LE RESEAU ENVIRONNEMENTAL AUTOCHTONE REAGIT A L’EVACUATION FORCEE DES CAMPS DE RESISTANCE AU DAPL

CANNON BALL, Dakota du Nord – Le 22 février 2017, à 14h, heure locale, les protecteurs de l’eau du camp Oceti Sakowin ont été expulsés par le Corps des Ingénieurs de l’Armée. En dépit des demandes des dirigeants du camp de plus de temps pour nettoyer le camp, le Corps d’Armée n’a pas cédé et maintenu sa décision de vider le camp. Le Corps d’Armée prétend avoir juridiction sur le terrain où est situé le camp, bien que ce terrain soit compris dans les territoires non-cédés selon le Traité de Fort Laramie.

Les individus ayant volontairement quitté le camp avant 14h, ont eu le choix de prendre un bus pour être transportés jusqu’à un centre d’évacuation, ou de déménager dans d’autres camps situés hors de la zone d’évacuation. Les protecteurs de l’eau restés dans le camp risquent maintenant d’être arrêtés.

Il y a trois autres camps aux alentours où les protecteurs de l’eau peuvent déménager : Sacred Stone, Cheyenne River, et 7ème Génération.

Diverses catégories de forces de l’ordre étaient sur le site, celles du Sheriff du Comté de Morton, la Patrouille des Autoroutes de l’état du Dakota du Nord, la Garde Nationale du Dakota du Nord et les Rangers du Service du Parc National. Les Policiers du Bureau des Affaires Indiennes a établi un point de contrôle et une barricade sur le territoire de la Réserve de la Tribu Sioux de Standing Rock, sur l’autoroute 1806, au sud du pont sur la Rivière Cannonball.

 

La déclaration suivante est de Tom Goldtooth, Directeur Exécutif du Réseau Environnemental Autochtone:

«Nous sommes consternés par les évacuations forcées d’Autochtones aujourd’hui au Camp de Standing Rock, elles constituent une négation violente et superflue du droit constitutionnel des protecteurs de l’eau de protester pacifiquement et d’exercer leur droit à la liberté d’expression. Ça empêche de nettoyer le camp convenablement et crée une confusion et un chaos qui met le Fleuve Missouri en danger d’être pollué par les travaux de construction et des débris du camping.

«L’expulsion d’aujourd’hui est la perpétuation d’une pratique ayant cours depuis des siècles, par laquelle le Gouvernement des Etats-Unis déplace de force les Autochtones de nos terres et territoires. Nous demandons instamment à ceux qui soutiennent les protecteurs de l’eau de continuer à résister à cette mascarade en organisant des mobilisations de masse, des actions partout, s’exprimant contre les violations des droits selon les Traités de la Tribu Sioux de Standing Rock et du Conseil des Sept Feux de la Grande Nation Sioux, et de continuer à alimenter la capacité à aller en justice et à organiser la base contre l’oléoduc Dakota Access.

« Nos cœurs ne sont pas vaincus. La fermeture du camp n’est pas la fin d’un mouvement ou d’un combat, c’est un nouveau début. Ils ne peuvent pas éteindre le feu que Standing Rock a allumé. Il brûle en chacun de nous. Nous nous relèverons, nous résisterons, nous réussirons. Nous envoyons nos pensées pleines d’amour aux protecteurs de l’eau le long de la Rivière Cannonball aujourd’hui. Que tous soient aussi saufs que possible. »

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Indigenous Rising Media (sur Facebook)

En préparation pour aujourd’hui [22 février] les Protecteurs de l’Eau et les Peuples Autochtones à Oceti Sakowin/Le Grand Camp, ont mis le feu à leurs logements traditionnels.

Ce matin, Indigenous Rising a parlé avec Darren Begay, qui a géré les structures de style Navajo à Oceti. Il nous a dit que, comme Cette évacuation forcée s’approchait, il avait consulté les Anciens de ses terres ancestrales, et qu’ils étaient tous tombés d’accord, se référant à la conduite des forces de l’ordre dans le passé, qui, pendant les raids, cassaient et jetaient au rebus des objets sacrés et manifestaient un mépris total et un horrible manque de respect pour les tipis et autres habitats sacrés, pour dire qu’il valait mieux brûler ces structures sacrées plutôt que de les voire profanées par le Comté de Morton et les forces de l’ordre du Dakota du Nord.

Mettre le feu à nos habitations est un signe de respect pour elles. C’est un signe de respect pour ce à quoi elles ont servi pendant ces derniers mois. Elles ont servi à prier et à rassembler des gens. En y mettant le feu, nous envoyons leur fumée comme des prières. En y mettant le feu, nous nous assurons que ces structures partent dans la dignité.

 

 

Le 20 février, l’IEN [Réseau Environnemental Autochtone] avait publié le communiqué suivant:

 

RENOUVELLEMENT DE NOTRE SERMENT D’

ACCROITRE LA RESISTANCE (#GrowTheResistance)

 

Nous sommes à un moment critique de la résistance. Dans les quelques heures qui ont suivi la détention d’immigrants et de réfugiés dans des aéroports de tout le pays, des milliers de gens se sont précipités pour demander l’entrée et l’accueil d’immigrants de toutes nations. Dès que les raids de l’ICE [Immigration and Customs Enforcement] ont commencé, des jeunes se sont alignés devant les centres de détention, risquant l’arrestation pour avoir appelé à en finir avec la violente machine à déporter qui touche tant de nos familles, amis et voisins

Quand le Corps des Ingénieurs de l’Armée a approuvé l’autorisation de passage pour creuser sous le Fleuve Missouri, en violation des lois des traités Autochtones, les dirigeants Autochtones et leurs alliés ont immédiatement organisé des actions directes non-violentes aux bureaux des Corps des Ingénieurs de l’Armée, dans des bureaux fédéraux et dans des banques à Bellingham, Chicago, la Région de la Baie [de San Francisco – NdT], et à Seattle. C’est dans ces moments critiques que nous sommes appelés à réagir en tant qu’organisations, individuellement et en tant que mouvement plus large.

Tout en affirmant que les attaques contre nos communautés se produisent depuis des générations, le Réseau Environnemental Autochtone, GGJ [Grassroots Global Justice] et d’autres se sont engagés à soutenir et impliquer nos membres dans la résistance en ce nouveau moment politique. Nous continuerons à réagir aux évènements petits et grands tandis que nous renouvelons notre engagement de soutenir une vision de base d’un monde plus juste.

Pour renforcer notre opposition et notre vision, GGJ continue à joindre ses forces à celles du Réseau Environnemental Autochtone, de l’Alliance pour la Justice Climatique, et l’Alliance pour le Droit à la Ville, sous la bannière « Ça Prend Racine ».

 

Ensemble, quatre puissantes alliances de militants de base et de dirigeants communautaires sur la ligne de front, approfondissent notre force collective pour combattre la montée des attaques du Gouvernement Trump contre les acquis pour lesquels les gens de couleur, les femmes, les immigrants, les communautés LGBTQ et les ouvriers se sont battus.

Pour ceux d’entre vous qui ont manqué le compte-rendu de nos mobilisations pour l’inauguration, nous avons voulu partager une vidéo [en anglais] :

 

 

Nous appliquons une stratégie translocale, renforçant et reliant les luttes de résistance locales que nos membres mènent dans les communautés où ils sont implantés. Nous publierons un calendrier des actions d’It Takes Roots vers la fin de ce mois.

Les organisations de ce mouvement ont surmonté bien des tempêtes dans le passé et nous continuerons de même, spécialement si nous partageons nos ressources et nos leçons.

 

 

Les Lakota, Dakota et Nakota du Camp de Standing Rock appellent à la désobéissance civile en masse, où que vous soyez, et accueillent tous ceux qui  sont mobiles et autonomes dans le camp

 

Par les Lakota, Dakota et Nakota du Camp de Standing Rock
Publié sur Censored News
Jeudi 26 janvier 2017

 

« Nous appelons immédiatement nos alliés et tous les gens à résister où ils se trouvent, et à la désobéissance civile de masse, en signe de solidarité avec Standing Rock ; le feu est en eux, c’est le moment de le ranimer. Le cœur de Standing Rock bat partout, le feu a été repris par 10 000 organisateurs potentiels dans tout le pays et nous avons besoin de vous pour aller manifester immédiatement. Demandez aux gens de Désinvestir des grandes banques et de nous aider à définancer [Defund] le DAPL !
Nous sommes la Révolution et la résistance continue. »
– La Direction du Camp Oceti Sakowin

Puis reçu par Censored News du Camp Dakota, Nakota et Lakota : Ainsi ils demandent que les gens reprennent le cri de Mni Wiconi jusque chez eux, de résister et d’être créatifs dans leur résistance, utilisant la désobéissance civile non-violente (NVDA). Nous en avons entraînés des milliers.
Protéger les gens, le camp KXL de Rosebud, doit rouvrir. De même Pte Ospaye, le camp sur la ligne de front contre le KXL à Bridger.
L’appel a été lancé de retourner à la Rivière Cannonball. Cependant, les gens doivent comprendre que nous sommes en pleine transition dans les camps.
S’ils viennent, ils doivent savoir d’avance : absolument pas d’alcool ni de drogue, y compris ne pas aller boire au casino. Pas d’armes.
C’est dirigé par des Autochtones et TOUTES les actions et la vie quotidienne seront menées par la prière et seront dirigées par des Autochtones. La prière d’abord et avant tout en toutes choses.
Ils doivent être autonomes. Soyez prêts à prendre soin de vous-mêmes ou amenez des gens pour vous aider, dans ces dures conditions de vie.
Nous vivons suivant les valeurs Lakota, selon la loi traditionnelle, qui peut sembler archaïque et dure à certains, mais c’est nécessaire. Vivre comme un Lakota, Dakota ou Nakota et retourner sur les voies traditionnelles est important.
Nous déménageons plus haut.
Des gens vont sans aucun doute rester dans la zone inondable, nous espérons qu’ils changeront d’avis, mais nous ne pouvons pas forcer les gens à bouger.
La Tribu Sioux de Cheyenne River a loué du terrain pour un camp d’hiver.
Les groupes de la base ont reçu la permission d’utiliser un terrain privé à utiliser comme camp d’hiver.
Sacred Stone est ouvert.
Tous ces camps s’unissent en ce qui concerne la tolérance zéro pour l’alcool ou la drogue, pour la non-violence et la prière d’abord et avant tout, et le bannissement des armes.
Traditionnellement, les camps déménageaient, surtout en hiver. Ne pensez pas en termes de camping permanent.
Quiconque serait pris à causer de l’agitation ou à créer des situations dangereuses pour le mouvement, les gens ou les camps, devra quitter les lieus.