FRONTIÈRE U.S./MEXIQUE : CE QUE NE DISENT PAS LES RAPPORTS DES U.S.A. ET DES NATIONS UNIES.

Destruction de cactus Saguaro, photo Laiken Jordahl

Par Brenda Norrell
Censored News
Avec une interview d’Ofelia Rivas
11 septembre 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Deux nouveaux rapports sont sortis : L’un est un rapport des Etats-Unis sur la destruction et la violation de lois pendant la construction du mur-frontière pendant la période Trump. Le nouveau rapport émane du Bureau de Responsabilité du Gouvernement, qui prétend être indépendant.

L’autre rapport, destiné au Conseil des Droits Humains des Nations Unies, est celui du Mécanisme d’Experts des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, sur la militarisation qui frappe les Peuples Autochtones. Le rapport final contient des témoignages et des récits de luttes forts – mais il laisse de côté certaines grandes tragédies et un témoignage venu du cœur.

Ofelia Rivas, photo Jason Jaacks

Ofelia Rivas, Tohono O’odham et fondatrice de Voix O’odham contre le Mur, a passé sa vie à la frontière, impliquée dans la lutte pour les droits humains et combattant la militarisation de la frontière.

Ofelia a réagi aux deux nouveaux rapports et parlé du meurtre de son ami d’enfance et membre de la même communauté, Raymond Mattia, tué par la Patrouille des Frontières le 18 mai 2023. Raymond a reçu neuf balles sur le seuil de sa maison, à Ali-Jegk, dans la Nation Tohono O’odham.

Ofelia dit « Le monde O’odham existe depuis des temps immémoriaux, il existait avec des frontières connues des tribus voisines. Quand ces frontières étaient violées par une agression, les O’odham réagissaient d’une manière rapide et concise de guerriers toujours prêts. »

« Aujourd’hui, notre monde est dirigé par un gouvernement étranger, corrompu et lâche. Ce gouvernement permet à des militaires des Etats-Unis armés et non contrôlés, de tuer et d’attaquer physiquement et par racisme les O’odham sur leurs terres anciennes. »

« Quand Raymond Mattia s’est conformé à leurs exigences pleines de sacrilèges, il a quand même été tué, comme on peut le voir sur les caméras de la Patrouille des Frontières. »

« On trouve des femmes jetées sur les routes de la réserve pour être écrasées par les camions de la Patrouille des Frontières. Les nombreuses routes non contrôlées et non autorisées qui traversent les terres en tous sens, sont pleines de tombes non indiquées, de victimes des forces militaires des Etats-Unis, connues sous les noms de patrouille des frontières, agents des douanes, des milices et des forces spéciales.

« Les Etats-Unis d’Amérique refusent de reconnaitre des violations des Droits Humains à l’intérieur des Etats-Unis » dit Ofelia, parlant de la réaction des Etats-Unis à son témoignage devant la Commission Interaméricaine sur les Droits Humains, en 2019, en Jamaïque.

« Alors que le monde avait suivi Standing Rock et beaucoup d’autres attaques contre des défenseurs Autochtones, les représentants officiels des Etats-Unis déclaraient à la Commission Interaméricaine sur les Droits de l’Homme « La commission n’a pas d’autorité et nous ne nous y conformerons pas » dit Ofelia.

Ofelia a aussi décrit la surveillance constante des O’odham vivant dans la Nation Tohono O’odham.

« 24 heures par jour, 7 jours par semaine, 365 jours par an, nous sommes sous surveillance – reconnaissance faciale, fichage du caractère et enregistrement de l’iris à la clinique d’ophtalmologie du Service de Santé Indien. »

Ofelia a aussi parlé de la surveillance constante par des tours d’espionnage fixes, construite par la compagnie Israélienne d’armements Elbit Systems. Ces 11 tours dans la Nation Tohono O’odham fournissent des images en direct à la Patrouille des Frontières U.S.

« Les tours d’espionnage ont envahi le territoire sans que les gens soient complètement informés de leur but. Les 23 années à venir d’informations vont effacer nos terres et notre culture. »

Le rapport du Conseil des Nations Unies sur les Droits Humains est rempli de mots volés par des universitaires.

Ofelia dit « Tous les mots viennent directement de défenseurs qui ont donné leur vie ou résistent toujours avec les vrais gens. Les gens qui ont voyagé pendant des jours pour arriver à des communautés isolées pour être sur le terrain et faire des offrandes. »

« Les cœurs ne sont pas sur le sol. Aucun prétendu Autochtone ou professeur de supercherie ou producteur de livres de communauté fermée, ni aucun voleur de mots ne peut nous prendre notre force. »

« Les parents défendent vos mots et vos propres expériences au cours de cette vie. Que les imposteurs retournent à leurs vies d’avidité emballées dans du plastique, et exploitent leur propre illusion délirante. »

Ofelia a aussi parlé les méfaits des médias sociaux.

« Tous les géants des médias sociaux vont contrôler nos pensées et nos actions, et faire d’un peuple pacifique un vide méconnaissable agressif et vulgaire dépourvu d’existence humaine » dit Ofelia.

Ofelia a décrit le racket des ONG bataillant pour obtenir des dons des Nations Unies.

« Pendant ce temps, les imposteurs d’apparence méconnaissable remplissent les halls populaires des Nations Unies et les scènes de Genève pour discuter impunément de problèmes Autochtones afin d’obtenir leur prochaine rémunération d’auteurs pour récupérer cet argent Indien » dit Ofelia à Censored News ce jour.

Ofelia expliqua comment l’argent coulait à flots, pour la militarisation de la frontière et pour les associations à but non-lucratif qui s’emparent de la lutte des gens authentiques pour leur argent non-lucratif.

« Les récents rapports sont là pour justifier leur présence continuelle et encore plus de milliards des citoyens Américains pour la frontière, pour continuer à violer et tuer des humains, avec la bénédiction du gouvernement des Etats-Unis. »

« Il y a d’autres rapports émanant d’ONG pour justifier leur revendication catégorique des mots et du travail de la base… »

Ofelia décrivit les imposteurs et les faux chefs.

« Quand des imposteurs oublient de quelle tribu ils sont d’un jour à l’autre, ce devrait être évident pour les gens authentiques. Ou peut-être quand une tribu obscure, maintenant peu commune, voit le nombre de ses membres s’accroitre, c’est évident pour les gens authentiques » dit Ofelia.

« Spécialement quand un clown, prétendant être un quelconque chef, a reçu cent mille dollars d’une ONG, pour des raisons douteuses – nous voyons le vieux principe de diviser pour conquérir, quand il s’agit du territoire et de la culture. »

« Nous, les gens authentiques, devons rester forts » dit Ofelia.

Les Nouveaux Rapports des Nations Unies et des Etats-Unis Minimisent la Violence du Gouvernement des Etats-Unis

À Censored News, nous avons écouté en direct le Mécanisme d’Experts des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones à Genève, en juillet, et publié notre série en direct, avec des témoignages qui ne sont pas inclus dans le rapport final du Conseil des Nations Unies pour les Droits Humains.

Tout comme pour le rapport sur la construction du Mur Frontière, ils minimisent la profanation, la perte et les dégâts horribles.

Le rapport sur le mur frontière ne relève pas complètement le fait que les Etats-Unis violent leurs propres lois à un rythme inquiétant.

Le rapport sur la construction du mur frontière minimise l’acte horrible d’avoir fait sauter à la dynamite des sites funéraires Tohono O’odham et Apaches à Monument Hill, en Arizona. Il fait paraitre trivial la perte de sites sacrés et d’eau, si précieuse dans le désert, et laisse de côté les graves effets de la construction du mur frontière sur des espèces menacées et protégées.

***

Voir aussi « 16ème Session du Mécanisme d’Experts sur les Droits des Peuples Autochtones », traduction française de l’article de Censored News.

La Patrouille des Frontières des Etats-Unis massacre un Dirigeant de Cérémonies Traditionnel en tirant 38 fois dans l’entrée de sa maison

Mise à jour du 22 mai 2023, par Brenda Norrell

Au cours de mes visites à Ali Jegk, comme journaliste, il y a dix ans, j’ai interviewé Raymond Mattia, qui a été tué par la Patrouille des Frontières U.S., la nuit de jeudi dernier. Raymond m’avait dit qu’il avait des preuves que les agents de la Patrouille des Frontières dans la région travaillaient avec les cartels et étaient impliqués dans le trafic de drogue. Mattia avait des preuves sur une vidéo qui a disparu après qu’il l’ait rapporté officiellement. La maison de Mattia est tout près de la frontière.
Brenda Norrell, Censored News

La répression à la frontière ne touche pas seulement les migrants et les demandeurs d’asyle, mais aussi les Autochtones du côté US de la frontière, en particulier les Tohono O’odham.
Christine Prat

Par Brenda Norrell
Censored News
20 mai 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

ALI JEGK, Nation Tohono O’odham – Des agents de la Patrouille des Frontières ont tué Raymond Mattia, un dirigeant de cérémonies traditionnel Tohono O’odham en tirant 38 fois sur lui, alors qu’il se tenait à l’entrée de sa maison, jeudi soir.

Ofelia Rivas, amie de la famille depuis longtemps, dit « Raymond était un citoyen qui respectait la loi, il n’était pas agressif, il n’était pas violent. »

« C’était un artiste, un célébrateur de cérémonies, un chasseur traditionnel, un chanteur traditionnel. Il était si bon pour sa famille et en prenait soin de toutes les façons qu’il pouvait. »

Ofelia, comme les autres membres de la communauté, est en colère.

« J’ai été confrontée à l’agressivité de la Patrouille des Frontière et à sa conduite non contrôlée, ici sur la terre Tohono O’odham, sans aucun respect de la terre ni des gens » dit Ofelia à KVOA News.

Mattia était un père, un frère, un ami, un célébrateur de cérémonies et un membre élu du conseil de communauté de Ali Jegk, située près du Barrage Menagers, dans la partie ouest de la Nation Tohono O’odham, en Arizona.

La Nation Tohono O’odham a publié une déclaration aujourd’hui.

« Le Service de Police Tohono O’odham (TOPD) et le FBI enquêtent sur un agent impliqué dans la fusillade qui a eu lieu dans la communauté du Barrage Menagers, de la Nation Tohono O’odham, la nuit de jeudi 18 mai 2023. Raymond Mattia, membre de la Nation, a perdu la vie dans l’incident. Nos cœurs se tournent vers sa famille et tous ceux qui sont touchés dans ce moment difficile, » dit le Président Ned Norris.

« Durant l’enquête, la Nation espère toute la considération pour les faits rapportés de l’incident, et une réaction appropriée et rapide des services de sécurité publique concernés. L’enquête étant en cours, nous nous abstiendrons de faire plus de commentaires pour le moment. »

Nos condoléances à la famille et aux amis de Mattia, Brenda Norrell, Censored News, et Christine Prat, CSIA-Nitassinan.

Indigenous Action Media
8 mai 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Indigenous Action a récemment soutenu @abolition.yumacounty (sur Instagram), à la frontière « US-Mexique ». C’est une équipe de radicaux et queer qui fournissent de l’aide essentielle aux Autochtones et autres demandeurs d’asyle qui sont retenus sans rien d’autre que ce qu’ils ont emmené au cours de leur marche de milliers de kilomètres. Ils offrent aussi un soutien confidentiel aux problèmes de grossesse. S’il vous plait, $$$outenez-les. Venmo : @ycabolition, Cash App : @YumaCountyAbolition.

Alors que le ‘Titre 42’ expire le 11 mai, (c’est une politique xénophobe qui donnait au gouvernement le pouvoir d’expulser rapidement tout migrant, sans lui donner une chance de présenter son cas pour avoir passé la frontière illégalement, même comme demandeur d’asyle), Biden n’a même pas essayé d’entreprendre la réforme de l’immigration qu’il avait promise pendant sa campagne, « Je peux à peine imaginer ce que c’est de voir quelqu’un de votre famille expulsé. Pour moi, il s’agit surtout de la famille. Du début à la fin. Cela n’arrivera pas sous mon gouvernement. L’idée qu’on ne peut même pas demander l’asyle sur le sol Américain ! Quand cela s’est-il produit ? Trump. C’est mal. »

Cette politique relève tout à fait du pouvoir de Biden, et pourtant, IL NE L’A PAS FAIT. Il a eu 2 ans pour préparer l’expiration du ‘Titre 42’ et pour introduire une nouvelle politique dont il prétendait « qu’elle offrirait l’espoir et la sécurité aux réfugiés. »

Ce qu’on voit maintenant à la frontière, c’est la haine. Les refuges et centres de détention sont pleins ou presque. Des centaines de personnes sont refoulées tous les jours. Rien que le mois dernier, un incendie dans un centre de détention a tué 40 personnes.

En 2022, plus de 890 migrants sont morts en traversant la frontière, et ce sont seulement les décès qui ont été recensés. Pour un point de vue plus large, depuis 2021, 13480 cas de meurtre, torture, kidnapping, viol et autres attaques violentes contre des migrants ont été rapportés, et des demandeurs d’asyle bloqués ou expulsés vers le Mexique selon le ‘Titre 42’. C’est maintenant qu’il faut prendre position contre la xénophobie. Soyons libres de circuler et d’exprimer notre rage partout où nous voulons !



Plainte Contre le Projet de l’Arizona de Bloquer la Migration des Jaguars avec des Containers placés à la frontière avec le Mexique

Par le Centre pour la Diversité Biologique
Publié par Censored News
19 octobre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA

TUCSON, Arizona – Ce jour, le Centre pour la Diversité Biologique a déposé une note d’intention de poursuivre l’administration du Gouverneur Doug Ducey pour combattre des projets d’obstruction, cruciaux pour le couloir de migration des jaguars et des ocelots, avec des containers d’expédition, le long de la frontière US/Mexique.

« Ces containers sont un coup publicitaire honteux qui menacera la survie d’espèces sauvages en danger », dit Robin Silver, co-fondateur du Centre. « Il y a 3700 agents rien que pour couvrir le secteur de Tucson, sans parler des hélicoptères, des drones et des centaines de cameras. Nous traversons une crise d’extinction et c’est irresponsable de sacrifier un couloir de vie sauvage vital et de nuire à des animaux en danger, pour que Ducey fasse des gains politiques. »

La note d’aujourd’hui fait suite à l’exigence du Bureau de Réhabilitation U.S., que l’Arizona retire la double rangée de containers que Ducey a donné l’ordre de placer le long de la frontière, à Yuma, en août dernier. Le Bureau dit que les containers placés sur des terres fédérales et le territoire tribal des Indiens Cocopah, violent la loi fédérale.

La note anticipe les projets d’installer d’autres containers le long de la frontière, à l’ouest des Montagnes Huachuca, dans la Forêt Nationale de Coronado, près du Mémorial National de Coronado. Le Centre a constaté que des dizaines de containers étaient empilés dans la zone.

Cette zone est un couloir de migration établi et vital pour les jaguars et les ocelots, qui sont dans la liste des espèces en danger et protégées selon la Loi sur les Espèces en Danger. La note dit que bloquer le couloir obstruerait le mouvement des animaux et empêcherait leur retour aux Etats-Unis, en violation de la Loi.

« Ces barrières inutiles ne servent à rien pour empêcher les gens de traverser la frontière, mais bloqueront la vie sauvage » dit Silver. « À moins que Ducey veuille laisser en héritage l’extinction des animaux les plus iconiques d’Arizona, il faut qu’il arrête immédiatement ce gaspillage ridicule de l’argent des contribuables. »

À part la mise en danger de la vie sauvage, d’espèces menacées et de terres publiques, le mur à la frontière US/Mexique fait partie d’une stratégie continue de militarisation de la frontière qui porte atteinte aux droits humains, aux libertés civiles, aux terres Autochtones, aux commerces locaux et aux relations internationales. Le mur-frontière fait obstacle aux migrations naturelles de gens et de la vie sauvage essentielles pour une diversité saine.

Des containers à la frontière Arizona-Mexique dans la Forêt Nationale de Coronado. Photo Centre pour la diversité biologique, peut être utilisée par les médias.

Le Centre pour la Diversité Biologique est une organisation nationale à but non-lucratif, qui compte 1,7 million de membres et d’activistes en ligne, voués à la protection des espèces menacées et des lieux sauvages.

Par No More Deaths
Publié par Censored News
Le 6 mai 2022
Sigue en español abajo
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

TUCSON, Arizona – Intitulé 42 : Le Président Biden a déclaré son intention de supprimer l’Intitulé 42 le 23 mai 2022. L’Intitulé 42 constitue une politique nuisible et raciste, invoquée par l’administration Trump, qui a empêché des migrants et des demandeurs d’asyle d’entrer aux Etats-Unis au cours des deux années passées. Cependant, les projets de supprimer l’Intitulé 42 sont retenus par les tribunaux. Au moins 1,2 million d’expulsions selon l’Intitulé 42 ont été effectuées depuis l’investiture de Joe Biden.

Human Rights First a identifié 10250 enlèvements et autres attaques contre des gens empêchés d’entrer aux Etats-Unis et/ou expulsés au Mexique. Un point que nous avons souligné au cours de chaque gouvernement est que les Démocrates et les Républicains sont tout autant coupables et complices de ce système anti-immigrants.

Yuma, Arizona : L’intitulé 42 a constamment créé des conditions dangereuses pour les migrants dans les zones frontière. Par exemple, des migrants et des demandeurs d’asyle à Yuma, ont été bloqués par la Patrouille des Frontières pendant des mois. No More Deaths, ainsi que Abolition Yuma County et Border Kindness, apportent toujours de l’aide, comme ils peuvent.

Sécurité à la Frontière : Ceci nous amène au statut actuel du mur-frontière. Ce gouvernement a promis d’arrêter la construction d’un mur physique à la frontière. Ce à quoi ils s’occupent maintenant est un mur « intelligent » qui est encore plus invasif qu’un mur physique. Un mur virtuel signifie plus de haute technologie qui ne rendra pas seulement le voyage d’un migrant encore plus dangereux, mais affecte aussi les résidents de toutes les villes-frontière à proximité.

Nous avons vu les effets de ce que les points de contrôle à la frontière et d’autres technologies ont fait à des petites villes comme Arivaca, en Arizona, où la vie quotidienne est interrompue par un abus de pouvoir évident de la Patrouille des Frontières.

Ce ne sont que quelques-uns des aspects de la migration. Nous apprécions de former une communauté avec vous tous, et les organisations alliées dans les zones-frontière. Si vous voulez vous engager sous forme digitale, visitez Mijente, qui mène plusieurs campagnes pour la justice migratoire. Suivez-nous sur Facebook, Twitter et Instagram pour d’autres appels à l’action.

Solidairement et avec une profonde gratitude,

La communauté No More Deaths / No Más Muertes


Esta semana queremos compartir algunas actualizaciones sobre los principales problemas que afectan actualmente a los inmigrantes. Sólo podemos arañar la superficie, pero esperamos despertar la curiosidad por estos temas.
Título 42: El presidente Biden ha declarado su intención de poner fin al Título 42 el 23 de mayo de 2022. El Título 42 es una política dañina y racista invocada por la administración Trump que ha impedido a los migrantes y solicitantes de asilo entrar en los Estados Unidos durante los últimos dos años. Sin embargo, los planes para poner fin al Título 42 están siendo frenados en los tribunales. Al menos 1,2 millones de expulsiones del Título 42 se han producido desde la toma de posesión de Joe Biden. Human Rights First ha realizado un seguimiento de 10.250 secuestros y otros ataques contra personas a las que se les ha impedido la entrada en Estados Unidos y/o han sido expulsadas a México. Un punto que hemos enfatizado a lo largo de cada administración es que tanto demócratas como republicanos son culpables y cómplices de un sistema antinmigrante.

Yuma, Arizona: El Título 42 ha creado sistemáticamente condiciones peligrosas para los migrantes en las zonas fronterizas. Por ejemplo, los migrantes y los solicitantes de asilo en Yuma han estado varados por la Patrulla Fronteriza durante meses. No More Deaths, junto con Abolition Yuma County y Border Kindness, seguimos ofreciendo apoyo a Yuma en todo lo que podemos. Lea más sobre lo que está sucediendo en Yuma aquí.
Seguridad fronteriza: Esto nos lleva al estado actual del muro fronterizo. Esta administración prometió detener toda la construcción de un muro fronterizo físico. Lo que ahora han prometido es un muro fronterizo “inteligente” que es incluso más invasivo que un muro físico. Un muro virtual significa más dispositivos de alta tecnología que no sólo harán que el viaje de un migrante sea aún más peligroso, sino que también afectará a los residentes de cualquier ciudad fronteriza cercana a él. Hemos visto los efectos de lo que las paradas en los puntos de control fronterizos y otras tecnologías han hecho a pequeños pueblos como Arivaca, Arizona, donde la vida cotidiana se ve interrumpida por un claro abuso de poder de la Patrulla Fronteriza.

Éstas son sólo algunas de las muchas facetas que conlleva la migración. Apreciamos estar en comunidad con todos ustedes, así como con nuestras organizaciones aliadas en las tierras fronterizas. Si quieres involucrarte con algún activismo digital, por favor visita Mijente, que tiene varias campañas orientadas a la justicia migratoria. Asegúrate de seguirnos en Facebook, Twitter e Instagram para más llamadas a la acción.

En solidaridad y profunda gratitud,

La comunidad No More Deaths/ No Más Muertes

No More Deaths
P.O. Box 40782
Tucson, AZ 85717


Par Indigenous Action Media
22 janvier 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Une décision de justice historique, en faveur de la liberté religieuse des Autochtones, constitue un précédent juridique important pour les Autochtones protecteurs de la terre et de l’eau.
Le même jour, à Ajo, en Arizona, deux autres protecteurs accusés d’action en association contre la militarisation des terres O’odham, qui avaient été attaqués avec du gaz poivre et des balles en caoutchouc au cours de la Journée des Peuples Autochtones 2020, ont été condamnés à des amendes et des travaux d’intérêt publique.

Tucson, Arizona – Le 19 janvier 2022, Amber Ortega, Hia Ced O’odham et Tohono O’odham, protectrice de la terre et de l’eau, et membre du Collectif O’odham Anti-Frontière, a été jugée non-coupable pour ses actions pour arrêter la construction du mur à A’al Vappia/Quitobaquito Springs, un site sacré pour les peuples Hia Ced O’odham et Tohono O’odham, le 9 septembre 2020.

La source A’al Vappia/Quitobaquito, une des rares sources d’eau du désert pour beaucoup d’espèces en danger dans un rayon de 65 km, se trouve dans le Monument National des Cactus Tuyau d’orgue, exactement sur la frontière US/Mexique. Tandis qu’un défenseur du territoire occupait un bulldozer, ils ont déclaré : « Vous n’avez pas la permission d’être ici, c’est en Territoire O’odham. C’est une zone sacrée. » La construction du mur à la frontière a gravement drainé les faibles quantités d’eau souterraine de la région, dramatiquement réduit la source, et empêché les animaux du côté mexicain d’accéder à la seule source d’eau à moins de 65 km.

Le lieu est sacré pour les O’odham depuis des temps immémoriaux et c’est un site ou Mlle Ortega et d’autres membres de la communauté Hia Ced O’odham ont, tout près, des sites funéraires et des liens familiaux proches. Amber Ortega et Nellie Jo David, toutes deux Hia Ced et Tohono O’odham et membres du Collectif O’odham Anti-Frontière, ont été appelées spirituellement à se servir de leurs corps pour bloquer la construction du mur à la Source, par leurs croyances religieuses selon O’odham Him:dag (religion, tradition et culture), pour protéger leurs sites sacrés et leur mode de culture.

Impact Historique du Verdict :

Amber Ortega était représentée par l’avocate Amy Knight, qui avait déjà représenté avec succès l’activiste de No More Deaths, Scott Warren, en utilisant l’argument similaire de liberté religieuse pour le travail humanitaire avec les migrants qui traversent la frontière en territoire O’odham. Amber Ortega et Nellie Jo David ont affirmé devant la Cour, qu’elles agissaient comme le O’odham Him:dag (religion, tradition et culture) en entreprenant une action directe pour protéger de la destruction causée par la construction du mur-frontière raciste, le site sacré d’A’al Vappia/Quitobaquito Springs, dans le Hia Ced O’odham jewed (pays des O’odham), près de Ajo, en Arizona. Elles avaient prié pour la terre et l’eau, chanté des chants spirituels, et mis leurs corps devant les machines de mort.

Toutes deux ont affirmé que la Loi sur la Restauration de la Liberté Religieuse [Religious Freedom Restoration Act] protégeait leurs actions de la criminalisation, un argument qui a eu plus de succès pour les religions occidentales, mais n’a pas souvent été accepté par les tribunaux des Etats-Unis pour les religions des Peuples Autochtones, qui sont liées au lieu et exigent la protection et la conservation des sites sacrés. La [loi] RFRA a été critiquée pour ses origines comme instrument créé au bénéfice de la Droite Chrétienne conservatrice et il est souvent demandé si son application se fait au détriment des autres communautés religieuses. Cette décision est une victoire pour les Peuples Autochtones, elle ouvre des possibilités historiques de défense légale pour d’autres protecteurs Autochtones de la terre et de l’Eau.

La RFRA peut être utilisée aussi bien dans les affaires civiles que dans les affaires criminelles, mais elle a le plus souvent été utilisée par les Autochtones dans des affaires civiles, dans lesquelles la loi a été vidée de son sens et est rarement autorisée comme défense par des Autochtones, comme dans l’affaire Navajo Nation vs. USFS [Service des Forêts]. Ms. David avait accepté un accord sur le plaidoyer en juin 2021, à cause du stress, dû à un harcèlement inhabituel, dont souffraient les deux femmes O’odham de la part de la justice. Mais dans l’affaire de Melle Ortega, l’avocate Amy Knight a pu plaider avec succès qu’il y avait un précédent d’application de la RFRA à des affaires criminelles, ce qui fait passer la charge de preuve de l’accusé au gouvernement. La Magistrate du gouvernement, la Juge Leslie A. Bowman était d’accord.

La Juge Bowman a jugé que le gouvernement fédéral avait imposé un « fardeau substantiel » à l’exercice de sa foi religieuse à A. Ortega, en fermant l’accès à la route frontalière qui passe juste au sud des Sources Quitobaquito – une zone centrale pour les pratiques spirituelles des Hia Ced O’odham. Ce fut un inversement de la décision précédente de la Juge Bowman, le 18 novembre 2021, dans laquelle elle jugeait que la RFRA ne pouvait pas être utilisée comme défense et rejetait le témoignage expert de l’Ancienne Lorraine Eiler, une Hia Ced et Tohono O’odham dirigeante culturelle, également ex-membre du Conseil Législatif de la Nation Tohono O’odham. Dans sa décision du 18 novembre, la Juge Bowman avait rejeté le témoignage de L. Eiler et jugé que A. Ortega ne pouvait pas prouver que le gouvernement avait nuit à sa liberté d’exercer sa religion.

  1. Knight a été appelée comme nouvelle avocate de A. Ortega après la décision du 18 novembre 2021, et déposé une motion demandant la révision de la décision, et présenté de nouvelles preuves pour l’utilisation de la RFRA à l’audience du 19 janvier. La nouvelle décision de la Juge Bowman trouve que : « A la lumière de cette nouvelle preuve, les poursuites contre Ortega imposaient bien un fardeau substantiel sur l’exercice de sa religion ». La Juge Bowman jugea aussi que le gouvernement n’avait pas d’intérêt majeur à arrêter et poursuivre Ortega et que le gouvernement n’avait pas réussi à employer « les moyens les moins restrictifs » pour empêcher Ortega de bloquer la construction. Sur cette base, A. Ortega a été jugée non-coupable des accusations portées contre elle.

Cette victoire n’est pas seulement celle d’Amber Ortega, c’est une victoire bien plus large pour tous les peuples O’odham et le Him:dag O’odham. La victoire est spécialement importante pour les Hia Ced O’odham, qui actuellement ne sont pas reconnus au niveau fédéral par les Etats-Unis. Mais la décision est aussi une victoire majeure et historique pour la liberté religieuse des Autochtones et les protecteurs Autochtones de la terre et de l’eau. La décision Bowman pourrait fournir de nouvelles possibilités de défense pour les protecteurs Autochtones de la terre et de l’eau qui entreprennent des actions directes pour protéger leurs sites sacrés et leur connexion spirituelle aux lieux historiques.

« Ça signifie tellement plus que pour les gens présents ici, ça signifie quelque chose pour l’avenir » dit Amber Ortega. « Cela signifie que ceux qui étaient exclus des tribunaux fédéraux au cours de l’histoire sont toujours vivants, nous sommes actifs et nous nous battons. Nous avons une voix, nous avons une famille, nous avons une tribu. »

« Ce n’est que le début, pour notre peuple, de continuer à se rassembler sur des sujets dont nous avons été exclus » dit-elle.

Le Contexte de l’Affaire :

Le 9 septembre 2020, A. Ortega et N.J. David ont entrepris une action directe et organisé une cérémonie de prière pour bloquer la construction du mur-frontière qui menaçait A’al Vappia/Quitobaquito Springs, dans le jeved (territoire ancestral) des Hia Ced O’odham, près de Ajo, Arizona. Elles ont été arrêtées et accusées de deux infractions mineures, « Interférer avec une fonction fédérale » et « violation d’un ordre de bouclage. » Normalement, ces accusations mineures impliquent une contravention, pas une arrestation. Mais, en une démarche extrêmement rare, le gouvernement arrêta les protectrices O’odham sans le notifier à la Nation Tohono O’odham. A. Ortega et N. David, bien que citoyennes des Etats-Unis et membres recrutés de la Nation Tohono O’odham, ont été emmenées à Core Civic’s, une prison privée, faisant des bénéfices, à Florence, en Arizona – alors un point chaud où le Covid 19 faisait des ravages – où elles furent humiliées, déshabillées pour être fouillées, n’ont pas eu accès au téléphone, ni aux avocats, ni à des masques protégeant du coronavirus, ni au minimum d’hygiène personnelle. Elles ont aussi dû endurer des températures au-dessous de 0, l’hostilité de gardiens et la privation de sommeil. Puis elles ont subi pendant plus d’un an le harcèlement du gouvernement, entre autres des contrôles constants pour la drogue, des menaces d’être à nouveau arrêtées ou placées en institution, et des restrictions de voyage sévères, entre autres ne pas être autorisées à assister à certaines cérémonies spirituelles Autochtones. A cause de ce harcèlement, N.J. David accepta, en juin 2021, un accord de plaidoyer qui impliquait une période de probation et une amende. Cependant, A. Ortega continua à demander justice pour le traitement extrême et inhabituel qu’elles avaient dû subir, pour avoir organisé une cérémonie spirituelle pour protéger leur site sacré de la destruction par le mur-frontière raciste.

Malgré la décision victorieuse d’hier, nous continuons à dénoncer le gouvernement colonial pour mettre en cage des Amérindiennes protectrices d’un site sacré, dans des prisons privées pour immigrants, tout comme nous dénonçons leurs profits, l’incarcération et la torture des migrants qui traversent le jewed O’odham (terres ancestrales des O’odham). Nos luttes Autochtones sont interconnectées avec celles des migrants et des réfugiés, par la résistance au racisme, au colonialisme et à l’impérialisme. Nous dénonçons la violence coloniale contre les femmes Autochtones. Nous dénonçons l’occupation militaire et la destruction pour le mur-frontière de la terre et l’eau sacrées.

Verdict à Ajo, Arizona, pour des Protecteurs de la Terre Violemment Attaqués par le Gouvernement au cours de la Journée des Peuples Autochtones 2020

Ajo, Arizona – La victoire, dans l’affaire de Mlle Ortega, tout en étant une cause majeure de célébration, n’a pas manqué de nous rappeler la violence d’état et la répression contre des peuples Autochtones et des protecteurs de la terre et de l’eau. A Ajo, Arizona, le même jour où le verdict a été prononcé pour Mlle Ortega, deux autres protecteurs de la terre et de l’eau étaient condamnés à des amendes et des travaux d’intérêt publique, pour leur participation, le 12 octobre 2020, à une cérémonie spirituelle et à un travail d’information du public sur les impacts de la violence à la frontière sur les O’odham, cérémonie au cours de laquelle ils furent attaqués par les forces de l’état.

Nous dénonçons la constante répression d’état contre des victimes de la violence d’état (des attaques avec des balles en caoutchouc), contre des Autochtones et leurs alliés au cours de la Journée des Peuples Autochtones. Nous trouvons la décision du tribunal de poursuivre les deux personnes les plus sérieusement blessées au cours de l’attaque, pendant de la cérémonie de la Journée des peuples Autochtones, raciste, offensante et extrêmement inquiétante.

Le Contexte de l’Affaire :

Le 12 octobre 2020, alors que le Gouverneur d’Arizona proclamait la Journée des Peuples Autochtones, un groupe d’environ 30 protecteurs de la terre et l’eau O’odham et leurs alliés, ont tenu une cérémonie spirituelle à un point de contrôle de la Patrouille des Frontières, sur l’autoroute 85, en terres O’odham non-cédées, pour prier pour leurs sites sacrés et les tombes démolis par le mur-frontière raciste. La Patrouille des Frontières, les policiers de l’état et le Service de Sécurité Publique attaquèrent avec du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, touchant au moins un O’odham en train de prier à la poitrine avec des balles, et arrêtant douze personnes. Dix d’entre elles virent leurs accusations finalement abandonnées, mais les deux personnes les plus sérieusement blessées furent poursuivies par l’état et condamnées à des amendes et des travaux d’utilité publique.

La cérémonie de prière était suivie par des familles O’odham de toutes les nations O’odham (Hia Ced O’odham, Tohono O’odham et Akimel O’odham), y compris des enfants. La cérémonie marquait la Journée des Peuples Autochtones, alors que les O’odham étaient toujours confrontés à la violence de la militarisation de la frontière, entre autres les sévices de la Patrouille des Frontières contre les communautés O’odham. Les O’odham chantèrent des chants traditionnels, prièrent, et essayèrent de discuter de la Loi sur la Liberté de Religion (1978) – qui décriminalisait les religions Autochtones et ouvrait la voie vers la protection de sites spirituels sacrés – avec des membres de la Patrouille des Frontières, des Policiers de l’Etat d’Arizona, et du Service de Sécurité Publique présents pour les instruire sur le contexte des protections religieuses Autochtones.

La Patrouille des Frontières, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité Publique d’Arizona réagirent par de la violence, pour interrompre la cérémonie de prière des Autochtones. La Patrouille des Frontières, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité d’Arizona ordonnèrent aux enfants et aux gens de santé fragile, qui observaient la cérémonie de leurs véhicules (à cause du Covid 19), de descendre, puis les gazèrent. La Patrouille des Frontière, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité Publique d’Arizona saisirent des enfants qui avaient été dans des véhicules et les enlevèrent à leurs parents – retirer des enfants à leurs parents pour avoir pratiqué leur religion est une violation évidente de la Loi sur la Liberté de Religion et la Loi sur le Bien-être de l’Enfant Indien.

Après avoir gazé la cérémonie et arraché des enfants à leurs parents, la Patrouille des Frontières, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité Publique d’Arizona avancèrent sur la foule à la cérémonie en tirant sur les O’odham en prière avec des balles en caoutchouc, touchant au moins un homme en pleine poitrine.

« C’est oscène et offensant pour nous que des gouvernants locaux et de l’état aillent célébrer la Journée des Peuples Autochtones, alors que le gouvernement fédéral fait sauter nos sites sacrés, vole nos enfants, occupe militairement nos communautés et tire sur des Amérindiens en prière pour protéger notre terre et nos ancêtres de profanation. Ils veulent s’approprier nos cultures, mais ils ne veulent pas que nous pratiquions nos religions ou protégions nos terres » dit une O’odham présente à l’action.

DÉMOLISSEZ LE MUR-FRONTIÈRE – RESTAUREZ LES SOURCES QUITOBAQUITO

Les peuples O’odham et les écologistes exigent que le mur-frontière qui impacte Monument Hill et Quitobaquito Springs soient retiré et la terre remise dans sa condition d’origine ainsi que l’habitat Autochtone. Les sources, l’une des rares sources d’eau dans le Désert de Sonora, sont situées dans ce que les colons appellent le Monument National des Cactus Tuyau d’Orgue, sur la soi-disant frontière US/Mexique. Quitobaquito a fourni de l’eau aux O’odham et à toutes les formes de vie depuis des temps immémoriaux. Les niveaux d’eau, à Quitobaquito, ont baissé de 30% depuis 2020, étant donné que les sous-traitants ont tiré de grandes quantités d’eau souterraine pour mélanger le béton pour le mur et aplanir les pistes non-goudronnées. Près de 400 000 litres d’eau par jour étaient utilisés pour construire des segments du mur-frontière. Pour chaque mile – 1,6 km – près de 2 millions de litres d’eau étaient utilisés. La construction du mur est la continuation des dégâts culturels et environnementaux irréversibles constatés dans la destruction de sites sacrés, divisant les O’odham entre les soi-disant Etats-Unis et Mexique, et a violemment perturbé l’écosystème du désert. Les ‘camps masculins’ pour les travailleurs construisant le mur, ont été une source majeure de propagation du Covid 19 aux communautés O’odham vulnérables, durant la pandémie. Nous tenons les partisans de la construction du mur raciste pour responsables de la mort de O’odham du Covid 19, contracté par la propagation de la maladie causée par les ‘camps masculins’ des constructeurs du mur-frontière. Plus de décès d’Autochtones, plus de murs racistes sur des terres Autochtones.

Partagez, faites connaitre ou contactez-nous pour faire des dons :

www.facebook.com/AntiBorderCollective/
Instagram : @OodhamAntiBorder, @DefendOodhamJewed
www.oodhamantiborder.org , www.defendoodhamjewed.org

Sur les associations :

O’odham Anti Border Collective est un collectif de base de membres et descendants des tribus Akimel O’odham, Tohono O’odham et Hia Ced O’odham, engagés pour l’unification de tous les peuples O’odham, la régénération du O’odham himdag (traditions, spiritualité, langue et culture), et la protection du jewed (terres ancestrales) O’odham par le démantèlement des frontières coloniales.

Defend O’odham Jewed est un mouvement de base dirigé par une O’odham u’uwi (femme), et une campagne d’action directe pour protéger les terres ancestrales sacrées des O’odham de la profanation et de la violence.

*Jewed (quelquefois orthographié jeved) signifie terre natale, là où on est chez soi, en langue O’odham.


Ofelia Rivas en Jamaïque, photo Brenda Norrell

LA SECURITE INTERIEURE U.S. MALTRAITE LES TOHONO O’ODHAM DANS LEUR PROPRE TERRITOIRE. TEMOIGNAGE D’OFELIA RIVAS EN JAMAIQUE.

Photos et article par Brenda Norrell
Censored News
19 mai 2019
Traduction Christine Prat

KINGSTON, Jamaïque – Ofelia Rivas, Tohono O’odham, a dit dans son témoignage que les gens de son peuple étaient maltraités par la Sécurité Intérieure des Etats-Unis, et que son territoire était militarisé, tout comme c’est le cas à Standing Rock.

S’adressant à la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme en Jamaïque, Ofelia parla de 500 ans de politiques génocidaires qui aboutissent aujourd’hui à ce que son peuple soit constamment attaqué par les Etats-Unis. “La Sécurité Intérieure des Etats-Unis a criminalisé les Tohono O’odham” dit Ofelia.

A la suite de son témoignage, lorsqu’elle est retournée chez elle, elle a été retardée pendant deux jours, subissant des fouilles répétées, les autorités des Etats-Unis ayant mis le statut ‘SSSS’ sur ses cartes d’embarquement, de Miami à l’Arizona.

Elle commença son témoignage en Jamaïque en saluant le Peuple Arawak, ancêtres des Autochtones de l’île. Ofelia dit qu’elle parlait en tant que descendante et témoin direct de plus de 500 ans d’atroces politiques de génocide contre les Peuples Autochtones, de la part des gouvernements des Etats-Unis.

Le Traité de Guadalupe Hidalgo en 1848, et l’Acquisition Gadsden en 1953, ont divisé son territoire d’origine entre deux pays, les Etats-Unis et le Mexique, ont déplacé des O’odham et les ont exilés, dit-elle dans son témoignage. “Aujourd’hui, aux Etats-Unis, nous existons sur un dixième de nos territoires d’origine.”

Ofelia dit comment les territoires O’odham au Mexique avaient été perdus. “Nos terres ont été volées et vendues par le gouvernement de l’état, et reprises par les cartels de la drogue” dit-elle dans son témoignage.

Dans la Nation Tohono O’odham [la Réserve dirigée par le Conseil Tribal, dans le sud de l’Arizona – NdT], l’impact le plus récent a été la militarisation de nos territoires, après le 11 septembre [2001]. “Des lois racistes et inhumaines, comme le Patriot Act, et les lois sur l’immigration” ont conduit à des maltraitances constantes des Tohono O’odham. “Maintenant, des gens sont attaqués avec des chiens.” “Leurs domiciles sont envahis et ils sont détenus dans leur propre maison, avec leurs enfants.” “Les gens sont attaqués par des militaires armés, forcés de quitter la route, et détenus sans raison.” “La Sécurité Intérieure des Etats-Unis a criminalisé les Tohono O’odham.”

Ofelia dit avoir été témoin de comment des Anciens O’odham, de plus de 80 ans, avaient été mis à genoux près de la route, les bras en l’air, parce qu’ils n’avaient pas compris les exigences de prouver leur citoyenneté. “Ils parlent leur propre langue et ne comprennent pas les ordres de parler Anglais ou Espagnol” dit-elle dans son témoignage.

Elle dit que l’intention des Etats-Unis était d’éradiquer les gens dits ‘inférieurs’ par sa politique génocidaire. Ofelia dit aussi que l’intention des Etats-Unis était d’appliquer leur politique de ‘destiné manifeste’, comme le monde entier avait pu le voir lors de l’attaque des Protecteurs de l’Eau à Standing Rock.

“Je prie pour que tous les animaux, les plantes, les êtres vivants soient reconnus et protégés” dit-elle pour conclure.

Ofelia a témoigné de la criminalisation des Peuples Autochtones avec Michelle Cook, avocate et organisatrice Diné, Casey Camp, membre du Conseil Tribal Ponca, et Leoyla Cowboy, Diné, épouse du Protecteur de l’Eau emprisonné Michael Little Feather Giron.

La délégation de femmes Autochtones a témoigné le 9 mai, à Kingston, à l’Université des Indes Occidentales.

La Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme a entendu des témoignages de l’ensemble des Amériques.

©Brenda Norrell

FRONTIERE US/MEXIQUE : LA REPRESSION S’INTENSIFIE CONTRE LES ORGANISATIONS QUI DEMANDENT JUSTICE POUR LES MIGRANTS

Publié par Indigenous Action Media
Le 15 avril 2019
Traduction Christine Prat

TERRITOIRES OCCUPES DE SOI-DISANT “EL PASO, TEXAS” – La police d’El Paso a émis des mandats d’arrestation contre seize militants – connus comme Borderland16 – de sept états différents, entre autres de Californie, New-York, Missouri et Texas, suite à une action du 16 février 2019 au Musée de la Patrouille des Frontières. Trois personnes ont été accusées de délit et d’effraction et treize autres d’infraction criminelle.

Ce jour [15 avril] à 8h du matin, deux des activistes se sont rendues d’elles-mêmes à la prison du Comté d’El Paso, après une marche partie du Aztec Calendar Park. Les activistes, Ana Tiffany Deveze, d’El Paso, et Elizabeth Vega, née à Las Cruces et habitant aujourd’hui à St. Louis, ont été rejointes par des supporters qui portaient des panneaux exigeant l’abandon des poursuites.

Les seize activistes poursuivis pour actes criminels, faisaient partie de “Tornillo L’Occupation”, une coalition d’individus et d’organisations d’El Paso et de tout le pays, qui avaient fait le voyage jusqu’à la frontière pour attirer l’attention sur les conditions de détention inhumaines d’enfants, au tristement célèbre centre de détention de Tornillo.

L’action attirait l’attention sur les histoires de Jakelin Caal Maquin, Felipe Gomez Alonzo et Claudia Patricia Gomez Gonzalez, trois jeunes migrants morts alors qu’ils étaient détenus par la Patrouille des Frontières, au cours des derniers mois.

La coalition estime que les allégations portées contre ses membres sont extrêmement exagérées, particulièrement à la lumière des violations des droits humains, comme l’entreposage de demandeurs d’asile sous le Pont Paso Del Norte.

Elizabeth Vega, une des accusées, grand-mère et vétéran, originaire de Las Cruces, dit “Notre gouvernement met en cage des hommes, des femmes et des enfants, sous un pont entouré d’une clôture et de barbelés coupants. Ces êtres humains, dont beaucoup de jeunes enfants, reçoivent de la fiente de pigeons, sont exposés à des vents froids et n’ont rien pour s’abriter. Les gens qui marchent sur le pont entendent des enfants qui pleurent sous leurs pieds. C’est criminel et constitue de véritables crimes contre l’humanité. En tant que mère, grand-mère et vétéran, Je me sens moralement obligée de prendre position” dit E. Vega.

La coalition pense que ces accusations font partie d’un processus très choquant de criminalisation de l’aide humanitaire et de ceux qui dénoncent la violence sanctionnée par l’état. Quelques jours avant que les mandats d’arrestation contre Borderland16 aient été émis à El Paso, des étudiants de l’Université d’Arizona ont également été accusés d’infractions criminelles pour avoir protesté contre des représentants de la Patrouille des Frontières, au cours d’une présentation sur le campus. En janvier 2018, huit membres de No More Deaths, une organisation d’aide humanitaire, avaient été arrêtés pour avoir déposé de l’eau le long des chemins suivis par les migrants dans le désert d’Arizona, suite à la publication d’un rapport sur les actions des agents de la Patrouille des Frontières, qui détruisent de l’aide humanitaire vitale. “Donner de l’eau et aider des êtres humains ne devrait jamais être un crime” dit Ana Tiffany Deveze, seul membre local de la coalition accusée suite à l’action. Mme Deveze, mère et éducatrice communautaire, a été accusée de délit et d’effraction et sa photo a été mise sur la liste des personnes les Plus Recherchées d’El Paso. Elle dit qu’elle n’est pas une criminelle et qu’elle n’a pas honte. “Ayant résidé toute ma vie dans la région frontalière, et en tant que mère, je dois penser très sérieusement au genre de monde que je veux laisser à mes enfants, et au type d’exemple que je veux leur donner. Les atteintes aux droits humains dont moi-même et les membres de ma communauté avons été témoins sont inadmissibles. Je ne peux pas rester sans rien faire quand des familles de migrants sont assiégées à la frontière. Mon travail de soutien aux communautés immigrées et les histoires entendues dans ma ville m’ont forcée à parler et agir. J’en appelle à la communauté internationale pour entendre les voix et les histoires des familles de migrants et exiger la fin de cette fabrication d’une crise des droits humains à la frontière U.S./Mexique. Je ne laisserai pas criminaliser mon travail. Je continuerai à soutenir ma communauté et à défendre les droits humains des deux côtés de la frontière, je ne me laisserai pas intimider. Je n’ai pas honte et je n’ai pas peur.”

Un fonds a été créé pour la défense légale de Borderland16. La coalition demande à tous les gens ayant une conscience de les aider par des dons pour leur défense légale sur : http://bit.ly/borderland16

 

DES ORGANISATIONS DES DROITS DE L’HOMME PROTESTENT: LES ETATS-UNIS NE FONT RIEN POUR IDENTIFIER LES MIGRANTS DÉCÉDÉS DANS LE DÉSERT DE SONORA

Plusieurs organisations et des familles demandent qu’une procédure soit appliquée pour leur permettre d’identifier les migrants disparus en tentant de gagner les Etats-Unis. Je ne suis certainement pas pour le fichage systématique de l’ADN, mais dans la mesure où ça se fait aux dépens de nombreuses personnes dont les états se méfient, il faut admettre qu’il est injuste de ne pas utiliser les mêmes possibilités pour renseigner les familles de migrants décédés. La plupart des points de passage étant fermés par un mur ou une haute barrière, les migrants essaient de passer par le désert de Sonora et la Réserve Tohono O’odham, coupée par la frontière, où il n’y a qu’une barrière anti-véhicules. Mais cela les oblige à traverser le désert, sans véhicule, sans nourriture, et surtout sans eau potable.
Je ne sais pas ce que font les autorités des pays européens pour identifier les migrants disparus dans la Méditerranée et informer leurs proches. Probablement pas grand-chose.
La situation à la frontière sud des Etats-Unis existe depuis des décennies. Les médias français n’en parlaient jamais, aujourd’hui, ils appellent ça “le mur de Trump”. Tout ce qui a été construit à la frontière l’a été avant l’élection de Trump, ce qui ne l’a pas été a été abandonné faute de budget. Trump s’est vanté de faire payer des constructions supplémentaire par le gouvernement mexicain, qui a tout de suite fait savoir qu’il n’en était pas question. Ce qui s’est aggravé depuis l’élection de Trump, c’est que des agents de la Police des Frontières, les néo-nazis et les milices d’extrême droite se croient tout permis. Ça fait courir encore plus de dangers aux migrants, mais aussi aux habitants non-blancs des régions frontalières.

Christine Prat

Communiqué de Presse
Par Forensic Border Coalition
26 septembre 2018
Publié sur Censored News
Traduction française Christine Prat

 

Un groupe pour les Droits de l’Homme doit se réunir le 5 octobre à Boulder, dans le Colorado, pour examiner le fait que les Etats-Unis ne fassent rien pour faciliter l’identification de migrants portés disparus.

 

Boulder, Colorado – La Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (IACHR), organise une consultation sur l’identification des restes de migrants qui ont disparu le long de la frontière des Etats-Unis. Des médecins légaux, des experts des Droits de l’Homme et des familles de migrants disparus doivent témoigner et répondre à des questions. Des représentants du gouvernement des Etats-Unis devraient aussi être présents. La consultation doit avoir lieu le vendredi 5 octobre 2018, à la Faculté de Droit de l’Université du Colorado.

Chaque année, des centaines de migrants de l’Amérique Centrale et du Mexique vers les Etats-Unis disparaissent après avoir franchi la frontière.

La Forensic Border Coalition (FBC – Coalition Médico-légale pour la Frontière), un groupe de médecins légaux, d’universitaires et d’organisations des Droits de l’Homme partenaires, enquête sur les rapports concernant des personnes disparues et utilise la science médico-légale pour aider à identifier les restes de migrants et fournir une réponse à leurs proches. La FBC a demandé que cette consultation appelle à une meilleure coopération des Etats-Unis, consistant à adopter un mécanisme formel, pour fournir à grande échelle et au-delà de la frontière, des informations génétiques sur les restes non-identifiés.

Actuellement, la comparaison génétique transfrontalière, de proches qui recherchent un parent disparu, avec celle de restes non-identifiés trouvés aux Etats-Unis, se fait au cas-par-cas – un cadavre est trouvé et comparé avec une famille particulière, sur la base d’informations circonstancielles. Une comparaison à grande échelle – de l’ADN de tous les parents de migrants disparus avec toutes les données sur l’ADN de restes non-identifiés trouvés aux Etats-Unis – n’a jamais été faite. La FBC demande la création d’une procédure formelle permettant des comparaisons à grande échelle, qui résulteraient en un grand nombre d’identifications, permettant à des centaines – si ce n’est des milliers – de familles de connaître enfin le sort de leurs proches disparus.

La consultation de la FBC est soutenue par 46 groupes pour les Droits de l’Homme et autres associations des Etats-Unis, du Mexique et d’Amérique Centrale, mais aussi par l’Equipe Argentine d’Anthropologie Médico-légale (Equipo Argentino de Antropoligia Forense, EAAF), le Centre Colibri pour les Droits de l’Homme, le Centre des Droits de l’Homme du Sud du Texas, le Centre d’Anthropologie Médico-légale de l’état du Texas, la Clinique Légale des Droits de l’Homme (IHRLC) de la Faculté de Droit de Berkeley, la Fundación para la Justicia y el Estado Democrático de Derecho (FJEDD), Procurador de los Dereches Humanos (PDH) du Guatemala, Procuraduría para la Defensa de los Derechos Humanos (PDDH), du Salvador, plusieurs comités représentant des familles de migrants disparus du Honduras, du Salvador, du Guatemala et du Mexique, et des groupes de défense des droits des immigrés et réfugiés basés aux Etats-Unis, et d’autres encore.

Immédiatement après la consultation, la FBC accueillera une veillée pour les migrants disparus, sur le campus de l’Université du Colorado. Des membres de familles de disparus, des membres de la FBC et d’autres, s’y exprimeront.

Titre de la consultation: Identification des Restes de Migrants Disparus le long de la Frontière des Etats-Unis.

La Forensic Border Coalition (FBC) a été créée au printemps 2013. La Coalition inclut des médecins légaux, des universitaires, et des organisations des Droits de l’Homme partenaires, qui s’efforcent de s’attaquer globalement aux barrières qui empêchent d’identifier les restes de migrants disparus à la frontière US/Mexique. La mission de la FBC est de soutenir les familles de disparus qui recherchent leurs proches et d’améliorer la solution des problèmes d’identification de ceux qui sont morts en traversant la région particulièrement dangereuse de la frontière sud des Etats-Unis.

 

Ofelia Rivas photo copyright Jason Jaacks

 

HARMONIE ET SURVIE: OFELIA RIVAS, O’ODHAM, INTERVIEWEE PAR TIOKASIN DE LA RADIO FIRST VOICES

 

Les missionnaires chrétiens les ont réduits en esclavage et torturés. Le gouvernement des Etats-Unis leur a imposé un gouvernement tribal du Bureau des Affaires Indiennes, complice de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis. Cependant, les O’odham traditionnels survivent avec leurs chants et leurs cérémonies, dans leur pays.

 

Article de Brenda Norrell
Censored News
D’après une émission de Tiokasin Ghosthorse, Lakota de Cheyenne River, pour la Radio First Voices
10 mai 2018
Traduction Christine Prat

 

L’émission est à réécouter sur le site de First Voices Indigenous Radio, WBAI
https://firstvoicesindigenousradio.org/program/20180510

ou sur WPKN
http://archives.wpkn.org/bookmarks/listen/223033/first-voices-radio

 

L’animateur de First Voices, Tiokasin Ghosthorse, a parlé avec Ofelia Rivas, O’odham, de la vie des O’odham, actuellement, à la frontière.

Ofelia a décrit la façon de vivre en harmonie avec toute vie: “Nous connaissons les noms de tous les animaux et de toutes les plantes.”
Ofelia a décrit le quatrième niveau de la vie O’odham aujourd’hui. “Cette frontière n’a pas de place dans notre mode de vie O’odham.”

Dans leur territoire traditionnel, les O’odham sont forcés d’avoir toujours des papiers d’identité sur eux.

Quand la barrière pour bloquer les véhicules a été construite à travers son village, les anciens vivaient encore. Ofelia se souvient d’un ancien O’odham disant: “Quand le vent souffle, ces gens l’arrêteront-ils pour lui demander ses papiers?”
Cette remarque rappelle le pouvoir de la connexion au monde naturel. Ofelia rappelle la force de ces gens, qui vient de ce qu’ils savent qui ils sont.

Ofelia dit que les migrations ont toujours existé depuis la nuit des temps. Elle parle des voyages pour le commerce du sel. “Cette frontière n’est pas un de nos concepts.” Et “imposer ces lois à notre peuple cause beaucoup de dégâts.”
Elle dit que les immigrants viennent dans ce pays parce qu’ils cherchent un endroit sûr.

Puis, Ofelia décrivit comment la question de papiers avait causé des problèmes aux gens. Maintenant, la Patrouille des Frontières U.S. restreint le transport de nourriture vers la partie sud du territoire O’odham. Les O’odham du côté sud de la frontière souffrent de l’insuffisance de nourriture.

Du côté de la frontière situé en Arizona, certains membres de la tribu vivent dans le confort et sont réticents à l’idée de perdre leur dépendance de l’argent du gouvernement fédéral.
Ofelia dit que sa famille, son peuple, ne reconnaissent pas le gouvernement tribal Tohono O’odham mandaté par les Etats-Unis. Le gouvernement tribal Tohono O’odham a travaillé avec le Bureau des Affaires Indiennes et la Patrouille des frontières pour faire les fondations pour les tours de contrôle, les tours fixes, en approuvant des routes, des détournements de cours d’eau et des relevés archéologiques.
Pour la construction de ces tours d’espionnage, des sépultures O’odham devaient être forées. Les restes humains avaient déjà été dérangés et réenterrés pendant la construction de la barrière contre les véhicules.

Ofelia dit qu’elle souhaitait la bienvenue à des migrants du Honduras fuyant la violence. Récemment, elle avait souhaité la bienvenue aux migrants de la caravane venant d’Amérique Centrale.
Elle dit que le gouvernement tribal Tohono O’odham n’approuvait pas qu’elle accueille ces réfugiés, mais c’est la véritable façon de faire des O’odham.
Elle dit qu’au Chiapas elle avait vu les terres des gens accaparées par des firmes privées, et dans d’autres pays, des guerres qui avaient résulté dans la saisie des terres et le déplacement des Autochtones.
“J’ai fait passer un message aux gens, pour dire que le peuple Autochtone du pays les accueillait avec joie.”
Elle dit que son peuple avait toujours accueilli les autres, avec de la nourriture et de l’eau. Dans sa région, les migrants devaient avoir beaucoup de mal à trouver de l’eau dans ces montagnes désertiques. “C’est un mode de vie très simple” dit-elle.

En avril dernier, Ofelia a récolté des fonds pour les O’odham de la frontière, qui sont coupés de leur source d’alimentation par la Patrouille des Frontières. Elle dit que son frère avait aidé à livrer de la nourriture. Ils ont crevé un pneu et cassé une traverse de son camion quand ils ont fait la première livraison d’urgence au sud de la frontière, en avril. “Je ne fais qu’essayer de faire le mieux que je peux pour aider” dit-elle.

Tiokasin fit remarquer que le gouvernement tribal mandaté par les Etats-Unis n’était pas le gouvernement traditionnel. Ils n’entretiennent pas et ne protègent pas notre mode de vie, dit Ofelia.

Tiokasin rappela les mots de John Trudell: “Il y a une façon de vivre avec la Terre, et une façon de ne pas vivre avec la Terre.”
Ofelia dit qu’avec les années, les conditions étaient toujours les mêmes. Mais les O’odham survivent. “Nous sommes le peuple de la Terre.” “Je récolte toujours des aliments sauvages” dit-elle, ajoutant qu’elle plante toujours des graines traditionnelles et célèbre toujours les cérémonies.

Quand des missionnaires chrétiens sont arrivés dans leurs territoires, les O’odham ont été réduits en esclavage et forcés de devenir chrétiens, dit-elle. “Si vous ne faisiez pas le signe de croix correctement, vous perdiez un membre.”
Les O’odham se sont révoltés contre cette blessure physique et spirituelle que constituait la conversion.

“Toutes ces choses que les gens ont subies – et ils survivent toujours.”
Elle dit que c’est un testament montrant combien les O’odham sont forts, ils pouvaient faire le signe de croix pour survivre, puis continuer à célébrer leurs cérémonies.

Maintenant, les chants O’odham transmettent la connaissance.

 

O’odham Solidarity Project accepte les dons pour fournir d’urgence de la nourriture aux O’odham au sud de la frontière. Faire les dons par PayPal sur le site d’Ofelia, pour la nourriture et l’essence pour la livrer.

http://www.solidarity-project.org/