URANIUW, HAUL NO! DÉCLARATION DES HAVASUPAI: LA MENACE EST RÉELLE

Déclaration de la Tribu Havasupai Concernant Energy Fuels

Le 11 janvier 2023, les Havasupai ont publié cette déclaration sur le démarrage de l’extraction d’uranium à la mine de Pinyon Plain. Ils expriment leur douleur et leur détermination sans faille de fermer cette mine. La Mine de Pinyon Plain menace leur seule source d’eau.

Haul No! soutient nos parents Havasupai, les Gardiens du Grand Canyon.

Nous disons Haul No! [Pas de transport!] Protégez le territoire et tous nos parents du transport d’uranium et de l’exposition aux radiations !

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
CONSEIL TRIBAL HAVASUPAI
P.O. Box 10 • Supai, Arizona 86435
(928) 448-2731 • Fax (928) 448-2551
CONTACT : ABBIE S. FINK
afink@hmapr.com / 602-957-8881

11 janvier 2024

PINYON MINE : DÉCLARATION HAVASUPAI

Déclaration de la Tribu Havasupai au sujet d’Energy Fuels (12-1-2024)

C’est le cœur lourd que nous devons reconnaitre que notre plus grande peur est devenue réalité. Malgré des décennies d’opposition active et sans relâche, Energy Fuels, une compagnie minière étrangère qui ne cherche que le profit, a agi uniquement dans son propre intérêt et extrait de l’uranium toxique de la Mine de Pinyon Plain (ex-Mine du Canyon), profanant l’un de nos sites les plus sacrés et compromettant l’existence de la Tribu Havasupai.

En tant que Gardiens du Grand Canyon, nous, les Havasuw ‘Baaja, la Tribu Havasupai, nous sommes opposés à l’extraction d’uranium dans et autour de notre Réserve et du Grand Canyon depuis des temps immémoriaux. Nous faisons cela pour protéger notre peuple, notre terre, notre eau, notre passé, notre présent et notre futur. Et cependant, en dépit de l’assistance et de la défense historique et actuelle de nombreux alliés, et d’innombrables lettres, coups de téléphone et demandes personnelles, nos requêtes urgentes d’arrêter cette action qui menace la vie, ont été ignorées.

L’unique source d’eau de notre communauté tribale est alimentée par des nappes phréatiques, qui sont malheureusement situées directement sous la Mine Pinyon Plain. Le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona et l’EPA fédérale prétendent qu’il n’y a pas de danger pour nous, qu’aucun effet néfaste ne viendra chez nous de cette source d’énergie supposée « verte ». Mais comment peuvent-ils affirmer cela avec une telle assurance, alors qu’Energy Fuels a déjà contaminé une des deux nappes aquifères en creusant le puit de mine, ce qui a fait qu’à l’époque, la compagnie a vaporisé de l’eau toxique dans l’air, qui a été étalée par les vents sur les plantes et animaux précieux. Toute une série de problèmes inconnus et nouveaux vont se présenter quand la compagnie commencera à transporter l’uranium par voie terrestre.

C’est un problème qui n’affecte pas seulement notre lointaine Tribu. En fait, des millions de gens seront maintenant forcés de passer près d’une mine d’uranium active sur leur route allant au majestueux Grand Canyon du Colorado. Tous les êtres devraient pouvoir connaitre librement cette merveille naturelle sans risquer leur vie. Honte à Energy Fuels, et à tous ceux qui n’ont pas assez de courage pour faire ce qui est juste et nécessaire.

Nous n’abandonnerons pas. Nous le devons à nos ancêtres, nos enfants, et les générations à venir. Nous continuerons le combat.

 

HAUL NO! COMPTE-RENDU DE LA TOURNEE, PREMIERE PARTIE

 

Pour donner l’Impulsion à la Résistance à l’Extraction et au Transport d’Uranium près du Grand Canyon
D’abord publié sur le site de Haul No!
Maintenant également sur Indigenous Action Media
1er juillet 2017
Photos de la tournée, ©Dustin Wero, sur Instagram
(autres photos: cliquer pour voir origine et grand format)
Traduction Christine Prat

 

Fin 2016, des organisateurs Autochtones, anti-nucléaire et défendant les sites sacrés, ont décidé qu’il fallait faire quelque chose pour s’opposer à la menace posée par le transport de minerai d’uranium radioactif du Grand Canyon à l’usine [de retraitement] de White Mesa. En décembre 2016, l’organisation Haul No! a été fondée, sur la base du bénévolat, pour faire prendre conscience, s’organiser, et entreprendre des actions pour protéger les terres et l’eau sacrées, et notre santé, de cette menace toxique. Haul No! s’est immédiatement mise au travail, en faisant de la recherche, en créant du matériel à distribuer, en inventoriant et en poussant à des changements de politique, et en planifiant l’action directe pour stopper le transport.

En mars 2017, Energy Fuels Inc. (EFI), propriétaire de la Mine du Canyon et de l’usine de White Mesa (la seule usine commerciale de retraitement de l’uranium aux Etats-Unis), a annoncé pouvoir être prête à exploiter de l’uranium dès juin 2017. Haul No! est passé à la vitesse supérieure et a commencé à organiser une tournée de prise de conscience et d’action, le long des 480 km du trajet prévu pour le transport, en coordination avec des communautés accueillant les participants au long de leur chemin.

 

 

BLUFF, UTAH – FERMEZ L’USINE DE WHITE MESA

Haul No! a débuté la tournée le 13 juin 2017, à Bluff, en Utah. Bien que nous ayons commencé un peu plus tard que prévu (notre équipe devait converger des différents points du Sud-ouest), au Centre Communautaire de Bluff, il y avait un public de 35 personnes très énergique. Notre présentation au cours de la tournée était en deux parties: la première sur les faits concernant Canyon Mine, le trajet de transport et l’usine de White Mesa; la seconde consistait en un entrainement à l’action directe sur une base Autochtone.

Les conversations ont porté surtout sur l’Usine de White Mesa, qui est située à seulement 32 km au nord de Bluff. L’usine de White Mesa a été construite en 1979 pour traiter le minerai d’uranium du Plateau du Colorado. Depuis, elle a traité et s’est débarrassée de beaucoup des déchets hautement radioactifs produits aux Etats-Unis. En 1987, elle a commencé à traiter “des matériaux d’alimentation alternative” (produits toxiques contenant de l’uranium et des déchets radioactifs) de toute l’Amérique du Nord. Energy Fuels se débarrasse des déchets radioactifs de l’usine et de résidus toxiques dans des cuves d'”entreposage” qui occupent environs 110 hectares près de l’usine. L’usine est construite sur les terres sacrées Ute de Ute Mountain. Plus de 200 sites culturels rares et importants se trouvent sur le terrain de l’usine. Lorsque l’usine et ses sites d’entreposage de déchets ont été construits, plusieurs sites culturels importants ont été détruits.

L’Usine de White Mesa est actuellement en train de renouveler sa Licence de Produits Dérivés Radioactifs (RML UT1900474) et le Permis d’Exemption pour la Qualité de l’Eau Souterraine pour l’Usine de retraitement de l’Uranium de White Mesa. Le Service de la Qualité de l’Environnement de l’Utah a tenu deux réunions publiques en juin, à Salt Lake City et à Blanding.

Une douzaine de membres de la Communauté Ute de White Mesa, Ute Mountain, en Utah, ont rejoint la tournée Haul No! et fait part de leurs expériences. Ephraim Dutchie a parlé du caractère spirituel de lieu et du racisme environnemental qu’ils subissent de la part des travailleurs de l’Usine, mais aussi d’habitants pro-Usine et des forces de l’ordre. “Ils ne se préoccupent pas de notre communauté, ils ne se préoccupent que de l’argent. White Mesa n’est pas la seule communauté affectée. Gardez l’eau pure et la terre sacrée” dit Ephraim.

Bluff et les membres de la communauté de White Mesa ont aussi fait part de leur grande inquiétude sur la possible contamination de leur eau potable par des activités de retraitement à venir. La nappe aquifère Navajo Sandstone se trouve juste en-dessous du site de l’usine. D’autres commentaires concernaient la possibilité d’accidents, de fuites, et l’état des couches de protection des cuves d’entreposage (comme la qualité, l’entretient et le remplacement).

Le jour suivant, l’équipe de Haul No! composée de Leona Morgan, Sarana Riggs, Klee Benally, Dustin Wero et Bobby Mason, a rencontré les organisateurs Ute de Ute Mountain, à l’entrée de l’Usine de White Mesa. La bénévole de Haul No! Leona Morgan, qui travaille aussi pour Diné No Nukes [Navajo Contre le Nucléaire] et le Projet de Contrôle des Radiations, a mis sa tenue et son masque de protection contre les matériaux dangereux pour contrôler la radioactivité à l’entrée de l’usine. Lorsqu’elle a été prise pour simple photographe, Leona dit: “Je ne suis pas là pour faire des bêtises, mecs… Je suis vraiment en train de travailler.”

Rien qu’au cours des deux dernières années, il y a eu deux fuites radioactives sur le chemin de l’usine. Dans les deux cas, il s’agissait de camions de la mine d’uranium de Cameco Resources, dans le Wyoming, et de la fuite qui a répandu du sulfate de baryum radioactif le long de la Nationale 191.

 

Après que Dustin ait pris quelques photos de l’équipe de Haul No! et de défenseurs Ute de Ute Mountain, une partie de l’équipe est allée directement sur le site de la mine, pour délivrer le message disant que nous voulons qu’elle ferme définitivement. Yolanda Badback s’est heurtée à des travailleurs de EFI, tandis que les agents des forces de l’ordre arrivaient.

Apparemment, quelqu’un avait téléphoné pour dénoncer une effraction et du vandalisme. Yolanda déclara “c’était notre pays et maintenant c’est empoisonné, Energy Fuels n’a pas le droit d’être ici.” Notre équipe est apte à réagir aux rencontres avec les forces de l’ordre, donc il n’y a pas eu de problèmes, à part un avertissement.

Nous avons bien mangé et bien dormi, cette nuit-là, grâce à nos charmants hôtes de Bluff. Nous aimerions beaucoup y retourner.

PASSEZ A L’ACTION: Envoyez vos commentaires concernant le renouvellement des permis de l’Usine de White Mesa. Le temps alloué aux commentaires du public se termine le 31 juillet 2017. Voir plus d’infos et modèle de lettre [en anglais], vous pouvez aussi envoyer vos commentaires par email à: dwmrcpublic@utah.gov

 

OLJATO, UTAH/MONUMENT VALLEY / KAYENTA, ARIZONA – UN HERITAGE DE MINES D’URANIUM ABANDONNEES

Notre arrêt suivant, nous a amenés à Oljato, en Utah, qui se trouve sur le site emblématique de Monument Valley [où John Ford tournait ses Westerns – NdT]. Notre équipe s’est divisée pour organiser une réunion et une distribution d’informations au Marché aux Puces de Kayenta. La réunion d’Oljato s’est transformée en une session de projet, avec une interview improvisée pour la radio. Bien que le Président du Chapitre nous ait aidé à programmer la réunion, personne n’est venu; mais ça n’a pas diminué notre détermination. Nous savions que la communauté avait déjà adopté une résolution ferme s’opposant au transport, et avait été longtemps empoisonnée par des mines d’uranium abandonnées. Le Chapitre d’Oljato avait été le tout premier à adopter une telle résolution en décembre 2016. En fait, le documentaire Return of Navajo Boy, en partie à l’origine du déclenchement du programme de nettoyage de 5 ans de la Nation Navajo, portait sur une famille vivant à Monument Valley.

A Oljato/Monument Valley, nous avons fait plus d’information particulière sur la question, à la Commission Navajo de l’Utah, aux vendeurs sur le marché, et au Vice-Président du Chapitre.

 

Dans toute la Nation Navajo, des familles Diné ont subi des décennies de contamination radioactive, allant des conditions de travail non sécurisées dans les mines et les usines, à la vie dans des maisons construites avec des matériaux provenant de mines d’uranium. L’eau des puits a été inventoriée par l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis (EPA) comme étant non potable dans au moins 22 communautés, comme Black Falls, dans la Nation Diné. Selon l’EPA, il y a plus de 523 mines d’uranium abandonnées dans la Nation Navajo. Ceci a poussé la Nation Navajo à agir et à interdire l’extraction et le traitement de l’uranium en 2005. La Nation a interdit le transport de matériaux radioactifs en 2012. Cependant, il y a un conflit dû à un problème de juridiction sur les routes principales contrôlées par l’état, comme c’est le cas pour le trajet de transport de la mine d’EFI, Canyon Mine. Ce problème est crucial pour le travail de Haul No!

Grâce au généreux accueil de Leroy Teeasyatoh, de Sacred Monument Tours, nous avons fait la cuisine et campé sous les étoiles, dans un lieu isolé avec un point de vue sur Monument Valley. Avec des mines d’uranium abandonnées et les énormes icones de pierre qui attirent des milliers et des milliers de touristes chaque année autour de nous, nous ne pouvions pas avoir rêvé mieux comme vision pour nous préparer au travail qui nous attendait encore. Les histoires de traumatismes et de beauté, que nous avions entendues toute la journée, réfléchissaient leur contraste dans la nuit et dans nos rêves.

Un lever de soleil à Monument Valley est incomparable. Nous avons démonté notre campement et nous sommes aventurés à l’office du tourisme, où nous nous sommes lavés, avons bu du café, distribué des choses à lire et travaillé à notre logistique. Nous avons brandi notre banderole Haul No! pour la photo obligée à Monument Valley et avons attiré l’attention d’un journaliste du Gallup Independent, qui écrivait un article sur le Monument National de Bears Ears.

Après cela, notre équipe a dû se diviser pour couvrir plus de territoire. Deux personnes sont parties vers Blanding, en Utah, pour témoigner à l’audience sur le renouvellement des permis de l’Usine de White Mesa, qui avait lieu ce soir-là; pendant ce temps, le reste de l’équipe s’est dirigé vers Kayenta, où notre tournée devait s’arrêter pour la nuit. Nos rangs ont été renforcés par Leilani Clark, une fougueuse organisatrice Autochtone de Tucson, en passant par Las Vegas.

La manifestation de Kayenta avait lieu dans le village, qui se trouve à moins de 400 m du trajet de transport. Nous avons eu un groupe restreint mais passionné pour assister à notre présentation. Nous avions donc un peu plus de temps pour l’entrainement à l’action directe, qui a été très énergique. Beaucoup de gens ont dit avoir déjà vu des camions qui avaient l’air de transporter de l’uranium en traversant leur ville. Nous avons expliqué, que pour le moment, nous savions que de l’eau mêlée à de l’uranium et de l’arsenic en provenance de Canyon Mine, était transportée dans des véhicules banalisés, ce qui pourrait être illégal. Il était très clair que les personnes présentes ne veulent plus que des matériaux radioactifs soient transportés à travers de leur communauté.

Nous avons entendu des témoignages de première main sur l’héritage toxique laissé par l’industrie nucléaire et au cours de nos conversations, nous nous sommes aperçus que tout le monde, au cours de notre tournée, avait de la famille directement touchée par les mines et le traitement de l’uranium. Nous avons retrouvé les autres membres de l’équipe qui étaient allés à l’audience pour l’usine de White Mesa, au Café Amigo, et ils nous ont dit que les employés de l’usine étaient sortis en force. Sarana avait témoigné en soutien aux Ute de Ute Mountain et parlé de l’héritage nuisible auquel la Nation Navajo est toujours confrontée à cause des 5 sites d’anciennes usines, qui continuent d’avoir des effets néfastes sur nos terres.

Nous avons décidé de partir tout de suite à Tuba City, ce soir-là, afin de pouvoir mettre en place une table de presse au Marché aux Puces dès le matin.

 

TUBA CITY, ARIZONA – L’HERITAGE MORTEL DES METAUX RARES

Après une bonne nuit de sommeil, une partie de notre équipe a installé une table de presse au Marché aux Puces de Tuba City. Ce fut une journée belle et active, à Tuba. Nous avons pu récolter près de cent signatures et distribuer une pléthore d’informations. A un moment, nous avions tellement de monde qu’ils faisaient la queue devant notre table.

Surtout, nous avons constamment entendu des histoires de cancers et de morts de membres de leurs familles à cause du traitement de métaux rares à l’usine de Tuba City.

Si vous êtes jamais passé à côté de Rare Metals, à tout juste 8 km de Tuba City, vous avez peut-être vu les traces de fondations de maisons qui autrefois étaient juste à côté du site dangereux. De juin 1956 à novembre 1966, l’Usine de Métaux Rares de Tuba City a traité 796 489 tonnes de minerai d’uranium. Le Service de l’Energie a commencé à nettoyer le site de l’usine en 1988, mais la contamination des eaux souterraines et les problèmes techniques continuent d’empoisonner le site.

A ce jour, une simple couche de terre et de cailloux couvre les 2,3 millions de tonnes de déchets dangereux. Une digue de pierres entoure les déchets radioactifs pour empêcher que de l’eau coule dans le Moencopi Wash tout proche.

Ce soir-là, nous nous sommes rassemblés avec notre équipe et notre hôtesse Vanessa Brown pour faire une présentation à l’Auditorium de Grey Hills. Nous avons eu plus de 40 participants. Quand Leona a demandé combien de gens dans la salle avaient un parent, ou étaient eux-mêmes, touchés directement par les effets de l’extraction ou du traitement de l’uranium, ils ont tous levé la main.

Tous ceux qui étaient présents à la présentation ont exprimé une forte opposition à un nouveau transport de matériaux radioactifs sur leurs terres. Nous avions deux groupes séparés: l’un travaillant sur les questions de politique et d’information, l’autre sur l’action directe. Comme il y avait des gens qui luttaient contre l’uranium de longue date dans l’assistance, la discussion était fortement instructive.

Il était temps pour notre équipe, de se séparer à nouveau. Leona représentait l’Asdzaa’ Warrior Fest à l’Infoshop K’é’, à Window Rock, tandis que les autres s’organisaient pour le reste de la tournée et le Rassemblement Havasupai à Red Butte.

 

FLAGSTAFF, ARIZONA – UN POINT D’INTERVENTION DECISIF

Notre tournée s’est poursuivie le lundi 19 juin à Flagstaff, au Centre pour les Arts de Coconino. 65 personnes ont assisté à la présentation. Il y avait aussi des anti-nucléaire de longue date, comme Alicyn Gitlin (Sierra Club), Ryan Beam (Centre pour la Diversité Biologique), Berta et Jones Benally, Oncle Don Fanning, et le Dr. Tommy Rock, qui a été une force décisive pour la recherche et l’instruction des communautés Diné sur les effets de l’extraction d’uranium. Dr. Rock s’est aussi chargé de faire passer des résolutions contre l’uranium dans les Chapitres Navajo.

Au cours de plusieurs autres étapes, beaucoup de communautés ont demandé ce que faisait Flagstaff pour stopper le transport, car elles voient cette communauté comme une sorte de “sentinelle” sur le trajet du transport. C’est là où une partie de la stratégie politique de Haul No! s’est concentrée.

Le soir suivant, notre équipe, avec encore plus de membres de la Communauté de Flagstaff, a remis une pétition au Conseil Municipal de Flagstaff, demandant d’adopter une résolution et un décret s’opposant au transport d’uranium. Flagstaff a la juridiction sur une petite portion du trajet de transport et les organisateurs voient ça comme un point de blocage possible, pour assurer que les communautés plus loin sur la ligne de transport soient protégées aussi.

 

CAMERON, ARIZONA – UN HERITAGE DE MINES D’URANIUM ABANDONNEES (SUITE)

Le mardi 20 juin, nous sommes finalement arrivés à Cameron après quelques complications logistiques (la date initiale était mal choisie pour la communauté et à l’endroit alternatif, il y avait des problèmes d’eau, et ils ont dû annuler). L’assistance était essentiellement composée d’Anciens. Une participante a dit en Navajo combien elle était reconnaissante de voir des jeunes se préoccuper de la question. Tous les participants à Cameron avaient été touchés directement par les effets de l’extraction d’uranium et ont exprimé beaucoup d’inquiétude au cas où un quelconque transport de minerai hautement radioactif passerait sur leurs terres. La petite communauté, qui est un accès à l’entrée Est du Grand Canyon, a souffert de la contamination par l’uranium depuis des décennies.

Il y a plus de 100 mines d’uranium abandonnées (AUMs) dans la région Ouest de la Nation Navajo, la majorité d’entre elles étant situés dans la zone de Cameron. Ces AUMs sont situées le long du Fleuve Petit Colorado et de la route principale 89, et sont dans les Chapitres de Cameron, Coalmine Canyon, Bodaway/Gap, et Leupp. En 2007, un Plan de Cinq Ans a été établi sous la direction du Congrès des Etats-Unis pour s’occuper de la contamination par l’uranium dans la Nation Navajo. D’après ce plan, il y a 43 mines prioritaires mais à ce jour seulement deux ont été nettoyées. Alors que plusieurs AUMs autour de Cameron ont été identifiées comme devant être nettoyées, certains sites sont toujours non-indiqués et non-clôturés, et il n’y a pas beaucoup d’assurance de la part de l’EPA [Agence de Protection de l’Environnement] sur la date à laquelle le nettoyage commencera.

Les officiels de Cameron ont déjà fait savoir qu’ils voulaient bloquer le transport d’uranium s’il venait en direction de leur communauté.

Un grand merci à tous ceux qui ont contribué, nous ont soutenus, hébergés, ont fait des dons, ont organisé des rencontres, et y ont assisté, tout au long du trajet!

 

DEUXIEME PARTIE: LE RASSEMBLEMENT DE RED BUTTE

A paraître bientôt!

S.v.p. signez notre serment de résistance (même si vous l’avez déjà fait, nous avons eu des problèmes avec le site)!
www.haulno.org/pledge/

S.v.p. faites un don pour soutenir notre travail bénévole!
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Résultats et Impact:

Globalement, avec Haul No! nous avons atteint tous les buts que nous nous étions fixés au cours de la tournée:

  1. Faire prendre conscience et informer les communautés sur le trajet de transport de Canyon Mine, de la menace.
  2. Construire une base de soutien pour l’action et le travail politique.
  3. Organiser un réseau pour réagir activement.

Résultats supplémentaires:

  1. La Ville de Flagstaff a mis une résolution/décret à son agenda, pour le 5 juillet 2017.
  2. Les distributions de tracts sur les Marchés aux Puces et autres manifestations ont étendu notre audience à plus de 700 personnes.
  3. La présence des médias sociaux et la couverture médiatique ont augmenté.

Nous avons eu aussi une série de demandes, à toutes les réunions, entre autres:

  1. Plus d’informations pour joindre les communautés, par exemple des panneaux le long du trajet de transport.
  2. Plus de présentations, dans d’autres salles ou d’autres communautés.

Prochaines étapes:

Vous savez que Haul No! fait des projets pour les mois à venir. Quelques-unes de nos prochaines actions:

  1. Continuer les actions de prise de conscience et d’information centrées sur la région.
  2. Soutenir les Ute de Ute Mountain à diffuser leur message à propos du renouvellement des licences pour White Mesa.
  3. Fabriquer et déployer des panneaux le long du trajet de transport.
  4. Faire des présentations de suivi chez les Havasupai et les Hopi.
  5. Continuer à travailler sur les résolutions des Chapitres.
  6. Continuer à peser sur les actions du Conseil de la Nation Navajo.
  7. Obtenir plus de serments de résistance.
  8. Des entrainements à l’action directe supplémentaires à Flagstaff.

Haul No! L’équipe de Volontaires de la Tournée:

Leona Morgan
Sarana Riggs
Klee Benally
Dustin Dwero
Bobby Mason
Leilani Clark
Roland Begay
Logan Tracy

Longueur de la tournée: 480 km
Etapes: 7
Nombre total de participants: 160

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klee-mtn-sam-minklerDemocracy NOW! (média indépendant qui émet sur le web) a enregistré son émission du vendredi 14 mars 2014, présentée et animée par Amy Goodman, à l’Université du Nord de l’Arizona, à Flagstaff. La vidéo ci-dessous (sous-titrée en français) est un extrait de l’émission. C’est une interview de Klee Benally – activiste Navajo – et de Taylor McKinnon, du Grand Canyon Trust (qui tente de préserver le Grand Canyon du Colorado), sur les dégâts causés par les mines d’uranium dans la région. Vous trouverez aussi plus bas la transcription en français de l’interview. Voir la vidéo pour des extraits d’un documentaire sur les dégâts de l’uranium dans la Réserve Navajo. Sur la question de l’uranium dans le Grand Canyon du Colorado, voir aussi l‘interview de Carletta Tilousi, Havasupai (les Havasupai vivent au fond du Grand Canyon et sont totalement dépendants des eaux qui ruissellent le long des parois).

 

Vidéo: Uranium, contamination, pollution, changement climatique en Arizona, une interview de Klee Benally et Taylor McKinnon


Voir un autre extrait de l’émission: interview d’Alex Soto sur la situation à la frontière mexicaine

 

ARIZONA : “UN LENT GENOCIDE”: L’EXTRACTION D’URANIUM LAISSE UN HERITAGE NUCLEAIRE TOXIQUE EN TERRE AUTOCHTONE

Democracy NOW ! Vendredi 14 mars 2014
Transcription par Brenda Norrell
Publiée sur Censored News
See transcription in English on Censored News

Traduction et sous-titres Christine Prat

 

Le site monumental du Grand Canyon est le théâtre d’une bataille autour de l’extraction toxique d’uranium. L’an dernier, une compagnie nommée Energy Fuels Resources a obtenu une approbation des autorités fédérales pour rouvrir une mine à 10 km de l’entrée sud très fréquentée du Grand Canyon. Une coalition d’Autochtones et de groupes écologistes ont protesté contre cette décision, disant que l’extraction d’uranium pourrait affecter les rares sources d’eau et poser de graves problèmes de santé. Les terres tribales Diné (Navajo) sont jonchées de mines d’uranium abandonnées. De 1944 à 1986, 3,9 millions de tonnes d’uranium ont été extraites ou obtenues par explosion des montagnes et des plaines de la région. Plus de 1000 mines ont été fermées, mais les compagnies minières n’ont pas enlevé de manière satisfaisante leurs tas de déchets radioactifs, ce qui a conduit à une augmentation en flèche du taux de cancers et d’autres problèmes de santé. L’émission Democracy NOW ! du 14 mars 2014 a été enregistrée à Flagstaff, Arizona, et a diffusé une interview de Taylor McKinnon, directeur de l’énergie au Grand Canyon Trust, et Klee Benally, Diné (Navajo), activiste et musicien. « C’est vraiment un lent génocide de la population, pas seulement les Autochtones de cette région, il est estimé qu’il y a plus de 10 millions de gens qui résident à moins de 80 km de mines d’uranium abandonnées », dit Klee Benally. Il a aussi décrit la lutte pour la préservation des San Francisco Peaks, une zone considérée comme sacrée par 13 tribus Autochtones, où la station de ski Snowbowl utilise des eaux usées recyclées pour faire de la neige.

 

L’HERITAGE TOXIQUE DE L’URANIUM EN TERRE AUTOCHTONE

Après avoir souhaité à Amy Goodman et son équipe la « bienvenue dans l’état raciste d’Arizona et la ville légèrement moins raciste de Flagstaff », Klee Benally a décrit la situation des Autochtones face à la colonisation énergétique de leur territoire.

« Nous faisons face à la colonisation des ressources dans cette région depuis de nombreuses années. C’est une véritable bataille – ici la géopolitique est enracinée dans le racisme. Elle est enracinée dans l’avidité des grandes compagnies à laquelle nous sommes encore confrontés jusqu’à aujourd’hui. Plus de 20 000 Diné, ou Navajo, ont été déportés de force de nos terres ancestrales à cause des activités de Peabody Coal sur Black Mesa, et il est estimé que nous avons plus de 1000 mines d’uranium abandonnées sur nos terres. En 2005, la Nation Diné , ou Navajo, a décidé d’interdire toutes les activités d’extraction d’uranium sur nos terres. Mais aujourd’hui, nous avons des représentants au Conseil Tribal qui sont en train de brader notre avenir et essaient de lever cette interdiction. Et à ce jour, nous sommes dans une situation où nous n’avons pas d’études sanitaires significatives sur les effets de l’extraction d’uranium dans notre communauté. »

« En fait je viens d’aller à Cameron, à environs 40 mn en voiture d’ici, hier, avec Taylor McKinnon, pour une conférence. Et à 15 m du siège du Chapitre – c’est l’autorité locale dans cette région – il y a une mine d’uranium abandonnée, qui a l’air d’une colline. Je veux dire, la boue radioactive ressemble à la boue ordinaire. C’est une menace invisible. Mais il y avait des jouets. Il y avait – d’après ce que j’ai compris, des signes indiquant que des enfants jouent sur cette colline, et il y a des maisons juste au pied. Mais l’un de ces rochers, quand on y a posé un compteur Geiger, çà a crevé le plafond ! Donc, ces mines d’uranium abandonnées ressemblent au reste du paysage naturel ».

« On estime qu’il y en a plus de mille sur nos territoires. Mais on estime aussi qu’il y a plus de 10 000 mines d’uranium abandonnées dans l’ensemble des Etats-Unis, essentiellement dans 15 états de l’ouest. Mais l’EPA [Agence de Protection de l’Environnement] n’a jamais fait d’inventaire sérieux de ces menaces qui sont vraiment un héritage toxique qui nous affecte encore aujourd’hui. C’est vraiment un lent génocide de la population, et pas seulement les Autochtones de cette région, il est estimé que plus de 10 millions de gens résident à moins de 80 km de mines d’uranium abandonnées. »

« L’EPA a implémenté un plan quinquennal pour le nettoyage de ces mines abandonnées. Mais en réalité, ces mines ne sont pas décontaminées. L’EPA transforme ces sites abandonnés en sites de confinement ou en décharges toxiques, dangereuses, qui laissent toujours échapper des produits toxiques dans nos conduites d’eau, qui affectent toujours nos pâturages et nos moutons etc. Et nous avons des mines abandonnées et des menaces de nouveaux projets de mines à proximité de nos sites sacrés, qui sont vitaux pour notre mode de vie, pour notre identité culturelle. Ainsi, ce qu’on nous dit – c’est l’essence de ce qu’on nous fait comprendre – c’est que les effets sur notre santé, notre bien-être et qui nous sommes sur nos terres sacrées n’est pas assez important pour effectuer une décontamination sérieuse. »

« La décontamination est un processus lent. C’est un processus complexe. Et je pense que c’est très compliqué dans le cadre de la législation actuelle de la Réserve, mais nous devons voir la réalité en face, comme je l’ai dit, il y a plus de 10 000 mines abandonnées aux Etats-Unis. Il y a des zones où les mines abandonnées ou les nouvelles mines projetées sont situées très près du territoire de notre Réserve. Elles sont sur des terres publiques ou privées, et elles laissent échapper des produits toxiques. La poussière, les particules toxiques sont amenées par le vent dans nos communautés. Et nous n’avons aucun contrôle. Nous ne pouvons pas établir de règlements. Par exemple, à Church Rock, au Nouveau-Mexique, où a eu lieu en 1979 une des plus graves fuites radioactives de l’histoire des Etats-Unis, rien de sérieux n’a encore été fait pour décontaminer. Il y a des nouveaux projets de mines à l’extérieur de nos terres tribales, mais juste à la frontière. Donc, c’est un problème complexe. De multiples administrations sont impliquées. Et ce à quoi on assiste finalement, c’est que notre futur est dirigé dans le sens des intérêts et de l’avidité des entreprises. »

Taylor McKinnon a décrit l’action du Grand Canyon Trust dans la lutte contre l’ouverture de nouvelles mines d’uranium : « Nous nous sommes surtout concentrés sur l’activité de l’industrie de l’uranium pour développer de nouvelles mines sur des terres publiques. Et depuis le milieu des années 2000, où le prix de l’uranium est monté en flèche, nous avons assisté à une résurgence des activités d’extraction d’uranium dans le nord de l’Arizona. Alors nous avons pris la tête de la poursuite en justice – avec différents partenaires tribaux, environnementaux et issus de la communauté – pour obliger le gouvernement Obama à promulguer une interdiction de toute nouvelle extraction dans le bassin aquifère du Grand Canyon. C’est entré en application en 2012. Cependant, çà ne s’appliquait pas aux vieilles mines, qui avaient été ouvertes dans les années 1980. Et nous avons vu des administrations fédérales – le Bureau de l’Aménagement du Territoire et le Service des Forêts – autoriser trois de ces mines à rouvrir, sans entreprendre de nouvelles consultations publiques ou de nouveaux rapports environnementaux. Ils se fondent sur leurs études des années 1980, et donc laissent de côté les nouvelles connaissances sur les effets potentiels des ces mines sur les eaux souterraines, les nappes aquifères qui alimentent des sources dans le Grand Canyon qui sont vitales pour la vie sauvage et sont considérées comme sacrées par les Autochtones, et qui forment, à part le fleuve Colorado, les eaux de surface pérennes du Grand Canyon. »

Voir articles précédents sur le problème de l’uranium dans le sud-ouest des U.S.A.

LES SAN FRANCISCO PEAKS

Klee Benally a brièvement résumé la lutte de plusieurs décennies, engagée par 13 tribus Autochtones et des défenseurs de l’environnement, pour protéger les Pics Sacrés San Francisco, profanés et endommagés pour le plus grand profit d’une station de ski privée.

« Dook’o’oosliid, ou Pics Sacrés San Francisco, sont sacrés pour plus de 13 Nations Autochtones. Ils sont au centre de notre survie culturelle. »

« Ils se trouvent juste à la sortie de Flagstaff, ils sont le point culminant du nord de l’Arizona. De leurs sommets, on peut voir le Grand Canyon. On peut voir un paysage si beau ! Et ils ne sont pas seulement vitaux pour nos pratiques culturelles, ils constituent une île écologique, qui abrite des espèces locales comme le séneçon jacobée [ou packera franciscana, photo Wikipédia] des San Francisco Peaks, qu’on ne trouve que sur les San Francisco Peaks et nulle part ailleurs dans le monde. »

« Actuellement – depuis 30 ans – surtout depuis les 20 dernières années, la bataille fait rage pour protéger cette montagne de l’extraction minière et du développement, et il n’est pas seulement question de charbon, d’uranium, de pétrole, de gaz naturel, mais aussi des loisirs comme ressource à extraire de ces terres sacrées. Les San Francisco Peaks sont gérés, en tant que terres publiques, par le Service des Forêts des Etats-Unis, qui actuellement les loue à une station de ski, appelée Arizona Snowbowl. »

« Et ils les ont autorisés à s’étendre dans une forêt alpine rare, abattant plus de 30 000 arbres, dont beaucoup étaient anciens. Et le côté le plus controversé de l’affaire est que la station a signé un contrat avec la Ville de Flagstaff. Les politiciens de Flagstaff ont vendu près de 700 millions de litres d’eaux usées recyclées par an, pour faire de la neige. »

« C’est considéré comme de l’eau d’égouts traitée, ou eau recyclée. Et dans ce cas, il y a des produits nocifs qui ne sont ni testés ni traités par l’EPA et sont autorisés dans cette eau, et c’est vaporisé sur notre ‘église’ sacrée. Actuellement, nous avons derrière nous plus de 10 ans de batailles juridiques qui sont allées jusqu’à la Cour Suprême, et la situation est que nous n’avons pas de protections garanties de notre liberté religieuse en tant qu’Autochtones. Et Snowbowl est devenue en 2011, la première station de ski au monde à faire de la neige constituée à 100% d’eau d’égouts recyclée. »

« Nous avions une coalition de 14 Nations Autochtones travaillant ensemble sur cette question, avec six groupes écologistes, qui avait engagé des poursuites pour défendre cette montagne sacrée sur la base de problèmes culturels et environnementaux. Mais ces actions ont échoué devant la Cour Suprême. Ce qui constitue une réaffirmation du fait qu’en tant qu’Autochtones nous n’avons pas de protection garantie de notre liberté religieuse. Et c’est la situation dans laquelle nous sommes toujours. J’ai été arrêté à de nombreuses reprises en essayant de bloquer les excavatrices sur la montagne, et il semble que ce soit le seul moyen que nous ayons de nous défendre. »

Voir de nombreux articles sur la lutte pour les San Francisco Peaks, et résumé de l’histoire de la station de ski

L’ENVIRONNEMENT, LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Klee Benally fait remarquer que « le thème de cette émission, si je comprend bien, c’est les gagnants et les perdants dans ces luttes. Mais il n’y a pas de gagnants quand on détruit Notre Mère la Terre. Quand on détruit l’eau dont nous avons besoin pour boire, quand on détruit l’air dont nous avons besoin pour respirer, et les terres dont nous avons besoin pour nous nourrir. Et actuellement, l’EPA a fermé 22 puits dont il a été établi qu’ils contenaient des niveaux trop élevés de produits toxiques, rien que sur le territoire de la Nation Navajo. Mais beaucoup d’entre nous n’ont pas l’eau courante ; ils n’ont pas l’électricité. Cependant, nos terres ont été exploitées. Nous avons trois centrales au charbon qui polluent notre air. Nous avons ces mines d’uranium abandonnées et de nouvelles mines qui menacent la région. Nous avons la fracturation hydraulique qui menace notre terre aussi. Mais ce n’est pas seulement un problème ici. Partout où il y a une crise environnementale, il y a une crise culturelle, parce que nous sommes des gens de la Terre. C’est une crise sociale qui touche chacun à un certain degré, parce que, quand on considère le problème global du réchauffement climatique, le réchauffement climatique, d’un point de vue Autochtone, n’est qu’un symptôme du fait que nous ayons rompu l’équilibre avec notre Mère la Terre. Donc le problème est partout. »

« Nous constatons la menace de déplacement de peuples Autochtones à cause de la montée des eaux et la dépopulation de villages qui se trouvaient sur des îles. Nous voyons la menace de migrations des caribous et ce genre d’effets. Et nous voyons ces stations de ski qui pensent avoir besoin de faire de la neige parce qu’ils n’ont pas assez de neige naturelle, et ils profanent des montagnes sacrées comme celle-ci. Je veux dire – nous sommes tous Autochtones, dans ce pays, ou quelque part, sur notre Mère, la Terre. Donc ces effets nous touchent tous. »

Taylor McKinnon conclut en indiquant que « des chercheurs ont fait des projections indiquant une baisse du débit [du Colorado – NdT] pouvant aller jusqu’à 30% au cours du siècle à venir, à cause du changement climatique et d’autres facteurs. Donc, à une époque où, le Plateau du Colorado, le fleuve Colorado et ses consommateurs d’eau sont ceux qui ont le plus à perdre, il est temps que cette région fasse très attention aux choix énergétiques en train d’être faits. »

 

Christine Prat

28 décembre 2013

Des membres du Conseil de la Nation Navajo [le Gouvernement de la Réserve Navajo] soutiennent un projet de législation, présenté et défendu par le Délégué Leonard Tsosie, membre du Comité pour les Ressources et le Développement, visant à autoriser l’exploitation d’uranium et son transport sur les Terres Tribales, par la compagnie Uranium Resources Inc. (Voir ci-dessous l’appel de Jonathan Perry du 20 décembre, appelant les Navajo à envoyer des Commentaires au Conseil).

Autrefois, de nombreuses mines d’uranium ont été exploitées en territoire Navajo et autour. Les mesures de sécurité n’étaient pas vraiment appliquées, de nombreux mineurs Navajo sont morts de cancers (mais aussi des membres de leurs familles, des épouses qui lavaient des vêtements de travail contaminés, par exemple). Il y a actuellement 2000 mines d’uranium abandonnées (mais pas décontaminées) dans et autour de la Réserve Navajo. (Voir vidéo de Klee Benally).

Le projet actuellement discuté devrait se situer à Church Rock, au sud-est de la Réserve Navajo, qui fut le site de la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire des Etats-Unis : en 1979, une digue retenant un bassin de récupération des déchets d’uranium s’est rompue, le contenu radioactif du bassin s’est déversé dans le Rio Puerco, avec des effets dévastateurs sur la vie sauvage, le paysage et les gens. A l’époque, le Congrès Américain a déclaré la zone « Région de Sacrifice National ».

Le 23 décembre, une réunion Spéciale du Conseil a eu lieu au Chapitre de Chilchinbito, sous la présidence de Katherine Benally, déléguée du Chapitre de Chilchinbito.

D’après un article de Jennafer Waggoner-Yellow Horse (une non-Navajo qui réside dans la Réserve), publié sur Facebook le 24 décembre, le Délégué Leonard Tsosie s’est montré menaçant vis-à-vis des opposants. Pour justifier sa position, il est remonté jusqu’à 1492, indiquant que c’était la colonisation et la conquête des terres Autochtones qui obligeaient le Conseil Tribal actuel à passer des accords regrettables avec les grandes compagnies.

Le Département de la Justice de la Nation Navajo (NNDOJ) a exprimé son opposition à la résolution, citant divers problèmes et complications légaux opposés à l’adoption de la nouvelle législation. Ce à quoi M. Tsosie semble avoir répondu que le NNDOJ n’était pas habilité à s’opposer à la volonté du Conseil Tribal Navajo et que le BIA [Bureau des Affaires Indiennes, représentant le Gouvernement des Etats-Unis… Lors de sa création, il dépendait du Ministère de la Guerre !] avait déjà approuvé le transport d’uranium et dérivés par la firme URI [Uranium Resources Inc.] dans des camions entrant et sortant de la zone gérée par la Tribu. « Pas un mot n’a été dit par les membres du Conseil présents sur le taux élevé de décès causés par les véhicules heurtant des piétons, qui, ne disposant pas de transports en commun, doivent faire du stop pour se rendre à leurs rendez-vous… » écrit Jennafer Waggoner-Yellow Horse, qui ajoute que « les particuliers roulant trop vite sont la cible des agents de la circulation alors que les camions dévastent ces zones pour livrer à temps ». « Un problème souvent soulevé par les personnes âgées qui disent que ces camions manquent de les renverser quand ils tournent en direction de leurs domiciles, alors que les amendes pour excès de vitesse sont abondamment distribuées aux touristes et aux habitants ».

Alors qu’un membre du NNDOJ [« Ministère de la Justice » Navajo] expliquait les problèmes juridiques liés au transport de matériaux nucléaires, des membres du Service de Police Navajo sont entrés dans la salle de la réunion, des officiers ont expliqué qu’on leur avait dit qu’il y avait une manifestation dans les lieus. « Quand on leur dit que la réunion portait sur l’uranium, ils furent surpris, vu que le public était parfaitement calme et respectueux… ».

Après avoir justifié pendant des heures sa résolution en affirmant qu’un contrat avec URI donnerai plus de possibilités de contrôle sur les mesures de sécurité, M. Tsosie a violemment critiqué le site de l’activiste Jonathan Perry [Voir son appel ci-dessous].

D’après l’article de Jennafer Waggoner-Yellow Horse, il semble que des personnes aient été empêchées de s’exprimer et que celles qui ont pu le faire « disaient ce que le Comité souhaitait entendre ». Quelques personnes ont cependant pu défendre le point de vue de ceux qui s’opposent à l’uranium et affirmer que c’était la véritable volonté de la population (ce que nous voulons bien croire, vu leur histoire !).

Cependant, le Comité des Ressources et du Développement a voté en faveur de la proposition (3 pour, 2 abstentions), « Bien que le Département de la Justice de la Nation Navajo dise que cela enfreint la Loi Tribale ».

« Ce problème sera indubitablement le prochain camp retranché appelant à une opposition dans le style de Ward Valley, contre le transport, le stockage et le traitement de matériaux nucléaires au-dessus d’une vieille nappe aquifère du désert, sur des Terres Autochtones », conclut Jennafer Waggoner-Yellow Horse.

 

See article by Jennafer Waggoner-Yellow Horse on Facebook

 

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APPEL A L’ACTION: S’OPPOSER AU PROJET DE LOI DE LA NATION NAVAJO POUR AUTORISER L’EXTRACTION D’URANIUM

Par Jonathan Perry

20 décembre 2013

Publié par Indigenous Action Media
See original article in English

[…]

Le Délégué au Conseil de la Nation Navajo Leonard Tsosie, du Comité pour les Ressources et le Développement (RDC) soutient la Résolution 0373-13 qui autorise la firme URI à entamer sur des Terres Tribales, un projet d’EXTRACTION D’URANIUM à Church Rock, « Section 8 ». Uranium Resources Inc. ou « URI » est une compagnie du Texas, autrefois connue sous le nom d’Hydro Resources Inc. pour avoir contaminé les eaux souterraines sur les sites des ses autres projets et contaminera très certainement les eaux souterraines de l’Est de [la Réserve] Navajo si ce projet se réalise. De nombreuses communautés des environs de Church Rock seront en danger si les opérations commencent et nous devons donc répandre l’information.

Le RDC accepte les Commentaires Publiques et un meeting spécial doit avoir lieu lundi 23 décembre 2013 au Chapitre de Chilchinbeto, à Chilchinbeto, Arizona (au sud de Kayenta).

Cette action initiée par quelques officiels élus est INACCEPTABLE !! Cela mettra sans aucun doute en danger notre communauté, nos enfants et la région que nous appelons « chez nous ». L’uranium est un poison et l’extraire constitue un usage inapproprié de notre eau et de nos ressources naturelles ! l’uranium devrait être laissé dans le sol ! Nous ne pouvons pas le réguler et penser que nous avons le pouvoir sur la nature est présomptueux et dangereux. Je vous demande d’envoyer des Commentaires et de rejoindre beaucoup d’autres Diné [Navajo] pour dire NON ET BLOQUER UNE NOUVELLE CONTAMINATION A L’URANIUM au meeting Spécial du RDC lundi matin au Chapitre de Chilchinbeto.

[…]

Je vous demande de transmettre ceci à tous vos contacts afin qu’ils puissent aussi transmettre l’information et BLOQUER la résolution du Délégué Tsosie. Je vous en prie, soyez avec nous pour défendre nos foyers et notre santé. La vie humaine n’a pas de prix et nous devons parler au nom de la prochaine génération qui n’a pas encore la parole. Les jeunes enfants et les générations à venir devront vivre avec nos choix d’aujourd’hui.

Merci

Jonathan Perry

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Voir de nombreux articles traduits en français sur le problème de l’uranium dans le sud-ouest des Etats-Unis

 

 

 

Par Don Yellowman, Président de Forgotten People (Gens Oubliés)
Publié par Censored News
13 novembre 2012
See original article in English

Traduction Christine Prat

Yah ah teh à tous :
Mon nom est Don Yellowman, Président de Forgotten People (Gens Oubliés), je suis Diné (Navajo), avec des Droits Inaliénables à l’Air Pur, l’Eau Pure et celui de vivre et prospérer sur nos Terres Maternelles.

Je suis là aujourd’hui pour partager avec vous la Résolution de Forgotten People sur le problème de la contamination par l’uranium de Diné Be Keh Yah (le pays des Navajos).

Je suis ici devant vous, au pied de Window Rock (un rocher percé d’un trou, dans la capitale de la réserve navajo qui porte son nom), qui symbolise notre force unifiée en tant que Diné. Je crois que nous sommes des Gens Sacrés chargés par notre Créateur d’être les Gardiens de nos territoires et de protéger notre mode de vie traditionnel.

Nous faisons face à de nombreux problèmes sur le territoire de la Nation Navajo, les gens se battent pour leurs droits à l’eau et contre les intérêts des non-Navajo sur nos ressources naturelles et nos sites sacrés.

Notre Nation Navajo soutient la production d’énergie sale qui pollue notre air, notre eau et nos terres ; et ironiquement, nous qui vivons à l’ouest de la Nation Navajo nous sommes vu refuser l’accès à l’électricité et à l’eau potable à cause de ces intérêts et politiques extérieurs (comme le ‘Gel de Bennett’ et la liste est longue) qui font obstacle à notre droit de prospérer.

Aujourd’hui, beaucoup de nos dirigeants élus sont ouverts à l’exploitation d’uranium sur le territoire de la Nation Navajo et on dit qu’ils la soutiennent.

A nos dirigeants : Ne plaçons pas le profit au dessus des gens, ni ne soyons aveuglés par l’ignorance et la cupidité ; n’oublions pas que le plus grave accident nucléaire aux Etats-Unis s’est produit sur le territoire de la Nation Navajo, lorsqu’un barrage retenant des déchets radioactifs s’est rompu, les laissant se déverser dans le Rio Puerco.

L’Histoire est condamnée à se répéter si elle est ignorée, cela s’est produit le 16 juillet 1979, à 5 heures du matin, sur le territoire Navajo, moins de 12 heures après que le Président Carter ait avancé des projets d’utiliser plus d’énergie nucléaire et de carburants fossiles. Ce matin-là plus de 1100 tonnes de déchets d’uranium se sont engouffrées à travers un barrage de boue près de Church Rock, Nouveau Mexique. Avec les déchets, près de 400 millions de litres d’eau radioactive ont traversé le barrage avant que la brèche ne soit réparée.

Pratiquement pas un mot de ce désastre n’est parvenu aux médias nationaux, et même aujourd’hui, peu de Navajos et d’Américains ont entendu parlé de cette effroyable catastrophe.

J’ai l’honneur, en tant que Président de Forgotten People, de présenter leur Résolution appelant la Nation Navajo et le Gouvernement des Etats-Unis à financer l’Assainissement de la Contamination à l’Uranium ; à respecter l’esprit du Moratoire sur l’Exploitation de Mines d’Uranium ; et à soutenir l’installation d’un Système de Surveillance des Radiations sur le territoire de la Nation Navajo.

Forgotten People appelle les Gouvernements de la Nation Navajo et des Etats-Unis à assurer que notre peuple, comme tous les peuples, a un droit inaliénable à de l’air pur, de l’eau pure et à la préservation de leurs terres sacrées.

Au cours des soixante-dix dernières années, même avant la catastrophe nucléaire de 1979 sur nos terres, en fait depuis les premiers jours où des membres de notre communauté ont commencé à travailler dans les mines d’uranium pour fabriquer les armes atomiques utilisées pour mettre un terme à la Seconde Guerre Mondiale, les gens de la Nation Navajo ont été induits en erreur, trompés et ignorés par le Gouvernement quant aux dangers auxquels ils avaient été exposés et les dégâts à venir pour nos enfants, pour l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons et les terres que nous avons travaillées et chéries depuis de nombreuses générations.

Près de 30000 d’entre nous ont déposé des requêtes auprès du Gouvernement des Etats-Unis, conformément à la loi, pour demander des indemnités et des soins pour leurs cancers et leur souffrance, pour la souffrance de nos enfants et de ceux qui ne sont pas nés à cause du vent, de l’eau et des terres empoisonnés.

Bien que l’exploitation minière ait cessé, les déchets radioactifs toxiques des mines ont été emportés par le vent et sont tombés là où il les a portés. Ces lieus incluent nos maisons, nos cours d’eau, notre nappe aquifère, nos poumons et les corps de nos enfants. Les produits toxiques resteront potentiellement mortels pour les 4,5 milliards d’années à venir et le fléau continuera jusqu’à ce nous, en tant que peuple, nous engagions à y mettre un terme.

Ce fléau nucléaire sur notre Nation est le Chernobyl Américain et ne sera ni ignoré ni marginalisé. Pour le Peuple Navajo, le combat contre le fléau n’est pas une question idéologique, c’est une question de vie ou de mort et c’est un combat que nous ne perdrons pas.

Une fois encore, nos terres sont à vendre pour du pétrole et du gaz de schistes. D’énormes richesses pour les non-autochtones, que des investisseurs avides et des grandes compagnies ne manqueront pas d’exploiter. Dans ce processus, encore une fois, nos Terres Maternelles qui entretiennent la Vie sont asservies.

Le gaz Radon, mortellement radioactif, sera émis, comme il l’était par les mines d’uranium dans les décennies passées. Notre eau sera de nouveau menacée, alors que nous devons encore nettoyer la pollution de l’exploitation précédente.

Cette fois-ci, la menace viendra des traceurs radioactifs utilisés dans la fracturation hydraulique afin que les investisseurs puissent prévoir où l’huile et le gaz de schistes couleront lorsqu’ils injecteront sous haute pression des fluides toxiques sous nos terres sacrées.

Si nous n’agissons pas maintenant, avant que des accords soient signés derrière des portes closes, au cours de discussions d’où les gens de la base sont exclus, un nouveau fléau semant la mort et la souffrance nous sera infligé, tout comme il y a 70 ans, quand le gouvernement ne pensait pas que nous avions le droit de savoir.

Nous, de Forgotten People (Nous, les Gens Oubliés) aujourd’hui et pour toujours, demandons la fin des souffrances inutiles de notre peuple. Les tromperies de nos gouvernements ne peuvent être admises plus longtemps. Nous souffrons en conséquence des politiques et des pratiques commerciales approuvées et agréées par les officiels élus de la Nation Navajo, de l’état d’Arizona et du Gouvernement Fédéral.

Nous appelons les Elus de la Nation Navajo et des Etats-Unis à mettre un terme à toutes les pratiques politiques et commerciales qui nous affectent sans avoir d’abord consulté les gens selon une procédure universelle et transparente.

Aujourd’hui « Forgotten People » a signifié officiellement à nos gouvernements que les gens savent qu’il y a une meilleure solution et sont déterminés à ce que les Diné construisent un futur viable qui apporte la justice sociale, économique et environnementale.

Les Diné ont des droits inaliénables selon les Traités, les Droits de l’Homme, les Droits Civiques et les Droits des Peuples Autochtones, non seulement d’exister mais de vivre dans la prospérité.

Il peut y avoir la Prospérité. Il peut y avoir des lendemains meilleurs pour tous. Mais ces jours ne viendront pas si nous répétons les erreurs d’hier et si nous laissons l’exploitation de nos territoires reprendre sans avoir d’abord nettoyé l’air, l’eau et les Terres Maternelles pollués.

En tant que nation et en tant que monde, nous savons qu’il est possible et nécessaire de nous protéger des vents radioactifs. Nous avons le droit d’être informés et conscients des vents empoisonnés qui peuvent nous entourer.

Les Gouvernements de la Nation Navajo et des Etats-Unis peuvent et doivent installer un réseau Populaire de Détection de la Radioactivité, similaire à celui que les gens ont demandé au Japon il y a tout juste un an suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima. Trente jours plus tard il a été répondu à leurs demandes. Ils n’ont pas eu besoin d’attendre soixante-dix ans pour obtenir les informations pouvant sauver la vie. Nous le peuple Navajo, aujourd’hui et dans l’esprit de nos anciens et pour les générations futures qui dépendent de ceux qui vivent aujourd’hui, nous n’attendrons pas un moment de plus.

Les Navajos ne sont pas étrangers au combat. Nos gens ont une longue et glorieuse tradition de service en Première Ligne dans les forces armées des Etats-Unis et nos codeurs (Code Talkers) sont responsables du résultat de la Deuxième Guerre Mondiale. N’oublions pas non plus que nos mineurs ont aidé à construire l’arsenal nucléaire qui a protégé l’Amérique d’attaques pendant la Guerre Froide.

Nous devons nous mobiliser devant ces défis comme des guerriers pour la bataille. Si nécessaire, nous irons à Washington, DC, montés sur nos chevaux. Il est impératif pour notre survie que nous le peuple Diné soyons à nouveau maîtres de notre destiné et imposions nos droits pour décider de la destinée de nos enfants.

Il doit y avoir un Système Populaire de Détection de la Radioactivité sur le territoire de la Nation Navajo et nous n’attendrons pas qu’il soit installé. Nous avons déjà commencé à collecter des fonds pour commencer nous-mêmes.

TOUTES les victimes de la contamination à l’uranium doivent avoir droit à une indemnisation selon la Loi sur l’Exposition au Rayonnement et l’Indemnisation de 1990 et ses amendements.

Le programme d’assainissement de l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis doit continuer jusqu’à ce que le travail soit entièrement accompli, et non pas à la date d’expiration.

Le moratoire sur l’ouverture de nouvelles mines doit être maintenu jusqu’à ce que l’assainissement soit entièrement accompli.

Le Peuple doit obtenir le pouvoir d’instaurer des règles et des standards pour toute nouvelle mine sur nos terres.

Qu’il soit établi qu’en tant que peuple Diné, il nous a été accordé, non par le gouvernement mais par notre Créateur, des droits inaliénables à l’air pur, l’eau pure et la préservation des Terres Sacrées.

Que tous ceux qui cherchent à obtenir notre consentement pour avoir accès à ces précieuses ressources et à notre Mère, viennent d’abord nous trouver, nous les Diné, afin que nous puissions demander la bénédiction du Peuple.

Pour terminer, je voudrais dédier cette action à Florabell Paddock , décédée récemment. Au cours de sa vie elle a souffert, puis s’est éteinte en conséquence directe de la contamination par l’uranium près de sa maison à Black Falls.

 

Ake he,

Don Yellowman, Président de « Forgotten People »