Pourquoi la Machine de Mort Ne Peut pas Être Arrêtée

Par Brenda Norrell
Censored News
12 novembre 2023
Traduction Christine Prat

On sait depuis longtemps que la Patrouille des Frontières U.S. abandonne des migrants pour qu’ils meurent dans le désert. Quand les emails de la police d’Arizona ont été piratés, la police de Phoenix a dit que des agents de la Patrouille des Frontières U.S., à Ajo, ne répondaient pas aux appels de détresse de migrants dans le désert de Casa Grande. Les agents les laissaient mourir.

Alors, on peut se poser une question. Si les nouvelles tours d’espionnage dans la Réserve Tohono O’odham peuvent déceler n’importe quoi jour et nuit avec des caméras et des détecteurs de chaleur dans un rayon de 11 kilomètres, comme le prétend Elbit Systems, pourquoi tant de migrants meurent-ils toujours dans le désert de la Nation Tohono O’odham ?
Ces tours d’espionnage fonctionnent-elles vraiment ? Les migrants en danger sont-ils vus et abandonnés pour mourir ? Ces 11 tours d’espionnage dans la Nation Tohono O’odham et tout le long de la frontière d’Arizona, ont été construites par Elbit Systems, un fournisseur de la Défense Israélienne.

Les Tohono O’odham traditionnels s’opposent à la construction dans leur Réserve de ces tours d’espionnage, qui profanent des sites funéraires et cérémoniaux, et maintenant permettent à la Patrouille des Frontières U.S. d’entrer par effraction et de harceler les O’odham. Le gouvernement élu de la Nation Tohono O’odham a approuvé la construction des tours par Elbit Systems, après que le contrat ait été publié par le gouvernement des États-Unis.

Une campagne pour fermer Elbit Systems est en cours en Angleterre, à Boston et en Floride aux États-Unis, en Australie, au Canada et un peu partout dans le monde. Elbit Systems est une des trois compagnies Israéliennes qui ont des contrats avec le Département de la Défense des États-Unis. Ces compagnies sont Elbit Systems, Israel Aerospace Industries, propriété d’Israël, et Rafael Advanced Defense Systems qui est partenaire de Raytheon Missiles, à Tucson, en Arizona.

Elbit produit des drones de surveillance et armés, utilisés par Israël pour emprisonner, torturer et tuer des Palestiniens. Partout dans le monde, des sites d’Elbit sont forcés de fermer par des protestataires, maintenant que des hôpitaux sont bombardés et que des médecins et des malades sont assassinés en grand nombre en Palestine.

Les Nations Unies se révèlent impuissantes pour arrêter le génocide et les crimes de guerre en Palestine.

Les semeurs de mort sont aussi présents à la frontière de l’Arizona.

Israël continue de bombarder des hôpitaux et des écoles à Gaza. Mohammed Abu Salmiya, directeur de l’Hôpital al-Shifa, dit dimanche que les combats incessants étaient entendus dans tout l’établissement. Trois bébés prématurés sont morts, deux samedi et un dimanche. Le dernier générateur de l’hôpital s’est arrêté, faute de carburant, samedi, causant la mort des trois prématurés et de quatre autres patients, selon le Ministère de la Santé dirigé par Hamas. [Ce midi, Elias Sanbar a dit sur France-Inter que les chiffres n’étaient pas seulement ceux de Hamas – ce qui les rendrait douteux – mais aussi des Nations Unies, de l’UNRWA, d’Amnesty et d’autres ONG]. Le Ministère dit que 36 autres bébés risquent de mourir.

Nouveau rapport de No More Death ‘Abandonnés pour Mourir’

Le nouveau rapport de No More Deaths explique comment la Patrouille des Frontières U.S. maximalise le nombre de morts à la frontière sud, entre autres en vidant les bidons d’eau apportés pour les migrants à la frontière.

Abandonnés pour Mourir :
Parmi les cas de disparition traités par la Ligne de Crise, il y a de nombreux cas où des voyageurs ont été témoins du moment de la mort de la personne disparue. Il y a le cas d’un jeune de 22 ans qui est mort après avoir bu de l’eau polluée et celui d’un jeune de 26 ans du Guatemala, dont le corps a été vu pour la dernière fois dans un fossé près d’une petite route de la Nation Tohono O’odham. Un Mexicain de 19 ans est mort de déshydratation en traversant le désert, à l’est de Lukeville, en Arizona, pendant la canicule de l’été, un jeune de 24 ans du Honduras a péri dans le sud du Texas ; et il y a celui de 27 ans mort dans les buissons après avoir été poursuivi par des agents de la Patrouille des Frontières, ses compagnons étant trop effrayés par les forces de l’ordre pour indiquer aux autorités où se trouvait son corps.

Voir aussi (en anglais) « The Disappeared Report»

Par Indigenous Action Media
25 mai 2023
Traduction Christine Prat

Raymond Mattia, de la Nation Tohono O’odham, a été exécuté par des agents de la patrouille des frontières US le 18 mai dernier, chez lui. Il a reçu 38 coups de feu.

Un rassemblement pacifique, pour soutenir toutes les victimes d’actions violentes non contrôlées de la Patrouille des Frontières et d’autres administrations, se tiendra à la Station de la Patrouille des Frontière de Why, Arizona, et à Tucson, ce samedi, 27 mai 2023, de 10h à midi.

Pour plus d’informations, voir la traduction de l’article de Censored News.

***

Déclaration de la famille de Mattia Raymond :

Nous avons essayé de trouver la force d’écrire cette déclaration. Cette tragédie cause tant de chagrin à cause de la façon dont c’est arrivé. Les droits de Raymond ont été violés par les autorités auxquelles nous faisons confiance pour protéger notre Nation. Des membres de la famille, présents près de la scène de crime, ont été témoins d’actions inappropriées et non professionnelles de la part des services. Des proches sont restés dans l’angoisse, ne sachant pas dans quel état était Raymond jusqu’à ce qu’on leur dise, des heures plus tard, qu’il était décédé. Raymond est resté devant sa maison pendant sept heures avant qu’un légiste arrive de Tucson.

À nos yeux et dans nos cœurs, nous pensons que Raymond a été confronté à une force excessive et mortelle qui a pris sa vie. Il était père, frère, oncle, ami et engagé pour la communauté. Raymond luttait toujours pour ce qui était bien et il continuera de lutter, même après sa mort. Ce n’est pas un incident isolé, ça devrait faire prendre conscience de l’oppression sous laquelle notre peuple vit.

Nous tenons à remercier ceux d’entre vous, si nombreux, pour vos condoléances et votre soutien. Un ‘GoFundMe’ sera bientôt disponible pour financer les frais de justice.

Pour soutenir, contacter : justiceforraymattia@gmail.com

Ali Jegk ne figure sur aucune carte. Ça se trouve juste à côté de la frontière, à l’ouest de la Nation Tohono O’odham, près de Menagers Dam:

Vivre Sous Surveillance, par Ofelia Rivas, O’odham
Publié par Censored News
Le 6 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

En tant que protectrice des terres, je refuse de continuer avec mon cœur écrasé sur le sol. Cette vie dure maintenant 24 heures, 7 jours et tous les 365 jours du calendrier occidental, sous la surveillance en temps réel de la vidéo de la tour d’Elbit System.

Quand je vais tôt le matin à mon jardin de graines O’odham, pendant les heures calmes, les réglages automatiques brisent le silence quand la caméra de surveillance suit mes mouvements dans ma cour.

Le dérangement suivant vient des camions de la Patrouille des Frontières qui roulent très vite sur le bitume érodé.

Un camion passe près de la clôture est de ma cour et l’autre prend une autre route pour passer par le côté sud de ma clôture.

C’est tout à fait évident – il y a aussi des détecteurs de mouvement à l’intérieur ou le long de la clôture, pour déclencher non seulement la surveillance visuelle en temps réel, mais aussi activer les détecteurs de mouvement.

L’image visuelle des terres sacrées O’odham est changée pour toujours, d’une terre pleine d’herbes naturelles, de plantes médicinales, de vie sauvage et de collines et de montagnes intactes, en un véritable carnage de l’environnement écologique humain, dans le sud-ouest du Désert de Sonora.

Cette terre a fourni depuis des milliers d’années des ressources naturelles, des plantes comestibles sauvages et du gibier, dans une région à la signification culturelle immense, et maintenant, elle est en crise. La terre est devenue stérile et érodée par des routes illégales, les sommets des collines et des montagnes ont été arrachés pour y mettre des caméras de surveillance non-autorisées, et l’habitat animal et la vie des plantes ont été détruits par l’irresponsabilité de la patrouille des frontières, lâchée sur les terres sans surveillance quand elle joue avec les jouets de guerre de son gouvernement.

Les terres sont envahies par des militaires étrangers, avec leur équipement militaire et leur idéologie de guerre, qui attaquent la terre et les gens. Maintenant, ça fait un an, sur les 25, de construction de la technologie de surveillance permanente d’Elbit, dans notre communauté, et ça s’est produit après les objections du District.

Quels fonds ont été empochés par le Conseil Gouvernant de la Nation Tohono O’odham pour approuver ce projet – les membres de notre communauté attendent encore cette information privilégiée.

Il n’y a toujours pas de réponse à notre question : « Pourquoi les Terres, les Gens et la Culture (identifiés par 3 courtes phrases) sont-ils qualifiés d’ ‘Impact sans importance’, dans l’Évaluation Environnementale et le Rapport Final. »

Qui a effectivement lu l’original en 2006 – plus de 360 pages – de la proposition sur la sécurité de la frontière, créée sous Bill Clinton, en tant que Commandant en Chef ?

La frontière internationale sépare des communautés et des familles entre deux pays, ce qui impacte les ressources en nourriture, l’héritage culturel et les modes de vie. En 1853, la frontière physique était faite de troncs de mesquites et de fil barbelé, pour que le bétail reste de son côté de la frontière.

En 2002, le gouvernement de G.W. Bush a créé le Bureau de Sécurité Intérieure. Tous les présidents des Etats-Unis, depuis 2002, ont dépensé des milliards pour sécuriser la frontière avec de la surveillance en temps réel, des caméras portables et des détecteurs, et des centaines de militaires de la patrouille des frontières.

Les militaires U.S. ont continué à violer les terres O’odham, restreindre la mobilité et violer les droits humains et O’odham des premiers habitants de ces terres.

Toute assistance, comme la fourniture de nourriture et autres produits nécessaires aux familles se trouvant dans des zones à accès réglementé ou isolées, dans les terres O’odham du sud, est limitée et met en danger les communautés O’odham traditionnelles.

Postscriptum : vendredi 2 juin 2022, à 18h53, j’ai essayé d’appeler mon frère, mais n’ai pas pu faire un appel local. À 20h27, j’ai fait savoir à la Police Nationale Tohono O’odham qu’un hélicoptère volant à basse altitude, faisait de la poussière près de la maison depuis 25 minutes.

C’est une tactique utilisée par la patrouille des frontières contre les immigrants à pied, ils les attaquent en volant en rase-motte pour produire tellement de poussière que ça immobilise les gens. J’étais assise dehors pour profiter de la soirée fraiche avec une tasse de café. J’ai remarqué l’hélicoptère aller et venir le long de la frontière. Quand je me suis levée pour mieux voir, l’hélicoptère à tout de suite volé vers ma maison, puis a tourné continuellement autour ma maison d’une seule pièce, et soulevé tant de poussière que je me suis mise à tousser tout en essayant de protéger mes yeux.

Je suis rentrée, il y avait autant de poussière à l’intérieur. Je suis sortie pour essayer de faire une vidéo, mais mon téléphone ne marchait pas.

L’hélicoptère continuait de tourner et braquait un projecteur sur moi, tout ce que j’entendais, c’était les hélices.

L’hélicoptère est reparti aussi vite qu’il était venu. Il a été demandé à la police locale de contrôler si j’allais bien, mais ils ne m’ont pas appelée et ne sont pas venus pour faire un rapport. J’ai estimé les dommages le jour suivant, je tousse toujours et le vent causé par l’hélicoptère a fait des dégâts dans mon jardin, le maïs était haut et en pleine santé, maintenant il a été soufflé par le vent et des feuilles et des épis sont cassés.

Article et photos ©Ofelia Rivas. Aucun passage ne peut être utilisé sans permission écrite. Ceci inclut l’utilisation dans des médias, des films, des livres, des dissertations ou tout autre but.

Par No More Deaths
Publié par Censored News
Le 6 mai 2022
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Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

TUCSON, Arizona – Intitulé 42 : Le Président Biden a déclaré son intention de supprimer l’Intitulé 42 le 23 mai 2022. L’Intitulé 42 constitue une politique nuisible et raciste, invoquée par l’administration Trump, qui a empêché des migrants et des demandeurs d’asyle d’entrer aux Etats-Unis au cours des deux années passées. Cependant, les projets de supprimer l’Intitulé 42 sont retenus par les tribunaux. Au moins 1,2 million d’expulsions selon l’Intitulé 42 ont été effectuées depuis l’investiture de Joe Biden.

Human Rights First a identifié 10250 enlèvements et autres attaques contre des gens empêchés d’entrer aux Etats-Unis et/ou expulsés au Mexique. Un point que nous avons souligné au cours de chaque gouvernement est que les Démocrates et les Républicains sont tout autant coupables et complices de ce système anti-immigrants.

Yuma, Arizona : L’intitulé 42 a constamment créé des conditions dangereuses pour les migrants dans les zones frontière. Par exemple, des migrants et des demandeurs d’asyle à Yuma, ont été bloqués par la Patrouille des Frontières pendant des mois. No More Deaths, ainsi que Abolition Yuma County et Border Kindness, apportent toujours de l’aide, comme ils peuvent.

Sécurité à la Frontière : Ceci nous amène au statut actuel du mur-frontière. Ce gouvernement a promis d’arrêter la construction d’un mur physique à la frontière. Ce à quoi ils s’occupent maintenant est un mur « intelligent » qui est encore plus invasif qu’un mur physique. Un mur virtuel signifie plus de haute technologie qui ne rendra pas seulement le voyage d’un migrant encore plus dangereux, mais affecte aussi les résidents de toutes les villes-frontière à proximité.

Nous avons vu les effets de ce que les points de contrôle à la frontière et d’autres technologies ont fait à des petites villes comme Arivaca, en Arizona, où la vie quotidienne est interrompue par un abus de pouvoir évident de la Patrouille des Frontières.

Ce ne sont que quelques-uns des aspects de la migration. Nous apprécions de former une communauté avec vous tous, et les organisations alliées dans les zones-frontière. Si vous voulez vous engager sous forme digitale, visitez Mijente, qui mène plusieurs campagnes pour la justice migratoire. Suivez-nous sur Facebook, Twitter et Instagram pour d’autres appels à l’action.

Solidairement et avec une profonde gratitude,

La communauté No More Deaths / No Más Muertes


Esta semana queremos compartir algunas actualizaciones sobre los principales problemas que afectan actualmente a los inmigrantes. Sólo podemos arañar la superficie, pero esperamos despertar la curiosidad por estos temas.
Título 42: El presidente Biden ha declarado su intención de poner fin al Título 42 el 23 de mayo de 2022. El Título 42 es una política dañina y racista invocada por la administración Trump que ha impedido a los migrantes y solicitantes de asilo entrar en los Estados Unidos durante los últimos dos años. Sin embargo, los planes para poner fin al Título 42 están siendo frenados en los tribunales. Al menos 1,2 millones de expulsiones del Título 42 se han producido desde la toma de posesión de Joe Biden. Human Rights First ha realizado un seguimiento de 10.250 secuestros y otros ataques contra personas a las que se les ha impedido la entrada en Estados Unidos y/o han sido expulsadas a México. Un punto que hemos enfatizado a lo largo de cada administración es que tanto demócratas como republicanos son culpables y cómplices de un sistema antinmigrante.

Yuma, Arizona: El Título 42 ha creado sistemáticamente condiciones peligrosas para los migrantes en las zonas fronterizas. Por ejemplo, los migrantes y los solicitantes de asilo en Yuma han estado varados por la Patrulla Fronteriza durante meses. No More Deaths, junto con Abolition Yuma County y Border Kindness, seguimos ofreciendo apoyo a Yuma en todo lo que podemos. Lea más sobre lo que está sucediendo en Yuma aquí.
Seguridad fronteriza: Esto nos lleva al estado actual del muro fronterizo. Esta administración prometió detener toda la construcción de un muro fronterizo físico. Lo que ahora han prometido es un muro fronterizo “inteligente” que es incluso más invasivo que un muro físico. Un muro virtual significa más dispositivos de alta tecnología que no sólo harán que el viaje de un migrante sea aún más peligroso, sino que también afectará a los residentes de cualquier ciudad fronteriza cercana a él. Hemos visto los efectos de lo que las paradas en los puntos de control fronterizos y otras tecnologías han hecho a pequeños pueblos como Arivaca, Arizona, donde la vida cotidiana se ve interrumpida por un claro abuso de poder de la Patrulla Fronteriza.

Éstas son sólo algunas de las muchas facetas que conlleva la migración. Apreciamos estar en comunidad con todos ustedes, así como con nuestras organizaciones aliadas en las tierras fronterizas. Si quieres involucrarte con algún activismo digital, por favor visita Mijente, que tiene varias campañas orientadas a la justicia migratoria. Asegúrate de seguirnos en Facebook, Twitter e Instagram para más llamadas a la acción.

En solidaridad y profunda gratitud,

La comunidad No More Deaths/ No Más Muertes

No More Deaths
P.O. Box 40782
Tucson, AZ 85717

Par Brenda Norrell
Censored News
8 décembre 2021
Traduction Christine Prat

Elbit Systems est l’entreprise de défense qui vient de construire des tours d’espionnage – appelées tours intégrées fixes – dans la Nation Tohono O’odham, avec un contrat avec les Etats-Unis et l’approbation du gouvernement tribal.

Maintenant, des O’odham vulnérables peuvent être harcelés par les agents de la Patrouille des Frontières qui utilisent des laptops et les tours d’espionnage.

Déjà trois gradés de la Patrouille des Frontières ont été mis en accusation comme violeurs en série, dans la région de Tucson – qui englobe les Nations Tohono O’odham et Pascua Yaqui.

Jenn Budd, ex-officier des renseignements à la Frontière des Etats-Unis, devenue lanceuse d’alerte, parle de la culture du viol dans la Patrouille des Frontières des Etats-Unis.

« Il y a actuellement trois gradés de la Patrouille des Frontière jugés pour viols dans la région de Tucson. Quand est-ce que le Congrès et la Justice s’intéresseront à la culture du viol de USBPChief ? »

« Combien de femmes agents, de citoyens Américains et de migrants doivent encore être violés avant qu’on ne se préoccupe du problème ? » demande J. Budd.

***

Pendant ce temps, en Angleterre, un tribunal a acquitté des activistes qui entreprennent des actions directes contre la compagnie Israélienne Elbit Systems, après qu’un avocat ait plaidé que les crimes d’Elbit en Palestine – drones, surveillance et violations des droits humains – étaient beaucoup plus graves que les actions des activistes en Angleterre.

Des activistes continuent de protester contre la fabrication d’armes par Elbit et contre la guerre en Palestine.

‘Non coupables : Les membres de Palestine Action Acquittés au cours du Premier Procès’

Les procureurs du gouvernement avaient prononcé des accusations contre ceux qui sont connus comme « les Trois d’Elbit », après qu’ils aient entrepris une action en février contre l’usine de Moteurs UAV, une filiale d’Elbit, à Shenstone, près de Birmingham, en Angleterre.

Le groupe avait occupé le toit de l’usine, mis des chaînes aux portes pour perturber le travail, et arrosé l’immeuble de peinture rouge sang, et même cassé des vitres.

Malgré tout cela, lundi, le tribunal a acquitté les trois accusés d’avoir causé des dégâts.

Leurs avocats – entre autres la juriste Palestinienne Mira Hammad – ont démontré avec succès que bien que leurs actions aient endommagé l’usine, ce n’était pas criminel, étant donné que c’était une action proportionnée pour empêcher un crime bien plus grand en Palestine – la violence Israélienne contre des Palestiniens, comme la guerre de mai contre Gaza.


Publié le 12 octobre 2020
Par Indigenous Action Media
Photos et vidéo ©Rafael Samanez
Traduction Christine Prat

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Contacts :
O’odham Anti Border Collective oabc1853@gmail.com
Defend O’odham Jewed Defendoodhamjewed@gmail.com

La Patrouille des Frontières et la Police de l’état d’Arizona ont violemment attaqué une Cérémonie Autochtone de Protection de la Terre, pacifique et non-violente. Ils ont utilisé des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène, le Jour des Peuples Autochtones.

Des protecteurs des terres sacrées O’odham et de l’eau ont tenu ce matin [12 octobre] une cérémonie à un des points de contrôle de la patrouille des frontières, sur des terres non-cédées, pour prier pour des sites sacrés et des tombes démolies par le Mur de frontière raciste. La Patrouille des Frontière, des Troupes de l’état d’Arizona et le Service de Sécurité Publique les ont attaqués avec du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, ont touché au moins un O’odham qui priait à la poitrine, avec des balles en caoutchouc, et ont arrêté au moins huit Autochtones, le Jour des Peuples Autochtones.

Jour des Peuples Autochtones 2020 ; Autoroute 85, territoire Hia Ced O’odham – Ce matin vers 7h, environ trente protecteurs de la terre sacrée et de l’eau O’odham et soutiens, ont tenu une action pacifique à un point de contrôle de la patrouille des frontières sur des terres O’odham non-cédées, pour prier pour des sites sacrés et funéraires détruits par le Mur frontière et la militarisation de la frontière. Des familles, avec des enfants, de toutes les Nations O’odham (Hia Ced O’odham, Tohono O’odham et Akimel O’odham) assistaient à la cérémonie de prières. Les précautions liées au COVID-19 avaient été prises. Cette cérémonie de prières marquait le Jour des Peuples Autochtones, alors que les O’odham sont toujours confrontés à la violence de la militarisation de la frontière, et des exactions de tous genres de la Patrouille des Frontières contre les communautés O’odham.

Pendant la cérémonie, les O’odham ont chanté des chants traditionnels, prié et tenté de discuter de la Loi sur la Liberté de Religion (1978), qui décriminalisait les religions des Autochtones et ouvrait la voie pour la protection des sites sacrés, des membres de la Patrouille des Frontières et des Troupes de l’état d’Arizona et du Service de la Sécurité Publique étant présents pour être formés dans le contexte des protections religieuses Autochtones.

La Patrouille des Frontières, les Troupes de l’état et le Service de la Sécurité Publique d’Arizona, ont réagi par la violence pour interrompre la cérémonie de prière. Les agents des trois institutions ont ordonné aux enfants et aux personnes de santé fragile, qui suivaient la cérémonie de leurs véhicules, d’en sortir, puis les ont gazés. Les agents de la Patrouille des Frontières, des Troupes de l’état et du Service de la Sécurité Publique d’Arizona, ont alors saisi les enfants qui s’étaient trouvés dans des véhicules et les ont arrachés à leurs parents – l’abduction d’enfants de leurs parents Autochtones pour avoir pratiqué leur religion est une violation évidente de la Loi sur la Liberté de Religion et de la Loi sur la Protection des Enfants Indiens.

Après avoir gazé les protecteurs et arrachés les enfants à leurs parents, la Patrouille des Frontières, les Troupes de l’état et le Service de la Sécurité Publique d’Arizona ont avancé sur la foule, tirant sur les O’odham en train de prier avec des balles en caoutchouc et touchant un O’odham à la poitrine. Nous cherchons des informations sur son état et celui d’autres qui auraient été touchés et nous publierons des mises à jour quand nous les recevrons. La Patrouille des Frontières, les Troupes de l’état et le Service de la Sécurité Publique d’Arizona ont alors arrêté au moins huit protecteurs de la terre et en ont pourchassé d’autres, y compris des observateurs des médias et des journalistes.

« Pour nous, c’est obscène et insultant que les gouvernants locaux et de l’état célèbrent le Jour des Peuples Autochtones alors que le gouvernement fédéral fait sauter nos sites sacrés, vole nos enfants, occupe nos communautés militairement et tire sur des Autochtones en train de prier pour protéger notre terre et nos ancêtres de la profanation. Ils veulent s’approprier nos cultures, mais ne veulent pas que nous pratiquions nos religions pour protéger nos terres » dit une Tante O’odham à la cérémonie d’aujourd’hui.

Nous demandons ce qui suit :

  • La libération immédiate de ceux qui ont été arrêtés aujourd’hui
  • Que tous les mineurs enlevés par l’état aujourd’hui soient relâchés
  • Des informations sur des réparations pour tous ceux qui ont été blessés aujourd’hui
  • La fin des points de contrôle et le retrait des Patrouilles des Douanes et des Frontières des terres O’odham
  • L’interruption immédiate et illimitée de la construction du Mur de frontière aux Sources de Quitobaquito et dans tous les territoires O’odham
  • La suppression immédiate du Mur frontière Blanc et suprémaciste et la restauration de tout le territoire
  • La démilitarisation immédiate des terres O’odham
  • Le retrait des Tours Intégrées Fixes [tours d’espionnage]
  • La fin du profilage racial et du harcèlement des peuples Autochtones
  • La fin de l’incarcération et de la déportation de O’odham des terres O’odham par la patrouille des frontières
  • La fin de la violence sexiste et genrée par la patrouille des frontières
  • La fin des attaques suprématistes blanches, des incarcérations et des déportations de réfugiés et de migrants sur des terres Autochtones
  • Le soutien de l’autonomie Autochtone contre les frontières coloniales

Infos sur les organisations :

Le Collectif O’odham Anti Frontière est un collectif de base de membres et descendants des tribus Akimel O’odham, Tohono O’odham et Hia Ced O’odham, dédié à l’unification de tous les peuples O’odham, à la régénération du himdag (traditions, spiritualité, langue et culture), et à la protection du O’odham jewed (terres d’origine), par le démantèlement des frontières coloniales.

Défendre le Jewed O’odham est un mouvement de base dirigé par des u’uwi (femmes) O’odham et une campagne d’action directe spirituelle pour protéger les terres sacrées O’odham de la profanation et de la violence.
Contacts oabc1853@gmail.com et Defendoodhamjewed@gmail.com

Dons :

Cashapp: $DefendOodhamJewed
Venmo: @DefendOodhamJewed
PayPal: paypal.me/DefendOodhamJewed
We also have bail fund for land and water protectors here: www.gofundme.com/f/defend-oodham-land-bail-fund

Faites savoir:

www.facebook.com/AntiBorderCollective/

Instagram: @OodhamAntiBorder, @DefendOodhamJewed

Une Unité Tactique de la Patrouille des Frontières U.S. casse des vitres, terrorise des migrants recevant des soins dans une chaleur extrême et s’empare de douze migrants au cours d’un second raid cauchemardesque

Par No More Deaths
Censored News
7 octobre 2020
Traduction Christine Prat

Le 5 octobre, après le coucher du soleil, la Patrouille des Frontières U.S. est entrée dans le poste d’aide humanitaire de No More Deaths, avec un mandat fédéral, pour un second raid nocturne en deux mois. Des bénévoles ont été retenus pendant 3 heures, tandis que 12 personnes recevant des soins médicaux, de la nourriture, de l’eau, et un abri par une température de 40°, étaient appréhendées.

Dans une démonstration de force massive, la Patrouille des Frontières, accompagnée par l’Unité Tactique de la Patrouille des Frontières (BORTAC), est descendue sur le camp avec un char d’assaut, des véhicules tout terrain, un hélicoptère et de nombreux véhicules de police et véhicules banalisés. Des agents armés de fusils d’assaut ont pourchassé et terrorisé ceux qui recevaient des soins, pendant que l’hélicoptère volait bas au-dessus d’eux, faisant voltiger de la poussière et des débris, rendant presque impossible de voir. La Patrouille des Frontières a cassé des vitres, enfoncé des portes et détruit l’infrastructure essentielle et les fournitures du camp. Ceci après avoir surveillé le camp et patrouillé sur tout son périmètre, créant un environnement hostile et angoissant pour ceux qui recevaient des soins, depuis tard dans la nuit du samedi 3 octobre.

Depuis le raid du 31 juillet dernier, la Patrouille des Frontières a refusé à de multiples occasions de rencontrer des bénévoles pour discuter d’accords passés précédemment, qui garantissaient le droit de fournir de l’aide humanitaire. Le chef du secteur de Tucson a envoyé à des représentants de No More Deaths une lettre officielle confirmant ce refus.

La surveillance et le harcèlement continuels du Camp Byrd par la Patrouille des Frontières empêchent les patients de recevoir des soins essentiels. Cette criminalisation de l’aide humanitaire et médicale que nous fournissons n’est qu’un prolongement des politiques mortelles de ce service. La Patrouille des Frontières détient des gens dans des lieus non-sécurisés voire mortels, où les soins médicaux sont négligés et les violations des droits humains largement documentées. Et maintenant, le COVID-19 se répand rapidement dans tout le système de détention de l’ICE, particulièrement ici, en Arizona.

Paige Corich-Klein, un bénévole présent lors du raid de la nuit dernière, disait ceci, à propos du raid précédent, fin juillet : « Une fois de plus, la Patrouille des Frontières concentre ses moyens pour entraver l’aide humanitaire pendant la période de l’année la plus mortelle pour les gens qui traversent la frontière. Des gens meurent dans le désert à cause de la politique de fermeture de la frontière, et maintenant la Patrouille des Frontières veut empêcher les gens d’accéder à une assistance pouvant leur sauver la vie. Nous voyons cela comme une violation claire du droit humanitaire international. »

Depuis 2004, le Camp Byrd a été un lieu où les gens qui traversent l’aride Désert de Sonora peuvent trouver de la nourriture, de l’eau, des soins médicaux et du repos. Le Camp Byrd a toujours fonctionné ouvertement et dans la transparence et fourni de l’aide humanitaire selon les protocoles de la Croix Rouge. No More Deaths affirme le droit de tous, quelque soit leur nationalité, de donner et recevoir de l’aide humanitaire. Nos bénévoles sont spécialement instruits de respecter notre autonomie, en donnant des soins, comme pratique standard dans le champ médical, et de n’appeler le 911 et la Patrouille des Frontières qu’avec le consentement du patient. Nous continuerons d’être une présence dans le désert aussi longtemps que les politiques de la Patrouille des Frontières continueront à créer une crise de mort et de disparitions.

Nous vous remercions – vous, nos soutiens dans tout le pays et à travers le monde – pour votre compassion et votre solidarité ininterrompues avec nous et les migrants où qu’ils soient.

Dans un esprit communautaire,

No More Deaths/No Más Muertes

Voir aussi, vidéo de 2017 sur le travail de No More Deaths, sous-titrée en français:

Par No More Deaths
Sur Censored News
1er août 2020
Traduction Christine Prat

Arivaca, Arizona – La Patrouille des Frontières des Etats-Unis a attaqué un poste d’aide humanitaire, et arrêté et détenu plus de 30 personnes qui recevaient des soins médicaux, de la nourriture, de l’eau et un abri, par une température d’environ 40°. Au cours d’une démonstration de force colossale, la Patrouille des Frontières – avec l’Unité Tactique de la Patrouille des Frontières, récemment déployée à Portland, dans l’Oregon – a fait une descente dans le camp avec un blindé, trois SUV, deux hélicoptères et des dizaines de véhicules identifiés et banalisés.

Pour son raid contre notre camp d’aide humanitaire, la nuit dernière, la Patrouille des Frontières avait un mandat, mais a refusé de le montrer en entrant. Le mandat spécifiait la saisie de tous les téléphones portables et des documents papier, une tentative évidente de supprimer toute information sur leurs actions, et les agents ne portaient pas de masques. Pendant deux heures, dans le noir, ils ont détenu et pourchassé des gens qui recevaient des soins, un agent de la Patrouille des Frontières filmant la scène. Le jour précédent, des agents avaient pénétré dans le camp sans mandat et avaient détenu une personne qui recevait des soins. Puis la Patrouille a mis en place une surveillance de 24 heures autour du périmètre, décourageant quiconque d’entrer dans le camp pour demander de l’aide.

L’attaque de style militaire de la nuit dernière contre le poste d’aide est un exemple flagrant du système mortel de la Patrouille des Frontière destiné à perturber l’aide humanitaire. Beaucoup de bénévoles de No More Deaths travaillent comme Techniciens Médicaux d’Urgence : du personnel paramédical, des infirmières et des médecins. Les bénévoles sont formés pour respecter l’autonomie des individus qui reçoivent des soins – selon la pratique normale dans le domaine médical, ils n’appellent le 911 et la Patrouille des Frontières qu’avec le consentement du patient. Toutes les personnes dans le camp avaient été évaluées médicalement, étaient dans un état stable et recevaient des soins constants.

La première détention et la surveillance du camp ont été mis en place tout juste 24 heures après que No More Deaths ait publié des emails d’une requête d’informations selon la Loi sur la Liberté d’Information, qui révélaient le rôle de la BORTAC [l’Unité Tactique de la Patrouille des Frontières] et du Syndicat de la Patrouille des Frontières, dans une attaque de 2017 contre le même poste d’aide.

Cette précédente attaque contre le même camp en 2017, s’est produite avant l’arrestation du Docteur Scott Warren, en janvier 2018, pour avoir fourni de l’aide humanitaire à deux individus. Warren avait été arrêté seulement quelques heures avant que No More Deaths ne publie un rapport détaillé sur la perturbation de l’aide humanitaire par la Patrouille des Frontières et une vidéo, devenue virale*, montrant des agents détruisant des tonneaux d’eau. Le message est clair : dénoncez les exactions de la Patrouille des Frontières et attendez-vous à des représailles.

« Hier, la Patrouille des Frontières a nuit à plus de trente personnes de façons irréparables. Quotidiennement, ceux qui migrent à travers le désert d’Arizona sont poursuivis, terrorisés, détenus et déportés » dit le Docteur Scott Warren, « la nuit dernière, nous avons été témoins de ces tactiques employées contre des gens qui cherchaient de l’aide médicale et des secours au poste d’aide de No More Deaths. Comme toujours, quand l’aide humanitaire dans les régions frontalières est visée, ce sont ceux qui ont besoin de soins qui sont confrontés le plus à l’escalade de la violence. »

No More Deaths / No Más Muertes s’engage totalement à continuer son travail d’aide à tous ceux qui voyagent à travers les régions frontalières et sont en danger de souffrance et de mort. L’aide humanitaire n’est pas un crime.

Nous continuerons à vous tenir informés de futurs développements ou d’appels à l’action. Merci encore d’être avec nous en ce temps difficile.

Si vous pouvez soutenir notre travail financièrement, vous pouvez donner ici.

Dans la solidarité,

La communauté No More Deaths / No Más Muertes

Pour rester informés sur les évènements dans notre camp, suivez-nous sur Twitter, Facebook ou Instagram et diffusez l’information dans vos communautés, svp.

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La vidéo citée dans l’article:

LES ORDRES DE CONFINEMENT DE LA NATION TOHONO O’ODHAM ET DE L’ÉTAT D’ARIZONA SONT IGNORÉS PAR LES AGENTS DE LA PATROUILLE DES FRONTIÈRES ET LE VIRUS SE PROPAGE PARMI EUX

Par Brenda Norrell
Censored News
6 avril 2020
Traduction Christine Prat

Les agents de la Patrouille des Frontières continuent de harceler des femmes âgées Tohono O’odham devant leur domicile, en dépit des ordres de confinement émis par la Nation Tohono O’odham et l’état d’Arizona. Cela se passe après que des agents de la Patrouille des Frontières du secteur de Tucson aient été testés positifs au Coronavirus. Plus de 300 employés du Service de Sécurité Intérieure, dont 64 agents de la Patrouille des Frontières U.S., ont été testés positifs dans tous les Etats-Unis.

En dépit des ordres de confinement visant à contrôler la propagation du virus, la construction des tours d’espionnage israéliennes dans la Nation Tohono O’odham et du mur de frontière continuent.

La construction du mur continue juste à côté de la frontière ouest de la Nation Tohono O’odham, près du Monument National du Cactus Tuyau d’Orgue.

Les tours d’espionnage – des tours fixes – dans la Nation Tohono O’odham ont été autorisées par la Sécurité Intérieure sous le gouvernement Obama. Elbit Systems, la compagnie israélienne responsable pour la sécurité de l’Apartheid en Palestine, a été choisie pour construire les tours dans les communautés O’odham, y compris sur des sites sacrés où se trouvent des sépultures O’odham. Les tours ont été approuvées par le gouvernement élu de la Nation Tohono O’odham au printemps 2019, en dépit des objections des O’odham traditionnels qui luttent pour protéger les sites funéraires et de cérémonies.

Bien que les tours soient supposées être destinées à surveiller la frontière, la plupart seront situées dans des communautés O’odham et non pas directement à la frontière. Ces tours violeront la vie privée des O’odham dans leurs domiciles et lors de célébrations de cérémonies.

Des femmes O’odham ont dit à Censored News le 6 avril, que la Patrouille des Frontières continuait à les harceler devant leurs domiciles, dans la Nation Tohono O’odham, et que la construction des tours d’espionnage se poursuivait.

Le 25 mars 2020, deux agents de la Patrouille des Frontières du secteur de Tucson ont été testés positifs pour le Coronavirus. La Patrouille des Frontières refuse de dire combien d’agents ont été testés positifs depuis.

La période d’incubation est de 2 à 14 jours, donc une personne peut avoir le virus, ne pas le savoir, et contaminer les autres.

Etant donné que des agents de la Patrouille des Frontières pourraient avoir le virus sans le savoir, des O’odham pourraient être contaminés. Les O’odham sont à haut risque, à cause de forts taux de diabète. Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables.

« Dans un message – qui a fui – envoyé mardi à des employés, le chef des opérations de Tucson, en Arizona, a informé les agents que deux de leurs collègues avaient été testés positifs » a rapporté le Daily Mail, quotidien britannique, le 25 mars.

« Le Chef de la Patrouille de Tucson, l’agent Roy D. Villareal, dit qu’un employé de la Station de Tucson assigné ailleurs et un autre de la Station de Nogales [poste frontière] ont été frappés par la maladie. »

La Patrouille des Frontières des Etats-Unis refuse maintenant de fournir plus d’informations aux médias.

CNN a annoncé il y a cinq jours que près de 300 employés du Service de la Sécurité Intérieure, parmi lesquels des agents de la Patrouille des Frontières, avaient été testés positifs. Des centaines d’agents se sont mis d’eux-mêmes en quarantaine après avoir été exposés au virus. Cependant, très peu d’informations ont été fournies au public, à propos de qui avait été en contact avec les agents et qui les agents auraient pu contaminer.

« Près de 300 agents du Service de la Sécurité Intérieure des Etats-Unis ont été testés positifs, et plus de 8500 se sont mis en quarantaine, d’après les données fournies par le Service au personnel du Congrès et obtenues par CNN. »

« Le 30 mars, les agences du Service de la Sécurité Intérieure présentant le plus de cas positifs étaient la Protection de la Frontière et des Douanes et l’Administration de la Sécurité des Transports, avec respectivement 64 et 129 cas, d’après les données réparties par services, » dit CNN.

La Protection de la Frontière et des Douanes et l’Administration de la Sécurité des Transports ont aussi des centaines d’employés en quarantaine volontaire : 640 agents de la Patrouille des Frontières et de l’ICE, et 4084 agents de l’Administration de la Sécurité des Transports. Parmi les gens les plus vulnérables, il y a les migrants dans des prisons et des centres de détentions, détenus dans des conditions de surpopulation, sans eau potable, ni nourriture, ni médicaments. Les enfants migrants continuent de courir des risques élevés dans ces prisons, qui sont ni plus ni moins des camps de concentration en violation des lois internationales.

En dépit de la propagation du Coronavirus dans la Patrouille des Frontières du secteur de Tucson et des ordres de confinement de la Nation Tohono O’odham et de l’état d’Arizona, des agents restent dans la Nation Tohono O’odham, et la construction des tours d’espionnage et du mur continuent sur le site du Cactus Tuyau d’Orgue.

L’invasion d’ouvriers construisant le mur frontière dans les communautés de la frontière en Arizona, entre autres dans la petite ville d’Ajo, amène aussi une menace de propagation du virus.

Récemment, la Patrouille des Frontières a fait sauter à la dynamite Monument Hill, près de la frontière ouest de la Nation Tohono O’odham, où des ancêtres étaient enterrés.

Les Etats-Unis ont suspendu toutes les lois fédérales, entre autres celles qui protègent les sites sacrés Amérindiens et les espèces menacées, pour construire le mur. Il y a des espèces menacées ici, dans le Désert de Sonora, qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde.

©Brenda Norrell, Censored News

 

Par Brenda Norrell
Censored News
24 janvier 2018
Traduction Christine Prat

 

C’est avec tristesse que nous apprenons que les bénévoles qui avaient déposé de l’eau pour les migrants ont été arrêtés à la frontière Arizona/Mexique.

Il y a quelques années, une amie m’a emmenée sur ces lieux, et m’a montré les pistes. Il faisait plus de 40 degrés, et sa voiture n’avait pas de climatisation. Nous nous sommes enveloppées dans des serviettes mouillées pour continuer.

Nous avons vu les agents de la Patrouille des Frontières assis dans leurs véhicules climatisés qui jetaient leurs gobelets Starbucks sur le sol, et achetaient de la bouffe de snackbar à Three Points. Ils fainéantaient et aboyaient dans leurs téléphones portables, dans la zone même où des bénévoles plaçaient de l’eau pour sauver des vies et sont maintenant arrêtés.

A un autre moment, j’aurais pu être arrêtée avec eux.

Les bénévoles qui font cela depuis des années sont des héros.

Un autre jour, toujours avec des températures supérieures à 40 degrés, mes amis m’ont demandé de les aider à chercher le corps d’un migrant. La chaleur m’a mise K.O. en quelques minutes. Ils ont continué à marcher sous le soleil brulant et ont trouvé celui que quelqu’un aimait.

D’autres ont fourni un abri, de l’eau, un sandwich ou ont conduit quelqu’un à l’hôpital et sauvé une vie.

Quelques fois, la vie sauvée est celle d’un ou une Autochtone, qui a traversé à pied, depuis le Guatemala ou le Salvador, dans l’espoir de trouver un moyen de nourrir sa famille restée à la maison.

Les petites tombes dans le désert ont quelque fois un collier de perles Maya déposé dessus. Ces bénévoles sont des héros. Nous savons qui sont les monstres.

 

Brenda Norrell, journaliste en pays Indien depuis 36 ans, publie Censored News.

 

Photos: une tombe à la frontière de l’Arizona.
Des chaussures abandonnées par des migrants, photo par Brenda Norrell.
Un agent de la Patrouille des Frontières détruisant un bidon d’eau destiné à sauver des vies, filmé en caméra cachée.

 

Notes: Neuf volontaires de No More Deaths [Plus jamais de Morts] ont été arrêtés et risquent des poursuites fédérales pour avoir laissé de l’eau pour les migrants dans le Désert de Sonora, à la frontière de l’Arizona.

Cette région a l’un des taux les plus élevés de décès de migrants.

Un instructeur de l’Université d’Etat d’Arizona et bénévole de No More Deaths, a été arrêté cette semaine pour avoir aidé des migrants à Ajo, en Arizona, après que No More Deaths ait publié un rapport dénonçant les agents de la Patrouille des Frontières qui détruisent des bidons d’eau qui pourrait sauver des vies dans le désert.

No More Deaths est l’une de plusieurs organisations qui fournissent de l’aide humanitaire. Beaucoup d’individus, entre autres des Tohono O’odham, ignorent tout simplement les lois tribales et fédérales qui interdisent d’aider ou de sauver des vies de migrants.

 

Copyright Brenda Norrell

 

La veille, le 23 janvier, Censored News avait publié un communiqué de No More Deaths:

Chers amis de No More Deaths,

Aujourd’hui, No More Deaths, en collaboration avec La Coalición de Derechos Humanos, publie “Interférence avec l’Aide Humanitaire: Mort et Disparition à la Frontière US-Mexique”. Ce rapport est la deuxième partie d’une série de trois, intitulée “Disparus: Comment les Forces de l’Ordre de la Frontière des Etats-Unis Alimentent une Crise de Personnes Disparues”. Dans la 2ème partie, nous traitons en détail de la destruction intentionnelle de plus de 12 000 litres d’eau déposés pour ceux qui traversent la frontière, la majorité de ceux qui font cela étant de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis.

Les dépouilles de plus de 7000 personnes qui, très probablement, avaient essayé de passer la frontière, ont été trouvées dans les régions frontalières au cours des dix dernières années. Entre 2012 et 2015, le Bureau d’Investigation Médicale du Comté de Pima a reçu les restes d’au moins 593 personnes ayant traversé la frontière. Ces chiffres n’incluent pas ceux qui sont morts mais n’ont jamais été retrouvés.

Au cours de la même période, plus de 13 000 litres d’eau placés par No More Deaths sur des pistes lointaines et difficiles dans le désert, ont été détruits intentionnellement, tout comme de la nourriture et des couvertures. Les vidéos et l’analyse statistique publiés dans le nouveau rapport impliquent la Patrouille des Frontières dans la destruction à grande échelle d’aide humanitaire. Des témoignages personnels nous montre que la Patrouille des Frontières est également coupable d’interférences routinières avec les actions d’aide humanitaire, entre autres par le harcèlement et la surveillance des bénévoles sur le terrain.

No More Deaths appelle instamment à mettre un terme à la politique de Prévention par le Découragement, qui force les gens à s’aventurer dans cette zone dangereuse. En attendant, la fourniture d’eau et autre aide humanitaire sont essentielles.

Les agents de la Patrouille de Frontières doivent être tenus pour responsables de ces actions. Nous vous demandons d’appeler la Police des Frontières du Secteur de Tucson à adopter une politique qui interdit formellement la destruction d’aide humanitaire et assure qu’elle sera passible de mesures disciplinaires. Appelez le (00 1) 520-748-3000 ou envoyez un email à steven.passement@cbp.dhs.gov . Demandez à ce que votre message soit transmis au vice-chef Raleigh Leonard, ou à Tom Martin, Chef de Division des Programmes Opérationnels d’Application de la Loi. Ils ont des années d’expérience dans le secteur de Tucson, et l’autorité pour faire passer cette politique immédiatement.

Nous demandons qu’il soit mis fin immédiatement à la destruction ou la confiscation d’eau, de nourriture, de couvertures et tout autre article d’aide humanitaire déposés pour ceux qui traversent la frontière. Nous demandons aussi la cessation immédiate de toute interférence avec les actions d’aide humanitaire. Nous exigeons que vous appliquiez une Procédure d’Opération Standard (SOP) ou une directive similaire, désignant formellement la destruction d’aide humanitaire et l’obstruction d’actions humanitaires comme des délits pouvant entrainer le renvoi d’agents de la Police des Frontières des Etats-Unis. Nous vous demandons aussi de détailler ces mesures et toutes les autres mesures disciplinaires internes dans des dossiers accessibles au public.

Merci pour votre soutien. Vous pouvez trouver le rapport complet sur http://www.thedisappearedreport.org/

Solidarité,

La communauté de No More Deaths