Par Klee Benally
13 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Incendie À La Montagne

Notre montagne sacrée brûle.

Les plantes médicinales brûlent. Elles avaient déjà été profanées par l’épandage d’eau d’égout à la station de ski Arizona Snowbowl, pour faire de la neige artificielle.

Cette nuit, le Conseil Municipal de Flagstaff a tenu une réunion d’urgence pour discuter de l’utilisation des eaux usées des réserves de 40 millions de litres de Snowbowl, pour combattre le feu. Il est clair qu’ils ne comprennent pas que la désharmonie causée par la profanation extrême de Snowbowl a précipité ces déséquilibres météorologiques et écologiques. Non seulement cette action sacrilège va ajouter une insulte à la blessure, mais ça va aussi répandre la contamination de ces eaux usées aux zones de la montagne qui sont en train de brûler.

L’(il)logique coloniale qui a d’abord autorisé la profanation de la zone de ski, est la logique qui saccage ce sensible écosystème montagneux, et fait que maintenant la plus petite étincelle y met le feu.

C’est notre Notre-Dame qui brûle, cependant le racisme, ou, plus clairement, l’anti réalité Autochtone à laquelle 13 Nations Autochtones ont été confrontées au cours des luttes pour protéger ce site sacré, est en train d’être étouffée dans les cendres brûlantes et sera très probablement enterrée dans les blessures qui ne peuvent jamais guérir complètement.

Que la Ville de Flagstaff puisse entretenir cette notion sacrilège, juste après avoir lu leur « reconnaissance du territoire », est l’hypocrisie contre laquelle tant d’entre nous ont prévenu et protesté. Mais d’autres, la fumée dans les yeux, ont refusé de voir et continuent d’entretenir la compagnie de ces serpents politiques qui rampent dans les forêts mourantes de la montagne. De la liaison Tribale, qu’ils sont leurs salariés, au Cercle Autochtone de Flagstaff, ces entités prennent part à cette violence culturelle irréparable.

J’ai le cœur brisé pour notre peuple. L’avertissement avait été clair et maintenant il faut que la montagne brûle. Mais ce qui m’inquiète est que nous ne voyions ni n’entendions les paroles des praticiens de la médecine traditionnelle qui avaient averti de ces catastrophes, de la maladie et du grave déséquilibre écologique, conséquence des profanations continuelles du sacré.

Nos plantes médicinales repousseront, avec des offrandes la montagne se refroidira, et les sources pourraient revenir dans beaucoup de temps, mais ça prendra combien de générations ? Serons-nous même reconnus par notre mère la Montagne si nous ne faisons pas attention aux avertissements que cette fumée apporte ? Si le feu dans nos yeux et nos narines ne suffit pas, qu’est-ce qui suffira ?

J’ai le cœur brisé pour les animaux brûlés ou déplacés.

J’ai le cœur brisé pour nos parents SDF qui seront sans aucun doute encore criminalisés, parce qu’on saute à des conclusions alléguant que le pyromane serait SDF, et parce que le sentiment anti-SDF est général à Flagstaff. Les Forêts seront bien entendu fermées aux campeurs, et ça implique que beaucoup de ceux qui ne peuvent pas camper dans les limites de la Ville, à cause du décret anti-camping, ou ceux qui choisissent simplement de vivre librement dehors sur des « terres publiques » pendant leurs deux semaines de congé, seront déplacés plus loin et vilipendés. Leurs problèmes ont à peine été pris en considération lors du dernier incendie grave, et maintenant, ils auront encore plus de préjugés politiques et classistes contre eux.

Combien de ceux qui vivent dans les zones touchées risquent de perdre leur logement, si ce n’est dans cet incendie, dans l’inévitable prochain ? Ou à cause d’inondations causées par les traces d’incendie ? Qu’arrivera-t-il si eux aussi sont forcés de vivre dans la rue ?
C’est difficile de dormir avec des problèmes si importants qui brûlent dans vos pensées. Et j’imagine que beaucoup de gens ne peuvent se reposer dans les abris d’urgence, se demandant ce qui va arriver à leurs maisons. J’ai le cœur lourd pour tous ceux qui ne peuvent trouver le repos dans leurs propres lits cette nuit, et la suivante, et la suivante.

« Evacuez et dirigez-vous vers l’abri le plus proche, emmenez votre bétail dans la zone assignée, préparez-vous pour l’inondation… » Je prie pour que le cycle cauchemardesque ne devienne pas une routine,

Mais il semble que ce le soit déjà.

Nous entendons cela chaque fois que le feu se rapproche, « Si des maisons sont perdues, elles seront reconstruites. »

Même Notre-Dame est reconstruite de ses cendres.

Mais comment peut cette montagne sacrée, notre foyer spirituel, se remettre, si le remède immédiat est une nouvelle profanation ? Une telle part de ce sanctuaire sacré, où habitent des êtres sacrés et des remèdes sacrés, a déjà été ravagée par Snowbowl et par des incendies, que ça nous rapproche toujours plus d’un abîme terrible. Des praticiens de médecine traditionnelle ont déclaré que nous avons déjà franchi un seuil irrévocable. Ces crises ont aussi été racontées dans les géographies de notre histoire, leurs assertions précautionneuses ont été perdues partout, en dehors des cérémonies.

Si nous ne pouvons pas voir que l’« homme » a fabriqué ces crises et les souffrances qui s’en suivent en « civilisant le monde », nous continuerons à ne pas voir comment la crise du changement climatique n’est pas seulement construite par les mêmes mains, mais directement connectée aux multiples incendies répandus à travers tout le sud-ouest occupé.

Je vous demande de regarder dans les braises et de voir la possibilité de guérison que le feu apporte aussi, et que le feu à la montagne peut d’une certaine manière, être notre propre reflet. J’ai déjà affirmé auparavant que ce que nous faisons à la montagne, nous le faisons à nous-mêmes. Ça n’a jamais été aussi vrai, et cependant, ça n’a jamais été autant nié.

Snowbowl menace de s’étendre encore et de faire encore plus de neige d’eaux usées, et les politiciens et des membres de la communauté (même des Autochtones assimilés) se rallient pour les soutenir.

La profanation de cette Montagne sacrée doit arrêter immédiatement pour que notre mère puisse se reposer. C’est nécessaire aussi pour que nous puissions guérir de la pandémie mortelle qui continue à ravager ces territoires.

Tandis qu’il y a des actions immédiates qui peuvent et sont prises, peut-être que la plus décisive serait de restaurer l’harmonie pour vivre dans la bonne relation avec le sacré.

Le dé-Service des Forêts a fait obstacle et démontré que non seulement il ne pouvait pas, mais ne voulait pas soutenir la « gestion » Autochtone, étant donné qu’il préfère faciliter et chercher des bénéfices de la profanation. Qu’il s’écarte et nos gardiens du savoir sacré peuvent s’assurer que la restauration soit complète et bénéficie à tout ce qui existe.

Les administrateurs politiques et économiques de la Ville de Flagstaff devraient s’écarter de la même façon. Mais ils sont trop myopes et trop mous pour faire quoique ce soit de nécessaire. Pour être clair, le poids du capitalisme et du colonialisme devrait disparaitre avec eux.

Et avant que la fragilité du colon frappe avec le réflexe de bazar « mais où irions-nous tous ? » Ce qui est une question qui ne fait que renforcer les violences du colonialisme de peuplement (de même, est-ce que qui que ce soit ose poser cette question absurde aux Palestiniens ? [Oui, ils osent – Ch.P.]), pourquoi ne pas respirer un peu de cet air enfumé et demander « Que pouvons-nous faire de sensé pour vivre dans la bonne relation avec les peuples d’origine de ces terres ? » La justice anticoloniale est troublante, ne restez pas coincés par les conséquences de culpabilité ou du sens de droit incorporés dans plus de 500 ans de domination, de génocide, d’esclavage et d’écocide, mais laissez-nous être le guide. Cela signifie engager une conversation qui ne peut être établie dans le contexte d’invasion violente et d’occupation (demandez à la plupart de Ukrainiens, en ce moment), et cela signifie établir une réponse continue à l’effrayante question « comment pouvons-nous vivre en harmonie ? » N’attendez-pas les mairies et les conseils d’experts, ayez ces conversations avec votre famille, vos voisins et des gens rencontrés par hasard. Ou nous construisons cette mutualité dans l’espace horizontal de crise au milieu des flammes, ou les lignes des incendies sont tracées et s’approfondissent (ne délirez pas, ceci n’est pas un combat de plus).

Ceci n’est pas une proposition si radicale, c’est en fait comment la vie existait, dans la réciprocité, pendant des générations, jusqu’à il y a à peine 100 ans, ici, au pied de cette montagne sacrée. La guérison dont nous avons besoin ne peut pas venir des mêmes systèmes qui bénéficient de la destruction de notre monde naturel. Cette guérison n’est pas radicale, c’est une restauration.

En dépit du vulgaire côté marchand, c’est peut-être ce que certains veulent dirent quand ils appellent à « rendre la terre » ?

En regardant les points rouges fumants à travers cette Montagne sacrée, j’aime à penser « en avant, avec la Terre » plutôt que « rendez la terre » parce que ça me semble être la seule manière qui ne nous consumera pas tous.

Que les empires brûlent et ne soient jamais reconstruits de leurs cendres. C’est la guérison pour laquelle je prie.

Du pied de Dook’o’oosłííd et dans la fumée âcre,

Klee Benally

 

 

Klee Benally
Protect The Peaks
8 février 2021
Traduction Christine Prat

ALERTE : Les Mensonges et le Racisme Éhonté de la station de ski Arizona Snowbowl Révélés dans son Nouveau Plan Directeur !

Avec des projets de loisirs pour toute l’année (luge d’été, montagnes russes, tubing d’été, et d’autres), de nouveaux parkings, d’énormes nouveaux équipements et un accroissement de sa capacité, le nouveau plan de Snowbowl implique l’extension extrême de la profanation des Pics Sacrés San Francisco.

Snowbowl a démarré sa campagne de promotion de cette profanation extrême par des mensonges sur ses relations avec les Peuples Autochtones qui se sont battus pour protéger cet extraordinaire site sacré.

Snowbowl a le culot de déclarer avoir « un grand respect pour l’importance culturelle qu’ont les Pics pour les tribus Amérindiennes. »

Il est hors de question que Snowbowl puisse s’en tirer, en pulvérisant des millions de litres d’eaux usées sur une montagne sacrée pour 13 Nations Autochtones et en prétendant avoir « un grand respect. » Cette action et sa profanation des Pics ont été dénoncées comme un « acte de génocide culturel » par l’ex-Président de la Nation Navajo Joe Shirley Jr.

Depuis des décennies, Snowbowl a constamment violé les droits humains et les appels des Nations Autochtones à protéger le site de TOUT développement. Depuis des décennies, les Nations Autochtones et des groupes écologistes ont engagé d’innombrables poursuites en justice pour bloquer l’expansion de la zone de ski. Ces affaires ont créé des précédents juridiques pour la liberté religieuse et les sites sacrés des Autochtones.

Au cours des toutes ces poursuites, Snowbowl a activement cherché à miner profondément les croyances Autochtones.

Snowbowl dit aussi que « Snowbowl et les tribus locales avaient une relation positive avant les actions en justice contre la fabrication de neige de ces dernières années. »

C’est une fabrication totale. Depuis la proposition initiale de développement de Snowbowl, dans les années 1960, les Nations Autochtones ont résisté à leurs tentatives de développement. L’affaire de 1983 Wilson contre Block, est un exemple-clé des tentatives offensives de Snowbowl pour miner et délégitimer les modes des vies Autochtones.

Snowbowl déclare, « un récit interprétatif sera intimement lié à chaque offre de loisir, qui évoquera la géologie unique de la région, et communiquera l’immense pouvoir spirituel de la montagne… Ceci ne se fera pas seulement par des panneaux de renseignement, mais aussi par le design des attractions, le placement et le fini des matériaux, et les noms porteurs de message associés aux attractions. Pour assurer que l’éducation et l’interprétation sur la montagne soient attractives et précises, et dans la ligne des attentes de nos principaux partenaires, Snowbowl va développer un plan interprétatif inclusif des ressources culturelles et naturelles, en consultation avec les représentants tribaux et ceux de la Forêt. »

C’est une tentative répugnante de blanchiment du génocide culturel. Éduquer les clients sur le caractère éminemment sacré du site où ils commettent une profanation extrême et des violations des droits humains, n’est pas seulement hypocrite, c’est du racisme pur et simple.

Snowbowl déclare, « en plus, Snowbowl cherche à procurer des emplois aux membres des tribus. »

Snowbowl tombe assez bas pour croire qu’offrir des boulots aux Autochtones adoucit en quelque sorte la profanation.

Le racisme explicite de leur projet est scandaleux.

« Snowbowl, le Service des Forêts et la Ville de Flagstaff font des profits en tuant les cultures Autochtones, » dit Klee Benally, un bénévole de Protect The Peaks, « nous devons bloquer l’assaut de Snowbowl contre notre survie culturelle et de nouvelles destructions écologiques. La Loi sur la Politique Nationale Environnementale et les tribunaux nous ont déjà laissés tomber dans le passé, nous ne devons pas laisser tomber nos ancêtres ni les générations à venir. »

AGISSEZ :

  1. Prenez contact avec la Superviseure de la Forêt du Comté de Coconino, Laura Jo West, et demandez-lui de révoquer le Permis Spécial d’Utilisation de Snowbowl, et d’empêcher de nouvelles profanations des Pics Sacrés San Francisco.
    Email : ljwest@fs.fed.us
    Adresse : 1824 S. Thompson St., Flagstaff, AZ 86001
  1. Prenez contact avec le Conseil Municipal de Flagstaff et demandez de « d’interrompre immédiatement leur contrat avec Snowbowl. »
    Email : council@flagstaffaz.gov
  1. Partagez, faites savoir et rejoignez-nous sur protectthepeaks.org et sur Facebook Protect The Peaks

ARRÊTEZ LE GÉNOCIDE CULTUREL !

Publié par Protect The Peaks
Le 8 juin 2019
Egalement publié sur
Censored News
Traduction Christine Prat

FLAGSTAFF, Arizona – La station de ski controversée Arizona Snowbowl projette de reprendre ses attaques contre les Peuples Autochtones et l’environnement, sous forme d’un “Plan Général d’Aménagement” qui menace les Pics Sacrés San Francisco d’une nouvelle expansion et d’une nouvelle profanation.
Des représentants de Snowbowl ont tenu des réunions secrètes avec des politiciens de la région pour s’assurer d’un soutien politique pour leur projet, mais cependant n’ont rencontré aucun représentant des Nations Autochtones. Bien que les détails du projet n’aient pas encore été publiés, Snowbowl a révélé songer à de nouveaux équipements, de nouveaux remonte-pentes, 5 nouvelles pistes, du ski de nuit, et de la tuyauterie.
Les propositions de Snowbowl, qui constitueraient une profanation à longueur d’année, incluent “une piste de luge sur rail, une piste de luge d’été, un circuit de tyrolienne, du VTT, l’extension du golf circulaire, un mur d’escalade, et des concerts en plein air.”

Snowbowl a déclaré avoir l’intention de soumettre les projets d’expansion au Service des Forêts des Etats-Unis pendant l’été 2019. Cela entraînerait une procédure selon la Loi sur la Politique Environnementale Nationale (NEPA) et exigerait une forme quelconque de participation et de commentaires du public, ce qui, selon Snowbowl, devrait se faire dès l’automne 2019. “La réalisation des projets proposés devrait commencer au plus tôt en 2021.”

Dans un document intitulé “Arizona Snowbowl Livre sa Vision pour le Prochain Chapitre,” le propriétaire du domaine skiable James Coleman, de Mountain Capital Partners, déclare “Nous sommes guidés par notre mission ‘le Ski d’abord’.”

Les Pics San Francisco sont situés dans le Nord de l’Arizona et gérés par le Service de la Forêt Nationale de Coconino, en tant que terres publiques.
Les Pics sont considérés comme sacrés depuis des temps immémoriaux par les Diné (Navajo), les Hopi, les Zuni, les Tewa, les Hualapai, les Havasupai, les Apaches Yavapai, les Yavapai-Prescott, les Apaches Tonto, les Apaches de White Mountain, les Apaches de San Carlos, les Paiutes du Sud San Juan, les Apaches Mohave de Fort McDowell, et les Acoma.

Depuis des décennies, des Nations Autochtones et des groupes de défense de l’environnement ont entamé de nombreuses poursuites en justice pour mettre un terme à l’expansion de la zone de ski. Ces affaires ont constitué des précédents légaux pour la liberté religieuse des Autochtones et les sites sacrés.
Après que ces affaires en justice aient échoué et que de nombreuses actions directes aient été organisées, Snowbowl a abattu des arbres pour faire de nouvelles pistes, construire de nouveaux remonte-pentes, et est devenue la première station de ski au monde à faire de la neige artificielle avec 100% d’eaux usées recyclées. Snowbowl est actuellement autorisée par le Service des Forêts des Etats-Unis, à utiliser 800 millions de litres d’eau d’égout par saison. Bien que des groupes de défense de l’environnement aient prévenu que les eaux usées recyclées contenaient des produits pharmaceutiques, des hormones, et des gènes favorisant la résistance des bactéries, la ville de Flagstaff maintient son contrat de vente d’eaux usées à la station de ski.

“Snowbowl, le Service des Forêts et la ville de Flagstaff font des profits en tuant les cultures Autochtones,” dit Klee Benally, un bénévole de Protect The Peaks. “Nous devons bloquer l’attaque par Snowbowl de notre survie culturelle et de nouvelles destructions écologiques. La Loi sur la Politique Environnementale Nationale et les tribunaux nous ont déjà trahis, nous ne devons pas trahir nos ancêtres ni les générations à venir.”

#stopsnowbowl #protectthepeaks #defendthesacred

AGISSEZ :

Prenez contact avec la Superviseuse de la Forêt du Comté de Coconino, Laura Jo West et exigez la révocation du Permis d’Utilisation Spéciale de Snowbowl, et que ses services empêchent toute nouvelle profanation des Pics Sacrés San Francisco.
Email : ljwest@fs.fed.us
Adresse : 1824 S. Thompson St., Flagstaff AZ 86001
Tél. : (+1 928) 527-3600
Heures d’ouverture : 8h à 16h, du lundi au vendredi (sauf jours fériés)

Prenez contact avec le Conseil Municipal de la ville de Flagstaff et demandez leur “rompre immédiatement leur contrat avec Snowbowl.”
Email : council@flagstaffaz.gov
Tél. : (+1 928) 213-2015

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Les San francisco Peaks

 

« Nous avons très peu d’options quand il s’agit de protéger des terres sacrées. Nous sommes forcés d’aller devant les cours internationales, parce que nous ne pouvons pas obtenir réparation aux soi-disant Etats-Unis, où nous n’avons absolument aucune garantie pour la protection de notre liberté religieuse. Pouvons-nous vraiment attendre une quelconque justice de ces institutions coloniales qui continuent de profiter de la destruction de Notre Mère la Terre ? La lutte menée depuis des décennies pour Protéger les Pics [San Francisco] est directement reliée aux bataille pour Sauver la Confluence, Sauver OAK FLAT Campground, stopper les expulsions forcées et Peabody Energy à Big Mountain, arrêter l’extraction d’uranium au Mont Taylor et à Red Butte, la Montagne du Sud [défendue par] le Collectif des Jeunes Akimel O’odham, mettre fin à la profanation du Mont Graham, Protéger Medicine Lake de la profanation par l’énergie géothermique « verte », protéger Mauna Kea, défendre Bear Butte et les milliers d’autres sites sacrés menacés. Joignons nos luttes et transformons nos communautés en forces socioculturelles qui assureront une survie et une vitalité culturelle pour les générations à venir. »

Klee Benally, 2 mars 2015, sur Facebook
Traduction Christine Prat

 

LA NATION NAVAJO PRESENTE UNE PETITION A LA COMMISSION INTERAMERICAINE DES DROITS DE L’HOMME CONTRE LE GOUVERNEMENT FEDERAL DES ETATS-UNIS

Par la rédaction de Native News Online
2 mars 2015
Traduction Christine Prat

ST. MICHAELS, Navajo Nation – N’ayant aucun moyen légal, dans la loi des Etats-Unis, de protéger Dook’o’oosliid, aussi connus comme les San Francisco Peaks, au nord de Flagstaff, Arizona, la Nation Navajo a présenté une pétition à la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme contre le gouvernement des Etats-Unis pour violation des droits de l’homme du peuple Navajo. La Commission est l’organe principal de l’Organisation des Etats Américains (OAS) dont la mission est de promouvoir et protéger les droits de l’homme sur les continents américains. Les Etats-Unis sont membre de l’OAS depuis 1948, et ont donné leur accord pour se plier à la Déclaration Américaine des Droits et Devoirs de l’Homme, un instrument des droits de l’homme fondamental de l’OAS.

La pétition concerne les violations des droits du peuple Navajo à la religion, la culture et la protection judiciaire contre l’utilisation d’eaux usées recyclées pour faire de la neige au profit d’une entreprise commerciale de ski sur les San Francisco Peaks, un site sacré pour les Navajo. Anthony Lee, Président de l’Association des Hommes-Médecine, déclare : « Les sites sacrés sont menacés continuellement et aussi profanés et soumis à l’exploitation. » Lee dit aussi que la livraison d’eau d’égout traitée ou « eaux usées recyclées » est « faite pour les propriétaires de la station de ski qui y ont un intérêt direct. »

Les San Francisco Peaks sont sacrés pour les Navajo et 13 autres tribus du sud-ouest. Les hommes et femmes médecine Navajo croient que l’utilisation d’eaux usées recyclées détruit la pureté spirituelle de la végétation qui pousse sur Dook’o’oosliid et des herbes qu’ils collectent pour les cérémonies. Lee décrit aussi les propriétés rituelles de Dook’o’oosliid : « çà fait partie du contenu des sacs-médecine et c’est au cœur de nos inquiétudes. C’est inhérent et omniprésent dans les sacs-médecine. »

La Nation Navajo a appris que la Ville de Flagstaff avait mis fin à l’accord de cinq ans pour la fourniture d’eaux usées à [la station de ski] Snowbowl et l’avait remplacé par un nouvel accord de 20 ans, d’après des articles parus dans la presse. La Ville de Flagstaff n’a pas signalé le nouvel accord à la Nation Navajo, elle n’a pas non plus donné de possibilité de consultation ou de commentaire publique.

Henry Barber, Président, de l’Association des Hommes-Médecine Diné, déclare : «Nous voulons que les Etats-Unis respectent nos croyances spirituelles et les entités commerciales devraient aussi avoir du respect pour nous (les Navajo), pour pouvoir maintenir nos croyances spirituelles. »

Barber a de fortes inquiétudes sur les effets des lois des Etats-Unis sur les sites sacrés et la religion des Autochtones et il note : « En ce qui concerne les lois fédérales, nous voulons qu’elles respectent nos croyances spirituelles de notre point de vue et nous voulons avoir la liberté de pratiquer et maintenir nos croyances. » Barber a ajouté que les droits de l’homme du peuple Navajo n’étaient ni protégés ni respectés par « le gouvernement fédéral, et qu’ils sont fortement niés par la commercialisation et les pratiques politiques. » C’est pourquoi, dit-il, l’Association des Hommes-Médecine Diné croit que la pétition à la Commission Interaméricaine est appropriée et absolument nécessaire.

La pétition à la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme donne à la Nation Navajo et à son peuple une voix dans la sphère internationale pour exprimer leurs graves inquiétudes quant au manque d’intérêt du gouvernement fédéral lorsqu’il s’agit d’entendre la Nation Navajo au sujet des sites sacrés. « Nous avons l’obligation de prendre soin de ce qui nous a été donné par Diyin Diné » dit Steven Benally, Président de Azee Bee Nahagha de la Nation Diné. Benally dit encore qu’ « il y a un dicton que nos grand-pères et grand-mères nous transmettent, qui dit que nous ‘ne devrions pas perdre l’espoir’ et qu’il y a toujours une occasion de faire quelque chose pour nous-mêmes et que nous avons cette chance. » Benally souligna que les Navajo sont résilients et ont l’espoir que le résultat de la pétition permettra d’obtenir réparation des Etats-Unis en ce qui concerne les violations des droits de l’homme.

La Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo a aussi engagé des contacts avec les instances des Nations Unies contrôlant les traités et avec le Conseil des Droits de l’Homme des Nation Unies dans l’espoir de renforcer la protection des droits de l’homme des Navajo aux Etats-Unis.

« Les Etats-Unis doivent assumer la responsabilité de s’engager à protéger les droits de l’homme des Navajo conformément à ses obligations selon la Charte de l’Organisation des Etats Américains » dit Leonard Gorman, Directeur Exécutif de la Commission des droits de l’homme de la Nation Navajo.

 

Voir aussi:

Histoire de la station de ski sur les San Francisco Peaks

Discours de Klee Benally sur les sites sacrés, avec quelques précisions sur les problèmes cités

 

2012-12-24-SnowYellow1

FABRIQUER DE LA NEIGE EST LEGAL, MAIS LES REGLES DE L’ADEQ (SERVICE DE LA QUALITE DE L’ENVIRONNEMENT) ET LE CONTRAT AVEC LA VILLE N’AUTORISENT PAS LES EAUX USEES RECYCLEES POUR FAIRE DU SKI

Par True Snow
See original article in English
Traduction Christine Prat

FLAGSTAFF, Arizona, 26 décembre 2012 – La firme Arizona Snowbowl a commencé à faire de la neige à la station de ski d’altitude sur les Pics San Francisco le 24 décembre 2012 et a eu la surprise de découvrir qu’elle était très jaune. Aujourd’hui, les gens de Snowbowl ont eu une nouvelle surprise lorsque l’organisation True Snow a découvert que skier n’est pas une réutilisation autorisée d’eau d’égout traitée.

Hier, nous, de True Snow, avons annoncé qu’Arizona Snowbowl violait son contrat avec la ville en n’ayant pas placé de panneaux bien visibles. Après avoir bien inspecté la station, nous avons pu découvrir deux panneaux placés à plus de 3 mètres du sol et mesurant environs 20cm sur 20cm. Cependant, ces pancartes n’utilisent pas les termes spécifiés dans le contrat avec la ville. En fait, ils sont violets et ressemblent plus à une proclamation de leurs efforts de conservation qu’à un quelconque avertissement.

En lisant le contrat avec la ville et les lois de l’ADEQ (Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona) sur les eaux usées pour voir si les panneaux d’avertissement étaient nécessaires, nous avons trouvé que toutes sortes de choses faites par Arizona Snowbowl sont tout simplement illégales. Donc nous avons ce jour déposé une plainte auprès de la Ville de Flagstaff et de l’ADEQ demandant que la ville suspende ses livraisons d’eau et finalement révoque le contrat dans sa totalité étant donné qu’il ne peut être remédié à certaines des infractions.

« Bien que la loi de l’état autorise l’eau recyclée classée A+ à contenir des organismes fécaux coliformes et des virus entériques, beaucoup de gens semblent croire que les standards de recyclage A+ signifient que l’eau est assez propre et saine pour être bue. Cette erreur courante sur l’eau recyclée donne aux gens un sentiment infondé de sécurité. Aucun panneau d’avertissement, descriptif ou non, ne peut empêcher l’ingestion de neige d’égout en skiant. Il est de la responsabilité de la ville de faire respecter la loi et d’annuler le contrat » dit Katie Nelson, une bénévole de True Snow.

« Je suis profondément déçu que les autorités locales et celles de l’état d’Arizona n’obligent pas Arizona Snowbowl à respecter la lettre de la loi. C’est totalement irresponsable, de la part de la Ville et de l’ADEQ de ne rien faire et de laisser les gens de Snowbowl faire tout ce qu’ils veulent. La santé de tous les skieurs, snowboarders et employés de la station est entre leurs mains et ils semblent s’en moquer » dit Rudy Preston, fondateur de True Snow. « Quand j’ai décidé d’étudier de plus près le contrat avec la Ville et les lois d’Arizona, j’ai été sidéré de découvrir que skier sur de l’eau d’égout recyclée est illégal. Nous avons déposé une plainte auprès de l’ADEQ immédiatement. »

Il a été constaté que Snowbowl agit en violation de nombreuses lois de l’état et de points du contrat avec la Ville.

« Des avertissements insuffisants ou manquants à des tuyaux ne satisfaisant pas aux normes, il semble qu’Arizona Snowbowl a du pain sur la planche pour assurer la santé et la sécurité de ses clients et employés. L’eau d’égout traitée coule jusqu’aux chalets et aux espaces où on mange et jusqu’aux robinets et aux éviers, comment Snowbowl peut-elle empêcher cela ? » demande Rudy Preston.

« Nous, à True Snow, ne voyons pas comment des administrations responsables ont pu autoriser Snowbowl à réaliser ce projet même si skier sur cette neige avait été légal selon la loi d’Arizona – ce qui n’est pas le cas. Seule la fabrication de neige est autorisée comme réutilisation direct d’eaux usées traitées. »

Texte intégral de la plainte contenant la liste de toutes les infractions :
http://truesnow.org/images/letter-of-complaint-12-26-2012-true-snow.pdf

Texte du contrat avec la Ville :
http://truesnow.org/images/city-contract.pdf

Texte des lois d’Arizona sur l’eau recyclée :
http://truesnow.org/images/18-09.pdf

Photos haute definition, par Katie Nelson, fichier zip:
https://docs.google.com/open?id=0B9AUXPXEUmRJS1NtaWVMdHBPVEU

Contact:
Rudy Preston
info@truesnow.org
tél. : (+1) 480 382 5288