Par Indigenous Action Media
22 novembre 2013
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Traduction Christine Prat

 

Grand Canyon, Arizona – Energy Fuels Resources Inc. a dû interrompre le fonctionnement de deux mines d’uranium controversées près du Grand Canyon du Colorado.

Se référant à la baisse du prix de l’uranium, Energy Fuels fermera aussi temporairement son usine de traitement White Mesa Mill à Blanding, Utah. White Mesa Mill est actuellement la seule usine de traitement de l’uranium en activité aux Etats-Unis.

Les deux mines d’Energy Fuels sont situées à l’intérieur du périmètre de « retrait minier » créé par le gouvernement Obama en 2012 pour protéger la ligne de partage des eaux du Grand Canyon. Le retrait interdit toute nouvelle concession minière mais les concessions préexistantes étaient autorisées.

Depuis des décennies, des Peuples Autochtones, des résidents et des groupes de protection de l’environnement ont travaillé ensemble pour protéger des territoires du sud-ouest des menaces créées par l’exploitation de l’uranium.

Jeudi 21 novembre 2013, un groupe appelé Université du Nord de l’Arizona (Northern Arizona University – NAU) Contre l’Uranium a organisé une manifestation intitulée « La Jeunesse Parle pour la Défense du Canyon » à Flagstaff, Arizona. Les étudiants de la NAU ont dénoncé leur exclusion – étant nés après 1986 – du processus de consultation publique concernant la mine d’uranium dite « du Canyon » d’Energy Fuels. Les étudiants se sont joints à des membres de la Nation Havasupai pour exiger une nouvelle Déclaration d’Impact Environnemental pour la mine.

Vidéo: Carletta Tilousi, Havasupai, s’adresse aux étudiants de la NAU

Le 5 novembre 2013, suite à une plainte déposée en 2012 par la Nation Havasupai, le Sierra Club, le Grand Canyon Trust et le Centre pour la Diversité Biologique, Energy Fuels a accepté d’interrompre temporairement sa Mine du Canyon. La Mine du Canyon, située à une dizaine de kilomètres du Grand Canyon, constitue toujours une menace grave pour Red Butte, site sacré pour la Nation Havasupai.

La poursuite en justice affirme que le Service des Forêts des Etats-Unis n’a pas effectué les consultations requises avec les tribus et n’a pas mis à jour le rapport environnemental fédéral de 1986. La Mine du Canyon est située dans les limites de la Propriété Culturelle Traditionnelle de Red Butte, que le Service des Forêts a classée en 2010 pour son importance religieuse et culturelle pour les Peuples Autochtones.

D’après le Sierra Club, la Mine du Canyon « menace des valeurs culturelles, la vie sauvage et l’eau, y compris les nappes aquifères qui alimentent les cascades du Grand Canyon ».

Cet été, un groupe connu sous le nom de Momma Bear’s Brigade a établi un camp de protestation près du Grand Canyon pour arrêter l’activité de la Mine du Canyon.

Le 30 août 2013, Energy Fuels a acquis Strathmore Minerals Corp. Strathmore détenait 60% du projet de mine d’uranium Roca Honda située près de Grants au Nouveau-Mexique. La mine Roca Honda est controversée depuis longtemps étant donné qu’elle menace de profaner le Mont Taylor, une montagne sacrée pour les Diné (Navajo), Acoma, Hopi et d’autres Nations Autochtones.

D’après le site d’Energy Fuels, « La Compagnie croit que des effets de synergie importants pourraient être obtenus en transportant les ressources [en uranium] de Roca Honda à son usine de retraitement White Mesa Mill. La firme japonaise Sumitomo détient les 40% restant de Roca Honda ».

D’après Energy Fuels Inc. « … vu que le Japon remet en route ses réacteurs et que de nouveaux sites nucléaires apparaissent dans le monde entier, la fourniture d’uranium aux sites nouveaux et existants pourrait devenir incertaine » et Energy Fuels Inc. croit que ceci pourrait résulter dans « une augmentation potentielle du prix de l’uranium ».

Energy Fuels déclare s’attendre à ce que « d’autres annulations ou reports de projets puissent être annoncées dans les mois à venir ».

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Voir aussi:

Article précédent sur l’arrêt de la Mine du Canyon
– L’exploitation de la mine Arizona 1 (rive nord du Grand Canyon) commence, article de Klee Benally, mars 2010
– L’Arizona octroie un permis d’exploiter la Mine du Canyon près de Red Butte, mars 2011
– Commémoration de la catastrophe de Church Rock, dans la réserve Navajo, la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire des Etats-Unis, article de juillet 2011
– Des Navajos meurent encore à cause de la radioactivité, article de novembre 2011
– La Cour d’Appel se prononce en faveur de la mine d’uranium Arizona 1, article de Christine Prat, mars 2013
– Projet de mine d’uranium, Roca Honda, sur le Mont Taylor, au Nouveau Mexique, deux articles, du 10 avril et du 23 avril 2013

 


PROTEGEZ LE MONT TAYLOR SACRE: L’ALLIANCE MULTICULTURELLE POUR UN ENVIRONNEMENT SÛR (MASE) APPELLE A S’OPPOSER A LA MINE D’URANIUM ROCA HONDA

 

Par MASE
Publié par Indigenous Action Media
10 avril 2013
Traduction Christine Prat

Amis et alliés,

Beaucoup d’entre vous connaissent MASE [Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr] et le travail que nous faisons dans le nord-ouest du Nouveau Mexique pour bloquer le projet de nouvelles mines d’uranium dans nos communautés. Le Service des Forêts vient de publier un Projet de Déclaration d’Impact Environnemental [Draft Environmental Impact Statement – DEISpour la mine de Roca Honda, la première proposition de nouvelle mine au Nouveau Mexique depuis 30 ans. A part les effets de la mine de Roca Honda sur l’environnement, MASE est très impliquée dans la protection d’un site sacré Autochtone, le Mont Taylor, sur lequel la mine devrait se trouver. Nous vous prions de vous joindre à nous et de nous soutenir dans nos efforts pour empêcher l’ouverture de cette mine en envoyant des lettres et des commentaires au Service des Forêts, demandant instamment de rejeter le Plan d’Opérations de la Mine de Roca Honda. Vous trouverez ci-joints nos points de discussion. Nous apprécierions beaucoup que votre organisation envoie des lettres et que vous envoyiez des messages à vos réseaux et aux membres de vos organisations leur demandant de faire la même chose. Nous transmettons nos points de discussions mais vous pouvez les élaborer et faire d’autres commentaires.

Nous demandons à nos alliés et à ceux qui nous soutiennent trois choses :
1) Demander au Service des Forêts de rejeter le Plan d’Opérations de Roca Honda
2) Demander au Service des Forêts de choisir l’Alternative de « Ne Rien Faire » pour le DEIS
3) Demander au Service des Forêts de publier un nouveau Projet de Déclaration d’Impact Environnemental [DEIS] vu que l’actuel projet est inadéquat

 

DATE LIMITE POUR LES COMMENTAIRES : 14 MAI 2013

Email pour les commentaires immédiats : comments-southwestern-cibola@fs.fed.us.

Lettres à adresser à :
TRAVIS G. MOSELEY
Acting Forest Supervisor,
Cibola National Forest and Grasslands,
2113 Osuna Rd. NE,
Albuquerque, NM 87113

Ou par fax : (00 1) 505 346 3901
Tél. : (00 1) 505 346 3900

Le Projet de Déclaration d’Impact Environnemental [DEIS] peut être consulté sur le lien suivant :
http://www.fs.fed.us/nepa/nepa_project_exp.php?project=18431

Merci d’avance.

 

POINTS DE DISCUSSION :

Pour la première fois depuis 30 ans, le Nouveau Mexique pourrait ouvrir ses portes à l’exploitation d’uranium. Alors même que nous devons supporter la charge de milliards de dollars pour nettoyer les déchets, le Nouveau Mexique envisage d’autoriser la compagnie canadienne Strathmore Minerals et la compagnie japonaise Sumitomo à ouvrir la Mine de Roca Honda. Roca Honda est une mine souterraine conventionnelle située sur le Mont Taylor, au nord de Grants.

Nous nous opposons à Roca Honda pour les raisons suivantes :

. Roca Honda va gaspiller l’eau du Nouveau Mexique. Roca Honda se propose de pomper et utiliser des millions de litres d’eau par jour pour faire fonctionner la mine. Cette eau sera pompée dans la nappe aquifère souterraine dont nos communautés dépendront dans l’avenir. De l’eau souterraine traitée qui pourrait être utilisée par le public dans le futur sera donnée à un propriétaire privé des environs.

. Le Mont Taylor est un site sacré qui doit être protégé. Beaucoup de gens, Autochtones et non-Autochtones, reconnaissent la valeur culturelle du Mont Taylor. Le Mont Taylor a une profonde signification spirituelle. Il occupe une place centrale dans l’histoire orale, les légendes et les cérémonies et joue un rôle vital dans la cosmologie et les pratiques religieuses. Des sanctuaires, des trajets de pèlerinage, des herbes médicinales traditionnelles et des sources risquent d’être détruits par l’exploitation minière. L’extraction compromettrait l’harmonie spirituelle et l’équilibre de nos communautés. Les impacts historiques et culturels doivent être analysés sous la protection de la Loi sur la Préservation Historique Nationale [National Historic Preservation Act] et la Loi sur la Politique Nationale de l’Environnement [NEPA].

. Il n’y a pas d’usine de traitement de l’uranium. Roca Honda a l’intention d’entamer les opérations d’extraction sans projet concernant ce qui sera fait de l’uranium une fois extrait. Il n’y a qu’une usine de traitement aux Etats-Unis, qui ne prend pas de minerai supplémentaire à traiter.

. Il n’y a pas de décharge pour les déchets. Le fait qu’il n’y ait pas d’endroit prévu pour entreposer les déchets est un problème très grave. C’est irresponsable et dangereux de commencer à extraire de l’uranium alors qu’il n’y a pas de solution au problème des déchets.

. Les déchets radioactifs et autres sous-produits seraient transportés à travers nos zones d’habitation. Roca Honda transporterait des matériaux radioactifs et dangereux au milieu de nos communautés. Les services de police locaux et les services de santé publique ne sont pas préparés à réagir à des accidents pendant le transport. Les communautés supporteraient la charge de réagir aux situations d’urgence et de devoir vivre avec les conséquences. Le Projet de Déclaration d’Impact Environnemental ne mentionne pas de site pour une usine, de trajet pour le transport ni quelles communautés se trouveraient sur sa route.

. Il n’y a pas de ‘technologie nouvelle’ lorsqu’il s’agit d’extraction d’uranium. Il y a deux manières d’extraire l’uranium – les mines souterraines conventionnelles et la lixiviation sur place. Les deux méthodes existent depuis des années et ont un passé de contamination. La lixiviation en place implique de contaminer volontairement l’eau souterraine pour déplacer l’uranium. Roca Honda devrait être une mine souterraine conventionnelle, du même type que celles qu’à connu le Nouveau Mexique dans le passé.

. Les effets cumulatifs sur les communautés vivant à proximité n’est pas pris en considération. Les services de l’état et fédéraux ne prennent pas en compte d’autres projets miniers proches et les effets cumulatifs que ces mines auraient sur notre santé, l’eau et autres ressources naturelles. La section sur les effets cumulatifs fait la liste d’autres projets dans le District Minier de Grants, mais ne fournit pas de carte montrant où ils sont situés ou quelles communautés seront touchées.

. Les effets sur la santé des gens n’ont pas été étudiés de manière adéquate. Les communautés du nord-ouest du Nouveau Mexique vivent encore avec la contamination du passé. Les familles vivant près de mines d’uranium et d’usines abandonnées remarquent un accroissement du taux de cancers et d’autres problèmes de santé. Cette question est ignorées par les administrations locales et fédérales. Continuer à exploiter d’autres mines sans connaître l’étendue des effets sur la santé des gens est dangereux et mortel.

. De l’eau saine et une population en bonne santé sont des droits de l’homme. Le gouvernement fédéral et l’état du Nouveau Mexique doivent reconnaître les droits des gens qui vivent dans des communautés touchées par l’uranium et dire ‘NON’ au projet de mine Roca Honda.

. Il n’a toujours pas été remédié à la contamination à l’uranium du passé. Il y a au Nouveau Mexique des centaines de mines d’uranium abandonnées, et quelques milliers dans la Réserve Navajo. Des produits toxiques fuient toujours de ces mines dans les eaux souterraines, elles laissent échapper du radon dans l’air et contribuent aux problèmes de santé des résidents vivant dans des zones contaminées.

. Les anciens mineurs ayant travaillé dans les mines d’uranium connaissent toujours des problèmes de santé dévastateurs. Des milliers d’anciens mineurs et ouvriers des usines de traitement continuent à souffrir et à mourir d’avoir travaillé dans des conditions dangereuses. Bien qu’il y ait eu quelques améliorations de la sécurité des travailleurs, le travail dans des mines comportera toujours des risques. Nos communautés méritent des emplois sans risque.