LE SERVICE DES FORÊTS DES ETATS-UNIS TROUVE QUE LA PROSPECTION D’OR DANS LES BLACK HILLS N’AURA ‘PAS D’IMPACT SIGNIFICATIF’

Par Alex Binder
Unicorn Riot
7 juillet 2022
Publié par Censored News
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

FORÊT NATIONALE DES BLACK HILLS, Dakota du Sud – Ce jeudi, le Service des Forêts des Etats-Unis (USFS) a publié son ébauche de décision et ses constatations sur un nouveau projet de prospection d’or par la firme F3 Gold, de Minneapolis. Jim Gubbels, du District Mystic Ranger, dans les Black Hills, a compilé un rapport de 29 pages résumant le projet, et les effets potentiels sur l’environnement et les ressources culturelles, et a conclu que « l’Alternative Sélectionnée n’aura pas d’effet significatif sur la qualité de l’environnement humain. Il en résulte qu’il n’y aura pas d’EIS [Déclaration d’Impact Environnemental]. »

Cette décision ne donne pas de feu vert immédiat pour que F3 commence à forer, cependant ça indique « l’intention de l’agence d’approuver le Plan d’Opérations final, quand les critères requis auront été remplis. »

L’Estimation Environnementale définitive a également été publiée, elle expose les grandes lignes des trois actions que le Service des Forêts pourrait engager pour le projet – Alternative A le ferait fermer, et Alternatives B et C sont deux projets différents de le continuer. Gubbels choisit l’Alternative C « pour minimiser les impacts du projet sur les questions environnementales évaluées. »

Cependant, le rapport dit par la suite que l’Alternative C « implique potentiellement plus de matériel de forage et de voies d’accès qui y sont associées, et par conséquent, une plus grande surface de dérangement que l’Action Projetée. » Alors, au lieu du projet initial d’un maximum de 42 sites d’installations de forage, l’Alternative C implique un maximum de 47 sites d’installations de forage.

L’ébauche de décision dit aussi que « l’Alternative C a été développée pour minimiser les effets en évitant les ressources culturelles, » mais pour les Autochtones, dans les Black Hills, chaque grain de poussière, chaque particule d’air ou d’eau, et chaque animal, sont des ressources culturelles sacrées.

Steven Gunn et Harold Frazier, tous deux de la Tribu Sioux de Cheyenne River, ont apporté des commentaires, pendant la période de commentaires publiques, déclarant que « la Tribu s’oppose à toute prospection ou développement de minéraux dans les Black Hills, qui pourrait blesser notre Paha Sapa sacré, y compris le Pe’Sla sacré, et notre utilisation traditionnelle culturelle et religieuse de ces terres. »

Ils ont aussi appelé à des consultations de gouvernement à gouvernement, ajoutant que leur tribu est opposée à toute activité dans les Black Hills « qui pourrait enfreindre nos droits selon le Traité de Fort Laramie de 1868 et d’autres lois Fédérales, y compris la Loi sur la Préservation Historique (NHPA) et la Loi sur la Politique Environnementale Nationale (NEPA). »

Jon Eagle Sr., l’agent de préservation de la NHPA pour la Tribu Sioux de Standing Rock, a exprimé en commentaire l’objection de la tribu au projet. Kip Spotted Eagle, le Directeur du Bureau de Préservation Historique Tribal (THPO) dit en commentaire que le THPO « n’est pas d’accord pour que le projet continue. Nous sommes opposés à toute extraction dans les terres relevant des Traités, et ne pensons pas qu’une consultation effective ait eu lieu avec la Tribu Sioux Yankton. »

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Le communiqué de 4 juillet et l’appel à l’action du 7 juillet ont été publiés sur la page Facebook de « STOP Gold Mining in Sacred HeSapa ».


Communiqué

Tôt ce matin, le 4 juillet 2022, des protecteurs de l’eau ont placé des banderoles à l’Ile de Pactola Reservoir, pour s’opposer à la tentative illégale de F3 Gold (une compagnie de Minneapolis) de profaner des sites sacrés et d’empoisonner l’eau à Jenny Gulch, près des sources de Rapid Creek, dans les Black Hills, dans le « Dakota du Sud ». F3 menace l’approvisionnement en eau de Rapid City et de tout le bassin du Missouri en aval.

« Nous exigeons que le Service des Forêts rejette les permis de prospection d’or de F3. F3 Gold est en effraction sur des terres volées – une décision de la Cour Suprême de 1980 – et n’a pas de permission, pour ses activités illégales, d’aucune des dizaines de tribus qui ont des connections ancestrales, protégées par des traités, avec le He Sapa. F3 fait partie de l’héritage et de la réalité toujours en cours, de destruction et de profanation minières, et nous en avons assez. Comment l’état colon d’Amérikkke peut-il célébrer l’indépendance, alors qu’il ne fonctionne que par l’exploitation et l’oppression ? »

#theblackhillsarenotforsale #lesblackhillsnesontpasavendre

APPEL À L’ACTION :

Aujourd’hui, 7 juillet 2022, le Service des Forêts a publié son Estimation Environnementale définitive pour le projet de Jenny Gulch de prospection d’or par F3 Gold. Les documents [en anglais] peuvent être consultés sur : https://www.fs.usda.gov/project/?project=57428 . Nous avons besoin de tout le monde pour faire des OBJECTIONS avant le 19 AOÛT 2022.

F3 veut forer jusqu’à 42 sites, et les trous ainsi percés iraient de 150 m à 1,8 km de profondeur. Chaque foreuse (ils en utiliseraient de 1 à 4) consommerait de 23000 à 45000 litres d’eau par jour. F3 est une compagnie de Minneapolis, Minnesota, qui cherche de l’or. Il y a déjà un site d’or (Gilt Edge) qui sera contaminé POUR TOUJOURS, et leur quai d’opération à grande échelle couvre plus de 2000 hectares et est visible de l’espace.

Le Ranger de District Jim Gubbels dit : « J’ai vérifié et considéré l’Estimation Environnementale et la documentation comprise dans le dossier du projet, et j’ai conclu que l’Alternative Sélectionnée n’aurait pas d’effet significatif sur la qualité de l’environnement humain. En conséquence, il n’y aura pas de Déclaration d’Impact Environnemental (EIS). » Gubbels dit aussi : « Les effets potentiels sur des ressources culturelles ont été pris en considération dans cette analyse. On ne prévoit pas d’effets négatifs. » Aucune mention des droits selon les traités. Aucune mention de l’usage cérémoniel ou des droits sur l’eau. Aucune mention de protections pour les praticiens spirituels ACTIFS ET VIVANTS.

La zone de forage projetée est près de Silver City, juste au nord de la zone de piquenique de Jenny Gulch, à Pactola. C’est une zone de reproduction du mouflon d’Amérique et le bassin aquifère de Rapid Creek, qui fournit de l’eau potable à Rapid City. Le Service des Forêts dit qu’une consultation a eu lieu avec les Crow Creek, la Tribu Sioux Oglala, Trois Tribus Affiliées (Nation Mandan Hidatsa Arikara) et avec la Tribu Sioux Yankton – le consentement pour cette pollution n’a certainement pas été accordé par aucune des tribus connectées aux Black Hills.

APPEL À L’ACTION : TOUT LE MONDE doit envoyer une lettre ou un email objectant à cette toxicité projetée :
Jonathan Manning
Black Hills National Forest All Units
1019 North 5th Street
Custer, SD, 57730
Jonathan.manning2@usda.gov

Mettre comme sujet « Jenny Gulch Gold Exploration Drilling Project Objection. » Les lettres d’objection doivent être reçues le VENDREDI 19 AOÛT 2022. C’est très important d’envoyer ces objections pour prouver légalement combien de gens sont opposés à cette profanation.
Utilisez cette page comme message si vous avez besoin d’aide pour écrire vos commentaires. Les Black Hills ne sont pas, n’ont jamais, ne seront jamais à vendre.

Le film est passé dans de nombreuses villes en France, en 2019 et début 2020.

Sur la thématique de la lutte des femmes amérindiennes, le CSIA-Nitassinan s’est associé avec les réalisatrices Elisabeth Castle et Christina D. King (Séminole) et LARDUX Films pour la sortie en France et en Europe du film WARRIOR WOMEN.

Ce documentaire retrace le combat des femmes autochtones aux Etats-Unis des années 1970 jusqu’à nos jours, autour de la vie de Madonna Thunder Hawk (Sioux-Lakota, dirigeante de l’American Indian Movement et co-fondatrice de Women of All Red Nations – WARN) et de sa fille Marcy Gilbert. Un magnifique film à ne pas rater, notamment alors que 2019 marque les 50 ans de l’occupation de l’île d’Alcatraz, un événement majeur dans l’histoire moderne des peuples autochtones d’Amérique du nord.

Ce projet a été initié par le CSIA-Nitassinan, qui a réalisé la traduction et le sous-titrage du film en français. Le CSIA-Nitassinan a approché LARDUX Films pour sa distribution en France et en Europe.