Tournée d’information et d’action pour empêcher l’ouverture de la Mine du Canyon, projetée pour le printemps 2017

 

Article original sur www.HaulNo.org
Egalement publié par Indigenous Action Media
15 décembre 2016
Traduction Christine Prat

 

Grand Canyon, Arizona – La firme Energy Fuels Inc. a le projet d’empoisonner le Grand Canyon, y compris le précieux Fleuve Colorado. Allons-nous laisser empoisonner notre avenir pour des milliers de générations par cette entreprise avide de gains ? Nous disons « Haul no! [Non au transport!] »

#HaulNo! est une tournée d’information et d’action prévue pour le printemps 2017 dans tout le nord de l’Arizona et le sud de l’Utah, le long du futur trajet de transport d’uranium de la Mine du Canyon d’Energy Fuel à son usine de retraitement de White Mesa. Des bénévoles d’organisations comme Diné No Nukes, Clean Up The Mines, Grand Canyon Trust, et des membres de la communauté concernés se sont alliés pour diffuser l’information et permettre l’action pour s’assurer que le Grand Canyon, les sites sacrés, l’eau si précieuse et nos communautés soient protégés de la menace mortelle de la contamination de l’uranium.

La Mine du Canyon [Canyon Mine]

En dépit des poursuites en justice de la Nation Havasupai et de groupes écologistes, concernant les sites sacrés et les violations de la Loi Nationale sur la Protection de l’Environnement [NEPA], la compagnie Energy Fuels Inc., domiciliée au Canada, fore pour trouver du minerai d’uranium à seulement 10 km de la Rive Sud du Grand Canyon.

Actuellement, les avocats de la Nation Havasupai et des groupes écologistes se battent devant les juges fédéraux à San Francisco, pour essayer d’empêcher les activités de la Mine du Canyon de la compagnie, située dans la Forêt Nationale de Kaibab. Si le tribunal n’empêche pas la compagnie d’extraire du minerai d’uranium de la Mine du Canyon, on peut s’attendre à ce que 25 camions, transportant chacun 30 tonnes de minerai hautement radioactif par jour, passent sur les petites routes et les autoroutes d’Arizona. Le minerai passerait par des villes comme Valle, Williams et Flagstaff; et par des communautés de la Réserve Navajo comme Cameron, Tuba City et Kayenta; près de la Réserve Hopi; et finalement arriverait à l’usine d’Energy Fuels sur White Mesa, à peine 5 km de la communauté tribale Ute de Ute Mountain de White Mesa, en Utah.

La Mine du Canyon est située dans un périmètre de plus de 400 km², où les activités minières ont été interdites en 2012 pour protéger le bassin hydrologique du Grand Canyon de milliers de nouveaux permis d’exploiter des mines d’uranium. Ce moratoire de 20 ans pourrait devenir permanent par une proposition de loi visant à établir le Greater Grand Canyon Heritage National Monument [faire de la région du Grand Canyon un Monument National du Patrimoine]. Cependant, ni le moratoire ni la proposition de loi pour un Monument National n’empêchent les mines d’uranium existantes, comme la Mine du Canyon, de fonctionner.

Le trajet de transport couvre au total 480 km. Il s’agit du transport d’environs 700 000 kilos de minerai d’uranium hautement radioactif par jour sur deux cours d’eau importants et sur 290 km dans la Nation Navajo. Cette région de la Nation Navajo a déjà été dévastée par 523 mines d’uranium abandonnées, et 22 puits ont dû être fermés par l’Agence de Protection de l’Environnement à cause du haut niveau de radioactivité.

Bien que la Nation Navajo ait interdit l’extraction et le retraitement de l’uranium depuis 2005, rien n’empêche le transport de ce matériau dangereux sur les routes d’état et fédérales qui traversent la Nation Navajo.

Il n’y a pratiquement rien qui protège nos communautés et nos terres le long du trajet du transport, à part des bâches goudronnées attachées par des cordes qui couvrent le minerai radioactif, et l’espoir que les chauffeurs de la compagnie sont capables d’éviter des accidents. Comme il a été prouvé en 1987, par deux accidents différents de camions de transport qui ont renversé du minerai sur des autoroutes dans la Réserve Navajo, les accidents sont imprévisibles et dangereux.

La poussière radioactive s’échappe inévitablement des mines d’uranium et des camions de transport. Quand les gens respirent ou ingèrent des particules radioactives, ces particules peuvent rester dans les poumons ou d’autres organes vitaux, et dans la circulation sanguine pour des semaines ou des années. Ceci peut causer des cancers du poumon, des maladies rénales, endommager les tissus et autres maladies.

Sites Sacrés et Eau Précieuse

La Mine du Canyon est située juste à côté de Red Butte, une montagne sacrée et une Propriété Culturelle Traditionnelle du peuple Havasupai. Le site sacré a également une signification culturelle pour les Nations Diné (Navajo) et Hopi, et beaucoup d’autres tribus de la région.

En 1986, le Service des Forêts des Etats-Unis n’a pas consulté la Tribu Havasupai comme il aurait dû le faire, avant d’approuver le forage de la Mine du Canyon. La compagnie opère actuellement selon un Plan d’Opérations et une Etude Environnementale, approuvés dans les années 1980; cependant, la mine a été fermée depuis 1992.

En plus, un quart de siècle plus tard, le Service des Forêts a autorisé la réouverture de la mine selon une Déclaration d’Impact Environnemental et un permis de forer datant de 1986. Le Service a refusé de faire une mise à jour de la Déclaration d’Impact, en dépit de nouvelles informations découvertes au cours des trente dernières années.

Carletta Tilousi, membre du conseil Havasupai déclare: « Nous sommes la communauté la plus touchée sur la ligne de front de cette pollution et nous n’avons jamais obtenu l’occasion de faire des commentaires, je pense que c’est tout à fait anormal. Notre site le plus sacré, notre montagne sacrée la plus spéciale, nous a été retiré et a été totalement pollué. Nous ne pouvons plus nous y rendre et y tenir les cérémonies que nous pratiquions depuis des siècles. Nous ne pouvons plus y cueillir la sauge et le cèdre et les brûler. »

C. Tilousi dit aussi: « La Mine du Canyon ne menace pas seulement les Havasupai et leur territoire, mais potentiellement tous les utilisateurs du Fleuve Colorado en aval, y compris Las Vegas et Los Angeles. Les membres de la Tribu Havasupai, gardiens du Grand Canyon, sont attaqués et demandent votre soutien et vos prières pour protéger le Grand Canyon de l’extraction d’uranium, utilisé dans les réacteurs nucléaires, pour le bénéfice des Etats-Unis et de l’industrie nucléaire mourante. »

Il est estimé que 40 millions de gens dépendent de l’eau du Fleuve Colorado qui coule à travers du Grand Canyon. Les mines d’uranium menacent les réserves d’eau rares et précieuses de la région aride du Grand Canyon. Déjà, 20 suintements et sources de la région du Grand Canyon présentent des concentrations d’uranium dissout dépassant les normes de sécurité pour l’eau potable, à cause de l’extraction d’uranium du passé. La Mine du Canyon menace d’aggraver ces conséquences, et les trajets de transport passent au dessus de deux affluents majeurs du Fleuve Colorado, la Rivière San Juan et le Petit Colorado.

L’usine de retraitement de White Mesa

Le minerai de la Mine du Canyon sera retraité dans l’usine de White Mesa, qui est la seule usine de retraitement conventionnelle aux Etats-Unis. Energy Fuels Inc. possède et gère l’usine et la majorité des mines d’uranium dans la région du Grand Canyon.

L’usine menace les communautés voisines. Elle se trouve à près de 5 km de la communauté de White Mesa de la tribu Ute de Ute Mountain et à 10 km au sud de Blanding, Utah. Tous les déchets radioactifs résultant du retraitement sont jetés sur le site, dans des ‘enfouissements’ radioactifs qui occupent un peu plus d’1 km² à côté de l’usine.

L’usine émet aussi des polluants radioactifs, entre autres du radon et du thoron (sous forme de gaz), de l’anhydride sulfureux et des oxydes d’azote (sous forme de particules). Energy Fuels a entassé des matériaux radioactifs qui ne sont pas suffisamment protégés et peuvent être disséminés par le vent hors du site.

L’usine a été construite sur des terres ancestrales sacrées de la Tribu Ute de Ute Mountain. Plus de 200 sites rares et importants sont situés sur le terrain de l’usine. Il y a des sites funéraires, des grandes kivas, des maisons semi-souterraines, des entrepôts souterrains et des objets archéologiques. Quand l’usine et ses enfouissements de déchets ont été construits, plusieurs sites culturels importants ont été complètement détruits et la Tribu Ute de Ute Mountain n’a jamais été consultée.

Haul No! [Transport Jamais!]

Haul No! a pour but d’informer, de construire et de soutenir la résistance à la Mine du Canyon, à l’usine de White Mesa et au transport d’uranium dans nos communautés. Nous projetons d’organiser la tournée au printemps 2017, partant de White Mesa, allant le long du trajet de transport de la Mine du Canyon, s’arrêtant dans les communautés Autochtones touchées et dans les villes du nord de l’Arizona comme Flagstaff, et bouclant la tournée à Red Butte. Nos buts sont: de répandre l’information et faire prendre conscience, et de mettre en œuvre #StopCanyonMine.

Les Communautés se soulèvent déjà!

Le 11 décembre 2016, le Chapitre d’Oljato, dans la Nation Navajo, a voté par 68 vois contre 0, contre le projet de transport du minerai hautement radioactif de la Mine du Canyon. Les représentants officiels du Chapitre ont aussi demandé au Conseil de la Nation Navajo d’imposer son interdiction du transport de minerai d’uranium dans la Réserve Navajo, y compris sur les routes d’état. Oljato, en Arizona, et les communautés aux alentours ont été affligées par des décennies d’extraction d’uranium, qui ont causé de graves problèmes de santé aux mineurs Diné (Navajo) et à leurs familles.

« Nous avons perdu beaucoup de mineurs [et d’autres] de maladies causées par les radiations de l’uranium, et aussi des enfants. Nous soutenons le conseil tribal Havasupai dans son opposition aux permis d’extraction, parce que ça va profaner leurs terres sacrées et endommager leurs réserves d’eau » dit J.F. Adakai, Président du Chapitre d’Oljato.

Milton Tso est le Président du Chapitre de Cameron, en Arizona, une communauté directement sur la route du transport de la Mine du Canyon, et une région où des dizaines de mines d’uranium abandonnées ont déjà empoisonné le sol, l’air et l’eau. M. Tso déclare: « Notre Mère la Terre est très précieuse; tout être vivant dépend d’elle. L’uranium appartient à notre Mère. Çà lui appartient et c’est où ça devrait rester. Nous allons avoir une bataille, je vous garantie que nous allons avoir une bataille, de ma part et de tous les autres si ce truc commence à venir dans notre direction. »

Ensemble, nous pouvons fermer la Mine du Canyon et protéger notre environnement, nos sites sacrés, et nous assurer d’avoir de l’eau potable pour les générations futures.

 

Nous avons besoin de votre aide

. Enregistrez-vous pour recevoir des emails de notre site www.haulno.org
. Engagez vous à soutenir la résistance à la Mine du Canyon et au transport de minerai radioactif dans nos communautés.
. Rejoignez la tournée! Nous aurons besoin de beaucoup de soutien et de participants. Contactez-nous: stopcanyonmine@gmail.com
. Ecrivez des lettres à des rédacteurs. Vérifiez les faits sur notre site pour plus d’informations.
. Cliquez ‘j’aime’ sur notre page Facebook et partagez ce message sur les médias sociaux!
. Utilisez les hashtags [mots dièze]: #StopCanyonMine et #HaulNo!
. Faites des dons à notre Campagne.
. Signez la pétition du Grand Canyon Trust pour déclarer la région du Grand Canyon Greater Grand Canyon Heritage National Monument.

 

—————————————————————–

 

Déclaration de Klee Benally publiée sur Censored News le 14 décembre 2016:

La Nation Havasupai et des groupes écologistes devant des juges fédéraux à San Francisco, Californie, pour protéger le Grand Canyon, les sites sacrés et l’eau précieuse de la pollution de l’extraction d’uranium

Par Klee Benally, Diné

Aujourd’hui, des avocats de la Nation Havasupai et de groupes écologistes interviennent devant des juges fédéraux, à San Francisco, Californie, pour essayer de protéger le Grand Canyon, des sites sacrés et l’eau si précieuse de la pollution par des mines d’uranium.
Si la Mine du Canyon d’Energy Fuel n’est pas fermée, des millions de tonnes de minerai hautement radioactif seront transportés sur des centaines de kilomètres, par le nord de l’Arizona, jusqu’à l’usine de White Mesa, en Utah.
Laisserons-nous notre avenir être contaminé pour des milliers de générations par cette entreprise avide de profits? Nous disons « Haul no! »

Rejoignez-nous et engagez-vous à résister à Canyon Mine.
Diffusez le message: #StopCanyonMine #HaulNo#GrandCanyon
www.haulno.org
www.facebook.com/HaulNo/

 

 

 

Par Don Yellowman, Président de Forgotten People (Gens Oubliés)
Publié par Censored News
13 novembre 2012
See original article in English

Traduction Christine Prat

Yah ah teh à tous :
Mon nom est Don Yellowman, Président de Forgotten People (Gens Oubliés), je suis Diné (Navajo), avec des Droits Inaliénables à l’Air Pur, l’Eau Pure et celui de vivre et prospérer sur nos Terres Maternelles.

Je suis là aujourd’hui pour partager avec vous la Résolution de Forgotten People sur le problème de la contamination par l’uranium de Diné Be Keh Yah (le pays des Navajos).

Je suis ici devant vous, au pied de Window Rock (un rocher percé d’un trou, dans la capitale de la réserve navajo qui porte son nom), qui symbolise notre force unifiée en tant que Diné. Je crois que nous sommes des Gens Sacrés chargés par notre Créateur d’être les Gardiens de nos territoires et de protéger notre mode de vie traditionnel.

Nous faisons face à de nombreux problèmes sur le territoire de la Nation Navajo, les gens se battent pour leurs droits à l’eau et contre les intérêts des non-Navajo sur nos ressources naturelles et nos sites sacrés.

Notre Nation Navajo soutient la production d’énergie sale qui pollue notre air, notre eau et nos terres ; et ironiquement, nous qui vivons à l’ouest de la Nation Navajo nous sommes vu refuser l’accès à l’électricité et à l’eau potable à cause de ces intérêts et politiques extérieurs (comme le ‘Gel de Bennett’ et la liste est longue) qui font obstacle à notre droit de prospérer.

Aujourd’hui, beaucoup de nos dirigeants élus sont ouverts à l’exploitation d’uranium sur le territoire de la Nation Navajo et on dit qu’ils la soutiennent.

A nos dirigeants : Ne plaçons pas le profit au dessus des gens, ni ne soyons aveuglés par l’ignorance et la cupidité ; n’oublions pas que le plus grave accident nucléaire aux Etats-Unis s’est produit sur le territoire de la Nation Navajo, lorsqu’un barrage retenant des déchets radioactifs s’est rompu, les laissant se déverser dans le Rio Puerco.

L’Histoire est condamnée à se répéter si elle est ignorée, cela s’est produit le 16 juillet 1979, à 5 heures du matin, sur le territoire Navajo, moins de 12 heures après que le Président Carter ait avancé des projets d’utiliser plus d’énergie nucléaire et de carburants fossiles. Ce matin-là plus de 1100 tonnes de déchets d’uranium se sont engouffrées à travers un barrage de boue près de Church Rock, Nouveau Mexique. Avec les déchets, près de 400 millions de litres d’eau radioactive ont traversé le barrage avant que la brèche ne soit réparée.

Pratiquement pas un mot de ce désastre n’est parvenu aux médias nationaux, et même aujourd’hui, peu de Navajos et d’Américains ont entendu parlé de cette effroyable catastrophe.

J’ai l’honneur, en tant que Président de Forgotten People, de présenter leur Résolution appelant la Nation Navajo et le Gouvernement des Etats-Unis à financer l’Assainissement de la Contamination à l’Uranium ; à respecter l’esprit du Moratoire sur l’Exploitation de Mines d’Uranium ; et à soutenir l’installation d’un Système de Surveillance des Radiations sur le territoire de la Nation Navajo.

Forgotten People appelle les Gouvernements de la Nation Navajo et des Etats-Unis à assurer que notre peuple, comme tous les peuples, a un droit inaliénable à de l’air pur, de l’eau pure et à la préservation de leurs terres sacrées.

Au cours des soixante-dix dernières années, même avant la catastrophe nucléaire de 1979 sur nos terres, en fait depuis les premiers jours où des membres de notre communauté ont commencé à travailler dans les mines d’uranium pour fabriquer les armes atomiques utilisées pour mettre un terme à la Seconde Guerre Mondiale, les gens de la Nation Navajo ont été induits en erreur, trompés et ignorés par le Gouvernement quant aux dangers auxquels ils avaient été exposés et les dégâts à venir pour nos enfants, pour l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons et les terres que nous avons travaillées et chéries depuis de nombreuses générations.

Près de 30000 d’entre nous ont déposé des requêtes auprès du Gouvernement des Etats-Unis, conformément à la loi, pour demander des indemnités et des soins pour leurs cancers et leur souffrance, pour la souffrance de nos enfants et de ceux qui ne sont pas nés à cause du vent, de l’eau et des terres empoisonnés.

Bien que l’exploitation minière ait cessé, les déchets radioactifs toxiques des mines ont été emportés par le vent et sont tombés là où il les a portés. Ces lieus incluent nos maisons, nos cours d’eau, notre nappe aquifère, nos poumons et les corps de nos enfants. Les produits toxiques resteront potentiellement mortels pour les 4,5 milliards d’années à venir et le fléau continuera jusqu’à ce nous, en tant que peuple, nous engagions à y mettre un terme.

Ce fléau nucléaire sur notre Nation est le Chernobyl Américain et ne sera ni ignoré ni marginalisé. Pour le Peuple Navajo, le combat contre le fléau n’est pas une question idéologique, c’est une question de vie ou de mort et c’est un combat que nous ne perdrons pas.

Une fois encore, nos terres sont à vendre pour du pétrole et du gaz de schistes. D’énormes richesses pour les non-autochtones, que des investisseurs avides et des grandes compagnies ne manqueront pas d’exploiter. Dans ce processus, encore une fois, nos Terres Maternelles qui entretiennent la Vie sont asservies.

Le gaz Radon, mortellement radioactif, sera émis, comme il l’était par les mines d’uranium dans les décennies passées. Notre eau sera de nouveau menacée, alors que nous devons encore nettoyer la pollution de l’exploitation précédente.

Cette fois-ci, la menace viendra des traceurs radioactifs utilisés dans la fracturation hydraulique afin que les investisseurs puissent prévoir où l’huile et le gaz de schistes couleront lorsqu’ils injecteront sous haute pression des fluides toxiques sous nos terres sacrées.

Si nous n’agissons pas maintenant, avant que des accords soient signés derrière des portes closes, au cours de discussions d’où les gens de la base sont exclus, un nouveau fléau semant la mort et la souffrance nous sera infligé, tout comme il y a 70 ans, quand le gouvernement ne pensait pas que nous avions le droit de savoir.

Nous, de Forgotten People (Nous, les Gens Oubliés) aujourd’hui et pour toujours, demandons la fin des souffrances inutiles de notre peuple. Les tromperies de nos gouvernements ne peuvent être admises plus longtemps. Nous souffrons en conséquence des politiques et des pratiques commerciales approuvées et agréées par les officiels élus de la Nation Navajo, de l’état d’Arizona et du Gouvernement Fédéral.

Nous appelons les Elus de la Nation Navajo et des Etats-Unis à mettre un terme à toutes les pratiques politiques et commerciales qui nous affectent sans avoir d’abord consulté les gens selon une procédure universelle et transparente.

Aujourd’hui « Forgotten People » a signifié officiellement à nos gouvernements que les gens savent qu’il y a une meilleure solution et sont déterminés à ce que les Diné construisent un futur viable qui apporte la justice sociale, économique et environnementale.

Les Diné ont des droits inaliénables selon les Traités, les Droits de l’Homme, les Droits Civiques et les Droits des Peuples Autochtones, non seulement d’exister mais de vivre dans la prospérité.

Il peut y avoir la Prospérité. Il peut y avoir des lendemains meilleurs pour tous. Mais ces jours ne viendront pas si nous répétons les erreurs d’hier et si nous laissons l’exploitation de nos territoires reprendre sans avoir d’abord nettoyé l’air, l’eau et les Terres Maternelles pollués.

En tant que nation et en tant que monde, nous savons qu’il est possible et nécessaire de nous protéger des vents radioactifs. Nous avons le droit d’être informés et conscients des vents empoisonnés qui peuvent nous entourer.

Les Gouvernements de la Nation Navajo et des Etats-Unis peuvent et doivent installer un réseau Populaire de Détection de la Radioactivité, similaire à celui que les gens ont demandé au Japon il y a tout juste un an suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima. Trente jours plus tard il a été répondu à leurs demandes. Ils n’ont pas eu besoin d’attendre soixante-dix ans pour obtenir les informations pouvant sauver la vie. Nous le peuple Navajo, aujourd’hui et dans l’esprit de nos anciens et pour les générations futures qui dépendent de ceux qui vivent aujourd’hui, nous n’attendrons pas un moment de plus.

Les Navajos ne sont pas étrangers au combat. Nos gens ont une longue et glorieuse tradition de service en Première Ligne dans les forces armées des Etats-Unis et nos codeurs (Code Talkers) sont responsables du résultat de la Deuxième Guerre Mondiale. N’oublions pas non plus que nos mineurs ont aidé à construire l’arsenal nucléaire qui a protégé l’Amérique d’attaques pendant la Guerre Froide.

Nous devons nous mobiliser devant ces défis comme des guerriers pour la bataille. Si nécessaire, nous irons à Washington, DC, montés sur nos chevaux. Il est impératif pour notre survie que nous le peuple Diné soyons à nouveau maîtres de notre destiné et imposions nos droits pour décider de la destinée de nos enfants.

Il doit y avoir un Système Populaire de Détection de la Radioactivité sur le territoire de la Nation Navajo et nous n’attendrons pas qu’il soit installé. Nous avons déjà commencé à collecter des fonds pour commencer nous-mêmes.

TOUTES les victimes de la contamination à l’uranium doivent avoir droit à une indemnisation selon la Loi sur l’Exposition au Rayonnement et l’Indemnisation de 1990 et ses amendements.

Le programme d’assainissement de l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis doit continuer jusqu’à ce que le travail soit entièrement accompli, et non pas à la date d’expiration.

Le moratoire sur l’ouverture de nouvelles mines doit être maintenu jusqu’à ce que l’assainissement soit entièrement accompli.

Le Peuple doit obtenir le pouvoir d’instaurer des règles et des standards pour toute nouvelle mine sur nos terres.

Qu’il soit établi qu’en tant que peuple Diné, il nous a été accordé, non par le gouvernement mais par notre Créateur, des droits inaliénables à l’air pur, l’eau pure et la préservation des Terres Sacrées.

Que tous ceux qui cherchent à obtenir notre consentement pour avoir accès à ces précieuses ressources et à notre Mère, viennent d’abord nous trouver, nous les Diné, afin que nous puissions demander la bénédiction du Peuple.

Pour terminer, je voudrais dédier cette action à Florabell Paddock , décédée récemment. Au cours de sa vie elle a souffert, puis s’est éteinte en conséquence directe de la contamination par l’uranium près de sa maison à Black Falls.

 

Ake he,

Don Yellowman, Président de « Forgotten People »