Communiqué
Wet’suwet’en Access Point on Gidimt’en Territory
Censored News
Traduction Christine Prat
28 février 2020

Nous voyons beaucoup d’articles pleins d’anticipations et de présomptions dans la presse, qui « confirment » à tort que nous sommes arrivés à un accord avec la Police Montée et l’état. Avant même que les discussions aient commencé, les médias dominants et de droite annonçaient la fin des discussions, dans le but d’étouffer les désaccords et de réduire au silence le soutien de notre position.

Nous confirmons que les pourparlers ont commencé aujourd’hui, mais les termes des discussions doivent encore être déterminés et acceptés.

Nous n’avons pas encore reçu, comme un geste de respect de la Police Montée, la confirmation écrite que nos exigences seront satisfaites et maintenues tant que les discussions dureront, ni que les discussions se prolongeront après le 28 février.

Nous vous prions de rester vigilants et de lire nos pages et celle d’Unist’ot’en Camp pour suivre la progression et les mises à jour. Nous vous remercions pour votre solidarité et votre soutien constants pendant ces moments cruciaux et angoissants.

Le 26 février 2020, Brenda Norrell écrivait

LES POURPARLERS DES WET’SUWET’EN AVEC LE GOUVERNEMENT POURRAIENT REPRENDRE – MAIS LES CHEFS HÉRÉDITAIRES REFUSENT DE DEMANDER AUX AUTRES D’ARRÊTER LE MOUVEMENT

Publié sur Censored News
Le 26 février 2020

Les Chefs Héréditaires Wet’suwet’en ont déclaré que la rencontre avec les autorités du Canada et de la Colombie Britannique, annulée il y a des heures parce qu’ils refusent de demander aux autres d’arrêter le mouvement, pourrait reprendre.

« Une réunion proposée pour jeudi entre les Chefs Héréditaires Wet’suwet’en et les officiels des gouvernements provincial et fédéral pourrait finalement avoir lieu, ont dit les Chefs à Global News.

Mercredi, tard dans la soirée, le Chef Na’Moks (John Risdale) dit que la rencontre, annulée des heures auparavant, était à nouveau à l’ordre du jour, après que le gouvernement ait fait savoir qu’un ‘terrible malentendu’ était la cause de l’interruption des pourparlers.

« Je leur poserai la question demain, afin de savoir quelle est leur définition d’un ‘malentendu’, parce que nous avions été très clairs quand nous leur avons dit que nous étions plus que désireux de les rencontrer » dit Na’Moks.

Le Chef Héréditaire Wet’suwet’en Na’Moks dit que les gouvernements avaient annulé les rencontres avec les Chefs Héréditaires vers 16h30, le même jour.

« Nous ne voulions pas demander aux autres Nations et alliés d’arrêter le mouvement, alors les deux gouvernements nous ont tourné le dos. » Na’Moks dit que la Colombie Britannique et le Canada avaient demandé « que nous disions aux autres Nations et alliés d’arrêter le mouvement. »

« Nous vivons dans un pays libre, nous ne pouvons pas faire ça. » En réponse à des questions, Na’Moks dit que les Mohawk étaient libres de prendre leurs propres décisions.

Le Chef Héréditaire Wet’suwet’en Smogelgem dit : « Les discussions ont échoué quand nous avons dit que nous ne dirions pas aux autres Nations ce qu’elles doivent faire sur leurs territoires. »

Ce même 26 février 2020, Brenda Norrell écrivait aussi, dans un autre article

AFFRONTEMENTS ENTRE LES MOHAWKS DE TYENDINAGA ET LA POLICE LE LONG DES RAILS. ET : LE PREMIER MINISTRE DU QUÉBEC A TENU DES PROPOS SCANDALEUX.

Censored News
26 février 2020
Mis à jour le 27 février

Des Guerriers Mohawk étaient sur les rails, mercredi 26 février à 11h du matin, lorsqu’un train ne s’est pas arrêté en traversant le Camp B Mohawk de Tyendinaga. Les Mohawks étaient là pour exprimer leur solidarité avec les Wet’suwet’en dans leur lutte pour protéger leur territoire de l’oléoduc de Coastal GasLink, en Colombie Britannique. Les jeunes Guerriers Mohawks auraient été tués s’ils n’avaient pas sauté des rails à la dernière minute, comme on peut le voir sur la vidéo de Real Peoples Media [sur Facebook].

« Nous les soutenons à cause du changement climatique » dit le Mohawk Spitting Bear à Censored News. « Nous avons droit à l’autodétermination sur notre propre territoire. Nous pouvons assurer la biodiversité. »

[…]

Le Premier Ministre du Québec tient des propos incendiaires

Pendant ce temps, le Premier Ministre du Québec faisait des déclarations fallacieuses prétendant que les Mohawks avaient des armes automatiques. Kenneth Deer, porte-parole des manifestants de Kahnawake, dit que Legault faisait « de fausses déclarations. »

« Nous sommes absolument choqués et totalement consternés par les commentaires du Premier Ministre Legault, » dit Kenneth Deer, secrétaire de la Nation Mohawk de Kahnawake, à la Gazette de Montréal.

« Je pense que c’est gravement irresponsable. Nous n’avons absolument pas d’armes et nous n’avons pas l’intention de nous armer. » Deer dit que les gens de Kahnawake « sont attachés à une résolution pacifique et continuent de soutenir les Wet’suwet’en dans cette lutte. »

Le Conseil Mohawk de Kahnawake a également dénoncé les propos de Legault. « Le Premier Ministre doit être beaucoup plus prudent dans ses actions » dit Ietsénhaienhs Kahsennenhawe Sky-Deer. « Lorsque certains propos sont tenus, il est souvent difficile de revenir dessus. Utiliser des termes comme ‘armés’ et ‘AK-47’s’ peuvent mettre le feu aux poudres et sont, en fait dangereux. Cela pourrait être interprété comme une incitation à une réaction. »

Il a dit, en français : « La Sûreté du Québec est lente à intervenir pour dégager la barricade à Kahnawake, étant donné que les résidents de la réserve ont des armes d’assaut. »

Pour des vidéos tournées en direct des évènements, voir la page Facebook de Real Peoples Media

Et le 28 février 2020, le site Ricochet publiait un article sur une menace d’attaque à la bombe adressée aux Wet’suwet’en et aux Mohawks de Tyendinaga, probablement inspirée par l’extrême-droite, obsédée par le mouvement pacifique pour la souveraineté des Autochtones.

Extrait d’un article d’Erin Seattler
Ricochet media
Publié sur Censored News
28 février 2020

Une menace de bombe contre les Wet’suwet’en et les Mohawks de Tyendinaga a été émise pendant l’escalade des discussions violentes au sein de l’extrême-droite du Canada, dont l’obsession la plus récente est le mouvement non-violent pour la souveraineté Autochtone, qui a dominé les médias depuis des semaines.

« Vous et vos amis punk, les guerriers Mohawk, doivent supprimer les barricades » peut-on lire dans un email envoyé le 26 février à des adresses associées aux Wet’suwet’en et à Tyendinaga.

« Sinon, vous trouverez une bombe dans votre boîte aux lettres et vos familles seront en danger. Ceci est une menace, vous êtes prévenus. »

L’adresse email utilisée pour envoyer la menace est liée à un compte Twitter suspendu récemment, selon le collectif Canada Antiraciste qui trace la haine et l’extrémisme.

Dixième jour de manifestation de soutien des Mohawks de Tyendinaga

Les Tohono O’odham encouragés à bloquer la construction du mur sans crainte

Par Brenda Norrell
Censored News
20 février 2020
Traduction Christine Prat

Mark Maracle, de la Société de Guerriers Mohawk, dit que les Tohono O’odham devraient fermer la construction du mur à la frontière. Maracle dit aussi que les Mohawks sont prêts à les aider et qu’ils ne devraient pas se laisser dominer par la peur.

« Ils devraient bloquer la clôture » dit Maracle à Censored News jeudi [20 février 2020].

« Si nos peuples dans le nord peuvent bloquer des voies ferrées, ils peuvent aussi bloquer cette clôture. »

« Le soutien s’est étendu dans toute l’Ile de la Tortue. »

« Quand nous étions là-bas, nous leur avons dit que s’ils voulaient faire quelque chose, nous les soutiendrions » dit Maracle, à propos d’une forte délégation de Mohawks dans la Nation Tohono O’odham lors du Sommet des Peuples Autochtones aux frontières.

« Ils doivent prendre l’initiative là-bas pour le faire eux-mêmes. »

« Ils ne devraient pas avoir peur quand la vérité est de leur côté. »

Pendant ce temps, les Chefs Héréditaires Wet’suwet’en projettent de rencontrer des Mohawks de Tyendinaga et de Kahnawake.

La Police Montée a déclaré ce jour vouloir quitter le pays des Wet’suwet’en, Maracle dit « ils parlent avec des langues fourchues. »

Maracle dit que les Tohono O’odham ne devraient pas laisser la peur les contrôler. « Il suffit de quelques personnes et qu’elles brandissent le drapeau Mohawk. »

Au cours du Sommet des Peuples Autochtones de la Frontière de 2007, des Mohawks étaient à la frontière, dans la Nation Tohono O’odham, au sud de Sells, en Arizona. Ils ont vu des agents de la Patrouille des Frontières U.S. arrêter des femmes et des enfants Autochtones, ils ont sauté de leurs voitures et ont couru pour sauver ceux qui avaient été arrêtés. Les agents de la Patrouille des Frontières, sous le choc et effrayés se sont enfuis avec les jeunes femmes et les enfants dans le fourgon fédéral, sur le territoire de la Nation Tohono O’odham.

Les Mohawks demandèrent pourquoi les Tohono O’odham laissaient faire. Ils ont demandé pourquoi le gouvernement de la Nation Tohono O’odham autorisait la Patrouille des Frontières à pénétrer dans son territoire et à maltraiter les Peuples Autochtones sur leurs terres. Après avoir vu une tour d’espionnage au sud de Sells, ils ont demandé comment c’était possible en territoire Tohono O’odham souverain. La tour d’espionnage était à côté d’une grande cage utilisée pour emprisonner les migrants, parmi lesquels il y avait beaucoup d’Autochtones. Ils dirent que la cage n’était rien d’autre qu’un chenil.

Déjà, dans le Monument National du Cactus Tuyau d’Orgue, à la frontière, près de la limite ouest de la Nation Tohono O’odham, le gouvernement Trump et l’entreprise sous-traitante, Southwest Valley Constructors, ont tout fait sauter à Monument Hill, une zone où des restes humains ont été trouvés au cours des destructions pour le mur. La zone était un site funéraire pour les ancêtres des Tohono O’odham.

Trump a outrepassé toutes les lois fédérales pour construire le mur, entre autres les lois protégeant les sites sacrés Autochtones, leurs sites funéraires, les espèces menacées et celles qui protègent la terre, l’eau et l’air. Certaines de ces espèces menacées ne vivent nulle part ailleurs dans le monde que dans le désert de Sonora.

Pendant ce temps, le blocage de voies ferrées s’étend au Canada, et le soutien arrive de lieux aussi éloignés que Londres et Paris, aujourd’hui. Un sit-in est en cours à Londres. Au Canada, la Police Montée Royale Canadienne a dit qu’ils allaient signifier une injonction contre le blocage de la voie ferrée près d’Edmonton. Un blocage se préparait à San Francisco en soutien, et plus tôt, des trains étaient bloqués à Seattle. Les frontières internationales et les entrées des routes menant à New York ont également été bloquées par moments.

Au Canada, Via Rail a dit avoir annulé tous ses trains dans le pays. CN rails dit avoir fermé toutes ses voies ferrées dans le sud du Canada à cause des blocages.

Les Mohawks de Tyendinaga et Kahnawake continuent le blocage des voies ferrées aujourd’hui. Ils disent vouloir continuer jusqu’à ce que les Chefs Héréditaires Wet’suwet’en soient satisfaits.

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