Par Duane ‘Chili’ Yazzie
Publié par Censored News
Le 3 janvier 2022
Traduction Christine Prat

Le Coronavirus19 échappe à l’identification et la saisie. Les efforts acharnés de la science n’ont pas permis de trouver l’origine ou la cause du virus. C’est l’histoire de limitations imposées depuis longtemps par la science et la médecine occidentale. Il y a peut-être une explication pas si compliquée, mais avec un contenu complexe.

Avant la pandémie, l’humanité avait de graves problèmes. La crise climatique étouffait la vie sur la planète, la tension raciale entre une minorité de blancs et les gens de couleur était horrible. Maintenant, alors que le monde lutte pour sortir de la pandémie, ces problèmes sont passés d’un stade critique à celui d’un danger imminent. La crise climatique est accablante, l’industrie extractiviste, avec la complicité de la plupart des gouvernements, continue avec obstination et de manière exponentielle à faire ce qu’elle fait toujours : faire toujours plus d’argent sans se soucier des dévastations environnementales et humaines qu’elle laisse derrière elle.

Dans toute l’Amérique, le zèle de la suprématie blanche fait des métastases, brandissant impudemment le drapeau du racisme, du néocapitalisme libéral, des conspirations, de la politique mesquine à travers tout le pays. Les très convoités Etats-Unis sont radicalement polarisés. Les blancs font imploser leur gouvernement et leur société. Certains, qui n’avaient jamais imaginé avoir des inclinaisons de « suprémaciste blanc », se retrouvent alignés sur, ou ayant des sympathies pour l’agenda et la rhétorique de la suprématie blanche. Ça doit être génétique, entretemps ; la notion de supériorité blanche est enracinée dans de l’histoire ancienne.

Même quand sa peau éclate, la Terre est vivante, son essence spirituelle continue de battre. Elle pourrait mourir ou elle pourrait vivre ; l’espèce humaine décide de son sort. Cette réalité est insondable, d’importance nulle pour la majorité des blancs, en particulier ceux persuadés de la suprématie blanche. Ils mettent en péril le futur des petits-enfants.

Le virus du COVID est un phénomène de la nature. C’est un organisme vivant ; ça vit de mort.

Tout être vivant se défend quand il est menacé de blessure ou de mort. La Terre se bat pour sa vie, elle y engage toutes ses défenses. Le virus parait être un mécanisme de défense de la Terre. Si cela est vrai, c’est le sens commun de penser que la gravité du virus sera proportionnelle à la gravité des blessures infligées à la Terre et de l’extrémisme de la blessure perpétrée par l’inhumanité de la haine.

Une mère protège et défend instinctivement ses enfants. La Terre Mère défend ses enfants qui croient en la vérité et veulent vivre étant ce qu’ils sont supposés être. La Terre se rebelle contre l’exploitation extrême de l’entité qui est son corps et la répression brutale dont ses enfants sont victimes. Le message de la Terre est clair, mais le monde n’entend pas.

©chiliyazzie

 

La situation à Big Mountain est de plus en plus difficile. Les gens, pour la plupart âgés, se sentent abandonnés et se demandent pourquoi ils ne voient plus les bénévoles qui venaient les aider autrefois.
Le texte ci-dessous est un appel urgent de NaBahii Keediniihii, de Big Mountain, publié par Censored News. Il est bien entendu difficile pour des gens qui vivent très loin de Big Mountain de s’y rendre en novembre. Cependant, le texte donne aussi beaucoup d’informations sur la situation actuelle, en particulier la volonté d’expansion de la multinationale du charbon Peabody Coal, et nous demande de ne pas oublier et de les aider quand nous pourrons (la semaine de solidarité est organisée du 21 au 27 novembre, mais après, en plein hiver, ils auront encore plus besoin d’aide). Ils ne demandent pas d’argent, mais la présence physique de gens qui peuvent aider les gens trop vieux à garder les moutons et couper de bois, mais surtout être témoins si les flics débarquent (la présence de Blancs modère toujours les flics, même en Palestine).

Christine Prat

 

 

BIG MOUNTAIN : RASSEMBLEMENT DECOLONISE ET SPIRITUEL SUR PLACE, DU 21 AU 27 NOVEMBRE ET APRES

Par Nabahii Keediniihii
Publié sur Censored News
29 octobre 2015
Traduction Christine Prat

Yaa’at’eeh (salutations) Parents et Camarades,

J’espère que vous et vos familles apprécient le climat automnal et le changement de saison, et que vous êtes plein de gratitude pour chaque jour que vous vivez.

Nous, moi-même et quelques non-Autochtones et Diné [Navajos], souhaitons vous informer d’une situation d’urgence, en ce moment, sur les terres lointaines de Big Mountain. Nous souhaitons également transmettre ce message au nom de quelques Anciens, qui se sont soulevés contre les politiques génocidaires des Etats-Unis et de Peabody depuis plus de 40 ans. Si vous savez au moins ce que ‘traditionnel’ veut dire, ou ce qu’est la résistance sur sa propre terre, vous comprendrez que ces Anciens Diné ici ont eu de l’influence sur le monde moderne et l’activisme Autochtone moderne. Maintenant nous entrons dans une ère nouvelle, une ère à laquelle ils ont essayé de résister parce que ça finirait par détruire leur vision d’un futur de traditions et d’existence liée à leur terre.

Il est naturel que la vieillesse entraîne beaucoup de vulnérabilité, un affaiblissement physique et des problèmes de santé, et ces anciens guerriers traditionnels continuent à faire tout ce qu’ils peuvent pour rester sur leurs terres chéries. Durant la plupart des saisons, ils sont seuls et la plupart du temps ils n’ont pas de visites de leurs familles parce que la vie urbaine américaine les a engloutis. Cependant, l’agression de la Loi des Etats-Unis sur les Indiens et de Peabody continue et progresse, avec une surveillance policière quotidienne et des intimidations, tandis que Peabody attend le feu vert du Bureau des Affaires Indiennes pour s’étendre.

C’est la ligne de front de l’extraction et exportation de carburants fossiles pour produire toujours plus d’électricité et de maximiser les profits des multinationales. Sans parler des émissions continues de gaz à effet de serre de la Centrale Navajo, et des politiques gouvernementales qui ont attiré l’activisme Autochtone vers le siège des compagnies, loin de la ligne de front. Si nous n’arrêtons pas cette invasion quasi militarisée des compagnies privées, plus de 180 000 hectares de terres vierges de Big Mountain disparaitront sous les champs industriels empoisonnés, la poussière de charbon étouffante et un interminable réseau de routes créées pour développer la fracturation hydraulique. La société jusque là traditionnelle de Big Mountain disparaitra, et c’est l’un des derniers bastions autochtones traditionnels qui restent aux Etats-Unis.

En ce moment, des Anciens résistants se demandent ce qui est arrivé aux mouvements nationaux et internationaux défendant notre Mère la Terre, et surtout pourquoi n’y a-t-il pas de présence physique et de soutien ici même.

Bessie Begay de Mesquito Springs, le 20 octobre 2015 : « Où sont les bergers, ceux qui venaient nous soutenir ? Notre situation n’a pas changé. Ils sont peut-être quelque part dans le coin ? Nous n’entendons pas parler d’eux… »

D’autres Anciens sont occupés par des visites à l’hôpital et ne s’aventurent pas dehors, leurs moutons ne sortent pas dans les pâturages, et leurs provisions de bois se réduisent.

NOUS n’avons pas l’intention de faire un discours, puis de vous laisser là avec un ‘ça doit cesser !’
Plutôt, nous souhaitons vous fournir un guide et vous informer que les outils sont ici pour faire que ça cesse. NOUS AVONS BESOIN DE VOTRE PRESENCE PHYSIQUE ICI ! NOUS ne vous demandons pas d’argent, seulement votre bonne volonté de venir pour quelques jours/semaines/mois et de vous immerger dans notre communauté culturelle qui vit sous la menace, et accepter les défis quotidiens qu’implique le soutien apporté à ces Anciens Autochtones. Et effectivement, nous ne demandons pas d’argent, parce que nous voulons maintenir la souveraineté humaine, pas chercher des avocats ou voyager vers des villes lointaines pour protester. Cependant, vous devez amener vos propres moyens pour séjourner et si vous souhaitez partager le travail réparateur d’amour et de nourritures, ce sera bienvenu.

Collectif des Bergers Saisonniers non-Autochtones : « Les libertés et l’autonomie que les habitants Autochtones de Big Mountain méritent, sont bafoués tous les jours. Se tenir à l’écart n’est pas un choix. Soutenez les Autochtones qui prennent soin de Black Mesa dès aujourd’hui ! »

Etre berger est un travail dur, mais si vous aimez faire des excursions et êtes passionnés par la nature, çà peut-être une expérience enrichissante. Couper du bois et aider à d’autres travaux sont des tâches ininterrompues. Rien n’est automatisé ici, mais les terres possèdent beaucoup d’énergie positive et sont dans un état vierge. Faites l’expérience de la vie quotidienne de ces Diné Anciens et de toutes les générations passées, base de l’écologie. Peut-être devez-vous voir cet engagement en comprenant que votre futur en dépend, que c’est la survie, et un peu de compréhension spirituelle. J’espère que vous quitterez ce territoire glorieux avec une meilleure connaissance des outils de la résistance, qui vous donneront la capacité de survivre naturellement, et des outils qui assurent un degré beaucoup plus élevé de résilience.

Mais cet appel s’adresse aussi et spécialement à la jeunesse Autochtone et Diné. Un travail effectif chez nous, sur notre terre (Diné-Hopi) ancestrale, est un élément clef, pour affirmer notre position souveraine et décolonisée contre les invasions des multinationales.
Nous avons tenu des discours sans fin devant les sièges de l’empire coloniale, devrions-nous continuer sur les même voies pour les 20 ans à venir ?

Faisons-le ensemble, au cœur de Big Mountain, du 21 au 27 novembre :

– Boycotter la ‘Semaine de Couverture du Génocide’ (qu’ils appellent Thanksgiving) et nous rendre au domaine des Blackgoat sur Thinrock Mesa,

– Garder les moutons pour une famille, pendant votre premier jour, afin que les Anciens puissent se reposer et s’occuper d’activités culturelles importantes,

– Amener votre propre véhicule ou votre tronçonneuse, pour aider à plusieurs projets,

– Vous joindre aux équipes de ramassage de bois de chauffage et effectuer quelques travaux nécessaires de réparation des routes

– Assister à l’assemblée du dernier jour, pour fêter et célébrer la solidarité, vendredi 27 novembre 2015.

Enfin, le changement climatique nous menace, alors soyez prêts pour un mauvais temps soudain, prenez de bonnes bêches, des vêtements appropriés et même des chaînes pour les pneus. Prenez contact aux adresses ci-dessous pour coordonner vos arrivées et départ, ou pour toute autre question. N’oubliez pas, c’est de l’Action Directe loin de chez vous.

Nous voulons vous remercier encore pour le temps que vous nous accordez. En notre nom et en celui de résistants Diné Anciens et traditionnels, nous espérons vous voir ou avoir de vos nouvelles bientôt,

Sincères salutations,

Kat (Bahe)
Contacts :

Danny Blackgoat: dblackgoat@mac.com or (00 1) 928-587-2860

Owen: (00 1) 434-607-7677
Nephew Jake: (00 1 ) 937-479-4214

Black Mesa Indigenous Support: blackmesais@gmail.com

 

 

 

A l’aube du 21 mars, Nihígaal bee Iiná commenceront leur deuxième marche en commémoration de la déportation des Navajo au camp de concentration de Bosque Redondo. Cette marche ira de Tsoodzil (Mont Taylor, au Nouveau-Mexique) à Dook’o’osliid (les San Francisco Peaks, près de Flagstaff, Arizona)

La marche précédente est allée du Mont Huerfano au Mont Taylor. Voir l’article de Lyla Johnston du 2 janvier 2015 et le communiqué de presse de Nihígáál béé liná du 3 janvier.

Le long de leur trajet, les marcheurs ont discuté avec des membres des communautés qu’ils traversaient. Ils ont aussi participé aux actions de protestation, par exemple à Pinon, Arizona, dans la Réserve Navajo, une zone menacée par la fracturation hydraulique et le gaz de schistes.

Entre les deux marches, ils sont allés dans des écoles pour parler de leurs expériences aux enfants. Ils ont fait du récit de leur voyage un programme de cours et ont été confondus par l’enthousiasme des élèves. Ils ont déclaré: “C’est pour les gosses que nous marchons”.

 

 

DES CITOYENS DE FLAGSTAFF ENTAMENT UNE GREVE DE LA FAIM POUR LA PROTECTION DES PICS SAN FRANCISCO

Par Joseph Sanders et Jessica Beasley

Contact :
Joseph Sanders
jsanders4477@yahoo.com
Jessica Beasley
jrbeasley23@yahoo.com

 

 

 

Publié par Indigenous Action Media et Censored News

Traduction Christine Prat

Mercredi 6 juin 2012

FLAGSTAFF, Arizona – deux jeunes de Flagstaff ont annoncé, mardi 5 juin 2012, à une réunion du Conseil Municipal de Flagstaff, le début d’une grève de la faim pour attirer l’attention sur les violations des droits de l’homme autorisées par le Service des Forêts US et perpétrées par la firme Arizona Snowbowl et la Ville de Flagstaff. L’annonce a été faite aux membres du conseil et au maire actuels ainsi qu’aux futurs conseillers.

« Nous commençons notre grève de la faim aujourd’hui et nous continuerons jusqu’à ce que nous obtenions justice » a déclaré Jessica Beasley. « Nous appelons les membres de la communauté à nous rejoindre dans notre lutte pour la liberté et l’égalité. Nous assisterons aux réunions du Conseil Municipal de Flagstaff et encourageons les autres à y assister aussi, jusqu’à ce que nos voix aient été effectivement entendues. Nous espérons que d’autres individus concernés nous rejoignent sur la pelouse devant la Mairie pour protester publiquement contre les violations des droits de l’homme mentionnées plus haut. »

Les grévistes de la faim demandent aussi à tous ceux qui se sentent concernés par la profanation et la destruction des Pics San Francisco de téléphoner ou d’écrire aux officiels de la municipalité de Flagstaff et au Service des Forêts des Etats-Unis pour faire entendre leurs plaintes. (Voir adresses ci-dessous – NdT)

La déclaration lue à la réunion du Conseil Municipal est reproduite ci-dessous dans son intégralité :

Jusqu’à ce que la firme Snowbowl et la Ville de Flagstaff nous portent un coup insupportable nous étions des gens normaux menant des vies normales. Les instances citées, soit ne se rendent pas compte, soit se moquent totalement de la souffrance, des conflits et de la terreur qu’elles causent à une bonne partie de la communauté.

Etant donné qu’il y a depuis des décennies une opposition massive, de la part de couches remarquablement diverses de la population de la commune, à l’expansion de Snowbowl et aux projets de faire de la neige artificielle, il parait absurde que les membres des instances citées puissent ne pas se rendre compte des effets dévastateurs que leurs décisions ont eu sur la possibilité pour certains citoyens de la commune de continuer à mener leur vie dans la liberté et le bonheur. Ceci nous amène à croire qu’ils s’en moquent.

Il y a des panneaux le long des routes à l’entrée de Flagstaff disant « Nous construisons une communauté intégrée ».

Il y a des panneaux en ville nous incitant à utiliser l’eau « raisonnablement ». Il n’y a rien de « raisonnable » dans le fait d’utiliser notre réserve d’eau – déjà dangereusement limitée, et  polluer un écosystème vierge pour avoir l’honneur de bourrer les poches d’Eric Borowsky.

Il n’y a rien pour faciliter l’intégration dans le fait de souiller un site sacré par les peuples autochtones de la région pour faire plus de place à une activité de loisir purement Européenne. L’insensibilité culturelle des projets de Snowbowl et notre acceptation de leur continuation sont consternantes. Nous pensons que cela constitue un abandon de notre responsabilité de servir la totalité de la communauté.

Nous sommes écœurés de voir des représentants élus agir partout dans le monde comme si des psychopathes profiteurs comme Eric Borowsky avaient le droit souverain de détruire ce que les autres chérissent, de terroriser les autres simplement parce qu’ils possèdent d’énormes sommes d’argent et en veulent plus. Il est hors de question pour nous d’envisager que ceux qui accumulent de l’argent soient autorisés à dominer la culture d’un endroit ou d’un peuple. Nous combattons pour l’égalité et la liberté. Eric Borowsky se bat contre nous. Qu’est-ce que cela vous dit à propos d’Eric Borowsky ?

Pour finir, nous sommes ici pour annoncer le commencement d’une grève de la faim pour les Pics San Francisco, une grève dont l’interruption dépend de la satisfaction de trois revendications :

1. L’annulation du contrat de fourniture d’eaux usées à la firme Snowbowl.
2. L’enlèvement par Snowbowl des tuyaux posés et la réparation des zones endommagées par leur expansion.
3. Un accord avec la ville de Flagstaff assurant qu’il n’y aura plus d’autres destructions sur les Pics San Francisco, ni par Arizona Snowbowl ni par d’autres.

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Mairie de Flagstaff:

Flagstaff City Hall, 211 West Aspen Avenue, Flagstaff AZ86002
council@flagstaffaz.gov

 

Service des Forêts US, région Sud-ouest:

Forest Service
Southwestern Region
333 Broadway SE
Albuquerque, NM 87102
estewart@fs.fed.us

 

Ministre:
Secretary Vilsak: agsec@usda.gov

SUR LE FRONT DES GUERRES POUR L’EAU : LES DROITS SUR L’EAU DINE (NAVAJOS) ET HOPIS EN DANGER, DES MANIFESTANTS SE RASSEMBLENT DANS LA NATION NAVAJO

 

Jeudi 5 avril 2012
Par Drew Sully

Publié par Indigenous Action et Censored News

Traduction Christine Prat

 

Toutes les photos et le reportage sur place par Outta Your Backpack Media, un collectif visant à permettre aux jeunes indigènes à maîtriser leurs propres médias. www.oybm.org

 

Un groupe de Dinés (Navajos) et de Hopis (incluant des gens traditionnels et des Anciens) indignés par la dernière attaque coloniale en date contre les droits sur l’eau des peuples autochtones, s’est rassemblé pour protester contre la visite de deux Sénateurs Américains dans la Nation Navajo ce jour. Les gens se sont rassemblés pour dire « Non ! » à la S.2109, la loi qui permettrait de fournir plus d’eau à l’Arizona au bénéfice des compagnies et de la croissance urbaine.

Les manifestants scandaient « l’eau c’est la vie », « l’eau indienne gratuite c’est fini dorénavant », « laisser l’eau couler », « l’eau des égouts pour McCain et Kyl », et d’autres slogans en langue Diné.

Les manifestants attendaient que le président Navajo Ben Shelly et les Sénateurs McCain et Kyl sortent d’une réunion à Tuba City, dans la Nation Navajo. Plus tôt, les manifestants avaient défilé dans les rues de Tuba City, tandis que le président de la Nation Navajo Ben Shelly rencontrait les sénateurs pour discuter de la liquidation des droits sur l’eau des Navajos et des Hopis.

Les Sénateurs McCain et Kyl sont à Tuba City pour obtenir le soutien officiel des gouvernements Tribaux pour leur loi, la Loi Sénatoriale 2109, présentée dans un article du Native News Network en ces termes :

La Loi Sénatoriale 2109 45 ; l’ « Acte de Règlement des droits Navajos et Hopis sur l’eau de la rivière Little Colorado de 2012 » a été présenté par Kyl et McCain le 14 février 2012, et a été placé en procédure accélérée pour donner aux grandes compagnies d’Arizona un « cadeau de 100ième anniversaire » qui mettra un terme définitif à la souveraineté, la sécurité et l’autonomie sur l’eau et l’alimentation Navajos et Hopis.

S.2109 demande aux peuples Navajo et Hopi de renoncer à leur priorité sur les eaux de surface du Little Colorado « depuis des temps immémoriaux et dorénavant pour toujours » en échange de la vague promesse d’appropriations fédérales incertaines pour fournir des quantités minimales d’eau potable à une poignée de communautés sur la réserve.

La Loi – et l’ « Accord de Règlement » qu’elle ratifie – ne quantifie pas les droits à l’eau des Navajos et des Hopis – ce qui est pourtant la base de tous les accords sur les droits sur l’eau des Indiens dans tout le Sud-ouest jusqu’à maintenant – niant par là aux Tribus la valeur économique sur le marché de leur eau, et les forçant à une dépendance perpétuelle de subventions fédérales incertaines pour tout projet aquifère.

Le combat pour les droits sur l’eau des Dinés et des Hopis continue, tandis que d’autres luttes perdurent à travers l’Arizona, pour la protection des sites sacrés, pour arrêter le génocide culturel et pour empêcher plus de destructions de la terre et de ses habitants pour les profits des grandes compagnies.

URGENT… URGENT… URGENT

A diffuser immédiatement

Mardi 3 avril 2012

Contact :
Ed Bencenti
Tel. : (00 1) 480 313 80 70
Email : rezztone@yahoo.com

 

Des Sénateurs cherchent à abolir les droits à l’eau des Navajos et des Hopis

 

TUBA CITY, ARIZONA – 2 avril 2012 : les sénateurs Jon Kyl (Républicain, Arizona) et John McCain (Républicain, Arizona – Ex-candidat aux présidentielles, NdT) doivent se rendre à Tuba City [sur le territoire de la Nation Navajo, c.a.d. « Réserve » NdT) ce jeudi 5 avril 2012, pour persuader les dirigeants de la Nation Navajo et les chefs tribaux Hopi de renoncer aux droits aborigènes garantis par traité de leurs peuples à la priorité des Droits à l’Eau, en acceptant un « Accord de règlement final » rédigé pour le bénéfice de certaines des plus puissantes compagnies minières et d’énergie de l’Ouest.

La Loi Sénatoriale 2109 – L’ « Acte de règlement des Droits sur l’Eau des Navajos et Hopis du Petit Colorado de 2012 » a été présentée par Kyl et McCain le 14 février 2012, et a été placée dans une forme de procédure rapide pour donner aux grandes compagnies d’Arizona qui ont des intérêts dans l’exploitation de l’eau un « cadeau pour leur 100ème anniversaire » qui mettra fin pour toujours à la souveraineté des Navajos et des Hopis sur leur nourriture, leur eau, leur sécurité et leur indépendance.

La loi S.2109 demande aux Navajos et aux Hopis de renoncer à leur priorité sur les eaux du Petit Colorado « d’un passé immémorial et dovénavant, pour toujours » en échange d’une vague promesse d’appropriations fédérales incertaines pour fournir des quantités minimales d’eau potable à une poignée de communautés de la Réserve.

La loi – et l’ « Accord de Règlement » qu’elle ratifie – ne quantifie pas les droits sur l’eau des Navajos et des Hopis – alors que c’est la base de tous les autres règlements sur les Droits sur l’Eau des Indiens du Sud-ouest jusqu’à maintenant – et par là même dénie aux Tribus la valeur économique de leurs droits sur l’eau sur les marchés, les forçant à une dépendance perpétuelle de financements fédéraux incertains pour tout projet concernant l’approvisionnement en eau.

Les Sénateurs Kyl et McCain savent bien que sans Eau, la vie n’est pas possible. Cependant, leur loi et l’ « Accord de Règlement » ferment la porte pour toujours à toute possibilité d’irrigation agricole et de projets visant à restaurer les sources d’eau Navajo et Hopi (en empêchant les sédiments de remplir les réservoirs en aval) ; de pratiquer un élevage et des cultures fournissant des revenus importants et des emplois pour les Navajos, les Hopis et les marchés extérieurs ; et de recommencer à produire une alimentation et un style de vie actif, prévenant le diabète et l’obésité, pour toutes les générations futures de Navajos et de Hopis.

 

Kyl et McCain

Les Sénateurs Kyl et McCain exigent que les peuples Navajo et Hopi renoncent à tous leurs droits à une protection légale contre des dégâts touchant leur approvisionnement en eau de surface et sous-terraine et la qualité de celle-ci, pour le passé, le présent et le futur – cependant, les Navajos et les Hopis ne connaissent même pas précisément l’étendue et la nature des droits qu’on les presse d’abandonner, vu que les détails de l’ « Accord de Règlement » ne sont pas rendus publiques. C’est inacceptable.

L’eau des Navajos et des Hopis, ainsi que la santé des populations, ont déjà été gravement endommagées dans le passé par les mines d’uranium et de charbon, sur leur territoire et en amont de leurs rivières. Les Sénateurs Kyl et McCain tentent maintenant de supprimer toutes les protections légales contre le danger actuel et bien réel que de telles pollutions se produisent à nouveau.

La loi S.2109 et l’ « Accord de Règlement » retirent aux Navajos et aux Hopis les ressources et les moyens d’effectuer une estimation à long terme des besoins en eau de chaque communauté, village ou source d’eau ; et leur retirent les ressources et les moyens de planifier et de développer des projets domestiques, municipaux, industriels et agricoles, essentiels au bien-être, à la prospérité et à la santé de leurs territoires et des enfants de leurs enfants. Ceci est absolument contraire à la Doctrine Winter de 1908 de la Cour Suprême des Etats-Unis qui réserve et garantit explicitement l’eau nécessaire au bien-être et à la prospérité.

La loi S.2109 et l’ « Accord de Règlement » dénient aux Peuples Navajo et Hopi les ressources et les moyens de réserver leurs propres eaux et de réapprovisionner leurs nappes aquifères vidées et endommagées par les grandes compagnies minières et les fournisseurs d’énergie auxquels la loi S.2109 profite.

La loi s.2109 et l’ « Accord de Règlement » demandent aux Navajos et aux Hopis de donner à la Compagnie charbonnière Peabody, à Salt River Project et autres propriétaires de la ‘Centrale Navajo’ (qui n’a de Navajo que le nom et le fait qu’elle se trouve sur leur réserve – NdT) des dizaines de milliers d’hectares de sources d’eau Navajo et Hopi annuellement – sans aucune compensation – et de forcer la prolongation des contrats de Peabody et NGS (Centrale dite Navajo) sans aucune consultation des communautés Navajos et Hopis, et sans aucune prise en compte des dégâts passés, présents et à venir sur la santé publique, l’approvisionnement en eau ou sa qualité, comme conditions préalables nécessaires pour que les Navajos et les Hopis reçoivent des appropriations du Congrès pour un développement minimum de fourniture d’eau à usage domestique. Ceci est coercitif et inacceptable.

 

En anglais: http://bsnorrell.blogspot.fr/2012/04/arizona-senators-coming-to-steal-navajo.html

De : ResistALEC Media <azresistsmedia@gmail.com>
Date: Vendredi 2 décembre 2011 à 10h23 (heure d’Arizona)
Sujet : DERNIÈRES NOUVELLES : Des Anciens Autochtones et des sympathisants occupent le Quartier Général du Projet Salt River, membre d’ALEC

Traduction Christine Prat

 

COMMUNIQUÉ

Vendredi 2 décembre 2011

Media Contact:
Stormy Staats (530) 598-1670
Louise Benally 510-390-5017
Email: AZresistsmedia@gmail.com
Websites: www.azresistsalec.wordpress.com
www.ShutDownALEC.org

 

Dernières nouvelles : Des Anciens Autochtones et des sympathisants occupent le Quartier Général du Projet Salt River, membre d’ALEC

TEMPE, Arizona – Des Indigènes Diné (Navajo) et des Anciens O’odham (Pima) et des sympathisants ont entrepris une action directe en occupant le quartier général du Projet Salt River (SRP) ce vendredi à 10 heures du matin. Cette action se déroule alors que le Conseil d’Echanges Législatifs Américain (ALEC) tient son « Sommet sur la politique des Etats et de la Nation » à Scottsdale, Arizona. Le SRP est membre du Conseil Administratif d’ALEC.

Louise Benally, une habitante de Black Mesa, une région (de la Réserve Navajo –NdT) touchée par les opérations du SRP, transmet au SRP une lettre décrivant les graves problèmes causés à sa communauté. Elle déclare « Ma communauté est lourdement touchée par les activités d’extraction de charbon et d’eau du Projet Salt River. Le SRP est intimement lié aux activités d’exploitation minière massive de la firme Peabody Energy et à la Centrale Navajo dont ils sont copropriétaires. Leurs activités causent des problèmes respiratoires à grande échelle, des maladies pulmonaires, et d’autres problèmes sanitaires concernant les hommes, l’environnement et tout ce qui vit. »

« … Nous exigeons que le SRP et Peabody impliquent effectivement les communautés qu’ils touchent et qu’ils se reconvertissent dans des sources d’énergie non-fossiles et prennent des mesures pour remédier aux conséquences de leur activité sur la santé de nos communautés. »

« … ALEC, qui agit pour les intérêts commerciaux du SRP et de Peabody Energy, perpétue des politiques et des activités qui non seulement dévastent des communautés et des écosystèmes entiers, mais de plus, déstabilisent le climat de notre planète pour le profit de quelques-uns, ceux qu’on appelle les 1% » a déclaré Louise Benally.

Ofelia Rivas, une Ancienne et militante pour les O’odham, Peuples Autochtones sur la frontière entre l’Arizona et le Mexique, déclare « En tant que Peuple Autochtone, nous comprenons que l’équilibre de la terre est en fait l’équilibre de nos peuples et que tout déséquilibre est catastrophique, non seulement pour notre santé spirituelle, mais pour notre santé physique en générale, et pour celle de tout ce qui vit. En tant que Peuple Autochtone, nous ne sommes pas séparés de notre environnement. Nous sommes profondément connectés à chaque chose dans l’univers : la terre, les montagnes, l’eau, l’air et toute vie végétale ou animale. »

« … La bretelle 202 proposée comme extension de l’autoroute, qui menace la Montagne du Sud et la construction toujours en cours du Mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique et sa militarisation, des politiques commerciales telles que NAFTA et CANAMEX changent notre mode de vie et menancent notre Him’dag. Nous n’accepterons plus la violence que l’état essaie de nous imposer le long de leur frontière. Et certainement pas la loi agressive de l’ALEC. Nous vous demandons de reconnaître la Déclaration Universelle des Droits des Peuples Autochtones et les Droits de notre Mère la Terre. La coupe est pleine, maintenant c’est fini ! »

Les canaux construits à profusion avant l’invasion coloniale des terres O’odham sont maintenant utilisés par le Projet Salt River. La culture O’odham est profondément enracinée dans cette région, qui va de la vallée de Pheonix au Nord, à la côte du Mexique aujourd’hui appelée Rocky Point à l’Ouest, à la rivière San Pedro à l’est et jusqu’aux montagnes Hermosillo et à la Sierra Madres au sud.

Ray Aguilar dit que « la climatisation et l’électricité dont nous profitons et l’eau que nous buvons viennent au prix de la souffrance causée par le SRP et Peabody au pays et aux gens. Quand nous rendrons nous compte que c’est le fondement de nos privilèges ? Nous devons agir. Je viens de passer une semaine à fournir de l’aide directe, sur place, aux habitants de Black Mesa, pour leurs besoins humanitaires de base. C’est pourquoi je suis ici aujourd’hui. Cette situation dramatique n’existerait pas sans ces compagnies rapaces. »

Peabody Energy, qui est aussi membre de l’ALEC, est la plus grande compagnie charbonnière privée du monde. Avec, en 2010, la vente de 246 millions de tonnes et presque 7 milliards de dollars de revenu, Peabody produit 10% de l’énergie des Etats-Unis et 2% de l’électricité dans le monde.

Depuis 1974, plus de 14 000 familles Diné (Navajo) ont été déplacées par la force de leurs terres ancestrales, en grande partie à cause des conseils tribaux soutenus par les Etats-Unis et de l’exploitation des mines de charbon.

 

Pour protester contre l’héritage mortel de destruction environnementale et culturelle causée par la collusion avec Peabody Energy, les participants à la manifestation ont déclaré ce qui suit :

 

Big Mountain, Nation Diné Souveraine
P.O. Box 23501
Flagstafff, AZ 86001
A:
Salt River Project
1521 N. Project Drive
Tempe, AZ 85281
David Rousseau, President
John R. Hoopes, Vice President
CC:

American Legislative Exchange Council
Ben Shelly, Navajo Nation President
LeRoy N. Shingoitewa, Hopi Tribe Chairman
Barack Obama, United States President
Jan Brewer, Governor of Arizona
Gregory H. Boyce, CEO, Peabody Energy
Peabody Energy Corporate Headquarters
Navajo Nation Human Rights Commission
Ben Nuvamsa, Former Chairman, Hopi Tribe
Black Mesa Water Coalition
Black Mesa Trust
Forgotten People
Gila River Indian Community
Zuni Salt Lake Coalition
Indigenous Environmental Network
Center for Biological Diversity
International Indian Treaty Council
Aux Propriétaires, aux Opérateurs, et aux Bénéficiaires du Projet Salt River,

Nous sommes une communauté qui a été gravement touchée par les activités d’extraction de charbon et d’eau du Projet Salt River. Nous sommes particulièrement touchés par les opérations minières de Peabody Energy à laquelle vous êtes intimement liés, par la Centrale Navajo dont vous êtes copropriétaires et par l’exploitation de l’eau souterraine de nos terres ancestrales. Nous souhaitons vous exprimer officiellement quelques problèmes graves concernant notre communauté.

La Centrale Navajo et les mines de Peabody provoquent à grande échelle des problèmes respiratoires, des maladies pulmonaires, de l’asthme et d’autres dégâts sanitaires chez les humains, dans l’environnement et à tout ce qui vit. Nous n’avons pas droit à l’assurance maladie. Les plantes et les animaux sont touchés, mais il n’y a pas d’études sur le sujet. Il n’y a pas de remèdes en l’état actuel des choses.

Peabody est une entreprise qui n’a aucun respect pour quoique ce soit, ils détruisent tout pour extraire du charbon. Notre Mère la Terre et nos ressources culturelles comme les sites sacrés ne sont absolument pas respectés. Dans les années 90, des grand-mères défendaient les terres où les mines gagnaient de plus en plus de terrain, et où nous voyions des tombes totalement détruites par les bulldozers. Ils ont exploité et détruit des lieus sacrés, et personne n’en parle.

Sans parler des cendres de charbon dont ils essaient de se débarrasser sur nos terres à présent – et qui ne diffèrent pas vraiment de l’uranium dont nous souffrons depuis tant d’années. C’est toxique, c’est du poison, et il n’y a pas de lieu sûr pour entreposer les cendres de charbon.

L’exploitation minière doit cesser. D’ici là, nous exigeons que vous respectiez la loi sur la pureté de l’air et les normes maximales de l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis (EPA) en installant la meilleure technologie disponible pour réduire la pollution au mercure, l’arsenic et autres produits toxiques que la Centrale Navajo rejette dans l’air.

Notre eau a été exploitée et nos nappes aquifères vidées depuis des décennies, entraînant le tarissement des sources et un changement de la végétation. Le Projet Salt River doit cesser de manipuler les gouvernements tribaux Navajo et Hopi et de les forcer à signer des accords sans le consentement des membres des tribus. Nos ressources aquifères ne sont pas remplaçables et sans eau, nous ne pouvons pas maintenir notre mode de vie.

Les bénéficiaires de l’énergie et de l’eau que vous vendez doivent se rendre compte que nos souffrances sont le résultat direct de leur consommation. Ils doivent comprendre que continuer à puiser dans des « ressources naturelles » finies crée des déséquilibres qui menacent toutes les générations futures.

Ces questions ne sont pas entendues : Cessez d’exploiter et de détruire nos terres ancestrales. Cessez de nous empoisonner. Cessez de vous réunir derrière des portes closes. Cessez de « verdir » (Néologisme : équivalent écolo de ‘blanchiment’ d’activités inavouables – NdT) vos pratiques injustes et nocives. Reconnaissez que vous êtes les seuls à avoir la possibilité et donc la responsabilité d’y mettre fin, et qu’en ne le faisant pas vous vous nuisez aussi à vous-mêmes.

 

Pour l’historique voir : http://www.blackmesais.org

Pour plus d’information sur l’opposition à l’ALEC : http://azresistsalec.wordpress.com et http://www.alecexposed.org