Plainte Contre le Projet de l’Arizona de Bloquer la Migration des Jaguars avec des Containers placés à la frontière avec le Mexique

Par le Centre pour la Diversité Biologique
Publié par Censored News
19 octobre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA

TUCSON, Arizona – Ce jour, le Centre pour la Diversité Biologique a déposé une note d’intention de poursuivre l’administration du Gouverneur Doug Ducey pour combattre des projets d’obstruction, cruciaux pour le couloir de migration des jaguars et des ocelots, avec des containers d’expédition, le long de la frontière US/Mexique.

« Ces containers sont un coup publicitaire honteux qui menacera la survie d’espèces sauvages en danger », dit Robin Silver, co-fondateur du Centre. « Il y a 3700 agents rien que pour couvrir le secteur de Tucson, sans parler des hélicoptères, des drones et des centaines de cameras. Nous traversons une crise d’extinction et c’est irresponsable de sacrifier un couloir de vie sauvage vital et de nuire à des animaux en danger, pour que Ducey fasse des gains politiques. »

La note d’aujourd’hui fait suite à l’exigence du Bureau de Réhabilitation U.S., que l’Arizona retire la double rangée de containers que Ducey a donné l’ordre de placer le long de la frontière, à Yuma, en août dernier. Le Bureau dit que les containers placés sur des terres fédérales et le territoire tribal des Indiens Cocopah, violent la loi fédérale.

La note anticipe les projets d’installer d’autres containers le long de la frontière, à l’ouest des Montagnes Huachuca, dans la Forêt Nationale de Coronado, près du Mémorial National de Coronado. Le Centre a constaté que des dizaines de containers étaient empilés dans la zone.

Cette zone est un couloir de migration établi et vital pour les jaguars et les ocelots, qui sont dans la liste des espèces en danger et protégées selon la Loi sur les Espèces en Danger. La note dit que bloquer le couloir obstruerait le mouvement des animaux et empêcherait leur retour aux Etats-Unis, en violation de la Loi.

« Ces barrières inutiles ne servent à rien pour empêcher les gens de traverser la frontière, mais bloqueront la vie sauvage » dit Silver. « À moins que Ducey veuille laisser en héritage l’extinction des animaux les plus iconiques d’Arizona, il faut qu’il arrête immédiatement ce gaspillage ridicule de l’argent des contribuables. »

À part la mise en danger de la vie sauvage, d’espèces menacées et de terres publiques, le mur à la frontière US/Mexique fait partie d’une stratégie continue de militarisation de la frontière qui porte atteinte aux droits humains, aux libertés civiles, aux terres Autochtones, aux commerces locaux et aux relations internationales. Le mur-frontière fait obstacle aux migrations naturelles de gens et de la vie sauvage essentielles pour une diversité saine.

Des containers à la frontière Arizona-Mexique dans la Forêt Nationale de Coronado. Photo Centre pour la diversité biologique, peut être utilisée par les médias.

Le Centre pour la Diversité Biologique est une organisation nationale à but non-lucratif, qui compte 1,7 million de membres et d’activistes en ligne, voués à la protection des espèces menacées et des lieux sauvages.


Par Indigenous Action Media
22 janvier 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Une décision de justice historique, en faveur de la liberté religieuse des Autochtones, constitue un précédent juridique important pour les Autochtones protecteurs de la terre et de l’eau.
Le même jour, à Ajo, en Arizona, deux autres protecteurs accusés d’action en association contre la militarisation des terres O’odham, qui avaient été attaqués avec du gaz poivre et des balles en caoutchouc au cours de la Journée des Peuples Autochtones 2020, ont été condamnés à des amendes et des travaux d’intérêt publique.

Tucson, Arizona – Le 19 janvier 2022, Amber Ortega, Hia Ced O’odham et Tohono O’odham, protectrice de la terre et de l’eau, et membre du Collectif O’odham Anti-Frontière, a été jugée non-coupable pour ses actions pour arrêter la construction du mur à A’al Vappia/Quitobaquito Springs, un site sacré pour les peuples Hia Ced O’odham et Tohono O’odham, le 9 septembre 2020.

La source A’al Vappia/Quitobaquito, une des rares sources d’eau du désert pour beaucoup d’espèces en danger dans un rayon de 65 km, se trouve dans le Monument National des Cactus Tuyau d’orgue, exactement sur la frontière US/Mexique. Tandis qu’un défenseur du territoire occupait un bulldozer, ils ont déclaré : « Vous n’avez pas la permission d’être ici, c’est en Territoire O’odham. C’est une zone sacrée. » La construction du mur à la frontière a gravement drainé les faibles quantités d’eau souterraine de la région, dramatiquement réduit la source, et empêché les animaux du côté mexicain d’accéder à la seule source d’eau à moins de 65 km.

Le lieu est sacré pour les O’odham depuis des temps immémoriaux et c’est un site ou Mlle Ortega et d’autres membres de la communauté Hia Ced O’odham ont, tout près, des sites funéraires et des liens familiaux proches. Amber Ortega et Nellie Jo David, toutes deux Hia Ced et Tohono O’odham et membres du Collectif O’odham Anti-Frontière, ont été appelées spirituellement à se servir de leurs corps pour bloquer la construction du mur à la Source, par leurs croyances religieuses selon O’odham Him:dag (religion, tradition et culture), pour protéger leurs sites sacrés et leur mode de culture.

Impact Historique du Verdict :

Amber Ortega était représentée par l’avocate Amy Knight, qui avait déjà représenté avec succès l’activiste de No More Deaths, Scott Warren, en utilisant l’argument similaire de liberté religieuse pour le travail humanitaire avec les migrants qui traversent la frontière en territoire O’odham. Amber Ortega et Nellie Jo David ont affirmé devant la Cour, qu’elles agissaient comme le O’odham Him:dag (religion, tradition et culture) en entreprenant une action directe pour protéger de la destruction causée par la construction du mur-frontière raciste, le site sacré d’A’al Vappia/Quitobaquito Springs, dans le Hia Ced O’odham jewed (pays des O’odham), près de Ajo, en Arizona. Elles avaient prié pour la terre et l’eau, chanté des chants spirituels, et mis leurs corps devant les machines de mort.

Toutes deux ont affirmé que la Loi sur la Restauration de la Liberté Religieuse [Religious Freedom Restoration Act] protégeait leurs actions de la criminalisation, un argument qui a eu plus de succès pour les religions occidentales, mais n’a pas souvent été accepté par les tribunaux des Etats-Unis pour les religions des Peuples Autochtones, qui sont liées au lieu et exigent la protection et la conservation des sites sacrés. La [loi] RFRA a été critiquée pour ses origines comme instrument créé au bénéfice de la Droite Chrétienne conservatrice et il est souvent demandé si son application se fait au détriment des autres communautés religieuses. Cette décision est une victoire pour les Peuples Autochtones, elle ouvre des possibilités historiques de défense légale pour d’autres protecteurs Autochtones de la terre et de l’Eau.

La RFRA peut être utilisée aussi bien dans les affaires civiles que dans les affaires criminelles, mais elle a le plus souvent été utilisée par les Autochtones dans des affaires civiles, dans lesquelles la loi a été vidée de son sens et est rarement autorisée comme défense par des Autochtones, comme dans l’affaire Navajo Nation vs. USFS [Service des Forêts]. Ms. David avait accepté un accord sur le plaidoyer en juin 2021, à cause du stress, dû à un harcèlement inhabituel, dont souffraient les deux femmes O’odham de la part de la justice. Mais dans l’affaire de Melle Ortega, l’avocate Amy Knight a pu plaider avec succès qu’il y avait un précédent d’application de la RFRA à des affaires criminelles, ce qui fait passer la charge de preuve de l’accusé au gouvernement. La Magistrate du gouvernement, la Juge Leslie A. Bowman était d’accord.

La Juge Bowman a jugé que le gouvernement fédéral avait imposé un « fardeau substantiel » à l’exercice de sa foi religieuse à A. Ortega, en fermant l’accès à la route frontalière qui passe juste au sud des Sources Quitobaquito – une zone centrale pour les pratiques spirituelles des Hia Ced O’odham. Ce fut un inversement de la décision précédente de la Juge Bowman, le 18 novembre 2021, dans laquelle elle jugeait que la RFRA ne pouvait pas être utilisée comme défense et rejetait le témoignage expert de l’Ancienne Lorraine Eiler, une Hia Ced et Tohono O’odham dirigeante culturelle, également ex-membre du Conseil Législatif de la Nation Tohono O’odham. Dans sa décision du 18 novembre, la Juge Bowman avait rejeté le témoignage de L. Eiler et jugé que A. Ortega ne pouvait pas prouver que le gouvernement avait nuit à sa liberté d’exercer sa religion.

  1. Knight a été appelée comme nouvelle avocate de A. Ortega après la décision du 18 novembre 2021, et déposé une motion demandant la révision de la décision, et présenté de nouvelles preuves pour l’utilisation de la RFRA à l’audience du 19 janvier. La nouvelle décision de la Juge Bowman trouve que : « A la lumière de cette nouvelle preuve, les poursuites contre Ortega imposaient bien un fardeau substantiel sur l’exercice de sa religion ». La Juge Bowman jugea aussi que le gouvernement n’avait pas d’intérêt majeur à arrêter et poursuivre Ortega et que le gouvernement n’avait pas réussi à employer « les moyens les moins restrictifs » pour empêcher Ortega de bloquer la construction. Sur cette base, A. Ortega a été jugée non-coupable des accusations portées contre elle.

Cette victoire n’est pas seulement celle d’Amber Ortega, c’est une victoire bien plus large pour tous les peuples O’odham et le Him:dag O’odham. La victoire est spécialement importante pour les Hia Ced O’odham, qui actuellement ne sont pas reconnus au niveau fédéral par les Etats-Unis. Mais la décision est aussi une victoire majeure et historique pour la liberté religieuse des Autochtones et les protecteurs Autochtones de la terre et de l’eau. La décision Bowman pourrait fournir de nouvelles possibilités de défense pour les protecteurs Autochtones de la terre et de l’eau qui entreprennent des actions directes pour protéger leurs sites sacrés et leur connexion spirituelle aux lieux historiques.

« Ça signifie tellement plus que pour les gens présents ici, ça signifie quelque chose pour l’avenir » dit Amber Ortega. « Cela signifie que ceux qui étaient exclus des tribunaux fédéraux au cours de l’histoire sont toujours vivants, nous sommes actifs et nous nous battons. Nous avons une voix, nous avons une famille, nous avons une tribu. »

« Ce n’est que le début, pour notre peuple, de continuer à se rassembler sur des sujets dont nous avons été exclus » dit-elle.

Le Contexte de l’Affaire :

Le 9 septembre 2020, A. Ortega et N.J. David ont entrepris une action directe et organisé une cérémonie de prière pour bloquer la construction du mur-frontière qui menaçait A’al Vappia/Quitobaquito Springs, dans le jeved (territoire ancestral) des Hia Ced O’odham, près de Ajo, Arizona. Elles ont été arrêtées et accusées de deux infractions mineures, « Interférer avec une fonction fédérale » et « violation d’un ordre de bouclage. » Normalement, ces accusations mineures impliquent une contravention, pas une arrestation. Mais, en une démarche extrêmement rare, le gouvernement arrêta les protectrices O’odham sans le notifier à la Nation Tohono O’odham. A. Ortega et N. David, bien que citoyennes des Etats-Unis et membres recrutés de la Nation Tohono O’odham, ont été emmenées à Core Civic’s, une prison privée, faisant des bénéfices, à Florence, en Arizona – alors un point chaud où le Covid 19 faisait des ravages – où elles furent humiliées, déshabillées pour être fouillées, n’ont pas eu accès au téléphone, ni aux avocats, ni à des masques protégeant du coronavirus, ni au minimum d’hygiène personnelle. Elles ont aussi dû endurer des températures au-dessous de 0, l’hostilité de gardiens et la privation de sommeil. Puis elles ont subi pendant plus d’un an le harcèlement du gouvernement, entre autres des contrôles constants pour la drogue, des menaces d’être à nouveau arrêtées ou placées en institution, et des restrictions de voyage sévères, entre autres ne pas être autorisées à assister à certaines cérémonies spirituelles Autochtones. A cause de ce harcèlement, N.J. David accepta, en juin 2021, un accord de plaidoyer qui impliquait une période de probation et une amende. Cependant, A. Ortega continua à demander justice pour le traitement extrême et inhabituel qu’elles avaient dû subir, pour avoir organisé une cérémonie spirituelle pour protéger leur site sacré de la destruction par le mur-frontière raciste.

Malgré la décision victorieuse d’hier, nous continuons à dénoncer le gouvernement colonial pour mettre en cage des Amérindiennes protectrices d’un site sacré, dans des prisons privées pour immigrants, tout comme nous dénonçons leurs profits, l’incarcération et la torture des migrants qui traversent le jewed O’odham (terres ancestrales des O’odham). Nos luttes Autochtones sont interconnectées avec celles des migrants et des réfugiés, par la résistance au racisme, au colonialisme et à l’impérialisme. Nous dénonçons la violence coloniale contre les femmes Autochtones. Nous dénonçons l’occupation militaire et la destruction pour le mur-frontière de la terre et l’eau sacrées.

Verdict à Ajo, Arizona, pour des Protecteurs de la Terre Violemment Attaqués par le Gouvernement au cours de la Journée des Peuples Autochtones 2020

Ajo, Arizona – La victoire, dans l’affaire de Mlle Ortega, tout en étant une cause majeure de célébration, n’a pas manqué de nous rappeler la violence d’état et la répression contre des peuples Autochtones et des protecteurs de la terre et de l’eau. A Ajo, Arizona, le même jour où le verdict a été prononcé pour Mlle Ortega, deux autres protecteurs de la terre et de l’eau étaient condamnés à des amendes et des travaux d’intérêt publique, pour leur participation, le 12 octobre 2020, à une cérémonie spirituelle et à un travail d’information du public sur les impacts de la violence à la frontière sur les O’odham, cérémonie au cours de laquelle ils furent attaqués par les forces de l’état.

Nous dénonçons la constante répression d’état contre des victimes de la violence d’état (des attaques avec des balles en caoutchouc), contre des Autochtones et leurs alliés au cours de la Journée des Peuples Autochtones. Nous trouvons la décision du tribunal de poursuivre les deux personnes les plus sérieusement blessées au cours de l’attaque, pendant de la cérémonie de la Journée des peuples Autochtones, raciste, offensante et extrêmement inquiétante.

Le Contexte de l’Affaire :

Le 12 octobre 2020, alors que le Gouverneur d’Arizona proclamait la Journée des Peuples Autochtones, un groupe d’environ 30 protecteurs de la terre et l’eau O’odham et leurs alliés, ont tenu une cérémonie spirituelle à un point de contrôle de la Patrouille des Frontières, sur l’autoroute 85, en terres O’odham non-cédées, pour prier pour leurs sites sacrés et les tombes démolis par le mur-frontière raciste. La Patrouille des Frontières, les policiers de l’état et le Service de Sécurité Publique attaquèrent avec du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, touchant au moins un O’odham en train de prier à la poitrine avec des balles, et arrêtant douze personnes. Dix d’entre elles virent leurs accusations finalement abandonnées, mais les deux personnes les plus sérieusement blessées furent poursuivies par l’état et condamnées à des amendes et des travaux d’utilité publique.

La cérémonie de prière était suivie par des familles O’odham de toutes les nations O’odham (Hia Ced O’odham, Tohono O’odham et Akimel O’odham), y compris des enfants. La cérémonie marquait la Journée des Peuples Autochtones, alors que les O’odham étaient toujours confrontés à la violence de la militarisation de la frontière, entre autres les sévices de la Patrouille des Frontières contre les communautés O’odham. Les O’odham chantèrent des chants traditionnels, prièrent, et essayèrent de discuter de la Loi sur la Liberté de Religion (1978) – qui décriminalisait les religions Autochtones et ouvrait la voie vers la protection de sites spirituels sacrés – avec des membres de la Patrouille des Frontières, des Policiers de l’Etat d’Arizona, et du Service de Sécurité Publique présents pour les instruire sur le contexte des protections religieuses Autochtones.

La Patrouille des Frontières, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité Publique d’Arizona réagirent par de la violence, pour interrompre la cérémonie de prière des Autochtones. La Patrouille des Frontières, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité d’Arizona ordonnèrent aux enfants et aux gens de santé fragile, qui observaient la cérémonie de leurs véhicules (à cause du Covid 19), de descendre, puis les gazèrent. La Patrouille des Frontière, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité Publique d’Arizona saisirent des enfants qui avaient été dans des véhicules et les enlevèrent à leurs parents – retirer des enfants à leurs parents pour avoir pratiqué leur religion est une violation évidente de la Loi sur la Liberté de Religion et la Loi sur le Bien-être de l’Enfant Indien.

Après avoir gazé la cérémonie et arraché des enfants à leurs parents, la Patrouille des Frontières, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité Publique d’Arizona avancèrent sur la foule à la cérémonie en tirant sur les O’odham en prière avec des balles en caoutchouc, touchant au moins un homme en pleine poitrine.

« C’est oscène et offensant pour nous que des gouvernants locaux et de l’état aillent célébrer la Journée des Peuples Autochtones, alors que le gouvernement fédéral fait sauter nos sites sacrés, vole nos enfants, occupe militairement nos communautés et tire sur des Amérindiens en prière pour protéger notre terre et nos ancêtres de profanation. Ils veulent s’approprier nos cultures, mais ils ne veulent pas que nous pratiquions nos religions ou protégions nos terres » dit une O’odham présente à l’action.

DÉMOLISSEZ LE MUR-FRONTIÈRE – RESTAUREZ LES SOURCES QUITOBAQUITO

Les peuples O’odham et les écologistes exigent que le mur-frontière qui impacte Monument Hill et Quitobaquito Springs soient retiré et la terre remise dans sa condition d’origine ainsi que l’habitat Autochtone. Les sources, l’une des rares sources d’eau dans le Désert de Sonora, sont situées dans ce que les colons appellent le Monument National des Cactus Tuyau d’Orgue, sur la soi-disant frontière US/Mexique. Quitobaquito a fourni de l’eau aux O’odham et à toutes les formes de vie depuis des temps immémoriaux. Les niveaux d’eau, à Quitobaquito, ont baissé de 30% depuis 2020, étant donné que les sous-traitants ont tiré de grandes quantités d’eau souterraine pour mélanger le béton pour le mur et aplanir les pistes non-goudronnées. Près de 400 000 litres d’eau par jour étaient utilisés pour construire des segments du mur-frontière. Pour chaque mile – 1,6 km – près de 2 millions de litres d’eau étaient utilisés. La construction du mur est la continuation des dégâts culturels et environnementaux irréversibles constatés dans la destruction de sites sacrés, divisant les O’odham entre les soi-disant Etats-Unis et Mexique, et a violemment perturbé l’écosystème du désert. Les ‘camps masculins’ pour les travailleurs construisant le mur, ont été une source majeure de propagation du Covid 19 aux communautés O’odham vulnérables, durant la pandémie. Nous tenons les partisans de la construction du mur raciste pour responsables de la mort de O’odham du Covid 19, contracté par la propagation de la maladie causée par les ‘camps masculins’ des constructeurs du mur-frontière. Plus de décès d’Autochtones, plus de murs racistes sur des terres Autochtones.

Partagez, faites connaitre ou contactez-nous pour faire des dons :

www.facebook.com/AntiBorderCollective/
Instagram : @OodhamAntiBorder, @DefendOodhamJewed
www.oodhamantiborder.org , www.defendoodhamjewed.org

Sur les associations :

O’odham Anti Border Collective est un collectif de base de membres et descendants des tribus Akimel O’odham, Tohono O’odham et Hia Ced O’odham, engagés pour l’unification de tous les peuples O’odham, la régénération du O’odham himdag (traditions, spiritualité, langue et culture), et la protection du jewed (terres ancestrales) O’odham par le démantèlement des frontières coloniales.

Defend O’odham Jewed est un mouvement de base dirigé par une O’odham u’uwi (femme), et une campagne d’action directe pour protéger les terres ancestrales sacrées des O’odham de la profanation et de la violence.

*Jewed (quelquefois orthographié jeved) signifie terre natale, là où on est chez soi, en langue O’odham.

Photo Laiken Jordahl

A la veille de son entrée en fonction, le Président Joe Biden a déclaré, entre autres, que « plus un pouce de Mur à la frontière ne serait construit. »
Censored News annonçait, dans un article du 20 janvier : « Le Président Biden a signé des décrets révoquant le permis pour l’oléoduc Keystone XL, stoppant le financement pour le Mur-frontière, révisant les limites de Bears Ears et mettant un moratoire sur le forage de pétrole et de gaz dans le Refuge National de la Vie Sauvage de l’Arctique. »
Mais dès le lendemain, un nouvel article signalait que la construction du mur continuait, au mépris du décret pris la veille par le Président.

LA CONSTRUCTION DU MUR À LA FRONTIÈRE US/MEXIQUE CONTINUE AU MÉPRIS DU DÉCRET DE BIDEN

Par Brenda Norrell
Censored News
23 janvier 2021
Traduction Christine Prat

La construction du Mur continue à la frontière de l’Arizona, bien que le Président Biden ait signé un décret pour l’interrompre, le premier jour de son entrée en fonction.

Les compagnies construisant le Mur ont continué leurs destructions, faisant sauter des montagnes et détruisant un habitat vital pour les espèces menacées, après que le Président ait signé l’ordre d’y mettre fin.

Il y a des documents montrant les destructions dans trois zones de la frontière en Arizona, parmi lesquelles il y a le Monument National du Cactus Tuyau d’Orgue, où une bataille est toujours en cours pour protéger des sources sacrées.

Déjà, des sites funéraires Tohono O’odham été dynamités, à Monument Hill, pour la construction du mur-frontière.

Maintenant, un employé, près de Lukeville, dit que rien n’indique qu’ils vont arrêter le travail.

Ici, près d’Ajo, la compagnie est Southwest Valley Constructors.

Laiken Jordahl dit vendredi [22 janvier] que la construction du mur-frontière continuait au sud-est de Tucson au Mémorial de Coronado, à l’est de Nogales, et au sud de la Sierra Vista, mettant plus que jamais en danger l’habitat du jaguar.

La construction du Mur continuait samedi, sur ce site sacré.

Dans un autre site sauvage, la construction du Mur continuait cette semaine au Refuge National Buenos Aires de la Vie Sauvage, au sud-ouest de Tucson, près de la frontière est de la Nation Tohono O’odham, et près d’un poste-frontière plus éloigné, à Sasabe, et de la ville d’Arivaca.

La construction de ces portions de Mur a détruit des sites funéraires O’odham, des espèces protégées en danger, et drainé l’eau précieuse du désert de Sonora.

Le mur-frontière est un symbole de racisme et de haine, et de l’infâme politique vouée à l’échec des Etats-Unis.

À la frontière du Texas, les compagnies de construction continuaient encore, vendredi, leurs destructions près du Centre National du Papillon.

Et, à la frontière du Texas, des bornes continuaient à arriver pour la construction du Mur à Laredo, après que Biden ait publié le décret exigeant l’arrêt de la construction.

 

 

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Note de Brenda Norrell :
La vérité sur les agents de la Patrouille des Frontières US est parmi les questions les plus censurées dans les médias. Mais il suffit d’une simple recherche sur le web pour voir combien d’agents de la Patrouille des Frontières US ont été arrêtés pour trafic de drogue. Des agents ont été arrêtés pour viol et pour meurtre, avec peu de conséquences. Dans la Nation Tohono O’odham, les agents de la Patrouille des Frontières harcèlent les plus vulnérables. Actuellement, alors que le coronavirus se répand dans la Patrouille des Frontières, les agents continuent le profilage racial et le harcèlement sans porter de masques et ils ne notifient pas qui ils ont exposé. Au cours de leurs crimes contre l’humanité, les agents de la Patrouille des Frontières ont été filmés en train de répandre de l’eau qui pouvait sauver des vies, de l’aide humanitaire, dans le Désert de Sonora. – Censored News.

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Texte du décret de Biden (en anglais)

 

Douzième Session du Forum Permanent des Nations Unies sur les Questions Autochtones, du 20 au 31 mai 2013 à New York

Publié par Indigenous Action Media
See original article in English
29 mai 2013

Traduction Christine Prat

 

TACHES FUTURES DU FORUM PERMANENT

 

L’Alliance Ndee-Nnee* aimerait remercier Bik’ehgo’ihi’nan, le Donneur de Vie, et Nigodzan, La Terre est une Femme, pour nous avoir donné la vie et permettre à tous nos frères et sœurs autochtones d’être présents ici, dans le grand pays du Lenape, que nous remercions pour nous autoriser à nous réunir dans son territoire inhérent.

L’Alliance Ndee-Nnee recommande à l’UNPFII [Instance Permanente des Nations Unies sur les Questions Autochtones] pour ses travaux futurs, les secteurs des herbicides, pesticides, contaminants chimiques et toxiques, des violations des sites sacrés par des gouvernements et des compagnies privées, et de la militarisation de la frontière Etats-Unis/Mexique, qui actuellement inhibent la culture, la santé et l’autonomie des Peuples Autochtones, non seulement dans notre région mais dans le monde entier.

Alors que les Etats-Unis expriment la rhétorique creuse de leur préoccupations concernant des droits de l’homme dans divers endroits du monde, comme la Birmanie, la Chine, le Tibet et la Syrie, pour citer quelques exemples, allant même jusqu’à fournir une évaluation des droits de l’homme par l’intermédiaire de son propre ministère des Affaires Etrangères, pratiquement rien n’est jamais dit de la violation incessante des droits humains du peuple d’origine de ce pays, le peuple Autochtone. C’est déjà suffisamment grave que des 370 traités établis entre le gouvernement des Etats-Unis et les Nations Autochtones depuis le début de la colonisation de l’Ile de la Tortue, pas UN n’ait été respecté.

C’est donc à juste titre que le Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale de la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies, dans son rapport du 1er mars 2013, a exprimé de sérieuses inquiétudes sur le fait que les Etats-Unis n’aient pas pu fournir un rapport répondant à la question de la montée des violations des droits humains des peuples autochtones soulevée par le Comité, rapport qui devait être remis le 20 novembre 2011, en particulier en ce qui concerne les questions cruciales suivantes :

La construction d’un vaste mur de sécurité sur la frontière Texas/Mexique fondée sur le but affiché d’empêcher l’entrée aux Etats-Unis de supposés terroristes, immigrants sans papiers et trafiquants de drogue, construction qui implique le Service de Sécurité Intérieure, et ignore 36 lois fédérales et d’état, parmi lesquelles la Loi sur la Politique Environnementale Nationale, la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens et la Loi Administrative, et ce sur des terres sur lesquelles la Nation Traditionnelle Kikapoo du Texas, la Nation Ysleta del Sur Pueblo (Tigua) et les Lipan Ndé (Apaches) ont vécu depuis des temps immémoriaux et sont victimes de la construction du mur, entamée sans consultation de ces peuples Autochtones, qui a saccagé des systèmes écologiques et des terres, et profané des sites culturels sacrés faisant partie intégrante de ces communautés et les empêchant d’avoir accès aux éléments nécessaires aux cérémonies traditionnelles. Les droits des Lipan Ndé (Apaches) en particulier requièrent une attention sérieuse étant donné que cette nation n’est pas reconnue par le gouvernement des Etats-Unis et n’a pas accès aux tribunaux pour redresser les torts subis. Il faut aussi souligner que des entreprises commerciales non-Autochtones, comme le terrain de golf de River Bend sur la frontière Texas/Mexique ont été totalement épargnées, aussi bien s’agissant de leurs propriétés que de leurs activités, par la construction du mur.

L’impact de la Station de Ski Arizona Snowbowl sur la montagne sacrée du Nord de l’Arizona, Dook’o’oosliid (San Francisco Peaks) sur les pratiques culturelles et les cérémonies sacrées de toutes les nations Autochtones du sud-ouest des Etats-Unis, spécialement parce que la Station de Ski a l’intention d’amener des eaux usées sur la montagne pour faire de la neige pour skier.

Depuis que le contact a été établi avec Nnee, des Industries d’Extraction, principalement de grandes compagnies minières, exploitent les ressources naturelles à l’intérieur des limites territoriales, culturelles et spirituelles de la communauté, causant des dommages à la santé et au bien-être de Nnee et de tous les peuples.

Le combat en cours entre, d’une part, Rio Tinto, Zinc et B.H.P. Billiton (qui ont fondé ensemble une filiale sous le nom de Compagnie Resolution Copper) et, d’autre part, Nnee à propos de l’Echange de Territoire au Sud-est de l’Arizona et la Loi de Conservation de 2013. Cette loi a été présentée à la Chambre des Représentants des Etats-Unis sans le Consentement Libre, Préalable et Informé de Nnee. La zone où Resolution Copper veut extraire du minerai de cuivre est un site sacré pour Nnee et les autres peuples Autochtones du sud-ouest des Etats-Unis et du nord du Mexique. Le site conserve aussi une signification historique dans les limbes du temps à travers le récit oral et l’esprit à l’intérieur de Nnee, mais aussi dans l’histoire coloniale de l’Arizona, des Etats-Unis ainsi que les histoires Mexicaine et Espagnole. Pas seulement la culture est en jeu, l’Eau aussi. Dans un territoire connu pour ses terres désertiques et ses saisons de sècheresse, notre eau sacrée et précieuse pour les gens assoiffés sera épuisée au profit de la richesse des royaumes, des nations, des gouvernements et des entreprises privées, sous couvert de capitalisme et de sociétés de marchés libres, qui continuent à promouvoir et imposer des effets nocifs sur la santé, spécialement l’air pollué issu des mines, que Nnee respire quotidiennement, et qui est connu pour ses effets sur la thyroïde des êtres humains.

Il y a des tentatives répétées de la part des législateurs fédéraux et de ceux des états de perturber les terres ancestrales des peuples Autochtones en les ouvrant au transfert à des multinationales minières et à des entreprises énergétiques privées, et à des promoteurs commerciaux.

Une mention particulière a été faite des effets mortellement destructeurs de la décharge de déchets nucléaires sur la Yucca Mountain dans le Nevada et la reprise des essais nucléaires souterrains sur les terres ancestrales de Newe Segobia (Shoshone de l’Ouest) en violation fondamentale du Traité de Ruby Valley de 1863. Les Newe Segobia ont déclaré leurs terres zone dénucléarisée, cependant le gouvernement des Etats-Unis continue à utiliser ces terres pour des tests nucléaires souterrains, au rythme de plus de 1000 au cours des 60 dernières années, ces actions étant fondamentalement illégales.

Il est important d’ajouter que les droits de la Nation Nnee à San Carlos, Arizona, ont été et sont encore violés expressément par l’introduction et l’épandage de douze herbicides majeurs […] (contenant des ingrédients utilisés dans l’Agent Orange qui servait de défoliant aux militaires U.S. au Vietnam) au rythme de plus de 36000 m² par an sur les forêts de Coconino, Kaibab et Prescott [classées Parcs Nationaux – NdT] aux abords des grandes routes fédérales et d’état. L’épandage de ces herbicides toxiques par le Service des Forêts des Etats-Unis sous prétexte d’éliminer les mauvaises herbes et les plantes qui tendent à proliférer, sans le consentement préalable, informé et libre de la Nation Nnee et de ses membres, a été déployé dans chaque District et couvre une vaste diversité écologique du Désert du Sonora à la forêt de conifères, qui comprend aussi les bassins hydrographiques de Salt River, Verde River, Agua Fria, New River et Cave Creek et contamine des ressources en eau au cours du processus. Quelque 11000 km² de forêt sont affectés. Ces conditions dangereuses ont résulté en des problèmes de santé aux suites mortelles chez beaucoup de membres de la Nation Nnee qui souffrent maintenant de cancers et autres maladies graves dues à l’empoisonnement de l’eau et de la végétation. L’Alliance Apache Chiricahua est actuellement en train de rassembler des informations sur ces dangereux problèmes de santé d’après les récits des membres de la communauté Autochtone.

Il est également inquiétant de constater que des membres de la Nation Autochtone Tohono O’odham dont les terres chevauchent la frontière entre l’Arizona et le Mexique, continuent d’être victime de harcèlement, d’intimidation et de terreur de la part des autorités de la frontière U.S., lorsqu’ils la traversent pour participer à des cérémonies ancestrales, à cause de la présence d’un mur électrifié et de la profanation des sites sacrés par des administrations d’état comme la Patrouille des Frontières des Etats-Unis. La situation a escaladé au point que les membres de la communauté O’odham ne rendent plus visite à leurs voisins et craignent de quitter leur domicile la nuit suite aux inquiétudes qu’ils éprouvent pour la sécurité de leurs enfants et des personnes âgées. La souveraineté des Tohono O’odham doit être reconnue par le gouvernement des Etats-Unis conformément aux protections légales assurées par la loi internationale et nous appelons immédiatement les services de sécurité fédérales des Etats-Unis à renoncer à envahir plus avant les terres O’odham sous prétexte de poursuivre des passeurs de drogue.

Le génocide des peuples Autochtones a commencé avec la première invasion de pirates Européens conduits par Christophe Colomb au 15ème siècle, d’abord dans les Caraïbes, suivies par l’Amérique du Sud et l’Amérique Centrale, et au 17ème siècle l’Ile de la Tortue (l’Amérique du Nord). Alors que les Etats-Unis ont créé un empire capitaliste mondialisé qui a accumulé des milliers de milliards de dollars en quatre siècles et demi, peu de gens dans le monde reconnaissent que cette avidité obscène et insatiable de terres, de minerais et de richesses qui a résulté dans la création de la puissance militaire et économique la plus riche du monde, impliquait en fait la réduction en esclavage de peuples Africains et le génocide systématique des Autochtones de ces terres. Il est grand temps que les organismes mondiaux de justice tels que la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies et la Cour Internationale de Justice exigent que les Etats-Unis s’abstiennent désormais de poursuivre leurs actions génocidaires en violation de la loi internationale sur les droits de l’homme et rendent sans conditions les terres et la souveraineté des Peuples Autochtones dans l’intérêt général de la justice, la paix et l’harmonie. Les Etats-Unis ne peuvent plus être protégés de tout examen de leur poursuite obsessionnelle de ressources pour l’industrialisme capitaliste par le biais de génocide perpétuel et de guerres sur tous les continents, qui mettent la première nation du monde hors-la-loi.

 

* Note: Ndee-Nnee est de toute évidence une variante orthographique de Diné (Navajo); Bik’ehgo’ihi’nan (le Donneur de Vie) a une forme grammaticale typiquement Navajo; dans le reste du texte, il semble que les auteurs utilisent le mot ‘Nnee’ pour désigner tous les Autochtones d’Amérique.

Ci-dessous un article de Brenda Norrell sur la visite de Dalit Baum, militante Israélienne qui prône des sanctions économiques contre les entreprises impliquées dans l’occupation. Il se trouve que certaines sont également impliquées dans la construction du Mur à la frontière entre les USA et le Mexique.
Les Etats-Unis construisent un Mur sur la frontière avec le Mexique, officiellement pour empêcher l’immigration illégale. Ce mur traverse les territoires de populations autochtones, tout comme le mur en Palestine. Trente villages ont été évacués pour le construire. Les villageois sont séparés de leurs terres et de leurs familles tout comme en Palestine. Ceux qui se retrouvent du côté mexicain doivent obtenir un visa – qui coûte 100 dollars, somme prohibitive pour des indigènes mexicains – pour aller voir leur famille de l’autre côté du mur.
SURTOUT: la firme israélienne Elbit Systems – sous-contractée par Boeing – participe à la construction du mur et fournit les tours de surveillance, comme elle le fait pour le mur en Palestine, la firme G4S – aussi présente en Palestine – s’occupe des bus et du transport des immigrants refoulés, dans des conditions inacceptables, et VEOLIA a un contrat avec les autorités de la région de Tucson.
Il faut savoir que la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique est parfaitement arbitraire, ne tient aucun compte des populations autochtones et traverse des villages et des familles, tout comme le mur Israélien. De plus, les états frontaliers – Californie, Arizona, Nouveau-Mexique, Texas – ont été mexicains pendant près de trois siècles et conquis militairement par les Etats-Unis en 1846. La grande majorité de la population est restée mexicaine (indiens, métis, latinos) jusqu’à un passé récent. Depuis le début des années 1950, des anglophones du nord-ouest des Etats-Unis y déménagent en masse à cause du climat. Ils se comportent en colonisateurs. Il y a beaucoup de racisme et de discrimination. L’an dernier, les autorités de Tucson ont interdit dans l’enseignement les études “ethniques” – sous couvert de lutte contre le ‘communautarisme’ – et ont interdit de nombreux livres, des saisies ont eu lieu dans les classes, au milieu d’étudiants fortement traumatisés. (Parmi les auteurs dont les livres ont été interdits et saisis: Isabel Allende – dont les livres sont vendus dans le monde entier – et Buffy Sainte-Marie – connue comme star des Etats-Unis, mais Indienne).
Evidemment, j’ai quelques réserves quant à l’affirmation de Dalit Baum selon laquelle les entreprises concernées seraient de ‘bonnes entreprises’ contre lesquelles il n’y aurait rien à dire si elles se retiraient de ces projets qui violent les lois internationales de manière aussi flagrante.

 

FRONTIERES SOUS OCCUPATION : EN PALESTINE ET EN TERRITOIRE TOHONO O’ODHAM, LES MILITANTS DES DROITS DE L’HOMME PEUVENT AMENER LE CHANGEMENT

« La Nation Tohono O’odham est actuellement occupée par une armée étrangère appelée Patrouille des Frontières des Etats-Unis » Mike Wilson, Tohono O’odham

 

Par Brenda Norrell
Copyright Censored News
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Traduction Christine Prat

 

Vendredi 16 novembre 2012

TUCSON, Arizona – Une Israélienne s’exprimant en faveur des droits des Palestiniens a rendu visite à la zone frontière sur le territoire Tohono O’odham et à partagé ses vues sur les similarités entre la façon dont Israël traite la Palestine et celle dont les colonisateurs US traitent les Indiens d’Amérique.

Le Docteur Dalit Baum, Israélienne et militante pour la Palestine sur le plan économique, s’est adressée à des étudiants de l’Université d’Arizona et à des militants actifs dans les communautés locale vendredi, au cours d’une discussion sur l’activisme économique comme outil de changement.

« C’est horrifiant de voir toujours la même vague de violence monter, descendre puis revenir » dit elle.

Mme Baum s’est exprimée le même jour où des manifestants étaient descendus dans les rues de Tucson pour exiger la fin de la violence mortelle d’Israël et des bombardements de Gaza, qui se sont poursuivis toute la journée et dans la nuit.
Mme Baum a dit que la principale raison de protester contre les tueries était de mettre les gens en contact et de leur rappeler qu’ils ne sont pas seuls. C’est une façon de traduire le chagrin et la frustration en action et de renouveler l’espoir.
Dalit Baum s’est rendue en territoire Tohono O’odham et sur la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique avec le militant des droits de l’homme Tohono O’odham Mike Wilson, qui place des réservoirs d’eau dans la région frontalière pour les immigrants illégaux, comme aide humanitaire.
A propos de l’histoire des Indiens d’Amérique sur ce continent, D. Baum dit « Je réfléchissais aux similarités et aux différences entre ce qui s’est passé ici et ce qui s’est passé en Palestine ».
Alors que les Autochtones aux Etats-Unis ont été la cible de nettoyage ethnique et de génocide depuis des siècles, ce qui se passe en Israël et en Palestine est de l’histoire relativement récente qui a connu une escalade dans les dix dernières années.
Malheureusement, la manière dont les Indiens d’Amérique ont été traités a servi d’excuse à Israël en ce qui concerne l’occupation, l’apartheid et le nettoyage ethnique.
D. Baum dit que beaucoup d’Israéliens disent que les Etats-Unis ont fait la même chose à leurs Peuples Autochtones et que par conséquent Israël devrait avoir les mêmes droits.
Elle dit aussi que l’histoire coloniale européenne avait résulté dans un sentiment de culpabilité, à cause de l’histoire des Juifs et de l’histoire du Sionisme.
Actuellement, Israël contrôle la totalité d’Israël et de la Palestine et contrôle la Palestine de différentes manières. Par exemple, ce contrôle se traduit par de la violence à Gaza. En Cisjordanie, il y a la confiscation du territoire et des ressources et les violations de la loi internationale.
L’histoire de l’Occupation de la Palestine est relativement récente, comparée à l’histoire des Autochtones d’Amérique, dit-elle.
Aujourd’hui, nous vivons dans une ère de guerre au terrorisme, ce qui est un moteur de croissance économique. Cela produit une incitation économique pour la fourniture de produits tels que les tours d’espionnage et le Mur de frontière ici, en Arizona, sur le territoire Tohono O’odham.
Suite à l’occupation et au nettoyage ethnique, la dispersion des Palestiniens dans le monde signifie aussi une dissipation de la culture Palestinienne.
D. Baum dit qu’il s’agit d’une situation d’apartheid. Les Israéliens contrôlent la région, alors que les Palestiniens n’ont pas de droits sur la terre et la citoyenneté. Même pour ceux qui peuvent voter, l’Autorité Palestinienne ne contrôle qu’une toute petite partie de la Palestine.
Pendant ce temps, l’armée Israélienne fait des raids et peut arrêter n’importe qui.
La situation en Palestine correspond à l’apartheid selon la définition des Nations Unies.
En 1948 il y a eu un nettoyage ethnique et la majorité des Palestiniens ont été déplacés et forcés de vivre dans des camps de réfugiés. A l’époque, 95% des terres étaient leur propriété, maintenant ils ne sont plus propriétaires de leurs propres terres.
Le territoire d’Israël et de la Palestine est très petit comparé aux Etats-Unis et leur économie est de taille modeste. Israël dépend des Etats-Unis.
« Vous avez toujours un sentiment de claustrophobie » dit-elle.
En Europe, Israël est vu comme un poste avancé de l’occident. Israël dépend psychologiquement et économiquement de l’occident.
D. Baum a souligné que le sentiment d’impunité existant actuellement en Israël et l’attitude des gens de simplement se maintenir dans la situation présente, est la plus grande menace à toute possibilité de changement.
« L’action est le meilleur moyen de réagir au chagrin et à la colère ».

 

La solidarité à la base : pour en finir avec l’occupation, et pour le retour des réfugiés

Un mouvement de la base pour la solidarité dans l’action signifie que les gens disent ce qu’ils feront quand ils seront rentrés chez eux. « Nous voulons savoir ce que nous pouvons faire ».
La solidarité à la base est un appel aux gens de conscience. Cela implique des boycotts, des sanctions et un retrait économique, comme par exemple un désinvestissement des fonds de pension.
Le mouvement de base appelle à la fin de l’occupation, à l’application du droit au retour des réfugiés et à l’égalité totale des Palestiniens, y compris ceux qui vivent en Israël.
Le mouvement de base n’a pas de ligne politique, il est fondé sur la loi internationale et les droits de l’homme.
« C’est une chose sur laquelle tout le monde peut être d’accord » dit D. Baum.
Jusqu’à maintenant 170 organisations ont signé l’accord.
Pendant la discussion sur les appels aux boycotts, il a été souligné qu’on ne pouvait pas boycotter les individus. Mais les institutions et les compagnies complaisantes peuvent être boycottées.
A une question sur le boycott d’une troupe de danse Israélienne, il a été répondu qu’elle avait été boycottée parce qu’elle était payée par le Ministère Israélien des Affaires Etrangères pour blanchir l’occupation. La troupe de danse servait d’ambassadeurs culturels d’Israël. Quant une troupe de danse participe à ce genre d’échange, elle devient un bras de l’état pour normaliser l’occupation. Approuver ou promouvoir une telle activité culturelle est de la complicité.
D. Baum a précisé que les militants des droits de l’homme ne boycottaient pas tous les projets artistiques subventionnés par Israël. « Çà arrive seulement quand la subvention implique des obligations ».
Les représentations [boycottées] peuvent aussi servir à informer les gens en dehors du spectacle de la troupe de danse.

Un exemple d’action présenté à l’université est de demander à se désengager de certaines compagnies.
Il y a actuellement un boycott de la firme Veolia, qui privatise les transports en commun dans le monde entier et s’occupe de la décharge de déchets. En Palestine, Veolia amène des déchets et les déverse sur des terres Palestiniennes, ce qui constitue une violation de la loi internationale. Cela se produit à un endroit où un nettoyage ethnique a eu lieu.
Veolia gère aussi des bus soumis à la ségrégation.
Ici, à Tucson, Veolia a un contrat avec la compagnie de transports publiques, Sun Tran.
Parlant des actions contre Veolia, D. Baum dit « C’est le pouvoir de ce mouvement. C’est vraiment mondial ». Du fait de la décharge de déchets en Palestine et de ses bus soumis à la ségrégation, Veolia a perdu des contrats au Royaume-Uni et en Europe en 2006.

 

Boston, Chicago et le Comté de Sonoma en Californie ont pris la tête du boycott

Aujourd’hui aux Etats-Unis, trois régions ont pris la tête du boycott des compagnies qui violent les droits de l’homme, Boston, Chicago et le Comté de Sonoma en Californie l’ont fait en soutien aux Palestiniens.
Dans le Comté de Sonoma, Californie, la Commission des Droits de l’Homme a d’abord déclaré qu’elle ne pouvait rien faire, n’ayant aucun pouvoir en Palestine. Cependant, trois heures plus tard, suite aux objections et interventions de membres de la base, elle a changé ses conclusions.
Les résidents du Comté de Sonoma ont souligné que les bus de Veolia soumis à la ségrégation en Palestine constituaient une violation des droits de l’homme. Un homme a dit qu’il vivait dans le Comté de Sonoma, mais que sa famille vivait en Palestine et que lorsqu’il était là-bas, il avait vu des Palestiniens forcés de descendre du bus ségrégationniste.
Alors les gens du Comté de Sonoma ont dit « il y a un vrai problème et nous sommes complices ».

 

Au sud de l’Arizona, il y a Veolia, G4S, Elbit et Caterpillar

Vu que Veolia fait des affaires ici, à Tucson, des suggestions ont été faites sur ce qui pourrait être fait. D. Baum a remarqué que « les bus sont en endroit magnifique pour des actions ».
Avec les bus, on peut penser à du théâtre de rue, des parodies de bus ségrégationnistes et à informer les passagers.
Mike Wilson, Tohono O’odham, a souligné que la compagnie G4S a un énorme contrat avec la Sécurité Intérieure à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, pour le transport d’immigrants détenus.
Wilson a déclaré que la Sécurité Intérieure avait créé une occupation du territoire Tohono O’odham. « La Nation Tohono O’odham est actuellement occupée par une armée étrangère appelée Patrouille des Frontières des Etats-Unis ».
Wilson dit que la Patrouille des Frontières US a un pouvoir dominant sur la Nation Tohono O’odham et le Service de Police Tohono O’odham.
Wilson est directeur de la politique du Réseau d’Action à la Frontière. Depuis des années, Wilson met des réservoirs et des cruches d’eau dans la région frontalière [le désert de Sonora] pour les immigrants, en dépit des objections du gouvernement Tohono O’odham. C’est dans cette région du Désert de Sonora que de nombreux immigrants meurent chaque année de chaleur et de déshydratation.
Lors de sa visite à la frontière, en territoire O’odham, D. Baum a remarqué le matériel Caterpillar (Caterpillar a été la cible de protestations depuis que Rachel Corrie a été renversée et tuée par un bulldozer Caterpillar en Palestine).
Des militants de Tucson ont souligné que les bus de G4S, un moment appelés Wackenhut, infligent des traitements inhumains aux immigrants expulsés, les forçant à attendre au soleil ou dans des bus surchauffés pendant des heures. Beaucoup sont déjà déshydratés et agonisants quand ils sont conduits aux bus à la frontière.
Une autre compagnie employée pour travailler à la frontière Etats-Unis/Mexique est la compagnie d’armements Israélienne Elbit Systems, qui fournit aussi des systèmes de sécurité pour le Mur en Palestine. Elbit a un contrat de sous-traitance avec Boeing pour la construction du Mur à la frontière US/Mexique et pour des tours de surveillance.

D. Baum a dit à propos des compagnies qui violent les droits des Palestiniens « Nous demandons à ces compagnies d’arrêter, parce que nous pensons que çà en fera de meilleures compagnies ».
Pendant la discussion, il a été souligné que les individus n’étaient pas visés par le boycott, ni les compagnies dont l’implication est terminée, car ce ne serait pas une incitation au changement.
« Nous avons affaire à la politique des entreprises, et nous essayons de l’améliorer » dit D. Baum.
Elle a aussi rappelé que Polaroid avait été la première entreprise à se retirer de l’Afrique du Sud de l’Apartheid et que le mouvement avait été conduit par des employés de l’entreprise.
« Ce n’est pas contre l’entreprise, c’est pour elle ».
D. Baum a aussi suggéré des campagnes ludiques et créatives pour soutenir les droits de l’homme en Palestine, comme peindre les bulldozers en rose.

 

Le Docteur Dalit Baum est co-fondatrice de Who Profits from the Occupation et militante et chercheur de la Coalition of Women for Peace en Israël. Dans les cinq dernières années, Who Profits est devenue une source vitale pour des dizaines de campagnes à travers le monde, leur  fournissant des informations sur la complicité des entreprises dans l’occupation de la Palestine.
Dalit est une universitaire féministe qui enseigne dans les universités en Israël sur le militarisme et l’économie mondiale d’un point de vue féministe. Militante féministe/pro-homosexuels, elle a été active dans divers groupes du mouvement anti-occupation, entre autres Black Laundry [Laver plus Noir], Boycott de l’Intérieur, Zochrot, Anarchistes Contre le Mur et Femmes en Noir.
Cette année elle travaille de San Francisco avec le Programme d’Echanges Mondiaux Economic Activism for Palestine qui soutient corporate accountability campaigns [campagnes de responsabilisation des enterprises] aux Etats-Unis.

Louise Benally, Navajo, éclipse Obama

Original article in English

Par Brenda Norrell

Censored News

Vendredi 2 décembre 2011

 Traduction Christine Prat

 

TEMPE, Arizona –  Des Amérindiens protestant contre une centrale au charbon et la rapacité des grandes compagnies ont éclipsé le Président Obama. Bien qu’à chaque extrémité du pays, Louise Benally, une Navajo protestant en Arizona, et Obama, ont commencé à parler au même moment en direct sur le web, vendredi 2 décembre.

Louise Benally, une Navajo qui résiste à la déportation de Big Mountain, dans la Nation Navajo, a éclipsé Obama qui, à Washington s’adressait à la Conférence des Nations Tribales à la Maison Blanche.

La rhétorique d’Obama a paru fade à côté des mots puissants de Louise Benally sur les dégâts des centrales à charbon à la manifestation de protestation en Arizona.

L. Benally a dit, « Nous n’avons pas d’eau dans notre communauté. Les puits s’assèchent, le niveau des points d’eau et de la nappe aquifère diminue, beaucoup de polluants sont rejetés dans les eaux sous-terraines. Des terres se lézardent, ce qui ne s’était jamais produit auparavant. La végétation est totalement empoisonnée par l’anhydride sulfureux . »

Des Amérindiens ont protesté contre le Projet Salt River au cours de quatre jours de manifestations contre l’American Legislative Exchange Council (ALEC) et son exploitation raciste en Arizona au profit des grandes compagnies.

Le Projet Salt River gère la centrale au charbon située en Nation Navajo, près de Page, Arizona. La dite Centrale Navajo (Navajo Generating Station) fournit de l’électricité à ses clients en Arizona, au Nevada et en Californie et fournit l’énergie pour pomper de l’eau pour le Central Arizona Project. Pendant ce temps, les Navajos doivent vivre avec les maladies dues à la pollution. Beaucoup de Navajos vivent sans eau courante et sans électricité. L. Benally a décrit comment les activités du Projet Salt River détruisent l’environnement et des vies humaines sur le territoire de la Nation Navajo.

« Nous essayons de leur inculquer, de leur faire comprendre, que ce qu’ils font, que leurs pratiques sur Black Mesa frappent nos communautés. Nous avons beaucoup de problèmes de santé qui ne sont pas pris en compte. »

L. Benally dit que le charbon est vendu aux centrales pour un prix dérisoire, au tarif des années 1960. Les Navajos ne veulent plus vendre de charbon à des prix bien inférieurs à ceux du marché.

L. Benally a dit aussi qu’il est temps d’amorcer la conversion aux énergies revouvelables.

« Le fuel fossile est près de sa fin. »

L. Benally dit que des décennies d’exploitation du charbon à Black Mesa ont laissé les Navajos souffrant de beaucoup de problèmes de santé.

« J’ai de l’asthme. J’ai beaucoup de problèmes de santé. Quatre-vingt dix pour cent des gens de ma communauté ont des problèmes de santé. Les enfants naissent avec ces problèmes. Les gens développent toutes sortes de maladies qui n’existaient pas avant que l’exploitation des mines de charbon ne commence. »

Elle dit que les mines de charbon et les centrales électriques relâchent beaucoup d’agents polluants, entre autres de l’arsenic et du mercure. Les émanations sont quotidiennes – 24 heures par jour et 7 jours pas semaine – et les compagnies concernées ne font rien.

L. Benally dit aussi qu’un officiel du SRP avait accepté une lettre de la communauté, mais qu’il était impossible de savoir si la compagnie donnerait suite et ferait quelquechose.

Elle dit qu’à l’intérieur du QG, des Amérindiens s’étaient enchaînés afin de faire passer leur message.

Elle dit que ce qui se passe à Black Mesa est révélateur des problèmes généraux de changement climatique. Le SRP et les autres compagnies produisant de l’énergie ignorent délibérément les règles de l’Agence pour la Protection de l’Environnement (EPA – Environmental Protection Agency – NdT), et les règles Américaines sur la pureté de l’eau et de l’air.

« Nous sommes venus ici pour leur faire savoir que nous ne sommes pas aveugles. Nous continuerons à exercer des pressions sur eux. Leur rapacité frappe notre communauté à grande échelle. »

Elle dit que l’exploitation des mines de charbon et les centrales électriques vident la nappe aquifère locale et détourne les eaux du fleuve Colorado. « Nos eaux sont détournées vers Phoenix, Tucson et d’autres communautés du Sud-ouest. »

« Beaucoup de gens ont été déportés ou déplacés à cause de Peabody Coal, SRP et la Centrale Navajo. »

L. Benally dit que les représentants officiels de SRP « doivent venir rencontrer les membres de la communauté, s’asseoir et parler directement avec nous, sans que le gouvernement tribal ne prenne des décisions nous concernant, étant donné que nous ne votons pas pour ses membres. C’est une extension du gouvernement fédéral. »

Les Navajos du Nord de l’Arizona ont été rejoints par des Tohono O’odham (Pima pour les Blancs – NdT) de la frontière sud entre les Etats-Unis et le Mexique, pour protester contre le SRP.

Ofelia Rivas, fondatrice de la VOIX O’odham contre le Mur, était aussi venue protester contre le SRP. Madame Rivas, une Ancienne et militante, dit qu’ « en tant que Peuple Autochtone nous comprenons que l’équilibre de la terre est l’équilibre de notre peuple et que toute rupture de cet équilibre est extrêmement destructeur, non seulement de notre santé spirituelle, mais de notre profonde connexion avec la terre et tout ce qui vit. En tant que Peuple Autochtone nous ne sommes pas séparés de notre environnement. Nous sommes profondément liés à tout ce qui existe dans l’univers : la terre, les montagnes, l’eau, l’air et toute vie végétale et animale. »

O. Rivas dit que la construction de l’autoroute, y compris le projet de bretelle 202 qui menace la Montagne du Sud (près de Phoenix – NdT), ravagera d’avantage de terre sacrée. De plus, les O’odham s’opposent à la poursuite de la construction du mur de frontière entre les Etats-Unis et le Mexique et à sa militarisation.

« Les politiques commerciales telles que NAFTA et CANAMEX altèrent notre mode de vie et menacent notre Him’dag (mot Pima, qui n’a pas de traduction officielle dans les langues occidentales, mais désigne plus ou moins un mode de vie, une culture, allant « en équilibre » – NdT). Nous n’accepterons pas plus longtemps la violence que l’état essaie de nous imposer le long de leur frontière, et plus particulièrement la législation agressive de l’ALEC. Les Peuples Autochtones exigent l’application de la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones, ainsi que des droits de notre Mère la Terre » dit O. Rivas. « La coupe est pleine, la limite est atteinte, maintenant c’est fini ! »

Les canaux construits à profusion avant l’invasion coloniale des terres O’odham sont maintenant utilisés par le Projet Salt River. La culture O’odham est profondément enracinée dans cette région, qui va de la vallée de Pheonix au Nord, à la côte du Mexique aujourd’hui appelée Rocky Point à l’Ouest, à la rivière San Pedro à l’est et jusqu’aux montagnes Hermosillo et à la Sierra Madres au sud.

Ray Aguilar dit que « la climatisation et l’électricité dont nous profitons et l’eau que nous buvons viennent au prix de la souffrance causée par le SRP et Peabody au pays et aux gens. Quand nous rendrons nous compte que c’est le fondement de nos privilèges ? Nous devons agir. Je viens de passer une semaine à fournir de l’aide directe, sur place, aux habitants de Black Mesa, pour leurs besoins humanitaires de base. C’est pourquoi je suis ici aujourd’hui. Cette situation dramatique n’existerait pas sans ces compagnies rapaces. »

Peabody Energy, qui est aussi membre de l’ALEC, est la plus grande compagnie charbonnière privée du monde. Avec, en 2010, la vente de 246 millions de tonnes et presque 7 milliards de dollars de revenu, Peabody produit 10% de l’énergie des Etats-Unis et 2% de l’électricité dans le monde.

Depuis 1974, plus de 14 000 familles Diné (Navajo) ont été déplacées par la force de leurs terres ancestrales, en grande partie à cause des conseils tribaux soutenus par les Etats-Unis et de l’exploitation des mines de charbon.

 

Voir aussi les deux articles précédents

Et pour plus d’informations en Anglais www.ALECexposed.org