DES NAVAJOS DISENT QUE LA PRETENTION HOPI A DES DROITS ANTERIEURS SUR L’EAU REPOSE SUR L’INCAPACITÉ DES AVOCATS NON-INDIENS DE LA NATION NAVAJO A PROTEGER CES DROITS

Par
Diné Hada’ Isidi’
Diné Water Rights Committee
Ed Becenti, Liaison

Sur Censored News  See original article in English
Traduction Christine Prat

2 novembre 2012

En ce qui concerne les eaux de surface de la branche principale de la rivière Petit Colorado, voici ce qui se passe réellement, à propos de la prétention Hopi à des droits antérieurs qu’ils qualifient « d’immémoriaux », soit des droits remontant au début des temps.

La plaisanterie vient de nous, et nos ennemis ne sont pas les Hopi mais nos propres avocats. Les Hopi n’ont rien réclamé du cours principal du Petit Colorado que nos avocats auraient réclamé pour nous. Les Navajo, selon nos juristes, n’ont pas de « droits antérieurs » menacés sur le cours principal du Petit Colorado. Dans le projet de loi sénatoriale S.2109, le Sénateur d’Arizona Jon Kyl et nos propres juristes ont bradé tous les droits antérieurs des Navajo sur les eaux de surface du cours principal du Petit Colorado. Il ne reste même pas une tasse des eaux de surface que nous possédions effectivement si le texte de la loi S.2109 reste inchangé. Nos avocats (et la commission des droits sur l’eau et son administration) ont abandonné ces droits antérieurs aux non-Indiens en amont et en aval sur la rivière Petit Colorado. Ces droits des non-Indiens en amont et en aval sont des droits que nos juristes et Kyl ont particulièrement bien protégé dans le projet de loi S.2109. Ainsi, en ce qui concerne les eaux de surface du cours principal du Petit Colorado, ce sont ces droits des non-Indiens que les Hopi ont voulu s’approprier. Ils souhaiteraient aussi avoir l’eau des principaux cours temporaires et les eaux souterraines que nous partageons. Par conséquent, les avocats de la Nation Navajo passent beaucoup de temps et dépensent des milliers de dollars pour NE PAS protéger nos droits sur les eaux de surface de la branche principal du Petit Colorado. Les juristes ont déjà bradé nos droits sur les eaux de surface dans le texte du projet de loi S.2109, et ils le referont si nous ne les empêchons pas. Ainsi, nos avocats contestent les droits antérieurs réclamés par les Hopi, non pas pour les Navajo mais pour les non-Indiens, ceux pour qui nos juristes et Kyl ont déjà bradé nos droits antérieurs. (la question des eaux souterraines est une question plus compliquée).

D’après le site web du Service des Ressources en Eau d’Arizona (ADWR), le Petit Colorado déverse chaque année environs 10 millions de litres d’eau dans le Colorado, eau qui est utilisée en aval, sans nous être payée, en Arizona, au Nevada et en Californie.

L’ironie est que nous payons pour protéger des Hopi les droits des non-Indiens sur les eaux de surface, vu que nos juristes ont déjà fourgué nos droits sur le cours principal aux non-Indiens. Pouvons-nous récupérer nos droits ? OUI. Il nous suffit de nous débarrasser de nos avocats et d’en prendre d’autres, plus loyaux et qui ne travaillent pas pour Jon Kyl ou son successeur et qui feront reconnaître nos droits. (…) Nous avons payé ces gens des millions de dollars pour minimiser nos droits et les liquider. (…)

Tout ceci fait que nous, les Navajo, nous sentons comme ces Indiens qui ont accepté pour 26 dollars de perles en échange de l’Ile de Manhattan. Est-ce que nous et nos dirigeants sommes toujours aussi stupides ? Nous savons que (…) ceux qui soutiennent nos avocats ennemis semblent l’être. Nous sommes persuadés que nos dirigeants peuvent voir la vérité s’ils le veulent, car elle nous saute à la figure.

Diné Hada’ Isidi’
Diné Water Rights Committee
Ed Becenti, Liaison

 

 

LE MINISTRE DE L’INTERIEUR US ORGANISE UNE RENCONTRE AVEC DES OFFICIELS NAVAJO POUR TENTER DE REFORMULER L’ACCORD SUR LES EAUX DU LITTLE COLORADO AFIN DE LE FAIRE PASSER EN DOUCE PAR LE CONGRES DE ‘COHABITATION’

Par Brenda Norrell
Copyright Censored News   See original article in English

Traduction Christine Prat

Mardi 16 octobre 2012

Le ministre de l’Intérieur Ken Salazar veut faire passer en force l’Accord sur les Droits sur l’Eau du Little Colorado des Navajo et Hopi, déjà rejeté par les Navajo, en profitant du Congrès de ‘cohabitation’, d’après une fuite communiquée à Censored News.

Le mémorandum du Bureau de Washington de la Nation Navajo indique qu’il y aura une réunion le 14 novembre à Washington entre Salazar et des officiels Navajo et Hopi pour discuter de l’accord sur les droits sur l’eau, et sur la Centrale Navajo [Navajo Generating Station], l’une des centrales au charbon les plus polluantes des Etats-Unis que les politiciens Navajo et Américains veulent maintenir en activité.

De nombreuses Nations Autochtones d’Arizona ont déjà accepté des « accords sur les droits sur l’eau », que les opposants qualifient de vol de l’eau des Indiens au profit des Etats-Unis grâce à des avocats d’affaires non-Indiens. Ceux qui s’opposent à l’accord sur les eaux du Little Colorado disent qu’il exige que la Nation Navajo renonce à de précieux droits sur l’eau, conformément à la Doctrine Winter et que les futures générations de Navajo en souffriront.

Le plan prévoit que Salazar rencontre des officiels Navajo et Hopi, puis persuade le Sénateur d’Arizona Jon Kyl de modifier le projet de loi qui a déjà été rejeté et de le faire passer en force par le Congrès de ‘cohabitation’ qui suivra les élections.

 

Le document du Bureau Navajo de Washington indique : « Le ministre pense que si les Tribus peuvent arriver à une solution commune sur les parties de l’accord qui ont suscité le plus d’objections, il peut convaincre le Sénateur Kyl d’apporter des modifications au dit accord. Si l’accord peut être modifié, il peut y avoir une opportunité de le faire passer par le Congrès de ‘Cohabitation’ après les élections de novembre ».

Le document du Bureau Navajo de Washington est adressé au Président Navajo Ben Shelly et au Président du Conseil Navajo Johnny Naize.

Dans le style de négociations brutal et le chantage politique typiques des Etats-Unis, Salazar dit dans sa lettre au président du Conseil Navajo qu’ils parleront aussi du logement dans la région soumise au  ‘gel de Bennett’, où les Navajo vivent dans des conditions lamentables.

Une des principales raisons pour lesquelles les Etats-Unis veulent les eaux du Little Colorado, est de maintenir en activité la Centrale Navajo [Navajo Generating Station], une source majeure de réchauffement climatique. La centrale au charbon, située sur le territoire de la réserve Navajo près de Page, Arizona, a été construite en trompant les Navajo. Un avocat de la compagnie charbonnière Peabody Coal a orchestré un soi-disant conflit territorial entre les Navajo et les Hopi afin de déporter plus de 14000 Navajos de Black Mesa, afin que Peabody puisse mettre la main sur le charbon qui s’y trouvait.

Aujourd’hui, le charbon extrait de Black Mesa par Peabody alimente la Centrale Navajo [Navajo Generating Station] qui fournit de l’électricité aux villes du sud-ouest, alors que beaucoup de Navajo vivent sans électricité. L’extraction de charbon vide les nappes aquifères du territoire Navajo, alors que beaucoup d’habitants de Black Mesa n’ont pas l’eau courante.

 

Voir articles précédents sur le sujet

 

Publié par Censored News le 9 octobre 2012

Traduction Christine Prat

 

Des marcheurs Navajo pour l’eau, Save the Confluence, luttent pour protéger la région encore intacte de la Confluence, à Bodaway Gap, en Arizona, où le Colorado et le Little Colorado se rejoignent. Ils ont marché jusqu’à Window Rock cette semaine pour protester contre un projet de développement touristique du lieu. Parmi ceux qui ont conduit l’attaque contre ce lieu sacré Diné, on trouve l’ex-président Navajo Albert Hale qui a démissionné à cause d’une affaire de corruption et a été nommé par le gouverneur d’Arizona à un poste législatif vacant.

Censored News

Merci à Save the Confluence de partager cette photo.

 

MARCHE DE SENSIBILISATION POUR SAUVER LA CONFLUENCE

Par Save the Confluence

Après avoir parcouru plus de 360 kilomètres ce weekend, la Marche de Sensibilisation pour Sauver la Confluence a atteint Window Rock.

Les marcheurs se sont brièvement installés au croisement de la Route 12 et de l’Autoroute 264, pour répondre aux coups de klaxonne de sympathie adressés par des automobilistes à la vue de leurs pancartes.

La marche, qui avait débuté samedi à la Confluence du Little Colorado et du Colorado dans le Grand Canyon, sur le territoire de la Nation Navajo, a résulté en un déferlement de soutien.

Entre autres, la Tribu Hopi a publié un communiqué de presse exprimant leur ferme opposition au Projet Escalade qui retirerait 1,7 km2 à des Navajos qui ont passé 50 ans sous la loi du Bennett Freeze, vivant dans des conditions dignes du Tiers-Monde et attendant le jour où ils pourraient reconstruire leurs maisons là-bas, et qui menacerait aussi de nombreux sites sacrés pour les Hopis, les Navajos, les Zunis et d’autres tribus.

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LE CONSEIL NAVAJO REJETTE LE REGLEMENT NAVAJO-HOPI SUR L’EAU DU LITTLE COLORADO

Original article in English

Par Brenda Norrell, Censored News

Traduction Christine Prat

Jeudi 5 juillet 2012

 

WINDOW ROCK, Arizona – Le Conseil de la Nation Navajo a rejeté l’Accord de Règlement pour la rivière Little Colorado jeudi après-midi. Le vote a été de 15 contre, 6 pour et 3 abstentions.

Les Navajos opposés au règlement disent qu’il s’agit d’un plan concocté par des sénateurs d’Arizona, des politiciens corrompus et des avocats non-Indiens pour voler les droits sur l’eau des Navajos, au profit de la Centrale Navajo, une des centrales au charbon les plus sales des Etats-Unis, et pour que les non-Indiens d’Arizona puissent conserver leurs modes de vie reposant sur le gaspillage.

La déléguée du Conseil Navajo Katherine Benally dit « Je parle pour les générations futures. Je vous ai entendu, mon cher peuple. Ce règlement est le Génocide de notre nation et comme dirigeante, je ne l’autoriserai pas. En tant que femme, je prie pou l’eau, je suis derrière l’eau et prie pour elle. J’admire les efforts de mon peuple et je vous demande de me soutenir, de nous soutenir, nous les leaders dans notre progression. Saisissons-nous de ce document négatif et faisons en quelque chose de positif. Un document qui revigorera notre peuple ».

Dans son compte-rendu fait dans la chambre du conseil, l’organisation Diné Water Rights [Droits sur l’eau Navajos] dit qu’à ce jour, la plupart des délégués se sont opposés à la combine. Cette combine avait été mise en avant par les Sénateurs d’Arizona Jon Kyl et John McCain, avec les conseillers juridiques non-Indiens de la Nation Navajo. Le règlement priverait les Navajos d’onéreux droits sur l’eau selon la Doctrine Winter.

La déléguée Benally dit au conseil « Nous devons protéger ce qui nous appartient de droit. L’avidité de la compagnie Peabody et le non-respect de notre eau et de nos ressources doit cesser. » Elle est déléguée au Conseil Navajo pour Chilchinbeto, Dennehotso et Kayenta, Arizona, dans la région où Peabody Coal exploite les mines de charbon de Black Mesa. Le charbon est utilisé pour alimenter la Centrale Navajo près de Page.

K. Benally a déclaré au conseil que les communautés Navajos avaient été désinformée à propos du règlement. K. Benally dit que seulement dix fermes étaient déclarées dans le règlement. Elle a ajouté que le Conseil de l’Agence de l’Ouest avait voté unanimement contre ce règlement.

« Nous ne pouvons pas faire confiance à Kyl ! Il était l’avocat d’APS ! Il a gagné en leur faveur et trompé les indigènes ».

« Les Nations Tribales dans tout le pays nous regardent, elles attendent de voir si nous nous mettrons à genoux et plierons devant le gouvernement fédéral. Ne nous contentons pas de ne pas laisser tomber notre peuple, tous les Peuples Indigènes des Etats-Unis » dit K. Benally d’après le reportage de Diné Water Rights au conseil d’aujourd’hui, jeudi 5 juillet 2012.

Le Conseil Navajo a voté en faveur d’une législation séparée, s’opposant à la combine. Le conseil a voté à 15 contre 1 et 8 abstentions en faveur de la législation soutenue par la déléguée Benally. Avec ce texte, le conseil a voté en opposition à l’Accord de Règlement Navajo-Hopi pour la Rivière Little Colorado et à l’extension du bail pour la Centrale Navajo, tels que mentionnés dans la Loi Sénatoriale US SB 2109.

Alors que de nombreux Navajos vivent sans eau courante et sans électricité, ils vivent avec la pollution et les maladies causées par l’extraction du charbon et les centrales au charbon, en plus des puits de pétrole et de gaz et des mines d’uranium abandonnées, datant de la Guerre Froide. A part les maladies et la pollution, le sol de Black Mesa a été dévasté par l’extraction de charbon et le niveau d’eau a baissé dans les sources et les nappes aquifères, afin que Peabody Coal et la Centrale Navajo puissent produire l’électricité qui s’échappe de Navajoland [La Réserve Navajo] vers les grandes villes du sud-ouest.

 

Original article in English

Par Brenda Norrell
Censored News

Traduction Christine Prat

Mercredi 27 juin 2012

Les medias ont annoncé dans de fausses dépêches que la Tribu Hopi avait adopté l’accord sur la rivière Little Colorado, accord qui a pour but de donner l’eau des Hopis et des Navajos à des non-Indiens en Arizona, ainsi qu’à la Centrale Navajo (Navajo Generating Station) fonctionnant au charbon – l’une des plus polluantes des Etats-Unis – et à la compagnie charbonnière Peabody Coal.

Le projet de loi, établi par les Sénateurs d’Arizona Jon Kyl et John McCain et par des avocats non-Indiens, exigerait des Navajos et des Hopis qu’ils renoncent à leurs droits aborigènes sur l’eau. Le plan de vol de l’eau est soutenu objectivement par des journalistes en chambre et des compilateurs en ligne qui ne vérifient pas les faits qu’ils publient. Kris Barney, Diné, arrivant à Window Rock aujourd’hui, après avoir marché et couru depuis l’ouest de Navajo land [la Réserve Navajo] pour défendre l’eau sacrée, a déclaré : « Nous devons rester forts et unis, avec nos pensées sacrées, nos prières et le présent qu’est l’eau que nous recevons d’en haut par la pluie. Ils ne sont pas propriétaires de la vie, ils ne devraient pas avoir le pouvoir de vendre, commercialiser ou marchander nos vies et notre futur. Les gens ont parlé. Et aussi les éclairs, dans la nuit, à travers Window Rock… »

Trois ex-Présidents Tribaux Hopi ont réagi aux faux rapports des médias et aux fausses déclarations du Président Shingoitewa à propos de la proposition de loi sénatoriale SB2109, ou ‘Loi de Règlement de la question des droits sur les eaux Navajo-Hopi de la Rivière Little Colorado’ de 2012.

Entretemps, et au dernier moment, le Conseil Navajo a annoncé que la session d’aujourd’hui du Conseil de la Nation Navajo au cours de laquelle le vote sur ledit règlement devait avoir lieu, est annulée.

Les trois précédent Présidents Tribaux Hopi ont dit dans une déclaration que le Président Tribal LeRoy Shingoitewa et le membre du Conseil George Mase avaient répandu une information fausse disant que la Tribu Hopi avait approuvé le Règlement sur l’eau, alors qu’en fait le Conseil Tribal Hopi avait voté à 11 contre 4 et aucune abstention le rejet du projet Kyl le 15 juin 2012. Plus de 100 membres de la Tribu ont été témoins de l’évènement.

« Des représentants des villages Hopi, des leaders traditionnels, des bénéficiaire et des membres de la Tribu ont présenté dans leur immense majorité des objections et rejeté la Loi Sénatoriale 2109 par écrit et oralement dans le Centre des Anciens de Hotevilla bourré de monde. La Loi Sénatoriale 2109 favorise des non-Indiens, parmi lesquels on trouve les propriétaires de la Centrale Navajo et la multinationale Peabody Coal ; exige que les Hopis renoncent à leurs droits aborigènes et fédéraux sur l’eau du Little Colorado ; et rejette toutes réclamations futures pour des dommages causés à la nappe aquifère Navajo et aux sources sacrées par la compagnie Peabody Coal et les propriétaires de la Centrale Navajo »,

« Après avoir écouté les témoignages des gens, le Conseil Tribal Hopi a adopté la Résolution N° H-072-2012 rejetant le projet de Loi SB2109 du Sénateur d’Arizona Jon Kyl. Mais Shingoitewa a refusé de signer la Résolution obligeant ainsi les leaders tribaux élus précédemment à déposer une plainte officielle auprès du Conseil Tribal Hopi exigeant la destitution immédiate de Shingoitewa.

« La Résolution du Conseil Tribal Hopi H-072-2012 ne rejette pas seulement la Loi Sénatoriale 2109, mais elle interdit également à Shingoitewa, à l’équipe pour l’Eau et l’Energie et au Conseil Tribal Hopi toutes négociations ultérieures sur la Loi Sénatoriale 2109, y compris l’Accord de Règlement. Elle exige aussi que le Président Hopi Shingoitewa rende compte de la position officielle de la Tribu Hopi au Sénateur Kyl et du rejet formel du projet de Loi Sénatoriale 2109 au Ministère de l’Intérieur. »

La position officielle de la Tribu Hopi est contenue dans la Résolution H-072-2012 qui rejette la Loi Sénatoriale 2109 et l’Accord de Règlement proposé.

 

Texte intégral de la déclaration des trois ex-Présidents Hopis:

En Français: https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=827
In English: http://www.bsnorrell.blogspot.com/2012/06/medias-false-report-on-hopi-council.html