Photo Ofelia Rivas

Par Ofelia Rivas, Tohono O’odham
Publié sur Censored News
6 novembre 2020
Traduction Christine Prat

Nous vivons dans une société sans conscience. Les morts sont commémorés et enterrés, des mères et des pères, des Grand-mères et des Grands-pères, et des enfants. C’est irresponsable de déterrer quelqu’un de sa tombe, pour une voie d’eau faite par l’homme, un terrain de golf, un bâtiment et de la technologie pour la frontière, ou n’importe quel progrès économique ou des développements similaires, pour le divertissement humain, l’avancement de l’humain et la prétendue évolution humaine continuellement névrotique.

Dans le monde du peuple premier, du peuple autochtone, du peuple O’odham (Le Peuple) une personne enterrée n’est pas dérangée et beaucoup de sépultures ne sont pas indiquées. C’est seulement à partir de l’assimilation et de l’endoctrinement par des religions étrangères que les tombes ont des croix et des signes indicatifs et sont confinées dans un site désigné.

Le monde de la conscience vivante O’odham a été fortement dérangé d’innombrables fois, quand un parent enterré, enterré depuis des milliers de décennies, a été dérangé. C’est une période de très grand chagrin pour les ancêtres qui sont déterrés, déplacés, examinés et catégorisés, et entreposés dans des boîtes. C’est scandaleux de fouiller ces restes déterrés, de prendre leurs objets personnels et de les vendre pour un profit individuel.

Le gouvernement des Etats-Unis a opportunément mis de côté toutes les lois de protection, les lois, les règlements et les protocoles créés par son système de contrôle. Les Etats-Unis ont mis ces lois de côté pour autoriser les pratiques déjà anciennes, de pillage de tombes, de vol de poteries, et autres soi-disant objets archéologiques qui appartiennent aux morts.

Les gens de ma génération sont témoins et ont effectué des offrandes pour honorer les ancêtres de la manière qui convient, restreinte et privée. C’est une coutume O’odham que nous considérons comme sacrée, bien qu’au cours de ma vie beaucoup de violations ont eu lieu, des violations des prières d’origine et des discussions publiques d’un savoir qui doit être restreint à certains et des informations restreintes à un genre.

Les Anciens ont continué dans le respect absolu de la restriction du savoir et des références à des cérémonies restreintes et des restrictions par genre pour les sites sacrés et les informations, mais dans la période récente, ces violations ont créé sans nécessité du travail de réparation et de purification. J’ai vu une femme révéler des informations destinées à une catégorie restreinte et j’ai vu des non-O’odham utiliser des objets sacrés et chanter des chants ne devant être chantés que par une catégorie restreinte de gens.

Autrefois, nous étions un peuple très discipliné, en ce qui concerne la protection du sacré et tenions en haute estime ces informations devant bénéficier à tous les O’odham et à toute vie. En fait, il y avait très peu de documentation sur les O’odham et c’était souvent mal documenté et mis dans des sous-catégories erronées, par exemple être appelés Pima, comme dans le livre La Révolte Pima.

Tout le reste des Etats-Unis et le monde savaient très peu de choses sur la Nation Tohono O’odham, autrefois appelée la Tribu Papago, jusqu’au lendemain du 11 septembre 2001. Il fut déclaré que le mode de vie Américain devait être protégé des terroristes, ce qui a directement touché près de 120 km de frontière internationale, c’est-à-dire les terres O’odham. Avant le 11 septembre, les O’odham avaient toujours ignoré la frontière internationale qui divise des communautés, des gens et des villages, et ils ont continué à voyager à travers leurs territoires. Tous ces changements récents sont causés par la militarisation complète de la réserve et des communautés aux alentours. Ce sont des restrictions de la mobilité, et des lois sur la régulation de l’immigration sont utilisées pour attaquer et harceler physiquement et verbalement, surveiller et mettre en danger les vies des O’odham.

La terre de nos pays d’origine est devenue un terrain de jeu pour les agents de la Patrouille des Frontières, pour jouer avec leur équipement militaire du gouvernement, ce qui menace le mode de vie O’odham jusqu’à un point critique. Les cérémonies, le système de nourriture naturelle et le bien-être même des O’odham sont fortement touchés par la soi-disant tactique de guerre de faible intensité contre les terres et les gens.


Photo : Elbit Systems, un sous-traitant Israélien responsable de la sécurité de l’Apartheid en Palestine, détruit un site funéraire et des lieux de cérémonie Tohono O’odham pour construire des tours d’espionnage fixes

Ceci est un message appelant les gens de conscience, à reconnaitre une fois de plus ces atrocités continuelles et tenir responsables tous les militaires du Gouvernement des Etats-Unis appelés patrouilles des frontières, et tous leurs composants, comme tous leurs sous-traitants : le Corps des Ingénieurs des Etats-Unis, Elbit Systems et Meridian Engineering, et tous les contrôleurs d’élite.

Ensuite, je mets au défi les jeunes Autochtones d’aujourd’hui, qui sont intégrés dans ce système, éduqués, ont des ressources et des capacités médiatiques, de créer directement des lois de conscience Autochtone. Ils ont les moyens et les capacités de créer une législation et de réécrire des lois et des réglementations, sans les échappatoires rhétoriques et opportunistes, pour la survie de notre génération future.

Photo by Jason Jaacks

En toute solidarité,

Ofelia Rivas
P.O. Box 1835
Sells, AZ 85634
http://tiamatpublications.com/

Ofelia Rivas a fondé il y a longtemps Voix O’odham Contre le Mur, et elle vit sur sa terre natale, dans la Nation Tohono O’odham. Ofelia a passé sa vie à lutter pour les droits humains et pour stopper la militarisation de son territoire.

©Ofelia Rivas. Aucun extrait de cet article ne peut être utilisé en aucune façon sans autorisation.


Par Brenda Norrell
Censored News
22 octobre 2020
Traduction Christine Prat
©Photos Ofelia Rivas
Photos à Londres Palestine Action

Les tours d’espionnage construites à la frontière, sur le territoire de la Nation Tohono O’odham, par l’entreprise Israélienne de défense Elbit Systems, sont quasiment terminées, malgré les objections des Tohono O’odham traditionnels qui s’opposent à la profanation d’une terre sacrée.

Elbit Systems, aussi appelés les « Marchands de Mort », sont responsables de l’Apartheid en Palestine. Actuellement, il y a des actions de protestation contre Elbit au Royaume-Uni, et plus généralement contre les drones qui tuent et les violations des droits humains.

Le District de Gu-Vo, dans la Nation Tohono O’odham, s’est opposé à ce projet dès le début.

Gu-Vo, le district le plus à l’ouest de la Nation Tohono O’odham, avait dit aux Etats-Unis : « Le District de Gu-Vo s’oppose au projet de tours, pour protéger des sites culturels sur la montagne sacrée appelée aujourd’hui la Chaîne de Ajo. La montagne contient des restes humains de gens de notre peuple et héberge aussi des lieux de nos pratiques culturelles (sacs médecine) et des daims et des moutons à longues cornes et des tortues de montagne, qui sont protégés par la Loi sur les Espèces Menacées. »

« Les forces militaires du gouvernement des Etats-Unis, la Patrouille des Frontières, n’étaient pas disposées à fournir des informations sur les impacts, tels que les effets sur la santé, et ont délibérément donné des informations fausses concernant les impacts environnementaux immédiats, comme la construction de routes sur la montagne et l’installation de lignes électriques sur les sites, et le fait que les sites des tours auront des impacts pour 25 ans ou plus, sur la montagne, la vie animale et végétale et la vie des O’odham. »

« Le paysage des communautés du District de Gu-Vo a déjà été gravement détérioré par de nombreuses routes non-autorisées et la destruction de montagnes et de collines de grande importance pour le mode de vie O’odham. Nos générations futures connaîtront plus de restrictions pour vivre sur nos terres d’origine, étant donné que nos droits d’Autochtones d’origine continuent de se détériorer. »

« Ces tours programmées par les Etats-Unis ne sont pas à la frontière, mais dans nos communautés, et à la frontière de la Nation Tohono O’odham, réitérant la discrimination et l’attaque délibérée contre les O’odham » dit le District de Gu-Vo.

Le contrat avec Elbit Systems a été approuvé sous le gouvernement Obama, et prolongé sous le gouvernement Trump, et approuvé par le gouvernement de la Nation Tohono O’odham. [Les ‘gouvernements’ tribaux ont été imposés par les Etats-Unis, afin de se créer des interlocuteurs qui leur convenaient – NdT].

Actions contre Elbit Systems au Royaume-Uni

Le Middle East Monitor écrit que des activistes solidaires de la Palestine ont protesté devant la firme d’armements Israélienne Elbit. Le groupe Palestine Action a appelé ses supporters à se joindre à des actions contre Elbit dans le centre de Londres.

Elbit est la plus grande compagnie d’armements privée en Israël et est connue pour ses drones tueurs.

Le Hermes 900 est une pièce d’équipement de grande taille, de statut militaire, plus ou moins de la taille d’un avion de combat moyen. Vous ne pourriez pas en acheter en ligne ou en grande surface.

Elbit dit fièrement dans ses publicités que ses équipements ont été « testés en vrai » sur des Palestiniens. Le Hermes 900 a été déployé pour la première fois durant l’attaque mortelle contre la population de Gaza, en 2014.

Faire des dons à Ofelia Rivas, fondatrice de Voix O’odham Contre le Mur, sur son site :
http://tiamatpublications.com

©Ofelia Rivas, Censored News. Ne pas utiliser sans autorisation.


Photo MuckRock

 

Note: MuckRock est, d’après Wikipedia, une association fondée par deux diplômés de Cornell University, pour défendre la Loi sur la Liberté d’Information.

 

DES PROMOTEURS D’APARTHEID REDUISENT LES CRITIQUES AU SILENCE, INSTALLENT DES TOURS DE SURVEILLANCE ET SONT OBSEDES PAR LA PRESENCE D’UN DRAPEAU PALESTINIEN A STANDING ROCK

Par Brenda Norrell
Censored News
20 juillet 2017
Traduction Christine Prat

 

Quarante-trois Sénateurs des Etats-Unis veulent faire un crime du boycott d’Israël et du soutien à la Palestine. Pendant ce temps, le site MuckRock révèle que les mercenaires non-autorisés de TigerSwan ont harcelé des Palestiniens dans les camps de Standing Rock. Les firmes de relations publiques engagées par Dakota Access Pipeline – et leur réseau de médias – étaient particulièrement obsédées par un drapeau Palestinien vu à Standing Rock.

Ceci arrive alors que l’entrepreneur Israélien pro-Apartheid Elbit Systems s’apprête à construire des tours de surveillance dans une zone du territoire de la Nation Tohono O’odham où se trouvent des sites funéraires O’odham.

 

Un entrepreneur Israélien s’apprête à construire des tours de surveillance sur des cimetières O’odham

Les Etats-Unis ont déjà attribué le contrat pour construire des tours d’espionnage en territoire Tohono O’odham à Elbit Systems, un entrepreneur sous contrat avec le gouvernement Israélien qui pratique l’Apartheid quotidiennement sur les frontières Palestiniennes et dans le ciel avec des drones.

Jusqu’à maintenant, le Conseil Législatif Tohono O’odham élu n’a pas soutenu le District de Gu Vo [le district de Gu Vo est une subdivision administrative de la Réserve Tohono O’odham, à la frontière Arizona/Mexique]. Gu Vo avait exigé que les Etats-Unis et Israël mettent un terme aux projets actuels de construire ces tours de surveillance en territoire Tohono O’odham, là où il y a des sites funéraires. Gu Vo a rédigé une résolution pour objecter, elle a été ignorée.

A Standing Rock, le soutien des Palestiniens était surveillé par TigerSwan, les mercenaires embauchés par Dakota Access Pipeline. Ces mercenaires extrêmement bien payés, ont été embauchés pour espionner, infiltrer et finalement, organiser une force de police militarisée contre des personnes âgées, des femmes et des enfants sans armes. TigerSwan n’avait pas la licence pour travailler dans le Dakota du Nord. Auparavant, des plaintes avaient été déposées contre le propriétaire de TigerSwan, pour violence familiale. TigerSwan, sans licence, dirigeait la sécurité de DAPL à Standing Rock, supervisant de nombreux contractuels de firmes de sécurité privées, et, à la fin, des forces de police lourdement armées, entre autres avec des véhicules militaires.

Dakota Access Pipeline s’appuyait sur les mercenaires de TigerSwan, et des firmes de relations publiques, pour faire son sale travail à Standing Rock

Le site de MuckRock relate aujourd’hui [20 juillet 2017] comment les camps des Protecteurs de l’Eau de Standing Rock étaient surveillés, et plus particulièrement, le drapeau Palestinien dans l’un des camps.

“La plaie des Relations Publiques qui travaillaient pour les guerres de Bush, ont travaillé pour discréditer le mouvement #NoDAPL comme ‘agitateurs venus de l’extérieur de l’état’, avec des liens avec la Palestine et Soros” écrivait MuckRock.

“Des emails montrent que les firmes Delve et Off the Record Strategies, apparemment contractées par l’Association Nationale des Sheriffs (NSA), ont travaillé en secret sur les points de discussion, l’influence des médias et la formation aux communications pour les forces de l’ordre s’occupant des opposants au Dakota Access mobilisés dans la Réserve Sioux de Standing Rock, à Cannon Ball, dans le Dakota du Nord” selon les reportages de MuckRock.

“Comme il a été rapporté par le Blog DeSmog, la firme DCI Group, liée au Parti Républicain [GOP], a dirigé les relations publiques de façade pour Dakota Access, via un groupe servant de devanture appelé Midwest Alliance for Infrastructure Now (MAIN). Aujourd’hui, MAIN s’est transformé en une activité nationale connue sous le nom Grow America’s Infrastructure Now (GAIN).”

Voir l’article de MuckRock.