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COMMUNIQUE DE PRESSE DU CHEF ALLAN ADAM A PROPOS DES BARRAGES SUR L’AUTOROUTE 63

Publié par Censored News
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Traduction Christine Prat

 

 

15 janvier 2013 – FORT MCMURRAY, Alberta – Dans le cadre des appels d’Idle No More et des Premières Nations à organiser des barrages, des manifestations pacifiques et à paralyser l’économie canadienne, le Chef Allan Adam de la Première Nation Athabasca Chipewyan (ACFN) a fait des vagues en parlant de barrages potentiellement à long terme dans le Nord de l’Alberta.

« Pour le moment, nous n’avons pas de projets d’organiser ou de faciliter l’organisation de barrages sur l’autoroute 63 le 16 janvier ou à une autre date. Cependant, les gens sont indignés par l’état actuel des choses dans ce pays et la situation est en train d’escalader vers plus d’action directe.

En tant que dirigeant, j’ai parlé aux gens, avec les gouvernements et l’industrie pour tenter de détendre la situation qui est en train de se développer. Cependant, ni le gouvernement ni l’industrie ne semblent vouloir faire un geste pour prendre en compte les problèmes et les gens ont dit qu’ils en avaient assez.

Le gouvernement Fédéral tout comme les gouvernements des provinces ont mis ce pays dans une situation précaire par une législation environnementale affaiblie, une protection affaiblie des eaux, des terres et des animaux, et une moindre transparence vis-à-vis du public. Ces changements législatifs contenus dans les Lois C-45 et C-38 vont accélérer les capacités du Canada à tirer des milliards de dollars de profits des terres Autochtones alors que la plupart de nos communautés vivent dans la pauvreté et certaines sans même les services minimums comme de l’eau potable. Tout ce qui restera à notre peuple sera des terres et des voies d’eau polluées et presque rien pour survivre.

Nos peuples sont devenus comme les canaris dans la mine de charbon – ils servent d’indicateurs environnementaux. Nous sommes tous au bord d’un précipice et à un point crucial de l’histoire. Nous pouvons rester passifs et regarder le gouvernement approuver le droit de détruire les terres et les droits des gens de ce pays ou nous lever pour protéger nos terres et nos droits.

A moins que Harper, le gouvernement canadien et l’industrie comprennent la nécessité d’abroger les Lois ou au minimum de supprimer les amendements et de renégocier les termes des Lois sur la Protection des Eaux Navigables, sur la Pêche, sur l’Evaluation Environnementale, sur l’Office National de l’Energie et sur les Indiens, vous pouvez vous attendre à ce que la situation escalade, pas seulement ici en Alberta mais dans tout le pays.

Un barrage sur l’autoroute 63 a toujours été vu comme une possibilité, même avant Idle No More. Pendant les 50 dernières années, les gens du Nord de l’Alberta ont vécu au niveau zéro au milieu d’un des projets industriels les plus destructeurs au monde, les Sables Bitumineux d’Alberta. L’infrastructure pour les sables bitumineux comprend des oléoducs vers l’est, l’ouest, le sud et le nord pour transporter les sables bitumineux vers l’extérieur et apporter les solvants utilisés dans leur traitement. Il y a aussi des projets de réacteurs nucléaires et de forage de gaz naturel pour fournir l’énergie nécessaire à l’extraction. Çà nécessite l’utilisation d’énormes quantités d’eau fraîche et laisse d’immenses lacs de déchets toxiques qui contaminent les plantes, les animaux et les voies d’eau des environs. Çà produit d’énormes quantités de gaz de serre qui provoquent des perturbations météorologiques et contribuent à l’inquiétant changement climatique.

Notre communauté s’est opposée aux demandes de permis de Shell Canada, a demandé à de nombreuses reprises une meilleure protection de l’environnement, un contrôle de base par une entité indépendante et un moratoire jusqu’à ce que des études aient été faites pour déterminer les effets cumulatifs des sables bitumineux sur les gens et les terres. A ce jour nous n’avons rien obtenu d’autre que des réunions et des bonnes paroles.

Les industries du Pétrole, du Gaz et de construction de pipelines ont demandé au gouvernement des changements dans la législation pour mieux protéger leurs investissements et leurs actifs au nom de la « croissance économique » et en dix mois le gouvernement a opéré des changements drastiques en leur faveur.

Les Droits des Autochtones et la protection de l’environnement sont intrinsèquement liés, nos droits dépendent d’un écosystème florissant et d’une biodiversité intacte. Sans eau pure et sans terres vierges nous ne pouvons pas mettre en pratique notre manière d’être culturelle et spirituelle. En affaiblissant la protection de l’environnement et en ouvrant un boulevard au défi du développement industriel le gouvernement a affaibli son respect et son obligation de préserver la Constitution canadienne et nos droits aborigènes et ceux garantis par traité au Canada. Il est temps que le Canada négocie les termes d’une protection adéquate de l’environnement, en accord avec les droits intrinsèques résultant du Traité et des droits Aborigènes.

Si des changements n’interviennent pas dans les mois à venir, je vous garantis que nous verrons des piquets de grève se mettre en place dans tout le pays, entrainant des barrages sur les routes principales, contre toute extraction de ressources naturelles et tout développement accomplis en violation de la Constitution canadienne, selon des standards environnementaux injustes et en contravention avec nos droits intrinsèques de vivre, respirer et nous nourrir sur nos terres. »

 

Contacts :

Chef Allan Adam ACFN 780-713-1220
Eriel Deranger, ACFN Communications Coordinator 780-903-6598
Sur l’historique du mouvement Idle No More, voir aussi:
Article d’Indigenous Action du 23 décembre 2012
Article du CSIA-Nitassinan de février 2013

 

Publié par Censored News
http://bsnorrell.blogspot.fr/2012/05/indigenous-activists-set-to-crack-shell.html

 

Lundi 21 mai 2012

DES ACTIVISTES ENTENDENT PERTURBER LA REUNION ANNUELLE DE SHELL

 

Une délégation Autochtone va affronter Shell lors de sa Réunion Générale Annuelle à La Haye (Pays-Bas)

Par Indigenous Environmental Network http://www.ienearth.org/news/activists-set-to-crack-shell-annual-meeting.html

Traduction Christine Prat

LA HAYE, 21 mai 2012 – Une délégation de leaders et de représentants Amérindiens va se rendre d’Amérique du Nord à La Haye pour suivre la Réunion Générale Annuelle de la compagnie pétrolière Shell demain (22 mai 2012). Ils seront là pour protester contre les dévastations de l’environnement et les violations répétées des droits de l’homme par Shell dans leurs communautés.

 

Les représentants des communautés seront :

. Eriel Deranger – Porte-parole de la Communauté Chippewa Athabasca Autochtone d’Alberta, Canada – une communauté indigène résidant en aval des opérations d’extraction de sables bitumineux et actuellement poursuivant Shell en justice pour la violation d’accords passés.

. Ron Plain – de la Nation Première Aamjiwnaang, dans l’Ontario, au Canada – qui a été qualifiée « d’endroit le plus pollué d’Amérique du Nord » par La Société National Geographic, et comme ayant l’ « air le plus contaminé du Canada » par l’Organisation Mondiale de la Santé, étant donné sa proximité de la « Vallée Chimique » où les raffineries de Shell et d’autres exploitants des sables bitumineux causent de graves problèmes de santé et ont des conséquences sur la reproduction.

. Robert Thompson – Président de REDOIL et Inupiat de Kaktovik, un village au bord de l’Océan Arctique en Alaska, où Shell prévoit des forages offshore cet été.

 

Ils sont accompagnés par des représentants du Réseau Environnemental Autochtone [Indigenous Environmental Network] et du Réseau Sables Bitumineux du Royaume-Uni [UK Tar Sands Network].

Le groupe sera présent à l’Assemblée Générale de Shell, où des actions de protestation sont prévues à 9h30 du matin devant le Circustheater. Ils doivent venir à l’Assemblée Générale avec des procurations pour affronter le Conseil d’Administration et présenter un nouveau rapport.

Le rapport, intitulé « Risque de Ruine : les dangereux développements de Shell dans les Sables Bitumineux, dans l’Arctique et le Nigéria », décrit les communautés Autochtones frappées par les opérations de Shell dans les Sables Bitumineux de l’Alberta, Canada, de la Nation Première Aamjiwnaang dans l’Ontario, dans l’Océan Arctique au large de l’Alaska, et dans le Delta du Niger en Afrique. Le rapport affirme que les conséquences des activités destructrices de Shell l’emportent largement sur les bénéfices et font courir à la compagnie des risques quant à sa réputation et des risques politiques, y compris le risque d’être poursuivie.

Le rapport du Réseau Environnemental Autochtone (en Anglais) :

http://www.ienearth.org/docs/Risking-Ruin-Shell-forweb.pdf

A l’Assemblée Générale Annuelle de Shell à La Haye, Pays-Bas, le 22 mai 2012, la délégation affrontera le PDG et le Conseil d’Administration sur les violations massives des droits de l’homme et de l’écologie et sur la dévastation économique que les activités de la compagnie ont causées aux communautés locales. Il y aura simultanément une action de protestation créative par des groupes d’activistes du Royaume Uni, parmi lesquels le Réseau contre les Sables Bitumineux du Royaume Uni [UK Tar Sands Network] et la Marée Montante de Londres [London Rising Tide], à l’Assemblée Générale satellite de Shell au Barbican Center le 22 mai.

Eriel Deranger, membre et porte-parole de la communauté de la Nation Première Chippewa Athabasca (ACFN) d’Alberta – une communauté Autochtone résidant en aval des opérations d’extraction des sables bitumineux, actuellement engagée dans une poursuite juridique de Shell pour violations d’accords passés – dit que « les projets d’extraction de sables bitumineux dans nos terres traditionnelles sont approuvés à un rythme irresponsable et irréparablement destructeur. Les gens de Fort Chipewyan sont vraiment terrifiés. Nos aliments et nos sources d’eau sont contaminés, ce qui entraine une crainte de consommer nos aliments traditionnels et l’érosion de notre culture et de nos modes de vie traditionnels. Et pourtant, Shell a l’intention d’étendre agressivement ses activités et de doubler sa production. La Nation Première Chippewa Athabasca appelle Shell à respecter ses accords passés et à mettre un terme à l’expansion de ses activités jusqu’à ce que toutes les préoccupations concernant les effets cumulatifs de l’exploitation des sables bitumineux aient été prises en compte. »

Ron Plain, de la Première Nation Aamjiwnaang, dans l’Ontario – qui a été déclarée « l’endroit le plus pollué d’Amérique du Nord par National Geographic, et « l’air le plus contaminé du Canada » par l’Organisation Mondiale de la Santé, à cause de sa proximité avec la « Vallée Chimique » où les raffineries de Shell et d’autres exploiteurs des Sables Bitumineux causent de graves problèmes de santé et des effets négatifs sur la fertilité – a déclaré :

« Aamjiwnaang est la première communauté au monde à être confrontée à un taux de naissance de 2 filles pour un garçon, à cause des perturbateurs endocriniens amenés par la pollution. C’est le premier pas vers l’extinction. Shell a admis que son site actuel, situé à la limite du territoire Aamjiwnaang, « ne pouvait pas satisfaire aux règles et standards actuels sur l’environnement ». Mais les nouvelles propositions de Shell, pour un nouveau site sur le territoire Aamjiwnaang, ont été rejetées récemment par le Canada, pour toutes sortes de raisons écologiques, sociales et autres. La réaction de la multinationale à ce revers a été de construire sur le site suranné l’équipement nécessaire pour exploiter plus de bitume. »

Robert Thompson, Président de REDOIL et Inupiat de Kaktovik, un village au bord de l’Océan Arctique en Alaska, où Shell a l’intention de faire des forages offshore cet été, dit : « Shell a l’intention de faire des forages dans l’Arctique cet été, sans avoir la technologie ou l’infrastructure pour régler les problèmes de fuites inévitables. Ils n’ont pas démontré leur capacité à nettoyer les fuites dans ou sous la glace pendant les tempêtes. Notre culture dépend d’un océan propre, et nous avons subsisté dans cette région depuis 12000 ans. Nous nous opposons aux projets de Shell qui peuvent potentiellement détruire notre culture et notre peuple et ne feront qu’accélérer irréversiblement le changement climatique de notre planète. »

 

Pour des interviews, prendre contact avec : Suzanne Dhaliwal, UK Tar Sands Network : +44-7807-095-669

Pour l’Amérique du Nord : Clayton Thomas-Muller, IEN Tar Sands Campaign, ienoil@igc.org , +1-613-297-7515