(AP Photo/Gregory Bull)

 

 

LA VIOLENCE SEXUELLE DES ‘CAMPS MASCULINS’ DE TRAVAILLEURS DU PETROLE PORTEE A L’ATTENTION DES NATIONS UNIES

Publié sur le site Lakota Law Project Report
Le 26 mai 2015
Traduction Christine Prat

Le 21 avril, une coalition d’Autochtones et d’organisations pour les droits des femmes ont formellement demandé aux Nations Unies l’intervention du Mécanisme d’Experts sur les Droits des Peuples Autochtones contre le problème inquiétant de la violence sexuelle aux alentours des sites d’extraction de carburants fossiles dans les régions des Grands Lacs et des Grandes Plaines.

Le Dr. Dawn Memee Harvard, de l’Association des Femmes Autochtones du Canada, a présenté cet appel à l’action au nom de Honneur de la Terre, la Société Brave Heart, le Centre de Ressources pour les Femmes Indiennes du Minnesota, One Billion Rising, le Réseau des Femmes Autochtones et d’autres.

Leur rapport se concentre sur les champs pétrolifères de Bakken dans le Dakota du Nord et le Montana, ainsi que sur l’Alberta, la région des sables bitumineux au Canada. Les grandes opérations de forage de pétrole attirent de grands ‘camps masculins’ de travailleurs déracinés, connus pour amener avec eux une culture de violence. Ces flux intermittents représentent une forte perturbation pour les habitants de ces zones – particulièrement pour les femmes.

Un changement radical de la proportion des sexes dans ces petites villes rurales transforme les dynamiques sociales pour le pire. Les représentants de la loi ont constaté une très forte augmentation de la violence domestique et du trafic d’êtres humains dans de telles zones.

Dans son rapport, le groupe détaille les faits caractéristiques de l’épidémie et décrivent les aspects de l’histoire Autochtone, comme le génocide, la colonisation et l’oppression systématique, qui contribuent à la violence à laquelle les femmes et les petites filles sont exposées aujourd’hui.

« La violence s’exerce tous les jours contre notre terre et notre eau, ces choses absolument vitales pour notre existence même » dit Patina Park, Directrice Exécutive du Centre de Ressources pour les Femmes Indiennes du Minnesota, « nous ne pouvons nous étonner de ce que des gens qui violent notre terre violent aussi les gens. Nous devons faire quelque chose pour empêcher que çà continue. »

Les Nations Unies ont discuté de la requête à la Quatorzième Session du Forum Permanent des Nations Unies sur les Questions Autochtones, tenue à New-York pendant la dernière semaine d’avril. Une partie de la mission de la coalition est de faciliter les auditions du Rapporteur Spécial dans les différents endroits affectés par l’épidémie – les membres ont l’intention de commencer le plus vite possible.

Le lien préoccupant entre la violence sexuelle et les opérations concernant les carburants fossiles est indéniable et nous espérons que les Nations Unies et d’autres instances majeures reconnaitront cette réalité et entreprendrons l’action nécessaire. Le Projet Légal du Peuple Lakota applaudit la coalition pour leur effort pour faire aboutir ce résultat et continuera à informer sur le statut de cette question urgente.

 

Sur les ‘camps masculins’ voir
Article de la Société de la Femme Bison Blanc du 18 août 2013
Article de Faith Spotted Eagle du 22 avril 2014
Article sur la résistance de Rosebud au Keystone XL