Les Shoshones de l’Ouest sont la nation la plus bombardée au monde : plus de 1000 tests atomiques, Américains et Britanniques, ont eu lieu sur leur territoire, au pied de Yucca Mountain, dans le Nevada, où il est aussi question de créer un site d’enfouissement profond pour les déchets hautement radioactifs.

Par Ian Zabarte
Principal Man des Bandes de Shoshones de l’Ouest
Publié par Censored News
Le 14 juin 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Notre pays s’étend du Désert de Mojave, dans le sud, à la Rivière Snake dans le Nord, territoire défini par le Traité de Ruby Valley, le seul traité ratifié en Californie et dans le Nevada, pleinement en vigueur. Nous avons fait des commentaires complets auprès des services fédéraux, protesté avec des dizaines de milliers de gens et déposé des plaintes en justice, au cours de nombreuses décennies, pour s’attaquer au mal, aux risques et aux menaces posés par les armes nucléaires, les déchets nucléaires et l’uranium – qui affectent le peuple Shoshone de façon démesurée.

Nous aimons nos chevaux.

Le Bureau de Gestion du Territoire, relevant du Ministère de l’Intérieur des Etats-Unis, a accusé le bétail des Shoshones de l’Ouest de la destruction des terres causée par les tests d’armes nucléaires de l’époque, a confisqué nos troupeaux, ce qui a détruit notre économie d’éleveurs, garantis par le traité comme « chasseurs et éleveurs. »

Le peuple Shoshone porte un fardeau hors de proportions de risques d’exposition aux radiations amenées par le vent du Site secret de la Sécurité Nationale dans le Nevada, où l’on projette un site d’enfouissement de déchets nucléaires à Yucca Mountain.

Nous avons le seul contentieux de propriété à Yucca Mountain enregistré à la Commission de Régulation Nucléaire dans le registre 63-001. Le Ministère de l’Énergie occupe et utilise la propriété des Shoshones de l’Ouest, mais ne peut cependant pas prouver la propriété exigée pour une licence 10 CFR 60.121, parce que le titre des Indiens Shoshones de l’Ouest n’a toujours pas expiré.

Il n’y a pas eu d’action du Congrès pour limiter ou terminer le droit Indien à plus de 120 000 km² propriété des Bandes de l’Ouest de la Nation d’Indiens Shoshones. Le traité est un instrument pour la justice.

Il faut que le Président crée un territoire Shoshone selon l’article 6 du Traité de Ruby Valley, afin que nous ayons un lieu sûr pour vivre, grandir et nous développer. Nous avons besoin de projets financés par le gouvernement fédéral pour prouver notre droit de propriété.

En 1990, le Ministère de l’Énergie a créé un « tri culturel » employé pour démanteler nos façons de vivre en relation avec Yucca Mountain. Le tri culturel est défini comme « le choix forcé de prendre une décision par un groupe ethnique pour un projet de développement. »

Ce qui caractérise le tri culturel, c’est qu’il est imposé aux Autochtones pour le développement.

Le schéma et la pratique du Ministère de l’Énergie et des services coordonnés infligent des conditions qui ont pour but la destruction des Bandes de l’Ouest de la Nation d’Indiens Shoshones, en violant les normes péremptoires de la Loi Internationale et la Loi de 1988 – 18 USC 1091 – GENOCIDE. https://www.law.cornell.edu/uscode/text/18/1091

L’origine est importante.

Les Shoshones doivent être suivis individuellement pour les conséquences sur leur santé. Nous avons besoin de la collaboration des services fédéraux, du financement de la recherche, de surveillance et de registres pour les Shoshones sous le vent.

Dans le Comté d’Andrews, au Texas, l’entreprise Holtec a la licence pour des déchets hautement radioactifs de réacteurs commerciaux. Les déchets envoyés au Texas seront bloqués et abandonnés là-bas sans règlements environnementaux solides, parce que le site de Yucca Mountain n’aura pas de licence.

Enfin, les armes nucléaires sont illégales selon la loi internationale, le Traité sur la Prohibition des Armes Nucléaires, qui est en vigueur depuis le 22 janvier 2021. Nous pouvons protéger notre environnement, notre Mère la Terre, en mettant fin à l’obsession des armes nucléaires de destruction massive et en rejoignant le Traité actuellement devant le Congrès comme H. Res 77.

Le Conseil pour la Justice Environnementale de la Maison Blanche [WHEJAC] devait tenir une réunion publique à Phoenix, Arizona, du 13 au 15 juin.

Le Conseil pour la Justice Environnementale de la Maison Blanche

La Charte du WHEJAC déclare que le comité de conseil fournira un avis et des recommandations indépendants au Président du Conseil sur la Qualité de l’Environnement et au Conseil Interinstitutionnel de la Maison Blanche sur la façon de renforcer l’action du Gouvernement Fédéral pour se préoccuper de l’injustice environnementale présente et historique, entre autres des recommandations pour mettre à jour l’Ordre Exécutif 12898. Le WHEJAC donnera des avis et recommandations sur de larges questions intersectorielles relatives, mais non limitées, aux problèmes de justice environnementale, de réduction de la pollution, de l’énergie, d’atténuation du changement climatique et de résilience, de santé environnementale et d’iniquité raciale. Les actions du WHEJAC devront inclure un large éventail de questions stratégiques, scientifiques, technologiques, règlementaires, d’engagement de la communauté et économiques concernant la justice environnementale.

Vidéo de 2017, sous-titres français:

Et aussi:

Par Brenda Norrell
Censored News
19 avril 2023
Traduction Christine Prat

NEW YORK – La membre du Conseil Paiute-Shoshone de Duck Valley Addie Parker s’est exprimée aujourd’hui au Forum Permanent des Nations Unis sur les Problèmes Autochtones, où elle a décrit les effets désastreux pour son peuple, de l’extraction de lithium et du panache d’hydrocarbures, dans le nord du Nevada. A. Parker dit qu’il y a énormément d’extractivisme là-bas, depuis 150 ans.

La « nouvelle ruée vers l’or vert » pour des batteries au lithium a amenée l’extraction dévastatrice de lithium et le « colonialisme vert. » Actuellement, il y a 70 demandes de permis pour extraire du lithium, rien que dans le Nevada. La solution soi-disant « verte » crée en fait un cauchemar environnemental, entre autres comment se débarrasser des batteries.

Parker dit qu’il doit y avoir une approche fondée sur des droits et souligna que les lois du Nevada sur l’extractivisme sont archaïques. La Nation Paiute Shoshone de Duck Valley s’oppose à de nouvelles mines et à la nouvelle loi du Nevada sur l’augmentation des revenus de l’extraction minière.

Depuis la signature du Traité de Ruby Valley en 1863, il n’y a eu aucun mécanisme permettant aux tribus d’avoir leur part de bénéfices de l’extraction minière. Les compagnies minières sont des multinationales, et pour la plupart du Canada. Elles n’ont pas à indemniser les gens.

« Ça viole nos droits Autochtones, » dit A. Parker, en énumérant les violations de la loi internationale, entre autres le consentement libre, préalable et informé comme l’exige la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones.

L’ordre du Président Biden de consulter les tribus a également été violé.

« Nous ne pouvons même pas obtenir de l’argent pour construire une nouvelle école, » dit A. Parker, en expliquant que des enfants sont forcés d’aller à l’école sur un site empoisonné.

Taux de cancers élevé à Duck Valley

Plus de 100 membres des Tribus Shoshone-Paiute de la Nation de Duck Valley, à la frontière entre le Nevada et l’Idaho, sont décédés du cancer au fil des années. C’est un nombre élevé pour une tribu d’environ 3000 personnes, selon un reportage du Las Vegas Review-Journal. Ils avaient UNE chose en commun : ils étaient tous allés à la même école dans la réserve.

« L’École Combinée Owyhee, où les membres de la tribu ont été scolarisés depuis des générations, est adjacente à des panaches d’hydrocarbures situés sous la ville, dit de Président Brian Mason. Il pense que l’école, où l’eau potable a été contaminée par les hydrocarbures, est à la racine du problème. »

Jeudi 5 janvier, une coalition d’opposants à un projet de mine de lithium dans le Nevada, devaient plaider au tribunal de Reno l’illégalité du projet. Le même jour, des soutiens ont manifesté dans les rues de Reno. La décision du tribunal ne sera connue que dans quelques mois. En principe, cela aurait dû bloquer le projet jusqu’à la décision, mais la compagnie a déjà commencé à détruire le paysage : le 8 janvier, Max Wilbert a constaté que les bulldozers avaient déjà commencé, illégalement. Deux jours avant la session du tribunal et la manifestation à Reno, Protect Thacker Pass avait publié un communiqué de presse qui expliquait la position des opposants et les dégâts que la mine pourrait causer. Communiqué de Presse 3 janvier 2023 Contacts: John Hadder, Great Basin Resource Watch Kevin Emmerich, Basin and Range Watch Katie Fite, Wildlands Defense Greta Anderson, Western Watersheds Project Des Groupes de Conservation et de Responsabilité Publique devaient plaider l’illégalité du projet de mine de lithium à Thacker Pass (Nevada) RENO, Nevada – Jeudi 5 janvier 2023, une coalition de groupes de conservation et de responsabilité publique, des Tribus et un fermier de Thacker Pass, présenteront des arguments oraux en opposition à la Déclaration Finale d’Impact Environnemental et au Registre de Décision du District du Nevada, et attaquant l’approbation par le Bureau de Gestion du Territoire de la Mine de Lithium de Thacker Pass. Le processus a été accéléré par le gouvernement Trump et a terminé son examen environnemental en moins d’un an, en dépit de l’énorme impact environnemental sur les 7000 hectares de terres publiques qui seraient affectées par l’opération. Les plaignants citeront les violations de lois fédérales par le Bureau, entre autres la Loi de Politique Environnementale Nationale et la Loi Fédérale de Politique et de Gestion du Territoire, lorsqu’il a approuvé les Plans d’Opération de la Mine de Lithium de Thacker Pass, le 15 janvier 2021. Thacker Pass est d’une importance vitale pour la vie sauvage, parce qu’il relie les Montagnes Double H aux Montagnes Montana. Le col constitue aussi un habitat de basse altitude dont la vie sauvage a besoin pour survivre en hiver. Ça va éliminer des milliers d’hectares d’habitat des plus importants pour les tétras des armoises [une variété de grouses], et deux couloirs de migration pour les antilopes à longues cornes. Les aigles royaux qui font leurs nids dans les falaises proches, y trouvent de quoi nourrir leurs petits. Les sources locales sont le seul endroit dans le monde où le pyrg, une sorte rare d’escargots d’eau, vit encore. Il y a d’autres espèces menacées par la mine de Thacker Pass, sur la liste de la Loi sur les Espèces menacées, comme la truite fardée Lahontan, le mouflon d’Amérique et les lapins pygmées. « Le paysage des Montagnes Montana sont depuis longtemps considérées comme zone vitale pour la protection de la biodiversité dans le Nevada » dit Katie Fite, Directrice des Terres Publiques pour la Défense des Terres Sauvages. « Avec les terres sauvages de l’Oregon voisin, elles constituent l’un des derniers grands blocs d’armoise préservés du développement. Des lapins pygmées, des oiseaux migrateurs et autre vie sauvage ont déjà subi un coup dur à cause d’un incendie, il y a une décennie et l’habitat n’est pas encore reconstitué. Maintenant, cette méga-mine va oblitérer le reste vital d’armoise. L’empreinte régionale de la mine va porter un coup fatal aux espèces sauvages qui luttent pour survivre et causera un nouveau déclin. » Les plaignants feront valoir aussi que le BLM n’a pas fait son devoir de protéger les ressources publiques en autorisant une min qui sera une source de pollution des eaux souterraines pour au moins 300 ans et en n’exigeant pas d’assurances de financement à long terme. « La permission irresponsable de la mine de lithium de Thacker Pass constitue un mauvais précédent pour la Transition Energétique. » dit John Hadder, Directeur de la Surveillance des Ressources du Grand Bassin. « Nous nous trouvons maintenant dans une situation dans laquelle le BLM a précipité, avant l’état du Nevada, la procédure d’autorisation, avec comme résultat un permis fédéral qui autorise la contamination de l’eau souterraine par le puits de mine, qui avait été rejetée par l’état du Nevada. » Le Bureau de Gestion du Territoire [BLM] doit gérer Thacker Pass et les montagnes de passage pour préserver l’habitat essentiel de la grouse d’armoise, l’armoise ancienne, les nids d’aigles royaux, les escargots d’eau locaux et autre vie sauvage » dit Kevin Emmerich, Cofondateur de la Surveillance du Bassin et de la Chaîne. « Le panorama unique et les cieux sombres devraient être gérés de façon à préserver le caractère existant du paysage. Le puits ouvert, les déchets de roches, le bruit et l’utilisation d’eau nécessaire à la Mine de Lithium de Thacker Pass causeraient des dégâts irréparables à ce qui reste de bastion pour la vie sauvage locale, et le panorama serait saccagé pour toujours. » « Nous avons besoin d’une énergie intelligente pour le futur, qui fait la transition des carburants fossiles vers du renouvelable, sans sacrifier des espèces rares, » dit Greta Anderson, sous-directrice du Projet des Bassins Aquifères de l’Ouest. « Nous ne pouvons pas résoudre la crise climatique en accentuant la crise de la biodiversité. » L’extractivisme moderne à grande échelle est très destructeur des écosystèmes naturels et préjudiciable pour les communautés proches. Le Panel International des Ressources des Nations Unies estime que « 90% de la perte de biodiversité et de la crise de l’eau sont causés par l’extraction et le traitement des ressources. » Et le Panel note aussi qu’ « Annuellement, l’extraction de métaux et de minéraux a augmenté de façon significative, de 11,6 milliards de tonnes en 1970 à 53,1 milliards de tonnes en 2017, causant 20% des impacts climatiques. » C’est pourquoi il est essentiel que l’examen d’opérations minières soit fait avec soin, judicieusement, et de manière à permettre que toutes les conséquences du projet de mine soient complètement explorées et solutionnées. Il n’y a jamais de temps pour ‘expédier’ l’autorisation d’une mine, même pour du lithium et autres métaux de « transition énergétique ». Accélérer est un pas en arrière, qui fera accepter des projets de mine incomplètement analysés qui permettront sans nécessité des dégâts pour l’environnement et s’effectueront en passant sur les inquiétudes des communautés directement affectées. La procédure d’autorisation du projet de mine de lithium à Thacker Pass sert d’exemple de ce qu’il ne faut pas faire et a donc provoqué ces poursuites. Selon les Plans d’Opération de la Corporation Lithium Nevada, la mine impliquerait :
  • Excavation d’un grand puits à ciel ouvert long d’environ 3,7 km et au plus large de 800 m.
  • Extraction de 17, 2 millions de tonnes de roche et de minerai par an (phase 2)
  • La perturbation directe de 2300 hectares de surface (le projet total serait de 7260 hectares)
  • Une usine d’acide sulfurique sur place – 5800 tonnes d’acide par jour pendant la phase 2
  • Pomperait jusqu’à 6,4 milliards de litres d’eau par an
  • Durée estimée de 41 ans et 5 ans de réparation
Les avocats de Western Mining Project et Western Watersheds Project représentent Western Watersheds Project, Great Basin Resource Watch, Basin and Range Watch, et Wildlands Defense. Western Watersheds Project – Projet des Bassins Aquifères de l’Ouest – est une organisation à but non lucratif d’intérêt publique qui travaille avec les communautés pour protéger leur santé, leur sol, leur air, leur eau et la vie sauvage du Grand Bassin des effets négatifs de l’extractivisme. Basin and Range Watch est une association à but non lucrative selon 501(c)(3) qui s’efforce de préserver les déserts du Nevada et de Californie et d’informer le public de la diversité de vie, de culture, et d’histoire des écosystèmes et des terres sauvages du désert. Wildlands Defense s’inspire et soutient la préservation des terres sauvages, de la vie sauvage et de la biodiversité dans l’Ouest [au cinéma, Far West]. *Le Pyrg de Kings River est une espèce vitalement menacée d’escargots d’eau, connue seulement dans 13 sources isolées de Thacker Pass. Une mine de lithium assurer sans aucun doute la perte de cette espèce pour toujours.



Christine Prat, CSIA-Nitassinan
13 novembre 2022
Photos Max Wilbert

Les photos de la région de Thacker Pass sont de ©Max Wilbert et sont utilisées avec sa permission. Utilisation commerciale interdite, diffusion du message fortement encouragée.

Les médias publics français ne parlent que rarement des Autochtones d’Amérique du Nord, et toujours au passé : ils ont été exterminés, c’est triste mais on n’y peut rien. Lorsqu’ils doivent parler des plus de 1000 tests de bombes atomiques dans le Nevada, ils précisent que c’est dans un désert inhabité ! À seulement quelques dizaines de kilomètres de la région la plus peuplée du Nevada… Evidemment, ils ne parlent jamais du projet de site d’enfouissement profond de déchets hautement radioactifs, au même endroit, ça rappelle trop Bure. Même chose pour le projet de mine de lithium à Thacker Pass, dans le nord du Nevada, la France veut en creuser dans le Massif Central.

Hélas, j’ai remarqué que même les Français qui s’intéressent aux Autochtones d’Amérique du Nord, s’intéressaient beaucoup moins aux menaces de mines de lithium qu’aux autres problèmes. Croient-ils ce que dit France-Culture ? Ou comptent-ils déjà acquérir un véhicule électrique et préfèrent ne pas savoir que ça pollue autant que les voitures à essence ?

Les mines de lithium polluent et détruisent l’environnement. Le lithium est en soi toxique, et l’extraction de quelque minerai que ce soit se fait en utilisant des produits dangereux. L’extraction du lithium et le traitement du minerai exigent l’utilisation de milliards de litres d’eau – dont une partie reste polluée pour au moins 300 ans – et ça laissera un tas de déchets gigantesque, selon un article du New York Times de 2021. Le fonctionnement de la mine devrait brûler plus de 98000 litres de diesel par jour. Ça exige aussi la construction de routes pour le transport, l’utilisation de camions au diesel, etc. C’est autant de territoire détruit pour une faune et une flore rares et menacées. L’article du New York Times dit : « Les voitures électriques et l’énergie renouvelable pourraient ne pas être aussi vertes qu’elles paraissent. La production de matériaux comme le lithium, le cobalt et le nickel, qui sont essentiels pour ces technologies, est souvent désastreuse pour le sol, l’eau, la vie sauvage et les gens. »

Thacker Pass est un site sacré et historique pour les Paiutes de la région, en 1865 la Cavalerie y a commis un massacre. Les compagnies explorent la région depuis 2007 et maintenant, l’autorisation du projet est accélérée. Les habitants n’ont pas été consultés convenablement. Des Autochtones, des groupes écologistes et un rancher de la région sont allés en justice. Ils ont besoin de soutien. Faire connaître le problème au maximum est déjà un moyen de pression. Pour plus de détails sur Thacker Pass et les mines de lithium, voir l’article de Max Wilbert, écologiste, auteur et photographe, traduit en français sur ce site.

Cartes des régions citées:

 


Les Autochtones du Nevada ont souffert du nucléaire depuis des décennies. D’abord, les tests de bombes atomiques, qui ont eu lieu de 1951 à 1992, faisant de la Nation Shoshone, majoritaire dans la région, la Nation la plus bombardée au monde. Depuis 1987, les autorités des Etats-Unis ont essayé de créer un site d’enfouissement profond (type Bure) des déchets les plus radioactifs des USA à proximité du site de tests de bombes atomiques. Depuis 1994, les Shoshone luttent contre ce projet.

Christine Prat


Native Community Action Council [Conseil pour l’Action de la Communauté Autochtone] P.O. Box 46301, Las Vegas, NV 89114 21 septembre 2022 Contact : Ian Zabarte

Le Conseil pour l’Action de la Communauté Autochtone (NCAC) ne prend pas position dans la plainte déposée par le Nevada à la Commission de Régulation Nucléaire (NRC – Nuclear Regulatory Commission) pour redémarrer le processus de Yucca Mountain. En tant que partie représentée au Conseil d’Agrément de Sécurité Atomique pour la NRC, le NCAC n’a fait qu’une objection de propriété, une exigence du 10 CFR 60.121, pour protéger la Nation d’Indiens Shoshone et les habitants. Yucca Mountain est à l’intérieur des territoires des Bandes Occidentales de la Nation d’Indiens Shoshone, définis par le Traité de Ruby Valley de 1863 (Consolidated Treaty Series 127-1863).

Le membre du NCAC Joe Kennedy a déclaré, « Arrêter [le projet] Yucca Mountain est ce qu’il faut faire pour protéger les Shoshone de l’Ouest, tous les habitants et la vie autour de Yucca Mountain du risque de radiations posé par des déchets nucléaires hautement radioactifs. »

En 1987, le Congrès des Etats-Unis a trouvé que Yucca Mountain était le seul site pouvant être caractérisé comme site géologique d’enfouissement profond de déchets nucléaires hautement radioactifs. Les Bandes Occidentales de la Nation d’Indiens Shoshone ont résisté aux actions coordonnées dirigées par le Département de l’Energie, le Bureau d’Aménagement du Territoire, l’Agence de Protection de l’Environnement, le Département des Transports, et l’agence d’agrément de permis, la NRC, pour infliger des conditions dangereuses au peuple Shoshone, évidentes pour des matériaux radioactifs.

Selon Ian Zabarte, Secrétaire du Conseil pour l’Action de la Communauté Autochtone, « la propriété n’est pas une chose. C’est une relation entre des gens par rapport aux choses. Les droits de propriété Shoshone à Yucca Mountain sont protégés par le traité et l’Article 6 de la Constitution des Etats-Unis. Le titre des Shoshone de l’Ouest n’est pas aboli.»

Le Nevada veut mettre un terme aux projets fédéraux ratés de décharge de déchets nucléaires 20 septembre 2022

Ce jour, le Gouverneur du Nevada Steve Sisolak et l’Agence du Nevada pour les Projets Nucléaires ont annoncé la déposition d’une nouvelle motion légale pour mettre un terme aux projets fédéraux de construire une décharge pour les déchets les plus radioactifs du pays à Yucca Mountain, à 100 km* au nord-ouest des zones peuplées du Comté de Clark.

«Il est temps de prendre des leçons de l’expérience de Yucca Mountain et de les confronter à la réalité,» dit le Gouverneur Sisolak.

«Les habitants du Nevada ne veulent pas prendre part à une expérience dangereuse. Yucca Mountain ne doit pas devenir une décharge nationale pour les déchets dangereux» dit le membre du Congrès Steven Horsford (NV-04). «Il est plus que temps de conclure le débat sur Yucca Mountain et de protéger les résidents de mon district et de tout l’état.»

«Depuis des années, nous avons dû combattre pour assurer que le Nevada ne devienne pas la décharge de la nation pour les déchets nucléaires», dit la Représentante Susie Lee (NV-03).

*Yucca Mountain est à un peu plus de 100 km de l’agglomération de Las Vegas, par une petite route sinueuse. La radioactivité ne suit pas la route, mais le vent. Et à environs 70 km – toujours par la petite route sinueuse – il y a des communautés plus petites, comme à Indian Springs ou Pahrump. Le site est très proche de la frontière entre le Nevada et la Californie, et les Autochtones de l’autre côté de la limite se plaignent également des effets de la radioactivité.

La région affectée:

Le site, avec les 7 volcans actifs au pied de Yucca Mountain:


Reno, Nevada, juillet 2022

Par Shelley Barjo
Commentaire Nevada Current
Publié sur Censored News
Le 17 août 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le projet de mine de lithium à Thacker Pass sera la pire profanation et le viol d’un site connu de massacre d’Autochtones dans notre région. Je crois que l’absence d’opposition des élus officiels de la Tribu Paiute-Shoshone de Fort McDermitt est une sérieuse injustice envers notre peuple.

Je ne peux pas ne pas réagir quand Lithium Nevada, une compagnie Canadienne, et des politiciens comme le Gouverneur Steve Sisolak, entreprennent, de façon concertée, de convaincre le public que le soutient complaisant actuel de la Tribu de Fort McDermitt pour la mine de lithium à ciel ouvert de Thacker Pass implique que la plupart des membres de la Tribu et d’autres Autochtones approuvent. Comme d’autres membres de tribus, je m’oppose à la profanation de Thacker Pass. À mon avis, ça va changer ce qui reste de mes terres ancestrales en une zone de sacrifice pour des batteries de voitures électriques. Mes terres ancestrales ne s’arrêtent pas à la limite de la réserve et je refuse de simplement voir les membres de la tribu être les pions du service de relations publiques de Lithium Nevada.

Malgré les tentatives de Lithium Nevada de dépeindre une bonne relation de voisinage avec les Autochtones en incluant des membres tribaux de Fort McDermitt dans la cérémonie d’inauguration du Centre de Développement Technique du Lithium, la réalité est bien différente. Cette mine dresse les membres de la tribu les uns contre les autres. Nations Tribales contre Nations Tribales. Des membres d’une même famille, des amis de longue date et de jeunes adultes doivent choisir un côté – pour ou contre la mine – sur la base de la propagande de viabilité économique, pour une des Tribus les plus pauvres du Nevada.

Le fait que les grandes compagnies puissent détruire le peu qui nous reste de notre histoire sur le dos de nos générations futures, avec une façade de stabilité économique, est inexcusable !

Lithium Nevada et le Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) affirment avoir consulté les trois tribus les plus proches (La tribu Paiute et Shoshone de Fort McDermitt, la tribu Paiute de Summit Lake, et la Colonie Indienne de Winnemucca), avant de publier le permis fédéral, le 15 janvier 2021. En avril 2021, les trois tribus ont envoyé des courriers au BLM disant qu’aucune consultation n’avait jamais eu lieu.

En fait, ma tribu, la Tribu Paiute et Shoshone de Fort McDermitt, a écrit au BLM en mai 2021 que sa décision détruisait des terres et des ressources culturelles sacrées pour Fort McDermitt, vu que la mine de Thacker Pass « a été développée et approuvée sans aucune contribution tribale ni consultation de gouvernement à gouvernement… » Ils ont aussi écrit que le projet de disposer de ressources culturelles Amérindiennes à Thacker Pass ne « reflétait en aucune manière les valeurs Tribales que nous avons de nos ressources culturelles, historiques et religieuses dans la zone de Thacker Pass, maintenant destinées à être effacées et détruites – avec l’approbation du BLM – par le Projet de Lithium Nevada. »

La Colonie Indienne de Winnemucca a été plus directe et a écrit : « Nous nous inquiétons de ce que [le projet officiel du gouvernement pour la ressource culturelle de Thacker Pass] déclare qu’une consultation a eu lieu avec la Colonie Indienne de Winnemucca début 2017 et continue à ce jour. Je crois que ce n’est pas vrai, et que le BLM n’a PAS consulté la Colonie Indienne de Winnemucca en ce qui concerne ce projet. »

En plus de Fort McDermitt, Summit Lake et la Colonie Indienne de Winnemucca, la Tribu Paiute de Burnes, la Tribu Paiute de Pyramid Lake, et la Colonie Indienne de Reno-Sparks ont aussi envoyé des lettres questionnant le BLM sur le manque de consultation tribale pour la mine de Thacker Pass.

Quand le BLM et Lithium Nevada ont refusé de ralentir le projet pour qu’une vraie consultation tribale puisse avoir lieu, en juillet 2021, la Colonie Indienne de Reno-Sparks et la Tribu Paiute de Burns ont porté plainte. En février 2022, la Colonie Indienne de Reno-Sparks et la Tribu Paiute de Burns ont été rejointes au tribunal par la Colonie Indienne de Winnemucca. Pour information, six tribus du Nevada se sont officiellement plaintes de ce que le BLM n’avait pas consulté les tribus à propos de Thacker Pass. Ça inclut ma chère Tribu Paiute Shoshone de Fort McDermitt. Bien qu’elle n’ait pas formellement exprimé son opposition, les membres désapprouvent aussi.

Le public doit comprendre à quel point ça peut être effrayant pour les tribus. Nous nous souvenons des atrocités commises par le gouvernement américain contre nous tous aussi – y compris des services gouvernementaux comme le BLM !

Il faut savoir que toutes les tribus n’ont pas la chance d’avoir une équipe de politiciens ou administrateurs professionnels, mais la plupart du temps, ce sont des membres de la communauté qui se sentent concernés et essaient simplement de faire ce qu’il y a de mieux pour leurs communautés respectives. Combattre des projets fédéraux comme la mine de Thacker Pass peut coûter cher et exiger beaucoup de travail des conseils tribaux, spécialement si ces conseils tribaux sont responsables de la gestion des affaires gouvernementales courantes de la réserve. La loi américaine ne donne pas aux tribus de droit de consentement sur des projets sur des terres publiques. Elle ne leur donne qu’un droit de consultation.

Ainsi, même quand les services du gouvernement « consultent » les tribus, ces services ne sont pas obligés de suivre les recommandations des tribus, en particulier sur des questions Autochtones importantes comme la préservation historique et des sites sacrés. Et parce que les protections légales américaines pour les sites sacrés Amérindiens sont si faibles, beaucoup de conseils tribaux se demandent : « Quel est l’intérêt de forcer les agences gouvernementales à nous écouter, alors qu’elles n’ont pas à satisfaire nos demandes ? »

Malgré l’appauvrissement que nous vivons dans les réserves, beaucoup d’entre nous, comme l’ont fait nos ancêtres massacrés avant nous, continuent de résister à l’expansion des mines sur nos terres traditionnelles, parce que nous savons que les mines polluent l’air, l’eau et le sol, et tuent des membres des tribus par des cancers. Les mines détruisent aussi des non-humains, y compris certains des nos frères et sœurs les plus sacrés comme l’aigle doré et le Tétras des armoises.

‘Symbolisme de la pire espèce’

Pour beaucoup d’entre nous, Peuples Autochtones, la destruction de la terre qui nous donne la vie, à nous et à nos générations à naître longtemps après les mines, est l’une des plus grandes atrocités des temps modernes commises contre nous. Je crois que, pour quelques maigres coups de pouce financiers, les compagnies soient prêtes à faire des milliards de la destruction de notre terre, est inacceptable et injuste !

Les tentatives de Lithium Nevada de dépeindre mon conseil tribal comme représentant tous les Autochtones est du symbolisme de la pire espèce. Il est important que les non-Autochtone comprennent que les réserves et les conseils tribaux sont des pures inventions du gouvernement américain. Les réserves ont été créées pour déporter les Autochtones sur les terres les moins désirées économiquement, alors que de plus en plus de colons arrivaient. Les conseils tribaux ont été créés par le gouvernement américain dans une tentative de fabrication d’une légitimité pour le vol systématique des terres Autochtones par le gouvernement. Avant les années 1860, il n’y avait pas d’entités comme la Tribu Paiute et Shoshone de Fort McDermitt ni de réserve de Fort McDermitt – en ces temps-là, les Autochtones n’avaient pas de frontières.

Notre histoire orale nous parle du massacre de Thacker Pass du 12 septembre 1865, et nous dit que c’est le lieu de dernier repos pour jusqu’à 70 de mes ancêtres qui ont été massacrés par des soldats fédéraux, dans le cadre de ce que les historiens appellent la Guerre du Serpent. La Guerre du Serpent a été combattue entre 1864 et 1868 par des Autochtones de la région, entre autres Paiutes et Shoshone, contre des colons et surtout des prospecteurs qui envahissaient nos terres. La Guerre du Serpent a été la plus sanglante des soi-disant « Guerres Indiennes » menées par le gouvernement américain à l’ouest du Mississippi.

Ainsi, les descendants de ceux qui ont été massacrés à Thacker Pass vivent maintenant un peu partout dans l’ouest des Etats-Unis et sont adoptés comme membres de dizaines de tribus. Alors que la tribu de Fort McDermitt comprend les descendants de ceux qui ont été tués au cours du massacre de Thacker Pass, et des descendants de ceux qui vivaient dans la région depuis des temps immémoriaux, beaucoup de ces descendants sont membres d’autres tribus disséminées dans ce grand pays. Ça inclut des membres de tribus comme la Colonie Indienne de Reno-Sparks, la Tribu Paiute de Burns, et la Colonie Indienne de Winnemucca – qui ont toutes attaqué la légalité du projet de Thacker Pass dans un tribunal fédéral.

Certains membres de tribus peuvent ne pas connaître leurs ancêtres de cette époque. Cependant, beaucoup savent toujours. Mon histoire n’est peut-être pas connue de mon voisin, et je peux ne pas connaitre leur histoire, mais c’est parce que notre histoire, en tant qu’Autochtones, a été transmise de génération en génération et de famille à famille par des histoires orales. Ce qui peut être écrit dans les livres d’histoire comme « Histoire Américaine » n’inclut pas toujours toute la vérité, mais plutôt ce qui peut être corroboré par les colons blancs ou ces « historiens » pourvus de diplômes universitaires. C’est généralement orienté et unilatéral.

Ne vous laissez pas abuser par les tactiques publicitaires de Lithium Nevada aujourd’hui. Ma réserve est pauvre et a désespérément besoin d’opportunités économiques. Beaucoup de membres de la tribu sont forcés de choisir de travailler dans les mines parce qu’ils n’ont pas d’autres options. De plus, beaucoup quittent la réserve pour trouver leurs propres solutions permanentes pour leurs familles.

Ainsi, le simple fait que la tribu de Fort McDermitt cherche des solutions économiques auprès de Lithium Nevada, ne signifie pas que la plupart des Autochtones soutiennent la profanation de Thacker Pass. Ça ne signifie même pas que la majorité des membres tribaux de Fort McDermitt la soutiennent. Tout ce que ça signifie, c’est que le conseil tribal actuel de Fort McDermitt est prêt, peut-être inconsciemment, à sacrifier la santé de la terre pour quelques emplois temporaires pour quelques membres de la tribu.

La promesse de quelques bâtiments et d’un centre culturel ne peut pas remplacer la responsabilité que nous avons vis-à-vis de nos ancêtres ni notre obligation envers ceux à naitre après nous. La pauvreté qui règne à Fort McDermitt pourrait rendre difficile de blâmer mon conseil tribal, mais si vous y réfléchissez bien, sacrifier la terre pour un peu d’argent est exactement comment nous en sommes arrivés à l’état environnemental dans lequel nous vivons actuellement.

Sommes-nous prêts à sacrifier des sites sacrés, la santé et l’équilibre interne pour des gains économiques à court terme, pendant que des compagnies géantes créent une richesse incommensurable, épuise les ressources et laisse nos générations futures supporter le désordre que la mine de Thacker Pass laisserait derrière elle ? Je ne croirai jamais que c’est le meilleur moyen de vivre plus vert, et beaucoup d’autres Autochtones dans notre région ne le croient pas non plus. Creuser la mine à ciel ouvert de Thacker Pass sur une terre sacrée ouvrira beaucoup de portes à encore plus de destruction de notre Mère la Terre.

Shelley Harjo

Shelley Harjo est membre de la Tribu Paiute Shoshone de Fort McDermitt, née et élevée dans la réserve. Elle vit actuellement à Reno et est mère de 5 enfants et fière grand-mère de deux petits-enfants. Ses enfants sont aussi membres de la tribu Paiute Shoshone de Fort McDermitt.

Autochtones du Nevada menacés par la « ruée vers le lithium » déclenchée par de fausses promesses d’énergie “verte”.

UNE VIOLATION DES DROITS DES AUTOCHTONES
DES PROCÉDURES ARCHÉOLOGIQUES COMMENCENT À THACKER PASS
LES ANCÊTRES ET DES SITES SACRÉS DANS LA LIGNE DE TIRS

Contact: Reno Sparks Indian Colony https://www.facebook.com/rsictribe ou l’avocat Will Falkhttps://www.facebook.com/willfalk35
Censored News
18 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

OROVADA, NEVADA, 18 avril 2022 – Des processus archéologiques ont commencé sur le site projeté pour la mine de lithium de Thacker Pass cette semaine, ce que la Colonie Indienne de Reno-Sparks (RSIC) dit être une violation des droits des Autochtones.

« Ces procédures profanent le lieu de repos de nos ancêtres, en violation de la Loi sur la Protection et le Rapatriement des Tombes Autochtones [NAGPRA], » dit Michon R. Eben, Officier Tribal de la Préservation Historique pour la Colonie Indienne de Reno-Sparks. « Le Gouvernement Fédéral devrait avoir honte de l’absence de consultation de gouvernement à gouvernement par le BLM [Bureau de l’Aménagement du Territoire] de Winnemucca et le Groupe de Recherche Anthropologique du Far West, Inc. »

Thacker Pass a été le site, en 1865, d’un massacre de Paiutes par des militaires des Etats-Unis.

Dans une lettre envoyée par la Tribu à la firme archéologique qui dirige les excavations, Groupe de Recherche Anthropologique du Far West, Inc., la RSIC exige que « (la firme) arrête immédiatement les forages archéologiques projetés et refuse de participer à la profanation de Thacker Pass au profit de la cupidité des grandes compagnies. »

La mine de lithium de Thacker Pass est devenue un scandale international en janvier de l’an dernier, quand les protestations ont commencé sur le site de la mine. Des écologistes, des tribus, des ranchers ont porté plainte contre le projet de mine devant un tribunal fédéral, alléguant des violations de diverses lois fédérales, et demandant des investigations du Congrès sur l’affaire. Le projet a été « accéléré » sous le gouvernement Trump.

Le président de la colonie, Arlan Melendez demande : « Comment vous sentiriez-vous si vos proches étaient massacrés dans une zone sacrée de prières, sans pouvoir tourner la page sur leur mort, pour le profit tiré d’une terre volée, et que maintenant vos terres ancestrales sacrées étaient déracinées sans consultation fédérale adéquate, pour le profit de la plus grande mine de lithium d’Amérique ? Le processus de consultation avec les nations tribales doit être maintenu. »

« C’est un combat pour la justice, un combat pour la planète, et un combat pour ce qui est bien » dit Will Falk, un avocat de la RSIC. « Nous avons besoin de l’aide de tous pour mettre fin à cette profanation. »

RÉSUMÉ D’UNE LETTRE DE 7 PAGES :

La Colonie Indienne de Reno-Sparks (RSIC) a précisé dans une lettre sa perception des excavations contraires aux principes projetées, que le Groupe de Recherche Anthropologique du Far West, Inc. (Far-Western) entreprend actuellement sur une Propriété Culturelle Traditionnelle des peuples Paiute et Shoshone, Thacker Pass. Ces procédures archéologiques comprennent l’excavation de ressources culturelles Autochtones, d’objets sacrés, et la perturbation de lieu de repos d’ancêtres Paiutes massacrés le 12 septembre 1865 par la Cavalerie du Nevada.

Le Projet de Mine de Lithium de Thacker Pass est la mine de lithium la plus vaste et la plus complexe du pays. Le projet est devenu un scandale international en janvier de l’an dernier, quand les protestations ont commencé sur le site de la mine. Des écologistes, des tribus, des ranchers ont porté plainte contre le projet de mine devant un tribunal fédéral, alléguant des violations de diverses lois fédérales, et demandant des investigations du Congrès sur l’affaire. Le projet a été « accéléré » sous le gouvernement Trump.

Si nous ne tenons pas les agences fédérales, les compagnies minières et les firmes archéologiques pour responsables de leurs pratiques pour le profit contraires à l’éthique, nous verrons le Nevada devenir un terrain vague poubelle et une perpétuelle exploitation de la culture des peuples Autochtones pour de futures mines de lithium. Tous les travaux entrepris au niveau fédéral, y compris les projets de mines, doivent inclure les tribus reconnues fédéralement au cours de tout le processus.

Le BLM a manqué à ses responsabilités selon la Loi Nationale de Politique Environnementale (NEPA), la Loi de Protection de de Rapatriement des Tombes Autochtones (NAGPRA), la Loi de Protection des Ressources Archéologiques (ARPA) et la Loi Nationale de Préservation Historique (NHPA). Le BLM n’a pas donné aux tribus qui accordent une importance culturelle et religieuse à Thacker Pass, une possibilité raisonnable d’exprimer les inquiétudes concernant les sites culturels Autochtones, de donner des conseils sur l’identification et l’évaluation de l’importance traditionnelle religieuse et culturelle, de préciser leurs points de vue sur les effets du Projet de Mine de Lithium de Thacker Pass sur ces sites Autochtones, ni de participer à la résolution d’effets négatifs, exigée par la NHPA. Le BLM et Far Western n’ont pas inclus dans leurs rapports, le massacre du 12 septembre 1865. Il y a plus de 100 massacres mentionnés dans le Grand Bassin, de 1864 à 1868. C’est l’Histoire Américaine. C’est l’Histoire du Nevada. Les Paiutes sont importants, pas seulement pour les reliques sur et dans le sol, qui pourraient donner des informations et des succès universitaires aux archéologues.

Prendre ces reliques et perturber les sites funéraires constitue un chapitre honteux de plus dans une longue histoire de colons essayant de détruire ou de commettre un génocide contre l’histoire et la culture des Autochtones.

Dans la lettre, la RSIC rappelle à Far Western les principes éthiques de l’archéologie et le Code de Standards Professionnels de l’Institut Archéologique d’Amérique. La RSIC rappelle également à Far Western que par l’excavation de Thacker Pass, ils démontreront que de gros contrats, de l’argent et des papiers universitaires sont plus importants pour leur organisation que de concevoir l’archéologie de façon morale et de respecter les inquiétudes légitimes d’une Tribu reconnue fédéralement, quant à la profanation de ses modes de vie ancestraux, y compris ses sites sacrés.

La RSIC demande à Far Western de prendre toutes ces objections en considération et de reconnaitre sérieusement qu’il est nécessaire de revoir la relation entre l’Archéologie et les Peuples Autochtones.

L’aspect central est que les firmes archéologiques fondent leur travail et leur science sur la moralité et l’éthique, plutôt que sur l’extractivisme de projets accélérés qui affectent pour toujours les ancêtres, les sites sacrés et le savoir des Autochtones. La RSIC demande que Far Western (et toute autre firme archéologique qui pourrait participer à des excavations non scrupuleuses) d’arrêter immédiatement les fouilles et de refuser de participer à la profanation de Thacker Pass au profit de la cupidité des grandes entreprises.

Article, photo ©Censored News, publié avec autorisation.

Les Autochtones du Nevada, déjà décimés par plus de 1000 tests de bombes atomiques, sont maintenant menacés par la « ruée vers le lithium » déclenchée par les fausses promesses des batteries électriques. Ils veulent attirer l’attention sur leur situation. C’est particulièrement important en France, où les médias officiels ne cessent de faire croire que le Nevada est un désert quasiment inhabité.
Christine Prat

COURSE-PRIÈRE JUSQU’À WASHINGTON POUR PROTÉGER PEEHEE MU’HUH (THACKER PASS)

Par Protect PeeHee Mu’Huh (Tacker Pass)
Course-prière jusqu’à Washington D.C.
Publié par Censored News
le 16 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le 8 avril 2022, un groupe de coureurs prieurs conduits par Gary McKinney et Ky NoHeartInWar, ont quitté la région de la Nation Paiute près de Fort McDermitt, dans le nord du Nevada, à Thacker Pass (PeeHee Mu’Huh – Lune Pourrie) avec comme destination finale le Ministère de l’Intérieur et la Maison Blanche, à Washington D.C.

Le but de leur course est de faire prendre conscience à tous du projet de destruction de ce site cérémoniel et culturel, situé au cœur des Nations Paiute et Shoshone de l’Ouest. Non seulement des cérémonies ont lieu sur ce site, mais c’est aussi le lieu de multiples massacres impliquant non seulement la Cavalerie des Etats-Unis, mais aussi d’autres tribus Autochtones voisines, ce qui a conduit à ce que ce lieu devienne une terre de sépultures.

La Lithium Nevada Corporation, par l’intermédiaire du Bureau d’Aménagement du Territoire, est en passe d’obtenir cette terre pour une mine à ciel ouvert, qui doit devenir une des plus grandes mines à ciel ouvert du monde. Grâce à la Loi sur la Production de Défense, passée au début de l’année, ils ont obtenu des permis, et une approbation dans un délai adéquat, ce qui a porté un coup dévastateur aux actes juridiques conçus pour protéger notre passé, notre présent et notre avenir en tant que nation culturelle. La compagnie et les entités gouvernementales ont choisi d’ignorer la Loi de 1990 sur la Protection des Tombes Amérindiennes et de Rapatriement [NAGPRA], la Loi de Rapatriement, la Loi sur la Liberté Religieuse de 1978 promulguée par le Président Carter, et la Loi sur les Antiquités ; toutes sont conçues pour nous protéger en tant que nations souveraines.

De plus, non seulement cette compagnie cherche à détruire ce site sacré, mais elle a aussi l’intention de détruire les habitats des aigles chauves et des aigles royaux au cours de ce projet. Nous ne pouvons pas laisser faire cela sans faire prendre largement conscience de leurs intentions.

En tant que peuple culturel, c’est notre façon de tracer la voie de 7 générations derrière nous. Ceci étant dit, nous ne pouvons pas autoriser les pouvoirs gouvernementaux à empiéter sur des frontières officiellement reconnues, et c’est au peuple de préserver les lois du territoire, des traités et des accords entre ces deux nations souveraines.

C’EST UNE TERRE SACRÉE

Veuillez agréer…,

Les Coureurs Prieurs de PeeHee Mu’Huh

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projets de mines de lithium dans le sud-ouest des USA


Par Brenda Norrell
Censored News
20 novembre 2021
Traduction Christine Prat, CSIA

L’accord sur une mine de lithium locale était tenu secret quand Myron Dewey, paiute shoshone, a lancé son dernier avertissement

TONOPAH, Nevada – Un accord sur une énorme mine de lithium était encore tenu secret quand le journaliste Paiute Shoshone Myron Dewey a lancé son dernier avertissement contre l’extraction de lithium dans le Nevada. Myron Dewey a trouvé la mort dans un accident de la route le lendemain de son reportage en ligne, dans lequel il prévenait des dangers du champ de tir de la Marine et de l’extraction de lithium.

La compagnie admet maintenant que l’accord sur le lithium près de Tonopah, dans le Comté de Nye, avait été tenu secret et que l’extraction de lithium est considérée comme de l’or, étant donné que la demande de lithium pour des batteries de voitures électriques, de téléphones et de tablettes augmente.

Le silence autour de l’extraction de lithium dans le pays de Dewey s’est reflété au Sommet des Nations Unies sur le Climat, la COP26 en Écosse, où il a été très peu fait mention des Autochtones qui risquent leurs vies pour protéger la terre et l’eau de l’extraction de lithium. Des poursuites en justice ont généralement résulté de la mort d’enfants qui travaillent dans des mines de cobalt pour les batteries au lithium.

Les voitures électriques font partie du « laver plus vert » des entreprises et des politiques, qui offrent de fausses solutions à la crise climatique.

Le Pahrump Valley Times écrit que la Tonopah Lithium Corporation, officiellement American Lithium Corporation, a plus de 52 000 km² de concessions minières non-patentées, à environ 10 km au nord-ouest de Pahrump, dans le Comté de Nye.

Mike Kobler, directeur général des opérations pour Tonopah Lithium Corp., dit que les concessions de la compagnie ont une valeur équivalente à près de 6 millions de kilos d’or.

« Nous avons délibérément gardé le silence jusqu’à ce que nous ayons bien développé nos projets, selon les lignes permises et selon notre ingénierie et nos sciences géologiques » expliqua Kobler à des commissaires le 2 novembre. Kobler dit que c’était peut-être la première fois que tant de gens entendaient parler des plans de la Tonopah Lithium Corporation dans la région.

Les terres ancestrales des Paiutes et des Shoshone sont depuis longtemps la cible de tests de bombes atomiques, d’entrainement militaire et de vols de drones dangereux, et de l’extraction d’or.

La Tonopah Lithium Corporation vise aussi l’extraction de lithium au Pérou

« La compagnie a deux projets de lithium de qualité dans les concessions de lithium de Tonopah, et un projet au Pérou… Le Nevada et le Pérou sont les principales juridictions pour l’extraction minière dans le monde » dit Kobler.

« Nous sommes bien financés, nous avons 16 millions de dollars en cash et nous venons de collecter 35 millions de dollars, donc nous aurons 50 millions de dollars en cash à la banque, et cela financera nos opérations pour les deux années à venir, alors nous avons de bonnes assises financières » dit Kobler dans l’article du Pahrump Valley Times.

Pendant ce temps, la Cour fédérale des Etats-Unis continue de refuser de reconnaitre le Site d’un Massacre de Paiutes, à Thacker Pass, où un projet de mine de lithium destructeur vise le site du massacre et une terre encore intacte, dans le nord du Nevada.

Myron Dewey a été tué dans un accident de voiture le lendemain de son reportage en direct, près de la maison de son enfance, sur une piste éloignée, à côté de la maison de sa famille, près de Yomba, dans le Comté de Nye. La veille, il avait averti des dangers du champ de tir de la Marine et de son projet d’expansion, et de l’extraction de lithium.

Il y a quelques années, le reportage par drone de Myron Dewey avait dénoncé la police militaire et la sécurité privée qui protégeaient le Dakota Access Pipeline à Standing Rock, en 2016 et 2017. La vidéo dénonçait aussi la violence excessive de la police qui avait causé de graves blessures aux Protecteurs de l’Eau.

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Protéger Thacker Pass

« Pour ne pas avoir consulté à temps les tribus – en fait, il n’y a pas eu de vraie consultation du tout – les archéologues et le Bureau d’Aménagement du Territoire n’ont pas effectué de recherche valable sur Peehee Mu’Huh [Thacker Pass] » dit Michon Eben, Agent de la Préservation Historique Tribale de la Colonie Indienne de Reno-Sparks. https://www.protectthackerpas.org/

 

D’après un article de Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Mis à jour le 30 septembre 2021
Traduction et mise en forme Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le dimanche 26 septembre 2021, Myron Dewey, 49 ans, Paiute-Shoshone, a été tué dans un accident de voiture, après avoir tourné, le samedi, une vidéo sur le champ de tir [de bombes] de la Marine des Etats-Unis, sur la terre de son enfance, à Yomba, dans le Nevada.

Myron était cinéaste, journaliste, conteur en ligne, et fondateur de la compagnie de production de médias Digital Smoke Signals, qui a pour but de fournir une plate-forme aux voix Autochtones. Il avait reçu de nombreuses distinctions en tant que journaliste et producteur de médias. Myron était aussi coréalisateur du film ‘Awake : A Dream From Standing Rock’.

Le dimanche, Digital Smoke Signals déclarait : « Nous venons de recevoir la terrible nouvelle que le fondateur de Digital Smoke Signals, Myron Dewey, est maintenant en route pour son voyage vers le Monde de l’Esprit. »

Myron dénonçait la destruction de sa terre natale à partir du champ de tir de la Marine. Sur les terres ancestrales des Paiutes et des Shoshone, dans ce qu’on appelle aujourd’hui « le Nevada », il y a les cicatrices, les poisons, la piste de la mort du Site de Tests Nucléaires, des radiations et des cancers largement répandus, et les pratiques et jeux militaires irresponsables qui détruisent des sites sacrés.

De façon très similaire à celle dont le gouvernement des Etats-Unis protégeait le Dakota Access Pipeline – où Myron avait filmé par drone l’assaut contre l’eau et les Protecteurs de l’Eau – le même gouvernement des Etats-Unis continue son génocide perpétuel avec des bombes et des tirs qui tuent, sur la terre ancestrale des Paiutes et des Shoshone, dans le désert du Nevada.

Actuellement, comme Myron le souligne, c’est l’extraction de lithium qui vise le nord du Nevada.

C’est après avoir filmé en direct le samedi, que Myron a été tué dans un tragique accident de voiture le dimanche matin.

Le choc frontal s’est produit sur une piste, dans le désert, au centre du Nevada.

Le jeudi 30 septembre, Julie Nicholson, Technicienne Administrative du Sheriff du Comté de Nye, dit à Censored News qu’il s’agissait d’une collision frontale, sur Ione Road, une piste non goudronnée, à 11 km au nord de la Route d’Etat 844.

Nicholson dit que la conductrice de l’autre véhicule avait été transportée à l’hôpital. Elle ne savait rien de la gravité des blessures de l’autre chauffeur.

Une Cérémonie de Danse des Larmes [Cry Dance Ceremony] devait avoir lieu le vendredi 1er octobre, en territoire Paiute de Walker River, à Schurz, Nevada. Les funérailles devaient avoir lieu le samedi, avec une escorte de Protecteurs de l’Eau, jusqu’au cimetière.

L’article d’Associated Press est un hommage au travail de Myron à Standing Rock

L’implication et le travail de Myron à Standing Rock, en tant que Protecteur de l’Eau, journaliste et opérateur de drone, sont décrits dans l’article de Sam Metz, d’Associated Press. L’article d’AP a paru dans des médias dans tout le pays, entre autres dans USA Today et le Los Angeles Times.

« Dewey a été applaudi pour ses reportages en direct des manifestations de 2016 contre le Dakota Access Pipeline, près de la Réserve de Standing Rock, qui chevauche la frontière entre les Dakota du Nord et du Sud. Ses images d’Autochtones arrosés avec des canons à eau alors qu’il gelait, ont été vues par des centaines de milliers de gens, après avoir été montrées en ligne et aux informations » écrit Metz pour l’AP.

« Il a réussi à montrer une perspective et un point de vue qui étaient purement et simplement ignorés, à cause de la répression systématique à laquelle les nôtres se sont heurtés tout le temps où nous y étions, » dit le cousin de Dewey, Lance West. « C’était son histoire, et seulement quelqu’un comme lui pouvait la partager d’une manière qui nous parlait vraiment. »

Samedi, dans son reportage en direct, Myron s’est adressé aux générations futures.

Myron Dewey : ‘Survivre au Génocide’

Dans son reportage en direct, le samedi 25 septembre, sur le champ de tir de Yomba, Myron décrivait le complexe militaro-industriel avec lequel il avait grandi, dans le désert du Nevada. Dans un message à ses futurs petits-enfants, il dit « Je suis un témoin, ceci est ce à quoi nous avons survécu. »

Le bouton tueur des drones et le reportage en direct du désert du Nevada

Ce samedi-là, Yahoo News dénonçait le projet de la CIA de kidnapper le fondateur de Wikileaks, Julian Assange. C’est la dénonciation des assassinats par drones des Etats-Unis qui ont fait d’Assange une cible.

Dans le désert du Nevada, à la Base de l’Armée de l’Air de Creech, des pilotes de drones assassinent des gens partout dans le monde. Wikileaks a dénoncé ces assassinats à distances, comme « Meurtres Collatéraux ».

Le même samedi, Myron Dewey faisait un reportage en direct du désert autour du Complexe d’Entrainement de Fallon, le champ de tir de la Marine, à Yomba.

Le champ de tir [de bombes], situé à l’est de Reno, au centre du Nevada, est utilisé par la Marine – les ‘Navy Seals’ – pour bombarder, faire des manœuvres terrestres et la guerre électronique, selon la Marine des Etats-Unis.

Alors qu’on pousse à l’expansion, les Autochtones sont exposés à une extension massive du champ de tir. Myron et des dirigeants Autochtones de la région se sont exprimés pour combattre toute expansion.

De retour à la terre de son enfance, à Yomba, ce samedi-là, Myron dit en direct sur les médias sociaux, au cours de la vidéo, « C’est où nous avons grandi, près du complexe militaro-industriel. »

Myron disait que les militaires volaient au-dessus de sites sacrés. Il décrivait les destructions du sacré là-bas, et dit que l’extractivisme et les champs de tir avaient profané des sites sacrés.

Myron dit aussi que, lorsqu’il entendait « Merci pour votre service, » une autre image lui venait : « Massacres, viols, génocide. » « Je suis un survivant d’un génocide massif au travers des Etats-Unis. » Remarquant que le génocide est pratiqué partout dans le monde, il dit « Dans le Nevada, c’est encore frais. »

À Standing Rock, Myron et les Protecteurs de l’Eau ont également vu un lanceur de missile Avenger. Samedi 26 septembre, cinq ans après Standing Rock, sur le champ de tir dans le désert du Nevada, Dewey a filmé cet Avenger, et souligné qu’il est là pour protéger l’équipement de communication.

Myron dit que cette vidéo est faite pour prévenir ses petits-enfants de la rapacité des grandes entreprises, et de la rapacité qui exige du pouvoir et une force militaire.

À propos du changement climatique, il dit qu’il n’y avait pas assez de pignons de pin pour nourrir les gens au cours de cérémonies, cette année.

Myron a aussi parlé, dans la vidéo, du laver-plus-vert, et de l’extraction de lithium qui menace maintenant le Nevada, et du besoin de protéger et défendre la terre et l’eau.

« Faites une pause », dit-il « Prenez juste un moment pour apprécier ce que vous avez. »

La vidéo tournée par Myron:

Hommages

Karena Acree-Páez, membre de l’équipe de Digital Smoke Signals, écrivit : « Mon frère, nous nous sommes encore parlé hier et tu m’as encore rappelé pourquoi tu faisais ce travail, et maintenant tu vas être avec les ancêtres. Je ne pourrai jamais te remercier assez pour tout ce que tu m’as appris et supporté à Standing Rock, pour tous tes sacrifices visibles et non-visibles. Merci pour ton exemple de courage, de détermination et d’amour des gens. Tu m’as appris qu’il fallait que nous apportions des médias à travers des yeux Autochtones, et tant de choses précieuses !!!

« Tu m’as dit que c’est parce que tu avais vu tant de violence étant enfant que tu as été incité à participer à l’entrainement au trauma historique avec des jeunes et des tribus.

« Les mots me manquent. Maintenant tu es parmi les grands dans le Monde de l’Esprit. Je t’aimerai toujours, mon frère Myron !!! Je te reverrai de l’autre côté. Je me souviendrai toujours de toi comme sur la photo prise pendant Standing Rock. #NoDAPL, Pesha u, » dit Acree-Páez.

Parmi les nombreux articles rendant hommage à Myron Dewey, voir celui de Darren Thompson, du dimanche 26 septembre, sur Native News Online.

QUI ÉTAIT MYRON DEWEY

Duke University Center for Documentary Studies
Lehman Brady, Professeur
Printemps 2019

Myron Dewey est cinéaste, journaliste, conteur en ligne et fondateur de Digital Smoke Signals, une compagnie de production qui a pour but de fournir une plate-forme aux voix Autochtones dans les médias. Son reportage par drone sur le mouvement de Standing Rock, qui protestait contre le Dakota Access Pipeline (DAPL) fait de lui l’une des voix journalistiques les plus importantes sur les questions environnementales et Autochtones aujourd’hui. Par Digital Smoke Signals et son propre travail médiatique, Dewey cherche à combler la division digitale en Pays Indien, et à ‘indigéniser’ les médias avec des valeurs culturelles Autochtones fondamentales.

Dewey a reçu de nombreuses récompenses pour son journalisme et sa production médiatique, entre autres le Prix Michelle Moor pour le Journalisme de Communauté, et celui d’Homme de l’Année, de Medicine Winds News. En 2018, un Prix du Mérite lui a été attribué par la Faculté du Film et des Médias de l’Université du Kansas ; il est parmi les vainqueurs de 2017 du Festival du Film de Drone de New-York, dans la catégorie Informations/Documentaire, pour un court-métrage montrant la police du Dakota du Nord sur le site de protestation NoDAPL ; et il a coréalisé le film couronné en 2017, ‘Awake : A Dream from Standing Rock’, qui raconte l’histoire du mouvement NoDAPL et de la résistance pacifique dirigée par des Autochtones, et le combat pour l’eau pure, l’environnement et l’avenir de la planète.

Dewey a plus de vingt ans d’expérience dans son travail pour combler la division digitale dans les médias et la technologie dans tout le Pays Indien, aussi bien comme éducateur que comme expert dans la construction d’infrastructures technologiques. Il a commencé sa carrière comme soldat du feu en terre sauvage et comme instructeur au combat contre le feu à aux Universités des Nations Indiennes d’Haskell et du Kansas, de 2000 à 2007. De 2009 à 2013, il a enseigné l’informatique, les médias digitaux et la programmation d’applications pour mobiles, au Northwest Indian College de Tulalip, dans l’état de Washington, où il a reçu le prix du Meilleur Enseignant de l’Année en 2010. Cette année-là, il a été reçu au prestigieux Programme des Ambassadeurs Américains pour l’Opportunité Indienne (AIO), où il a étendu ses projets pour construire l’équité technologique pour les Autochtones.

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LE SITE DE TESTS NUCLÉAIRES : Les Shoshone, le Peuple le plus Bombardé de la Terre

Le Peuple Shoshone n’a jamais consenti aux tests d’armes nucléaires. Les tests nucléaires sont une violation du Traité de Paix avec les Shoshone, le Traité de Ruby Valley, et de la Constitution des Etats-Unis, Article 6 Section 2, la clause suprématie du traité.