LE SERVICE DES FORÊTS DES ETATS-UNIS TROUVE QUE LA PROSPECTION D’OR DANS LES BLACK HILLS N’AURA ‘PAS D’IMPACT SIGNIFICATIF’

Par Alex Binder
Unicorn Riot
7 juillet 2022
Publié par Censored News
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

FORÊT NATIONALE DES BLACK HILLS, Dakota du Sud – Ce jeudi, le Service des Forêts des Etats-Unis (USFS) a publié son ébauche de décision et ses constatations sur un nouveau projet de prospection d’or par la firme F3 Gold, de Minneapolis. Jim Gubbels, du District Mystic Ranger, dans les Black Hills, a compilé un rapport de 29 pages résumant le projet, et les effets potentiels sur l’environnement et les ressources culturelles, et a conclu que « l’Alternative Sélectionnée n’aura pas d’effet significatif sur la qualité de l’environnement humain. Il en résulte qu’il n’y aura pas d’EIS [Déclaration d’Impact Environnemental]. »

Cette décision ne donne pas de feu vert immédiat pour que F3 commence à forer, cependant ça indique « l’intention de l’agence d’approuver le Plan d’Opérations final, quand les critères requis auront été remplis. »

L’Estimation Environnementale définitive a également été publiée, elle expose les grandes lignes des trois actions que le Service des Forêts pourrait engager pour le projet – Alternative A le ferait fermer, et Alternatives B et C sont deux projets différents de le continuer. Gubbels choisit l’Alternative C « pour minimiser les impacts du projet sur les questions environnementales évaluées. »

Cependant, le rapport dit par la suite que l’Alternative C « implique potentiellement plus de matériel de forage et de voies d’accès qui y sont associées, et par conséquent, une plus grande surface de dérangement que l’Action Projetée. » Alors, au lieu du projet initial d’un maximum de 42 sites d’installations de forage, l’Alternative C implique un maximum de 47 sites d’installations de forage.

L’ébauche de décision dit aussi que « l’Alternative C a été développée pour minimiser les effets en évitant les ressources culturelles, » mais pour les Autochtones, dans les Black Hills, chaque grain de poussière, chaque particule d’air ou d’eau, et chaque animal, sont des ressources culturelles sacrées.

Steven Gunn et Harold Frazier, tous deux de la Tribu Sioux de Cheyenne River, ont apporté des commentaires, pendant la période de commentaires publiques, déclarant que « la Tribu s’oppose à toute prospection ou développement de minéraux dans les Black Hills, qui pourrait blesser notre Paha Sapa sacré, y compris le Pe’Sla sacré, et notre utilisation traditionnelle culturelle et religieuse de ces terres. »

Ils ont aussi appelé à des consultations de gouvernement à gouvernement, ajoutant que leur tribu est opposée à toute activité dans les Black Hills « qui pourrait enfreindre nos droits selon le Traité de Fort Laramie de 1868 et d’autres lois Fédérales, y compris la Loi sur la Préservation Historique (NHPA) et la Loi sur la Politique Environnementale Nationale (NEPA). »

Jon Eagle Sr., l’agent de préservation de la NHPA pour la Tribu Sioux de Standing Rock, a exprimé en commentaire l’objection de la tribu au projet. Kip Spotted Eagle, le Directeur du Bureau de Préservation Historique Tribal (THPO) dit en commentaire que le THPO « n’est pas d’accord pour que le projet continue. Nous sommes opposés à toute extraction dans les terres relevant des Traités, et ne pensons pas qu’une consultation effective ait eu lieu avec la Tribu Sioux Yankton. »

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Le communiqué de 4 juillet et l’appel à l’action du 7 juillet ont été publiés sur la page Facebook de « STOP Gold Mining in Sacred HeSapa ».


Communiqué

Tôt ce matin, le 4 juillet 2022, des protecteurs de l’eau ont placé des banderoles à l’Ile de Pactola Reservoir, pour s’opposer à la tentative illégale de F3 Gold (une compagnie de Minneapolis) de profaner des sites sacrés et d’empoisonner l’eau à Jenny Gulch, près des sources de Rapid Creek, dans les Black Hills, dans le « Dakota du Sud ». F3 menace l’approvisionnement en eau de Rapid City et de tout le bassin du Missouri en aval.

« Nous exigeons que le Service des Forêts rejette les permis de prospection d’or de F3. F3 Gold est en effraction sur des terres volées – une décision de la Cour Suprême de 1980 – et n’a pas de permission, pour ses activités illégales, d’aucune des dizaines de tribus qui ont des connections ancestrales, protégées par des traités, avec le He Sapa. F3 fait partie de l’héritage et de la réalité toujours en cours, de destruction et de profanation minières, et nous en avons assez. Comment l’état colon d’Amérikkke peut-il célébrer l’indépendance, alors qu’il ne fonctionne que par l’exploitation et l’oppression ? »

#theblackhillsarenotforsale #lesblackhillsnesontpasavendre

APPEL À L’ACTION :

Aujourd’hui, 7 juillet 2022, le Service des Forêts a publié son Estimation Environnementale définitive pour le projet de Jenny Gulch de prospection d’or par F3 Gold. Les documents [en anglais] peuvent être consultés sur : https://www.fs.usda.gov/project/?project=57428 . Nous avons besoin de tout le monde pour faire des OBJECTIONS avant le 19 AOÛT 2022.

F3 veut forer jusqu’à 42 sites, et les trous ainsi percés iraient de 150 m à 1,8 km de profondeur. Chaque foreuse (ils en utiliseraient de 1 à 4) consommerait de 23000 à 45000 litres d’eau par jour. F3 est une compagnie de Minneapolis, Minnesota, qui cherche de l’or. Il y a déjà un site d’or (Gilt Edge) qui sera contaminé POUR TOUJOURS, et leur quai d’opération à grande échelle couvre plus de 2000 hectares et est visible de l’espace.

Le Ranger de District Jim Gubbels dit : « J’ai vérifié et considéré l’Estimation Environnementale et la documentation comprise dans le dossier du projet, et j’ai conclu que l’Alternative Sélectionnée n’aurait pas d’effet significatif sur la qualité de l’environnement humain. En conséquence, il n’y aura pas de Déclaration d’Impact Environnemental (EIS). » Gubbels dit aussi : « Les effets potentiels sur des ressources culturelles ont été pris en considération dans cette analyse. On ne prévoit pas d’effets négatifs. » Aucune mention des droits selon les traités. Aucune mention de l’usage cérémoniel ou des droits sur l’eau. Aucune mention de protections pour les praticiens spirituels ACTIFS ET VIVANTS.

La zone de forage projetée est près de Silver City, juste au nord de la zone de piquenique de Jenny Gulch, à Pactola. C’est une zone de reproduction du mouflon d’Amérique et le bassin aquifère de Rapid Creek, qui fournit de l’eau potable à Rapid City. Le Service des Forêts dit qu’une consultation a eu lieu avec les Crow Creek, la Tribu Sioux Oglala, Trois Tribus Affiliées (Nation Mandan Hidatsa Arikara) et avec la Tribu Sioux Yankton – le consentement pour cette pollution n’a certainement pas été accordé par aucune des tribus connectées aux Black Hills.

APPEL À L’ACTION : TOUT LE MONDE doit envoyer une lettre ou un email objectant à cette toxicité projetée :
Jonathan Manning
Black Hills National Forest All Units
1019 North 5th Street
Custer, SD, 57730
Jonathan.manning2@usda.gov

Mettre comme sujet « Jenny Gulch Gold Exploration Drilling Project Objection. » Les lettres d’objection doivent être reçues le VENDREDI 19 AOÛT 2022. C’est très important d’envoyer ces objections pour prouver légalement combien de gens sont opposés à cette profanation.
Utilisez cette page comme message si vous avez besoin d’aide pour écrire vos commentaires. Les Black Hills ne sont pas, n’ont jamais, ne seront jamais à vendre.

Par Apache Stronghold [le Bastion Apache]
Publié par Censored News
15 janvier 2021
Traduction Christine Prat

OAK FLAT, Arizona – Le Bastion Apache, représentant les chefs religieux et culturels traditionnels, a demandé une garantie pour Oak Flat, le mercredi 13 janvier 2021, auprès du Bureau du Registraire du Comté de Pinal. La garantie empêche le transfert d’Oak Flat, ou Chi’chil Bildagoteel, à une corporation minière étrangère, jusqu’à ce que la poursuite récemment déposée par le Bastion Apache soit finalisée.

La garantie et l’une des réclamations de la plainte sont fondées sur le Traité de Santa Fe de 1852, entre les Etats-Unis et les Apaches, qui promet que les terres Apaches, au centre desquelles se trouve Chi’chil Bildagoteel, restent une propriété Apache. Le Traité de Santa Fe s’applique toujours.

« Ce qui se faisait autrefois avec la poudre des fusils et la maladie, se fait aujourd’hui par des irrégularités législatives et bureaucratiques, et une mythologie sur le passé qui traite les Autochtones comme s’ils étaient invisibles ou n’existaient pas » dit l’ex-Président Tribal et dirigeant du Bastion Apache, le Dr. Wendsler Nosie Sr.

« La publication de la Déclaration Finale d’Impact Environnemental (FEIS) déclenche la possibilité pour le Service des Forêts, de transférer Oak Flat à la compagnie minière » dit l’avocat du Bastion Apache Michael Nixon. « Mais la garantie est comme un gigantesque bouclier Apache sur Oak Flat, qui le protège pour la durée de l’affaire. Oak Flat est une Terre Sainte Apache. Les Etats-Unis n’ont aucun droit légal de la donner. »

Les réclamations de la poursuite du Bastion Apache impliquent aussi la violation de la Loi sur la Liberté Religieuse et les droits constitutionnels à la liberté religieuse, de l’exigence de procédure officielle, du droit de pétition et de recours, l’abus de confiance et la violation d’obligations fiduciaires.

La corporation étrangère, Resolution Copper, propriété de Rio Tinto et de BHP, admet qu’elle transformera Oak Flat en un cratère de décombres de plus de 300m de profondeur et 3,6km de large.

L’audience est fixée au 27 janvier 2021, par Zoom. Le Juge Fédéral Steven P. Logan, n’a pas encore décidé si le public sera autorisé à y assister. Après que le Juge Logan ait ordonné une audience d’injonction, le Service des Forêts a accepté de repousser le transfert de terres pour 55 jours.

***

Note de la traductrice : Il n’est pas sûr que le report arrange le nouveau gouvernement Démocrate. Joe Biden a nommé Deb Haaland, Autochtone, à l’Intérieur, dont dépendent les Parcs Nationaux, les sites historiques, le Bureau des Affaires Indiennes, les Réserves, etc. Mais le Service des Forêts dépend de l’Agriculture, poste auquel il a nommé – une fois de plus – Tom Vilsack, qui a occupé le poste pendant les 8 ans de la Présidence d’Obama, et est l’homme des grandes compagnies, contre l’environnement. Sa nomination est totalement contradictoire avec celle de Deb Haaland et le programme environnemental affiché par Joe Biden. C’est toujours le Service des Forêts qui décide d’accorder les permis de détruire aux compagnies minières. Il y aura peut-être un conflit entre l’Intérieur et l’Agriculture…

Certains Français défenseurs de la laïcité, et nos camarades anarchistes, seront peut-être réticents vis-à-vis de cette affaire, vu que les arguments avancés sont tous religieux. En fait, c’est parce que toutes les autres objections – Oak Flat est aussi une réserve naturelle d’oiseaux protégés n’existant nulle part ailleurs, le site était visité par des observateurs d’oiseaux, c’était aussi le principal centre d’entrainement des alpinistes des Etats-Unis – ont été rejetées. Ça se produit dans beaucoup de ces affaires, tous les arguments étant rejetés par le Service des Forêts, il ne reste plus que la possibilité de se référer à la liberté religieuse des Autochtones, qui relève de la Constitution. Hélas, en général ça n’aboutit pas non plus.

Christine Prat

LES APACHES ENGAGENT DES POURSUITES POUR PROTÉGER LEUR LIBERTÉ RELIGIEUSE, ET SAUVER LE SITE SACRÉ D’OAK FLAT DE LA DESTRUCTION

Par Apache Stronghold [le Bastion Apache]
Publié par Censored News
12 janvier 2021
Traduction Christine Prat

TUCSON, Arizona – Le Bastion Apache, au nom des dirigeants traditionnels religieux et culturels, a aujourd’hui engagé des poursuites contre le gouvernement Trump, auprès de la Cour de District de Phoenix, pour bloquer le transfert d’Oak Flat, ou Chi’chil Bildagoteel, au géant minier Australobritannique Rio Tinto et sa branche Resolution Copper.

La plainte cherche à empêcher la publication le 15 janvier par le Service des Forêts des Etats-Unis, d’une déclaration définitive d’impact environnemental, qui entrainera le transfert d’Oak Flat à Resolution Copper.

Le Service des Forêts hâte la publication afin d’aider Rio Tinto à prendre possession d’Oak Flat avant la fin du mandat de Trump*, malgré l’opposition du Bastion Apache, de la Tribu Apache San Carlos, de la Tribu Apache de White Mountain et de centaines d’autres tribus Autochtones.

La plainte d’aujourd’hui contre le gouvernement des Etats-Unis, dit que faire cadeau d’Oak Flat et le détruire viole la Loi sur la Restauration de la Liberté Religieuse et les droits constitutionnels des Apaches à la liberté religieuse, à une vraie procédure, et à une pétition et une solution. Le ‘cadeau’ constitue aussi un abus de confiance et un non-respect d’obligations fiduciaires.

« Oak Flat est saint et sacré. Chi’chil Bildagoteel tient une place centrale dans notre religion traditionnelle et notre identité en tant que peuple Apache, » dit l’ex-président tribal des Apaches de San Carlos, et dirigeant du Bastion Apache, le Dr. Wendsler Nosie Sr. « Le don de notre terre sacrée par le gouvernement des Etats-Unis pour sa destruction par une compagnie minière étrangère, détruit notre possibilité de pratiquer notre religion. Ça viole notre droit selon le Premier Amendement, d’exercer notre droit, protégé par la Constitution, de pratiquer librement notre religion. »

En décembre 2014, après avoir été contrecarré pendant près de dix ans, le Sénateur Républicain d’Arizona John McCain, accompagné par les Représentants Ann Kirkpatrick (Démocrate, Arizona) et Paul Gosar (Républicain, Arizona), a ajouté un avenant à la loi d’autorisation du budget de la Défense, qui donnait Oak Flat à Resolution Copper.

Oak Flat est situé à un peu plus de 100 km à l’est de Phoenix, sur le territoire de la Forêt Nationale de Tonto, sur des terres partagées historiquement par de nombreuses tribus, dont les Apaches, les Yavapai, les Pee-Posh et les O’odham. Avant l’ajout du fameux article, Oak Flat avait été protégé des activités minières depuis 1955, quand le Président Eisenhower avait déclaré la zone protégée, pour sa valeur culturelle et environnementale. Rio Tinto admet que sa mine à Oak Flat créera un cratère de près de 3,2 km de large et de plus de 300 m de profondeur. Oak Flat sera détruit.

« Des corporations minières d’autres pays veulent détruire notre terre sacrée, détruire nos croyances religieuses et détruire notre liberté religieuse », dit la membre du Bastion Apache Naelyn Pike. « Oak Flat, ou Chi’chil Bildagoteel, est un cadeau de Dieu, que notre créateur nous a donné pour des buts sacrés et ça doit être protégé pour cette raison. »

En novembre 2013, le Président Tribal actuel de San Carlos, Terry Rambler, dit au Congrès : « …creuser une mine sur la zone d’Oak Flat aura un impact très négatif sur l’intégrité de la zone en tant que site sacré et religieux. Il n’y a pas d’atténuation possible pour la destruction de ressources culturelles Apaches… Il n’y a pas d’actions humaines ni de mesures qui pourraient réparer ce site ou le restituer une fois qu’il sera perdu. »

Cet été, Rio Tinto a détruit les Gorges de Juukan, un site sacré en Australie. Le mois dernier, le Président de Rio Tinto, Simon Thompson, a promis : « En tant qu’entreprise, nous sommes engagés à apprendre de cette affaire, pour assurer que la destruction de sites d’une telle importance archéologique et culturelle ne se produise plus jamais. » [Il s’agit de la destruction d’un site aborigène vieux de 46000 ans ! NdT].

En dépit de la promesse de Thompson, Rio Tinto essaie de répéter sa parodie des Gorges de Juukan à Oak Flat.

« Oak Flat est sacré. C’est là où la religion des peuples Apaches a commencé. Où l’alliance entre le divin et l’humain a été établie. C’est comme le Mont Sinaï, où les Chrétiens et les Juifs croient que Moïse a reçu l’Alliance, » dit le Révérend Dr. William J. Barber, co-président de la Campagne des Pauvres, en décembre. « Ce gouvernement ne devrait en aucun cas prendre ces terres et les donner à cette multinationale, Resolution Copper, seulement pour le profit et le pouvoir. »

« Comme pasteur Chrétien engagé pour la liberté religieuse de tous, j’appelle tous les gens de foi à soutenir Wendsler Nosie et le Bastion Apache avant qu’il ne soit trop tard » dit le Révérend John Mendez, de l’Eglise Baptiste d’Emmanuel, au cours d’un rassemblement des ‘Réparateurs de la Brèche’ en novembre 2019.

*La fin du mandat de Trump risque de ne pas changer grand-chose à l’affaire. Comme vous avez pu le lire dans l’article, c’est en décembre 2014 que John McCain et quelques autres ont introduit un « avenant » dans la loi sur le budget de la Défense, accordant Oak Flat à Resolution Copper. Ça s’est donc passé sous la présidence d’Obama, avec Joe Biden comme vice-président. Quelques jours après avoir présenté son ‘équipe de choc’ pour sauver l’environnement, Joe Biden a nommé – encore – Tom Vilsack à l’Agriculture, dont dépend le Service des Forêts. Récemment, le Conseil Consultatif pour la Préservation Historique a envoyé une lettre au Service des Forêts de la Forêt de Tonto, objectant à l’attribution d’Oak Flat à Resolution Copper, en contradiction avec de nombreuses règles relevant de la Préservation Historique. La Préservation Historique dépend de l’Intérieur, donc bientôt de Deb Haaland, première Autochtone ministre, figure de proue de l’‘équipe de choc’. Retarder la décision concernant Oak Flat pourrait conduire à une confrontation entre l’Intérieur et l’Agriculture… Tom Vilsack est l’homme des grandes compagnies, il est lui-même à la tête de la plus grande compagnie laitière des Etats-Unis. En fait, ça arrange aussi les Démocrates que l’affaire soit réglée avant le départ de Trump.

L’ACCAPAREMENT D’UNE TERRE SACRÉE APACHE PAR DES EXTRACTIVISTES ÉTRANGERS BRUSQUEMENT STOPPÉ

L’AGENCE DE PRÉSERVATION HISTORIQUE DES ETATS-UNIS TROUVE QUE LE SERVICE DES FORÊTS A VIOLÉ LES DROITS DES AMÉRINDIENS AU COURS DE LA CRISE AUTOUR DE LA TERRE SACRÉE D’OAK FLAT

L’Accaparement notoire de terre par Rio Tinto et BHP doit être annulé

Les Etats-Unis doivent mettre un terme aux Violations de la Liberté Religieuse et des Droits de l’Homme des Amérindiens

Dr. Wendsler Nosie Sr., du Bastion Apache, apaches4ss@yahoo.com
Michael V. Nixon, J.D., michaelvnixon@yahoo.com
17 décembre 2020
Publié par Censored News
le 22 décembre 2020
Traduction Christine Prat

OAK FLAT, Terre Sacrée Apache – A la veille du sixième anniversaire du passage au Congrès de la fameuse clause additionnelle fourrée dans le projet de budget de la Défense à la dernière heure, pour les intérêts d’une firme étrangère, le Service des Forêts des Etats-Unis a été forcé d’interrompre ses efforts pour imposer l’accaparement de la terre d’Oak Flat.

La clause additionnelle de décembre 2014 à la Loi d’Autorisation du budget de la Défense Nationale de 2015, mettait en place les raccourcis légaux pour permettre la mainmise de la compagnie Anglo-Australienne sur une terre sacrée Amérindienne qui serait totalement détruite par l’énorme mine de cuivre qui devait y être imposée.

Mardi 15 décembre 2020, le Président du Conseil Consultatif pour la Préservation Historique (ACHP) a répondu à la requête de la Tribu Apache de San Carlos et publié un rapport formel de ses cinq mois d’enquête sur la façon dont le Service des Forêts avait mené le processus légal exigé par la Section 106 de la Loi Nationale sur la Préservation Historique (NHPA).

La Section 106 de la NHPA exige que les agences fédérales évitent et minimisent tous effets dommageables à la propriété historique, et modèrent les effets nocifs inévitables dans leur prise en considération de toute approbation de projets, tels que celui de la mine de cuivre.

En réponse au rapport du ACHP, le Dr. Wendsler Nosie Sr., ex-Président de la Tribu Apache de San Carlos, et porte-parole de l’organisation à but non-lucratif le Bastion Apache, a déclaré :

« Et bien, je suis heureux de cette nouvelle, mais nous n’aurions jamais dû aller si près de perdre un site religieux et sacré, une base environnementale unique, de l’eau pour maintenir toute vie, et la protection de l’intérêt de toute l’Amérique. Si seulement les dirigeants des Etats-Unis et de la Forêt Nationale de Tonto avaient suivi les lois, nous n’aurions pas été envahis par ces compagnies minières étrangères.

« Je prie pour que cette action soit prolongée pour rouvrir la décision destructrice du Congrès, qui a donné aux extracteurs de cuivre étrangers des exemptions des lois fédérales, décision qui a été amplifiée par la rapacité, l’argent et le pouvoir. Nous continuerons à prier pour qu’un miracle sauve Oak Flat et l’empêche d’être tué. Nous devons nous souvenir que nos enfants encore à naître ont le droit de vivre comme nous. Les amener dans un monde de pollution, de destruction et d’un Congrès qui a la possibilité de manipuler les lois n’est pas juste. »

La Tribu et le Bastion Apache ont été soutenus dans cette démarche auprès de l’ACHP par des groupe régionaux et nationaux et des professionnels de la préservation culturelle comme Archaeology Southwest, basée à Tucson, Arizona.

Le Conseil Consultatif pour la Préservation Historique (ACHP) a envoyé une lettre datée du 15 décembre 2020 à Tom Torres, Superviseur Suppléant de la Forêt Nationale de Tonto, soulignant les incohérences de leur processus de développement d’un Accord Programmatique, en contradiction avec certaines exigences de la Section 106. Le Conseil Consultatif reproche essentiellement à la Forêt Nationale de Tonto d’avoir mal communiqué à propos des buts et de l’assistance des réunions de consultation, certaines réunissant seulement les signataires, d’autres, prévues pour un large public, limitées aux parties consultantes – , de n’avoir pas suffisamment consulté les Tribus Indiennes sur les effets néfastes du projet de mine, sur des propriétés historiques d’importance religieuse et culturelle pour les tribus (alors que c’est une exigence essentielle de la Section 106). [On peut voir la lettre en Anglais sur Censored News].

Il faudra encore plusieurs mois pour que les conditions de la Section 106 de la Loi Nationale sur la Propriété Historique soient remplies. L’accaparement de terre est poussé par la fameuse compagnie minière Rio Tinto, par l’intermédiaire de son entreprise commune, en Arizona, avec la compagnie minière BHP. La terre en danger inclut la propriété culturelle traditionnelle et le site sacré Apaches, Chi’chil Bildagoteel (« Oak Flat » en Apache), qui est aussi, pour les Etats-Unis, un Site Historique National, placé sur le Registre National des Lieux Historiques du Département de l’Intérieur.

Rio Tinto, propriétaire majoritaire de l’entreprise commune avec le géant minier BHP, a eu des problèmes sérieux à cause de sa destruction volontaire du site ancien et sacré Aborigène des Gorges de Juukan, dans l’ouest de l’Australie.

Par la suite, M. Thompson, PDG de Rio Tinto, a déclaré : « Ce qui s’est passé à Juukan est injustifiable. Nous sommes déterminés à assurer que la destruction d’un site archéologique et culturel d’une importance si exceptionnelle ne se reproduise jamais au cours d’une opération de Rio Tinto. »

L’avocat du Bastion Apache, Michael V. Nixon, a noté:

« C’est un rapport officiel bienvenu, puissant et présenté élégamment de l’ACHP sur son enquête. Il souligne la non-conformité chronique du Service des Forêts, ses distorsions des règles de la Loi Nationale sur la Propriété Historique, et son habitude de fouler aux pieds la liberté religieuse des Autochtones, et conseille au Service des Forêts d’être plus clair.

« Nous verrons si le Service des Forêts, et les cadres et les investisseurs de Rio Tinto-BHP, changent leurs attitudes et leur conduite. Le monde verra aussi si la promesse du Président de Rio Tinto, Simon Thompson, de ne jamais faire une telle chose que la mine d’Oak Flat était vraie ou non. »

Et le Congrès pourrait corriger sa terrible faute de faciliter la destruction de ce site sacré Amérindien et d’entraver la liberté religieuse des Autochtones et des Apaches à Oak Flat. Le projet de « Loi Sauver Oak Flat » a été introduit au Congrès par le Représentant Raul Grijalva (Démocrate, Arizona) (H.R. 665) et le Sénateur Bernie Sanders (Démocrate, Vermont) (S.173).

La membre du Bastion Apache Naelyn Pike a demandé au Congrès et à tous les Américains de protéger la liberté religieuse des Autochtones et des Apaches à Oak Flat :

« La lutte pour protéger Oak Flat est une bataille pour le Mode de Vie Apache et notre religion. L’Échange de Terres dans le Sud, passé en 2015, est un acte de génocide de plus du Congrès envers les Autochtones. Il est grand temps que ces horribles cercles soient brisés pour notre futur et pour ceux encore à naître. Les gens de ce pays doivent cesser d’être de simples spectateurs pour qu’un changement puisse se produire. Il est temps d’agir, maintenant, car toutes les créations de Dieu/Usen sont menacées. »

Le Bastion Apache (Apache Stronghold) :

Le Bastion Apache est une communauté à but non-lucratif 501(c)3 d’individus qui se sont unis pour combattre la colonisation perpétuelle, défendre les Sites Sacrés et la liberté religieuse, et se dévouent pour construire une meilleure communauté par des programmes de voisinage et un engagement civique. Basé à San Carlos, Arizona, le Bastion Apache relie des Apaches et d’autres Autochtones et des alliés non-Autochtones dans le monde entier. Chi’chil Bildagoteel (aussi connu sous le nom d’Oak Flat) est un site sacré historique pour nos Apaches et beaucoup d’autre Autochtones d’Amérique – un lieu de prière, où on puise de l’eau et récolte des plantes médicinales pour des cérémonies, et où on récolte des glands et d’autres aliments, et où on rend un hommage cérémoniel aux Apaches et autres Autochtones qui y sont enterrés.

http://apache-stronghold.com/about-us.html
Instagram : @protectoakflat
Twitter : @SaveOakFlat

Apache Leap. Photo prise au pied de la falaise, le chantier de Resolution Copper n’est pas visible d’en bas. Voir vue aérienne plus bas.

Christine Prat, CSIA-Nitassinan
25 novembre 2020

Le 18 novembre 2020, Wendsler Nosie Sr., Apache de San Carlos, a lancé un appel urgent dans une vidéo publiée sur YouTube.
Depuis des années, les Apaches de San Carlos, de nombreuses autres tribus et des groupes écologistes se battent contre un monstrueux projet de mine de cuivre, d’une firme appelée Resolution Copper, (en fait une alliance entre les compagnies Rio Tinto et BHP Billiton), qui met en danger un site sacré pour les Apaches, et classé depuis 1955 comme site historique et naturel, qui héberge, entre autres, des espèces d’oiseaux n’existant nulle part ailleurs.

C’est donc le Service des Forêts des Etats-Unis qui doit produire un rapport environnemental pour autoriser définitivement le projet. Il y a quelques semaines, les opposants au projet ont appris que la production définitive dudit rapport, avait été avancée d’un an et devrait avoir lieu en décembre 2020. Il s’agit, pour la compagnie et pour le Secrétariat à l’Agriculture dont dépend le Service des Forêts, de rendre la situation irréversible avant le départ de Trump. L’approbation du rapport risque de rendre définitif un projet « d’échange de terres » rendu légal en 2015, des politiciens favorables au projet l’ayant introduit dans la loi de budget de la Défense, qui devait absolument être approuvée. Cela implique que le site d’Oak Flat soit échangé contre des bouts de terres éparpillés en Arizona, appartenant à Resolution Copper.

L’actuel Secrétaire [Ministre] à l’Agriculture est George Ervin ‘Sonny’ Perdue III. Il est connu pour soutenir les énergies fossiles et être un négationniste des effets du changement climatique. Il soutient aussi le projet de mine de cuivre à Oak Flat. D’après le Guardian du 24 novembre, qui a pu voir les notes d’une réunion des autorités locales avec des groupes écologistes, les officiels ont dit subir des pressions du plus haut niveau du Département [Ministère] de l’Agriculture.

La compagnie affirme avoir pris toutes les précautions écologiques nécessaires, mais, selon le Guardian, c’est peu crédible, vu qu’en mai dernier, Rio Tinto a fait sauter un site aborigène vieux de 46 000 ans, dans l’ouest de l’Australie !

De toutes façons, quel que soit le gouvernement, le Service des Forêts ne refuse jamais, à ma connaissance, des permis de détruire aux grandes compagnies extractivistes. Lorsque la loi sur l’échange de terres est passée avec le budget de la Défense, Barak Obama était Président. Mais son Secrétaire à l’Agriculture, Tom Vilsack, a soutenu tous les projets destructeurs dans les forêts nationales. Il a d’ailleurs insisté pour rester à l’Agriculture lors du deuxième mandat d’Obama, ce qui ne se fait pas habituellement. N’ayant jamais entendu dire que M. Vilsack ait fait quelque chose pour l’agriculture, je pense qu’il tenait à ce poste pour tenir les promesses faites aux entreprises extractivistes. Espérons que Joe Biden ne reprendra pas M. Vilsack dans son gouvernement. Espérons aussi que le Représentant Démocrate d’Arizona Raúl Grijalva restera à son poste, vu qu’il est farouchement opposé au projet de mine à Oak Flat.

Il faut savoir aussi que l’accélération de projets destructeurs – généralement en terres Autochtones – ne concerne pas seulement Oak Flat. Par exemple, les constructions d’oléoducs sont également accélérées, même lorsqu’elles ont été interdites par des tribunaux. Les compagnies comptent sur le gouvernement Trump pour les soutenir et profitent de la pandémie, qui empêche les Autochtones de lutter comme ils l’auraient fait s’il n’y avait ce danger d’être contaminés.

BESOIN DE SOUTIENS D’URGENCE !

Pour protester :

Adresses du Secrétariat à l’Agriculture : agsec@usda.gov
U.S. Department of Agriculture
1400 Independence Ave., S.W.
Washington, DC 20250

Service des Forêts: https://www.fs.usda.gov/tonto

Pour plus de détails sur la problématique d’Oak Flat, voir mon article de septembre 2019: https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=5295

Et tous les articles en français sur Oak Flat traduits ou écrits sur ce site.

 

DES FEMMES AUTOCHTONES RÉAGISSENT AUX PROJETS DU SERVICE DES FORÊTS DES ETATS-UNIS VISANT À VIDER DE LEUR CONTENU LES PROTECTIONS DE LA FORÊT NATIONALE DE TONGASS, EN ALASKA

Par le Réseau International des Femmes pour l’Action pour la Terre et le Climat (WECAN)

[Women’s Earth and Climate Action Network International]
osprey@wecaninternational.org
Sur Censored News
26 septembre 2020

SAN FRANCISCO BAY AREA, Californie – Alors que des incendies incontrôlés ravagent la Forêt Amazonienne et les états de l’ouest des Etats-Unis – et que la crise climatique et la dégradation de l’environnement ne cessent de s’accroître – les efforts pour supprimer les protections de l’environnement continuent de s’étendre. Actuellement, le Service des Forêts des Etats-Unis (USFS) intensifie les projets de renversement de protections existant depuis longtemps contre l’exploitation forestière et la construction de routes dans la Forêt Nationale de Tongass, en Alaska. Aujourd’hui, l’USFS a annoncé une Déclaration Finale d’Impact Environnemental  (FEIS – Final Environmental Impact Statement) et a fait un pas de plus pour exempter la forêt de Tongass, connue comme la « forêt climatique » de la nation, de la Règle Nationale de non-construction de Routes, obtenue par un dur combat.

La Règle Nationale de 2001 établit la prohibition de construction de routes dans les Forêts Nationales des Etats-Unis, mettant fin à des décennies d’exploitation forestière. En octobre 2019, le Service des Forêts a publié son plan pour abroger la Règle de non-construction de routes dans le Tongass. Cette exemption devrait supprimer les protections sur plus de 36 000 km² du Tongass, ce qui affaiblirait dangereusement les standards nationaux en permettant aux lobbies de l’exploitation forestière de percer des routes au bulldozer, d’accélérer le développement de l’exploration minière, et de couper des arbres anciens dans des zones du Tongass qui sont hors limites depuis des décennies.

L’exemption proposée est le dernier exemple en date du racisme environnemental envers les communautés Autochtones des Etats-Unis. Le Tongass se trouve à l’intérieur des territoires traditionnels des peuples Tlingit, Haida et Tsimshian. Protéger la forêt est crucial pour assurer la sécurité alimentaire dans les communautés Autochtones et combattre des siècles de politiques coloniales visant à déplacer les peuples Autochtones de chez eux. Si c’est approuvé, ça perturbera les modes de vie traditionnels, les médicaments et les systèmes d’alimentation des communautés Autochtones de la région ; ça violera la souveraineté Autochtone et mettra en danger leur survie culturelle. En juillet 2020, neuf tribus du sud-est de l’Alaska ont présenté une pétition pour préserver la Règle Nationale contre la construction de routes, et leurs territoires et foyers traditionnels.

En tant que plus grande forêt primaire tempérée intacte, le Tongass abrite plus de 400 espèces sauvages terrestres et marines, et fournit des opportunités économiques à des milliers de résidents. Alors que l’Alaska subit des températures record, maintenir intact l’écosystème du Tongass est une solution cruciale pour les problèmes climatiques des Etats-Unis et du reste du monde. Les climatologues sont d’accord : les forêts sont cruciales pour stabiliser le climat, absorber le carbone et fournir un refuge pour conserver des écosystèmes à la biodiversité unique.

Dans 30 jours, l’USFS publiera un Rapport de Décision qui finalisera son projet d’éliminer la Règle contre la construction de routes de la Forêt Nationale de Tongass. Cependant, la protection et la continuation de la Règle est toujours soutenue par le public. Quand le Service des Forêts a proposé de supprimer les protections pour la première fois, il y a eu plus de 250 000 commentaires soumis dans tout le pays, et 96% des commentaires jugés uniques étaient pour le maintient de la Règle contre les routes.

En réponse à la Déclaration Finale d’Impact Environnemental, les Représentantes du Tongass au WECAN ont publié les déclarations suivantes :

« Je m’appelle Kashudoha Wanda Loescher Culp ; Je suis Tlingit, Autochtone de la Forêt Nationale de Tongass, dans le sud-est de l’Alaska, je suis chasseuse, pêcheuse et cueilleuse des cadeaux de la Nature. Je suis aussi coordinatrice du Tongass pour WECAN International, et je m’exprime contre les effets hors de proportion pour ma communauté, causés par la domination des corporations industrielles sur la gouvernance fédérale et celle de l’état, afin de favoriser la saisie massive de ressources naturelles et publiques sur des terres Autochtones. Les recommandations du gouvernement Trump d’abroger la Règle de 2001 est un abus sournois de l’autorité du Congrès et la bataille continuera. La pandémie de COVID a ouvert les yeux sur les effets dégoûtants que l’industrie a sur nos vies et sur tout le vivant. Quand « le peuple » s’investit, les communautés ont le pouvoir et la décision pour contrôler les environnements menacés et les économies en notre sein. Nous nous levons à nouveau pour demander que non seulement la Règle soit maintenue telle quelle, mais nous voulons aussi que la Règle contre les routes soit codifiée en une loi fédérale. Toutes les voix Autochtones du Tongass doivent être entendues, et les Peuples Autochtones du monde entier doivent participer à la prise de décision quand il s’agit de créer des solutions pour la survie même de tous. » Kashudoha Wanda Loescher Culp, Tlingit, activiste et coordinatrice du WECAN.

« Je m’appelle Rebekah Sawers, je suis Yupik et ma famille est de la baie de Hooper, en Alaska. Je parle au nom de la plupart des gens de l’Alaska quand je dis que la Règle contre la construction de routes ne doit pas être abrogée. Actuellement, la Règle est en place depuis 20 ans, protégeant les arbres de l’exploitation forestière massive, et permettant à la forêt de guérir. Il est important que cette terre reste sauvage et libre. Je ne parle pas seulement pour ma fille, je me bats pour tous les 70 000 frères, sœurs, grands-pères et grand-mères qui vivent dans le Tongass. Je suis pour l’alternative de NE RIEN FAIRE, et je dirai fort et fièrement que nous protégeons notre forêt et que nous devons le dire, l’écrire, l’envoyer par email et le partager, à nos sénateurs et au Ministre de l’Agriculture Sonny Purdue. Nous devons faire savoir que ce qu’ils font est mal et les tenir pour responsables ! Nous le pouvons [We Can] ! » Rebekah Sawers, Yupik, étudiante et Représentante du WECAN pour le Tongass.

« La recommandation de la Déclaration Finale d’Impact Environnemental est scandaleuse et ne représente pas les gens. Je suis Tlingit de la Forêt de Tongass. En tant que Peuple de la Forêt, Peuple de la Mer, nous devons parler pour les petits-enfants de nos enfants, pour protéger cette terre que nous appelons chez nous, et le climat. Les effets des opérations forestières industrielles du siècle dernier par tous ceux qui y ont participé, ont impacté négativement et hors de proportion la terre et les eaux que nous, Tlingit, avions préservées avec succès à travers les temps. Vu que la plupart de gens de l’Alaska sont d’accord, je veux que la Règle contre la construction de routes soit maintenue. » Adrien Nichol Lee, Tlingit, Présidente du Camp 12 des Sœurs Autochtones d’Alaska, Représentante du WECAN pour le Tongass.

« Je suis une Autochtone de la Nation Tlingit, de L’uknaxh.ádi, le Clan du Saumon Coho, sous le groupe du Corbeau de la Maison de la Grenouille. Je suis profondément enracinée dans cette terre depuis des milliers de générations comme gardienne de cette terre. Selon nos anciens, nous sommes ici depuis des temps immémoriaux et je suis les traces de pas de mes ancêtres. L’actuelle Règle contre la construction de routes doit être renforcée, pas allégée. Nous devons garder le Tongass hors de mains du gouvernement Trump qui s’apprête à supprimer les protections. Dans le Tongass, il y a d’innombrables populations de poissons et de gibier, et des opportunités de loisirs et de commerce incomparables. La pêche et le tourisme sont des industries qui valent des milliards, c’est sur quoi sont fondées les économies du sud-est de l’Alaska. Ça affecte nos droits culturels et Autochtones de protéger Haa Aani, Notre Pays. Je suis une forte femme Tlingit, soutenant le Tongass, m’exprimant pour les Aas Kwaani, le Peuple des Arbres, et je continuerai à me battre pour le Tongass, malgré la décision du gouvernement de soutenir l’industrie contre les gens. C’est notre façon de vivre que de nous battre pour nos droits Autochtones en tant qu’Êtres Humains qui vivent dans la Forêt et la Marée, les Tlingit. » Kari Ames, Tlingit, Guide de l’Héritage Culturel des Voix Autochtones d’Alaska, Représentante du WECAN pour le Tongass.

« Les crises enchevêtrées du COVID-19, du racisme structurel et la crise climatique, demandent de cesser le ‘business as usual’ et que nous placions les gens et la planète avant le profit. Nous devons protéger la Forêt Vierge de Tongass en Alaska, un écosystème forestier ancien, sacré pour les Peuples Tlingit, Haida et Tsimshian, et crucial pour leur survie culturelle et pour notre bataille globale contre le chaos climatique. La dernière Déclaration d’Impact Environnemental du Gouvernement Trump suit des décennies de modèles économiques coloniaux extractivistes, qui ont conduit à l’exploitation forestière à l’échelle industrielle – détruisant le précieux écosystème du Tongass, qui a été surnommé la ‘Forêt Climatique de l’Amérique’. Maintenant que des tentatives sont faites pour supprimer les dernières protections, les solutions et les voix de ceux qui sont sur les lignes de front ne pourraient être plus importantes. Le WECAN soutient les dirigeantes Autochtones d’Alaska pour dire non à de nouvelles dégradations de leurs territoires, et oui au maintient de la présente Règle contre la construction de routes. Nos forêts naturelles sont les poumons essentiels de la Terre. » – Osprey Orielle Lake, Directrice Exécutive du Réseau des Femmes pour l’Action pour la Terre et le Climat (WECAN International – Women’s Earth and Climate Action Network).

www.wecaninternational.org – @WECAN_INTL

Le 26 septembre 2020

klee-mtn-sam-minklerDemocracy NOW! (média indépendant qui émet sur le web) a enregistré son émission du vendredi 14 mars 2014, présentée et animée par Amy Goodman, à l’Université du Nord de l’Arizona, à Flagstaff. La vidéo ci-dessous (sous-titrée en français) est un extrait de l’émission. C’est une interview de Klee Benally – activiste Navajo – et de Taylor McKinnon, du Grand Canyon Trust (qui tente de préserver le Grand Canyon du Colorado), sur les dégâts causés par les mines d’uranium dans la région. Vous trouverez aussi plus bas la transcription en français de l’interview. Voir la vidéo pour des extraits d’un documentaire sur les dégâts de l’uranium dans la Réserve Navajo. Sur la question de l’uranium dans le Grand Canyon du Colorado, voir aussi l‘interview de Carletta Tilousi, Havasupai (les Havasupai vivent au fond du Grand Canyon et sont totalement dépendants des eaux qui ruissellent le long des parois).

 

Vidéo: Uranium, contamination, pollution, changement climatique en Arizona, une interview de Klee Benally et Taylor McKinnon


Voir un autre extrait de l’émission: interview d’Alex Soto sur la situation à la frontière mexicaine

 

ARIZONA : “UN LENT GENOCIDE”: L’EXTRACTION D’URANIUM LAISSE UN HERITAGE NUCLEAIRE TOXIQUE EN TERRE AUTOCHTONE

Democracy NOW ! Vendredi 14 mars 2014
Transcription par Brenda Norrell
Publiée sur Censored News
See transcription in English on Censored News

Traduction et sous-titres Christine Prat

 

Le site monumental du Grand Canyon est le théâtre d’une bataille autour de l’extraction toxique d’uranium. L’an dernier, une compagnie nommée Energy Fuels Resources a obtenu une approbation des autorités fédérales pour rouvrir une mine à 10 km de l’entrée sud très fréquentée du Grand Canyon. Une coalition d’Autochtones et de groupes écologistes ont protesté contre cette décision, disant que l’extraction d’uranium pourrait affecter les rares sources d’eau et poser de graves problèmes de santé. Les terres tribales Diné (Navajo) sont jonchées de mines d’uranium abandonnées. De 1944 à 1986, 3,9 millions de tonnes d’uranium ont été extraites ou obtenues par explosion des montagnes et des plaines de la région. Plus de 1000 mines ont été fermées, mais les compagnies minières n’ont pas enlevé de manière satisfaisante leurs tas de déchets radioactifs, ce qui a conduit à une augmentation en flèche du taux de cancers et d’autres problèmes de santé. L’émission Democracy NOW ! du 14 mars 2014 a été enregistrée à Flagstaff, Arizona, et a diffusé une interview de Taylor McKinnon, directeur de l’énergie au Grand Canyon Trust, et Klee Benally, Diné (Navajo), activiste et musicien. « C’est vraiment un lent génocide de la population, pas seulement les Autochtones de cette région, il est estimé qu’il y a plus de 10 millions de gens qui résident à moins de 80 km de mines d’uranium abandonnées », dit Klee Benally. Il a aussi décrit la lutte pour la préservation des San Francisco Peaks, une zone considérée comme sacrée par 13 tribus Autochtones, où la station de ski Snowbowl utilise des eaux usées recyclées pour faire de la neige.

 

L’HERITAGE TOXIQUE DE L’URANIUM EN TERRE AUTOCHTONE

Après avoir souhaité à Amy Goodman et son équipe la « bienvenue dans l’état raciste d’Arizona et la ville légèrement moins raciste de Flagstaff », Klee Benally a décrit la situation des Autochtones face à la colonisation énergétique de leur territoire.

« Nous faisons face à la colonisation des ressources dans cette région depuis de nombreuses années. C’est une véritable bataille – ici la géopolitique est enracinée dans le racisme. Elle est enracinée dans l’avidité des grandes compagnies à laquelle nous sommes encore confrontés jusqu’à aujourd’hui. Plus de 20 000 Diné, ou Navajo, ont été déportés de force de nos terres ancestrales à cause des activités de Peabody Coal sur Black Mesa, et il est estimé que nous avons plus de 1000 mines d’uranium abandonnées sur nos terres. En 2005, la Nation Diné , ou Navajo, a décidé d’interdire toutes les activités d’extraction d’uranium sur nos terres. Mais aujourd’hui, nous avons des représentants au Conseil Tribal qui sont en train de brader notre avenir et essaient de lever cette interdiction. Et à ce jour, nous sommes dans une situation où nous n’avons pas d’études sanitaires significatives sur les effets de l’extraction d’uranium dans notre communauté. »

« En fait je viens d’aller à Cameron, à environs 40 mn en voiture d’ici, hier, avec Taylor McKinnon, pour une conférence. Et à 15 m du siège du Chapitre – c’est l’autorité locale dans cette région – il y a une mine d’uranium abandonnée, qui a l’air d’une colline. Je veux dire, la boue radioactive ressemble à la boue ordinaire. C’est une menace invisible. Mais il y avait des jouets. Il y avait – d’après ce que j’ai compris, des signes indiquant que des enfants jouent sur cette colline, et il y a des maisons juste au pied. Mais l’un de ces rochers, quand on y a posé un compteur Geiger, çà a crevé le plafond ! Donc, ces mines d’uranium abandonnées ressemblent au reste du paysage naturel ».

« On estime qu’il y en a plus de mille sur nos territoires. Mais on estime aussi qu’il y a plus de 10 000 mines d’uranium abandonnées dans l’ensemble des Etats-Unis, essentiellement dans 15 états de l’ouest. Mais l’EPA [Agence de Protection de l’Environnement] n’a jamais fait d’inventaire sérieux de ces menaces qui sont vraiment un héritage toxique qui nous affecte encore aujourd’hui. C’est vraiment un lent génocide de la population, et pas seulement les Autochtones de cette région, il est estimé que plus de 10 millions de gens résident à moins de 80 km de mines d’uranium abandonnées. »

« L’EPA a implémenté un plan quinquennal pour le nettoyage de ces mines abandonnées. Mais en réalité, ces mines ne sont pas décontaminées. L’EPA transforme ces sites abandonnés en sites de confinement ou en décharges toxiques, dangereuses, qui laissent toujours échapper des produits toxiques dans nos conduites d’eau, qui affectent toujours nos pâturages et nos moutons etc. Et nous avons des mines abandonnées et des menaces de nouveaux projets de mines à proximité de nos sites sacrés, qui sont vitaux pour notre mode de vie, pour notre identité culturelle. Ainsi, ce qu’on nous dit – c’est l’essence de ce qu’on nous fait comprendre – c’est que les effets sur notre santé, notre bien-être et qui nous sommes sur nos terres sacrées n’est pas assez important pour effectuer une décontamination sérieuse. »

« La décontamination est un processus lent. C’est un processus complexe. Et je pense que c’est très compliqué dans le cadre de la législation actuelle de la Réserve, mais nous devons voir la réalité en face, comme je l’ai dit, il y a plus de 10 000 mines abandonnées aux Etats-Unis. Il y a des zones où les mines abandonnées ou les nouvelles mines projetées sont situées très près du territoire de notre Réserve. Elles sont sur des terres publiques ou privées, et elles laissent échapper des produits toxiques. La poussière, les particules toxiques sont amenées par le vent dans nos communautés. Et nous n’avons aucun contrôle. Nous ne pouvons pas établir de règlements. Par exemple, à Church Rock, au Nouveau-Mexique, où a eu lieu en 1979 une des plus graves fuites radioactives de l’histoire des Etats-Unis, rien de sérieux n’a encore été fait pour décontaminer. Il y a des nouveaux projets de mines à l’extérieur de nos terres tribales, mais juste à la frontière. Donc, c’est un problème complexe. De multiples administrations sont impliquées. Et ce à quoi on assiste finalement, c’est que notre futur est dirigé dans le sens des intérêts et de l’avidité des entreprises. »

Taylor McKinnon a décrit l’action du Grand Canyon Trust dans la lutte contre l’ouverture de nouvelles mines d’uranium : « Nous nous sommes surtout concentrés sur l’activité de l’industrie de l’uranium pour développer de nouvelles mines sur des terres publiques. Et depuis le milieu des années 2000, où le prix de l’uranium est monté en flèche, nous avons assisté à une résurgence des activités d’extraction d’uranium dans le nord de l’Arizona. Alors nous avons pris la tête de la poursuite en justice – avec différents partenaires tribaux, environnementaux et issus de la communauté – pour obliger le gouvernement Obama à promulguer une interdiction de toute nouvelle extraction dans le bassin aquifère du Grand Canyon. C’est entré en application en 2012. Cependant, çà ne s’appliquait pas aux vieilles mines, qui avaient été ouvertes dans les années 1980. Et nous avons vu des administrations fédérales – le Bureau de l’Aménagement du Territoire et le Service des Forêts – autoriser trois de ces mines à rouvrir, sans entreprendre de nouvelles consultations publiques ou de nouveaux rapports environnementaux. Ils se fondent sur leurs études des années 1980, et donc laissent de côté les nouvelles connaissances sur les effets potentiels des ces mines sur les eaux souterraines, les nappes aquifères qui alimentent des sources dans le Grand Canyon qui sont vitales pour la vie sauvage et sont considérées comme sacrées par les Autochtones, et qui forment, à part le fleuve Colorado, les eaux de surface pérennes du Grand Canyon. »

Voir articles précédents sur le problème de l’uranium dans le sud-ouest des U.S.A.

LES SAN FRANCISCO PEAKS

Klee Benally a brièvement résumé la lutte de plusieurs décennies, engagée par 13 tribus Autochtones et des défenseurs de l’environnement, pour protéger les Pics Sacrés San Francisco, profanés et endommagés pour le plus grand profit d’une station de ski privée.

« Dook’o’oosliid, ou Pics Sacrés San Francisco, sont sacrés pour plus de 13 Nations Autochtones. Ils sont au centre de notre survie culturelle. »

« Ils se trouvent juste à la sortie de Flagstaff, ils sont le point culminant du nord de l’Arizona. De leurs sommets, on peut voir le Grand Canyon. On peut voir un paysage si beau ! Et ils ne sont pas seulement vitaux pour nos pratiques culturelles, ils constituent une île écologique, qui abrite des espèces locales comme le séneçon jacobée [ou packera franciscana, photo Wikipédia] des San Francisco Peaks, qu’on ne trouve que sur les San Francisco Peaks et nulle part ailleurs dans le monde. »

« Actuellement – depuis 30 ans – surtout depuis les 20 dernières années, la bataille fait rage pour protéger cette montagne de l’extraction minière et du développement, et il n’est pas seulement question de charbon, d’uranium, de pétrole, de gaz naturel, mais aussi des loisirs comme ressource à extraire de ces terres sacrées. Les San Francisco Peaks sont gérés, en tant que terres publiques, par le Service des Forêts des Etats-Unis, qui actuellement les loue à une station de ski, appelée Arizona Snowbowl. »

« Et ils les ont autorisés à s’étendre dans une forêt alpine rare, abattant plus de 30 000 arbres, dont beaucoup étaient anciens. Et le côté le plus controversé de l’affaire est que la station a signé un contrat avec la Ville de Flagstaff. Les politiciens de Flagstaff ont vendu près de 700 millions de litres d’eaux usées recyclées par an, pour faire de la neige. »

« C’est considéré comme de l’eau d’égouts traitée, ou eau recyclée. Et dans ce cas, il y a des produits nocifs qui ne sont ni testés ni traités par l’EPA et sont autorisés dans cette eau, et c’est vaporisé sur notre ‘église’ sacrée. Actuellement, nous avons derrière nous plus de 10 ans de batailles juridiques qui sont allées jusqu’à la Cour Suprême, et la situation est que nous n’avons pas de protections garanties de notre liberté religieuse en tant qu’Autochtones. Et Snowbowl est devenue en 2011, la première station de ski au monde à faire de la neige constituée à 100% d’eau d’égouts recyclée. »

« Nous avions une coalition de 14 Nations Autochtones travaillant ensemble sur cette question, avec six groupes écologistes, qui avait engagé des poursuites pour défendre cette montagne sacrée sur la base de problèmes culturels et environnementaux. Mais ces actions ont échoué devant la Cour Suprême. Ce qui constitue une réaffirmation du fait qu’en tant qu’Autochtones nous n’avons pas de protection garantie de notre liberté religieuse. Et c’est la situation dans laquelle nous sommes toujours. J’ai été arrêté à de nombreuses reprises en essayant de bloquer les excavatrices sur la montagne, et il semble que ce soit le seul moyen que nous ayons de nous défendre. »

Voir de nombreux articles sur la lutte pour les San Francisco Peaks, et résumé de l’histoire de la station de ski

L’ENVIRONNEMENT, LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Klee Benally fait remarquer que « le thème de cette émission, si je comprend bien, c’est les gagnants et les perdants dans ces luttes. Mais il n’y a pas de gagnants quand on détruit Notre Mère la Terre. Quand on détruit l’eau dont nous avons besoin pour boire, quand on détruit l’air dont nous avons besoin pour respirer, et les terres dont nous avons besoin pour nous nourrir. Et actuellement, l’EPA a fermé 22 puits dont il a été établi qu’ils contenaient des niveaux trop élevés de produits toxiques, rien que sur le territoire de la Nation Navajo. Mais beaucoup d’entre nous n’ont pas l’eau courante ; ils n’ont pas l’électricité. Cependant, nos terres ont été exploitées. Nous avons trois centrales au charbon qui polluent notre air. Nous avons ces mines d’uranium abandonnées et de nouvelles mines qui menacent la région. Nous avons la fracturation hydraulique qui menace notre terre aussi. Mais ce n’est pas seulement un problème ici. Partout où il y a une crise environnementale, il y a une crise culturelle, parce que nous sommes des gens de la Terre. C’est une crise sociale qui touche chacun à un certain degré, parce que, quand on considère le problème global du réchauffement climatique, le réchauffement climatique, d’un point de vue Autochtone, n’est qu’un symptôme du fait que nous ayons rompu l’équilibre avec notre Mère la Terre. Donc le problème est partout. »

« Nous constatons la menace de déplacement de peuples Autochtones à cause de la montée des eaux et la dépopulation de villages qui se trouvaient sur des îles. Nous voyons la menace de migrations des caribous et ce genre d’effets. Et nous voyons ces stations de ski qui pensent avoir besoin de faire de la neige parce qu’ils n’ont pas assez de neige naturelle, et ils profanent des montagnes sacrées comme celle-ci. Je veux dire – nous sommes tous Autochtones, dans ce pays, ou quelque part, sur notre Mère, la Terre. Donc ces effets nous touchent tous. »

Taylor McKinnon conclut en indiquant que « des chercheurs ont fait des projections indiquant une baisse du débit [du Colorado – NdT] pouvant aller jusqu’à 30% au cours du siècle à venir, à cause du changement climatique et d’autres facteurs. Donc, à une époque où, le Plateau du Colorado, le fleuve Colorado et ses consommateurs d’eau sont ceux qui ont le plus à perdre, il est temps que cette région fasse très attention aux choix énergétiques en train d’être faits. »

 

ReclaimSignNAU
Des Défenseurs des Pics visés par des poursuites au niveau fédéral sont forcés d’accepter un Accord de ‘Renoncement Collatéral’

Un couple de Flagstaff s’est senti ‘Contraint’ sous la menace d’accusations supplémentaires

 

 

Par Dawn Dyer et James Anders, email : dawndyer44@q.com
Publié sur Censored News
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Traduction Christine Prat

Samedi 2 mars 2013

FLAGSTAFF, Arizona – Bien que décidés au départ à combattre en justice les accusations portées contre eux par le Service des Forêts du Comté de Coconino, James Anders et Dawn Dyer déclarent que des tactiques coercitives et insidieuses de la part des procureurs fédéraux les ont forcés à signer l’accord. James Anders et Dawn Dyer ont été initialement accusés, avec deux autres personnes, en décembre dernier, d’infraction (selon la Section 261.3a) pour avoir prétendument perturbé le travail d’un officier du Service des Forêts, après qu’une douzaine de citoyens préoccupés aient pénétré dans le hall du Service des Forêts du Comté de Coconino, le 21 septembre 2012, pour exprimer leurs inquiétudes sur les questions culturelles et sanitaires posées par le fait que le service avait autorisé l’usage d’eau d’égouts traitée pour faire de la neige sur les Pics San Francisco.

D’après J. Anders et D. Dyer, les procureurs les ont menacés d’ajouter deux chefs d’accusation, par exemple trouble à l’ordre et dépôt d’ordures, s’ils essayaient de porter l’affaire devant le tribunal. On a laissé entendre à Anders qu’il était probable que le juge ait de préjugés sur cette affaire et qu’il était donc probable qu’il encoure une peine plus lourde et des amendes plus élevées. Selon J. Anders « la façon dont la ‘justice’ fonctionne dans ce pays est tout simplement révoltante ! Pour avoir essayé d’attirer l’attention de votre gouvernement, vous pouvez être arrêté, détenu, voir votre liberté de mouvement restreinte, être menacé et être victime d’extorsion. Les officiels du Service des Forêts ont purement et simplement menti dans leur plainte à l’origine et ont continué à le faire pendant toute la procédure. »

Le couple croit avoir été mis en accusation simplement parce qu’ils avaient participé à des manifestations précédentes pour les San Francisco Peaks. D’après Dawn, « nous étions là pour exprimer notre soutien, pour assister à la remise de deux lettres adressées au Superviseur du Service des Forêts Earl Stewart, au Ministre de l’Agriculture Tom Vilsack et à d’autres membres du gouvernement Obama. Nous voulions attirer l’attention de notre gouvernement, j’ai pris quelques photos mais n’ai pas prononcé un seul mot. Nous avons été repérés par un individu dans ce bureau parce que nous avions assisté à des manifestations précédentes. »

Depuis que les accusations ont été portées en décembre, la liberté de mouvement du couple a été restreinte et ils n’ont pas été autorisés à assister à des prières ni à se rendre pour toute autre raison sur la route de Snowbowl. Le couple est maintenant persuadé que le motif et le moment des arrestations visaient à empêcher les gens de protester pendant les célébrations du 75ème Anniversaire d’Arizona Snowbowl. (Des manifestations ont cependant eu lieu en ville pendant cette semaine-là). Les commémorations ont aussi coïncidé avec le moment où la première neige faite d’eau d’égouts a été utilisée sur les Pics San Francisco. Dawn Dyer a déclaré « Je crois que toute cette affaire est une violation de notre liberté d’expression et que çà a été organisé délibérément pour tuer dans l’œuf toute protestation légale sur la question. »

L’accord de ‘Renoncement collatéral’ implique une annulation de toutes les accusations et de toute reconnaissance de culpabilité. Le couple doit accepter de payer 200 dollars chacun en frais de justice et défraiements.

 

La vidéo de l’évènement (en anglais seulement, voir plus bas un extrait avec sous-titres en français)

 

Extraits avec sous-titres en français:

 

MISES EN ACCUSATION AU NIVEAU FEDERAL ET MANDATS D’ARRET CONTRE DES ACTIVISTES AU MOMENT OU LE SERVICE DES FORETS ANNONCE UNE NOUVELLE POLITIQUE POUR LES SITES SACRES

 

POUR PUBLICATION IMMEDIATE
Lundi 10 décembre 2012
Par Indigenous Action
CONTACT : Klee Benally indigenousaction@gmail.com

Publié aussi sur Censored News

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Traduction Christine Prat

 

Le Service des Forêts National annonce une nouvelle politique des Sites Sacrés au moment même où des défenseurs des Pics de Flagstaff sont mis en accusation au niveau fédéral et sous le coup de mandats d’arrêt
Les activistes décident de se défendre contre ces accusations et de se livrer d’eux-mêmes au Commissaire de la police fédérale

 

De quoi s’agit il : l’activiste défenseur des Pics Klee Benally et d’autres s’attendent à être arrêtés
Quand : Mardi 11 décembre à 8h15 du matin
Où : au Bureau du Commissaire de la police fédérale, 123 N. San Francisco St. Flagstaff, AZ

 

FLAGSTAFF, Arizona – Le jour même où le Ministre de l’Agriculture Tom Vilsack publie un rapport final sur les Sites Sacrés (final report on Sacred Sites ) et un mémorandum interministériel pour la protection des Sites Sacrés, le Service des Forêts de Coconino dépose une plainte devant les autorités fédérales contre quatre défenseurs des Sites Sacrés qui avaient participé à une action de protestation au bureau de Service des Forêts trois mois plus tôt.

Le 21 septembre 2012, plus d’une douzaine de membres de la communauté de Flagstaff ont remis pacifiquement des lettres adressées au Ministère de l’Agriculture US sur sa politique vis-à-vis des sites sacrés. Tandis que des membres de la communauté remettaient les lettres, une « quarantaine » a été théâtralement mise en scène dans le hall d’entrée du bureau du Service de la Forêt Nationale de Coconino pour protester contre le rôle de cette administration dans l’approbation de l’expansion de la station de ski Arizona Snowbowl et de la fabrication de neige artificielle à partir d’eaux usées recyclées sur les Pics Sacrés San Francisco. Plusieurs des participants à la mise en scène théâtrale portaient des costumes blancs et tenaient des rubans jaunes et des banderoles où on pouvait lire « Mettez Snowbowl en quarantaine », « Le Service des Forêts tue la Culture Autochtone, Arrêtez Snowbowl » et « Protégez le Sacré ».

Les quatre manifestants risquent d’être mis en examen pour de multiples infractions pour avoir prétendument dérangé un responsable des Forêts. Les statuts disent que « Menacer, résister, intimider ou déranger un responsable des forêts dans ou à cause de l’exercice de ses fonctions officielles de protection, amélioration ou administration du Système des Forêts National est interdit. »

« Non seulement ces accusations fédérales sont absurdes, mais elles constituent une attaque contre la liberté d’expression » dit Klee Benally, un activiste Diné (Navajo) qui a lutté pour la liberté religieuse des Autochtones et la protection des Pics sacrés depuis plus de 14 ans. « Le fait que le Service des Forêts des Etats-Unis émette ces accusations le jour même où ils publient leur rapport sur la protection des sites sacrés démontre qu’ils n’agissent pas de bonne foi. »

Klee Benally a remis deux lettres au Superviseur des Forêts en exercice Earl Stewart, demandant l’arrêt immédiat de l’expansion de la station de ski et de la fabrication de neige à partir d’eaux usées recyclées sur les San Francisco Peaks. Les lettres étaient adressées au gouvernement Obama et les destinataires étaient : le Ministre de l’Agriculture Tom Vilsack, la Conseillère Principale aux Affaires Tribales Janie Hipp, le Superviseur de la Forêt Nationale de Coconino Earl Stewart, et le Conseiller du Ministre Assistant aux Affaires Indiennes Dion Killsback. Les lettres appelaient à la révocation du Permis d’Utilisation Spéciale de Snowbowl et à la protection des lieus sacrés.

Les lettre attiraient aussi l’attention sur les problèmes de santé publique dus aux contaminants trouvés dans les eaux usées recyclées que Snowbowl a l’intention d’utiliser pour faire de la neige sur le lieu Sacré et demandaient un moratoire sur l’utilisation d’eaux usées traitées, appelées communément eau d’égout recyclée, pour éviter la méfiance, dans les lieus publics.

« Je suis entré dans le bâtiment avec un groupe de gens et j’ai demandé à parler au Superviseur des Forêts Earl Stewart, nous avons eu une conversation cordiale, il a accepté les lettres concernant la politique des sites sacrés, nous nous sommes serré la main à plusieurs reprises. Nous n’avons violé aucune loi. C’est le Service des Forêts qui viole la Loi du Créateur. » dit Benally. « Avec les autres, je me livrerai moi-même au Commissaire de la police fédérale demain matin à 8h15, afin que nous puissions agir pour mettre un terme à cet acte de répression et de vengeance politique contre nous par le Service des Forêts des Etats-Unis. »

Le bureau du Commissaire de police fédérale est situé au 123 N. San Francisco St. Benally et les autres seront probablement arrêtés et présenté à un juge pour être mis en examen à 10h du matin.

D’après la plainte du Service des Forêts les pompiers et l’équipe d’intervention spécialisée dans les substances dangereuses ont été appelés à cause d’un liquide clair répandu sur le sol du hall d’entrée après le départ des manifestants. Un individu non identifié aurait renversé un seau de 20 litres de ce que l’équipe d’intervention a déterminé comme étant de l’eau d’égout traitée.

« Ces accusations sont absurdes ! L’ironie veut que le Service des Forêts a autorisé Snowbowl à déverser plus de 5 500 000 litres par jour d’eau d’égout recyclée sur une faune sauvage alpine rare. Cependant, ils jugent bon d’appeler l’équipe d’intervention quand un seau d’eau d’égout est renversé sur leur carrelage ? Je tiens le Service des Forêts pour responsable de l’empoisonnement environnemental prêt à se produire sur les Pics maintenant » dit un résident de Flagstaff, Evan Hawbaker.

Le 6 décembre 2012, s’adressant à plus de 500 leaders Autochtones à la « Conférence des Nations Tribales à la Maison Blanche », le Ministre Vilsack a rendu public un rapport sur les sites sacrés (sacred sites report ) déclarant, « Ce rapport représente l’assurance du Service des Forêts US et des autres administrations d’être de meilleurs partenaires et d’améliorer la communication au sujet des Sites Sacrés, de mieux protéger ces sites, de fournir une formation à tout le gouvernement pour assurer une meilleure compréhension des relations entre ces sites et les décisions que nous prenons. » Vilsack a ajouté « Bien que nous ayons fait de grands pas pour améliorer les services aux Tribus, il y a encore beaucoup à faire. Le pas que nous faisons aujourd’hui est d’enregistrer officiellement notre rapport sur les Sites Sacrés. »

« Le Président insiste pour que ces Sites Sacrés soient protégés et préservés : traités avec dignité et respect. C’est aussi ce à quoi je m’engage en tant que Ministre de l’Agriculture. Je sais que mes collègues Ministres partagent cet engagement. Nous comprenons l’importance de ces sites et ferons de notre mieux pour assurer qu’ils soient protégés et respectés » dit Vilsack. (Voir, en anglais http://blogs.usda.gov/2012/12/06/secretary-vilsack-addresses-white-house-tribal-nations-conference-unveils-sacred-sites-report/#more-43547)

Texte des lettres remises le 21 septembre, en anglais : http://protectthepeaks.org/protect-the-peaks-letter-to-usda-protect-the-holy-san-francisco-peaks-terminate-snowbowls-special-use-permit-for-higher-public-purpose/
Traduction française d’une des lettres

Rapport sur les sites sacrés (en anglais): http://www.fs.fed.us/spf/tribalrelations/documents/sacredsites/SacredSitesFinalReportDec2012.pdf

Le 21 septembre 2012, des bénévoles de Protect the Peaks et des gens concernés par l’affaire des San Francisco Peaks, se sont rendus au bureau de Flagstaff du Service des Forêts des Etats-Unis afin de remettre la lettre suivante, adressée à Tom Vilsack, ministre de l’agriculture, responsable du Service des Forêts.

Voir ci-dessous la traduction française de cette lettre.

Lire la lettre originale en anglais.

(le New York Times a consacré un article à l’évènement : http://www.nytimes.com/2012/09/27/us/arizona-ski-resorts-sewage-plan-creates-uproar.html )

 

21 septembre 2012

Tom Vilsack
Secretary of Agriculture
U.S. Department of Agriculture
1400 Independence Ave., S.W.
Washington, DC 20250
Email: agsec@usda.gov

CC: Janie Hipp
Senior Adviser for Tribal Affairs USDA
janie.hipp@osec.usda.gov

CC: Earl Stewart
Forest Supervisor, Coconino National Forest

CC: Dion Killsback
Counselor to the Assistant Secretary of Indian Affairs
1849 C Street, NW, MS 4141-MIB, Washington, DC 20240.
consultation@bia.gov

 

Cher Monsieur le Ministre Vilsack,

Nous, soussignés, sommes des parents, des activistes et des citoyens de Flagstaff extrêmement préoccupés par la situation sur les Pics San Francisco, qui est imposée à notre communauté par la firme Arizona Snowbowl. L’expansion de la station de ski entraîne pour les générations futures la perte d’une flore et d’une faune alpines belles et rares.

L’expansion de Snowbowl et la fabrication de neige à partir d’eaux usées constitue une grave profanation de ce site sacré.

En continuant à approuver l’expansion de Snowbowl, le Service des Forêts fait preuve d’une extrême intolérance culturelle vis-à-vis de plus de treize Nations Autochtones qui considèrent les Pics comme sacrés. Le Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis (USDA) et le Service des Forêts continuent à discriminer ces communautés et à ignorer délibérément ces graves impacts en dépit des inquiétudes exprimées dans de nombreuses pétitions, manifestations, poursuites en justice et audiences publiques.

Nous sommes aussi très inquiets au sujet de la menace possible pour la santé de nos enfants, notre eau, et l’environnement local créée par l’écoulement d’eaux usées recyclées, spécialement en de si grandes quantités, que Snowbowl a l’intention de produire pour faire de la neige artificielle dès le mois de novembre de cette année.

Les Pics San Francisco sont une île dans le ciel, abritant une grande variété de plantes et d’animaux, tels que le séneçon de Jacob, qui vit sur la montagne et est menacé. Nous sommes particulièrement concernés par l’abattage d’arbres anciens, qui ne repousseront jamais de notre vivant. Les « pistes de ski » nouvellement dénudées sont d’énormes étendues de terre sans végétation qui pourraient se transformer en coulées de boue dévastatrices pendant la saison des pluies. Nous craignons que la fragmentation et le dérangement de la vie sauvage qui se produit spécialement pendant les travaux de construction et destruction de la forêt ne conduisent à un déclin des populations animales et de la biodiversité sur le site. Ce fragile écosystème de montagne désertique est également visité tout au long de l’année pour des raisons variées, autres que le ski : camping, randonnée, cyclisme, études scientifiques scolaires sur le terrain, entre autres. Ces autres activités entretiennent l’économie locale toute l’année et sont si attrayantes parce que ces terres ne sont pasdéveloppées.

Il a été démontré que l’eau recyclée que Snowbowl compte utiliser pour créer sa « neige » contient des perturbateurs endocriniens et des contaminants qui ne sont même pas encore bien compris par le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona (ADEQ). Ceci a été démontré dans une étude intitulée « Projet d’Examen des Perturbateurs Endocriniens », par le Dr. Cathy Propper, une biologiste de l’Université du Nord de l’Arizona. Une étude encore plus récente par le Dr. Robin Silver de la même eau recyclée actuellement utilisée dans les parcs de la ville et sur les terrains de sport scolaires, a permis de trouver des gènes résistants aux antibiotiques et montre qu’ils se reconstituent et sont plus abondants sur le site d’utilisation. Ceci nous inquiète beaucoup, pour les enfants, les malades, les personnes âgées et d’autres dont le système immunitaire est affaibli, qui pourraient jouer dans cette « neige » ou consommer ce composé toxique. L’eau recyclée endommagera également la nappe aquifère et diminuera continuellement la qualité et la sécurité de notre eau potable. Certains prétendent que cette eau est sûre, mais alors, pourquoi y a-t-il des pancartes en ville appelant à ne pas consommer cette eau ? Et si elle est sûre, pourquoi faire de la neige avec alors que Flagstaff manquera d’eau d’ici une décennie ? Il est de plus en plus évident que les motifs sont strictement économiques, et que priorité est donnée au tourisme et au sport, avant la santé et l’équilibre social des communautés. Alors que la Section de Chimie de l’Université du Nord de l’Arizona (NAU) soutient publiquement l’eau recyclée, John Wettaw, un professeur de chimie et ancien Sénateur d’Arizona, entretient des relations privées avec l’un des propriétaires de Snowbowl, ce qui nous conduit à penser que leur opinion est biaisée.

Enfin, et ce n’est certainement pas le moins important, nous sommes très inquiets quant à la façon dont Snowbowl manque de respect aux convictions religieuses et culturelles de ceux qui tiennent les Pics San Francisco pour sacrés. Il est révoltant de voir comment ils ont été autorisés à faire valoir leurs intérêts commerciaux au dessus de l’importance culturelle, religieuse et historique de cette montagne. Il est répugnant de voir comment certaines religions sont considérées comme plus valables que d’autres (c’est comme si quelqu’un mélangeait de l’eau d’égouts à l’eau bénite du Vatican, mais c’est justement ce qu’essaie de faire Snowbowl en mettant ces eaux usées mal évaluées sur les Pics). Ce problème a divisé notre communauté et a été très douloureux pour les membres des Nations Autochtones qui vivent ici et définissent largement le caractère du Nord de l’Arizona.

Nous vous demandons instamment de faire quelque chose pour changer cette situation immédiatement, en désignant les Pics San Francisco comme Propriété Culturelle Traditionnelle. La Section VIII (A) du Permis d’Utilisation Spécial – délivré à Snowbowl – est intitulée « Révocation pour un Intérêt Publique Supérieur ». Elle garantie que « si l’intérêt publique nécessite la révocation » le Ministre de l’Agriculture peut révoquer le permis et ne payer que pour les améliorations. Comment se fait-il que l’intégrité culturelle de plus de treize Nations Autochtones ne soit pas considérée comme intérêt publique supérieur ? Cette question n’est pas rhétorique : nous demandons une réponse du Service des Forêts des Etats-Unis afin de savoir pourquoi ils continuent à marginaliser les droits de l’homme en perpétuant un racisme flagrant.

Nous proposons ici des alternatives pour mettre un terme à ce qui se passe sur les Pics San Francisco et dans notre communauté :

– Amender le Permis d’Utilisation Spécial, pour en exclure la fabrication de neige à partir d’eaux usées, sur la base de nombreuses études qui ont montré qu’elle pouvait être risquée pour les humains et les écosystèmes fragiles.

– Créer une nouvelle législation ou amender l’actuelle pour garantir la protection des sites sacrés et la liberté religieuse des Peuples Autochtones.

Empêchez Arizona Snowbowl de profaner notre environnement, la santé et la communauté pour satisfaire la voracité d’un petit groupe de privilégiés ; garantissez les droits de l’homme pour tous les peuples ! Gardez nos terres publiques effectivement publiques.

Sincères salutations,

Les Bénévoles de Protect the Peaks.

 

Vidéo de l’action du 21 septembre 2012: