COMMUNIQUE DE PRESSE: DES DEFENSEURS DES PICS RISQUENT DES POURSUITES FEDERALES, SUITE A UNE ‘ATTAQUE A CARACTERE POLITIQUE’

Par Indigenous Action
12 décembre 2012

Le Service des Forêts tente d’interdire l’accès aux Pics aux activistes pour empêcher de nouvelles protestations

 

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Des défenseurs des Pics risquent d’être mis en examen suite à une ‘attaque à caractère polique’

Le Service des Forêts tente de le interdire l’accès aux Pics San Francisco pour prévenir de nouvelles protestations

12 décembre 2012
Traduction Christine Prat

 

FLAGSTAFF, Arizona – Le 11 décembre 2012 trois activistes défendant les Peaks se sont rendus pacifiquement au commissariat fédéral en réponse à des allégations d’inculpations fédérales et de mandats d’arrêt « sous scellés » suite à une action de protestation dans un bâtiment du Service des Forêts le 12 septembre 2012.

« La raison pour laquelle ces documents étaient sous scellés est évidente, le Service des Forêts voulaient nous arrêter et faire un exemple afin de décourager de nouvelles protestations pour protéger les Pics Sacrés San Francisco. » dit Klee Benally, un activiste Diné (Navajo). Benally a lutté pour la liberté religieuse des Autochtones et la protection des Pics Sacrés depuis plus de 14 ans, « Cette attaque a des mobiles politiques, elle a clairement été planifiée à ce moment précis pour faire passer un message à tous ceux qui se soucient des Pics de s’abstenir de protester contre la fabrication de neige à partir d’eau d’égout recyclée ».

Klee a déclaré a une foule de supporters devant le commissariat : « Le Service des Forêts a menti dans la Déclaration d’Impact Environnemental, ils ont menti au tribunal, ils mentent à propos de ces accusations et ils mentent sur leur politique vis-à-vis des sites sacrés. Nous sommes arrêtés aujourd’hui parce que nous n’avons pas peur de faire face et de dire la vérité ! »

Les trois activistes défenseurs des Pics ont été menottés, la taille, les mains et les pieds liés et retenus dans une cage pendant près de 5 heures avant d’être présentés à un juge. Pendant leur détention, des agents du Service des Forêts US en civil ont tenté de les interroger individuellement, hors de la présence de leurs avocats.

Le capitaine John Nelson, responsable du maintien de l’ordre du Service des Forêts, était le seul représentant du Service au tribunal. Nelson a tout un passé d’intimidation et de harcèlement des défenseurs des Pics et des hommes-médecines traditionnels qui prient sur les Pics.

« Pour moi c’est clair, » dit Klee Benally, « que le Service des Forêts cherche à éliminer toute possibilité d’exprimer la vérité sur la liberté religieuse et la protection des Pics Sacrés San Francisco. »

Le procureur a demandé à de nombreuses reprises que le juge « interdise » aux activistes de se rendre sur les San Francisco Peaks et dans tout bâtiment du Service des Forêts de Coconino comme condition de leur remise en liberté. Pendant la comparution, le procureur fédéral répétait continuellement qu’il s’inquiétait de la possibilité de nouvelles manifestations.

L’avocat Matthew Brown a fait valoir que la pratique religieuse de Benally était directement liée aux Pics San Francisco et que lui en interdire l’accès serait similaire à lui interdire d’aller à l’église. Le juge a accepté de ne pas interdire l’accès aux Pics à Benally mais l’a prévenu qu’à la moindre infraction il serait emprisonné jusqu’au procès. Même une arrestation par erreur sur les terres gérées par le Service des Forêts constituerait une raison de l’emprisonner jusqu’au procès.

Les trois défenseurs des Pics ont été relâchés juste après 2h30 de l’après-midi. Ils ont rejoint le groupe de supporters et ont brandi une banderole proclamant « Protégez les Sites Sacrés, Défendez les Droits de l’Homme. »

Une audience sur le statut de l’instance aura lieu le 27 décembre 2012 à 10h du matin au Tribunal Fédéral de Flagstaff. La date du procès en session plénière y sera probablement fixée.

Les quatre manifestants risquent d’être inculpés d’infractions multiples (Section 261.3a) pour avoir dérangé un Officier des Forêts. Les statuts disent : « Menacer, résister, intimider ou déranger tout officier des forêts dans l’exercice de ses fonctions officielles de protection, d’amélioration ou d’administration de Système National des Forêts ou à cause d’elles, est interdit. »

« Non seulement ces accusations fédérales sont absurdes, mais elles constituent une attaque contre la liberté d’expression » dit Klee Benally, « Le fait que le Service des Forêts des Etats-Unis émette ces accusations le jour même où ils publient leur rapport sur la protection des sites sacrés démontre qu’ils n’agissent pas de bonne foi. »

« Le rapport final sur les Sites Sacrés se réfère à de nombreuses reprise au manque de sensibilité du Service de la Forêt Nationale de Coconino et du Ministre Vilsack dans leur façon de traiter puis d’approuver l’affaire de l’utilisation d’eau d’égout traitée pour faire de la neige à la station Arizona Snowbowl » dit Rudy Preston, un citoyen de Flagstaff. Il ajoute « c’est de loin l’action la plus préjudiciable à leur capacité d’être seulement pris au sérieux lorsqu’ils s’adressent au public pour créer leur rapport. Il me semble que le choix du moment pour ces arrestations avait deux buts : le premier était d’empêcher les activistes d’accéder à Snowbowl au moment où la station commence à faire de la neige d’excréments, et le deuxième était de faire un pied de nez au rapport sur les Sites Sacrés et d’affirmer ‘ voilà comment nous procédons ici dans le Coconino et il nous importe peu que vous vouliez entreprendre de bonnes relations avec les cultures Autochtones.’ Même le Rapport de Décision de Snowbowl dit ‘ce projet aura probablement des effets négatifs hors de proportion sur les Amérindiens concernés’ et ajoute que l’alternative de n’entreprendre aucune action ‘est l’alternative préférable sur le plan de l’environnement parce qu’elle n’aurait approuvé aucun des impacts physiques, culturels et biologiques anticipés dans la mise en œuvre de l’Alternative 3 (fabrication de neige et expansion, p. 33).’ »

Les défenseurs des Pics ont déclaré qu’ils n’étaient pas ébranlés par cette attaque contre leur liberté de s’exprimer et qu’ils continueront dans leurs efforts pour protéger les Pics Sacrés San Francisco. « Les lois naturelles et les peuples autochtones étaient déjà là, et dans une bonne relation, avant l’arrivée de la société coloniale qui fait des lois et trace des frontières. » dit la résistante de Big Mountain Louise Benally, qui était venue devant le tribunal pour proposer son soutien. « Cependant, nous, les Peuples Autochtones, aurons toujours des liens avec ces territoires et nous continuerons de vivre de cette manière avec la nature et poursuivrons notre chemin. Ces lois faites par des humains, par le gouvernement des Etats-Unis disparaîtront bientôt. »

 

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