Les Lakota, Dakota et Nakota du Camp de Standing Rock appellent à la désobéissance civile en masse, où que vous soyez, et accueillent tous ceux qui  sont mobiles et autonomes dans le camp

 

Par les Lakota, Dakota et Nakota du Camp de Standing Rock
Publié sur Censored News
Jeudi 26 janvier 2017

 

« Nous appelons immédiatement nos alliés et tous les gens à résister où ils se trouvent, et à la désobéissance civile de masse, en signe de solidarité avec Standing Rock ; le feu est en eux, c’est le moment de le ranimer. Le cœur de Standing Rock bat partout, le feu a été repris par 10 000 organisateurs potentiels dans tout le pays et nous avons besoin de vous pour aller manifester immédiatement. Demandez aux gens de Désinvestir des grandes banques et de nous aider à définancer [Defund] le DAPL !
Nous sommes la Révolution et la résistance continue. »
– La Direction du Camp Oceti Sakowin

Puis reçu par Censored News du Camp Dakota, Nakota et Lakota : Ainsi ils demandent que les gens reprennent le cri de Mni Wiconi jusque chez eux, de résister et d’être créatifs dans leur résistance, utilisant la désobéissance civile non-violente (NVDA). Nous en avons entraînés des milliers.
Protéger les gens, le camp KXL de Rosebud, doit rouvrir. De même Pte Ospaye, le camp sur la ligne de front contre le KXL à Bridger.
L’appel a été lancé de retourner à la Rivière Cannonball. Cependant, les gens doivent comprendre que nous sommes en pleine transition dans les camps.
S’ils viennent, ils doivent savoir d’avance : absolument pas d’alcool ni de drogue, y compris ne pas aller boire au casino. Pas d’armes.
C’est dirigé par des Autochtones et TOUTES les actions et la vie quotidienne seront menées par la prière et seront dirigées par des Autochtones. La prière d’abord et avant tout en toutes choses.
Ils doivent être autonomes. Soyez prêts à prendre soin de vous-mêmes ou amenez des gens pour vous aider, dans ces dures conditions de vie.
Nous vivons suivant les valeurs Lakota, selon la loi traditionnelle, qui peut sembler archaïque et dure à certains, mais c’est nécessaire. Vivre comme un Lakota, Dakota ou Nakota et retourner sur les voies traditionnelles est important.
Nous déménageons plus haut.
Des gens vont sans aucun doute rester dans la zone inondable, nous espérons qu’ils changeront d’avis, mais nous ne pouvons pas forcer les gens à bouger.
La Tribu Sioux de Cheyenne River a loué du terrain pour un camp d’hiver.
Les groupes de la base ont reçu la permission d’utiliser un terrain privé à utiliser comme camp d’hiver.
Sacred Stone est ouvert.
Tous ces camps s’unissent en ce qui concerne la tolérance zéro pour l’alcool ou la drogue, pour la non-violence et la prière d’abord et avant tout, et le bannissement des armes.
Traditionnellement, les camps déménageaient, surtout en hiver. Ne pensez pas en termes de camping permanent.
Quiconque serait pris à causer de l’agitation ou à créer des situations dangereuses pour le mouvement, les gens ou les camps, devra quitter les lieus.

 

Par Klee Benally
Publié sur Facebook
Le 24 août 2016

 

#thefrontlineiseverywhere #defendthesacred #NoDAPL

C’est difficile de ne pas éprouver des sentiments conflictuels lorsque des politiciens de la Nation Navajo envoient un message de solidarité à la résistance au Pipeline d’Accès Dakota, tout en continuant à perpétrer la profanation et l’exploitation des ressources de terres sacrées et à en bénéficier.

Nous avons un nuage de méthane de la taille du Delaware au-dessus de nos têtes dans la région de Four Corners et plus de 20 000 Diné touchés par la déportation forcée liée à l’extraction de charbon de la plus grande mine à ciel ouvert d’Amérique du Nord, à Black Mesa; alors oui, je suis sceptique.

 

Navajo_flag.svgSmall

En une déclaration géopolitique claire de comment l’exploitation des ressources est au centre de son identité nationale, le drapeau de la Nation Navajo exhibe des images d’un puits de pétrole et d’une centrale électrique.

En fait, les politiciens de la Nation Navajo ont historiquement pris position contre ceux qui défendaient les terres sacrées, à part quelques exceptions limitées (particulièrement le combat contre Snowbowl sur Dooko’ooslííd ou la campagne actuelle pour protéger Bears Ears). Souvenez-vous quand le Porte-parole du Conseil de la Nation Navajo, Lorenzo Bates, déclarait devant le Comité des Affaires Indiennes du Sénat U.S. que « la guerre contre le charbon est une guerre contre l’économie Navajo et notre capacité à agir en Nation souveraine. » Oh oui, et en 2009, quand le président d’alors, Joe Shirley Jr. proclamait: « Comme jamais auparavant, les militants et les organisations écologistes sont parmi les plus grandes menaces pour notre souveraineté tribale, notre autodétermination tribale et notre quête d’indépendance. »

NavajoFlagKleeVersion24-8-2016SmallDepuis qu’il a été imposé en 1923, le rôle du gouvernement de la Nation Navajo a été de légitimer et de maximiser l’extraction de ressources par le gouvernement des Etats-Unis. D’après un rapport déposé par la Commission des Droits Civils, le conseil tribal a été « créé en partie pour que les compagnies pétrolières aient des représentants Navajos légitimes dont ils pourraient obtenir des concessions sur des terres de la réserve où du pétrole avait été découvert. »

C’est dans un contexte particulier, et les apparences changent certainement avec de nouveaux politiciens et des réformes, mais jusqu’à quel point? Spécialement maintenant que nous avons notre propre pipeline pour du pétrole obtenu par fracturation menaçant la Terre Diné [Diné Bikeyah].

Le pipeline de 225 km de Piñon doit transporter jusqu’à 18,25 millions de barils par an de pétrole obtenu par fracturation, à travers des terres sacrées et menace d’ouvrir la voie à plus de 500 puits de fracturation hydraulique.

Alors, où est le soutien inébranlable à la résistance à cette menace capitale pour les terres sacrées et l’eau?

La Nation Navajo est économiquement empêtrée dans ses liens avec Peabody Energy (actuellement en faillite, mais qui fonctionne toujours) par les activités de la mine de Kayenta, et la mine actuellement dormante de Black Mesa où des millions d’objets sacrés et des restes d’ancêtres ont été profanés. Ces activités sur Black Mesa ont précipité la déportation forcée de plus de 20 000 Diné, bien qu’une résistance perpétuelle continue la lutte. Puis il y a la Centrale Navajo [Navajo Generating Station], Four Corners et San Juan, des centrales au charbon qui continuent d’empoisonner notre terre, notre eau et notre air, avec une pollution au carbone extrême qui cause cette crise climatique. Il y a la Mine Navajo, que la Nation Navajo a acheté récemment à BHP Billiton. Vous vous souvenez peut-être qu’en 2003, l’Autorité de l’Energie Diné a présenté le projet énergétique Desert Rock, une centrale de 1500 mégawatts qui devait être construite près de Shiprock, au Nouveau-Mexique, mais a finalement été mis en échec par la forte résistance de la communauté.

Il y a le Funiculaire du Grand Canyon – le projet Escalade – avec des entrepreneurs et d’anciens leaders Tribaux qui poussent le conseil de la Nation Navajo à s’engager dans ce projet de profanation de la Confluence sacrée du Colorado et du Petit Colorado près du Grand Canyon. Et il y a Snowbowl qui après des années de batailles juridiques, de prières et d’action directe, continue à commettre des actes de profanation de Dooko’ooslííd EN CE MOMENT, sans soutien significatif de la Nation Navajo à la résistance toujours en cours. Et que dire des accords pour acheter et cultiver des OGM de Monsanto sur le site de la firme Industrie des Produits Agricoles Navajo? Et qu’en est-il du projet d’‘accords’ sur l’eau du Petit Colorado et de la Rivière San Juan (à un moment, pendant les consultations publiques, des snipers de la police Navajo étaient sur les toits)? Et les tentatives actuelles d’Energy Fuels de transporter de l’uranium à travers nos terres déjà empoisonnées par l’uranium?

Le mandat de la Nation Navajo n’a jamais été vraiment tourné vers les intérêts de protéger Notre Mère la Terre, mais à certains moments son gouvernement a été forcé de faire face à la crise identitaire de ses buts géopolitiques. Par exemple, après des années de réclamations de la communauté, la Loi de Protection des Ressources Diné de 2005 a été adoptée pour interdire toute extraction ou traitement d’uranium sur ses terres (bien qu’il y ait toujours des milliers de mines d’uranium abandonnées et que seulement une poignée a été dépolluée). Ou les considérations actuelles de bannir la fracturation hydraulique à l’intérieur des frontières de la Nation Navajo. Ces moments de dissonance cognitive les ont forcés à une légère révision de leur politique et à réconcilier son orientation avec les implications culturelles de Hozhó (harmonie et équilibre) enracinées dans la protection de Notre Mère la Terre, mais tout cela est toujours extraordinairement contradictoire.

Ceci doit être compris comme un diagnostique sur un système, étant donné que ça va bien au-delà des machinations de cette seule Nation dépendante.

Pour arrêter complètement ces pipelines, nous devons aussi arrêter la machinerie politique et les systèmes qui les engendrent. Le capitalisme, le racisme, le colonialisme et l’hétéro-patriarcat sont anti-Terre et donc anti-Autochtone et par leur nature, ces systèmes chercheront à délégitimer, criminaliser, effacer, exploiter et détruire toute vie, et toutes les vies, Autochtones et les terres qui sont sur leur route. De ce point de vue, les luttes Autochtones pour la terre et l’eau ont été ignorées par les médias dominants avant que nous n’oublions que l’efficacité et la légitimité de nos luttes n’est pas déterminée par la reconnaissance des médias dominants. Comme il est clairement et magnifiquement démontré à Standing Rock, le pouvoir de lutter est affirmé et progresse avec et à travers nos prières, ce qui veut dire que ce pouvoir est toujours avec notre peuple et les autres êtres, en relation avec Notre Mère la Terre (et non, comme certains pourraient le dire, seulement entre les mains de politiciens Tribaux ou ONG ou autres associations à but non lucratif).

Il y a tant de choses que beaucoup d’entre nous peuvent faire effectivement en ce moment même, où que nous soyons.

La ligne de front, dans les luttes pour protéger des terres et l’eau sacrées face au colonialisme et au capitalisme d’exploitation des ressources, est partout. Nous pouvons par exemple penser à la Montagne du Sud, à Medicine Lake, au Mont Taylor, à Red Butte, au Mont Graham, à Black Mesa/Big Mountain, aux Montagnes Chuska, à la Confluence du Grand Canyon, à la Rivière San Juan, au Mont Tenabo, Panhe, Sogorea Te, Bear Butte, Oak Flat, Hickory Ground, Topock Maze, Yucca Mountain, au Canyon de Chaco, à Mauna Kea, aux Chutes de Snoqualmie, et au-delà.

Alors, quand nous nous rassemblons et offrons notre force et nos cœurs, quand nous cliquons et partageons, quand nous formons des caravanes et des camps, quand nous faisons des offrandes et des prières, quand nous risquons l’arrestation ou soutenons ceux en prison, nous devons reconnaître que soutenir Standing Rock signifie défendre tous les sites sacrés.