Par le Bastion Apache (Apache Stronghold)
Censored News
24 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

SAN CARLOS, Arizona – Ce jour, la Cour d’Appel du Neuvième Circuit, a décidé, à 2 contre 1, que la requête d’une injonction préliminaire pour empêcher l’échange de terres pour Oak Flat, serait rejetée. Le Bastion Apache – une coalition d’Apaches, d’autres Autochtones et d’alliés non-Autochtones, représenté par la Fondation Becket pour la Liberté Religieuse – s’est immédiatement engagé à faire appel à la Cour Suprême des Etats-Unis.

L’Injonction Préliminaire aurait empêché Resolution Copper, une compagnie minière étrangère, de prendre le contrôle d’Oak Flat par un échange de terres, jusqu’à ce que l’affaire Bastion Apache contre les Etats-Unis soit jugée. Le tribunal a décidé que l’affaire du Bastion Apache contre les Etats-Unis n’avait aucune chance de gagner.

La décision a été prise alors qu’une des trois juges était contre. La Juge Marsha Berson qualifia la décision d’ « absurde », « illogique » et « incohérente ». Le tribunal a décidé que la décision du gouvernement de transférer Oak Flat à Resolution Copper « n’était pas un fardeau trop lourd » pour les pratiques religieuses Apaches – bien que la mine doive engloutir le site sacré dans un énorme cratère, ce qui mettra fin à ces pratiques pour toujours.

« Oak Flat est notre Mont Sinaï – notre site le plus sacré, où nous nous connectons à notre Créateur, notre foi, nos familles et notre terre », dit le Dr. Wendsler Nosie Sr., du Bastion Apache. « C’est un lieu de guérison qui est sacré pour nous depuis bien avant que les Européens arrivent sur ce continent. Mes enfants, petits-enfants et les générations après eux méritent de pratiquer nos traditions à Oak Flat. »

Appelé en Apache Chi’chil Biłdagoteel, Oak Flat a été protégé des intérêts miniers depuis plus de six décennies et est inscrit au Registre National des Sites Historiques. Les Apaches de l’ouest et d’autres tribus pratiquent leur culte à Oak Flat depuis des temps immémoriaux et s’y rendent toujours aujourd’hui pour cueillir des plantes médicinales, se rendre aux sources sacrées et accomplir des cérémonies essentielles, comme la Sunrise Ceremony, ou passage à l’âge adulte, des femmes Apaches – des pratiques qui ne peuvent avoir lieu ailleurs.

Les protections existant depuis longtemps pour Oak Flat, ont été éliminées en 2014, quand un paragraphe de dernière minute a été introduit dans une loi qui devait absolument passer, et le gouvernement des Etats-Unis a décidé de transférer le terrain à Resolution Copper, une compagnie minière étrangère. La mine de Resolution Copper va engloutir le site dans un cratère de 3 km de large et 335 m de profondeur – rendant des pratiques religieuses de toujours impossibles et détruisant le mode de vie Apache.

« La décision d’aujourd’hui, comme la Juge dit, est ‘absurde’, ‘illogiques’ et incohérente’ : si quelque chose peut violer le libre exercice de la religion, c’est bien la destruction complète d’un site sacré qui met fin pour toujours à des pratiques religieuses » dit Luke Goodrich, vice-président et conseiller principal de Becket.

« Cette décision n’est pas seulement dévastatrice pour les Apaches et d’autres Autochtones, elle menace aussi les gens de toute foi – et ne devrait pas être soumise à un appel. »

La décision des deux juges qui rejette l’injonction, repose sur une stricte définition de « fardeau trop lourd ». Leurs arguments reposaient essentiellement sur le fait que le gouvernement avait placé ou non un fardeau trop lourd sur la religion des Apaches, même si le résultat final d’extraction à Oak Flat doit oblitérer totalement le site sacré.

Leur argument était que même si le site disparaissait, le gouvernement n’avait pas créé un fardeau trop lourd selon la définition stricte de « fardeau trop lourd » et à cause de cette définition étroite, la Cour n’honorera pas la requête du Bastion Apache d’une injonction préliminaire.

Le Dr. Wendsler Nosie Sr., du Bastion Apache dit « Un site sacré, Oak Flat, sera totalement perdu, mais le point de vue de la Cour est que le gouvernement n’a pas de contrôle ni de tort en cela, et que ça n’affectera pas la religion des Apaches. »

« Mais l’échange de terre est le fait du Congrès, pour les intérêts du Gouvernement, ce qui est très similaire au fait que les Autochtones d’Amérique vivent dans des réserves et que leurs moyens d’existence et leurs actions sont contrôlés par le Gouvernement U.S., parce qu’ils ont été mis là pour ne pas être en travers de la route des colons. »

« Ça fait prendre conscience de la règle implicite du Gouvernement des Etats-Unis : Parce que vous êtes Indien nous vous contrôlons, vous et la terre où vous vivez, nous pouvons faire ce que nous voulons, même si ça piétine votre religion et vos sites sacrés, et, bien sûr, nous ne mentionnerons aucune de ces vérités qui vous affectent et affectent vos enfants à venir. »

« Ça ressemble à toutes les paroles creuses que nous avons entendues toute notre vie et toute la vie de nos ancêtres. Alors, bien sûr, nous allons en appeler à la Cour Suprême pour voir s’ils soutiendront notre combat pour la survie de notre religion et si nos droits religieux ont une quelconque signification pour les Juges de la plus haute Cour des Etats-Unis. »

« Notre situation actuelle est comparable à celle de prisonniers contrôlés par le Gouvernement. Sommes-nous toujours des prisonniers de guerre ? En réalité, ils n’ont fait que nous mettre des noms plus agréables que « prisonniers de guerre » pour nous et la façon dont nous traite le Gouvernement U.S. » dit Nosie.

L’appel du Bastion Apache à la Cour Suprême est prévu pour le 22 septembre 2022. En plus de Becket, le Bastion Apache est représenté par les avocats Michael V. Nixon et Clifford Levenson.

Contacts : Ryan Colby media@becketlaw.org

Dr. Wendsler Nosie Sr.: apaches4ss@yahoo.com

Par Censored News
Le 6 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le Cardinal Sodano et l’Université d’Arizona ont mené la dénégation du mode de vie religieux des Apaches pour construire l’Observatoire du Vatican sur le Mont Graham [sacré pour les Apaches] après des années de lutte pour protéger la montagne sacrée. Le New York Times a publié un article sur Sodano [le 28 mai, à l’occasion de son décès], qui dénonçait le rôle qu’il avait joué pour couvrir les exactions sexuelles de l’Église Catholique, mais l’article ne dit rien du rôle de Sodano dans la profanation du Mont Graham et le rejet du mode de vie sacré des Apaches.

L’Université d’Arizona a souvent camouflé son rôle dans la profanation du Mont Graham et est allée jusqu’à faire arrêter, par la sécurité de l’université, Wendsler Nosie Sr., pour effraction, alors qu’il priait sur le Mont Graham.

Tandis que l’Université d’Arizona cachait son rôle dans la profanation du Mont Graham, elle continuait à solliciter et recevoir chaque année des millions de dollars de subventions, fondées sur les besoins des Autochtones, les luttes et la recherche.

Le Vatican a actuellement un télescope sur le Mont Graham.

Les médias censurent facilement l’histoire et les faits sur les exactions de l’Église Catholique. Le décès de Sodano est un sinistre rappel du rôle de Sodano dans la profanation du Mont Graham et la répression de la vérité sur les prêtres prédateurs sexuels. – Censored News.

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Commentaire

Censored News

Le Cardinal Angelo Sodano, avec un ex-directeur de l’Observatoire du Vatican, le Père George Coyne et le Père Charles Polzer, ont dirigé la répression des Apaches s’opposant à la profanation du Mont Graham par l’Université d’Arizona et les astronomes du Vatican.

Coyne, qui était aussi professeur d’astronomie à l’Université d’Arizona, appelait à la répression des dirigeants Apaches traditionnels. Le 25 mai 1992, Coyne écrivait que les croyances Apaches étaient « un genre de … religiosité à laquelle je ne pourrais souscrire et qui doit être réprimée avec toute la force que nous pouvons exercer. »

Polzer témoigna pour l’Université d’Arizona contre les dirigeants religieux Apaches, disant que les Apaches ne s’étaient jamais préoccupés du Mont Graham et ne l’avaient jamais considéré comme sacré. « Les Apaches ont rarement utilisé les sommets de cette montagne et son caractère sacré n’est pas plus spécifique que des références au ciel, » dit-il dans sa déclaration pour l’Université d’Arizona et le Vatican, contre les Apaches. Polzer a également qualifié la protection du Mont Graham de « Conspiration Juive. »

Sodano avait bloqué une rencontre planifiée des dirigeants religieux Apaches avec le Pape Jean-Paul II au Vatican, en mai 1992.

Tandis qu’il y a un nouveau directeur de l’Observatoire du Vatican, le Frère Jésuite Guy Consolmagno, le fait que le Vatican maintienne toujours un télescope sur le Mont Graham exprime directement le continuel manque de respect du Vatican pour les Apaches traditionnels.

Voir l’article – en anglais – du New York Times du 28 mai 2022

https://www.nytimes.com/2022/05/28/obituaries/cardinal-angelo-sodano-dies.html

Par le Bastion Apache
Publié par Censored News
Le 18 février 2021
Traduction Christine Prat

Contacts : Dr. Wendsler Nosie Sr., Apache Stronghold, apaches4ss@yahoo.com
Michael V. Nixon, J.D., michaelvnixon@yahoo.com

LES APACHES VONT EN APPEL CONTRE LA DÉCISION DE BRADER LA TERRE SACRÉE D’OAK FLAT. LE PUISSANT CABINET JURIDIQUE BECKET REJOINT L’ÉQUIPE LÉGALE DU BASTION APACHE.

PHOENIX, Arizona – Cet après-midi, le Bastion Apache s’est pourvu en appel contre la décision du 12 février 2021 du Juge de District Steven Logan, décision qui refusait d’empêcher de brader le site sacré d’Oak Flat à Rio Tinto/Resolution Copper, avant le règlement final du contentieux. Auparavant, le Gouvernement des Etats-Unis avait donné son accord de ne pas poursuivre le transfert de terre « à tout moment avant » le 11 mars 2021. Cependant, le Juge Logan a refusé de bloquer le transfert, bien qu’un procès durera bien au-delà de cette date, et qu’ainsi, le bradage aura lieu pendant le procès, sans injonction de l’arrêter.

Dans les jours qui viennent, le Bastion Apache demandera une injonction d’urgence à la Cour d’Appel du 9ème Circuit, pour bloquer le transfert d’Oak Flat. L’appel remettra en question les décisions du Juge Logan, selon lesquelles 1) le Bastion Apache n’a pas le droit de demander l’aide d’un tribunal, parce que ce n’est pas une « nation souveraine » désignée officiellement, 2) que le Gouvernement des Etats-Unis n’a pas de Responsabilité Fiduciaire vis-à-vis des Apaches, bien que le Traité de 1852 garantisse « la prospérité et le bonheur » des Apaches, et 3) que les Apaches ne souffriront pas d’un « fardeau trop lourd » en perdant Oak Flat parce qu’ils ne sont pas « forcés d’agir à l’encontre de leurs croyances religieuses par des sanctions civiles ou criminelles », même si, après qu’Oak Flat devienne une propriété privée le 11 mars, les Apaches qui y prieront seront passibles d’arrestation et de poursuites pour effraction à caractère criminel.

Dans son jugement du 12 février, le Juge Logan a trouvé que « les preuves apportées devant cette Cour montrent que les Apaches ont utilisé Oak Flat comme lieu sacré de cérémonies depuis des siècles… l’importance spirituelle d’Oak Flat ne peut être surestimée… les Apaches croient qu’Usen, le Créateur, a donné la vie aux plantes, aux animaux, à la terre, à l’air, à l’eau… Les Apaches voient Oak Flat comme un ‘couloir direct’ vers l’esprit du Créateur. » Et, « la Cour ne nie pas, et ne peux nier, que les projets miniers du Gouvernement à Oak Flat auront un effet dévastateur sur les pratiques religieuses des Apaches. »

Néanmoins, le Juge Logan a rejeté l’injonction, ouvrant ainsi la voie au bradage du terrain.

« Je suis un Vétéran. J’ai servi dans Desert Storm, dans le Golfe Persique, » dit Cranston Hoffman Jr., membre du Bastion Apache. « Tout comme j’ai servi pour défendre ce Pays comme soldat dans l’Armée, je sers mon Peuple pour défendre notre mode de vie traditionnel Apache en tant qu’Homme Médecine Apache. »

Les Amérindiens ont servi dans les Forces Armées à un taux plus élevé que n’importe quel autre groupe ethnique. Vingt-sept Indiens ont reçu la Médaille d’Honneur. Des centaines de soldats Autochtones ont donné leur vie pour ce Pays, conduisant beaucoup à se demander « pourquoi notre religion n’est pas protégée comme toutes les autres religions ? »

L’appel du Bastion Apache demandera à la Cour d’Appel du 9ème Circuit de reconnaître que la Cour Suprême a jugé, dans l’affaire McGirt contre l’Oklahoma (2020) que « nous faisons que le gouvernement s’en tienne à sa parole » dans un Traité signé avec les Indiens Creek, et que la Cour Suprême a bloqué de multiples violations par le gouvernement de droits religieux dans les affaires Burwell contre Hobby Lobby (2014) et Little Sisters of the Poor contre la Pennsylvanie (2020).

Becket  représentera le Bastion Apache pour l’appel. Reconnu par Associated Press comme un « puissant cabinet juridique », Becket est connu pour ses succès dans la défense de la liberté d’expression de toutes les fois. Il a gagné sept affaires devant la Cour Suprême au cours des neuf dernières années, entre autres les célèbres affaires Hobby Lobby et Little Sisters of the Poor, et a une grande expérience de la défense des pratiques religieuses et des sites sacrés des Autochtones.

Notez aussi que la litispendance sur le titre de propriété d’Oak Flat dans le Comté de Pinal est toujours en effet.

Site du Bastion Apache
Instagram : @protectoakflat
Twitter ; @ProtectOakFlat, @BECKETlaw

This is the last part of Wendsler Nosie Sr.’s speech in Paris, on March 23, 2019. Please also see Part One and Part Two. Not everybody will agree with his views about the way to struggle. However, we can understand that the situation is particularly difficult for Apaches. As he says below, 90% of the Apaches have been exterminated. The survivors have been split into many small reservations. His reservation, San Carlos, has first been a prisoner’s camp, and when it became a reservation, 15 different branches of Apaches were just put together. In his – spiritual – way, Mr. Nosie is struggling for rights, for respect and, most of all, for Mother Earth.

Christine Prat

“WHEN THEY FIRST CAME TO AMERICA, IT WAS NOT TO BETTER AMERICA, IT WAS TO TAKE FROM AMERICA TO BRING BACK TO THE COLONIZERS’ COUNTRIES OF EUROPE”

Speech by Wendsler Nosie Sr.
Transcribed by Christine Prat   Français

“What we see today, is still the same as in the very beginning, when they came to our country. Which means that, when the first people came, they came for the resources, to bring back to Europe. Until those who were there realized that they could keep it for themselves. Many of the tribes in the eastern part of the United States were either exterminated or removed, forced to go west. That’s a very sad history, because those tribes tried to keep the treaties with the original countries. So, if you look at a pond of water, it is still, it is not moving. You drop a little pebble. It creates a first ring and then it starts moving out. Then, more rings are formed, they move out. So, what we are saying is that the first ring lied to the rest, they were moving out, they were coming. So, this is the part where I say about what was told to me: ‘Don’t hate’, because there was a deception. Even the people who came from Europe, 2nd, 3rd, 4th, 5th generations, were lied to. So, as Native People, we have to educate ourselves about that.

“But some don’t like that road, they want to be tough, rude, mean. But I tell them ‘We have to be smarter’. Because the strategy of America was a good strategy for the first Americans. So, 90% of our peoples were wiped out. So, there is no way we will ever rebel. That means we have to get smarter.

“But now it comes down to leaders. Leaders can teach you different ways. But the old ones said it must be spiritual. Because they are your family too. So, the Creator has created all of us. There is only one God. And we are all his children. So, that’s the road that I walk on. And that’s the teaching I had to go with before my people. You can imagine, going before all the tribes of America! What I was worried about, was how would they feel. But what was really good to my heart, was that they are looking for the same road.

“I am really happy about, that in America, it has become a fight about water. Standing Rock – you may have heard of Standing Rock – really pushed it out for all Americans, about the importance of water. The children are speaking – and now you see many Native Americans, White Americans, African Americans, Mexican Americans – young people standing together now. So, I am really proud of the young people. They are taking more responsibilities in asking questions. Because it comes back to the rest of us. Like, I tell people ‘Be honest, tell the truth’. So, for me, I tell America, the way we talk about what’s evil, ghosts, evil – we are portrayed as saying this as ‘ghost’, and ‘this is the evil’ – we are talked to look at it like this and be afraid of it. But everything changes, everything modifies. But we really have to look deep to find out what really evil is. So, with the people I met in the country, in the United States and elsewhere – I didn’t go to India but I had a chance to meet people from India, from Africa, from South America, from Jakarta, Indonesia – they are all looking too, trying to understand.

“So, I tell America, in my homeland, where I am from, we are new and we are old. A person from my people, in 1927, died as a prisoner of war. Not these World War I or World War II, he was in prison since the 1890’s, from the American War. So, where I am from, we did not start getting our voice until the 1980’s. That’s why I say ‘we are new and old’, meaning that we are new to what America has brought to the West, but then, we are old in the old ways. So, I tell the people of America – that I can honestly say from my heart – ‘I don’t hate you, but the thing you did was that you brought the oldest evil to North America’. So, I say that our young people go around saying ‘Resist, resist!’ or ‘Decolonize! We need to decolonize’, and I say to them ‘It’s not us, it’s YOU guys, YOU guys need to decolonize’. Because, if you look at history, where did slavery start? Where did words like ‘pagan’ come from? It started here, and I don’t mean to offend anybody, but it started with the kings, the first type of government. That’s why I say, when they first came to America, it was not to better America, it was to take from America to bring back to the colonizers’ countries of Europe. Because, if America is really home to you, why at Oak Flat are you still giving things to Europe? If this place is really home, you take care of what you have.

“I just want to end with what my mother told me, the very first time I came here to Europe, 22 years ago. My mother sits me down and says ‘Remember, if the plane doesn’t work, they came on boats, you can always get on a boat and come home’. She was very serious. I thought she was joking, but what she told me was ‘Son, you’re going back to the oldest people, where these people that came here in America came from. So, you’re probably going to talk to their family, please tell them to tell their families over here to behave.’

“Thank you.”

RESOLUTION COPPER, THE PROJECT

Apache Leap. The Resolution Copper site is just above, not visible from the road

Apache Leap, Resolution Copper East site and right above, the place where the crater should come

What it might become…

Both sites owned by Resolution Copper. The other photos have been taken from the road that goes around the mountain.

See also animation by Resolution Copper on their future plans.

Dernière partie de la conférence donnée par Wendsler Nosie Sr. à Paris, le 23 mars 2019. Voir également les 1ère et 2ème partie. Tout le monde, chez les Autochtones et d’autres, n’est pas d’accord avec sa vision de la manière de mener le combat. Cependant, la situation est particulièrement difficile pour les Apaches. Comme il le rappelle, 90% des Apaches ont été exterminés. Les survivants ont été disséminés dans de nombreuses petites réserves, éloignées les unes des autres. A San Carlos, qui fut d’abord un camp de prisonniers avant de devenir une réserve, 15 branches différentes d’Apaches se sont retrouvés ensemble. Selon sa propre voie – spirituelle – M. Nosie combat pour les droits, pour le respect, et, par-dessus tout, pour Notre Mère la Terre.

Christine Prat

Discours de Wendsler Nosie Sr.
Transcription et traduction Christine Prat   English

“Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est toujours la même chose depuis le début, lorsqu’ils sont arrivés dans notre pays. Je veux dire par là que, quand les premiers sont venus, c’était pour les ressources naturelles, qu’ils voulaient ramener en Europe. Jusqu’à ce que ceux qui étaient là se rendent compte qu’ils pouvaient les garder pour eux-mêmes. Beaucoup de tribus de l’est des Etats-Unis ont été exterminées ou chassées, forcées d’aller vers l’ouest. C’est une histoire très triste, parce que ces tribus avaient essayé de respecter les traités signés avec les pays coloniaux d’alors. C’est comme quand vous regardez une étendue d’eau calme, ça ne bouge pas. Et vous jetez un petit caillou. Ça forme un premier cercle, puis ça s’étend. De plus en plus de cercles se forment. Et là, je dis que le premier cercle a menti aux autres, ils se déplaçaient, ils arrivaient. C’est pourquoi je veux dire ce qui m’a été dit : ‘N’aie pas de haine’, parce qu’il y a une tromperie. Même les gens qui sont venus d’Europe comme 2e, 3e, 4e, 5e générations, on leur avait menti. En tant qu’Autochtones, nous devons apprendre cela nous-mêmes.

“Mais certains n’approuvent pas cette voie, ils veulent être durs, violents, retords. Mais je leur dis ‘Nous devons être plus intelligents’. Parce que la stratégie Américaine était bonne pour les premiers Américains. 90% de nos peuples ont été éliminés. Alors, il n’est plus possible de se rebeller. Ce qui veut dire qu’il faut être plus intelligents.

“Et maintenant, on en vient aux dirigeants. Les Anciens disaient que ça devait être spirituel. Parce qu’ils sont de votre famille aussi. Le Créateur nous a tous créés. Il n’y a qu’un Dieu. Et nous sommes tous ses enfants. Alors, c’est la voie que je suis. Et c’est ce que je devais enseigner à mon peuple. Alors, vous imaginez, aller l’enseigner à toutes les tribus d’Amérique ! Ce qui m’inquiétait, c’était comment ils le ressentiraient. Mais ce qui réchauffait mon cœur, c’était qu’ils cherchent tous la même route.

“Je suis vraiment heureux qu’en Amérique, ce soit devenu un combat pour l’eau. A Standing Rock, ils l’ont mise en avant pour tous les Américains, l’importance de l’eau. Les enfants parlent – et maintenant on voit beaucoup d’Amérindiens, d’Américains Blancs, d’Africains-Américains, de Mexicains Américains – beaucoup de jeunes gens qui résistent ensemble. Je suis très fier des jeunes. Ils assument plus de responsabilité en posant des questions. Parce que ça nous ramène à nous autres. Ainsi, je dis aux gens ‘soyez honnêtes, dites la vérité’. Alors, je dis à l’Amérique, quand on parle de ce qui est le mal, les fantômes – nous sommes supposés dire ‘fantôme’ et ‘c’est le mal’ – on nous convainc, quand on le regarde, d’en avoir peur. Mais tout change, tout se modifie. Et il faut regarder très profondément pour découvrir ce qu’est vraiment le mal. Les gens que j’ai rencontrés dans le pays, aux Etats-Unis et ailleurs – je ne suis pas allé en Inde, mais j’ai eu l’occasion de rencontrer des gens de là-bas, d’Afrique, d’Amérique du Sud, de Jakarta, en Indonésie – ils cherchent tous aussi, ils essaient de comprendre.

“Je dis à l’Amérique, mon pays natal, là d’où je viens, nous sommes nouveaux et nous sommes anciens. Quelqu’un de mon peuple, est mort comme prisonnier de guerre en 1927. Pas la Première ni la Deuxième Guerre Mondiale, il était en prison depuis les années 1890, le temps de la Guerre Américaine. Là d’où je suis, nous n’avons pas eu la parole avant les années 1980. C’est pourquoi je dis ‘nous sommes nouveaux et anciens’, je veux dire par là que nous sommes nouveaux pour ce que l’Amérique a amené dans l’Ouest, mais nous sommes anciens dans les voies anciennes. Alors, je dis au peuple d’Amérique – et je le dis honnêtement du fond du cœur – ‘Je ne vous hais pas, mais ce que vous avez fait est d’avoir apporté le mal le plus ancien à l’Amérique du Nord’.

Alors, nos jeunes répètent partout ‘résistez, résistez !’ ou ‘décolonisez ! Il faut décoloniser’, mais je leur dis ‘Ce n’est pas nous, c’est VOUS les Blancs, VOUS qui devez décoloniser’. Parce que, si on regarde l’histoire, où l’esclavage a-t-il commencé ? D’où viennent des mots comme ‘païen’ ? Ça a commencé ici, et je ne veux offenser personne, mais ça a commencé avec les rois, le premier type de gouvernement.

Ce que je dis, c’est que quand ils sont venus en Amérique, dès le début, ce n’était pas pour rendre l’Amérique meilleure, c’était pour prendre ce qu’ils pouvaient à l’Amérique et le rapporter aux pays colonisateurs d’Europe. Parce que, si l’Amérique était vraiment où vous vous sentez chez vous, pourquoi, à Oak Flat, vous continuez à donner des ressources à l’Europe ? Si ce lieu était vraiment chez vous, vous prendriez soin de ce que vous avez.

“Je vais terminer avec ce que ma mère m’a dit, la toute première fois où je suis venu en Europe, il y a 22 ans. Ma mère s’est assise et dit : ‘Souviens-toi, si l’avion ne fonctionne pas, ils sont venus en bateaux, et tu peux toujours prendre un bateau pour rentrer’. Elle était très sérieuse. Je croyais qu’elle plaisantait, mais elle voulait me dire : ‘Mon fils, tu retournes chez les gens les plus anciens, là d’où venaient ces gens qui sont venus en Amérique. Alors tu pourras probablement parler à leurs familles, s’il te plaît dis à leurs de dire à leurs familles ici de bien se tenir.’

“Merci.”

RESOLUTION COPPER, LE PROJET

Apache Leap. Le site de Resolution Copper est juste au-dessus, pas visible du bas.

Apache Leap, avec le site de Resolution Copper et dans le coin en haut à droite, l’endroit où sera creusé le cratère

Ce que ça risque de devenir

Les deux sites appartenant à Resolution Copper. Les autres photos ont été prises de la petite route qui contourne la montagne.

Voir aussi la vidéo de Resolution Copper sur l’avenir du projet.

Samedi 23 mars 2019, Wensler Nosie Sr., Apache, sera à Paris pour une conférence contre un projet minier à Oak Flat, site sacré pour les Apaches, Parc National protégé depuis 1955. La conférence est organisée par le CSIA-nitassinan, cliquer pour voir article et plus d infos sur le site du CSIA.
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Voir articles sur la lutte pour Oak Flat

Une interview de Wendsler Nosie à Oak Flat, en septembre 2015:

 

Wendsler Nosie sera également à Lille, les 20 et 21 mars, pour le Grand Barouf Numérique

WaterConnectUsOweAku6-3-2016

 

LES EAUX NOUS RELIENT : GRAND RASSEMBLEMENT DE PLUS DE 10 NATIONS A GILA RIVER

COMMUNIQUE DE PRESSE

Des Autochtones de plus de 10 Nations se rassemblent dans la Communauté Indienne de Gila River pour discuter de comment

LES EAUX NOUS RELIENT

Avec un hommage poétique et musical à John Trudell à Phoenix
Publié par Owe Aku
6 mars 2016
Traduction Christine Prat

Communauté Indienne de Gila River, Pii Paash Nyamat, Arizona – Pii Paash Uumish (communauté) de la Communauté Indienne de Gila River invite au rassemblement LES EAUX NOUS RELIENT, pour discuter de comment l’eau sacrée est menacée et protégée dans la région du Sud-ouest et à travers tout le Continent, du 11 au 13 mars 2016. Les points de discussion sont: protéger l’eau sacrée, contamination par les grandes entreprises, impact des industries minières liées à l’énergie, utilisation d’eau recyclée sur nos terres, fuites de déchets miniers dans les nappes aquifères et les rivières, surutilisation des nappes aquifères et barrages sur les rivières, stratégie dans les médias et autres histoires des lignes de front.

L’oratrice d’honneur DEBRA WHITE PLUME, Oglala Lakota/Cheyenne du nord de Pine Ridge devait présenter des histoires du territoire Lakota, entre autres les menaces sur l’eau sacrée par des mines d’uranium nouvelles ou en expansion près de la Réserve de Pine Ridge et des Black Hills, et le transport de pétrole de sables bitumineux par l’oléoduc Keystone XL.

«Ils ne peuvent pas arrêter le tremblement de terre, le volcan et la tornade. Ils ne peuvent pas arrêter la puissance. Nous sommes une connexion spirituelle avec la Terre. Comme individus nous avons de la puissance et, collectivement, nous avons la même puissance que le tremblement de terre, la tornade et les ouragans. » – John Trudell

Le VENDREDI SOIR a été consacré au grand JOHN TRUDELL, qui a dirigé par l’exemple et nous inspire pour continuer le combat… avec des poètes de la résistance, des chanteurs et des musiciens qui ont honoré sa vie et son œuvre. Parmi les poètes et les chanteurs, il y avait Simon Ortiz (Pueblo Acoma), Louise Benally (Diné), Nina Was’te (Nakota/Cree), Mercury Bitsuie (Diné), Maldito Angel y Yolotlce (de Culture O’Muerte), le poète Phil Freedom, l’artiste hip hop Kite 9d3, le poète Dominique Hunter, et l’artiste hip hop Che Christ (Pii Paash, Quechan), et l’hôtesse Rosy Torres de Chicago.

Sujet des Conférences de samedi [12 mars] et dimanche [13 mars]:

– Luttes pour l’eau dans la Communauté Indienne de Gila River, avec Reuben Cruz (Pii Paash) et des membres de la communauté O’odham

– L’héritage des mines d’uranium dans la région de Four Corners, avec Manny Pino (Pueblo Acoma), Leona Morgan (Diné) et Mercury Bitsuie (Diné)

– L’organisation et la mobilisation d’Idle No More avec une fondatrice, Nina Was’te (Nakota/Cree)

– La fuite des déchets de la mine Gold King dans la rivière Animas, mise à jour de Janene Yazzie (Diné)

– Le combat du Bastion Apache pour arrêter Rio Tinto [Resolution Copper – NdT] avec Wendsler Nosie (Apache) et Naelyn Pike (Chiricahua Apache)

– Contre Peabody Coal sur Black Mesa, avec Louise Benally de Big Mountain, dans le nord de l’Arizona (Diné)

– Protéger l’eau des Navajo et être victorieuse contre un projet de centrale au charbon, avec Elouise Brown, de Chaco Rio, Nouveau-Mexique

– L’impact et le rôle des Médias de la Base

Samedi soir [12 mars] il doit y avoir des Chants et Danses d’Oiseau par la Pii Paash Uumish.

Toutes nos précieuses, et limitées, sources d’eau sont reliées, des cours d’eau de surface sur Notre Mère la Terre aux nappes aquifères en dessous de nous, aux gouttes de pluie qui tombent des nuages au dessus, toute l’eau est reliée. Les protecteurs de l’eau et les défenseurs des terres peuvent se rassembler pendant ce temps pour honorer l’eau et les terres ancestrales, et élaborer des stratégies pour renforcer et construire la solidarité afin d’accroître l’efficacité des nombreux mouvements fondés pour protéger les terres et les eaux.

C’est notre devoir en tant que gardiens de la Terre d’apprendre comment les cours d’eau et les nappes aquifères sont menacés, exploités et pollués. Par le savoir et la construction d’une vaste communauté, le mouvement se renforce pour défendre et protéger l’avenir de nos eaux pures, précieuses et sacrées.

Les Pii Paash les accueillent avec le cœur et l’esprit ouverts sur leurs terres à l’extrémité ouest de la Communauté Indienne de Gila River, auprès du lit de la rivière de leurs ancêtres maintenant à sec, au pied des Montagnes Sacrées Estrella.

Les hôtes sont la Pii Paash Uumish, Owe Aku et le Peoples Media Project, avec le soutien de nombreux individus et organisations.

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CONTACTS:

Reuben Cruz, Pii Paash (773) 747-2700, intoxicatedmc@hotmail.com . Pour la presse ou pour joindre les participants, prendre contact avec Kent Lebsock d’Owe Aku, iamkent@me.com
BIOGRAPHIE DE QUELQUES PARTICIPANTS:

LOUISE BENALLY, une grand-mère, mère et mère de clan de 55 ans, de la communauté de Big Mountain sur Black Mesa, au Nord de l’Arizona. Elle est cultivatrice, fait de la permaculture, est herboriste, avocate traditionnelle et conseillère sur divers aliments bio. Louise a chanté lors de l’hommage à John Trudell et parlé de son engagement [de John Trudell] dans la lutte de Black Mesa contre Peabody Coal et les problèmes d’eau qui s’ensuivent en Pays Navajo. Elle a été activiste toute sa vie dans les luttes environnementales pour l’eau, les sites sacrés, l’eau et les mines, et racontera des histoires et des leçons tirées de son travail.

MERCURY BITSUIE est un berger Diné de Sanders, en Arizona, qui a découvert récemment que la fuite de déchets de la mine de Church Rock [en 1979 – NdT] dans le Rio Puerco avait atteint les puits d’eau potable de sa communauté.

ELOUISE BROWN est de Chaco Rio, au Nouveau-Mexique, dans la Nation Navajo. En 2006, elle a découvert qu’un projet d’énorme centrale au charbon nommée ‘Desert Rock’ faisait des forages pour de l’eau près de chez elle. Avec amour pour leur terre, Elouise et sa famille ont érigé une barricade. Deux ans et demi plus tard, le projet de centrale au charbon de 1500 mégawatts a été abandonné. Elouise Brown Présidente, Organisation Doodá (NO) Desert Rock, Chaco Rio, Nation Navajo, Nouveau-Mexique.

REUBEN CRUZ, (Pii Paash/Quechan), les eaux à Gila River
Reuben est Pii Paash (Maricopa), Quechan, et père, musicien, poète, organisateur, humaniste des Montagnes Estrella, à l’ouest de Phoenix, Arizona. En tant qu’emcee [MC, Microphone Controller, DJ, rappeur] (sous le nom de Che Christ), il se sert de ses dons de conteur pour parler de justice sociale et de respect de tous les peuples dans une musique hip-hop positive. Reuben enseigne dans des ateliers d’écriture pour les jeunes des centres urbains et des communautés Autochtones. Il a été publié dans High Times, Waging Non Violence, As Us Journal, Ghazals For Foley et Hinchas de Poesia. Il a publié lui-même HAARP (Heavy Anti-Authoritarian Rap Poems – Poèmes Rap Anti-Autoritaires Lourds) en 2010. Reuben participe à des manifestations qui utilisent la musique, l’art et le film pour célébrer les mouvements sociaux contemporains. Reuben a collaboré avec Prairie Dust Films pour Crying Earth Rise Up et Standing Silent Nation et dans les rues avec le Projet de Médias Populaires. www.chechrist.com

LEONA MORGAN (Diné) de la Nation Navajo, a travaillé comme organisatrice de la communauté et enseignante des problèmes d’uranium depuis 2007. L. Morgan s’est occupée à la base d’empêcher la pollution de l’eau par une opération de Lixiviation In Situ dans l’est du territoire Navajo. En 2014, elle a co-fondé Diné No Nukes (DNN – Pas de Nucléaire Navajo). DNN est une initiative centrée sur l’éducation, sur toute la Chaîne de Carburant Nucléaire avec un intérêt spécial pour les terres comprises entre les Quatre Montagnes Sacrées pour les Diné. http://www.dinenonukes.org/

WENDSLER NOSIE SR. est actuellement Conseiller pour le District de Peridot et ex-Président du Conseil Tribal des Apaches de San Carlos, qui sont environs 15000 dans la Réserve Apache de San Carlos, dans le sud-est de l’Arizona. Wendsler est né en 1959 et a été élevé dans la tradition Apache. En 2000, il a fondé les Coureurs de l’Esprit de la Montagne, une organisation de coureurs traditionnelle. Il a créé le journal Apache Messenger en 2011, dont il est propriétaire et qu’il gère actuellement. Wendsler Nosie est marié à Theresa Beard Nosie, de la Nation Navajo. Ils vivent à Peridot, en Arizona, dans la Réserve Indienne Apache de San Carlos et ils ont six enfants : Lian, Vanessa, Wendsler Jr., Angel, Alicia et Taegan, et 12 petits-enfants. Wendsler Nosie se consacre à la préservation et la protection de la culture et des objets Amérindiens, à l’histoire religieuse et à la tradition. Il a fondé le Bastion Apache, qui occupe toujours Oak Flat depuis plus d’un an. Il s’est battu toute sa vie pour les droits des autochtones et a décidé de se consacrer à la protection de l’avenir pour les générations à venir.

NAELYN PIKE, 16 ans, est membre de la Tribu Apache de San Carlos. Elle est au lycée de Globe et membre de la National Honor Society. Naelyn a été Coureuse de l’Esprit de la Montagne depuis l’âge de 2 ans, un groupe de coureurs traditionnels qui continuent de protéger le Mont Graham, sacré, contre un projet de télescopes de l’Université d’Arizona et du Vatican. Naelyn est membre du Bastion Apache, qui continue d’occuper et défendre Oak Flat contre la compagnie minière étrangère Resolution Copper. Le site Sacré d’Oak Flat a été bazardé par le biais d’un truc de dernière minute fourré dans la Loi d’Autorisation de la Défense Nationale de 2015. Naelyn a témoigné deux fois devant le Congrès sur l’Echange de Terres du Sud-est de l’Arizona et le projet de loi Sauvez Oak Flat. En 2015, elle s’est aussi rendue à Washington avec le Convoi du Bastion Apache pour unifier tous ceux qui se préoccupent de la protection de Notre Mère la Terre et de l’avenir des prochaines générations.

MANUEL PINO est Pueblo Acoma du Nouveau-Mexique. Il est actuellement professeur de sociologie et coordinateur des Etudes Amérindiennes à l’Université Communautaire de Scottsdale. Les recherches de Manuel portent sur les problèmes environnementaux qui touchent les Amérindiens et les Peuples Autochtones du monde entier. Il se concentre surtout sur la chaîne du carburant nucléaire, particulièrement les mines d’uranium, et ses effets sur les Peuples Autochtones. Manuel a été délégué dans de nombreuses conférences internationales sur l’environnement aux Nations Unies et est actuellement membre de plusieurs conseils d’administration d’organisations écologiques dans tous les Etats-Unis. Manuel travaille actuellement avec des ouvriers de l’uranium au Nouveau-Mexique, en Arizona, dans le Dakota du Sud et l’état de Washington, sur les problèmes de santé liés aux radiations et dans des communautés qui s’opposent à l’entreposage de déchets nucléaires et à de nouvelles mines. En 2008, il a reçu le Prix du Futur Sans Nucléaire à Munich, en Allemagne, pour son activisme.

SUREE TOWFIGHNIA, (Grassroots and Mainstream Media Strategies, Stratégies des médias pour la base et le grand public) est réalisatrice, productrice et enseignante en documentaires. Elle a mis en scène et co-produit Crying Earth Rise Up (2015), un documentaire de PBS (Public Broadcasting Service – Service Public de Diffusion) qui révèle les effets de l’extraction d’uranium sur l’eau et les habitants des Grandes Plaines. Suree avait précédemment réalisé Standing Silent Nation (2007), un documentaire de PBS sur la lutte d’une famille Amérindienne pour cultiver du chanvre industriel sur les terres souveraines de leur Réserve. Elle a mis en route le Projet de Médias Lakota (LMP) avec Owe Aku en 2003, pour enseigner à des jeunes filles et des femmes Lakota comment raconter leurs propres histoires dans des documentaires. Suree enseigne aux jeunes, aux Anciens et à quiconque, les techniques du documentaire et la stratégie médiatique dans des organisations, des communautés, des universités et des écoles. Suree est Iranienne, Mexicaine, Polonaise/Allemande, née à Chicago, et réside actuellement en Arizona avec son mari et ses deux enfants.

NINA WAS’TE WILSON est du Territoire du Traité 4 au sud du Saskatchewan. Nina est mère, grand-mère et co-fondatrice du Mouvement Idle No More qui a éclaté partout en 2012. Nina s’est spécialisée dans le mouvement pour enseigner comment devenir meilleur Défenseur de l’Eau Sacrée et de Notre Mère la Terre par la stratégie, l’organisation et le développement des talents nécessaires. Nina est aussi profondément immergée dans sa langue et sa culture et se conforme aux Lois Traditionnelles des Nakota Dakota Nehiyawak. Nina croit et met en pratique la culture et l’émancipation des jeunes femmes de sa communauté, sa famille et sa nation avec le soutien et l’approbation de ses parents [compatriotes] du Territoire du Traité 4 et au-delà. Nina enseigne l’analyse de la propagande, le développement du guerrier et la déconstruction de la pathologie coloniale.

DEBRA WHITE PLUME, née en 1954, est descendante du Tiospaye de Red Cloud du côté paternel, et de la Nation Cheyenne du Nord du côté maternel, et est membre cooptée de la Bande Oglala de la Nation Lakota. Debra a vécu dans la Réserve Indienne de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, toute sa vie, et sur les rives du Ruisseau Wounded Knee depuis 30 ans. Debra a commencé à s’impliquer dans le domaine des Traités et Droits du Sol et la préservation et revitalisation de la culture Lakota dès l’âge de 17 ans, quand elle a obtenu le diplôme d’études secondaires [‘baccalauréat’]. Elle s’occupe de problèmes locaux et internationaux. Sa tribu l’a honorée en lui remettant le Drapeau Tribal dans les années 1990. En 1997, Debra a été co-fondatrice, à Pine Ridge, d’une ONG de base, pour le changement social, appelée ‘Owe Aku’, Bring Back the Way [Retrouvez la Voie]. Debra est mère de 3 enfants, grand-mère de 15 petits-enfants, et Mère et Grand-mère Spirituelle de nombreux jeunes dans beaucoup de Nations. Debra a été publiée en tant qu’écrivaine et poète, a produit des films, a été animatrice à la radio, et rédactrice et éditrice de journaux.

ROSEBUD WHITE PLUME est membre de la Nation Oglala Lakota et du Tiospaye (famille élargie) White Plume. Depuis 2002, Rosebud a étudié la théorie, la technique et la production du film documentaire et dirige actuellement le Lakota Media Project. Rosebud a l’inspiration d’utiliser les médias pour préserver son mode de vie par des documentaires sur des histoires et des problèmes représentant des alternatives aux représentations limitées de son peuple dans les médias officiels. Elle fait de courtes vidéos sur le mode de vie Lakota, les mouvements pour la justice sociale dans les communautés autochtones, la jeunesse de la Réserve de Pine Ridge, et réalise The Indigenous View [le Point de Vue Autochtone], une émission de télévision en ligne. Rosebud est mère de sept enfants qui vivent sur les rives du Ruisseau Wounded Knee.

JANENE YAZZIE est une militante des droits de l’homme et des Autochtones, qui a contribué à fonder Sixth World Solutions [Solutions du Sixième Monde], une entreprise vouée à promouvoir un développement durable de la communauté, dans la Nation Navajo. Originaire de Lupton, Arizona, elle a grandi dans une région de la Nation Navajo fortement touchée par la mine d’uranium de Church Rock. Ses expériences l’ont conduite à collaborer avec d’autres défenseurs de la sécurité de l’eau dans la Nation Navajo pour fonder l’Association des Chapitres du Bassin Hydrologique du Petit Colorado (LCRWCA), dans laquelle elle travaille comme planificatrice pour aider à développer un modèle de planning dirigé et géré par la communauté pour le bassin hydrologique, qui renforce l’autonomie locale et l’autodétermination pour créer la sécurité de l’eau, de la nourriture, et la résilience au changement climatique pour le présent et les générations futures, en utilisant le savoir écologique traditionnel.

 

CHASSER MCCAIN: LES ACTES ‘INSOLENTS’ DES AUTOCHTONES DES ETATS-UNIS EN 2015

LES ACTES INSOLENTS DONT LES NOUVEAUX MEDIA DE CARTON-PATE N’ONT RIEN VOULU SAVOIR EN 2015

Par Brenda Norrell, Censored News
©copyright Censored News
Mardi 22 décembre 2015
Traduction Christine Prat

Censored News a sélectionné comme action la plus insolente de 2015: des Navajos chassant le Sénateur d’Arizona John McCain du territoire de la Nation Navajo. Brillamment surnommé ‘Sneaky Snake McCain’ [McCain le Serpent Faux-cul, mais en anglais c’est une allitération – NdT] par les Apaches de San Carlos, qui combattent la nouvelle mine de cuivre de McCain et de ses chers copains de Resolution Copper, le statut de McCain comme degré de référence le plus bas est absolu.

 

 

Le fait que McCain est toujours membre du Comité du Sénat américain pour les Affaires Indiennes ne fait que révéler que le Comité a été établi pour voler les droits des Indiens sur la terre et l’eau, et faire croire à tous les autres que le système des Etats-Unis fonctionne.

Pendant ce temps, la Sécurité Intérieure des Etats-Unis a accordé un contrat pour la ‘sécurité’ de la frontière sud à l’entreprise Israélienne Elbit Systems, qui fabrique des drones et autres équipements d’Apartheid qui encerclent la Palestine.

Maintenant, Elbit est installé sur la frontière sud de l’Arizona et impose ses nouvelles tours de surveillance en territoire Tohono O’odham, dans les communautés O’odham traditionnelles.

Le District de Gu-Vo [dans la réserve Tohono O’odham – NdT] a dit ‘NON!’ à ces tours d’espionnage qui menacent des sites funéraires traditionnels.

Cependant, les défenseurs des droits de l’homme Tohono O’odham rappellent que le gouvernement tribal a été coopté par le gouvernement des Etats-Unis depuis longtemps, et n’a aucun pouvoir pour protéger les Tohono O’odham des ravages de l’oppression du gouvernement américain et de son nouveau partenaire Israël.

L’AFFAIRE ULTIME: PEABODY COAL SUR BLACK MESA

Louise Benally de Big Mountain, qui a témoigné devant le Bureau d’Aménagement du Territoire à propos de l’extraction de charbon, à Farmington, au Nouveau-Mexique, l’a le mieux exprimé cette année.

Bien que les médias régionaux aient été achetés avec les dollars de Peabody Coal et l’influence politique parasite aux alentours, Louise Benally a décrit 40 ans de résistance à l’extraction de charbon, à la déportation forcée et le rôle de McCain dans son témoignage au Bureau d’Aménagement du Territoire :

Dans ma communauté de Black Mesa, en 1974, il y a eu une décision du Congrès, connue sous le nom de Loi 93-531, qui décidait que 10 000 Navajos et 300 Hopis devaient être déportés pour faire de la place pour la firme Peabody Coal.

A l’heure actuelle, le Bureau d’Aménagement du Territoire est le principal propriétaire de la Centrale Navajo, et si l’on doit parler de changement climatique et de justice climatique pour tous, fermons la Centrale Navajo! Parce qu’elle est autorisée à continuer de polluer et tuer des gens. Ça continue encore maintenant.

Je veux que vous, en tant que fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur fassiez votre travail et demandiez au gouvernement Hopi de cesser les saisies de bétail. Les moutons, les chèvres, les chevaux, le bétail est ce dont nous vivons. C’est notre nourriture. C’est notre économie. C’est tout ce que nous avons.

Nous n’avons pas d’électricité. Nous n’avons pas d’eau courante.

Cependant, l’énergie tirée de Black Mesa va dans le sud, là où John McCain s’étale au soleil avec ses parasols, et il faut qu’il arrête de voler notre eau.

Il recommence à s’en prendre au fleuve Colorado, après que nous lui ayons dit non tellement de fois.

Les compagnies d’énergies, bouffent la terre, ici, pompent sa respiration jusqu’au bout, afin d’avoir de l’électricité, et nous, nous n’avons rien. Point. Rien. A part nous-mêmes et ce que nous avons. Mais cependant, ces compagnies de charbon polluent notre air, tuent notre environnement, tuent les gens par des actes politiques douteux. Il faut que ça cesse. Nous sommes malades et fatigués de votre avidité!

Pour tout le continent, les forages dans l’Arctique doivent cesser. Les pipelines pour les pétroles dans le Middle West doivent cesser, les pétroles qui viennent d’Alberta. Vous envoyez tout cela à d’autres pays. L’Inde et la Chine doivent apprendre comment se reconvertir aux énergies renouvelables qui ne polluent pas. C’est notre seul espoir.

Alors, faites votre boulot. Faites que ça change.

LA PATROUILLE DES FRONTIÈRES DES ETATS-UNIS : UNE ARMEE D’OCCUPATION

Sur la question de l’occupation par l’Armée de la Patrouille des Frontières du territoire Tohono O’odham, et ce que ça signifie pour leur souveraineté, Mike Wilson, Tohono O’odham, et Mark Maracle, Guerrier Mohawk, sont ceux qui l’ont le mieux exprimé.

Mike Wilson, Tohono O’odham, a décrit et montré les exactions de la Patrouille des Frontières et indiqué une augmentation de la violence contre les O’odham de la part des agents des frontières. Wilson considère la Patrouille des Frontières comme une armée d’occupation sur le territoire de la Nation Tohono O’odham.

« Le gouvernement tribal Tohono O’odham a complètement capitulé devant la Sécurité Intérieure des Etats-Unis » selon une déclaration de Wilson lors de la diffusion en direct de la Conférence de l’AIM Ouest en novembre.

Wilson a dit aux gens qui lui demandaient pourquoi – si la Nation Tohono O’odham est souveraine – il y a la Patrouille des Frontières US sur le territoire de la Nation Tohono O’odham : « En pays Indien, nous ne sommes pas des nations souveraines, nous ne sommes même pas un peuple souverain ».

En guise de réponse, le Guerrier Mohawk Mark Maracle a dit que les Mohawks ne comptaient sur personne pour leur dire qu’ils sont souverains. « Vous n’avez pas de souveraineté tant que vous ne la réalisez pas vous-même » dit Maracle à Censored News.

« Les Etats-Unis et le Mexique ne sont pas des nations souveraines. »
« Nous leur disons que nous sommes souverains. Nous n’attendons pas qu’ils nous disent que nous sommes souverains. Nous leur disons. Si vous voulez la souveraineté, vous devez faire des sacrifices. »
Maracle dit que les Mohawks ont résisté à la police de l’état, aux agents fédéraux et à toute forme de gouvernement. « Nous n’arrêtons pas de leur rappeler que ce pays nous appartient » dit-il.
Maracle dit que c’est la même chose d’avoir affaire à des brutes ou des lâches. « Ils doivent savoir que le pouvoir est dans le peuple. »
« Nos pires ennemis sont dans notre propre peuple, ceux qui sont traitres. Traitres au service des envahisseurs. »

MEDIA 2015 : DES ARTISTES DE CARTON-PATE CAFOUILLENT DANS L’OMBRE

La question la plus censurée en 2015 concerne les médias eux-mêmes. Un escroc en carton-pâte se débat là où le journalisme a existé autrefois.

Voici comment le système fonctionne. Les médias et sites web nationaux Amérindiens trompent leurs lecteurs en faisant croire qu’ils ont de vrais reporters couvrant les informations. C’est un grand système de fraude qui utilise le plagiat, la réécriture et des reporters en chambre qui passent des coups de téléphone pour dissimuler le plagiat.

Grâce au copier-coller, ils plagient le web sans permission, et réécrivent pour n’avoir pas à être présents comme de vrais journalistes. Ils récrivent des communiqués de presse et volent des photos sous copyright, et sont payés pour cela.

Le financement pour faire du vrai journalisme n’est pas un problème. Indian Country Today appartient à la Nation Oneida de New York. ICT s’est débarrassé de ses vrais journalistes, qui se déplaçaient effectivement pour couvrir les évènements, à partir de 2006 et a remplacé ses reporters par des plagiaires restant chez eux.

Indianz appartient à la riche compagnie Ho-Chunk Inc. du Nebraska. Ho-Chunk Inc. a également un contrat avec le gouvernement des Etats-Unis pour l’espionnage intérieur et international, avec un bureau au Pentagone.

Quel est le véritable agenda des médias nationaux? A vous de voir.

Pourquoi le Navajo Times continue-t-il à employer, en 2015, des journalistes non-Indiens pour ses reportages, alors que la majorité des journalistes Autochtones ne trouvent pas de travail?

Le problème est le contrôle. Les éditeurs et rédacteurs en pays Indien ont-ils peur de ne pas pouvoir contrôler d’authentiques journalistes Autochtones?

Peut-être les éditeurs et rédacteurs craignent-ils que les vrai problèmes soient révélés – par exemple le fait que le but du Sénateur McCain est de voler les Autochtones – alors qu’ils paradent en faux héros.

Peut-être est-ce trop difficile de faire taire des vrais reporters sur les trois centrales au charbon dans la Nation Navajo et sur le fait qu’elles sont en tête des pollueurs au charbon du monde entier.

Peut-être que des vrais reporters indiqueraient qu’une usine de Missiles Raytheon se trouve à l’intérieur de la ferme commerciale Navajo, NAPI, et demanderaient si des années de plantation de graines Monsanto ont résulté dans la mutation des cultures traditionnelles.

Et pour ce qui est des médias nationaux en pays Indien, il est maintenant très clair que le financement par les casinos n’a pas créé une nouvelle ère de journalisme authentique.

Le financement par les casinos des informations nationales a résulté en une nouvelle ère de plagiat, de fraude et de raccourcis.

LE RESTE DES HISTOIRES CACHEES PAR LES MEDIAS

En attendant, les médias ne vous ont jamais dit le reste de l’histoire. L’ex-Président Navajo Peter McDonald n’a jamais pris de pot de vin de plusieurs millions de dollars de l’agent immobilier Byron ‘Bud’ Brown pour la vente du ranch de Big Boquillas.

Le témoignage de Brenda Norrell, dans un article publié le 26 novembre 2015:
« Des années après avoir couvert les procès tribaux et fédéraux de l’ancien Président Navajo Peter McDonald en tant que reporter pour Associated Press et d’autres agences, je me suis rendu compte en 1990 que quelque chose n’allait pas du tout. Il est devenu de plus en plus clair que McDonald n’avait jamais reçu les millions de la vente du Ranch de Big Boquillas. C’était une supercherie. Il était clair que les Etats-Unis voulaient réduire McDonald au silence pour une autre raison.
J’étais à Prescott, Arizona, au tribunal fédéral, quand un homme d’affaires Navajo m’a dit ‘C’est de l’eau qu’il s’agit’.
A l’époque, peu de gens parlaient des droits sur l’eau des Navajos. Peu après, au tribunal fédéral de Phoenix, l’agent immobilier Byron ‘Bud’ Brown a admis qu’il n’avait jamais donné à Peter McDonald les 4 millions de dollars pour la vente du Ranch, ce pourquoi McDonald était poursuivi.
Un procureur fédéral m’a dit en privé, dans le tribunal, que Brown ne pouvait pas être poursuivi pour avoir menti sous serment, parce que le gouvernement fédéral lui avait garanti l’immunité de toutes poursuites en échange de son témoignage. Brown a eu l’immunité en échange de l’emprisonnement de Peter McDonald. Le procureur dit que Brown avait mis ces millions sur son compte dans une île étrangère. Un jour, Brown s’est arrêté en sortant du tribunal pour me dire ‘Je veux dire la vérité’.
Cependant, je n’ai plus jamais entendu parler de Brown après. »

McDonald a passé dix ans en prison. Brown admit plus tard devant un tribunal fédéral qu’il avait mis ces millions sur un de ses comptes à l’étranger. Brown a admis devant un tribunal fédéral qu’il avait menti sous serment et reçu l’immunité du gouvernement pour cela.

Tous les mensonges sous serment de Brown venaient de ce que le gouvernement des Etats-Unis voulait réduire McDonald au silence à propos des droits sur l’eau des Navajos.

McDonald avait l’intention d’insister au tribunal fédéral pour faire appliquer la Doctrine Winter sur les droits sur l’eau aux Navajos, pour assurer que les Navajos aient tous leurs droits sur l’eau nécessaires pour les générations futures.

Cependant, avec l’intervention d’avocats non-Indiens employés par la tribu, McDonald alla en prison, et les droits sur l’eau selon la Doctrine Winter furent perdus.

Les plans pour dépouiller les Nations Amérindiennes de leurs droits sur l’eau se sont maintenant étendus à travers l’ouest. Ces plans soi-disant destinés à arriver à des accords sur les droits sur l’eau sont appliqués par des membres du Congrès et des avocats non-Indiens employés par les tribus.

 

Pendant ce temps, les Apaches continuent à se battre contre la mine de cuivre que le Sénateur McCain a introduit subrepticement dans la loi de finance pour la Défense, mine qui profanerait les sites cérémoniels d’Oak Flat en éventrant la terre pour creuser la monumentale mine de cuivre pour la firme Resolution Copper.

Quand des Apaches de San Carlos ont conduit une délégation à Washington pour combattre le projet de loi, et défendre le site sacré d’Oak Flat, des grand-mères Apaches ont rendu visite au Représentant Paul Gosar dans son bureau au Congrès à Washington.

Gosar a appelé les flics contre elles.

Actuellement, les Apaches continuent de résister dans leur camp de résistance à Oak Flat.

Pour défendre Oak Flat, la jeune Apache Naelyn Pike, 16 ans, petite-fille de Wendsler Nosie, est montée en première ligne. Ecoutez ce qu’elle en dit sur la vidéo enregistrée à Oak Flat par Christine Prat :
With article in English on Censored News
Avec article en français

 

Le fond de ces affaires est le lent et toxique génocide en pays Indien, perpétré par le gouvernement des Etats-Unis, des officiels tribaux corrompus, des membres du Congrès, des avocats non-Indiens, et les grands parieurs que sont les médias qui peuvent être achetés et vendus.

 

POUR EN SAVOIR PLUS, LIRE

Sur Censored News: Navajos Chase McCain off Navajo Nation
Traduction française sur ce site

Censored News: Israel’s Elbit targets Tohono O’odham with spy tower
Traduction française sur ce site

Censored News: Gosar calls cops on Apache grandmothers
Traduction française sur ce site

Censored News: Tohono O’odham and Mohawk on US Border Patrol and Sovereignty
Voir articles en français sur la frontière US/Mexique

Censored News: The Rest of the Story: Peter MacDonald: How lies under oath sent MacDonald to prison, and Navajo Winter’s Doctrine water rights were lost, with letter from MacDonald to Censored News on water rights
See article of November 26th, 2015
En français, voir extrait plus haut

 

Brenda Norrell a été reporter en pays Indien pendant 33 ans. Elle a commencé comme journaliste pour le Navajo Times, pendant les 18 ans au cours desquels elle a vécu dans la Nation Navajo. Pendant ces années, elle était pigiste pour Associated Press et USA Today, pour lesquels elle couvrait la Nation Navajo et les tribunaux fédéraux. Après avoir travaillé longtemps comme journaliste d’Indian Country Today, elle a été censurée, puis licenciée en 2006. C’est pourquoi elle a créé Censored News, sans publicité, sans subventions, sans revenus, pour dénoncer ce qu’Indian Country Today censurait. Depuis 2006, elle a voyagé avec les Zapatistes à travers le Mexique, et couvert les évènements en direct dans tous l’ouest des USA, ainsi que la Conférence sur la Terre Mère en Bolivie, sans être payée.

Censored News ne vit que des dons des lecteurs, svp partagez les liens!
Pour demander la permission de reproduire les articles, contacter brendanorrell@gmail.com

 

OAK FLAT : Zone Apache à Défendre. Wendsler Nosie, Apache San Carlos, invite tous les Européens en lutte ou soutenant leur lutte à les rejoindre pour un grand rassemblement en 2016

 

 

 

En septembre dernier, Wendsler Nosie Sr. et sa petite-fille Naelyn Pike m’ont fait l’honneur de me recevoir sur leur site sacré – menacé par une mine de cuivre – connu sous le nom d’Oak Flat Campground (Chi’Chil’Bilda’Goteel pour les Apaches), et de m’accorder des interviews. Les vidéos sont sous-titrées en français.

Christine Prat

 

Wendsler Nosie lance un appel aux Européens

 

Naelyn Pike parle de ce que signifie pour elle ‘être Apache’, de l’importance d’Oak Flat et du Bastion Apache

 

Depuis plus de dix ans, la compagnie Australo-Britannique Resolution Copper – une création de BHP Billiton et Rio Tinto – a tenté d’acquérir des terres d’Oak Flat Campground, ou plutôt Chi’Chil’Bilda’Goteel, un site déclaré ‘protégé’ par un décret d’Eisenhower en 1955, afin d’y ouvrir la plus grande mine de cuivre du monde. Le site est sacré pour les Apaches San Carlos et d’autres tribus Autochtones de la région, qui y organisent des cérémonies. En plus, le site menacé comprend une falaise connue sous le nom d’ ‘Apache Leap’ (Saut des Apaches), étant donné qu’à la fin du 19e siècle, quelque 75 Apaches en ont sauté, et se sont suicidés, pour échapper à la Cavalerie. C’est un territoire Apache traditionnel, que les Etats-Unis ont refusé d’inclure dans leurs Réserves et ont déclaré terre publique.
Le site est aussi visité par les amoureux de la nature, qui y viennent toute l’année pour observer des oiseaux qu’on ne trouve nulle part ailleurs, faire des excursions et de l’alpinisme. Des animaux et plantes du site sont des espèces menacées.
Etant donné la profondeur exceptionnelle de la mine projetée, et les quantités invraisemblables d’eau nécessaires à l’extraction, il est à craindre que le site va s’effondrer, laissant un cratère encore plus grand que le célèbre ‘cratère du météorite’.
L’énorme quantité d’eau exigée par ces méthodes d’extraction est une des principales raisons d’inquiétudes pour les opposants au projet.

Les membres du Congrès qui ont soutenu ce projet étaient Ann Kirkpatrick, Paul Gosar et, bien entendu, John McCain. Ils ont proposé un ‘échange de terres’ (çà ne vous rappelle rien, à Notre-Dame-des-Landes ?) connu comme projet de loi H.R. 687. Compte tenu d’une forte opposition et de la résistance, ils n’ont pas pu faire adopter le projet de loi.
En décembre 2014, John McCain a glissé le projet de loi comme simple article – Section 3003 – dans la Loi sur le Budget de la Défense pour 2015, la Loi H.R. 3979, qui devait être adoptée à tout prix et à laquelle ni les Républicains ni les Démocrates ne pouvaient s’opposer (pour cause Sécurité, Moyen-Orient, etc.). Bien que personne ne puisse expliquer ce qu’un échange de terre au profit d’une compagnie étrangère ait à voir avec la Défense, le truc a marché.

Pratiquement toutes les Tribus d’Arizona s’opposent à la mine.
Dès février 2015, des membres de la Tribu Apache San Carlos et des supporters ont organisé une marche de 65 km jusqu’à Oak Flat.
En mars, ils ont décidé d’occuper le site. Ils ont établi un camp où des Apaches San Carlos et des bénévoles qui les soutiennent se relaient et ont l’intention de rester pour prévenir toute invasion. C’est devenu le Bastion Apache. En juillet, ils ont marché jusqu’à Washington pour demander la révocation de la Section 3003, s’arrêtant en route pour rendre visite à d’autres communautés et organiser des rassemblements spirituels communs, et se sont aussi rendus à New York pour manifester à Time Square.

Dans les vidéos ci-dessus, Wendsler Nosie explique la signification spirituelle de ce qui arrive, ce que çà fait à la Création (ce que d’autres appellent l’Environnement), spécialement aux lieux importants spirituellement, et souligne le fait que ces attaques ne se produisent pas que là-bas, mais partout dans le monde, principalement aux dépens des Peuples Autochtones, bien qu’il s’indigne également de ce que les multinationales menacent aussi ‘leurs propres Peuples’. Il appelle donc à la solidarité et à l’unification des luttes et invite tous ceux qui luttent ou soutiennent les luttes à se rassembler dans une grande manifestation l’an prochain, à la mi-mars.
Sa petite-fille Naelyn Pike, 16 ans, explique ce que çà signifie d’être Apache, comment c’est lié avec la connexion avec la Terre, surtout avec leur propre terre sacrée, où ils établissent cette connexion avec la Terre. Elle rappelle comment les Etats-Unis ont essayé de les dépouiller de leur identité et comment ses ancêtres ont combattu pour conserver cette identité, pour survivre et assurer que des Apaches comme elle puissent vivre encore. Elle explique aussi combien c’est important en tant que femme, qui porte des enfants, tout comme Notre Mère la Terre porte la vie et nourrit tout ce qui vit, et combien c’est important pour les jeunes filles Apaches d’avoir leur ‘Sunrise Dance’ – cérémonie de passage à l’âge adulte, devenir femme – à Oak Flat. J’ai eu le grand honneur d’assister à une Sunrise Dance dans la Réserve de San Carlos, et je remercie infiniment les gens là-bas, spécialement ceux qui m’ont invitée. Mais bien sûr, tout le monde souhaite que çà puisse de nouveau avoir lieu à Oak Flat et pour toujours. Naelyn parle aussi du Bastion Apache et des espoirs que çà apporte, et elle résume l’arnaque de John McCain, et les espoirs mis par le Bastion Apache dans une action légale contre la Section 3003, soutenue au Congrès par le Représentant d’Arizona Raul Grijalva.

Tous deux nous rappellent que les Apaches ne se sont jamais rendus et qu’ils ne se rendront jamais.

Christine Prat

 

Remerciements :
Klee Benally et Vanessa Nosie pour avoir arrangé les contacts
Carolyn Matter et Geri Williams pour avoir arrangé des contacts à San Carlos et nous avoir invités pour une Sunrise Dance
Brenda Norrell, pour son assistance journalistique
Et surtout Wendsler Nosie et Naelyn Pike pour leur accueil, leur charisme et leur gentillesse

 

Oak Flat et les environs, et ce que çà devient dans les endroits de la régions où il y a déjà des mines:

 

 

 

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