des techniques efficaces d’utilisation de médias sociaux sont cruciales pour le travail de justice sociale. Souvent les médias dominants négligent les problèmes qui touchent la vie quotidienne des gens, et la capacité de couvrir des situations d’action directe non-violente a une valeur incommensurable » dit Suree Towfignia du Projet de Media Populaires de Chicago, dans l’Illinois, et l’un des formateurs de l’atelier Stratégie des Médias. En coopération avec le Projet de Médias Lakota, ils ont tourné une vidéo que l’on peut voir sur YouTube.

La Résistance aux Sables Bitumineux des Grandes Plaines englobe de nombreuses organisations. « Nous ne sommes pas de petites organisations travaillant isolément, nous travaillons collectivement à travers le pays pour bloquer cette profanation » dit Camp, qui a tenu lieu d’ « Eyapaha » (annonceur), invitant les gens aux ateliers, aux sessions plénières et aux rencontres sociales.

« Nous avons collaboré pour mettre au point et adopter le Traité pour Protéger le Sacré à notre Rassemblement de février. Nous sommes heureux de rencontrer des alliés ici et de continuer le travail pour protéger le sacré » dit Faith Spotted Eagle, des Territoires d’Origine des Yankton, dans le Dakota du Sud. « Nous allons à Ottawa, au Canada, pour recruter plus d’alliés et renforcer notre Traité ». La Tournée de Résistance ‘Moccasins on the Ground’ sera dans la région Yankton du 5 au 7 avril 2013.

 

« Nous devons protéger nos communautés, nos enfants, notre eau, pour le futur. Nous voulons que ‘Moccasins on the Ground’ vienne dans la Réserve d’Eagle Butte, à Bridger, la première communauté devant faire face aux sables bitumineux » dit Robin LeBeau, Représentante du Conseil Tribal de la Tribu Sioux de Cheyenne River. L’instruction aura lieu à la mi-avril.

L’instruction médicale a été la bienvenue le dernier jour, lorsqu’un jeune garçon a éprouvé des difficultés à respirer. Les gens du camp ont crié « AIDE MEDICALE », et une douzaine de personnes ont accouru pour aider. (Le garçon a reçu des soins et a récupéré, sa mère a été grandement soulagée).

« La décision officielle des Etats-Unis sur l’oléoduc KXL devrait être prise en septembre ou octobre » dit Debra White Plume. « Au cours du long été chaud, nous fournirons l’instruction en actions directes non-violentes demandée par les Pays Lakota, plusieurs ont confirmé des dates pour l’instruction, d’autres demandes arrivent, que nous allons planifier. Une communauté organisée et entrainée est mieux préparée à protéger ses terres et ses eaux » dit Debra White Plume, « au cas où le Président Obama choisirait d’ignorer les inquiétudes de milliers d’Américains, qui ont émis des commentaires, écrit des lettres, se sont rassemblés par dizaines de milliers à Washington DC, et les milliers de gens arrêtés pour désobéissance civile devant la Maison Blanche alors qu’ils lui transmettaient le message disant que l’oléoduc KXL ne sert pas les intérêts du grand pays (l’Amérique). Nous nous joindrons à nos homologues parmi les éleveurs et les fermiers qui seront confrontés aux engins de terrassement de TransCanada quand ils viendront creuser, utilisant notre Droit Humain à l’action directe non-violente. Nous espérons que le Président se rendra compte de l’ampleur et de la diversité, à l’échelon national, de ceux qui soutiennent le refus du permis, et qu’il se montrera révolutionnaire en refusant d’exposer le grand pays à un projet tellement polluant ».

« C’est la terre de nos ancêtres. Nous la protégeons pour nos petits-enfants » dit Marie Randall. George Jumping Eagle dirigeait le groupe de tambours pour honorer la Grand-Mère Randall. A l’âge de 94 ans, elle était là avec les autres devant la caravane de poids lourds du Texas trainant l’équipement lourd destiné aux mines Canadiennes, lorsqu’ils ont essayé de traverser le village de Wanbli, dans la Réserve de Pine Ridge, en mars 2012. Cinq personnes ont été arrêtées pour avoir bloqué les camions. (Mme Randall n’a pas été arrêtée). LeBeau, d’Eagle Butte, dans le Dakota du Sud, dit que de telles caravanes ont traversé son Territoire en dépit de la législation du Conseil Tribal et de l’inquiétude exprimée que le Gouverneur de Dakota du Sud semblait avoir oublié l’action du Conseil Tribal. Par deux fois, des gens de son peuple ont bloqué des camions.

« Nous avons besoin d’instruments pour lutter contre ce serpent noir qu’est l’oléoduc KXL. Notre instrument le plus puissant est l’unité entre les Lakota et les partisans non-autochtones » dit Marty Cobenais, de l’IEN [Réseau Environnemental Indigène]. Il a parlé de l’occupation de l’oléoduc d’Enbridge dans le Minnesota, que la Nation de Red Lake subit illégalement sur son territoire depuis 1949. La Grand-Mère Randall a conduit une Cérémonie de l’Eau Lakota traditionnelle, faisant appel à ceux qui se proposent de protéger l’eau sacrée. « Presque tout le monde s’est avancé pour recevoir la peinture de terre rouge sacrée, pour consacrer leur engagement pour Notre Grand-Mère la Terre » dit Debra White Plume.

Le Président Tribal Sioux Oglala, Bryan Brewer s’est adressé à l’assistance, jurant de protéger l’eau et les générations futures Lakota de l’oléoduc KXL de TransCanada. « Je poserai mes mocassins sur le sol [i.e. j’attendrai de pied ferme] avec mon peuple ».

 

Pour plus d’informations, prenez contact avec Debra White Plume sur FaceBook ( https://www.facebook.com/debra.plume ).

En français, voir: https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1621

 

 

DE PIED FERME (‘MOCCASINS ON THE GROUND’) POUR PROTEGER L’EAU SACRÉE

Par Debra White Plume
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Tar Sands Blockade
Censored News
Vendredi 8 mars 2013
Traduction Christine Prat

Les Lakota savent que nous aimons Unci Maka. Tout Unci Maka. Nos ancêtres étaient libres, de suivre la Voie de la Nation Etoile (la Bonne Route Rouge), de se déplacer, de chasser, d’être heureux, d’avoir de l’eau sacrée. Puis un jour, PRENEUR DE GRAISSE [FAT TAKER] est venu dans le camp, et a volé la graisse que de nombreuses femmes avaient préparée pour passer les durs hivers de la prairie. Dès lors, ce fut le début d’une guerre que nos ancêtres ont menée pour défendre leurs enfants, leurs bébés, leur – et notre – voie sacrée de la vie. Les coups de feu ont bien pu cesser à Wounded Knee le jour où le 7ème de Cavalerie a massacré des femmes, des enfants, des vieillard et des hommes désarmés. Mais la guerre continue. L’Amérique continue a violer la loi internationale, car c’est bien ce qu’est un traité. Nos ancêtres ont signé le Traité de Fort Laramie en 1851 et 1868 avec les Etats-Unis pour conserver un territoire et faire la paix. L’Amérique a violé la Loi du Traité quand Preneur de Graisse a trouvé de l’or, et ils n’ont pas cessé de la violer depuis. L’Amérique a admis récemment sa culpabilité d’avoir été un Preneur de Graisse, en approuvant unilatéralement (étant donné que personne ne s’est soucié de parler avec le gouvernement Traditionnel sur cette affaire) l’accord Cobell, qui a accordé quelques milliards aux innombrables peuples des Nations Rouges auxquels l’Amérique avait volé 134 milliards de dollars sous forme de ce qu’elle appelle des « ressources naturelles ». Celles-ci ont été arrachées à Unci Maka pour assurer des profits à quelques Preneurs de Graisse, laissant derrière la destruction et la pollution avec lesquelles nos Nations Rouges doivent vivre et mourir.

Nos frontières d’après le Traité comprennent une grande partie des Grandes Plaines. C’est notre territoire ancestral que nous avons conservé par Traité. Jusqu’à aujourd’hui, nous aimons cette terre et nous sentons que nous devons en prendre soin. A un moment donné, l’Amérique, après avoir pris illégalement d’autres territoires que nous n’avions pas cédés, a appelé les portions qui restaient « la Grande Réserve Sioux ». Néanmoins, nous sommes notre propre Nation souveraine !

Ici il faut noter quelque confusion dans la façon dont les Américains comprennent ce que nous voulons dire par « réserves ». L’endroit où je vis maintenant est la Réserve Indienne de Pine Ridge au sud-ouest du Dakota du Sud. Officiellement, dans les fichiers du Ministère de l’Intérieur Américain (où sont gérés les parcs nationaux, les animaux et les plantes – c’est aussi où les Indiens et nos terres sont « gérés »), la Réserve de Pine Ridge est indiquée comme le Camp de Prisonniers de Guerre 344. Dans le passé, nous ne dépendions pas du Ministère de l’Intérieur, mais du Ministère de la Guerre. Les Indiens d’Amérique (sic) sont les seuls dans ce grand pays qui ont un AUTRE numéro, à part le numéro de sécurité sociale qu’ont tous les Américains. Nous avons notre numéro « d’Indien », notre numéro de Prisonnier de Guerre. Le mien commence par 344. Ainsi l’Amérique sait que je réside dans le Camp de Prisonniers de Guerre 344. Réfléchissez-y un peu.

Dans notre action pour protéger le Territoire du Traité, les Droits de l’Homme, les Droits du Traité, nous nous faisons des alliés dans le monde entier pour informer l’opinion de notre situation dans le Camp de Prisonniers de Guerre 344 [POW Camp #344], de nos Traités, et de notre obligation et privilège de protéger les terres et les eaux pour les générations à venir. Nous avons beaucoup d’alliés Américains. Parfois ils commettent l’erreur humaine de se fier aux informations qu’ils trouvent sur nous et d’utiliser les archives américaines ; or, l’Amérique se réfère à une partie de notre territoire sous le nom de « Grande Réserve Sioux », ce qui était un territoire collectif où nos Nations devaient vivre ensemble, contrairement aux territoires des ‘réserves’ c’est-à-dire ce qui reste après que les Américains aient enlevé à notre Territoire du Traité ce qu’ils voulaient pour s’Engraisser. Ces ‘réserves’ séparées sont les lieus où vivent les Bandes distinctes (je suis de la Bande Oglala) aujourd’hui.

Maintenant, il y a un oléoduc pour transporter le pétrole des sables bitumineux, l’oléoduc Keystone XL projeté par TransCanada, Inc. qui doit traverser notre Territoire du Traité, ou, selon les termes des archives américaines, la « Grande Réserve Sioux ». Il traversera des centaines de fleuves, rivières et ruisseaux, et passera au-dessus de notre Nappe Aquifère Ogallala, qui s’étend à travers 8 états du Dakota du Sud au Texas, et il traversera aussi notre système d’eau courante. La nappe aquifère en question est aussi la source d’eau potable pour certaines parties de la Réserve de Pine Ridge, la Réserve de Cheyenne River Eagle Butte et la Réserve de Rosebud, qui dépendent aussi du système d’eau courante pour l’eau potable. Nous devons protéger notre eau potable.

La procédure américaine d’implication du citoyen est conçue pour donner au gens l’impression qu’ils ont quelque chose à dire. Cependant, quand cette procédure est appliquée aux « Indiens Américains », elle est faussée à l’avantage des Etats-Unis et de toute compagnie privée voulant faire des affaires sur nos terres. L’Amérique prétend que cette procédure nous donne la parole pour exprimer nos inquiétudes, nos besoins et nos DROITS. Nous savons que c’est un leurre, un mythe, un déguisement pour que le Preneur de Graisse continue à avoir ce qu’il veut.

TransCanada a un site sur lequel ils affichent notre poster pour l’entrainement des activistes de ‘Moccasins on the Ground’. TransCanada affirme avoir utilisé la procédure américaine pour « travailler avec » les tribus, mais ce n’est qu’une manipulation de plus du Preneur de Graisse pour obtenir ce qu’il veut. Disons que notre « tribu » rencontre des gens des institutions américaines comme EPA, BLM, etc. et nous disons « NON, ne passez pas par ici. » Alors les institutions dirons « mais nous avons le droit de passer par ici, çà n’enfreint aucune loi. » Ce n’est pas une consultation, c’est le gouvernement fédéral qui nous DIT ce qu’il va faire. Nos Nations Rouges se sont toutes opposées à l’oléoduc Keystone XL et ont fait appel aux Lakota pour défendre l’eau.

TransCanada tente de monter en épingle une identification américaine erronée de qui sont nos peuples et en quoi nos Territoires consistent. TransCanada essaie d’expliquer que leur processus de demande de permis a été transparent, et honnête, et bon. Demandez aux éleveurs et fermiers non-Indien du Montana au Texas combien TransCanada et l’Amérique ont été transparents dans leur conduite. Ils ont perdu leurs terres par expropriation au profit de TransCanada. Ils sont les nouveaux Indiens d’aujourd’hui, le gouvernement fédéral aide le Preneur de Graisse à prendre leurs terres maintenant, contre leur volonté.

Les gens doivent être prudents et lire entre les lignes ce que disent ces entreprises Preneuses de Graisse, vu qu’ils manipulent la langue anglaise et jouent sur les mots pour paraître ne pas être Preneurs de Graisse, et être honnêtes et bons. Ne soyez pas dupes du Preneur de Graisse. Soyez avec nous pour bloquer l’oléoduc Keystone XL et fermer le site d’extraction des sables bitumineux. Soyez avec nous pendant qu’il est encore temps de les arrêter. Rassemblez votre courage ! Nous avons le droit de protéger notre eau sacrée pour nos enfants et petits-enfants. C’est leur eau. Nous devons être prêts à protéger ce qui est destiné à nos jeunes générations.

Nous accueillons actuellement une session d’entrainement de trois jours, pour apprendre les uns des autres comment protéger notre eau sacrée par l’action directe non-violente, ce qui d’ailleurs, est un droit pour tous les citoyens de ce grand pays. Nous nous ferons des alliés, acquerrons de nouvelles compétences, partagerons les compétences existantes efficaces qui nous rendrons plus forts dans notre action collective pour les attendre de pied ferme [putting our Mocassins on the Ground] pour protéger notre eau sacrée. Hecetuwe. (C’est ainsi).

Debra White Plume

Owe Aku, Bring Back the Way

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OPERATION ‘DE PIED FERME’ (‘MOCCASINS ON THE GROUND’)

 

Par Debra White Plume
8 mars 2013
Sur le site de Tar Sands Blockade
Republié sur Censored News

 

8 mars, mise à jourMoccasins on the Ground : l’entrainement des activistes de première ligne commence

L’entrainement pour ‘Moccasins on the Ground’ a commencé aujourd’hui dans la réserve de Pine Ridge dans le Dakota du Sud, avec une célébration et une cérémonie. Debra White Plume, Grand-mère Lakota, s’est exprimée sur le but de ce weekend :

« Cet entrainement est un message à Obama et à TransCanada leur signifiant que s’ils essaient de construire le Keystone XL nous serons là pour les rencontrer, les attendant de pied ferme [with our moccasins on the ground]. »

Des Anciens Lakota ont adressé à la foule des messages importants sur la protection des Eaux Sacrées des sables bitumineux toxiques. Voici quelques moments importants de la cérémonie d’ouverture :

– Des joueurs de tambours ont exécuté un chant traditionnel en Lakota, qu’on peut traduire approximativement par : « Le Grand-Père regarde vers le bas et veille sur nous en tant que protecteurs de Notre Mère la Terre ».
– « L’eau est le premier soin. Peu importe votre couleur. Vous avez besoin d’eau pour survivre. Il s’agit de protéger notre Eau Sacrée » – Vic Camp
– « C’est la question-clé : Quand proclamons nous le droit à l’autodéfense pour la Terre Mère ? » – Alex White Plume
– « C’est un pipeline de mort. La mort culturelle pour notre peuple » – Ramsey Sprague, Tar Sands Blockade

 

FERMEZ LES SABLES BITUMINEUX

Par Debra White Plume

16 février 2013

Publié par Censored News
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Traduction Christine Prat

Lorsque des citoyens du Nebraska et de tous les Etats-Unis attendaient de voir quelle serait la décision du Gouverneur du Nebraska Heinman d’autoriser ou d’empêcher l’oléoduc Keystone XL de TransCanada de traverser son état, j’ai eu un mouvement de recul, vu que cela reflète une mentalité préjudiciable qui fait partie intégrante de la construction coloniale. La Nappe Aquifère Ogallala ne reconnaît pas le Gouverneur. Elle ne reconnaît pas non plus le Ministre des Affaires Etrangères John Kerry ni le Président Obama. J’éprouve aussi une certaine répulsion parce qu’un autre aspect crucial de la question est l’endroit d’où vient le pétrole de sables bitumineux à la base et ce que l’extraction fait à la Forêt Boréale, au bassin du Fleuve Athabasca, aux Gens des Nations Rouges et à toute la vie de cette région.

Le très polluant pétrole des sables bitumineux vient du puits de sables bitumineux qui a dévasté les terres et les eaux, et toute la vie là-bas, dans le seul but d’alimenter la rapacité insatiable de l’industrie des carburants fossiles, et la discussion doit porter aussi sur la nécessité d’en finir avec les ravages des carburants fossiles qui détruisent la terre pour remplir les poches de quelques uns, et aussi impliquer la prise de conscience du fait qu’il est temps pour toute l’humanité de réévaluer ses véritables besoins et désirs et de décider si elle désire cet oléoduc au point d’être prête à rompre cet équilibre délicat que nous avons déjà tellement ébranlé.

Il arrive un moment où çà en revient à la responsabilité personnelle. Ou bien nous considérons l’ensemble et voyons la vérité, ou bien nous continuons à vivre aux divers niveaux de déni que nous construisons, et fournissons des excuses à ce que l’industrie fait de notre soutien d’humains inactifs. Les gens doivent avoir le courage de prendre position et dire que l’industrie des carburants fossiles et l’extraction de pétrole des sables bitumineux est nuisible et entreprendre l’action nécessaire pour les obliger à fermer avant qu’il ne soit trop tard. Laisser cet oléoduc entrer [aux Etats-Unis – NdT] ne contribuerait pas seulement à continuer l’exploitation du puits de pétrole, la destruction de l’eau sacrée et de toute vie là-bas, cela contribuerait aussi à soutenir cette exploitation alors qu’elle met en danger aussi notre eau sacrée ici, car CELA VA fuir et polluer, et quand çà se produira, çà ne pourra pas être nettoyé, la technologie n’existe pas.

Nous devons être courageux et fermes, et agir pour arrêter cet oléoduc et fermer le puits de pétrole des sables bitumineux. Les gens doivent absolument avoir une vision d’ensemble et prendre conscience de la nature de leur gouvernement qui met en place une situation dans laquelle ils doivent choisir d’avoir un emploi aux dépends de la menace bien plus grande qui plane sur la Nappe Aquifère Ogallala et toutes nos eaux de surface. Qui fera le choix de défendre l’eau sacrée ? L’eau sacrée doit être préservée pour nos générations futures. C’EST LEUR EAU.

J’espère que demain à Washington DC, chacun criera 4 fois, joignant sa voix à 30000 autres, « FERMEZ LES SABLES BITUMINEUX ». Cela rendrait cette Grand-mère très, très heureuse. Et l’Univers pourrait peut-être écouter.

Hecetuwe.

 

Publié par brendanorrell@gmail.com

 

Voir d’autres photos de la manif

Par Jessica Garraway / Deep Green Resistance Grandes Plaines
Publié sur Censored News

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Traduction Christine Prat

 

Deep Green Resistance News Service, 26 août 2012

Des femmes de la nation Lakota Oglala, ainsi que des activists de Deep Green Resistance, de l’AIM de base [AIM Grassroots], Dés-Occupez Albuquerque, Occupez Lincoln et du Centre pour la Justice et la Paix des Rocky Mountain, ont pris part à une marche de Billy Mills Hall à Pine Ridge à la localité de White Clay [Nebraska] pour protester contre l’industrie prédatrice des spiritueux fort présente là-bas.

White Clay a une population de 14 habitants, et cependant 4 commerces d’alcool qui vendent 12500 boîtes de bière par jour. Ces commerces ont été signalés régulièrement pour avoir vendu de l’alcool à des trafiquants, des alcooliques, des mineurs et pour échanger de la bière contre des faveurs sexuelles.

« Depuis plus de 100 ans les femmes de la nation Lakota Oglala ont été confrontées à une agression contre la raison, le corps et l’esprit de leurs parents », dit Olowan Martinez qui est l’une des principales organisatrices de la manifestation et résidente de Pine Ridge. « Les Oglala ont été réduits au silence par une guerre chimique menée par les entreprises qui veulent exploiter et engranger des profits de la souffrance et de la misère de notre peuple. Le temps est venu de mettre un terme à cette souffrance par tous les moyens nécessaires. »

Debra White Plus, une activiste Lakota et résidente de Pine Ridge a déclaré dans son adresse au public « Un Indien sobre est un Indien dangereux. Nous devons faire passer le message à l’état du Nebraska et à ses citoyens que nous ne tolérerons plus le cours habituel. C’est la Journée des Femmes pour la Paix, mais cette paix sera bientôt rompue. »

Après la marche et les discours, des membres de Deep Green Resistance se sont enchaînés et ont bloqué la route d’accès à White Clay.

Moins d’une demi-heure plus tard, un officier de police a baissé la vitre de son véhicule et commencé a asperger au hasard la foule de gaz poivré. Jusqu’à 12 personnes ont été atteintes, parmi elles le fils de 10 ans d’une femme Lakota qui avait aidé à organiser la marche. Egalement, une femme d’un certain âge, Helen Red Feather, a dit avoir été heurtée à la jambe par un véhicule de police. Le personnel médical de l’organisation a soigné les blessures causées par le poivre.

A 7h39, les cinq activistes qui s’étaient enchaînés ont été embarqués dans une remorque pour chevaux à la prison du Comté de Sheridan à Rushville. Depuis, ils ont été libérés sous caution personnelle.

Aujourd’hui, justice est loin d’être faite, étant donné que White Clay continue à permettre et mettre en pratique la destruction des Lakota Oglala et des gens de Pine Ridge. La soumission perpétuelle des Lakota Oglala de la Réserve de Pine Ridge ne cessera pas tant que les commerces de spiritueux de White Clay continueront de fonctionner.

Le slogan « Çà prendra le temps qu’il faudra ! » a été lancé par ceux qui se sont enchaînés et les gens qui étaient avec eux dans la foule au début de l’action. La lutte continue.

 

Pour prendre contact avec Jessica Garraway :
Email : garrawaj@riseup.net
Tel.: 00 1 253 906 4740

Voir aussi l’article annonçant la manifestation
et l’article sur la manifestation de juin dernier

l’article de Debra White Plume donnant une description détaillée des incidents
De nombreuses photos des incidents

Rassemblement de solidarité, remorques pour chevaux, et la Journée de la Paix des Femmes Lakota

Par Debra White Plume, écrit sur les rives de Wounded Knee Creek, 29 août 2012
Publié sur Censored News

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Traduction Christine Prat

 

Owe Aku (Ramenez la Voie, une ONG Lakota de base) a accueilli un Rassemblement de Solidarité de cinq jours à Kiza Park, près de Manderson, au Dakota du Sud. Deep Green Resistance, le Mouvement de Jeunesse Autochtone [Native Youth Movement], Dés-Occupez Albuquerque, Occupez Lincoln, le Centre pour la Paix et la Justice des Rocky Mountains, Occupez Wall Street, Résistance Radicale, Owe Aku, et les Femmes de la Nation Lakota Oglala ont co-organisé le rassemblement.

Les organisations ont envoyé des représentants pour renforcer les contacts et former de nouvelles alliances entre les divers groupes qui travaillent sur les questions de justice sociale, de justice environnementale et pour préserver les cultures traditionnelles des Nations Autochtones. Les sujets d’étude comprenaient les Alliés Blancs Travaillant avec des Nations Rouges, l’Action Directe Non- violente, la Justice dans les Médias, la Protection de l’Eau Sacrée, et de nombreux ateliers avaient pour but d’améliorer les capacités d’organisation et de combler le fossé entre des gens de différentes couleurs et origines géographiques. Owe Aku a accueilli des camps initiant à s’Unir pour Combattre depuis 2005, au cours desquels des centaines de participants ont suivi les quatre à six jours d’expérience éducative. L’organisation et l’acquisition de capacités pour les activistes sont le fil conducteur de la formation, ainsi que la solidarité et la mise en valeur d’une question particulière choisie par les participants et qui doit être suivie par une action directe. La colonisation du peuple Lakota, y compris l’utilisation d’alcool et les pratiques prédatrices du gouvernement du Nebraska et de la ville de White Clay, était une des questions majeures, tout comme les impacts de l’oléoduc Keystone XL, dont un tronçon est projeté dans cette région par TransCanada, Inc.

La formation en ‘Décolonisation et Changement Social’ a eu lieu tous les jours, afin que tous les individus puissent passer du temps avec les facilitateurs et les autres participants. La difficulté à travailler au changement social tout en étant confronté à la colonisation pour le peuple Lakota a été un sujet majeur.

« La colonisation et le génocide culturel à travers le système éducatif se poursuit en ce moment même, nos enfants vont à l’école où on ne leur apprend pas ce que c’est qu’être Lakota, leur identité Lakota n’en sort pas renforcée » dit Victorio Camp, un des organisateurs de Owe Aku. Au cours des ateliers sur l’organisation efficace et la création d’alliances intergénérationnelles et interraciales, un jeune homme a déclaré « Je hais parce que j’ai peur de perdre tout ce que j’aime. Me retrouver ici au milieu de gens de tous âges et de toutes races m’aide à me débarrasser de çà et à apprendre à travailler pour plus de solidarité. »

Des gens sont venus de Floride, de Californie, de New York, du Canada et de tous les coins des Grandes Plaines. « Nous avons négligé nos alliés blancs pendant si longtemps, parce que nos peuples ont subi tant de traumatismes causés par les blancs. Nous devons apprendre à nos alliés blancs comment nous aider. J’ai entendu le cri de guerre des femmes Lakota ‘nous voulons vivre’ tout au long de la route jusqu’à ma petite île du Canada et je suis venue ici. J’ai appris comment des alliés avaient besoin de travailler ensemble » dit Sasheen, une femme des Premières Nations.

Les ateliers sur l’action directe non-violente ont eu lieu chaque jour, dirigés par T.R. McKenzie de Deep Green Resistance de la Région des Grandes Plaines, et avec une formation sur les Racines Rouges par Vic Camp et Olowan Martinez. « Nous sommes ici pour apprendre de nos alliés autochtones et de leurs familles, et être avec eux dans leurs efforts pour obtenir la justice dans les questions d’environnement et pour arrêter le génocide toujours en cours à White Clay, Nebraska » dit McKenzie. « Nous irons à White Clay pour soutenir nos parentes au cours de leur Journée des Femmes pour la Paix » dit Vic Camp, « vu qu’elles vont là-bas pour s’exprimer. »

Les camps de formation s’Unir pour Combattre ont une composante active afin que les participants puissent mettre leurs capacités en pratique. L’action directe de ce Rassemblement de Solidarité comprenait la Journée des Femmes pour la Paix à White Clay.

White Clay, une localité de 14 habitants, se trouve à la limite de la Réserve Indienne de Pine Ridge. On y trouve quelques épiceries, deux restos, une station d’essence, un magasin pour ranch et quatre débits de bière à emporter. Depuis que les corps des Lakota Oglala Ron Hard Heart et Wallace Black Elk ont été retrouvés près de White Clay il y a plusieurs années, les Lakota ont marché sur White Clay à de nombreuses reprises, pour demander pourquoi ces deux meurtres n’avaient jamais été résolus tout comme beaucoup d’autres crimes commis au fil des années. Les quatre débits de bière vendent environs quatre millions de cannettes de bière par an, alors que les propriétaires savent que les lois de la Réserve de Pine Ridge interdisent la vente d’alcool. La Commission des Spiritueux du Nebraska (Nebraska Liquor Commission – NLC) leur accorde des licences, bien qu’elle soit parfaitement au courant des lois.

Les gens du Nebraska pour la Paix et d’autres ont soulevé le problème auprès de la Commission des Spiritueux plusieurs fois au cours de la dernière décennie, le film La Bataille de White Clay a été fait ; la Tribu Sioux Oglala a porté plainte contre les grands distributeurs de bière. Olowan Martinez, une Lakota Oglala de Pine Ridge, a organisé la plus récente manifestation à White Clay en juin dernier et la Journée des Femmes Lakota pour la Paix le 26 août. « J’ai voulu rassembler les gens pour marcher sur White Clay, rassembler les femmes et leurs enfants, nos alliés de Deep Green Resistance, pour faire savoir aux tenanciers de bars que nous voulons qu’ils cessent de vendre de l’alcool aux gens de notre peuple. Ils se moquent pas mal que notre peuple souffre de l’alcoolisme, que nous ayons un taux de suicide très élevé, ils détournent nos jeunes et on retrouve une cannette de bière sous leur cadavre. Notre police tribale en souffre et est fatiguée de ramasser nos jeunes. Nous avons eu assez de deuils. Ce génocide liquide doit prendre fin » dit O. Martinez.

La Journée des Femmes Lakota Pour la Paix n’avait pas pour but de s’occuper des buveurs individuels, il y a des dizaines de bureaux d’aide sociale pour cela dans la réserve. Les gens à la rue qui boivent 24 heures sur 24 à White Clay ne sont pas la cause de l’existence de White Clay, ils en sont le résultat ! Leur but était plutôt de dénoncer les pratiques légales et administratives de l’état du Nebraska qui autorise l’exploitation délibérée du problème, la contrebande à la frontière de l’état, les meurtres non résolus et d’autres crimes dans une localité de 14 habitants.

Là-bas, il n’y a pas d’église, pas d’école, pas de toilettes publiques, pas de poste de police, ni autres services publiques ; la poste est à l’intérieur d’une épicerie. Une douzaine de bâtiments abandonnés se balancent et semblent prêts à s’effondrer, certains sont dans cet état depuis vingt ans. Les anciens se souviennent des bars d’autrefois, mais ils ont tous brulé au moins une fois et n’ont jamais été reconstruits. Les propriétaires ont remplacé leurs bars par des débits de bière à emporter. J’ai lu quelque part que la seule chose qui manque à White Clay pour être officiellement considéré comme un enfer de la rue, c’est un endroit où on peut vendre son sang.

Environs deux cent cinquante personnes se sont retrouvées à midi sur le parking de Billy Mills Hall à Pine Ridge Village, et après une prière, elles ont marché vers White Clay par une chaleur de 38 degrés. Les enfants portaient des miniatures de chevaux, d’aigles et de bourdons faites à Kiza Park pendant le Rassemblement de Solidarité, et les alliés portaient une marionnette représentant une femme Lakota de six mètres de haut. Les Chanteurs de la Nation Elk conduisaient la marche, avec des hommes Lakota qui portaient des bâtons et des drapeaux. Des voitures suivaient les marcheurs qui ont été accueillis à la frontière du Nebraska par quatre unités de police du Comté de Sheridan et huit officiers, qui ont fermé la route derrière nous. Dans les trente minutes qui suivirent, plusieurs agents de la Police Tribale Sioux Oglala sont arrivés et ont stationné leurs unités à la frontière de la réserve.

Les gens ont formé un cercle au milieu de la localité et des jeunes gens ont brulé de la sauge. Parmi les orateurs invités il y avait Arlette Loud Hawk, Tokala Kit Fox Warrior Society Whip Bearer ; Michelle Tyon du Projet pour le Prisonnier Cante Tinza (Brave Heart : Cœur Brave) ; Olowan Martinez, Lakota Oglala ; Eileen Janis, du Projet de Prévention du Suicide Sweetgrass ; et moi. La Patrouille des Autoroutes du Nebraska a érigé une barricade en travers de la route au sud de White Clay, avec huit à dix unités de police et environs vingt agents de l’état.

Les Chanteurs de la Nation Elk ont chanté des chants d’honneur, de guerre et de prières. Deep Green Resistance s’est lancé dans l’action directe, quand des membres ont aidé cinq personnes à former une chaîne humaine à travers la route principale. Des membres des tribus et des alliés du Rassemblement de Solidarité ont formé un cercle de ‘ligne de non reddition’ autour de la chaîne et des membres de la base de l’AIM ont formé une ligne au nord de la chaîne de Deep Green Resistance. Des jeunes membres de la tribu entrant en ville par le nord ont commencé à hurler, des gens ont couru voir se qui se passait, trois hommes adultes au débit de bière Arrow Head Inn hurlaient et essayaient de frapper un jeune et un policier du Nebraska a embarqué le jeune et mis dans son véhicule. Un des hommes de l’Arrow Head Inn a été entendu en train de crier « lapin de la jungle retourne d’où tu viens » à un jeune de la tribu. « Salopes blanches » dit-il à propos des femmes de Deep Green Resistance. Un jeune a regardé dans la voiture de flics et demandé pourquoi ils avaient un gamin de 14 ans là-dedans, l’officier de police lui a envoyé du poivre en pleine figure ainsi qu’à de nombreuses personnes qui se trouvaient à proximité. L’officier a démarré, emboutissant des gens sur son passage, jusqu’à ce que plusieurs jeunes hommes se plantent devant la voiture et refusent de bouger jusqu’à ce que la mère du gamin puisse arriver sur les lieus. Le personnel médical du Rassemblement de Solidarité rinçait les yeux des victimes du jet de poivre, parmi lesquels il y avait un gamin de dix ans, Wakinyan Conroy. La voiture de police a blessé une femme qu’elle a heurté ; l’Hôpital de Pine Ridge a envoyé une ambulance. La Police Tribale est entrée dans White Clay et a mis un terme à une attaque verbale devant l’Arrow Head Inn, entre le propriétaire, ses amis et les organisateurs de la manifestation.

Une femme ivre criait depuis une heure « Vous voulez vous battre ? » tout en poussant les gens. Nous lui avons demandé de se joindre à nous, elle a refusé. Elle était soûle et disait qu’un propriétaire de bar lui avait donné de la bière pour ‘foutre la merde’, et beaucoup d’entre nous, les femmes âgées, avons demandé à la police du Nebraska pourquoi ils ne l’arrêtaient pas. « Elle n’enfreint aucune loi » dit le Sheriff. Quant elle a commencé à menacer les gens du poing, à cracher sur eux, un Officier de la Police Tribale a hurlé au Sheriff de l’arrêter, alors finalement il l’a mise dans une voiture de police du Comté de Sheridan.

Plusieurs hommes de l’AIM et des membres de la tribu Oglala ont formé une ligne près du barrage de Deep Green Resistance et n’ont pas bougé pendant plusieurs heures. La Police du Comté de Sheridan et les Policiers de l’état du Nebraska ne savaient pas quoi faire ! Ils ont finalement décidé d’embarquer les membres de Deep Green Resistance qui formaient le barrage à la prison de Rushville, après avoir reçu plusieurs coups de téléphone de résidents du Nebraska qui se plaignaient de ne pas pouvoir traverser White Clay. Un camion tirant une remorque pour chevaux est arrivé dans le patelin. Tom Cheyenne, Tom Poor Bear et Alex White Plume ont pris la parole pour dire que le barrage de Deep Green Resistance était là pour faire savoir au monde qu’ils soutenaient les femmes Lakota dans leur initiative d’attirer l’attention sur les pratiques prédatrices de la Commission des Spiritueux du Nebraska, du gouvernement du Nebraska et du Comté de Sheridan envers les gens de la Réserve de Pine Ridge, et que par conséquent, pour soutenir Deep Green Resistance, les gens laisseraient la police les embarquer. Entretemps, la nuit tombait. Les cinq personnes qui formaient le barrage ont été emmenées dans la remorque pour chevaux, sur des tas de crottin, et conduites à 38 kilomètres, à Rushville – suivies par leur avocate Lisa Adams – où elles ont été citées à comparaître et relâchées sous caution personnelle. Le Bureau des Avocats du Comté de Sheridan a déclaré que des mises en examen sont à venir et seront prononcées le 31 août. Beaucoup de gens parlent d’abus policiers et de nombreuses violations des droits des citoyens.

Ceux d’entre nous qui restaient sont retournés à Kiza Park, ont fait un compte-rendu, ont pris le dîner, et ont attendu le retour de ceux qui avaient été arrêtés et de leurs défenseurs. Lorsqu’ils sont revenus, ils ont été soignés par notre équipe médicale, une personne a du être emmenée à l’hôpital. Il y avait de la tristesse, parce que de la violence avait été exercée sur notre groupe par des ivrognes, des Indiens achetés, la police du Nebraska, mais aussi du réconfort, exprimé par beaucoup de femmes Lakota qui ont dit s’être senties tellement aimées par leurs parents masculins venus les soutenir qu’il y avait de l’espoir que l’exploitation de notre peuple par White Clay et ses maîtres d’opérette finisse, et que plus d’efforts continueront à être faits, dans la solidarité. (Des vidéos des incidents cités dans cet article sont disponibles – Voir article original en Anglais)

Photos des incidents prises par des participants à la manif

Voir aussi l’article de juin 2012 sur White Clay et la révolte des femmes Lakota contre ce qui s’y passe

 

LES LAKOTAS, NAVAJOS ET SUPAIS PRESENTENT UN PUISSANT TEMOIGNAGE AU RAPPORTEUR DES NATIONS UNIES EN ARIZONA ET DANS LE DAKOTA DU SUD

Par Brenda Norrell
Censored News

Original article in English

Photos: Arizona, Forgotten People; Dakota du Sud, Vi Waln

Traduction Christine Prat

 

Jeudi 3 mai 2012

En Arizona et dans le Dakota du sud, des Amérindiens ont présenté un témoignage puissant sur la destruction de leurs terres natales par l’exploitation d’uranium, les centrales au charbon et les forages pétroliers et gaziers, au cours de sessions de consultation avec le Rapporteur des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, James Anaya.

Debra White Plume, Lakota, qui a témoigné à l’université de Sinte Gleska, sur le territoire de la Nation Lakota Sicangu, à Rosebud, Dakota du sud, les 1er et 2 mai, dit qu’il était temps de mettre un terme à l’écocide de Notre Mère la Terre.

Au cours d’un témoignage à Tucson, les 26 et 27 avril derniers, des Navajos de Black Mesa ont décrit les crimes commis par la compagnie Peabody Coal, des sénateurs d’Arizona et des avocats non-Indiens, qui ont conduit à la déportation de Navajos, à l’exploitation de charbon sur Black Mesa, et au maintient de certaines des centrales au charbon les plus polluantes des Etats-Unis sur le territoire de la Nation Navajo.

Les Havasupai ont demandé la fin de l’exploitation de mines d’uranium dans le Grand Canyon qui constitue une menace pour les générations futures du Sud-ouest en empoisonnant l’eau.Damon Watahommigie, Supai, dit « En tant que premiers guerriers du Grand Canyon, nous refusons d’être les terroristes du monde du prochain millénaire en autorisant les super complexes industriels nucléaires à exploiter des mines dans le Grand Canyon. »

Dans le Dakota du Sud, Debra White Plume, Lakota, a déclaré : « M. Anaya, je vous demande de conserver toute la clarté de ce message, n’édulcorez pas mon témoignage. Je dis que l’Amérique est en train de commettre un ethnocide contre notre mode de vie, un écocide contre Notre Mère la Terre et un génocide contre le Peuple Lakota dont la Nation est aussi profanée. Sans accès à nos terres et à nos eaux nous ne pouvons vivre de Droits Inhérents et collectifs d’être qui nous sommes. Il y a des compagnies d’uranium, de pétrole, de gaz ici en ce moment, et d’autres veulent venir. Nous ne les avons pas invitées.
« L’Amérique accueille la compagnie d’uranium Canadienne Cameco, la compagnie d’oléoducs TransCanada et PowerTech uranium qui veulent des permis pour exploiter les mines d’uranium et trainer du pétrole à travers notre Territoire contre notre volonté, des extractions et des oléoducs qui menacent notre nappe aquifère Ogalalla, qui fournit l’eau potable à 2 millions d’habitants et irrigue le ‘panier à pain’ du monde.
Debra White Plume ajoute : « Nous n’avons jamais donné notre consentement libre, préalable et informé ainsi que l’exige la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones adoptée par l’Assemblée Générale de Nations Unies ; nous savons que personne n’est satisfait par cette Déclaration, mais c’est un document qui donne des normes minimales. »

En Arizona, la Navajo Leta O’Daniel a témoigné des horreurs imposées aux Navajos, de la Longue Marche à la déportation, des mines de charbon aux sévices des internats scolaires.
« Mes voisins sont descendants des Yeii, le gens Sacrés des anciens Anasazi. Trois de mes frères sont Hommes Médecine et j’écoute leurs histoires. Je peux vous montrer où nos traces sont parallèles à celles des dinosaures et vous raconter des histoires des origines, du temps où les dinosaures ont mangé des humains, où nos ancêtres vivaient dans les falaises pour se protéger d’eux et quand guerriers jumeaux – le Tueur de Monstres et Celui Né de l’Eau – ont aidé à sauver notre peuple des dinosaures.
« Nous avons des prières et des chants pour nos troupeaux donnés par les Gens Sacrés. Notre tradition orale passée de génération en génération, nous apprend à garder et soigner nos troupeaux. La Femme Araignée nous a appris à tisser les tapis. Nos motifs racontent des histoires tissées. Cela nous maintient et nous fournit le moyen de vivre. »

Leonard Benally, qui résiste depuis des décennies contre la déportation de Big Mountain, a décrit les plans qui ont présidé à la déportation des Navajos et aux tentatives actuelles de voler les droits sur l’eau des Navajos. Benally dit qu’il est temps de rendre la compagnie Peabody responsable de génocide et de démasquer le rôle de politiciens Navajo corrompus, des membres du Congrès pour l’Arizona et des avocats non-Indiens.
Benally dit que le Président Navajo « Ben Shelly, de la Nation Navajo, travaille avec les Sénateurs Kyl et McCain pour faire passer la loi sur l’Accord pour les Droits sur l’Eau de la rivière Little Colorado, qui abandonne nos droits sur l’eau à la compagnie Peabody Coal et à la Centrale Navajo. Nous sommes persuadés que l’Accord est une tragédie non seulement parce qu’il réduit les droits des Navajos mais aussi parce qu’il nous fait renoncer à des millions de dollars de compensation pour ces droits.
Notre liberté est sacrifiée pour un bonus économique fondé sur la tromperie et la corruption. Notre justice a été prostituée par des abandons, du désespoir, et du conformisme élevés au rang de doctrines de Sécurité Nationale. Nous sommes le destin historique des dépossédés. La Démocratie a été blanchie avec des détergents importés qui autorisent de l’eau d’égout recyclée à être larguée sur nos Pics San Francisco Sacrés.
La collusion entre Peabody et le gouvernement des Etats-Unis a résulté dans la sombre infamie du génocide et des crimes contre mon peuple et contre l’environnement – la déportation, le Bennett Freeze, l’exploitation d’uranium, le tout pour la poursuite du développement des ressources énergétiques, alimentée par l’avidité et la collusion des compagnies et du gouvernement. »

L’Ancienne Navajo de Black Mesa Glenna Begay dit que Peabody ne respecte pas les morts. « les résidents de la région minière ont été emprisonnés ou menacés de l’être pour avoir tenté de protéger leurs sites funéraires et sacrés. D’autres résidents ont été témoins de déterrement de tombes. »

Hathali (Homme Médecine en Diné) Norris Nez dit que les prières des Diné – Navajos – sont pour toute l’humanité. « A Big Mountain, Black Mesa, le Territoire Partagé Hopi, il y avait beaucoup de sites sacrés où des sacrifices étaient offerts. Les Gens Sacrés, les Gens des Etoiles, nous reconnaissent par ces sites qui sont sacrés là où nous, Diné, humains à cinq doigts, donnons des offrandes. Ils reconnaissent que nous faisons notre devoir de donner nos offrandes aux Gens Sacrés. Ces sites sont là pour le bien des gens, pas seulement pour les Diné. Nos prières sont dites pour toute l’humanité. »

Tandis que les sessions continuent à travers les Etats-Unis, le Rapporteur et les Nations Unies sont pressées par les Amérindiens d’utiliser ces témoignages afin qu’ils résultent en bénéfices réels pour les gens, au lieu de se limiter à récolter des mots et de réduire ces mots à des résumés sommaires ne conduisant à aucun changement réel.

 

Pour une autorisation de reproduire la totalité de cet article, s’adresser à : brendanorrell@gmail.com

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UN FIL DANS LA BELLE ETOFFE DE LA RESISTANCE

Par Debra White Plume

Censored News
Original article in English

Traduction Christine Prat

Jeudi 19 janvier 2012

L’eau est finie, et sacrée. “Mni wicozani », par l’eau il y a la vie. Nous devons boire de l’eau propre, nourrissante, pour vivre. Tout comme notre Mère la Terre est faite de beaucoup d’eau, nos corps humains contiennent 70% d’eau. C’est pourquoi à la Pleine Lune, et aux changements de marée, certains humains ont un comportement imprévisible. Pour nous, peuple Lakota, mni (l’eau) est notre premier médicament, notre première demeure. Il y a tout un corpus d’enseignement spirituel et social que nous apprenons en grandissant, la Vision du Monde Lakota concernant l’eau. Mni est notre parente, et la Loi Lakota exige que nous protégions les membres de nos familles. Notre Mère la Terre est notre parente.

Cette croyance a conduit notre organisation, Owe Aku (Bring Back the Way – Ramenez la Voie traditionnelle), qui s’occupe de préservation et revitalisation de la culture, des Droits garantis par les Traités et des Droits de l’homme, à s’interroger sur le taux anormal de cancer et de diabète sur la réserve de Pine Ridge. Cette recherche nous a conduit en des lieus où nous n’aurions jamais pensé aller ! Nous avaons consulté les études sur la qualité de l’air et de l’eau, ce qui nous a conduit à la mine d’uranium de Cameco, Inc. qui pratique la dissolution sur place [terme officiel : lixiviation in situ], à 30 minutes de notre frontière sud. Nous avons appris que cette technique d’exploitation contamine chaque jour une incroyable quantité d’eau. Cameco était sur le point de demander le renouvèlement de sa license et avait déposé une demande pour ouvrir une deuxième mine. Nous avons fait des recherches sur la procédure et nous sommes aperçus que nous pouvions intervenir, sur la base de la science et de la loi. Nous l’avons fait et sommes maintenant partie civile dans le procès contre le soi-disant ‘droit’ de Cameco d’empoisonner notre eau. C’était il y a sept and. Depuis çà continue.

Le travail de protection de l’eau exige une recherche constante, c’est ainsi que j’ai entendu parler du forage de sables bitumineux sur le territoire de Premières Nations dans le bassin de la Rivière Athabasca, près de Fort McMurray, au Canada. Ce que j’ai appris sur cette mine et ces effets sur Notre Mère la Terre a été un choc, alors j’ai commencé à parler de plus en plus de cette horrible profanation de Notre Mère la Terre et de nos parents des Premières Nations. Le forage des sables bitumineux se fait depuis des décennies et est devenu l’opération d’exploitation minière la plus sale au monde. Les grandes compagnies se sont introduites il y a des dizaines d’années, en trompant les élus pour leur faire signer des contrats d’exploitation, contrats qui ont résulté en une augmentation de formes rares de cancer, les gens meurent, les poissons aussi, ainsi que les orignacs [ou orignaux, sortes d’élans du Canada] et d’autres animaux dont les gens dépendent pour se nourrir. C’est devenu un problème d’alimentation. Est-ce que çà va devenir un problème de famine ? La forêt vierge boréale a été abattue, l’Amazonie du Nord est en train d’être détruite, des millions d’oiseaux et d’autres animaux sont morts, des espèces se sont éteintes. Le forage utilise 3 à 4 barils d’eau potable pure pour obtenir 1 baril de pétrole, chaque jour. Cela produit tant de gaz à effet de serre qu’il est quasiment impossible de les mesurer.

L’étude du forage des sables bitumineux nous a amené à découvrir l’intention de la compagnie TransCanada de construire et d’utiliser l’oléoduc Keystone XL, allant du site de forage au Canada, à travers le Montana, le Dakota du Sud, le Nebraska, le Kansas, l’Oklahoma jusqu’à la côte du Texas, ou le pétrole serait raffiné et expédié on ne sait où. Nous avons appris que le Keystone XL aurait 90 cm de diamètre, serait plutôt mince, et que le pétrole brut très lourd, soumis à une haute pression, devrait être chauffé à 65,5 degrés pour être suffisamment liquide pour couler dans l’oléoduc. Un ouvrier syndiqué a été licencié pour avoir signalé que le tuyau était défectueux, alors que les employés de la compagnie le déclaraient agréé. L’ouvrier licencié a renoncé à sa carrière de toute une vie. Je l’ai rencontré à Washington, DC.

L’oléoduc devrait croiser notre aqueduc d’Eau Rurale, qui transporte de l’eau potable du fleuve Missouri sur 320 km jusqu’à Pine Ridge. L’oléoduc Keystone XL devrait traverser 200 lacs, cours d’eau et rivières. Il serait enterré dans la nappe aquifère Ogallala, qui irrigue 30% des cultures vivrières des Etats-Unis et qui fournit l’eau potable à 2 million d’habitants, ainsi qu’aux troupeaux, aux chevaux, aux bisons et autres créatures à quatre pattes. TransCanada devrait utiliser beaucoup d’eau potable pour la mélanger au pétrole brut très lourd. Des enseignements sacrés et issus de ma société sur l’eau m’ont pousser à consacrer de plus en plus de temps au combat pour la vie (et contre la mort) que cette histoire d’oléoduc est devenue. Je connaissais les menaces des mines d’uranium pour notre sol et ce qui vit à la surface, et ce que j’ai appris sur cet oléoduc m’a fait prendre conscience que çà menaçait notre vie, car où trouverions nous assez d’eau potable pour les 50 000 Oglala de Pine Ridge si l’oléoduc craquait ou fuyait ? Qui se sentirait suffisamment concerné pour y faire quelque chose ? La technologie pour nettoyer ce genre de pétrole lourd n’existe pas. Et on n’a pas encore invité le tuyau qui ne fuit pas et ne craque pas.

Des amis du Réseau Environnemental Indigène ont pris contact avec moi et nous avons amorcé un dialogue sur la protection de l’eau, la contamination et quelques autres sujets. Les tribus vivant sur le trajet projeté pour l’oléoduc ont entrepris des actions pour s’y opposer. Toutes les Nations Amérindiennes des Etats-Unis se sont fait entendre pour dire ‘Non’. J’ai décidé d’aller à Washington, DC, pour participer à une audience du Sénat et rencontrer des officiels du Département d’Etat pour leur parler des violations du Traite de Fort Laramie et de la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones adoptée par les Nations Unies en 2007. Je me suis rendue avec d’autres personnes à Pierre, Dakota du Sud, pour témoigner à une audience du Département d’Etat, mais je n’ai pas pu le faire, vu que j’étais le numéro 152. J’ai vu des syndiqués ivres témoigner qu’ils avaient besoin d’un emploi de soudeur. La plupart venaient de l’extérieur.

Alors ma famille et moi avons décidé que j’irais à Washington, DC. J’ai pris part à l’action directe de désobéissance civile, je suis entrée par effraction à la Maison Blanche, et j’ai été arrêtée, comme 1200 autres personnes qui voulaient aider à faire entre la question dans la tête de l’Amérique moyenne et attirer l’attention du Président Obama. Une douzaine d’entre nous, Amérindiens, ont été arrêtés. Les Lakota de Pine Ridge ont reçu Tom Weis, qui a été du Montana au Texas sur une moto marchant à l’énergie solaire pour éveiller la conscience des gens le long de la route prévue pour l’oléoduc Keystone SL. Nous avons aussi reçu à Pine Ridge un Rassemblement pour Notre Mère la Terre et une marche. Nous avons accueilli un tour de Solidarité avec les éleveurs, les fermiers, le peuple Lakota, et une star de cinéma Américaine, Darryl Hannah. Nous avons fait des émissions de radio, écrit des articles, assisté à divers évènements. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée dans une Tournée de Résistance, j’ai fait 16 000 km en avion en 5 semaines. En route, j’ai perdu ma brosse à cheveux, mon peigne et il ne me restait plus qu’une chaussette. Heureusement, c’était presque fini entretemps ! Le 15 janvier, un groupe de Lakota parmi lesquels j’étais, ont reçu Winyan Ituwan, une réunion de femmes sur Notre Mère la Terre et l’Eau Sacrée, avec comme invités Kandi Mosset du Réseau Environnemental Indigène, et Tantoo Cardinal, une star de cinéma Cree du Canada. Tout cela dans le but d’encourager la prise de conscience et la résistance à l’exploitation d’uranium, à l’oléoduc Keystone XL et au forage des sables bitumineux, et la protection de notre eau sacrée.

Au départ, le Nebraska protégeait la nappe aquifère Ogallala, mais a depuis accepté de s’engager dans des négociations pour autoriser un oléoduc sur un trajet encore inderterminé. Le Dakota du Sud a accordé $30 millions de réduction d’impôts à Keystone XL pour s’installer ici, le Montana a fait des concessions aussi. Cependant, des individus et des groupes se sont engagés, de façon spectaculaire. Des groupes écologistes, beaucoup de groupes citoyens, des milliers de gens de part et d’autre de la frontière en le Canada et les Etats-Unis, ont dit d’une seule voix ARRETEZ L’OLEODUC. Des Prix Nobel, des chefs et présidents Autochtones et des Premières Nations, des scientifiques, des militaires en retraite, des médaillés olympiques, des sénateurs, des membres du congrès, des acteurs, des écrivains, des étudiants, des gens de toutes origines sociales ont fait entendre leur vois et risqué leur liberté pour bloquer l’oléoduc. Les grands media des Etats-Unis ont rarement couvert ces évènements, mais dans les petites villes, les journaux et radios locaux l’ont fait. L’information s’est répandue, le nombre de résistants s’est accru. La dernière fois que je suis allée à Washington, DC, j’ai parlé devant un rassemblement de 15 000 personnes, nous avons fait 4 fois le tour de la Maison Blanche. Les gens venaient de partout, pour parler d’une seule vois. Nous nous sommes fait des amis et des alliés.

Les politiciens du Nebraska ont tenu une audience spéciale pour autoriser Keystone XL à y pénétrer, mais la Maison Blanche a entendu l’appel à protéger la nappe aquifère Ogallala. Ensuite, TransCanada a exercé des pressions sur les Etats-Unis pour qu’ils prennent une décision et des politiciens élus se sont empressés de soutenir le projet Keystone XL, ont lié une nouvelle proposition de loi à une proposition sur l’emploi, et ont donné 60 jours à la Maison Blanche pour autoriser Keystone XL ou le rejeter comme contraire à l’intérêt national.

Le 18 janvier 2012, le Département d’Etat et le Président Obama ont rejeté le projet d’oléoduc, vu qu’il n’était pas possible d’effectuer les études sur l’impact écologique en 60 jours. Cependant, TransCanada peut toujours déposer une nouvelle demande de permis.

Nous tous qui avons travaillé sur cette question de vie ou de mort, sommes un fil dans cette étoffe de résistance. Des gens ont écrit des lettres, prononcé des discours, préparé des repas, écrit des courriels, transmis sur Twitter et Facebook, ont fabriqué des banderoles, ont payé l’essence, ont fait des t-shirts, ont donné des coups de téléphone, fait des recherches, des photocopies, ont fait la queue pour témoigner, ont été arrêtés, ont fait pression sur des Sénateurs et des membres du Congrès, ont gardé des enfants, ont prêté leurs voitures, ont offert leur canapé ou une chambre d’amis, des musiciens et artistes ont fait des concerts et spectacles de soutien, ont pris des photos, récolté des fonds, ce fut une action vraiment collective pour protéger notre eau et Notre Mère la Terre.

Ce n’est pas une personne, ou une organisation particulière, qui a arrêté l’oléoduc, cette victoire n’est peut-être que temporaire, cette victoire est partielle, vu que le forage des sables bitumineux continue. Mais c’est l’amour de beaucoup de gens pour Notre Mère la Terre et les générations futures, toutes leurs prières et leurs sacrifices, qui ont donné une telle force à ce mouvement. Je crois que l’amour est plus fort que la cupidité. Je crois que les gens agissant ensemble peuvent être aussi efficaces que les plus grands conglomérats du monde. Je crois que Notre Mère la Terre veut vivre, et que nous ne pouvons pas vivre sans elle. Je crois en notre prophétie Lakota, « Un jour la Terre pleurera, Elle pleurera des larmes de sang. Vous devez choisir. Vous L’aidez, ou Elle mourra. Si Elle meurt, vous mourrez aussi. »

Partout dans le monde, des choses se produisent, du genre 200 tornades en deux jours l’été dernier ? Des tremblements de terre là où il n’y en avait pas eu depuis des centaines d’années ? Des inondations ? Des vagues de sécheresse ? Ce sont évidemment des phénomènes météorologiques courants, mais pas à ce rythme et pas dans ces endroits. Chaque été a été plus chaud que le précédent depuis 1996. Notre Mère la Terre nous dit quelque chose, Elle pleure, et Elle se soulève. La Terre qui Pleure se Soulève ! Tout ce qui arrive à Notre Mère la Terre arrive à tous les gens de la Terre. Une telle lutte est faite de beaucoup, beaucoup de fils, tous ensemble nous formons une belle étoffe de résistance, et une protection pour notre Mère, Notre Mère la Terre.

La dernière fois que nous avons quitté Washington, DC, mon amie et moi, nous avons vu un grand vautour à queue rouge qui a tourné au-dessus de nous et au-dessus de la Maison Blanche, et s’est envolé vers l’ouest. Le jour de Winyan Ituwan, le Rassemblement de l’Hiver, nous avons vu un aigle chauve tourner au-dessus de nous, puis s’envoler vers l’Ouest. Des messages Sacrés… Si nous écoutons, nous pouvons entendre, si nous entendons, nous pouvons comprendre. Quand nous comprenons, nous remercions. Lila wopila iciciyapi. Hecetuye.