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SAN FRANCISCO PEAKS : LE SERVICE DE LA QUALITÉ DE L’ENVIRONNEMENT D’ARIZONA REJETTE LA PLAINTE DES DEFENSEURS DES PICS

Par Christine Prat

13 février 2013 – Le 26 décembre 2012, deux membres de True Snow, défenseurs des Pics, et résidents de Flagstaff, Rudy Preston et Kathleen Nelson, ont adressé une plainte au Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona (ADEQ – Arizona Department of Environnemental Quality) et à la Ville de Flagstaff, après avoir constaté des irrégularités à la station de ski Arizona Snowbowl (voir l’article du 27 janvier « Bras de Fer avec le Service de la Qualité de l’Environnement » et celui du 26 décembre de True Snow, sur la plainte). Ils avaient constaté, entre autres,  que la station n’avait pas placé les avertissements exigés par la loi aux endroits les plus fréquentés par le public, que les skieurs traînaient de la neige artificielle sur leurs chaussures et leurs vêtements jusque dans le restaurant, utilisaient les robinets d’eau potable avec de la neige artificielle sur leurs gants, etc. De plus, en lisant le contrat de Snowbowl avec la Ville et les règles de l’ADEQ, ils avaient conclu que skier sur de l’eau d’égout traitée était illégal, vu que ces règles interdisent explicitement son utilisation pour la natation, le surf ou le ski nautique ou toute autre activité impliquant l’immersion et le risque d’ingestion. Le Service de la Qualité de l’Environnement (ADEQ) devait produire un rapport dans les 30 jours.

Le rapport, daté du 24 janvier 2013, a été adressé à M. Kevin Burke, pour la ville de Flagstaff, avec une lettre datée du 28 janvier, ainsi qu’à M. Eric Borowski, propriétaire de la station de ski Arizona Snowbowl, avec une lettre recommandée, également datée du 28 janvier.

L’ADEQ dit avoir effectué une inspection de la station le 27 décembre 2012 et avoir noté des « déficiences ». Cependant, l’ADEQ dit ne pas considérer le ski comme étant une activité impliquant l’immersion et l’ingestion potentielle, contrairement à la natation, le surf ou le ski nautique, et que la fabrication de neige artificielle et son utilisation pour skier étaient en fait ‘anticipées’ par l’ADEQ et sont donc tout à fait acceptables.

Quant aux « déficiences » constatées à Snowbowl, l’ADEQ dit avoir envoyé une ‘injonction informelle’ – bien que recommandée – à la station.

Evidemment, les responsables de Snowbowl se sont empressés de mettre des panneaux aux endroits spécifiquement indiqués dans la plainte de Rudy Preston et Kathleen Nelson, et ont affirmé qu’ils en avaient commandés d’autres. On ne sait toujours pas ce qu’ils comptent faire pour empêcher les skieurs de traîner de la neige jusqu’au restaurant avec leurs chaussures.

Pour ce qui est des traces de produits chimiques trouvés dans l’eau d’égout traitée, l’ADEQ se contente de dire que cette eau a été testée depuis plus de dix ans et qu’elle est utilisée pour l’irrigation dans des centaines de résidences et des dizaines de terrains de golf, cours d’écoles et parcs, sans qu’aucune maladie liée à cette utilisation ait jamais été signalée. Comme les défenseurs des Pics l’ont déjà fait remarquer, en générale les gens ne broutent pas les pelouses ou les terrains de golf, mais ils peuvent tomber dans la neige – rien de plus casse-gueule que le ski – et en avaler par accident. L’ADEQ admet qu’il y a une évolution constante dans l’étude des risques pour la santé, et que certaines inquiétudes ont été formulées à propos de la présence de produits chimiques dans l’eau traitée. C’est pourquoi ils ont formé une Commission Consultative sur les Nouveaux Contaminants (Advisory Panel on Emerging Contaminants) afin de réfléchir à la question. La municipalité de Flagstaff y participe. Donc, on verra, un jour, quand la Commission aura fini de se réunir, de réfléchir, de consulter des experts et contre-experts, de produire des rapports, etc.

Le rapport ne répond absolument pas aux arguments suivants :

– L’effet cumulatif des polluants : le fait qu’aucune maladie n’ait été signalée dans les dix ans passés ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas demain, certains produits ayant un effet cumulatif à long terme.

– Des analyses ponctuelles de l’eau d’égouts traitée ne prouvent pas grand-chose : le taux de produits chimiques peut varier d’un jour à l’autre, selon ce que les gens ont consommé, ce qu’ils ont utilisé comme détergents, etc.

– Les infiltrations possibles dans le sol, les sources d’eau, les nappes souterraines (c’est la principale objection des Autochtones).

 

Il s’agit encore et toujours de mauvaise foi évidente et de parti pris pour les entreprises privées qui font valoir les gains possibles au-dessus de toute autre considération. Et pour justifier, là-bas comme ici, ils agitent la formule magique, purement incantatoire : « Créer des emplois ! Créer des emplois ! »

 

Sources: Rapport de l’ADEQ du 24 janvier 2013, lettre de l’ADEQ à M. Kevin Burke, pour la municipalité de Flagstaff du 28 janvier 2013, lettre de l’ADEQ à M. E. Borowski du 28 janvier 2013 (le tout téléchargé le 7 février en PDF, qui n’est apparemment plus disponible maintenant)

 

DEUX JEUNES AUTOCHTONES ATTAQUES PAR UNE ADEPTE DE LA STATION DE SKI SNOWBOWL

 

Publié par Protect the Peaks et Indigenous Action Media
Publié aussi sur Censored News

CONTACT:
protectpeaks@gmail.com
http://www.protectthepeaks.org

To see the article in English click on one of the above mentioned sites

Traduction Christine Prat

Samedi 9 février 2013

 

Jeunes Autochtones jouant du tam-tam attaqués par une adepte de la station Snowbowl à Flagstaff lors d’une fête organisée par la station de ski

 

FLAGSTAFF, Arizona – Dans le cadre d’une semaine d’actions [voir l’article sur l’appel à la semaine d’actions] pour protéger les Pics, 50 personnes s’étaient rassemblées dans le centre le Flagstaff pour une action-éclair sous forme de ronde, selon l’habitude d’Idle No More.

L’action de protestation, qui coïncidait avec Dew Downtown, une manifestation sponsorisée par la Ville de Flagstaff en partenariat avec Arizona Snowbowl, était organisée contre l’expansion des pistes de ski de Snowbowl et la fabrication de neige avec de l’eau d’égout traitée.

Apparemment pour éviter un conflit entre les participants de Dew Downtown et la Ronde, des organisateurs de l’action de protestation furent invités à parler sur la scène de la Place de l’Heritage et à chanter une chanson. Rudy Preston, qui défend les Pics depuis longtemps, s’est vu passer un micro à 17h pour parler des dangers de la fabrication de neige avec de l’eau des toilettes recyclée. Il s’est adressé pendant environs 5 minutes à un public mêlé de participants à Dew Downtown et de danseurs d’Idle No More. Il a invité la foule à rejoindre la ronde et proposé de la littérature aux gens qui voulaient plus d’informations. C’est à ce moment que les tam-tams pour la Ronde ont commencé à résonner et une majorité des gens dans la foule s’y sont joints.

« C’est une question qui divise beaucoup notre communauté et c’est avec gratitude que j’ai accepté cette occasion de parler à une foule de gens qui ne sont probablement pas d’accord avec mon point de vue et j’espère que certains d’entre eux se demanderont si faire du ski sur de l’eau des toilettes recyclée est bien une sage décision. Même si çà devait rapporter quelques dollars à une ville déjà à court d’argent, çà ne vaut pas la peine de courir des risques pour la santé et le bien-être de quiconque. » dit Rudy Preston responsable du site TrueSnow.org.

A la fin de la ronde, une marche impromptue a quitté la place et s’est dirigée vers la principale piste de ski installée pour Dew Downtown. La police de Flagstaff a empêché le cortège de pénétrer sur le site, déclarant que les organisateurs de Dew Downtown avaient un permis et que les manifestants n’étaient pas autorisés à emprunter le trottoir. Le cortège s’est alors arrêté à l’entrée de Dew Downtown et les manifestants ont commencé à scander des slogans et chanter des chansons.

Danny Blackgoat, un Diné (Navajo) de Black Mesa s’est exclamé « Voilà comment est faite la vraie neige ! » en montrant d’un geste vers le ciel la neige qui tombait.

Le groupe scandait « Protégez les Sites Sacrés, Défendez les Droits de l’Homme ! », « Pas de Profanation pour votre Récréation, Protégez les Pics ! » et « Pas de neige de caca ! », quand une adepte de Snowbowl isolée a commencé à hurler des remarques racistes, des grossièretés, y compris le mot « crevez » à l’adresse des manifestants.

Le groupe formait un cercle et terminait la manifestation en chantant l’hymne de l’American Indian Movement quand l’adepte de Snowbowl, apparemment en état d’ébriété, a forcé le cercle des manifestants en agitant les bras, a déchiré une grande banderole, l’a arrachée des mains de ceux qui la tenaient et l’a jetée par terre. Puis elle a continué à forcer le cercle et a agressé deux jeunes Diné qui chantaient et jouaient du tam-tam. Après leur avoir donné des coups de poing, elle a saisi les tam-tams et essayé de les casser.

« J’ai la sensation que si les rôles étaient inversés, çà se serait terminé autrement », dit Leslyn Begay, Navajo et mère des deux jeunes de 11 et 13 ans qui ont été agressés. « Si j’attaquais un enfant caucasien, j’irais directement en prison. Cette femme blanche nous attaque, arrache leurs tambours, et pourrait bien s’en tirer comme çà. C’est du racisme. Les flics ont rejeté ma demande de l’arrêter pour agression. Ils lui ont juste donné une contravention pour inconduite mais ils ont refusé de l’accuser d’agression ou de l’arrêter pour ce qu’elle a fait à mes enfants. »

En réaction à l’agression, l’officier de police Jim Radloff a dit « vous pouvez choquer certaines personnes avec vos slogans… c’était sa (celle de l’agresseur) liberté d’expression. »

Quelques manifestants ont réagi rapidement et ont séparé d’agresseur des deux garçons, puis elle a essayé de quitter les lieus. Quelques personnes l’ont suivie tandis que quelqu’un appelait la police.

La police a établi que la femme avait bu et l’ont sanctionnée pour inconduite et l’ont laissée partir. Beaucoup de témoins de la scène étaient très choqués qu’elle soit autorisée à partir comme çà, et bien qu’elle ait été vue en train de frapper et de brandir le poing devant quiconque se trouvait en travers de son chemin, la police n’a pas jugé qu’il y avait des éléments suffisants pour l’accuser d’agression.

L’officier de police Radloff, de la police municipale de Flagstaff, a défendu sa décision, lorsqu’on lui a demandé pourquoi il ne l’avait pas arrêtée, en déclarant « de toutes façons çà revient au même, elle sera convoquée au tribunal. »

Lorsqu’on a insisté sur le fait que beaucoup de gens avaient vu l’agresseur attaquer plusieurs personnes, il a déclaré qu’il mettrait tout cela dans son rapport et laisserait le procureur décider s’il y avait suffisamment de preuves pour l’accuser d’agression.

Le policier Radloff ne semblait pas croire un jeune garçon qui disait que la femme l’avait frappé. En fait, s’il n’avait pas été entouré par au moins une demi douzaine de témoins qui insistaient pour que la femme soit poursuivie pour agression, il n’est pas évident que l’agresseur aurait même été sanctionnée pour inconduite. Cependant l’officier de police Radloff a finalement déclaré que « c’était clairement de l’inconduite. »

De nombreux témoins de l’agression étaient visiblement secoués de voir la femme autorisée à partir avec une simple contravention.

 

Photo en haut de l’article: Protect the Peaks. Photo du bas: Dawn Dyer, publiée par Censored News

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Le 10 février, Protect The Peaks a rajouté un commentaire :

Une note importante est que la police s’apprêtait à escorter l’adepte de Snowbowl hors des lieus sans plus réagir à l’incident (pas de contravention ni d’arrestation). Quelqu’un qui s’est improvisé ‘copwatch’ a demandé aux flics ce qui se serait passé si un manifestant avait été accusé d’avoir frappé un gosse participant à la fête officielle, Dew Downtown… le flic a dit qu’il aurait été arrêté immédiatement.

Au début de la vidéo, Kat, un des deux gamins agressés

 

ReclaimSignNAUBRAS DE FER AVEC LE SERVICE DE LA QUALITE DE L’ENVIRONNEMENT : DES CITOYENS DECOUVRENT DES INFRACTIONS DANS L’EAU RECYCLEE DE SNOWBOWL

Par Under The Concrete
See original article in English
27 janvier 2013

Traduction Christine Prat

 

Le 26 décembre 2012, deux jours après que la station de ski Arizona Snowbowl ait commencé à faire de la neige artificielle à partir d’eaux usées recyclées, des résidents inquiets, Rudy Preston et Kathleen Nelson, ont déposé une plainte, accompagnée de photographies, affirmant que Snowbowl a enfreint des lois de l’état et ne s’est pas conformé à de nombreuses conditions stipulées dans son contrat de vente d’eaux usées passé avec la ville de Flagstaff. La plainte a été déposée auprès de la ville et du Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona. Mardi 15 janvier, la Ville de Flagstaff a voté à l’unanimité l’ouverture d’une enquête approfondie sur la plainte. De même, le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona a réagi à la plainte le 23 janvier.

Après plus de dix ans de poursuites judiciaires et de farouche résistance de la part de groupes écologistes, de citoyens inquiets et de Nations Autochtones, on aurait pu croire que le moment où les canons à neige tireraient leur premier coup serait un moment à fêter. Cependant, comme le suggère un titre récent du New York Times, « Les Pentes de Couleur Douteuse Gâchent le Lancement de la Fabrication de Neige », la neige artificielle était jaune.

Le même article dit aussi que « la couleur anormale de la neige a aggravé un conflit déjà épineux ». Tandis que le directeur général de Snowbowl, J.R. Murray, attribue la couleur à des résidus de rouille dans les tuyaux neufs qui transportent les eaux usées en haut de la montagne à partir de la station de traitement de Rio de Flag à Flagstaff, d’autres voient la manœuvre comme l’une des nombreuses manières par lesquelles la station continue de fuir ses responsabilités impliquant de respecter la loi et les conditions stipulées par son contrat avec la ville.

En bref, bien que la question de la neige jaune ait fait la une des médias locaux et nationaux, la plainte n’a rien à voir avec l’aspect de la neige. « Nous n’avons pas porté plainte parce que la neige est jaune » dit Rudy Preston, un de ceux qui ont porté plainte. « Nous l’avons fait parce que Snowbowl enfreint les termes de son contrat avec la ville ainsi que de nombreuses lois sur l’environnement. »

Finalement, Daniel Czecholinski, Inspecteur de la Qualité de l’Eau de l’ADEQ, a dit que son service « n’allait pas faire de déclaration sur des conclusions factuelles avant que le rapport d’inspection soit publié » et a ajouté « je ne vais certainement pas faire de déclaration sur la manière d’interpréter le règlement et ne pourrais le faire de toutes façons vu que je n’ai pas le règlement sous les yeux. »

Tandis que ni M. Czecholinski, ni le Directeur des Communications de l’ADEQ, Mark Shaffer, n’ont voulu, quand on leur a demandé, faire de commentaire sur les paramètres utilisés par le service pour son inspection – si des tests de qualité de l’eau seraient effectués ou si l’enquête de terrain serait le seul critère – le service a été mandaté pour publier son rapport d’inspection dans les 30 jours ouvrables. « Lorsqu’il sera finalisé » ajouta M. Czecholinski, « nous l’enverrons à tous les intéressés et à toutes les parties responsables. C’est aussi un dossier public, à ce stade. »

A la réunion du conseil municipal au cours de laquelle la plainte a été présentée, Kathleen Nelson a souligné le fait que, Snowbowl n’ayant pas de permis d’utilisation d’eaux usées délivré par l’ADEQ, l’utilisation de cette eau par la station dépend de la liste de la ville des utilisateurs nommés dans son permis. « C’est le travail de la ville de faire appliquer les termes de ce permis » dit elle. « La ville est susceptible de perdre son permis octroyé par l’ADEQ… Pour cette raison, il est important que la ville examine soigneusement ce problème… nous sommes les détenteurs du permis. »

Le contrat de vente d’eaux usées de la Ville de Flagstaff avec Snowbowl stipule : « L’utilisateur devra se conformer strictement aux exigences suivantes : Fournir et installer en quantité suffisante des panneaux indiquant ‘Neige faite à partir d’Eaux Usées Recyclées, ne pas manger de neige ni boire de la neige fondue’ ou autres avertissements similaires. De tels panneaux devront être placés de manière à être bien visibles à chaque site de réutilisation. »

La plainte affirme qu’ « aucun panneau affichant la formulation citée plus haut n’a été vu dans la station de ski. » Au lieu de cela, après des heures d’inspection du site, on a trouvé deux petits panneaux violets, à trois mètres du sol, indiquant « Afin de préserver les ressources naturelles, de l’eau recyclée est utilisée pour faire de la neige. Ne pas avaler. » A part la formulation, qui n’est pas similaire à celle mentionnée dans le contrat, les plaignants avancent l’argument selon lequel la formulation constitue une double manipulation. Premièrement, le mot « usées » est omis, ce qui minimise la menace et la légalité de l’ingestion de cette eau.

Deuxièmement, la formulation est exprimée sous la forme d’une certaine rhétorique écologique, un procédé qui n’est pas nouveau en Arizona. Cependant, considérant que des études récentes et toujours en cours ont révélé la présence de produits pharmaceutiques, d’hormones, de produits industriels et ménagers toxiques, de perturbateurs endocriniens et d’une bactérie résistant aux antibiotiques, il est clair que ceux qui ont formulé la plainte voient ceci comme une pollution travestie en préservation de la nature. Mais leurs préoccupations vont plus loin quant au discours plus général sur cette source d’eau dans l’ouest. « Les mots ‘eaux usées recyclées’ ou pire, ‘eau recyclée’ constituent un problème en soi étant donné que le terme légal pour cette eau est ‘eau d’égout traitée.’ En la rebaptisant, la Ville a réduit l’avertissement au point de lui faire perdre presque complètement son sens, » est il écrit dans le texte de la plainte.

En ce qui concerne le signalement adéquat, le contrat de la ville stipule aussi où les panneaux doivent être placés. « Ces panneaux seront placés à tous les points pouvant logiquement servir d’entrée au site de réutilisation, à l’entrée de tous les lacs et mares de chaque site de réutilisation, à toutes les sorties de pompes et à tous les robinets fournissant de l’eau usée recyclée. » La plainte indique qu’aucun panneau n’était visible dans ces zones ni aux points d’entrée, y compris au point de départ des télésièges Hart Prairie et Sunset, aux billetteries, aux entrées de l’école de ski, ni à proximité du matériel de fabrication de la neige ou du bassin de rétention.

Le problème le « plus grave » relatif à la signalisation, selon la plainte, concerne une zone où les enfants jouent et roulent dans la neige, et où il n’y a pas non plus de panneaux. « Lorsqu’on a demandé aux parents s’ils savaient de quoi la neige était faite, beaucoup ont déclaré qu’ils ne le savaient pas et ont fait une grimace de dégoût. » Cependant, comme Preston l’a clairement indiqué lors de la réunion du conseil municipal, la question de la signalisation est « la plus petite partie de [la] plainte. »

La plainte reprend un argument soulevé au tribunal en plus d’une occasion (au cours des affaires de la coalition Save the Peaks contre le Ministère de l’Agriculture et de la Tribu Hopi contre la Ville de Flagstaff), mais n’a jamais été traité directement. Le contrat ave la Ville déclare « Les Eaux Usées Recyclées fournies selon cet accord ne seront ni directement ni indirectement utilisées ou cédées pour d’autres utilisations que la fabrication de neige. » Bien que la « fabrication de neige » soit couverte par le contrat parmi les utilisations acceptables, la plainte dénonce la faiblesse du langage légal pour affirmer que skier est aussi une « réutilisation directe » de cette eau, de même « s’asseoir dans, se rouler sur ou faire du traineau sur la neige d’eaux usées recyclées. » Des activités comme la natation, le surf, le ski nautique et autres activités constituant une « immersion totale » sont interdites par la loi de l’état. La plainte plaide que le ski et les activités annexes « constituent une immersion » et « présentent une forte probabilité d’ingestion par les yeux, le nez, la bouche, les oreilles et la peau. »

Dans le même ordre d’idées, il faut prendre en considération la question de l’hygiène dans les zones de restauration. D’après la loi de l’état, « Un détenteur de permis irrigant avec de l’eau usée recyclée devra : 3. empêcher que l’eau recyclée entre en contact avec les points d’eau potable, les rafraîchisseurs d’eau ou les zones où on mange. » On ne sera pas surpris d’apprendre que, selon la plainte, « des skieurs ont été vus traînant de la neige d’eau usée traitée dans le chalet et les zones de restauration et, en plus, utilisant et touchant les robinets d’eau potable avec de l’eau usée recyclée sur leurs vêtements et leurs gants. »

Bien sûr, le problème est l’incertitude qui entoure une investigation de ces questions. Quand l’eau usée recyclée se mélange avec la neige normale, jusqu’à quel degré de dilution y-a-t-il un risque ? Considérant que certains jours la neige d’eau recyclée constitue la couche supérieure et d’autres jours est utilisée comme couche de base, comment la loi peut-elle vraiment définir des notions concrètes d’exposition ? Considérant que l’eau d’égout recyclée n’est pas une chose homogène, que les constituants qu’on y trouve changent de jour en jour, faudrait-il mettre en place des systèmes qui peuvent signaler les jours où l’eau est dangereuse ?

Un récent article de Mother Jones se sert de la question de la fabrication de neige à Snowbowl comme base pour parler de l’utilisation grandissante du recyclage des égouts, particulièrement dans le sud-ouest. « L’accroissement de la population et le changement climatique font que la pénurie d’eau devient de plus en plus pressante dans le sud-ouest. » L’article affirme que « L’Agence de Protection de l’Environnement estime que les Etats-Unis recyclent environs 8% de l’eau des égouts ; quatre états – l’Arizona, la Californie, la Floride et le Texas – en représentent 90%. »

S’adressant au Conseil Municipal de Flagstaff, Kathleen Nelson a présenté la plainte qu’elle et M. Preston ont déposée, en montrant les implications plus vastes, au-delà de Snowbowl, au-delà de l’Arizona, de l’utilisation de cette eau. « Plus nous utilisons ces eaux usées recyclées, plus il est nécessaire de s’assurer que cette utilisation se fait selon une méthode sûre et adéquate. » Peu importe jusqu’à quel point la plainte est susceptible de se heurter à des objections tatillonnes sur la formulation du contrat et de la loi, les implications dépassent de loin les détails et mettent en jeu l’empoisonnement rapide et incessant de notre environnement global. La ville de Flagstaff et les pratiques de Snowbowl ont attiré l’attention de la nation. Les décisions qui seront prises ici devraient l’être avec intention, encadrées par des idées sur la direction que nous voulons prendre – vers un futur raisonnable et durable respectant les réseaux aquifères naturels auxquels nous devons notre vie ? Ou un futur de plus en plus toxique ?

 

http://www.undertheconcrete.org/

 

Le Diné Kris Barney marche pour les Pics San Francisco

13 août 2012

Communiqué de presse
Publié par Censored News

Original article in English

Traduction Christine Prat

 

ROUGH ROCK, Arizona – le 12 août 2012, à l’aube, le Coureur Spirituel, fermier Diné traditionnel, médecin traditionnel, poète et artiste Kris Barney a commencé sa marche, de son domicile à Rough Rock, dans la Nation Navajo [Réserve Navajo] jusqu’aux pieds des Pics Sacrés San Francisco, près de Flagstaff [environs 370 km – NdT]. Ses raisons d’entreprendre cette marche sont les suivantes :

« Les Pics Sacrés San Francisco subissent une attaque. Notre culture, nos traditions, nos cérémonies, notre existence même en tant que peuple Diné (Navajo) subissent l’attaque d’Arizona Snowbowl et de ses projets, et des travaux de construction qui ont lieu en ce moment au sommet de la Montagne Sacrée Dooko’o’sliid [San Francisco Peaks en Diné]. Cette montagne est sacrée pour plus de 13 Nations Autochtones et en ce moment ils sont en train de commettre un génocide, par le biais d’un écocide sur cette montagne sacrée où nous cueillons nos herbes médicinales et prions.

« Les Pics San Francisco sont essentiels pour notre santé et notre bien être en tant qu’êtres humains. Avec mon corps, avec ma prière, avec mes deux pieds, je veux adresser un message à toutes nos Nations, les exhortant à s’unir pour faire face au problème d’Arizona Snowbowl et de sa construction d’un tuyau pour transporter des eaux usées recyclées de la ville de Flagstaff jusqu’à un bassin de 38 000 litres au sommet des Pics sacrés. En ce moment des équipes abattent une forêt ancienne pour leurs remonte-pentes et l’extension de leur base de loisirs. Ils mettent en danger des espèces menacées, des plantes et des animaux et souillent des lieus sacrés où nous allons prier et faire des offrandes pour tout ce qui vit. Je veux tendre la main et inviter tous les gens concernés, Autochtones et non-Autochtones, Navajos, Hopis, Havasupai, Apaches, à venir se joindre à moi. Les Pics ont besoin de nous tous. »

 

Programme de la marche de Kris :

Dimanche 12 août 2012, Rough Rock, Arizona à Big Mountain

Lundi 13 août 2012, Big Mountain, Arizona à l’autoroute 264, Moencopi

Mardi 14 août 2012, Journée de repos

Mercredi 15 août 2012, Moencopi/Tuba City à Cameron, Arizona

Jeudi 16 août 2012, Cameron à Grey Mountain (et au-delà)

Vendredi 17 août, Grey Mountain/Elden Ruins/Mt. Elden, par Flagstaff jusqu’aux Pics San Francisco

Samedi 18 août, Rassemblement pour le Lever du Soleil sur le parking de Snowbowl, au pied de la Montagne

 

(les dates et lieus peuvent changer, suivant la météo, les marcheurs, l’accès à des campings et des circonstances imprévisibles).

 

« Des dons de nourriture, d’eau, d’argent pour l’essence des véhicules d’accompagnement et de paires de chaussures de course (tailles 10 ½ et 11) seraient grandement appréciés. Des coureurs, des marcheurs, des conteurs, des jeunes, des adultes, des anciens, des hommes et femmes médecines, et tous les autres gens sont les bienvenus pour se joindre à la marche. Tout ce que nous demandons est de se montrer respectueux et de respecter le caractère sacré de cette marche. »

 

Kris Barney

Coureur Spirituel Diné

krisbarney@hotmail.com
www.facebook.com/kristopherbarney

Publié par Indigenous Action et Censored News (Original article in English)

 

Vidéo: Témoignage de Klee Benally et chanson inspirée par l’incident:

 

Vendredi 6 juillet 2012

Par Brett Ramey

*Déclaration des Anciens Autochtones et des Hommes et Femmes Médecine ci-joint

Traduction Christine Prat

 

FLAGSTAFF, Arizona – Des officiels du Service des Forêts des Etats-Unis ont menacé des leaders spirituels Indigènes, des Hommes et Femmes Médecine et des Anciens de suites judiciaires s’ils entretenaient le Feu Sacré au cours d’une cérémonie sur les Pics Sacrés San Francisco.

Bien qu’un ordre de fermeture pour permettre le Rassemblement Culturel Traditionnel ait d’abord été accordé par le Superviseur de la Forêt de Coconino par M. Earl Stewart, celui-ci a apparemment changé d’avis et émis une menace le 4 juillet 2012, alors que la cérémonie devant durer 4 jours commençait.

Lorsqu’ils furent confronté aux officiels du Service des Forêts, des membres du Conseil Indigène des Anciens et des Hommes et Femmes Médecine, qui accueille le Rassemblement Culturel Traditionnel, ont invité les officiels du Service des Forêts à se réunir avec les Anciens afin de résoudre les problèmes posés au Service des Forêts par le Feu cérémoniel. Le Superviseur de la Forêt de Coconino Stewart a signifié dans une lettre datée du 5 juillet 2012 que « ne pas se soumettre à sa décision entraînerait des citations à comparaître, pour avoir fait du feu pendant une période de restrictions et/ou pour avoir campé sur un site fermé sans permis d’utilisation spécial ».

Les Anciens et les Hommes et Femmes Médecine s’étaient employés à informer les responsables de la Forêt Nationale de Coconino de cette cérémonie depuis décembre 2011 et avaient à nouveau rencontré le service des Relations Tribales de Coconino le 27 février et le 21 juin 2012 pour répondre à d’éventuelles questions et s’assurer que le Service des Forêts était pleinement informé des activités du Conseil.

Le 17 mai 2012, le Service des Forêts a été informé que le Feu Sacré occupait une place centrale dans le Rassemblement Culturel Traditionnel.

Le Conseil des Anciens et Hommes et Femmes Médecine Indigènes demandent du soutien pour faire face à cette grave interruption et violation du Rassemblement Culturel Traditionnel. Ils vous prient de téléphoner ou d’envoyer des mails aux officiels du Service des Forêts et de leur demander instamment de ne pas attaquer ou profaner le Feu Sacré :

M. Earl Stewart Coconino Forest Supervisor
Tél. : (001 928) 527 36 00
Email : estewart@fs.fed.us

Corbin Newman Regional Forester
U.S. Forest Service, Southwest Region
333 Broadway SE Albuquerque, NM
87102
Email: cnewman02@fs.fed.us

Janie Hipp Senior Adviser for Tribal Affairs USDA
Email: janie.hipp@osec.usda.gov

Demandez au Président Obama de tenir la promesse de sa campagne de 2008 de soutenir « les protections légales pour les sites sacrés et les traditions culturelles, y compris les lieux abritant des sépultures ancestrales et des églises ».

Président Obama :
Commentaires téléphoniques : (001 202) 456 11 11
Commentaires en ligne : http://www.whitehouse.gov/contact/submit-questions-and-comments

 

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Déclaration officielle des Anciens et Hommes et Femmes Médecine Autochtones

6 juillet 2012

« Le Créateur a donné au Peuple des Nations Autochtones et Aborigènes des Lois à suivre et des responsabilités concernant le devoir de prendre soin de toute la Création. Ces instructions ont été transmises de génération en génération depuis l’origine de la Création. La Loi est que personne n’est au-dessus de la Loi du Créateur, vous faites partie de la Création, donc si vous brisez la Loi, vous vous détruisez vous-même.

Nous parlons au nom de toute la Création : ceux à quatre pattes/ceux qui nagent/ceux qui rampent/ceux qui volent/ceux qui font leur terrier dans la terre/les Nations des plantes et des arbres. Ce système de vie unique inclut les quatre éléments, le feu, l’eau, la terre et l’air, l’environnement vivant de ‘Notre Mère la Terre’.

Le Sacré de la Loi du Créateur a été brisé. L’équilibre de la vie a été rompu. Vous venez à la vie en tant qu’être sacré. Si vous malmenez le caractère sacré de votre vie, cela a des conséquences pour toute la Création. L’avenir de la vie est actuellement menacé.

 Nous avons atteint le croisement des voies possibles. En tant que Peuple Autochtone et Aborigène, nous vous demandons de collaborer avec nous pour sauver le futur de toute la Création. »

Le Feu Cérémoniel Saint et Sacré nous unit en tant que Nations Aborigènes Autochtones des Peuples sur notre Montagne Sacrée menacée (les San Francisco Peaks) du 4 au 7 juillet 2012.

Le Feu Cérémoniel Saint et Sacré renouvelle notre connection avec toute la Création, il porte nos prières et représente toute vie. Quand il s’agit concerne notre cérémonie ou le feu cérémoniel, il est impératif que le Service des Forêts reconnaisse que les Peuples Autochtones sont la seule autorité sur notre culture et notre mode de vie et que toutes les décisions prises sans notre consentement libre, préalable et informé sont contraires à la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones des Nation Unies.

Il y a parmi nous une situation de grande urgence à ce que le vent, l’eau et le feu montrent leur pouvoir à cause du déséquilibre causé par un excès d’intervention humaine. Quand ces incendies brûlent à travers tout l’Ouest et partout dans le monde, ils désorganisent et détruisent non seulement l’habitat des êtres à deux jambes mais aussi beaucoup de vies et d’habitats des Nations des animaux, des plantes et des arbres.

Après avoir passé beaucoup de temps à instruire le Service des Forêts sur l’importance de notre rôle en tant que Gardiens de ce Territoire, nous éprouvons une grande tristesse pour le Service des Forêts qui n’a pas donné le choix au Conseil des Anciens et Hommes et Femmes Médecine Indigènes. Le choix de violer nos propres protocoles culturels ou de faire face à des poursuites judiciaires n’est pas compatible avec la création d’une relation de travail efficace avec les Peuples Autochtones. Le Feu Saint et Sacré continuera. Nous refusons de prendre part à cette atrocité ; c’est au Service des Forêts de décider s’il dérangera ces prières. Nous n’aurons aucune part dans cet acte ! Nos prières ont pour but de protéger la sainteté de la Montagne Sacrée menacée, et cela inclut d’obtenir le pardon pour ceux qui continuent à profaner la vie. Nous sommes des gens spirituels et nous maintenons la paix par nos cérémonies.

Nous sommes unis sous la Loi du Créateur. Nous appartenons à diverses Nations Autochtones et sommes reliés spirituellement. Nous avons été placés sur nos terres comme Nations Aborigènes Indigènes des Peuples avec des instructions sacrées et des responsabilités qui nous ont été attribuées par le Créateur pour suivre les Lois du Créateur. Les administrations fédérales emploient des termes tels que fédéralement reconnu et fédéralement non-reconnu. Nous voyons cela comme votre manière de diviser les Peuples Autochtones. Nous sommes unis sous la Loi du Créateur, comme Nations Autochtones Unies, pour protéger et étendre la Vie pour toutes les générations futures.

 

REPRESENTANTS DU CONSEIL

Chef Arvol Looking Horse
19ème Génération de Gardien de la Pipe Sacrée du Bison Blanc
Leader Spirituel
Nations Lakota, Dakota et Nakota

Bobby C.Billie
Chef de Clan et Leader Spirituel du Conseil d’Origine Miccosukee
Nation du Peuple Autochtone Seminole

 

Voir l’article en anglais/See article in English

Ya’at’eeh,

La date de passage en jugement de l’affaire de Klee Benally, pour faits de résistance à la profanation des Pics sacrés autorisée par le Service des Forêts, a été fixée. L’audience aura lieu le 12 juin 2012 à 15h30 à la Cour de Justice de Flagstaff.

Si vous êtes dans la région, aidez-nous à remplir la salle d’audience !

Ce jugement concerne la mise en examen pour l’action de 13 août 2011. Sur cette action, voir :

https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=318

http://www.indigenousaction.org/direct-action-to-protect-holy-peaks-continues/

Vidéo:  https://chrisp.autre.net/wpblog/?p=305

De plus, vous pouvez nous aider financièrement pour soutenir des actions pour protéger les San Francisco Peaks sacrés : envoyez vos dons à www.indigenousaction.org

Plus d’infos en anglais : www.truesnow.org ou www.indigenousaction.org

 

Protégez les Pics ! La Lutte Continue !