Par le Projet de Media Lakota d’Owe Aku (Ramenez la Voie)
Publié par Censored News
See original article in English
Photo: Debra White Plume arrêtée lors d’une manifestation contre le Keystone XL en 2011

Dimanche 17 août 2013

Traduction Christine Prat

 

WHITE HALL, Montana – La Tournée de Résistance ‘De Pied Ferme’ (‘Moccasins on the Ground’) entamera, le vendredi 23 août 2013, une session d’instruction sur l’action directe non-violente à White Hall, Montana, qui se poursuivra les 24 et 25 août.

« Le Montana sera le premier territoire confronté aux sables bitumineux qui pourraient être acheminés par l’oléoduc Keystone XL, pour lequel on attend toujours le rejet ou l’approbation du Président Obama. Des résistants formés pour cela seront là quand TransCanada, Inc. pénétrera éventuellement dans ces territoires. L’instruction aura lieu sur un camping qui peut accueillir les centaines de personnes qui participeront à l’entrainement » dit Debra White Plume, principale organisatrice et Directrice de l’ONG de base Owe Aku (Ramenez la Voie). « De nombreuses nations tribales doivent aussi faire face aux industries d’extraction minière venues passer des contrats pour du charbon et autres éléments précieux de Notre Mère la Terre ».

L’instruction porte sur des compétences, des tactiques et des techniques d’action directe non-violente telles que le blocage des machines, mais il y aura aussi pendant ces trois jours des ateliers sur les Media Stratégiques, l’initiation à la médecine de rue, la connaissance des Droits en cas de Désobéissance Civile, le Développement de la Solidarité, les Droits de l’Homme et la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones, les Enseignements Sacrés Lakota sur l’Eau et de nombreux autres sujets couverts par la notion d’action directe.

Il y aura des sessions d’information sur la manière dont les Premières Nations du Canada ont subi les impacts des mines de sables bitumineux sur leurs territoires traditionnels, les eaux et la vie sauvage dont ils dépendent pour la chasse et la cueillette de subsistance ; et des discussions sur la façon dont les oléoducs transportant des sables bitumineux et autre pétrole ont amené leur peuple à être déplacé et à tomber malade à cause des effets de l’extraction et du transport.

On parlera de l’Oléoduc Keystone XL et de l’incapacité de l’industrie à nettoyer les effets des récentes fuites et accidents. A Mayflower, Arkansas, un résident touché par la fuite récente s’exprimera en direct sur Skype pour parler de la fuite massive qui a causé l’évacuation des habitants et des effets terrifiants sur sa santé dont il a souffert.

« Nous attendons cet entrainement avec enthousiasme, d’être sur notre terre, avec des activistes de première ligne venus de tout le pays » a déclaré Elrae Potts, qui travaille pour Action Indienne. « Il n’y a pas de place pour des egos surdimensionnés, c’est merveilleux que des gens expérimentés viennent partager leur expérience de première main. Nous avons besoin d’apprendre des stratégies et des techniques efficaces pour protéger nos communautés ».

« Tandis que le processus de commentaires du public, d’auditions et d’autres aspects de l’application de la loi internationale continue, chaque porte se ferme sur la perspective de protéger l’eau sacrée et notre Droit Humain à l’Eau. Bientôt, la seule porte qui sera encore ouverte sera celle de l’action directe. Une communauté organisée et bien préparée est notre meilleure protection si le Président Obama choisit d’accorder un permis pour le Keystone XL.

Bien sûr, nous espérons qu’il se montrera authentiquement révolutionnaire au sens écologique et dira non au permis, conduisant ainsi le monde à renoncer à la destruction et à s’orienter vers un futur d’énergie durable. Mais nous ne pouvons pas nous contenter d’attendre sa décision, nous devons agir maintenant et nous tenir prêts à protéger notre eau sacrée, nos terres, nos familles, c’est pourquoi nous emmenons la Tournée de Résistance ‘De Pied Ferme’ dans les communautés Lakota qui nous invitent à leur fournir cette instruction. Nous nous sommes déjà rendus dans plusieurs communautés Lakota et d’autres communautés Tribales, nous apporterons notre instruction jusqu’à ce que le Président Obama prenne sa décision » dit Debra White Plume.

Les instructeurs et conférenciers viennent des Nations Rouges Autochtones et de nombreuses organisations alliées de toute l’Amérique.

« Des délégations viennent des quatre directions pour participer à cette instruction, tous ceux qui veulent apprendre sont les bienvenus » dit Vic Camp, un des organisateurs de Owe Aku.

L’inscription est gratuite, mais les dons sont bienvenus ( www.oweakuinternational.org ). Amenez vos sacs de couchage, il y a des douches sur place. Les repas sont fournis. Pour plus d’information contactez l’organisateur d’Owe Aku Vic Camp au 605 454 3105.

Pour joindre Owe Aku :
605 454 2105 ou 605 454 3105
lakotaone@gmail.com

 

 

DE PIED FERME (‘MOCCASINS ON THE GROUND’) POUR PROTEGER L’EAU SACRÉE

Par Debra White Plume
See original article in English:
Tar Sands Blockade
Censored News
Vendredi 8 mars 2013
Traduction Christine Prat

Les Lakota savent que nous aimons Unci Maka. Tout Unci Maka. Nos ancêtres étaient libres, de suivre la Voie de la Nation Etoile (la Bonne Route Rouge), de se déplacer, de chasser, d’être heureux, d’avoir de l’eau sacrée. Puis un jour, PRENEUR DE GRAISSE [FAT TAKER] est venu dans le camp, et a volé la graisse que de nombreuses femmes avaient préparée pour passer les durs hivers de la prairie. Dès lors, ce fut le début d’une guerre que nos ancêtres ont menée pour défendre leurs enfants, leurs bébés, leur – et notre – voie sacrée de la vie. Les coups de feu ont bien pu cesser à Wounded Knee le jour où le 7ème de Cavalerie a massacré des femmes, des enfants, des vieillard et des hommes désarmés. Mais la guerre continue. L’Amérique continue a violer la loi internationale, car c’est bien ce qu’est un traité. Nos ancêtres ont signé le Traité de Fort Laramie en 1851 et 1868 avec les Etats-Unis pour conserver un territoire et faire la paix. L’Amérique a violé la Loi du Traité quand Preneur de Graisse a trouvé de l’or, et ils n’ont pas cessé de la violer depuis. L’Amérique a admis récemment sa culpabilité d’avoir été un Preneur de Graisse, en approuvant unilatéralement (étant donné que personne ne s’est soucié de parler avec le gouvernement Traditionnel sur cette affaire) l’accord Cobell, qui a accordé quelques milliards aux innombrables peuples des Nations Rouges auxquels l’Amérique avait volé 134 milliards de dollars sous forme de ce qu’elle appelle des « ressources naturelles ». Celles-ci ont été arrachées à Unci Maka pour assurer des profits à quelques Preneurs de Graisse, laissant derrière la destruction et la pollution avec lesquelles nos Nations Rouges doivent vivre et mourir.

Nos frontières d’après le Traité comprennent une grande partie des Grandes Plaines. C’est notre territoire ancestral que nous avons conservé par Traité. Jusqu’à aujourd’hui, nous aimons cette terre et nous sentons que nous devons en prendre soin. A un moment donné, l’Amérique, après avoir pris illégalement d’autres territoires que nous n’avions pas cédés, a appelé les portions qui restaient « la Grande Réserve Sioux ». Néanmoins, nous sommes notre propre Nation souveraine !

Ici il faut noter quelque confusion dans la façon dont les Américains comprennent ce que nous voulons dire par « réserves ». L’endroit où je vis maintenant est la Réserve Indienne de Pine Ridge au sud-ouest du Dakota du Sud. Officiellement, dans les fichiers du Ministère de l’Intérieur Américain (où sont gérés les parcs nationaux, les animaux et les plantes – c’est aussi où les Indiens et nos terres sont « gérés »), la Réserve de Pine Ridge est indiquée comme le Camp de Prisonniers de Guerre 344. Dans le passé, nous ne dépendions pas du Ministère de l’Intérieur, mais du Ministère de la Guerre. Les Indiens d’Amérique (sic) sont les seuls dans ce grand pays qui ont un AUTRE numéro, à part le numéro de sécurité sociale qu’ont tous les Américains. Nous avons notre numéro « d’Indien », notre numéro de Prisonnier de Guerre. Le mien commence par 344. Ainsi l’Amérique sait que je réside dans le Camp de Prisonniers de Guerre 344. Réfléchissez-y un peu.

Dans notre action pour protéger le Territoire du Traité, les Droits de l’Homme, les Droits du Traité, nous nous faisons des alliés dans le monde entier pour informer l’opinion de notre situation dans le Camp de Prisonniers de Guerre 344 [POW Camp #344], de nos Traités, et de notre obligation et privilège de protéger les terres et les eaux pour les générations à venir. Nous avons beaucoup d’alliés Américains. Parfois ils commettent l’erreur humaine de se fier aux informations qu’ils trouvent sur nous et d’utiliser les archives américaines ; or, l’Amérique se réfère à une partie de notre territoire sous le nom de « Grande Réserve Sioux », ce qui était un territoire collectif où nos Nations devaient vivre ensemble, contrairement aux territoires des ‘réserves’ c’est-à-dire ce qui reste après que les Américains aient enlevé à notre Territoire du Traité ce qu’ils voulaient pour s’Engraisser. Ces ‘réserves’ séparées sont les lieus où vivent les Bandes distinctes (je suis de la Bande Oglala) aujourd’hui.

Maintenant, il y a un oléoduc pour transporter le pétrole des sables bitumineux, l’oléoduc Keystone XL projeté par TransCanada, Inc. qui doit traverser notre Territoire du Traité, ou, selon les termes des archives américaines, la « Grande Réserve Sioux ». Il traversera des centaines de fleuves, rivières et ruisseaux, et passera au-dessus de notre Nappe Aquifère Ogallala, qui s’étend à travers 8 états du Dakota du Sud au Texas, et il traversera aussi notre système d’eau courante. La nappe aquifère en question est aussi la source d’eau potable pour certaines parties de la Réserve de Pine Ridge, la Réserve de Cheyenne River Eagle Butte et la Réserve de Rosebud, qui dépendent aussi du système d’eau courante pour l’eau potable. Nous devons protéger notre eau potable.

La procédure américaine d’implication du citoyen est conçue pour donner au gens l’impression qu’ils ont quelque chose à dire. Cependant, quand cette procédure est appliquée aux « Indiens Américains », elle est faussée à l’avantage des Etats-Unis et de toute compagnie privée voulant faire des affaires sur nos terres. L’Amérique prétend que cette procédure nous donne la parole pour exprimer nos inquiétudes, nos besoins et nos DROITS. Nous savons que c’est un leurre, un mythe, un déguisement pour que le Preneur de Graisse continue à avoir ce qu’il veut.

TransCanada a un site sur lequel ils affichent notre poster pour l’entrainement des activistes de ‘Moccasins on the Ground’. TransCanada affirme avoir utilisé la procédure américaine pour « travailler avec » les tribus, mais ce n’est qu’une manipulation de plus du Preneur de Graisse pour obtenir ce qu’il veut. Disons que notre « tribu » rencontre des gens des institutions américaines comme EPA, BLM, etc. et nous disons « NON, ne passez pas par ici. » Alors les institutions dirons « mais nous avons le droit de passer par ici, çà n’enfreint aucune loi. » Ce n’est pas une consultation, c’est le gouvernement fédéral qui nous DIT ce qu’il va faire. Nos Nations Rouges se sont toutes opposées à l’oléoduc Keystone XL et ont fait appel aux Lakota pour défendre l’eau.

TransCanada tente de monter en épingle une identification américaine erronée de qui sont nos peuples et en quoi nos Territoires consistent. TransCanada essaie d’expliquer que leur processus de demande de permis a été transparent, et honnête, et bon. Demandez aux éleveurs et fermiers non-Indien du Montana au Texas combien TransCanada et l’Amérique ont été transparents dans leur conduite. Ils ont perdu leurs terres par expropriation au profit de TransCanada. Ils sont les nouveaux Indiens d’aujourd’hui, le gouvernement fédéral aide le Preneur de Graisse à prendre leurs terres maintenant, contre leur volonté.

Les gens doivent être prudents et lire entre les lignes ce que disent ces entreprises Preneuses de Graisse, vu qu’ils manipulent la langue anglaise et jouent sur les mots pour paraître ne pas être Preneurs de Graisse, et être honnêtes et bons. Ne soyez pas dupes du Preneur de Graisse. Soyez avec nous pour bloquer l’oléoduc Keystone XL et fermer le site d’extraction des sables bitumineux. Soyez avec nous pendant qu’il est encore temps de les arrêter. Rassemblez votre courage ! Nous avons le droit de protéger notre eau sacrée pour nos enfants et petits-enfants. C’est leur eau. Nous devons être prêts à protéger ce qui est destiné à nos jeunes générations.

Nous accueillons actuellement une session d’entrainement de trois jours, pour apprendre les uns des autres comment protéger notre eau sacrée par l’action directe non-violente, ce qui d’ailleurs, est un droit pour tous les citoyens de ce grand pays. Nous nous ferons des alliés, acquerrons de nouvelles compétences, partagerons les compétences existantes efficaces qui nous rendrons plus forts dans notre action collective pour les attendre de pied ferme [putting our Mocassins on the Ground] pour protéger notre eau sacrée. Hecetuwe. (C’est ainsi).

Debra White Plume

Owe Aku, Bring Back the Way

_________________________________________________

OPERATION ‘DE PIED FERME’ (‘MOCCASINS ON THE GROUND’)

 

Par Debra White Plume
8 mars 2013
Sur le site de Tar Sands Blockade
Republié sur Censored News

 

8 mars, mise à jourMoccasins on the Ground : l’entrainement des activistes de première ligne commence

L’entrainement pour ‘Moccasins on the Ground’ a commencé aujourd’hui dans la réserve de Pine Ridge dans le Dakota du Sud, avec une célébration et une cérémonie. Debra White Plume, Grand-mère Lakota, s’est exprimée sur le but de ce weekend :

« Cet entrainement est un message à Obama et à TransCanada leur signifiant que s’ils essaient de construire le Keystone XL nous serons là pour les rencontrer, les attendant de pied ferme [with our moccasins on the ground]. »

Des Anciens Lakota ont adressé à la foule des messages importants sur la protection des Eaux Sacrées des sables bitumineux toxiques. Voici quelques moments importants de la cérémonie d’ouverture :

– Des joueurs de tambours ont exécuté un chant traditionnel en Lakota, qu’on peut traduire approximativement par : « Le Grand-Père regarde vers le bas et veille sur nous en tant que protecteurs de Notre Mère la Terre ».
– « L’eau est le premier soin. Peu importe votre couleur. Vous avez besoin d’eau pour survivre. Il s’agit de protéger notre Eau Sacrée » – Vic Camp
– « C’est la question-clé : Quand proclamons nous le droit à l’autodéfense pour la Terre Mère ? » – Alex White Plume
– « C’est un pipeline de mort. La mort culturelle pour notre peuple » – Ramsey Sprague, Tar Sands Blockade