Michelle Cook, photo Brenda Norrell

CRIMINALISATION DES PEUPLES AUTOCHTONES, LES COMPAGNIES PETROLIERES INVENTENT DE NOUVELLES LOIS CONTRE “L’INCITATION A L’EMEUTE” APRES STANDING ROCK, MICHELLE COOK, DINÉ [NAVAJO] TEMOIGNE DEVANT LA COMMISSION INTERAMERICAINE DES DROITS DE L’HOMME EN JAMAIQUE

Témoignage de Michelle Cook, Diné
Photos et article par Brenda Norrell
Censored News
21 mai 2019
Traduction Christine Prat

KINGSTON, Jamaïque – Les Etats-Unis ont entrepris de criminaliser les Peuples Autochtones à Standing Rock, et continuent d’abroger des droits humains par une nouvelle législation, inventée par les compagnies pétrolières, dit Michelle Cook, Diné, à la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme, en Jamaïque.

Les Etats-Unis vous diront que leur Etat protège les Peuples Autochtones et soutiennent la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones des Nations Unis, dit-elle. “Ils vous parleront d’une politique de consultation, en accord avec les droits de l’homme.” “Ce qu’ils ne vous diront pas, c’est que ces droits sont abrogés, anéantis et détournés pour les profits privés de compagnies pétrolières comme ETP (Energy Transfer Partners) et TransCanada.”

“Je suis ici pour exprimer le point de vue Indien sur ce que nous avons appris pendant et après les évènements de Standing Rock contre l’oléoduc Dakota Access.”

“Dans le cas du Dakota Access, pendant sept mois, de septembre 2016 à février 2017, au moins 76 services de maintien de l’ordre et 35 services fédéraux et firmes de sécurité privées, embauchés par la compagnie pétrolière, ont été présents à un moment ou un autre.”

“Au cours des sept mois, des procureurs agressifs ont condamné 841 protecteurs de l’eau qui usaient pacifiquement de leur Droit constitutionnel d’Assemblée.” Beaucoup de ceux qui ont été arrêtés ont été détenus dans des conditions inacceptables et maltraités. Ils ont été fouillés et déshabillés sans raison et enfermés pendant des heures dans des conditions humiliantes, dit Michelle à la Commission.

Les autorités locales ont agressivement poursuivi 841 protecteurs de l’eau, en dépit du manque de raisons valables et de ce qu’il n’y ait pas de preuve dans la grande majorité des cas. “Le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau a entamé une poursuite collective [‘class action’] pour les blessures infligées le 20 novembre.”

Maintenant, suite à Standing Rock, dit Michelle, “les intérêts du pétrole et du gaz poussent à criminaliser les protestations contre leurs projets de carburants fossiles, en inventant des lois visant explicitement à protéger leurs infrastructures les plus sensibles contre le sabotage.” Actuellement, 95 lois anti-protestations sont proposées dans 35 états, y compris le Dakota du Nord. 14 d’entre elles sont passées, 24 sont encore en suspens, et 55 ont expiré ou ont été repoussées. Il y en a actuellement 28 en attente dans la législation d’états. Au Texas, la Proposition 3557 ferait de certaines formes de protestations un crime de second degré, équivalent à un meurtre de second degré. Dans le Dakota du Sud, la loi sur l’incitation à l’émeute a créé un fonds spécial pour poursuivre des groupes qui ne se trouvent pas dans l’état, en réaction directe à Standing Rock.

“Nous encourageons la Commission à examiner ces lois et à suivre les recommandations du Rapporteur Spécial.”

Michelle a témoigné avec Ofelia Rivas, Tohono O’odham, qui témoignait sur la militarisation de la frontière; Casey Camp Horinek, membre du Conseil Tribal Ponca, sur les arrestations abusives à Standing Rock; et Leoyla Cowboy, Diné, épouse du Protecteur de l’Eau emprisonné, Michael Little Feather Giron, Chumash.

Michelle Cook est une avocate Diné [Navajo], et l’organisatrice de la délégation de femmes à la Commission en Jamaïque.

Elle est fondatrice de Désinvestir, Investir, Protéger. Michelle est membre de la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo et co-fondatrice du Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau à Standing Rock. En tant que diplômée du Programme Fulbright [un programme d’échanges universitaires], elle a vécu en Nouvelle-Zélande et étudié la culture Maori. Elle est allée en Iran au cours d’un échange culturel et était présente à la Conférence sur la Terre Mère à Cochabamba, en Bolivie, en 2010. Elle poursuit actuellement des études pour obtenir un diplôme supérieur, dans le cadre du Programme de Droit et Politique des Peuples Autochtones à l’Université de Tucson, Arizona.

©Brenda Norrell

 

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UNE VICTOIRE POUR UNCI MAKA, NOTRE MERE LA TERRE !
LE PRESIDENT OBAMA REJETTE OFFICIELLEMENT L’OLEODUC KEYSTONE XL

Par Owe Aku, Projet de Justice International
See original article in English, on Owe Aku’s site, on Censored News
6 novembre 2015
Traduction Christine Prat

 

Quand Wioweya Najin Win, Debra White Plume, qui vit actuellement à Pine Ridge, sans médias ni internet, a pris connaissance de la déclaration, elle a déclaré :

« C’est une si grande nouvelle ! Wopila à tous ceux de l’Armée de la Terre. Le Président Obama s’est mis en travers du chemin d’un mal menaçant les gens. Il a posé ses MOCASSINS SUR LE SOL ! [= il les attend DE PIED FERME] Nos ancêtres sont avec nous et nous sommes si reconnaissants pour la protection de l’Eau Sacrée. »

 

VIVA !

 

LE PRESIDENT, LE VICE-PRESIDENT ET LE SECRETAIRE D’ETAT VIENNENT JUSTE D’APPARAITRE A LA TELEVISION NATIONALE POUR REJETER L’OLEODUC KEYSTONE XL. LE PRESIDENT A NOMME TROIS RAISONS QUI L’ONT CONDUIT A CETTE DECISION :
1. Le pipeline ne serait pas un accroissement à long terme de notre économie ; il ne crée pas d’emplois ;
2. Le pipeline ne ferait pas baisser le prix de l’essence pour les consommateurs américains ;
3. Le pipeline transporterait du brut très polluant à travers le pays sans rien ajouter à notre sécurité énergétique. Le Président suggérait que ce serait hypocrite d’approuver l’oléoduc tout en faisant des tentatives pour développer les solutions d’énergie propre par une politique durable.

Tout le monde reconnaît que la situation présente du gouvernement américain est tout sauf stable, et qu’un nouveau gouvernement de droite, chrétien et Républicain pourrait revenir sur la décision. Cependant, c’est tout de même UNE VICTOIRE IMPORTANTE. Quiconque voudra maintenant ou dans le futur menacer la sécurité de l’eau que nous protégeons pour les générations futures, se heurtera à la même opposition que celle qui a vaincu le pipeline aujourd’hui.

Et voici un récent témoignage de Wioweya Najin Win (Debra White Plume, Directrice d’Owe Aku Bring Back the Way) devant la Commission des Services Publiques du Dakota du Sud, expliquant la vision du monde Lakota qui préside aux stratégies organisées que nous employons pour défendre Unci Maka et Mni Wakan, du 5 juillet 2015

Commission des Services Publiques du South Dakota
500 E. Capital Av.
Pierre, SD 57501

 

Je suis Wioweya Najin Win. Mon nom anglais est Debra White Plume et mon adresse est PO Box 325, Manderson, SD 57756. Je veux commenter le dossier numéro HP12-001 concernant le Commentaire Publique du 26 juillet 2015, sur le Pipeline pour Sables Bitumineux KXL, de TransCanada, Inc.

La vision du monde Lakota et la vision du monde Américaine concernant la terre et l’eau sont différentes, de même que nos visions du monde concernant le temps et l’espace. La vision du monde Américaine, à travers ses institutions, ses politiques, ses lois et règlements, dit que les officiels élus et nommés ont le droit de prendre la décision finale sur ce qui se passe dans notre espace partagé. Pour être plus claire, par le mot ‘notre’ je me réfère aux Lakota et aux Américains, et aux officiels élus ou nommés par opposition au reste de nous tous. Dans la vision du monde Lakota, chacun a droit à la parole, et une décision collective est prise par consensus. Il n’y a pas de hiérarchie, une personne n’est pas plus importante qu’une autre. Tous les gens sont importants et ont le droit de s’exprimer.

De mon point de vue, l’espace et la distance entre l’endroit où je vis et celui où TransCanada, Inc. veut mettre son KXL pour sables bitumineux, sont trop proches. Bien que l’endroit où je me repose la nuit et me lève chaque matin pour vivre une vie pour laquelle je suis reconnaissante, et le trajet du pipeline par Mission, Dakota du Sud, ou Murdo, Dakota du Sud, ou Lower Brule, Dakota du Sud, ou Faith, Dakota du Sud, soient à des centaines de kilomètres, pour moi, ce trajet est juste à côté. Toute cette région est chez moi.

Le trajet proposé pour le KXL et que vous avez pris en considération, passerait non seulement, ce qui est irresponsable, au-dessus de la nappe aquifère Ogallala, mais il traverserait aussi dangereusement beaucoup d’eaux de surface, entre autres le Fleuve Missouri et la Rivière Cheyenne. Tout cela est de l’eau sacrée, nous disons Mni Wicozani, c’est par l’eau qu’il y a de la vie. Sans eau il n’y a pas de vie.

Je vais vous parler de choses personnelles. J’ai reçu mon quatrième nom Lakota sur les rives de Cheyenne River, nommée par Grover Horned Antelope. Mon chant a été chanté par John Around Him, au cours d’une cérémonie conduite par Rocky Afraid of Hawk, avec pour témoins Celane Not Help Him et beaucoup d’Anciens Lakota hautement estimés. Mes enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants ont reçu leurs noms sur les berges de rivières. Mon mariage, il y a 36 ans, y a été béni.

Les bébés naissent sur les berges des rivières, les mariages y sont bénis, on y reçoit les noms. On donne ses enfants en mariage, le long des berges des rivières. Des cérémonies de guérison et de remerciements sont tenues le long des berges des rivières. Des gens y meurent, le long des berges de rivières. Des dizaines de milliers de ces cérémonies, ainsi que des cérémonies de Conservation et Libération de l’Esprit [du défunt], des cérémonies de passage d’une fille à l’âge de femme, et beaucoup d’autres cérémonies ont été et sont encore tenues le long des berges des rivières, pour notre Nation Lakota, pour des dizaines de milliers de gens, pour des dizaines de milliers de générations. L’eau fait partie des cérémonies Lakota, nous honorons et respectons l’eau.

Notre Nation Lakota a perdu beaucoup de parents au cours des générations, en se battant pour l’eau et la terre. Des Ancêtres sont morts le long des berges des rivières en combattant les pèlerins et les colons américains, le chemin de fer et les compagnies minières, et les empiètements des militaires des Etats-Unis sur nos territoires. Nos ancêtres vivaient une belle vie le long des berges des rivières, combattaient le long des berges des rivières, mouraient le long des berges des rivières et gagnaient leurs batailles, le long des berges des rivières. L’Amérique a reconnu et admis que cette eau et cette terre sont en territoire Lakota, comme il est prouvé par le Traité de Fort Laramie de 1851. L’Amérique et son gouvernement de citoyens violent ce Traité, qui a valeur de loi internationale, chaque fois qu’ils veulent faire de l’argent.

Maintenant que le monde a les Droits de l’Homme, la communauté internationale a reconnu et affirmé qu’en tant qu’Autochtones, la Nation Lakota a besoin de plus de protection, comme tous les peuples Autochtones, contre les multinationales et les gouvernements qui ne respectent pas les lois, ni les lois morales, ni les jugements humanitaires, y compris les Droits de l’Homme. Les Autochtones sont considérés comme ‘jetables’ dans leurs entreprises de profanation des terres et des eaux pour des profits personnels ou pour leurs entreprises privées, c’est pourquoi les Nations Unies ont adopté la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones, y compris ceux des Etats-Unis, pour fournir des règles directrices sur le respect des Droits Humains de tous les peuples. Cet acte a également été enfreint et sera encore enfreint par des officiels comme vous si vous approuvez le pipeline pour sables bitumineux KXL.

Le gouvernement des citoyens d’Amérique enfreint ses propres lois, établies pour protéger l’eau potable, non seulement pour approuver des pipelines, mais aussi des industries d’exploitation minière, comme l’exploitation d’uranium et la fracturation hydraulique. Des individus tels que vous enfreignent ces lois et ces doctrines. Vous n’êtes pas anonymes et ne devez pas vous cacher derrière vos titres gouvernementaux. Vous vivez ici et avez autant besoin de cette eau que moi. Les citoyens du Dakota du Sud et leurs organisations, toutes les Tribus du Dakota du Sud, ont dit non au KXL pour sables bitumineux de TransCanada. Maintenant c’est votre tour de dire non.

Vous êtes des êtres humains qui buvaient de l’eau, vous ne pouvez pas vivre sans eau. Pour je ne sais quelle raison, c’est vous qui avez l’autorité à ce jour pour protéger l’eau sacrée et tout ce qui vit dans ce passage à travers ce grand pays, en décidant de dire non à TransCanada, Inc. Vous pouvez arrêter cette destruction avant qu’elle ne commence, vous pouvez protéger ces terres et ces eaux pour ceux qui vivent maintenant et pour les générations à venir.

Le KXL peut contaminer l’eau souterraine et les eaux de surface non seulement avec son pétrole dégoutant de sables bitumineux, mais aussi avec les produits mortels avec lesquels il est mélangé, pour le liquéfier à une température constante de 65,5 degrés. La pression extrême, nécessaire pour le trainer sur des milliers de kilomètres, du départ au Canada, au terminus au Texas, est une force mortelle en soit, assez puissante pour couper un homme en deux s’il se trouve à proximité, si çà craque et explose. Le sens commun suffit à une personne intelligente pour comprendre que le KXL pour sables bitumineux est un serpent noir au venin mortel qui doit être maintenu loin de nos demeures et de notre environnement. Prendriez-vous la décision de laisser vivre un serpent à sonnette dans votre salle de séjour ou dans les chambres de vos filles et de vos fils ?

Faites que votre décision ne participe pas à la violation de la loi américaine, internationale et naturelle, en votant l’approbation du KXL pour sables bitumineux. N’ouvrez pas la porte de ce beau pays et de son eau au serpent noir qui pourrait entrer chez nous. Il ne fera pas la différence entre un Lakota et un Blanc. Les agriculteurs et éleveurs blancs risquent tout autant que nous, les Lakota. Beaucoup ont été frappés par la manipulation de TransCanada soutenue par le gouvernement, leurs ranches et leurs fermes ont été coupés en deux.

J’appelle chacun d’entre vous à être un homme, un véritable être humain, et à résister à cette menace pour notre eau et nos familles. Ne soyez pas lâche ou manipulé par l’entreprise et les chefs de gouvernements qui reçoivent de l’argent de l’entreprise pour approuver. Participez à la création d’une histoire saine, à laquelle les générations à venir se référeront, et seront heureuses de ce que leurs grands-pères et grand-mères se soient dressés sur la route de quelque chose de mauvais qui menaçait les gens.

Je vous demande instamment de voir au-delà du désir de partager l’autosatisfaction du réseau du ‘bon gars’ du Preneur de Graisse, flattant l’appétit de l’avidité insatiable. Je vous demande instamment de considérer le bon futur des garçons et filles Lakota, le bon futur des éleveurs et agriculteurs blancs et de garçons et filles blancs des villes, lequel futur est entre vos mains. Vous savez, il y a des failles que vous pouvez trouver pour dire non à TransCanada. Je vous demande instamment d’être brave et visionnaire et de ne pas vous contenter de vous tenir à distance, mais de résister contre le Preneur de Graisse.

Wioweya Najin Win, aka Debra White Plume
Owe Aku, Bring Back the Way
PO Box 325
Manderson, SD 57756
www.oweakuinternation.org

 

Sujet : Le dossier numéro HP12-001, le pipeline KXL de TransCanada

Par Debra White Plume
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat

19 juillet 2015

 

A la Commission des Services Publics du Dakota du Sud
500E Capitol Avenue
Pierre, SD 57501

 

Wioweya Najin Win miye. Mon nom anglais est Debra White Plume et mon adresse P.O. Box 325, Manderson, SD 57756. Je commente le dossier numéro HP12-001 concernant le Pipeline de Sables bitumineux KXL de TransCanada, Inc. pour le Commentaire Public du 26 juillet 2015 dans le Dakota du Sud.

La vision du monde Lakota et la vision du monde Américaine concernant la terre et l’eau sont différentes, car notre vision du monde concerne le temps et l’espace. La vision Américaine, à travers ses institutions, ses politiques, ses règlements et ses lois dit que les élus et les officiels nommés prennent la décision définitive sur ce qui se passe dans l’espace que nous partageons. En clair, par le mot ‘notre’ je me réfère aux Lakota et aux Américains, aux officiels élus/nommés et au reste d’entre nous. Dans la vision du monde Lakota, tout le monde a droit à la parole, une décision collective est obtenue par consensus. Il n’y a pas de hiérarchie dans laquelle une personne serait plus importante qu’une autre. Tous les gens sont importants et ont le droit de s’exprimer.

De mon point de vue, l’espace et la distance entre l’endroit où je vis et celui où TransCanada, Inc. veut faire passer son pipeline de sables bitumineux KXL sont trop proches. Bien que l’endroit où je pose ma tête pour dormir la nuit, où je me lève tous les matins pour vivre une vie pour laquelle je suis reconnaissante, et le trajet du pipeline par Mission, Dakota du Sud ou Murdo, Dakota du Sud, ou Lower Brule, Dakota du Sud, ou Faith, Dakota du Sud, peuvent bien être à des centaines de kilomètres, ce trajet est ici. Toute cette région est chez moi.

Le trajet que vous envisagez pour le KXL ne serait pas seulement délirant parce que situé au-dessus de la Nappe Aquifère Ogallala, il traverserait aussi dangereusement des eaux de surface, entre autres le Missouri et la Rivière Cheyenne. Ce sont toutes des eaux sacrées, nous disons Mni Wicozani, par l’eau il y a de la vie. Sans eau il n’y a pas de vie.

Je vais vous faire part d’un peu de mon histoire personnelle. J’ai reçu mon quatrième nom Lakota le long des berges de la Rivière Cheyenne, de Grover Horned Antelope. Mon chant a été chanté par John Around Him, au cours d’une cérémonie conduite par Rocky Afraid of Hawk, où étaient présents Celane Not Help Him et beaucoup d’Anciens Lakota hautement estimés. Mes enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants ont reçu leurs noms sur les berges de la rivière. Mon mariage, il y a 36 ans, a été béni là-bas.

Des bébés naissent sur les berges de la rivière, des mariages y sont bénis, des noms y sont donnés. Des cérémonies de cadeaux sont organisées sur les berges des rivières. Des cérémonies de guérison et de remerciements sont organisées sur les berges de la rivière. Des gens meurent là-bas, le long des berges des rivières. Des dizaines de milliers de ces cérémonies, tout comme la Conservation et la Libération des cérémonies de l’Esprit, les cérémonies de passage des filles à l’âge adulte, et beaucoup d’autres cérémonies ont été tenues et le sont toujours sur les berges de la rivière pour notre Nation Lakota, pour des dizaines de milliers de gens, pour des dizaines de milliers de générations. L’eau fait partie de toutes les cérémonies Lakota, nous honorons et respectons l’eau.

Notre Nation Lakota a perdu beaucoup de parents, sur des générations, en luttant pour l’eau et la terre. Des Ancêtres sont morts sur les berges de la rivière en combattants les pèlerins et les colons Américains, le chemin de fer et les compagnies minières, et l’Armée des Etats-Unis qui envahissait nos territoires. Nos ancêtres ont vécu une belle vie le long des berges des rivières, ont combattu le long des berges des rivières, sont morts le long des berges des rivières, et ont gagné leurs batailles le long des berges des rivières. L’Amérique a reconnu et admis que cette eau et cette terre sont en territoire Lakota, tel qu’il est prouvé par le Traité de Fort Laramie de 1851. L’Amérique et son gouvernement citoyen violent ce Traité, une loi internationale, chaque fois qu’ils veulent faire de l’argent.

Tandis que le monde a les Droits de l’Homme, la communauté internationale a reconnu et admis qu’en tant que peuples Autochtones la Nation Lakota a besoin de plus de protection, comme tous les peuples Autochtones, contre les compagnies privées et les gouvernements qui ne respectent ni les lois ni les jugements moraux et humains, y compris les Droits de l’Homme. Les Peuples Autochtones sont vus comme pouvant être sacrifiés, dans les actions qui profanent les terres et les eaux pour les profits personnels et ceux des entreprises privées, c’est pourquoi les Nations Unies ont adopté la Déclaration des Droits de Peuples Autochtones, y compris ceux des Etats-Unis, afin de fournir des modèles de conduite pour respecter les Droits de l’Homme de tous les peuples. Cette action est également enfreinte et le sera toujours plus par des officiels du gouvernement comme vous-mêmes, qui approuvez le pipeline pour sables bitumineux KXL.

Le gouvernement Américain des citoyens enfreint ses propres lois établies pour protéger l’eau potable, pour approuver non seulement des pipelines, mais aussi des industries minières comme l’exploitation d’uranium et la fracturation hydraulique. Des individus tels que vous enfreignent ces lois et ces doctrines. Vous n’êtes pas anonymes et ne devez pas vous cacher derrière vos titres officiels. Vous vivez ici et avez besoin de cette eau autant que moi. Les citoyens du Dakota du Sud et leurs organisations, toutes les Tribus du Dakota du Sud, ont dit non au pipeline de sables bitumineux KXL de TransCanada. Maintenant c’est votre tour de dire non.

Vous êtes des êtres humains qui boivent de l’eau, vous ne pouvez pas vivre sans eau. Pour une raison quelconque, vous avez l’autorité aujourd’hui pour protéger l’eau sacrée et toute la vie dans tout ce corridor à travers ce pays immense, en décidant de dire non à TransCanada. Vous pouvez arrêter cette destruction avant qu’elle ne commence, vous pouvez protéger les terres et les eaux pour ceux qui vivent maintenant et pour les générations à venir.

Le KXL peut polluer l’eau souterraine et les eaux de surface, non seulement avec son sale pétrole de sables bitumineux, mais aussi avec tous les produits chimiques mortels qui y sont mélangés afin de le liquéfier à une température constante de 65 degrés. La pression extrême nécessaire pour le trainer sur des milliers de kilomètres de son point de départ au Canada jusqu’au terminal duTexas, est en elle-même une force mortelle, suffisante pour couper un homme en deux s’il est à proximité quand çà casse ou explose. Le sens commun suffit à une personne intelligente pour savoir que le pipeline de sables bitumineux KXL est un serpent noir avec un venin mortel qui doit être éloigné de nos habitations et de notre environnement. Prendriez-vous la décision de faire vivre un serpent à sonnettes dans votre salle de séjour ou dans les chambres de vos enfants ?

Faites que votre décision ne soit pas une violation de plus de la loi américaine, internationale et naturelle en votant pour le pipeline de sables bitumineux KXL. N’ouvrez pas la porte de ce beau pays et de cette eau au serpent noir, de sorte qu’il pourrait entrer chez vous. Il ne se préoccupe pas de distinguer si il a affaire à un Lakota ou à un Blanc. Les fermiers et éleveurs blancs courent autant de risques que nous les Lakota. Beaucoup d’entre eux ont été touchés par la manipulation de TransCanada soutenue par le gouvernement, et leurs ranchs et leurs fermes ont été coupés en deux.

J’appelle chacun de vous à être un homme, un vrai, un être humain, et à être contre cette menace pour notre eau et nos familles. Ne soyez pas lâches, ne soyez pas des marionnettes de la firme privée et des membres du gouvernement qui touchent de l’argent de la compagnie. Participez à la création d’une histoire dont les générations à venir seront fières, et heureuses que leurs grands-pères et grands-mères aient fait obstacle à un mal venant vers le peuple.

Je vous prie instamment de voir au-delà du désir de prendre part aux claques dans le dos des bons gars du réseau du Preneur de Graisse, en satisfaisant aux appétits d’une convoitise insatiable. Je vous prie instamment de penser à un bon avenir pour les garçons et filles Lakota, un bon avenir pout les éleveurs et fermiers blancs et les garçons et filles des villes blanches, dont l’avenir est entre vos mains. Vous savez comment trouver les failles pour dire non à TransCanada. Je vous prie instamment d’avoir du courage et d’être visionnaires, et de ne pas seulement vous distinguer, mais de vous élever contre le Preneur de Graisse.

Wioweya Najin Win, aka Debra White Plume
Owe Aku, Bring Back the Way (Retrouvez la Voie)
P.O. Box 325
Manderson, SD 57756
www.oweakuinternational.org

 

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LES SIOUX YANKTON ET IHANKTONWAN, ESSAIENT D’OBTENIR LE REJET DE LA DEMANDE DE TRANSCANADA A LA COMMISSION D’UTILITE PUBLIQUE DU DAKOTA DU SUD DE STATUER SUR UN PERMIS, LE 6 JANVIER 2015

Par La Tribu Sioux Yankton
Thomasina Realbird, Sioux Yankton
Faith Spotted Eagle, Présidente du Traité Ihanktonwan*
Publié sur Censored News
Mercredi 31 décembre 2014
Traduction Christine Prat

 

NATION SIOUX YANKTON – Dans une action menée avec détermination, la Tribu Sioux Yankton va croiser le fer avec Transcanada le 6 janvier, afin d’essayer d’obtenir le rejet de la demande de Transcanada de faire officialiser le passage de l’oléoduc Keystone XL à travers le Dakota du Sud. La Tribu avancera l’argument selon lequel tant de choses ont changé dans la constatation des faits et les conclusions légales ainsi que les cinquante conditions initiales devant être remplies par Transcanada, que c’en est devenu un nouvel oléoduc.
Les trois autres tribus présenteront des arguments soutenant la motion des Yankton.
Durant l’automne 2014, 41 intervenants et quatre tribus ont déposé des interventions contre le développement de l’oléoduc KXL durant des sessions de la Commission d’Utilité Publique du Dakota du Sud animées par trois membres de cette institution. En plus des Yankton, les quatre autres tribus sont celles de Cheyenne River, Rosebud et Standing Rock.
Les autres intervenants sont des ONG, des citoyens et des propriétaires de terres du Dakota du Sud et du Nebraska.
Beaucoup d’intervenants du Dakota du Sud sont membres de ‘NOKXL Dakota’ [Pas de KXL Dakota], qui constitue une puissante coalition de tribus, de propriétaires de terres et d’ONG, entre autres l’Action Rurale du Dakota, qui est intervenu quand la Commission d’Utilité Publique a certifié l’oléoduc KXL en 2010. Bold Nebraska [Nebraska Sans Peur] et d’autres propriétaires de terres du Nebraska ont également été acceptés comme intervenants.
La Commission d’Utilité Publique a accepté toutes les interventions, entre autres celles du Réseau Environnemental Autochtone, du Conseil Intertribal sur la Politique Publique, du Sierra Club, de 350.org, de la Fédération pour la Vie Sauvage du Dakota du Sud, et de la Commission d’Utilité Publique de Rosebud.
Au cours de la session de décembre 2014 de la Commission d’Utilité Publique, les tribus et les autres parties ont présenté leurs objections essentiellement par le biais de motions préalables mais n’ont pas été autorisées à argumenter lors de la session proprement dite.
Il s’avère que les sessions de la Commission d’Utilité Publique n’autorisent pas les arguments oraux, ce qui est inhabituel pour une institution exerçant un pouvoir de réglementation juridictionnel. Il reste à voir si cela va changer durant la session du 6 janvier.
Lors de la session du 6 janvier, des parties présenteront des faits déjà découverts pertinents pour la procédure. Après la date du 6 janvier, un calendrier accepté par tous a été fixé pour d’éventuelles découvertes de faits au cours des quatre mois qui se concluront par une dernière session dans la première semaine de mai. Le processus d’intervention a réuni une puissante coalition d’intervenants qui défendent leurs droits à une vraie procédure en tant que citoyens de ce pays. Les tribus affirment leurs droits de protéger les terres des traités, l’eau et les droits humains de vivre en sécurité sur une terre qu’ils habitent depuis des siècles. La terre n’inclut pas seulement les terres selon les traités, mais aussi des terres qui n’ont jamais été cédées et sont considérées comme ayant le statut de territoire occupé ; et des terres qui appartiennent en titres à certaines tribus comme Rosebud et Oglala. Yankton a combattu l’oléoduc KXL depuis 2008 et continuera jusqu’à ce que le KXL s’en aille.
Après la session du 6 janvier de la Commission d’Utilité Publique, la coalition NOKXL Dakota hébergera un Cercle de Prière dans la Rotonde du Capitole pour célébrer l’unité, la solidarité, l’opposition ininterrompue et la victoire de l’unification qui ne cèdera pas de terres à une entité étrangère et ne compromettra pas le climat pour les générations à venir.

Si vous avez des questions, contactez : Thomasina Realbird (00 1) (303) 673 9600 ou Faith Spotted Eagle (00 1) (605) 481 0416

 

*Le 25 janvier 2013 les Nations Sioux ont signé un Traité International (c.à.d. Inter nations Sioux, ouvert aux autres Nations voulant les rejoindre) pour Protéger le Sacré des Projets de Sables Bitumineux.

DakotaSacred23-1-2013

L’introduction :
Les représentants de Nations, tribus et gouvernements Autochtones souverains, participant au Rassemblement pour Protéger le Sacré des 23 au 25 janvier 2013, pour le 150ème anniversaire du Traité Entre les Pawnee et les Sioux Yankton, se sont rassemblés sur les terres Ihanktonwan et ont résolu par consentement libre, préalable et informé de s’engager par traité à être pour toujours respectés et protégés.
Voir le texte intégral du Traité, en anglais

 

LA TOURNEE DE RESISTANCE AUX SABLES BITUMINEUX CONTINUE

Par Tar Sands Blockade
See original article in English on Censored News
4 avril 2013
Traduction Christine Prat

Ce weekend, un groupe d’Opposants qui bloquent la construction de l’oléoduc KXL ont été invités à retourner en Territoire Lakota pour continuer la Tournée de Résistance ‘Moccasins On the Ground’ et manifester leur solidarité avec la Grande Nation Sioux qui se prépare à défendre son Territoire du Traité contre la menace posée par le Keystone XL à leur Eau Sacrée. Ci-dessous un article de Lakota Media Project sur la tournée.

 

Owe Aku, une organisation de base de Pine Ridge, la Réserve Indienne du Dakota du Sud, et de nombreux alliés, ont organisé trois jours d’instruction à l’Ecole Wounded Knee, intitulés ‘Tournée de Résistance ‘Moccasins on the Ground’ (De Pied Ferme)’. « Plus de 300 personnes se sont inscrites, certaines n’ont fait que passer, d’autres sont restées, certaines ne se sont pas inscrites. Nous estimons à 250 le nombre de gens qui ont participé à tout ou partie de l’instruction » dit Vic Camp, un organisateur de Owe Aku. Des éleveurs et des fermiers non-Indiens du Dakota du Sud et du Nebraska ont participé, ainsi que des membres de l’Action Rurale du Dakota du Sud, de l’Alliance pour l’Eau Propre, et d’autres protecteurs de l’eau des Grandes Plaines.

« La Tournée de Résistance ‘Moccasins on the Ground’ est une stratégie de la communauté pour protéger l’eau du pétrole de sables bitumineux qui doit traverser les Grandes Pleines dans le Keystone XL, un oléoduc de 91 cm appartenant à la compagnie canadienne TransCanada [TC] » dit Debra White Plume, une grand-mère Lakota de Manderson. « L’oléoduc KXL trainerait le pétrole de sables bitumineux des mines du Canada, traversant des centaines de rivières et cours d’eau et la Nappe Aquifère Ogallala qui fournit de l’eau potable à deux millions de gens du Dakota du Sud au Texas, et qui irrigue le ‘panier de pain’ de l’Amérique » dit Debra White Plume. « Il traverserait le Territoire – jamais cédé – du Traité de Fort Laramie, sans notre consentement libre, préalable et informé, contre notre droit selon les Nations Unies et en violation de nos traités, qui relèvent de la loi internationale. Il traverserait le réseau Rural Tribal d’Eau des Sioux Oglala, qui amène l’eau potable à nos terres, ici, sur 320 km, de Pierre, dans le Dakota du Sud ».

TransCanada a déposé une demande pour un second permis international auprès du Département d’Etat des Etats-Unis, étant donné que l’oléoduc entrerait dans le Montana, venant d’Alberta, au Canada. Le Président Obama a rejeté la première demande en janvier 2012. TransCanada a déposé une autre demande, qui implique une Période de Commentaires de 45 jours, à dater du 1er mars 2013. Une Audition du Département d’Etat est prévue le 18 avril 2013 à Grand Island, dans le Nebraska. Lors d’auditions passées, des propriétaires de terres ont exprimé l’inquiétude que TransCanada fasse passer en force ses droits de passage à travers leurs ranchs et leurs fermes, en utilisant le droit d’expropriation, exposant ainsi leurs terres aux sables bitumineux mélangés avec des produits chimiques et chauffés constamment à 65 degrés C. Il y a également des inquiétudes quant aux capacités de nettoyage, en référence à la rupture de l’oléoduc d’Enbridge, en 2010, qui a causé le déversement de quatre millions de litres de bitume dans la Rivière Kalamazoo, dans le Michigan, ce qui, à ce jour, a coûté 809 millions de dollars en trois ans de travaux de nettoyage, alors que 64 km de rivière sont toujours fermés n’étant pas encore décontaminés.

L’instruction [pour la Tournée de Résistance] comprend des techniques d’action directe non-violente, d’organisation de la communauté, et des ateliers sur les Droits de l’Homme, les Droits des Traités, la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones (adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2007), l’aide médicale de rue et la stratégie des médias. Des gens du Réseau Environnemental Autochtone (Indigenous Environmental Network IEN), de Tar Sands Blockade, d’Owe Aku, d’Earth First ! (la Terre d’Abord !) et de beaucoup d’autres organisations ont servi de formateurs et vont continuer à tisser des liens. « Des techniques efficaces d’utilisation de médias sociaux sont cruciales pour le travail de justice sociale. Souvent les médias dominants négligent les problèmes qui touchent la vie quotidienne des gens, et la capacité de couvrir des situations d’action directe non-violente a une valeur incommensurable » dit Suree Towfignia du Projet de Media Populaires de Chicago, dans l’Illinois, et l’un des formateurs de l’atelier Stratégie des Médias. En coopération avec le Projet de Médias Lakota, ils ont tourné une vidéo que l’on peut voir sur YouTube.

La Résistance aux Sables Bitumineux des Grandes Plaines englobe de nombreuses organisations. « Nous ne sommes pas de petites organisations travaillant isolément, nous travaillons collectivement à travers le pays pour bloquer cette profanation » dit Camp, qui a tenu lieu d’ « Eyapaha » (annonceur), invitant les gens aux ateliers, aux sessions plénières et aux rencontres sociales.

« Nous avons collaboré pour mettre au point et adopter le Traité pour Protéger le Sacré à notre Rassemblement de février. Nous sommes heureux de rencontrer des alliés ici et de continuer le travail pour protéger le sacré » dit Faith Spotted Eagle, des Territoires d’Origine des Yankton, dans le Dakota du Sud. « Nous allons à Ottawa, au Canada, pour recruter plus d’alliés et renforcer notre Traité ». La Tournée de Résistance ‘Moccasins on the Ground’ sera dans la région Yankton du 5 au 7 avril 2013.

 

« Nous devons protéger nos communautés, nos enfants, notre eau, pour le futur. Nous voulons que ‘Moccasins on the Ground’ vienne dans la Réserve d’Eagle Butte, à Bridger, la première communauté devant faire face aux sables bitumineux » dit Robin LeBeau, Représentante du Conseil Tribal de la Tribu Sioux de Cheyenne River. L’instruction aura lieu à la mi-avril.

L’instruction médicale a été la bienvenue le dernier jour, lorsqu’un jeune garçon a éprouvé des difficultés à respirer. Les gens du camp ont crié « AIDE MEDICALE », et une douzaine de personnes ont accouru pour aider. (Le garçon a reçu des soins et a récupéré, sa mère a été grandement soulagée).

« La décision officielle des Etats-Unis sur l’oléoduc KXL devrait être prise en septembre ou octobre » dit Debra White Plume. « Au cours du long été chaud, nous fournirons l’instruction en actions directes non-violentes demandée par les Pays Lakota, plusieurs ont confirmé des dates pour l’instruction, d’autres demandes arrivent, que nous allons planifier. Une communauté organisée et entrainée est mieux préparée à protéger ses terres et ses eaux » dit Debra White Plume, « au cas où le Président Obama choisirait d’ignorer les inquiétudes de milliers d’Américains, qui ont émis des commentaires, écrit des lettres, se sont rassemblés par dizaines de milliers à Washington DC, et les milliers de gens arrêtés pour désobéissance civile devant la Maison Blanche alors qu’ils lui transmettaient le message disant que l’oléoduc KXL ne sert pas les intérêts du grand pays (l’Amérique). Nous nous joindrons à nos homologues parmi les éleveurs et les fermiers qui seront confrontés aux engins de terrassement de TransCanada quand ils viendront creuser, utilisant notre Droit Humain à l’action directe non-violente. Nous espérons que le Président se rendra compte de l’ampleur et de la diversité, à l’échelon national, de ceux qui soutiennent le refus du permis, et qu’il se montrera révolutionnaire en refusant d’exposer le grand pays à un projet tellement polluant ».

« C’est la terre de nos ancêtres. Nous la protégeons pour nos petits-enfants » dit Marie Randall. George Jumping Eagle dirigeait le groupe de tambours pour honorer la Grand-Mère Randall. A l’âge de 94 ans, elle était là avec les autres devant la caravane de poids lourds du Texas trainant l’équipement lourd destiné aux mines Canadiennes, lorsqu’ils ont essayé de traverser le village de Wanbli, dans la Réserve de Pine Ridge, en mars 2012. Cinq personnes ont été arrêtées pour avoir bloqué les camions. (Mme Randall n’a pas été arrêtée). LeBeau, d’Eagle Butte, dans le Dakota du Sud, dit que de telles caravanes ont traversé son Territoire en dépit de la législation du Conseil Tribal et de l’inquiétude exprimée que le Gouverneur de Dakota du Sud semblait avoir oublié l’action du Conseil Tribal. Par deux fois, des gens de son peuple ont bloqué des camions.

« Nous avons besoin d’instruments pour lutter contre ce serpent noir qu’est l’oléoduc KXL. Notre instrument le plus puissant est l’unité entre les Lakota et les partisans non-autochtones » dit Marty Cobenais, de l’IEN [Réseau Environnemental Indigène]. Il a parlé de l’occupation de l’oléoduc d’Enbridge dans le Minnesota, que la Nation de Red Lake subit illégalement sur son territoire depuis 1949. La Grand-Mère Randall a conduit une Cérémonie de l’Eau Lakota traditionnelle, faisant appel à ceux qui se proposent de protéger l’eau sacrée. « Presque tout le monde s’est avancé pour recevoir la peinture de terre rouge sacrée, pour consacrer leur engagement pour Notre Grand-Mère la Terre » dit Debra White Plume.

Le Président Tribal Sioux Oglala, Bryan Brewer s’est adressé à l’assistance, jurant de protéger l’eau et les générations futures Lakota de l’oléoduc KXL de TransCanada. « Je poserai mes mocassins sur le sol [i.e. j’attendrai de pied ferme] avec mon peuple ».

 

Pour plus d’informations, prenez contact avec Debra White Plume sur FaceBook ( https://www.facebook.com/debra.plume ).

En français, voir: https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1621

 

FERMEZ LES SABLES BITUMINEUX

Par Debra White Plume

16 février 2013

Publié par Censored News
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Traduction Christine Prat

Lorsque des citoyens du Nebraska et de tous les Etats-Unis attendaient de voir quelle serait la décision du Gouverneur du Nebraska Heinman d’autoriser ou d’empêcher l’oléoduc Keystone XL de TransCanada de traverser son état, j’ai eu un mouvement de recul, vu que cela reflète une mentalité préjudiciable qui fait partie intégrante de la construction coloniale. La Nappe Aquifère Ogallala ne reconnaît pas le Gouverneur. Elle ne reconnaît pas non plus le Ministre des Affaires Etrangères John Kerry ni le Président Obama. J’éprouve aussi une certaine répulsion parce qu’un autre aspect crucial de la question est l’endroit d’où vient le pétrole de sables bitumineux à la base et ce que l’extraction fait à la Forêt Boréale, au bassin du Fleuve Athabasca, aux Gens des Nations Rouges et à toute la vie de cette région.

Le très polluant pétrole des sables bitumineux vient du puits de sables bitumineux qui a dévasté les terres et les eaux, et toute la vie là-bas, dans le seul but d’alimenter la rapacité insatiable de l’industrie des carburants fossiles, et la discussion doit porter aussi sur la nécessité d’en finir avec les ravages des carburants fossiles qui détruisent la terre pour remplir les poches de quelques uns, et aussi impliquer la prise de conscience du fait qu’il est temps pour toute l’humanité de réévaluer ses véritables besoins et désirs et de décider si elle désire cet oléoduc au point d’être prête à rompre cet équilibre délicat que nous avons déjà tellement ébranlé.

Il arrive un moment où çà en revient à la responsabilité personnelle. Ou bien nous considérons l’ensemble et voyons la vérité, ou bien nous continuons à vivre aux divers niveaux de déni que nous construisons, et fournissons des excuses à ce que l’industrie fait de notre soutien d’humains inactifs. Les gens doivent avoir le courage de prendre position et dire que l’industrie des carburants fossiles et l’extraction de pétrole des sables bitumineux est nuisible et entreprendre l’action nécessaire pour les obliger à fermer avant qu’il ne soit trop tard. Laisser cet oléoduc entrer [aux Etats-Unis – NdT] ne contribuerait pas seulement à continuer l’exploitation du puits de pétrole, la destruction de l’eau sacrée et de toute vie là-bas, cela contribuerait aussi à soutenir cette exploitation alors qu’elle met en danger aussi notre eau sacrée ici, car CELA VA fuir et polluer, et quand çà se produira, çà ne pourra pas être nettoyé, la technologie n’existe pas.

Nous devons être courageux et fermes, et agir pour arrêter cet oléoduc et fermer le puits de pétrole des sables bitumineux. Les gens doivent absolument avoir une vision d’ensemble et prendre conscience de la nature de leur gouvernement qui met en place une situation dans laquelle ils doivent choisir d’avoir un emploi aux dépends de la menace bien plus grande qui plane sur la Nappe Aquifère Ogallala et toutes nos eaux de surface. Qui fera le choix de défendre l’eau sacrée ? L’eau sacrée doit être préservée pour nos générations futures. C’EST LEUR EAU.

J’espère que demain à Washington DC, chacun criera 4 fois, joignant sa voix à 30000 autres, « FERMEZ LES SABLES BITUMINEUX ». Cela rendrait cette Grand-mère très, très heureuse. Et l’Univers pourrait peut-être écouter.

Hecetuwe.

 

Publié par brendanorrell@gmail.com

 

Par Brenda Norrell, Censored News

Original article in English

Traduction Christine Prat

 

Vendredi 3 août 2012

La réalisatrice de Seattle Rebecca Rodriguez marchera d’Alberta (Canada) jusqu’au Texas, pour dénoncer les dévastations causées par le forage des sables bitumineux d’Alberta aux communautés des Premières Nations, les destructions prévues aux Etats-Unis par l’oléoduc Keystone, et pour parler avec des Amérindiens en cours de route. Rebecca réalisera le documentaire intitulé Ce Pays Etait Votre Pays.

Rebecca dit avoir été inspirée par les paroles de Lehman Brightman, fondateur de l’Union des Autochtones Américains [United Native Americans], après la Longue Marche de 1978, et les actions de Debra White Plume, Lakota, arrêtée pour avoir bloqué des super camions à Pine Ridge dans le Dakota du Sud. La marche commencera fin août.

Interview par Censored News

Qu’espérez vous obtenir comme résultat de cette marche ?
J’espère faire toute la marche et avoir un film à partager avec les gens. J’espère que le film aidera à miner la politique et la rhétorique à propos de l’oléoduc Keystone XL. Je veux fournir une description plus exacte de ce qui est en train d’être sacrifié à la rapacité des grandes compagnies et le montrer pour ce que c’est : une question de survie.

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de faire cette marche ?
L’inspiration m’est venue en grande partie de la Longue Marche organisée par l’AIM en 1978 de San Francisco à Washington D.C. La marche avait pour but de protester pour les droits des Autochtones sur l’eau et la terre menacés à l’époque par le gouvernement des Etats-Unis et par les grandes compagnies minières. J’ai écouté un enregistrement du discours de Lehman Brightman à Washington D.C. à la fin de la marche, dans lequel il avertissait les gens qu’ils devaient être vigilants vis-à-vis des pouvoirs qui chercheraient à exploiter nos ressources naturelles. Plus de 35 ans plus tard, le combat continue contre des grandes sociétés comme TransCanada qui ont une influence politique qui met en danger notre eau et nos terres pour leurs profits.

TarSandsRoute

Au cours de mes recherches, je suis tombée sur un article de Censored News sur des femmes Lakota arrêtées dans la Réserve de Pine Ridge pour avoir bloqué des camions en route pour les sables bitumineux d’Alberta. Les chauffeurs, en violation de l’autorité du Conseil Tribal, essayaient d’éviter de payer les taxes des états en passant par des terres Autochtones. Ces femmes m’ont parues très audacieuses de faire un barrage de leurs propres corps. A partir de là, je me suis familiarisée avec le travail de Debra White Plume et le mouvement Autochtone s’opposant au Keystone XL. Plus je réunissais de faits au sujet de l’oléoduc Keystone XL, plus je voulais dénoncer le problème, et j’ai décidé d’emprunter une voie non conventionnelle pour filmer et protester en même temps. En tant qu’artiste, j’essaie constamment de trouver des solutions aux problèmes par des moyens créatifs. En investissant du temps et par une totale immersion, j’espère que le film suscitera une empathie partagée et que les conséquences sur les gens et l’environnement directement affectés par l’oléoduc cesseront de paraître insignifiantes.

Avez-vous déjà marché sur de longues distances ?
Non, à part la randonnée et le camping, je n’ai jamais marché sur une telle distance. Je ne l’entreprend pas pour l’aventure, c’est simplement une marche pour la survie. Comme métaphore, il s’agit aussi bien de ma propre survie lors de cette marche que de la survie des gens contre les dégâts causés à l’environnement par les grandes compagnies. J’ai trouvé intéressant que la tribu Ponca dans le Nebraska ait marché tout au long d’une Piste des Larmes du Niobrara jusqu’au-delà de la rivière Platte, en 1877. Le trajet est presque identique à celui qui est proposé pour l’oléoduc Keystone XL à travers le Nebraska et le nord du Kansas. En ce sens, c’est une marche de solidarité en l’honneur de ceux qui m’ont précédée.

Souhaitez vous que d’autres marcheurs se joignent à vous ?
Oui. Je serais heureuse d’avoir de la compagnie, mais j’ai des moyens limités et tous les marcheurs devraient subvenir à leurs propres besoins. C’est aussi pourquoi je m’adresse à ceux qui vivent à proximité du trajet de l’oléoduc et qui pourraient me venir en aide. Je dépend de la bonté de ceux qui m’aideront en route, que ce soit en m’offrant un hébergement, en apportant de la nourriture ou de l’eau, ou juste en apportant leurs voix ou leurs jambes pour la cause. Pour ceux qui sont loin de l’oléoduc et veulent aider, ils peuvent envoyer des dons directement à : www.indiegogo.com/thislandwasyourland

Vous commencez quand ?
Le tournage doit commencer le 27 août 2012, à Fort McMurray, Alberta, il faudra une semaine faire le documentaire sur les sables bitumineux de l’Athabasca. De là, nous irons en voiture d’Edmonton à Hardisty, en Alberta, où commence l’oléoduc Keystone XL et la marche de 1700 miles [2736 km]. Le reste du tournage se fera à pied, en 184 jours, environs 6 mois de la fin août 2012 au début de février 2013.

Schéma du tournage :

Août-septembre – Alberta, Saskatchewan
Octobre – Montana
Novembre – Nebraska
Décembre – Kansas
Janvier – Oklahoma
Février – Texas

Parlez nous un peu de vous
Je suis une artiste et réalisatrice résidant à Seattle, je prépare mon AMF [master en beaux-arts] en film et vidéo à L’Institut des Arts de Californie. Mes films ont été projetés dans des salles et festivals aux Etats-Unis, au Canada, en France, en Autriche et au Chili. Je suis originaire du Texas et j’ai grandi au Kansas, en Floride et en Louisiane, dans une famille de militaires. J’ai des origines diverses, mon père est hispanique, ma mère Anglo-Saxonne. J’ai grandi dans les deux mondes. Avant de déménager à Los Angeles pour mes études universitaires, j’ai vécu quatre ans à Chicago pour étudier le cinéma au School of the Art Institute of Chicago. Aujourd’hui, je considère Seattle comme mon domicile. Les déménagements m’ont donné une perspective intéressante sur la vie. Je ressens sans aucun doute plus d’empathie avec les gens et les endroits que j’ai connus au cours des années. Je m’intéresse aux documentaires qui traitent de questions sociales et de la justice environnementale en explorant des voies moins empruntées. Ma vision du documentaire est d’être juste dans le monde, de faire attention à ce qui m’entoure et d’observer les gens et les endroits que d’autres pourraient ne pas voir. Je suis persuadée que le simple fait de marcher peut être politique.

 

LES PROBLEMES
http://www.indiegogo.com/thislandwasyourland

LA TERRE
La terre est usurpée à des propriétaires privés à qui on dit d’accepter les offres financières de TransCanada sinon de voir leurs terres volées par le biais d’expropriation d’utilité publique. A ma connaissance, c’est la première fois dans l’histoire qu’une compagnie étrangère utilise l’expropriation dans l’intérêt publique pour un oléoduc commercial sur le sol Américain.

L’AIR
Les opérations de forage des sables bitumineux d’Alberta émettent de grandes quantités de polluants et des produits chimiques dont il est connu qu’ils ont des effets négatifs sur la santé humaine et la qualité de l’air. Les communautés vivant près des raffineries de pétrole extrait des sables bitumineux subissent une plus grande exposition aux émissions de dioxyde de carbone, aux métaux lourds et aux sulfures. Les forages d’Alberta sont la principale source de ces émissions au Canada.

L’EAU
En plus d’innombrables fleuves et cours d’eau, le Keystone XL doit traverser des sources d’eau potable, en particulier les nappes aquifères Ogallala et Carrizo-Wilcox. Ensemble, ces nappes fournissent de l’eau potable à environs quatorze millions de gens. Il y a des sources d’énergie alternatives, il n’y a pas d’alternative à l’eau. Pour chaque baril de pétrole extrait des sables bitumineux, on utilise trois barils d’eau. 90% de cette eau finit dans des piscines de déchets toxiques. On sait que ces grands lacs de pétrole tuent en grand nombre les oiseaux migrateurs qui se trouvent pris dans le goudron, ce qui entraîne une mort lente et douloureuse.

LES GENS
Les communautés autochtones du Nord de l’Alberta connaissent une montée en flèche du taux de cancers rares, de problèmes rénaux, de lupus, et d’hyperthyroïdie. Dans le village de Fort Chipewyan, situé en bordure d’un lac, 100 des 1200 habitants sont morts d’un cancer.

L’ENVIRONNEMENT
Du début à la fin du processus, les sables bitumineux sont la sorte de pétrole la plus sale et la plus destructrice jamais produite. De grandes étendues de forêt vierge boréale sont abattues et la terre en surface est retirée pour accéder aux sables contenant le pétrole. Ensuite le sol est miné, écrasé et conditionné en utilisant des litres et des litres d’eau fraîche et des produits chimiques comme le benzène (connu comme cancérigène causant la leucémie) et du toluène (qu’on associe à des dégâts aux reins et au foie).

SOLIDARITE
C’est une question de survie. L’air, l’eau et la terre sont essentiels, sans eux la vie s’arrêterait. Des emplois ne nous ferons pas vivre s’ils détruisent ces éléments. En soutenant ce film, vous marchez avec nous et vous vous dressez contre la violation de nos terres par les intérêts privés. Vous donnez une voix aux communautés autochtones, aux fermiers et aux propriétaires des terres qui sont sur le point de tout perdre en s’opposant ou en autorisant l’oléoduc à traverser leurs terres. Vous fournissez une image de la réalité qui va beaucoup plus loin qu’une carte abstraite.
La voie est devant nous, prenons-là. Merci.
Rebecca
thislandwasyourland.com