Par Klee Benally
13 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Incendie À La Montagne

Notre montagne sacrée brûle.

Les plantes médicinales brûlent. Elles avaient déjà été profanées par l’épandage d’eau d’égout à la station de ski Arizona Snowbowl, pour faire de la neige artificielle.

Cette nuit, le Conseil Municipal de Flagstaff a tenu une réunion d’urgence pour discuter de l’utilisation des eaux usées des réserves de 40 millions de litres de Snowbowl, pour combattre le feu. Il est clair qu’ils ne comprennent pas que la désharmonie causée par la profanation extrême de Snowbowl a précipité ces déséquilibres météorologiques et écologiques. Non seulement cette action sacrilège va ajouter une insulte à la blessure, mais ça va aussi répandre la contamination de ces eaux usées aux zones de la montagne qui sont en train de brûler.

L’(il)logique coloniale qui a d’abord autorisé la profanation de la zone de ski, est la logique qui saccage ce sensible écosystème montagneux, et fait que maintenant la plus petite étincelle y met le feu.

C’est notre Notre-Dame qui brûle, cependant le racisme, ou, plus clairement, l’anti réalité Autochtone à laquelle 13 Nations Autochtones ont été confrontées au cours des luttes pour protéger ce site sacré, est en train d’être étouffée dans les cendres brûlantes et sera très probablement enterrée dans les blessures qui ne peuvent jamais guérir complètement.

Que la Ville de Flagstaff puisse entretenir cette notion sacrilège, juste après avoir lu leur « reconnaissance du territoire », est l’hypocrisie contre laquelle tant d’entre nous ont prévenu et protesté. Mais d’autres, la fumée dans les yeux, ont refusé de voir et continuent d’entretenir la compagnie de ces serpents politiques qui rampent dans les forêts mourantes de la montagne. De la liaison Tribale, qu’ils sont leurs salariés, au Cercle Autochtone de Flagstaff, ces entités prennent part à cette violence culturelle irréparable.

J’ai le cœur brisé pour notre peuple. L’avertissement avait été clair et maintenant il faut que la montagne brûle. Mais ce qui m’inquiète est que nous ne voyions ni n’entendions les paroles des praticiens de la médecine traditionnelle qui avaient averti de ces catastrophes, de la maladie et du grave déséquilibre écologique, conséquence des profanations continuelles du sacré.

Nos plantes médicinales repousseront, avec des offrandes la montagne se refroidira, et les sources pourraient revenir dans beaucoup de temps, mais ça prendra combien de générations ? Serons-nous même reconnus par notre mère la Montagne si nous ne faisons pas attention aux avertissements que cette fumée apporte ? Si le feu dans nos yeux et nos narines ne suffit pas, qu’est-ce qui suffira ?

J’ai le cœur brisé pour les animaux brûlés ou déplacés.

J’ai le cœur brisé pour nos parents SDF qui seront sans aucun doute encore criminalisés, parce qu’on saute à des conclusions alléguant que le pyromane serait SDF, et parce que le sentiment anti-SDF est général à Flagstaff. Les Forêts seront bien entendu fermées aux campeurs, et ça implique que beaucoup de ceux qui ne peuvent pas camper dans les limites de la Ville, à cause du décret anti-camping, ou ceux qui choisissent simplement de vivre librement dehors sur des « terres publiques » pendant leurs deux semaines de congé, seront déplacés plus loin et vilipendés. Leurs problèmes ont à peine été pris en considération lors du dernier incendie grave, et maintenant, ils auront encore plus de préjugés politiques et classistes contre eux.

Combien de ceux qui vivent dans les zones touchées risquent de perdre leur logement, si ce n’est dans cet incendie, dans l’inévitable prochain ? Ou à cause d’inondations causées par les traces d’incendie ? Qu’arrivera-t-il si eux aussi sont forcés de vivre dans la rue ?
C’est difficile de dormir avec des problèmes si importants qui brûlent dans vos pensées. Et j’imagine que beaucoup de gens ne peuvent se reposer dans les abris d’urgence, se demandant ce qui va arriver à leurs maisons. J’ai le cœur lourd pour tous ceux qui ne peuvent trouver le repos dans leurs propres lits cette nuit, et la suivante, et la suivante.

« Evacuez et dirigez-vous vers l’abri le plus proche, emmenez votre bétail dans la zone assignée, préparez-vous pour l’inondation… » Je prie pour que le cycle cauchemardesque ne devienne pas une routine,

Mais il semble que ce le soit déjà.

Nous entendons cela chaque fois que le feu se rapproche, « Si des maisons sont perdues, elles seront reconstruites. »

Même Notre-Dame est reconstruite de ses cendres.

Mais comment peut cette montagne sacrée, notre foyer spirituel, se remettre, si le remède immédiat est une nouvelle profanation ? Une telle part de ce sanctuaire sacré, où habitent des êtres sacrés et des remèdes sacrés, a déjà été ravagée par Snowbowl et par des incendies, que ça nous rapproche toujours plus d’un abîme terrible. Des praticiens de médecine traditionnelle ont déclaré que nous avons déjà franchi un seuil irrévocable. Ces crises ont aussi été racontées dans les géographies de notre histoire, leurs assertions précautionneuses ont été perdues partout, en dehors des cérémonies.

Si nous ne pouvons pas voir que l’« homme » a fabriqué ces crises et les souffrances qui s’en suivent en « civilisant le monde », nous continuerons à ne pas voir comment la crise du changement climatique n’est pas seulement construite par les mêmes mains, mais directement connectée aux multiples incendies répandus à travers tout le sud-ouest occupé.

Je vous demande de regarder dans les braises et de voir la possibilité de guérison que le feu apporte aussi, et que le feu à la montagne peut d’une certaine manière, être notre propre reflet. J’ai déjà affirmé auparavant que ce que nous faisons à la montagne, nous le faisons à nous-mêmes. Ça n’a jamais été aussi vrai, et cependant, ça n’a jamais été autant nié.

Snowbowl menace de s’étendre encore et de faire encore plus de neige d’eaux usées, et les politiciens et des membres de la communauté (même des Autochtones assimilés) se rallient pour les soutenir.

La profanation de cette Montagne sacrée doit arrêter immédiatement pour que notre mère puisse se reposer. C’est nécessaire aussi pour que nous puissions guérir de la pandémie mortelle qui continue à ravager ces territoires.

Tandis qu’il y a des actions immédiates qui peuvent et sont prises, peut-être que la plus décisive serait de restaurer l’harmonie pour vivre dans la bonne relation avec le sacré.

Le dé-Service des Forêts a fait obstacle et démontré que non seulement il ne pouvait pas, mais ne voulait pas soutenir la « gestion » Autochtone, étant donné qu’il préfère faciliter et chercher des bénéfices de la profanation. Qu’il s’écarte et nos gardiens du savoir sacré peuvent s’assurer que la restauration soit complète et bénéficie à tout ce qui existe.

Les administrateurs politiques et économiques de la Ville de Flagstaff devraient s’écarter de la même façon. Mais ils sont trop myopes et trop mous pour faire quoique ce soit de nécessaire. Pour être clair, le poids du capitalisme et du colonialisme devrait disparaitre avec eux.

Et avant que la fragilité du colon frappe avec le réflexe de bazar « mais où irions-nous tous ? » Ce qui est une question qui ne fait que renforcer les violences du colonialisme de peuplement (de même, est-ce que qui que ce soit ose poser cette question absurde aux Palestiniens ? [Oui, ils osent – Ch.P.]), pourquoi ne pas respirer un peu de cet air enfumé et demander « Que pouvons-nous faire de sensé pour vivre dans la bonne relation avec les peuples d’origine de ces terres ? » La justice anticoloniale est troublante, ne restez pas coincés par les conséquences de culpabilité ou du sens de droit incorporés dans plus de 500 ans de domination, de génocide, d’esclavage et d’écocide, mais laissez-nous être le guide. Cela signifie engager une conversation qui ne peut être établie dans le contexte d’invasion violente et d’occupation (demandez à la plupart de Ukrainiens, en ce moment), et cela signifie établir une réponse continue à l’effrayante question « comment pouvons-nous vivre en harmonie ? » N’attendez-pas les mairies et les conseils d’experts, ayez ces conversations avec votre famille, vos voisins et des gens rencontrés par hasard. Ou nous construisons cette mutualité dans l’espace horizontal de crise au milieu des flammes, ou les lignes des incendies sont tracées et s’approfondissent (ne délirez pas, ceci n’est pas un combat de plus).

Ceci n’est pas une proposition si radicale, c’est en fait comment la vie existait, dans la réciprocité, pendant des générations, jusqu’à il y a à peine 100 ans, ici, au pied de cette montagne sacrée. La guérison dont nous avons besoin ne peut pas venir des mêmes systèmes qui bénéficient de la destruction de notre monde naturel. Cette guérison n’est pas radicale, c’est une restauration.

En dépit du vulgaire côté marchand, c’est peut-être ce que certains veulent dirent quand ils appellent à « rendre la terre » ?

En regardant les points rouges fumants à travers cette Montagne sacrée, j’aime à penser « en avant, avec la Terre » plutôt que « rendez la terre » parce que ça me semble être la seule manière qui ne nous consumera pas tous.

Que les empires brûlent et ne soient jamais reconstruits de leurs cendres. C’est la guérison pour laquelle je prie.

Du pied de Dook’o’oosłííd et dans la fumée âcre,

Klee Benally

 

 

Klee Benally
Protect The Peaks
8 février 2021
Traduction Christine Prat

ALERTE : Les Mensonges et le Racisme Éhonté de la station de ski Arizona Snowbowl Révélés dans son Nouveau Plan Directeur !

Avec des projets de loisirs pour toute l’année (luge d’été, montagnes russes, tubing d’été, et d’autres), de nouveaux parkings, d’énormes nouveaux équipements et un accroissement de sa capacité, le nouveau plan de Snowbowl implique l’extension extrême de la profanation des Pics Sacrés San Francisco.

Snowbowl a démarré sa campagne de promotion de cette profanation extrême par des mensonges sur ses relations avec les Peuples Autochtones qui se sont battus pour protéger cet extraordinaire site sacré.

Snowbowl a le culot de déclarer avoir « un grand respect pour l’importance culturelle qu’ont les Pics pour les tribus Amérindiennes. »

Il est hors de question que Snowbowl puisse s’en tirer, en pulvérisant des millions de litres d’eaux usées sur une montagne sacrée pour 13 Nations Autochtones et en prétendant avoir « un grand respect. » Cette action et sa profanation des Pics ont été dénoncées comme un « acte de génocide culturel » par l’ex-Président de la Nation Navajo Joe Shirley Jr.

Depuis des décennies, Snowbowl a constamment violé les droits humains et les appels des Nations Autochtones à protéger le site de TOUT développement. Depuis des décennies, les Nations Autochtones et des groupes écologistes ont engagé d’innombrables poursuites en justice pour bloquer l’expansion de la zone de ski. Ces affaires ont créé des précédents juridiques pour la liberté religieuse et les sites sacrés des Autochtones.

Au cours des toutes ces poursuites, Snowbowl a activement cherché à miner profondément les croyances Autochtones.

Snowbowl dit aussi que « Snowbowl et les tribus locales avaient une relation positive avant les actions en justice contre la fabrication de neige de ces dernières années. »

C’est une fabrication totale. Depuis la proposition initiale de développement de Snowbowl, dans les années 1960, les Nations Autochtones ont résisté à leurs tentatives de développement. L’affaire de 1983 Wilson contre Block, est un exemple-clé des tentatives offensives de Snowbowl pour miner et délégitimer les modes des vies Autochtones.

Snowbowl déclare, « un récit interprétatif sera intimement lié à chaque offre de loisir, qui évoquera la géologie unique de la région, et communiquera l’immense pouvoir spirituel de la montagne… Ceci ne se fera pas seulement par des panneaux de renseignement, mais aussi par le design des attractions, le placement et le fini des matériaux, et les noms porteurs de message associés aux attractions. Pour assurer que l’éducation et l’interprétation sur la montagne soient attractives et précises, et dans la ligne des attentes de nos principaux partenaires, Snowbowl va développer un plan interprétatif inclusif des ressources culturelles et naturelles, en consultation avec les représentants tribaux et ceux de la Forêt. »

C’est une tentative répugnante de blanchiment du génocide culturel. Éduquer les clients sur le caractère éminemment sacré du site où ils commettent une profanation extrême et des violations des droits humains, n’est pas seulement hypocrite, c’est du racisme pur et simple.

Snowbowl déclare, « en plus, Snowbowl cherche à procurer des emplois aux membres des tribus. »

Snowbowl tombe assez bas pour croire qu’offrir des boulots aux Autochtones adoucit en quelque sorte la profanation.

Le racisme explicite de leur projet est scandaleux.

« Snowbowl, le Service des Forêts et la Ville de Flagstaff font des profits en tuant les cultures Autochtones, » dit Klee Benally, un bénévole de Protect The Peaks, « nous devons bloquer l’assaut de Snowbowl contre notre survie culturelle et de nouvelles destructions écologiques. La Loi sur la Politique Nationale Environnementale et les tribunaux nous ont déjà laissés tomber dans le passé, nous ne devons pas laisser tomber nos ancêtres ni les générations à venir. »

AGISSEZ :

  1. Prenez contact avec la Superviseure de la Forêt du Comté de Coconino, Laura Jo West, et demandez-lui de révoquer le Permis Spécial d’Utilisation de Snowbowl, et d’empêcher de nouvelles profanations des Pics Sacrés San Francisco.
    Email : ljwest@fs.fed.us
    Adresse : 1824 S. Thompson St., Flagstaff, AZ 86001
  1. Prenez contact avec le Conseil Municipal de Flagstaff et demandez de « d’interrompre immédiatement leur contrat avec Snowbowl. »
    Email : council@flagstaffaz.gov
  1. Partagez, faites savoir et rejoignez-nous sur protectthepeaks.org et sur Facebook Protect The Peaks

Communiqué de Presse
Par Shawn Mulford
Publié par Protect The Peaks
5 décembre 2019
Egalement publié sur Censored News
Traduction Christine Prat

La Superviseure de la Forêt Nationale de Coconino, Laura Jo West, a approuvé une nouvelle ligne de télésièges, style téléphérique, dans la station de ski Arizona Snowbowl, en précisant que ça n’aurait pas d’impact significatif. L’Association des Hommes Médecine Diné [‘Navajo’] a objecté à cette affirmation en déclarant que « sur la base de notre étude de ce projet et des conclusions de l’actuelle Superviseure de la Forêt Nationale de Coconino Laura Jo West, selon lesquelles il n’y aurait pas d’impact significatif, nous constatons que rien n’a changé, que nos droits continuent d’être violés et que la Création du Créateur continue d’être détruite. »

Le Forestier Régional du Service des Forêts des Etats-Unis, Cal Joyner, étudiera toutes les objections au projet, y compris celle de l’Association des Hommes Médecine Diné. L’Association déclare qu’une « Déclaration d’Impact Environnemental » (EIS) doit être effectuée afin de démontrer clairement quel seront les impacts du projet. Sans Déclaration d’Impact Environnemental, le Service des Forêts ne remplit pas sa Responsabilité vis-à-vis des Tribus et Nations (Autochtones). »

Le Service des Poissons et de la Vie Sauvage des Etats-Unis (USFWS) est l’administration responsable de la protection des espèces menacées. Les Anciens Autochtones font remarquer que « Le Service des Poissons et de la Vie Sauvage a délibérément négligé d’entreprendre une étude sérieuse ou de visiter le site où pousse le séneçon des Pics San Francisco [packera franciscana]*, il s’est tout simplement rangé à l’avis de la Forêt Nationale de Coconino ». Après avoir appris que le Service des Forêts et le Service des Poissons et de la Vie Sauvage avaient fondé leur décision sur un plan de redressement d’il y a 32 ans, les hommes-médecine ont déclaré qu’« avec cette absence d’étude adéquate et en utilisant des données périmées, le Service des Forêts et celui des Poissons et de la Vie Sauvage n’avaient pas rendu compte du problème du séneçon [packera franciscana]*. » « Le séneçon est une plante que nous utilisons. Nous seuls, les gens sacrés qui avons des liens avec cette terre, comprenons cette plante médicinale. »

Les Anciens Autochtones disent : « Nous nous opposons à ce que le point zéro de cette zone d’impact ait été choisi pour ce projet. Le projet étant prévu sur une pente très raide au cœur de l’habitat du Séneçon des Pics San Francisco menacé, c’est de la négligence de la part du Service des Forêts et du Service des Poissons et de la Vie Sauvage que d’accepter ce projet sans tenir compte de la zone touchée. »

Dans le but de protéger le séneçon menacé, les Anciens déclarèrent : « Ce projet doit être retiré et la décision de la Forêt Nationale de Coconino annulée. Arizona Snowbowl ne voulant pas protéger la Plante Sacrée (Séneçon San Francisco), leur permis spécial d’utilisation doit être révoqué et expirer, pour le bien du grand public. »

* Le séneçon est une plante courante dans les pays tempérés. Des scientifiques trouvent le mot, qui appartient à la langue populaire, ambigu, il désigne plusieurs variétés qui ne peuvent pas être confondues. Le séneçon des Pics San Francisco est une variété rare et menacée que les scientifiques préfèrent appeler ‘packera franciscana’. Elle ne pousse que sur les pentes des deux plus hauts pics, la station de ski Snowbowl s’étant établie sur les pentes de l’un des deux.

ARRÊTEZ LE GÉNOCIDE CULTUREL !

Publié par Protect The Peaks
Le 8 juin 2019
Egalement publié sur
Censored News
Traduction Christine Prat

FLAGSTAFF, Arizona – La station de ski controversée Arizona Snowbowl projette de reprendre ses attaques contre les Peuples Autochtones et l’environnement, sous forme d’un “Plan Général d’Aménagement” qui menace les Pics Sacrés San Francisco d’une nouvelle expansion et d’une nouvelle profanation.
Des représentants de Snowbowl ont tenu des réunions secrètes avec des politiciens de la région pour s’assurer d’un soutien politique pour leur projet, mais cependant n’ont rencontré aucun représentant des Nations Autochtones. Bien que les détails du projet n’aient pas encore été publiés, Snowbowl a révélé songer à de nouveaux équipements, de nouveaux remonte-pentes, 5 nouvelles pistes, du ski de nuit, et de la tuyauterie.
Les propositions de Snowbowl, qui constitueraient une profanation à longueur d’année, incluent “une piste de luge sur rail, une piste de luge d’été, un circuit de tyrolienne, du VTT, l’extension du golf circulaire, un mur d’escalade, et des concerts en plein air.”

Snowbowl a déclaré avoir l’intention de soumettre les projets d’expansion au Service des Forêts des Etats-Unis pendant l’été 2019. Cela entraînerait une procédure selon la Loi sur la Politique Environnementale Nationale (NEPA) et exigerait une forme quelconque de participation et de commentaires du public, ce qui, selon Snowbowl, devrait se faire dès l’automne 2019. “La réalisation des projets proposés devrait commencer au plus tôt en 2021.”

Dans un document intitulé “Arizona Snowbowl Livre sa Vision pour le Prochain Chapitre,” le propriétaire du domaine skiable James Coleman, de Mountain Capital Partners, déclare “Nous sommes guidés par notre mission ‘le Ski d’abord’.”

Les Pics San Francisco sont situés dans le Nord de l’Arizona et gérés par le Service de la Forêt Nationale de Coconino, en tant que terres publiques.
Les Pics sont considérés comme sacrés depuis des temps immémoriaux par les Diné (Navajo), les Hopi, les Zuni, les Tewa, les Hualapai, les Havasupai, les Apaches Yavapai, les Yavapai-Prescott, les Apaches Tonto, les Apaches de White Mountain, les Apaches de San Carlos, les Paiutes du Sud San Juan, les Apaches Mohave de Fort McDowell, et les Acoma.

Depuis des décennies, des Nations Autochtones et des groupes de défense de l’environnement ont entamé de nombreuses poursuites en justice pour mettre un terme à l’expansion de la zone de ski. Ces affaires ont constitué des précédents légaux pour la liberté religieuse des Autochtones et les sites sacrés.
Après que ces affaires en justice aient échoué et que de nombreuses actions directes aient été organisées, Snowbowl a abattu des arbres pour faire de nouvelles pistes, construire de nouveaux remonte-pentes, et est devenue la première station de ski au monde à faire de la neige artificielle avec 100% d’eaux usées recyclées. Snowbowl est actuellement autorisée par le Service des Forêts des Etats-Unis, à utiliser 800 millions de litres d’eau d’égout par saison. Bien que des groupes de défense de l’environnement aient prévenu que les eaux usées recyclées contenaient des produits pharmaceutiques, des hormones, et des gènes favorisant la résistance des bactéries, la ville de Flagstaff maintient son contrat de vente d’eaux usées à la station de ski.

“Snowbowl, le Service des Forêts et la ville de Flagstaff font des profits en tuant les cultures Autochtones,” dit Klee Benally, un bénévole de Protect The Peaks. “Nous devons bloquer l’attaque par Snowbowl de notre survie culturelle et de nouvelles destructions écologiques. La Loi sur la Politique Environnementale Nationale et les tribunaux nous ont déjà trahis, nous ne devons pas trahir nos ancêtres ni les générations à venir.”

#stopsnowbowl #protectthepeaks #defendthesacred

AGISSEZ :

Prenez contact avec la Superviseuse de la Forêt du Comté de Coconino, Laura Jo West et exigez la révocation du Permis d’Utilisation Spéciale de Snowbowl, et que ses services empêchent toute nouvelle profanation des Pics Sacrés San Francisco.
Email : ljwest@fs.fed.us
Adresse : 1824 S. Thompson St., Flagstaff AZ 86001
Tél. : (+1 928) 527-3600
Heures d’ouverture : 8h à 16h, du lundi au vendredi (sauf jours fériés)

Prenez contact avec le Conseil Municipal de la ville de Flagstaff et demandez leur “rompre immédiatement leur contrat avec Snowbowl.”
Email : council@flagstaffaz.gov
Tél. : (+1 928) 213-2015

Partagez et rejoignez-nous sur www.protectthepeaks.org et www.facebook.com/ProtectThePeaks

 

UNE COUR D’ARIZONA SE PRONONCE CONTRE LA TRIBU HOPI DANS L’AFFAIRE DE L’UTILISATION D’EAUX USEES POUR FAIRE DE LA NEIGE ARTIFICIELLE

In English

Une Cour d’Arizona s’est prononcée contre la plainte déposée par la Tribu Hopi contre la vente d’eaux usées recyclées par la Ville de Flagstaff à la station de ski Arizona Snowbowl, afin de fabriquer de la neige artificielle. C’était le tout dernier recours des opposants à la station de ski. D’autres groupes – Autochtones et écologistes – s’étaient opposés à Snowbowl pendant des décennies. La Coalition Save the Peaks est allée jusqu’à la Cour Suprême, en vain. Les tribunaux ont finalement interdit à tous les groupes et individus qui étaient déjà allés en justice contre Snowbowl d’entreprendre toute autre affaire en justice, prétendant que l’affaire avait déjà été jugée et qu’il est interdit de remettre en cause une affaire jugée. Un avocat a été menacé d’être rayé du barreau. La justice a donné l’ordre de supprimer le site web Save the Peaks! La plainte de la Tribu Hopi contre la vente d’eaux usées recyclées de la Ville de Flagstaff à la station Snowbowl était vraiment le dernier recours. La plainte a été rejetée le 29 novembre 2018, en gros parce que les inconvénients occasionnés aux populations ne touchaient ni à des propriétés privées, ni à des intérêts pécuniers!

Christine Prat

L’affaire opposant la Tribu Hopi à la Ville de Flagstaff était le tout dernier recours. Le 29 novembre 2018, la Cour s’est prononcée contre la Tribu Hopi.

Klee Benally, Diné, a envoyé un message sur Facebook, le 29 novembre (traduction plus bas):


“Une Cour d’Arizona a décidé contre la Tribu Hopi dans la lutte contre la fabrication de neige avec l’eau des égouts. ‘Nous n’avons aucune protection de notre liberté religieuse en ce qui concerne nos sites sacrés, notre survie culturelle est menacée. Cette lutte n’est pas terminée tant que notre culture ne sera pas terminée, nous ne laisserons pas cela se produire.’ Il vaut la peine de lire le texte de la décision [en anglais], l’opinion adverse est remarquable: https://t.co/ywuIASKDuB
La Ville de Flagstaff et le Service des Forêts sanctionnent le génocide culturel et en profitent, pour plus d’informations: www.protectthepeaks.org
#protectthepeaks #protégezlespics #stopsnowbowl #nonasnowbowl #defendthesacred #sacredsites #sitessacrés — sur les San Francisco Peaks.”

Quelques extraits de la décision du tribunal

¶2        L’utilisation d’eau recyclée pour faire de la neige sur les Pics San Francisco, dans le nord de l’Arizona, a été amplement débattue et plaidée. Cette affaire est le dernier chapitre de ce conflit. Il y a plus de 16 ans, la Ville de Flagstaff a signé un contrat de vente d’eaux usées recyclées à la station Arizona Snowbowl Ltd (“Snowbowl”), pour fabriquer de la neige artificielle sur ses pistes de ski sur les Pics. Les Pics étant situés sur des terres fédérales, cela a amené le Service des Forêts des Etats-Unis à entreprendre une longue enquête sur l’impact environnemental, qui s’est conclue par l’approbation du Service. Après cela, diverses tribus (y compris la Tribu Hopi), des groupes écologistes et d’autres parties concernées, ont vainement attaqué le projet de fabrication de neige, s’appuyant sur plusieurs lois fédérales, entre autres la Loi de Rétablissement de la Liberté Religieuse (“RFRA”) de 1993, 42 U.S.C. §§ 2000bb to 2000bb-4. Voir Nation Navajo contre U.S. Forest Serv., 535 F.3d 1058 (9ème Circuit 2008) (en session plénière).

Commentaire: Le 21 septembre 2012, Klee Benally et d’autres protecteurs des Pics portant des bannières – et moi-même, chargée des photos et vidéos – sont allés au bureau de Flagstaff du Service des Forêts, pour remettre une lettre adressée au Ministre de l’Agriculture de l’époque, Tom Vilsack, avec copie au directeur local du Service des Forêts, M. Earl Stewart. L’action terminée, nous sommes restés dehors à bavarder pendant un moment. Un des participants est venu nous dire qu’il y avait de l’affolement à l’intérieur, que le bureau était fermé, à cause d’un seau d’eau amené par un participants, sur lequel étaient indiqués tous les produits potentiellement dangereux contenus dans l’eau recyclée. Près de trois mois plus tard, des mandats d’arrêt ont été promulgués contre quelques-unes des personnes présentes le 21 septembre. Elles l’ont appris – tout comme moi – par un article du quotidien régional Arizona Daily Sun. Le seau renversé était au cœur des accusations. Le quotidien publiait la liste des produits contenus dans l’eau du seau. Quiconque a quelque peu suivi l’affaire de la neige artificielle pouvait reconnaître immédiatement les produits qui, selon les opposants, avaient été trouvés dans l’eau recyclée. L’affolement du Service des Forêts semble indiquer qu’ils ont donné leur accord pour l’emploi d’eau recyclée sans savoir ce qu’il y avait dedans. Ch. P

3        Suite aux plaidoyers auprès de cette cour fédérale, Snowbowl, la Ville, le Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis et la Tribu Hopi, ont continué de discuter d’alternatives possibles à l’eau recyclée. Aucun accord n’a été trouvé, […]

En 2010, la Ville a finalement voté en faveur du contrat d’eau recyclée, et, a rejeté une motion demandant de reconsidérer sa position. Ch. P

¶4        La Tribu Hopi a par suite déposé cette plainte en 2011, contre la Ville de Flagstaff, sur la base de diverses lois de l’état, affirmant entre autres que “la vente par la Ville d’eaux usées recyclées pour faire de la neige artificielle” constituait une nuisance publique qui “résulterait en dommages déraisonnables pour l’environnement et la Tribu Hopi.” […] La Tribu a également affirmé qu’elle “avait des intérêts spéciaux dans l’environnement, entre autres la flore et la faune des Pics San Francisco, au voisinage immédiat de la Zone de la Station Snowbowl.” La Tribu a également prétendu qu’elle “souffrirait de torts spécifiques” dus aux “écoulements, à la neige emportée par le vent, à l’accroissement de bruits non naturels, et à l’augmentation de la pollution de l’air [qui] se répandrait, au-delà du site de la Station Snowbowl” et dans des zones que la Tribu utilise “pour des cérémonies, pour la chasse, … la cueillette de ressources naturelles [,] … et des buts utilitaires.” Par exemple, “des ressources naturelles que les Hopis cueillent, tout comme des sanctuaires et tombeaux, des sites sacrés, et les sources des Pics, entreront en contact avec l’eau recyclée soufflée par le vent,” “impactant négativement l’utilisation par la Tribu des zones sauvages et des zones aux alentours. Plus largement, la Tribu affirme que “le projet d’expansion de Snowbowl,” “la circulation routière supplémentaire”, et la “présence même de la Station Snowbowl” aura des effets pernicieux sur l'”environnement naturel” et interférera excessivement avec l’utilisation par la Tribu de la zone sauvage publique dans des buts religieux et cérémoniaux.

Concernant la circulation routière, nos chaînes publiques, France-Info et France-Inter, ont dit, il y a quelques années, au cours des embouteillages des vacances de février, que quand les touristes se précipitaient tous vers les stations de ski, la pollution sur les plus hauts sommets atteignait le même niveau que dans les rues de Paris aux heures de pointe. Ch. P

¶16      La partie adversaire avance que “[c]es affaires n’exigent pas que l’intérêt en jeu soit une propriété [privée] ou soit pécunier.” Infra ¶ 52. Peut-être pas explicitement, mais elles impliquent toutes un dommage ou une interférence à un tel intérêt et ne peuvent admettre de reconnaître une nouvelle catégorie de cas-d’ importance-spéciale. Et nous voyons de bonnes raisons d’adhérer généralement à une approche fondée sur la propriété ou l’intérêt pécunier, parce que, au contraire de la nouvelle catégorie proposée, elle comporte, sous-entendue, une justification en deux parties pour l’exigence de tort spécial.

 

En clair, bien que la Loi ne l’exige pas explicitement, on ne peut se plaindre d’un inconvénient nouveau, quel que soit sa gravité, que s’il touche à la propriété privée ou aux intérêts pécuniers! CAPITALISM IS THE ENEMY OF MOTHER EARTH!

Christine Prat

 

 

UNE MANIFESTATION PERTURBE L’OUVERTURE DE SNOWBOWL, QUI S’EST FAITE AVEC 100% D’EAUX USEES RECYCLEES

Par Indigenous Action Media
21 novembre 2017
Traduction Christine Prat

Flagstaff, Arizona – La station de ski Arizona Snowbowl, qui perpétue des années de profanation et d’attaques contre le mode de vie des Autochtones, de destruction de l’environnement et de menaces pour la santé publique, a ouvert avec de la neige faite à 100% avec des millions de litres d’eaux usées recyclées. Après avoir dû repousser deux fois le jour d’ouverture, par manque de neige naturelle, la station a ouvert un remonte-pente et une piste, pour quelques rares visiteurs. Plus d’une douzaine de protecteurs des sites sacrés ont affronté les employés de Snowbowl et les visiteurs, lors d’une action de “quarantaine”, avec des costumes de protection, des banderoles, des rubans d’avertissement, en scandant “Pas de Profanation pour votre Récréation”.

“C’est clairement un exemple de perpétuation du colonialisme. Ce qui se passe, c’est que Dook’o’oosłííd, une montagne sacrée pour de nombreux Peuples Autochtones de cette région, est profanée par la firme Snowbowl” dit Maile Hampton. “Ces capitalistes continuent à venir abattre des arbres et poursuivre la construction de cette station de ski. Non, seulement ils construisent ça, mais ils la remplissent à 100% d’eaux usées recyclées. Accepteriez-vous que quelqu’un déverse de l’eau d’égout sur la pelouse de votre église? Cette montagne est une église pour les Autochtones. Cette montagne est sacrée. Ça ne peut pas continuer comme ça. Cette compagnie profane cette montagne sacrée pour le seul profit et le divertissement. Nous continuerons à résister et faire tout ce que nous pouvons pour attirer l’attention sur ce problème et expulser Snowbowl complètement. BOYCOTTEZ SNOWBOWL!”

“Le manque de respect pour le territoire et tous ceux qui l’habitent est dégoûtant. J’ai parlé à des employés et des clients de Snowbowl, qui ont fait voir qu’ils ne s’intéressaient qu’à leur divertissement”, dit Mary Begay. “Ils se sont moqués de nous et étaient ouvertement sexistes et racistes. Certains clients ont essayé de manger le produit d’égouts, qui contient des produits pharmaceutiques et des hormones, pour prouver quelque chose, mais ils l’ont immédiatement recraché dans notre direction. Nous étions là dans un esprit de prière, pour arrêter la destruction et la profanation de notre eau, de notre écosystème et de notre humanité.”

“Les clients de Snowbowl n’ont pas de hautes valeurs morales et n’ont aucun respect pour ceux qui veulent protester pacifiquement” dit Scott Begay. “Si les clients de Snowbowl font preuve d’un tel manque de respect le jour de l’ouverture, j’ai du mal à imaginer ce que ce doit être le reste de l’année. Snowbowl permet et cautionne cet étalage vulgaire de colonialisme, et il faut y faire quelque chose.”

Au départ, l’action avait pour but de bloquer une section de la piste de ski, mais a dû être déplacée, vu que les agents des forces de l’ordre menaçaient d’arrestations. Six véhicules des forces de l’ordre ont suivi les résistants pendant qu’ils se rendaient plus haut, à travers la zone de construction où Snowbowl continue sa violence contre la montagne.

“Cette montagne est notre église, l’ouverture de Snowbowl aujourd’hui et les menaces d’arrestation pour ‘effraction’ rappellent encore qu’en tant qu’Autochtones, nous n’avons pas de liberté religieuse sur nos propres terres” dit Klee Benally, un bénévole de Protect the Peaks. “Pensez-y, avec vos familles, en vous préparant à célébrer le soi-disant ‘Thanks Giving’: le Service des Forêts des Etats-Unis, Snowbowl et la ville de Flagstaff perpétuent le génocide culturel des Peuples Autochtones pour quelques dollars.”

“Nous étions là pour essayer d’arrêter la profanation de notre montagne sacrée, où nos prières et nos cérémonies ont lieu” dit Dustin Wero, “étant Diné, c’est instinctif, pour nous, de défendre ce qui est sacré.”

Snowbowl est la seule station de ski au monde à faire de la neige avec de l’eau d’égout recyclée.

“Bien que sachant que des eaux usées recyclées étaient utilisées pour faire de la neige à Snowbowl, j’ai été choquée en voyant la neige et cette couleur jaunâtre, j’ai cru avoir un problème d’yeux, ou qu’un chien avait pissé dans la neige” dit Crystal Zevon, “Mais en regardant plus loin, c’était certain, cette neige est jaune au soleil. J’ai grandi en faisant du ski dans le Colorado, mais je n’ai jamais rien vu de semblable.”

Snowbowl est controversée depuis longtemps, à cause de sa présence sur les Pics San Francisco, qui sont sacrés pour plus de 13 Nations Autochtones. La station de ski opère avec un permis spécial d’utilisation, sur des terres publiques gérées par le Service des Forêts des Etats-Unis. Depuis des décennies, elle a connu de nombreuses poursuites en justice, qui constituent un précédent pour la liberté religieuse des Autochtones.

“Les luttes pour protéger nos sites sacrés et notre précieuse eau ne seront pas terminées tant que nos cultures ne le seront pas. Nous ne laisserons pas cela se produire” dit Klee Benally.

 

 

 

 

 

La Police de Flagstaff harcèle des activistes ‘à titre préventif’ avant l’ouverture du festival Dew Downtown

Une Zone de Liberté d’Expression créée à l’occasion de cet évènement écologiquement irresponsable

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

Vendredi 7 février 2014
Par Indigenous Action Media

Publié aussi sur Censored News

See original article in English on Indigenous Action or on Censored News

Traduction Christine Prat

 

FLAGSTAFF, Arizona – Des flics de la Ville de Flagstaff armés et en civil se sont présentés chez un citoyen et dans un centre communautaire hier. Les policiers, Kevin Rued et Eric Greenwald, ont déclaré agir ‘à titre préventif’ et ont dit qu’ils allaient ‘réserver et marquer avec des cordes toute la pelouse devant le tribunal spécialement pour les manifestants’, en tant que zone de liberté d’expression au cours du festival de la Ville de Flagstaff, Dew Downtown, dont Arizona Snowbowl est le principal sponsor.

Les critiques de l’évènement ont remarqué que « plus d’un million de litres d’eau potable pour faire de la neige artificielle au cours d’une manifestation récréative constituait un message négatif alors que nous vivons dans un désert et faisons face à un manque d’eau. Dew Downtown est contraire aux valeurs de viabilité affichées par la Ville de Flagstaff ».

James Kennedy, un habitant qui a été impliqué dans les efforts pour protéger les Pics San Francisco, a été angoissé par la visite. « Çà donne des frissons, c’est terrifiant. Des hommes armés se présentent à mon domicile, je ne savais pas si je n’allais pas me retrouver en prison hier matin ».

L’officier de police de Flagstaff Kevin Rued a indiqué clairement que la visite était « due à Snowbowl et à la fabrication de neige… »
« … nos supérieurs ont dit qu’ils avaient eu l’information sur Facebook et Twitter… que des gens allaient s’enchaîner et causer beaucoup de troubles » a déclaré l’officier de police Rued.

M. Kennedy a demandé pourquoi il était visé et pas les supporters de Snowbowl qui sont connus pour être violents. Il a rappelé l’incident du festival Dew Downtown de l’an dernier au cours duquel une supporter de Snowbowl ivre avait attaqué deux enfants Autochtones. M. Kennedy a déclaré « çà fait mauvais effet que la police vienne nous contrôler alors que lors de l’édition de l’an dernier le seul incident qui s’est produit fut qu’une dame pro-Snowbowl est venue attaquer mes amis ».

Kevin Rued a répondu qu’il était au courant de l’incident : « Je crois que quelqu’un a été battu ». Lors du Dew Downtown de l’an dernier, une supporter de Snowbowl s’est précipitée au milieu d’un cercle de manifestants et avait agressé deux jeunes Diné, âgés alors de 11 et 13 ans, qui chantaient et jouaient du tambour. Après leur avoir donné des coups de poing, elle leur a arraché les tambours et a essayé de les casser.

La police avait d’abord refusé de poursuivre l’auteure de l’agression.

Cependant, des personnes présentes ont insisté pour qu’elle soit mise en accusation et finalement le bureau du procureur a accepté de la poursuivre. Après un an de procédure, elle a accepté un accord impliquant une période de probation, des milliers de dollars d’amendes et dommages et intérêts, et de suivre un cours sur comment maîtriser la colère. Environs 150 personnes ont signé sur Facebook pour soutenir l’organisation d’un boycott de Dew Downtown, qualifié d’ « utilisation irresponsable de l’eau potable précieuse de Flagstaff ».

Les organisateurs du boycott citent entre autres raisons :

. Plus d’un million de litres d’eau potable pour faire de la neige est irresponsable vis-à-vis de l’environnement

. Il fait trop chaud pour la saison et Flagstaff s’attend à une sécheresse

. Arizona Snowbowl, un des principaux sponsors, menace la santé publique et l’environnement et commet une violation des droits humains des Peuples Autochtones en profanant les Pics San Francisco avec de l’eau d’égouts recyclée pour faire de la neige

. Au cours de l’édition 2013 de Dew Downtown, deux enfants Autochtones ont été attaqués par une supporter de Snowbowl raciste et en état d’ébriété. La Ville de Flagstaff a ignoré ce délit de haine.

Les organisateurs du boycott indiquent que « Flagstaff a beaucoup plus à offrir que des loisirs irresponsables pour l’environnement et manquant de respect [vis-à-vis des Autochtones]

 

Utiliser n’importe quelle eau pour faire de la neige a été un sujet de controverses depuis des années. Plus de 50 arrestations ont eu lieu depuis qu’Arizona Snowbowl a commencé à développer la fabrication de neige à partir d’eaux usées contaminées sur les Pics San Francisco. Toutes les manifestations étaient pacifiques et avaient pour but de stopper la destruction de l’environnement et la profanation de la montagne sacrée pour 13 Nations Autochtones.

Le 7 août 2013, la police de Flagstaff a attaqué avec beaucoup d’agressivité une marche pacifique au centre ville. Six personnes ont été arrêtées, certaines malmenées par les agents des forces de l’ordre sans aucune provocation. Les charges ont été abandonnées contre cinq des personnes arrêtées, une seule a dû signer un accord.

 

Pour plus d’informations voir : www.protectthepeaks.org

 

Voir photos de la manifestation de samedi 8 février 2014 sur Censored News

 

Photo by Protect Peaks

Par Brenda Norrell, Censored News
See original article in English
Lundi 13 janvier 2014

Traduction Christine Prat

FLAGSTAFF, Arizona – Le Centre pour la Diversité Biologique a déposé une requête suivant la Loi pour la Liberté d’Information afin de déterminer quels dégâts sont causés par la neige faite d’eau d’égouts sur les Pics San Francisco sacrés. La requête d’Information pour « chaque document » sur la corrosion et les dégâts causés par la neige d’égouts vient après que la station Arizona Snowbowl ait décidé que la neige d’égouts pour les touristes était plus importante que de respecter les Nations Indiennes de la zone et leurs cérémonies de guérison sur les Pics San Francisco.

Les victoires d’Arizona Snowbowl en justice ont abouti à des résultats désastreux.

« La décision de Snowbowl a détruit une relation construite en plus de 25 ans entre le Service des Forêts et les tribus travaillant ensemble comme collègues partageant la responsabilité de l’entretient. Çà a miné la crédibilité du Service des Forêts auprès des Indiens et a créé une cassure qu’il sera très difficile de réparer », peut-on lire dans le rapport des Spécialistes des Ressources Patrimoniales.

Klee Benally et Indigenous Action Media de Flagstaff demandent aux Autochtones d’assister à l’opération portes ouvertes et à la discussion du mardi 14 janvier 2014, à l’Aquaplex de Flagstaff et de s’y exprimer. […]

Klee Benally souligne qu’il n’y a pas de réunions prévues dans les territoires des Nations Indiennes. A part cela, le Service des Forêts des Etats-Unis n’a pas pris en considération une quelconque alternative pour révoquer le Permis d’Utilisation Spéciale de Snowbowl. Le Service des Forêts propose des MOA (mémorandums d’accords) pour tenter de régler le problème des « relations avec les Tribus sévèrement mises à mal », mais n’indique aucune méthode qui assurerait que les mémorandums se préoccupent utilement de la question de Snowbowl.

[…]

 

___________________________________________

Extraits du Rapport des Spécialistes des Ressources Patrimoniales

Pages 11-12

Relations avec les Tribus

Au cours d’une période d’environs 25 ans, la Forêt a constamment construit une relation sensée, respectueuse et productive avec les tribus qui conservent des traditions culturelles associées avec le territoire qui aujourd’hui fait partie de la Forêt Nationale de Coconino. Cette relation de confiance a été sévèrement endommagée par la décision de la Forêt d’autoriser la fabrication de neige avec de l’eau d’égouts recyclée dans le cadre de l’expansion de la station de ski Snowbowl. Les tribus ont fait savoir à la Forêt qu’il n’était pas possible d’atténuer les effets adverses qu’un tel développement aura sur leur bien-être culturel et spirituel. (souligné par l’auteur de l’article)

Résumé des Alternatives

Pour la plupart des zones identifiées comme étant des questions ou des projets Patrimoniaux dans le Plan d’origine pour la Forêt, le Plan Actuel, l’Alternative A, ont soit été réalisés, soit sont devenus la pratique standard au fil des années ou ne constituent plus des problèmes. Il y a, cependant, plusieurs points de ce Plan qui doivent toujours être traités dans la révision du Plan :

1. Bien que se conformant à la lettre de la loi, la réaction des tribus au Développement de Snowbowl indique que la politique actuelle est inadéquate pour protéger les sites sacrés Amérindiens et révèle un manque de sensibilité ou de compréhension quant à l’importance de tels sites pour maintenir l’identité et la viabilité culturelles ;

2. Le niveau actuel d’amélioration et d’interprétation de la notion de site patrimonial est inadéquat pour faire face à des exigences de projets futurs.

3. Les exigences de demandes futures en projet pour le développement et la transmission d’énergie pourraient entrer en conflit avec des ressources culturelles et autres et leurs usages. (QUE VEULENT-ILS DIRE PAR LA ?)

4. La Forêt n’a pas préparé la désignation de la Route Militaire General George Crook au Système de Pistes Historiques. Seulement quelque interprétation, le développement de loisirs en relation et une coordination avec les autres Forêts sur lesquelles passe la route (Prescott et Apache Sitgreaves) ont été faits.

5. Il n’y a pas de prescriptions pour la gestion, de priorités ou d’efforts pour procéder à des études des zones où il n’y a pas de projet. La priorité devrait être accordée aux Zones Sauvages ou Spéciales où on peut prédire de fortes densités de sites.

6. Quand des sites ont été désignés comme Zones Spéciales, des études sur les ressources naturelles et culturelles devraient être effectuées pour recenser les valeurs spéciales de la zone. Des plans de gestion devraient alors être établis pour conserver, protéger, mettre en valeur et interpréter ces valeurs pour l’information et l’éducation du public.

Page 13

Il faudrait prioritairement développer des Mémorandums d’Accord spécifiques aux tribus et faire des efforts pour reconstruire les relations ébranlées par la décision de développer Arizona Snowbowl. Des projets pourraient être proposés pour résoudre spécifiquement les problèmes relevant du patrimoine quand c’est nécessaire.

L’Alternative préférable :

Alternative B

L’Alternative B étendrait la Zone Naturelle de Recherche des San Francisco Peaks et la Zone Sauvage du Cratère Strawberry, créerait deux nouvelles Zones Sauvages, une nouvelle Zone Naturelle de Recherche et la Zone Spéciale Géologique des Fumerolles de Cottonwood. La plupart présentent une très forte densité de sites archéologiques et les San Francisco Peaks et la Zone Sauvage du Cratère Strawberry ont une grande importance culturelle.

Page 18 :

Les Relations Tribales

Au cours de nombreuses années de coopération avec les tribus Indiennes qui ont des valeurs ancestrales, traditionnelles, religieuses et culturelles attachées au territoire qui se trouve maintenant à l’intérieur des limites de la Forêt Nationale de Coconino, l’équipe chargée du Programme du Patrimoine a pris conscience de l’existence de nombreuses propriétés culturelles traditionnelles dans la Forêt. Parmi elles, les San Francisco Peaks sont prééminents, étant donné qu’ils ont une signification et une importance profondes pour au moins 13 groupes tribaux, et à des degrés divers pour presque toutes les autres tribus de l’ouest des Etats-Unis. Depuis 1939, il y a une piste de ski sur les San Francisco Peaks, ce qui constitue un affront pour de nombreux Indiens. A la fin des années 1970 et à nouveau dans les années 2000, le Service des Forêts a approuvé des extensions de Snowbowl, en dépit des objections des tribus quant aux effets que ces développements auraient sur les valeurs religieuses et culturelles de leurs peuples. Au cours des deux périodes, ces projets ont été attaqués en justice, l’affaire allant jusqu’à la Cour Suprême, et par deux fois la Cour Suprême a refusé de la prendre en considération. La plainte la plus récente concernait l’intention de Snowbowl de faire de la neige artificielle en utilisant de l’eau d’égouts recyclée. La source de vie la plus précieuse dans le désert du sud-ouest est l’eau. Au cœur de pratiquement toute culture, religion et système de valeur des tribus du sud-ouest, il y a l’eau, et la plupart des tribus voient les San Francisco Peaks comme, de loin, la principale source d’eau, et donc de toute vie. Pour eux, la fabrication de neige est une intrusion dans l’ordre naturel et une invasion de royaumes dont seules des puissances supérieures sont responsables. La décision de Snowbowl est vue par les tribus comme un effort de plus du gouvernement pour continuer à éroder leur culture, et sans leur culture, ils ne peuvent plus continuer à exister comme peuple.

La décision de Snowbowl a détruit une relation construite sur plus de 25 ans entre la Forêt et les tribus travaillant ensemble comme des collègues partageant la responsabilité de son entretien. Çà a miné la crédibilité du Service des Forêts auprès des Indiens et a créé une cassure qu’il sera difficile de réparer.

 

Christine Prat, 26 juin 2013

Plus d’un siècle après la fin de la conquête de l’Amérique, et plus particulièrement la « conquête de l’Ouest » par les Etats-Unis, les Autochtones doivent toujours se battre contre des tentatives d’appropriation des lambeaux de territoire qu’ils ont pu récupérer et contre la profanation de leurs sites sacrés. Dans ce que l’industrie cinématographique appelle « le Far West », c’est-à-dire essentiellement l’Arizona et le Nouveau-Mexique, les Autochtones luttent encore désespérément pour leurs sites sacrés, l’environnement et leurs maigres ressources en eau. La liste ci-dessous n’est malheureusement pas exhaustive.

 

 000-35769

Les Pics San Francisco

Les Pics San Francisco, dans le nord de l’Arizona, sont sacrés pour au moins 13 tribus. Pour les Navajos, ils sont la limite ouest de leur Territoire Mythique, le Territoire de l’Emergence (‘La Création’), la limite Nord étant le Mont Hesperus, la limite Est le Pic Blanca – tous les deux dans l’actuel Colorado – et la limite Sud le Mont Taylor, au Nouveau-Mexique (voir plus bas). Pour les Hopi, c’est l’endroit où résident les Kachinas, quand ils ne descendent pas parmi les humains. Pour les Apaches de la région, c’est la porte de l’Au-delà. Dès les années 1930, des Blancs ont commencé à faire du ski sur les Pics. Les Autochtones ont commencé à s’insurger en 1969, lorsqu’une firme privée a voulu construire une véritable station de ski avec remonte-pente, resto, parking, etc. Après 10 ans de protestations et batailles juridiques, le Service des Forêts a accordé l’autorisation et les travaux ont été effectués au début des années 80. En 1997, les propriétaires de la station ont proposé de l’étendre, et, afin de la rentabiliser et donc de pallier au manque de neige dans cette région désertique, ils ont proposé de faire de la neige artificielle à partir d’eaux usées. Pour les Indigènes, c’est une profanation. De plus, les pentes des Pics abritent une flore alpine rare, menacée de disparition. Les Hommes-Médecine y cueillent des plantes médicinales. Il semble que la neige artificielle contienne des composants dangereux pour la santé. L’affaire a été portée jusqu’à la Cour Suprême, cependant les tribunaux ont rejeté toutes les plaintes, et le 24 décembre 2012, la station de ski Snowbowl a commencé à arroser les pentes de neige artificielle – qui s’est révélée être jaune. Les défenseurs des Pics sont harcelés, arrêtés, condamnés, intimidés.

(voir bref résumé de l’histoire de la station de ski https://chrisp.lautre.net/wpblog/?page_id=300 et nombreux articles sur la lutte https://chrisp.lautre.net/wpblog/?cat=9 )

 

La Confluence

La Confluence du Colorado et du Petit Colorado, située dans une région désertique, et encore sauvage, de l’est de la Réserve Navajo, est sacrée pour les Navajo et les Hopi, et d’autres tribus. Et pour les Hopi, la voie qui y mène passe par la ‘Piste de Sel’, où on trouve de nombreux pétroglyphes et autres signes anciens et sacrés.

Un promoteur de Phoenix, apparemment avec l’accord du Président Navajo Ben Shelly, veut y développer une station qui devrait accueillir jusqu’à 3 millions de touristes par an. Le projet prévoit une promenade au fond du canyon, un hôtel, des restos, des parkings, un terrain pour camping-cars, un tramway, une télécabine, etc. (voir https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1176 )

 

Red Butte Et Les Mines D’uranium ‘Arizona 1’ Et ‘Canyon Mine’

Red Butte, située près du Grand Canyon du Colorado, dans le nord-ouest de l’Arizona, est un site sacré pour plusieurs tribus, en particulier les Havasupai.

Deux mines d’uranium menacent le site et les sources d’eau vitales pour les Autochtones. L’une – Arizona 1 – est située au nord du Grand Canyon, l’autre – Canyon Mine – est située au sud et à environs 6 km à vol d’oiseau de Red Butte.

Les deux mines ont des histoires très similaires. Dans les années 80, la firme Energy Fuels Nuclear, Inc. a déposé une demande d’exploration des concessions minières qu’elle avait acquises, puis obtenu l’autorisation du Bureau de Gestion du Territoire (BLM) d’exploiter Arizona 1, après une « étude détaillée » supposée indiquer que l’exploitation de cette mine n’aurait pas d’effets significatifs sur la qualité de l’environnement et que le plan d’opérations était conforme aux règlements de l’époque. L’exploitation a cessé dès 1992, suite à la chute du prix de l’uranium. Arizona 1 a été vendue, revendue et appartient maintenant à Denison Mines (compagnie Canadienne), qui a décidé en 2007 de reprendre l’exploitation, le tout sur la base du vieux rapport environnemental de 1988 qui n’a jamais été mis à jour. Les opposants ont déposé une première plainte en 2009. Après des années de batailles juridiques et l’espoir suscité par le moratoire prononcé par le gouvernement Obama contre l’exploitation de mines dans le Parc National du Grand Canyon début 2012, la Cour d’Appel du 9ème Circuit a décidé le 4 février 2013 d’autoriser l’exploitation. Le 7 mars, à peu près les mêmes opposants ont déposé une nouvelle plainte, contre la décision du Service des Forêts d’autoriser Energy Fuels Resources, Inc. à commencer l’exploitation de Canyon Mine, sans entreprendre ni mener à terme des consultations formelles avec les tribus ni mettre à jour une étude environnementale fédérale dépassée, datant de 1986.

La mine est située dans les limites de la Propriété Culturelle Traditionnelle de Red Butte, définie en 2010 par le Service des Forêts en raison de son importance religieuse et culturelle cruciale pour plusieurs tribus, en particulier les Havasupai.

(Voir  https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1596 et https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1614 )

 

Le Mont Taylor

Le Mont Taylor, situé près de Grants, au Nouveau-Mexique, est considéré comme sacré par de nombreuses Nations Autochtones du Sud-ouest, dont les Diné [Navajo], Hopi, Acoma, Laguna et Zuni. Pour les Navajo, c’est la limite Sud de leur Territoire Mythique (voir plus haut).

La firme Roca Honda Resources – un partenariat entre Strathmore Minerals (Canada) et Sumitomo (Japon) – veut y ouvrir une des plus grandes mines d’uranium des Etats-Unis pour les 30 années à venir.

Le Service des Forêts Nationales de Cibola (CNFS – branche locale du Service des Forêts US) a publié un Projet de Déclaration d’Impact sur l’Environnement pour ce projet de mine sur le Mont Taylor qui enfreint le Plan de Gestion des Forêts existant.

Au lieu de s’en tenir à ses normes actuelles concernant le patrimoine historique et culturel, le CNFS a l’intention d’en ‘dévier’ pour autoriser la profanation du Mont Taylor par un « Amendement, Spécifique au Projet, du Plan de Gestion des Forêts ».

(Voir article de Klee Benally : https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1692 )

 

Oak Flat Et La Firme ‘Resolution Copper’

Oak Flat Campground, à une centaine de kilomètres à l’est de Phoenix, Arizona, est une zone sauvage protégée. Quatre espèces d’oiseaux sont sur une liste d’espèces en déclin. Les Autochtones utilisent le site pour des activités culturelles et spirituelles, mais aussi pour leur subsistance. Le site inclut aussi Apache Leap, une falaise dont plus de 80 guerriers Apaches ont sauté, à la fin du 19e siècle, préférant se tuer plutôt que de se rendre à la Cavalerie.

Les compagnies Rio Tinto et BHP-Billiton ont créé une branche appelée Resolution Copper Company dans le but d’y exploiter une mine de cuivre qui devrait être la plus grande d’Amérique du Nord. Le site se trouvant sur des terres publiques actuellement protégées, la firme Rio Tinto s’occupe de réaliser un ‘échange de terres’ et une privatisation du site. Toutes les tribus Indiennes d’Arizona sont opposées au projet.

Voir https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1586 )

 

La ‘Montagne Du Sud’ Et Le Peripherique 202

La Montagne du Sud, très proche de Phoenix, Arizona, est sacrée pour les Autochtones de la région, entre autres les Tohono O’odham, les Akimel O’odham, et la Communauté Indienne de Gila River (GRIC). La firme Pangea et le Service des Transports d’Arizona se proposent de construire une nouvelle ville, et une autoroute – en fait un prolongement du périphérique sud de Phoenix, le 202 – qui mordrait sur la petite réserve GRIC. Ce projet monumental s’inscrit dans le cadre d’ALEC (voir Lettre de Nitassinan 54-55). Le Conseil Tribal et l’Association des Propriétaires Terriens se sont laissés convaincre que le projet pouvait leur être favorable, mais les jeunes de la réserve, les non-propriétaires et tous les Autochtones d’Arizona s’opposent au projet, qui causera certainement beaucoup de pollution et de dommages à la montagne sacrée. (Voir https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1094 et https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1838)

 

Le Mont Graham

Le Mont Graham est considéré comme sacré par les Apaches. Sur ce site classé Forêt Nationale résident diverses plantes, animaux et insectes qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Les Apaches utilisent le site depuis des centaines d’années pour des cérémonies et des enterrements et comme source de plantes médicinales.

Depuis 1992, l’Université d’Arizona de Phoenix est à la tête d’un projet international de construction d’un observatoire sur le Mont Graham. Le projet est lié au Ministère de la Défense US dans le cadre de ‘Star Wars’. Parmi les partenaires on trouve le Max Planck Institut en Allemagne, le Vatican et l’Observatoire Astrophysique Arcetri en Italie. Sept autres partenaires, dont l’Université de Harvard et le Smithsonian Institute, se sont retirés.

Dans la coalition luttant contre le projet, il y a le Conseil Tribal de San Carlos (Apaches), les Amis du Mont Graham, l’Apache Survival Coalition, les Américains Autochtones et leurs supporters.

Dès 1988, le Congrès Américain a exempté l’Université d’Arizona de la Loi Nationale sur l’Environnement, sans audience ni débat publiques.

(Source : http://www.ringnebula.com/project-censored/1993/1993-story25.htm d’après des articles de Cultural Survival. Voir aussi la traduction d’un article de Sandra Rambler, Apache San Carlos)

 

2012-12-24-SnowYellow1

SAN FRANCISCO PEAKS : LE SERVICE DE LA QUALITÉ DE L’ENVIRONNEMENT D’ARIZONA REJETTE LA PLAINTE DES DEFENSEURS DES PICS

Par Christine Prat

13 février 2013 – Le 26 décembre 2012, deux membres de True Snow, défenseurs des Pics, et résidents de Flagstaff, Rudy Preston et Kathleen Nelson, ont adressé une plainte au Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona (ADEQ – Arizona Department of Environnemental Quality) et à la Ville de Flagstaff, après avoir constaté des irrégularités à la station de ski Arizona Snowbowl (voir l’article du 27 janvier « Bras de Fer avec le Service de la Qualité de l’Environnement » et celui du 26 décembre de True Snow, sur la plainte). Ils avaient constaté, entre autres,  que la station n’avait pas placé les avertissements exigés par la loi aux endroits les plus fréquentés par le public, que les skieurs traînaient de la neige artificielle sur leurs chaussures et leurs vêtements jusque dans le restaurant, utilisaient les robinets d’eau potable avec de la neige artificielle sur leurs gants, etc. De plus, en lisant le contrat de Snowbowl avec la Ville et les règles de l’ADEQ, ils avaient conclu que skier sur de l’eau d’égout traitée était illégal, vu que ces règles interdisent explicitement son utilisation pour la natation, le surf ou le ski nautique ou toute autre activité impliquant l’immersion et le risque d’ingestion. Le Service de la Qualité de l’Environnement (ADEQ) devait produire un rapport dans les 30 jours.

Le rapport, daté du 24 janvier 2013, a été adressé à M. Kevin Burke, pour la ville de Flagstaff, avec une lettre datée du 28 janvier, ainsi qu’à M. Eric Borowski, propriétaire de la station de ski Arizona Snowbowl, avec une lettre recommandée, également datée du 28 janvier.

L’ADEQ dit avoir effectué une inspection de la station le 27 décembre 2012 et avoir noté des « déficiences ». Cependant, l’ADEQ dit ne pas considérer le ski comme étant une activité impliquant l’immersion et l’ingestion potentielle, contrairement à la natation, le surf ou le ski nautique, et que la fabrication de neige artificielle et son utilisation pour skier étaient en fait ‘anticipées’ par l’ADEQ et sont donc tout à fait acceptables.

Quant aux « déficiences » constatées à Snowbowl, l’ADEQ dit avoir envoyé une ‘injonction informelle’ – bien que recommandée – à la station.

Evidemment, les responsables de Snowbowl se sont empressés de mettre des panneaux aux endroits spécifiquement indiqués dans la plainte de Rudy Preston et Kathleen Nelson, et ont affirmé qu’ils en avaient commandés d’autres. On ne sait toujours pas ce qu’ils comptent faire pour empêcher les skieurs de traîner de la neige jusqu’au restaurant avec leurs chaussures.

Pour ce qui est des traces de produits chimiques trouvés dans l’eau d’égout traitée, l’ADEQ se contente de dire que cette eau a été testée depuis plus de dix ans et qu’elle est utilisée pour l’irrigation dans des centaines de résidences et des dizaines de terrains de golf, cours d’écoles et parcs, sans qu’aucune maladie liée à cette utilisation ait jamais été signalée. Comme les défenseurs des Pics l’ont déjà fait remarquer, en générale les gens ne broutent pas les pelouses ou les terrains de golf, mais ils peuvent tomber dans la neige – rien de plus casse-gueule que le ski – et en avaler par accident. L’ADEQ admet qu’il y a une évolution constante dans l’étude des risques pour la santé, et que certaines inquiétudes ont été formulées à propos de la présence de produits chimiques dans l’eau traitée. C’est pourquoi ils ont formé une Commission Consultative sur les Nouveaux Contaminants (Advisory Panel on Emerging Contaminants) afin de réfléchir à la question. La municipalité de Flagstaff y participe. Donc, on verra, un jour, quand la Commission aura fini de se réunir, de réfléchir, de consulter des experts et contre-experts, de produire des rapports, etc.

Le rapport ne répond absolument pas aux arguments suivants :

– L’effet cumulatif des polluants : le fait qu’aucune maladie n’ait été signalée dans les dix ans passés ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas demain, certains produits ayant un effet cumulatif à long terme.

– Des analyses ponctuelles de l’eau d’égouts traitée ne prouvent pas grand-chose : le taux de produits chimiques peut varier d’un jour à l’autre, selon ce que les gens ont consommé, ce qu’ils ont utilisé comme détergents, etc.

– Les infiltrations possibles dans le sol, les sources d’eau, les nappes souterraines (c’est la principale objection des Autochtones).

 

Il s’agit encore et toujours de mauvaise foi évidente et de parti pris pour les entreprises privées qui font valoir les gains possibles au-dessus de toute autre considération. Et pour justifier, là-bas comme ici, ils agitent la formule magique, purement incantatoire : « Créer des emplois ! Créer des emplois ! »

 

Sources: Rapport de l’ADEQ du 24 janvier 2013, lettre de l’ADEQ à M. Kevin Burke, pour la municipalité de Flagstaff du 28 janvier 2013, lettre de l’ADEQ à M. E. Borowski du 28 janvier 2013 (le tout téléchargé le 7 février en PDF, qui n’est apparemment plus disponible maintenant)